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#251 Erich Von Stroheim
Loriane Posté le : 21/09/2013 19:59
Le 22 Septembre 1885 à Vienne en Autriche naît Eric Oswald Stroheim, dit Erich von Stroheim, acteur, scénariste, réalisateur écrivain américain d'origine austro-hongroise,


Il fut un des réalisateurs les plus ambitieux de l'époque du cinéma muet. Jugés extravagants et souvent mutilés par les producteurs, ses films ont depuis été reconsidérés par la critique.
Partageant sa carrière entre les États-Unis et la France, c'est cependant en tant qu'acteur qu'il demeure dans les mémoires notamment pour ses interprétations d'un officier allemand dans La Grande Illusion de Jean Renoir (1937) ou d'un metteur en scène déchu dans Boulevard du crépuscule de Billy Wilder en 1950.

Stroheim est un des grands réalisateurs de l'époque du muet, doublé d'une personnalité fascinante et ambiguë. Ses films conservent une valeur intrinsèque en même temps qu'ils ont exercé une influence profonde, durable et salutaire sur l'évolution du cinéma.
Après l'avènement du parlant, le réalisateur s'est effacé derrière l' acteur prestigieux.
Stroheim s'est fait connaître simultanément comme scénariste, metteur en scène et vedette en reconstituant à Hollywood l'Europe du début du siècle avec un souci exacerbé du réalisme dans le détail.
Il prête des aventures de feuilleton à un aristocrate cynique, abusant du prestige de l'uniforme, avec lequel le public n'hésite pas à l'identifier.
Son chef-d'œuvre reste Les Rapaces, dont l'action se déroule en Californie, dans un milieu d'émigrés pauvres, et qui décrit avec une brutalité sans concessions l'avarice, la haine et le sadisme d'êtres frustes.
Toujours en conflit avec les producteurs – presque tous ses films sont mutilés ou ont été interrompus en cours de tournage –, pour vivre il se résigne, à partir de 1928, à exploiter son talent et sa célébrité de comédien.
Il affecte de ne pas en faire grand cas et ne s'en assure pas moins, avant et après la guerre, une longue carrière en France.

Un réalisateur maudit


Né à Vienne le 22 Septembre 1885, Eric Oswald Stroheim est le fils de Benno Stroheim et de Johanna Bondy, juifs pratiquants, il se déclare comte Eric Oswald Marc Hans Carl Maria von Stroheim und Nordenwall, mais il se déclare fils d'un notable autrichien catholique.
il semble avoir travaillé quelque temps dans l'atelier de chapeaux de paille de son père, sa carrière militaireprend rapidement fin, lorsqu'il déserte après six mois de service militaire.
A 24 ans, il émigre aux États-Unis en 1909 sans but précis, grâce au financement d'un oncle.
Après avoir exercé divers métiers, il arrive à Hollywood en 1914, où très vite il entame une carrière d'assistant-réalisateur, notamment auprès de D. W. Griffith sur le tournage d'Intolérance.
En 1917, des films de propagande lui donnent l'occasion d'incarner des junkers prussiens, odieux à souhait.
Son succès, que consacre la formule publicitaire "L'homme que vous aimerez haïr", l'engage à prétendre qu'il s'appelle von Stroheim, qu'il est fils d'aristocrates autrichiens, qu'il a servi comme lieutenant de dragons sous les Habsbourg : une légende qu'il maintiendra jusqu'à ses derniers jours et qui sera universellement adoptée.
Ce sera un personnage de cette caste qu'il incarnera dans "La Loi des montagnes", "Blind Husbands" en 1918, puis "Folies de femmes" "Foolish Wives" en 1921, "La Symphonie nuptiale", "The Wedding March" en 1927 et qu'il confiera à un autre acteur dans Merry Go Round, La Veuve joyeuse,"The Merry Widow" en 1925, Queen Kelly en 1928.
La fin du conflit met un terme provisoire à sa carrière d'acteur.
Il se lance alors dans la réalisation, se révélant un metteur en scène ambitieux et visionnaire, sur un mode pessimiste et cynique.
Dès son premier film, "La Loi des montagnes" en 1919, ses obsessions sont manifestes : l'argent, le sexe et l'infirmité.
Avec Folies de femmes en 1921, il brosse un portrait au vitriol d'une société corrompue par l'argent et le sexe. Perfectionniste, il exige que les armoires et les commodes, qui ne sont pas une seule fois ouvertes, soient remplies de vêtements. Avec La Veuve joyeuse en 1925, il détourne une opérette pour en faire un film sur les orgies dans une cour royale avec infirmes, obsédés sexuels et monarques dégénérés.

C'est avec l'adaptation d'un roman de Frank Norris qu'il donne toutefois sa véritable mesure. Les Rapaces "Greed"en 1923 sont tournés, intérieurs et extérieurs, dans des décors naturels : technique sans précédent pour une œuvre de fiction.
Ce n'est qu'un des procédés auxquels recourt Stroheim pour échapper aux poncifs hollywoodiens et donner une force convaincante aux passions sordides que le public n'est pas alors habitué à voir évoquées à l'écran.
À la fois par la mimique des acteurs, dirigés avec une exceptionnelle maîtrise, et par un jeu de symboles, Stroheim fait comprendre que la cupidité des trois êtres qui les fait se déchirer entre eux n'est qu'une forme de sexualité refoulée.

La projection devait demander trois heures, la pellicule en aurait permis douze.
Stroheim a toujours pensé que cette durée était nécessaire pour évoquer des conflits complexes, et un programme deux fois plus long aurait permis d'amortir le coût élevé de neuf mois de prises de vues.
Devant les kilomètres de pellicule impressionnée, il lui faut plus d'un an pour réduire le montage à cette limite.
La copie lui est alors arrachée et confiée à un professionnel qui la réduit de près de la moitié.
Le supplice que subit ainsi l'auteur, en voyant mutiler son œuvre, lui est infligé en pure perte. L'exploitation n'en est pas moins un désastre financier.
La vision cruelle d'une humanité réduite à des instincts féroces n'est plus masquée, comme dans les œuvres précédentes, par un décor dépaysant et une intrigue mélodramatique.
Située dans un cadre familier où règne en apparence un conformisme petit-bourgeois, elle paraît insoutenable à un public habitué à ne chercher au cinéma qu'un divertissement.
Deux dernières tentatives malheureuses mettent fin à la carrière du réalisateur ; il ne cessera pourtant pas de chercher l'occasion de revenir derrière la caméra. À chaque rôle qu'on lui propose comme acteur, il harcèle de ses suggestions le metteur en scène.
Il publie comme romans les scénarios qui lui sont refusés, mais ils n'ont pas plus de succès auprès des lecteurs qu'auprès des producteurs.

Un double fascinant

La fascination que Stroheim exerça de son vivant procédait en partie de celle que possédait dans ses films son personnage de prédilection, en dépit de travers et de vices étalés sans vergogne : confusion que l'intéressé fit tout pour entretenir.
Cette mythomanie suggère deux interprétations.
Stroheim a pu vouloir compenser les humiliations de sa jeunesse : juif, il s'invente une famille noble ; déserteur, il s'affirme spécialiste des questions militaires ; réduit pendant dix ans à des métiers misérables, il joue les riches oisifs.
Mais il a pu aussi donner libre cours aux instincts qu'il réprimait dans la vie courante et projeter sur un double fictif, qu'il traîne dans la boue avec autant de complaisance qu'il met à l'incarner, ce qu'il aurait rêvé être.

L'incompétence et la mauvaise foi des producteurs qui restaient fermés à son idéal artistique ne sont pas les seules causes qui l'ont fait choisir comme bouc émissaire par Hollywood, chargé des péchés de prodigalité et d'érotisme.
Prodigue pour lui-même, après avoir gagné beaucoup d'argent pendant quarante ans, il est mort pauvre, il eût été surprenant qu'il ne le fût pas avec les deniers d'autrui.
Son insouciance à l'égard des devis et des plans de travail trouve sa source dans son perfectionnisme, mais aussi dans son incapacité à juger si un plan est bon et si une séquence est utile avant de les avoir tournés, et dans la jouissance qu'il éprouve à régner en despote sur le plateau d'un studio.
D'autre part, à une époque où domine encore une morale puritaine, il est un des premiers à en violer les interdits.
Ses scénarios constituent un catalogue des perversités sexuelles.
Leur représentation allusive paraît aujourd'hui anodine, mais, au moment même, elle ne trompa pas les esprits perspicaces qui en admirèrent l'audace, ni les censeurs qui la condamnèrent.

Cet auteur né, qui n'a été surpassé par personne, a fait ses débuts à trente ans, sans formation préalable, avec une maîtrise qui est restée intacte jusqu'à sa mort.
Sa tombe se trouve à Maurepas, dans les Yvelines.
De plus, il tint la gageure de devenir célèbre en incarnant des figures antipathiques et de le rester en jouant des rôles secondaires dans des bandes médiocres : "Un figurant à mille dollars par jour", ainsi qu'il se définissait lui-même. Outre l'emploi qu'il s'est taillé sur mesure, on n'oubliera pas sa composition du commandant de La Grande Illusion en 1937 ni son interprétation du majordome de Sunset Boulevard en 1952.
Mais c'est dans la vie qu'il a joué son meilleur rôle.

La France

Il émigre en France où il est considéré comme une des plus grands cinéastes de son temps avec Charlie Chaplin[réf. nécessaire], et trouve des rôles à la hauteur de son talent, donc celui du commandant à la minerve dans La Grande Illusion, réalisé par Jean Renoir en 1937. Aux côtés de Pierre Fresnay, Jean Gabin et Marcel Dalio.
La même année, Pierre Chenal lui offre un face-à-face avec Louis Jouvet dans L'Alibi. En 1938, il joue avec Michel Simon dans Les Disparus de Saint-Agil de Christian-Jaque. Il devient aussi un spectateur assidu du théâtre du Grand-Guignol au temps de l'administration de José de Bérys.
Alors qu'il s'apprête à réaliser et jouer dans La Dame blanche, un film dont il a écrit le scénario avec Jean Renoir, aux côtés de Louis Jouvet et Jean-Louis Barrault, la Seconde Guerre mondiale éclate.
Von Stroheim retourne alors aux États-Unis.
Après avoir remplacé Boris Karloff dans la pièce de Joseph Kesselring, Arsenic et vieilles dentelles en 1942-1943 à Broadway, il retrouve le chemin des studios incarnant entre autres le maréchal Erwin Rommel dans Les Cinq Secrets du désert de Billy Wilder.
Ce dernier lui offre en 1950 un de ses plus grands rôles dans "Boulevard du crépuscule", critique au vitriol de l'industrie hollywoodienne où réalité et fiction se confondent.
Buster Keaton et Cecil B. DeMille y jouent leurs propres personnages aux côtés de Gloria Swanson dans le rôle de Norma Desmond, une ancienne star du muet, en grande partie inspirée de sa propre expérience.
Quant à Stroheim, il y incarne Max, le majordome et ancien réalisateur des films de Norma, tout comme Stroheim avait dirigé Swanson dans Queen Kelly 20 ans plus tôt.
Sa prestation lui vaut une nomination à l'Oscar du meilleur second rôle masculin lors de la 23e cérémonie des Oscars.

Il est de retour en France au début des années 1950, où il se consacre principalement à l'écriture.
Il publie en 1951 le premier tome des Feux de la Saint-Jean, Véronica, suivi trois ans plus tard du second, Constanzia.
En 1956 paraît Poto Poto, son dernier roman inspiré d'un scénario écrit pour Marlene Dietrich en 1933.
Dans la préface, Blaise Cendrars écrit : "Au-delà de l'histoire, à force de démesure et de cris, d'épouvante et de sang, les personnages imposent l'inexplicable et souvent l'insoutenable présence de leur créateur".
L'un de ses derniers rôles au cinéma est celui de Ludwig van Beethoven dans Napoléon de Sacha Guitry en 1954.


Mariages et enfants

Erich von Stroheim a été marié trois fois :
avec Margaret Knox le 19 février 1913, séparé en novembre 1915,
puis Mae Jones mariage 1916 séparé en juillet 1919 et
Valerie Germonprez qu'il épousa le 16 octobre 1920 et dont il se sépara en 1936 à son départ des États-Unis mais ne divorça jamais.
Il a eu deux fils : Erich Jr. qui vécut de 1916 à 1968 avec Mae Jones, et Josef né en 1922, mort en 2002, marié avec Valerie Germonprez.

Fin de vie

Il finit sa vie à Maurepas Yvelines, près de Paris, avec sa compagne, l'actrice Denise Vernac rencontrée en 1939.
Il est fait chevalier dans l'Ordre de la Légion d'honneur en 1957 peu de temps avant sa mort, à 72 ans, d'un cancer de la moelle épinière.
IL meurt le 12 mai 1957 à Maurepas France où se trouve sa tombe.

Filmographie

En tant que réalisateur

1919 : La Loi des montagnes ou Maris aveugles (Blind Husbands) - également scénariste, décorateur et monteur
1920 : Les Passe-partout du diable (The Devil's Passkey) - également scénariste et décorateur (film perdu)
1921 : Folies de femmes (Foolish Wives) - également scénariste, décorateur et monteur
1923 : Les Chevaux de bois (Merry-Go-Round) - également scénariste et costumier
1924 : Les Rapaces (Greed) - également scénariste, décorateur et monteur
1925 : La Veuve joyeuse (The Merry Widow) - également scénariste et costumier
1926 : La Symphonie nuptiale (The Wedding March) - également scénariste, décorateur, costumier et monteur
1926 : Mariage de prince (The Honneymoon) - également scénariste, décorateur, costumier et monteur (film perdu)
1928 : Queen Kelly ou La Reine Kelly - également scénariste, décorateur et monteur
1933 : Hello, Sister! - également scénariste et dialoguiste.

En tant qu'acteur

1915 : Naissance d'une nation de D. W. Griffith (figuration)
1915 : Captain Macklin de Jack Conway
1915 : Ghosts de George Nichols - également assistant metteur en scène et créateur des costumes
1915 : The Country Boy de Frederick A. Thomson (simple apparition)
1915 : Le Vieil Heidelberg ou Le Prince étudiant de John Emerson - également assistant metteur en scène et conseiller technique
1915 : Secrétaire mondain de John Emerson - également assistant metteur en scène
1916 : Intolérance de D. W. Griffith - également assistant metteur en scène
1916 : Macbeth de John Emerson - également assistant metteur en scène
1916 : Son portrait dans les journaux de John Emerson - également assistant metteur en scène
1916 : Moins que poussière de John Emerson - également assistant metteur en scène
1916 : The Flying Torpedo de John O'Brien et Christy Cabanne : un complice
1917 : Panthea de Allan Dwan - également assistant metteur en scène
1917 : Douglas dans la lune de John Emerson
1917 : Sylvia des services secrets de George Fitzmaurice - également assistant metteur en scène et conseiller technique
1917 : Pour la France de Wesley Ruggles
1917 : Draft 258 de Christy Cabanne
1917 : Who Goes There? de William P.S Earle
1917 : Il court, il court le furet de John Emerson : le bandit borgne - également assistant metteur en scène et conseiller technique
1918 : Le Sceptique de Alan Crosland
1918 : Cœurs du monde (Hearts of the World) de D. W. Griffith - également assistant metteur en scène et conseiller technique
1918 : L'Ennemi dans les murs de Christy Cabanne
1918 : Le Cœur de l'humanité de Allen Jolubar : Eric von Eberhard - également conseiller technique et militaire
1919 : La Loi des montagnes ou Maris aveugles (Blind Husbands) : le lieutenant Eric von Steuben - également réalisateur et scénariste
1921 : Folies de femmes (Foolish Wives) : Wladislaw Sergius Karamzin - également réalisateur et scénariste
1924 : Les Rapaces (Greed) : le vendeur de ballons - également réalisateur et scénariste
1926 : La Symphonie nuptiale (The Wedding March) : Nickolas « Nikki » von Wildeliebe-Rauffenburg - également réalisateur et scénariste
1928 : La Tempête de Sam Taylor - également scénariste
1929 : Le Grand Gabbo de James Cruze
1930 : Agent Z (Three Faces East) de Roy Del Ruth
1931 : Le Sphinx a parlé de Victor Schertzinger
1932 : L'Escadrille perdue de George Archainbaud et Paul Sloane : Arthur von Furst
1932 : Comme tu me veux (As You Desire Me) de George Fitzmaurice
1934 : Crimson Romance de David Howard - également conseiller militaire
1934 : Poste frontière de Franck Strayer - également conseiller militaire
1935 : Le Crime du docteur Crespi de John H. Auer : André Crespi
1935 : Anna Karénine de Clarence Brown - également conseiller militaire
1936 : San Francisco de W.S. Van Dyke - également dialoguiste
1936 : Les Poupées du diable de Tod Browning - également scénariste
1936 : Les Candélabres de l'Empereur de George Fitzmaurice - également scénariste (non crédité)
1936 : Marthe Richard, au service de la France de Raymond Bernard
1937 : Between Two Women de George B. Seitz - également scénariste
1937 : La Grande Illusion de Jean Renoir : le captaine von Rauffenstein
1937 : Mademoiselle docteur de Edmond T. Gréville
1937 : L'Alibi de Pierre Chenal
1938 : Les Pirates du rail de Christian-Jaque
1938 : L'Affaire Lafarge de Pierre Chenal
1938 : Les Disparus de Saint-Agil de Christian-Jaque
1938 : Ultimatum (film, 1938) de Robert Wiene
1938 : Gibraltar de Fedor Ozep : Marson
1938 : Derrière la façade d'Yves Mirande et Georges Lacombe
1939 : Menaces de Edmond T. Gréville
1939 : Rappel immédiat de Léon Mathot
1939 : Pièges de Robert Siodmak
1939 : Le monde tremblera ou La Révolte des vivants de Richard Pottier
1939 : Derrière la façade de Georges Lacombe et Yves Mirande
1939 : Tempête sur Paris de Dominique Bernard-Deschamps
1939 : Macao, l'enfer du jeu de Jean Delannoy
1939 : Paris-New York de Claude Heymann et Yves Mirande
1940 : J'étais une aventurière de Gregory Ratoff
1941 : Ainsi finit notre nuit de John Cromwell
1943 : Les Cinq Secrets du désert de Billy Wilder : Feldmarschall Erwin Rommel
1943 : L'Étoile du Nord (The North Star) de Lewis Milestone : le docteur von Harden
1944 : La Femme et le Monstre (The Lady and The Monster) de George Sherman :le professeur Franz Mueller
1944 : Tempête sur Lisbonne de George Sherman
1944 : La Cible vivante ou Le Grand Flamarion d'Anthony Mann : Le Grand Flamarion
1945 : Scotland Yard Investigator de George Blair
1945 : Le Masque de Dijon de Lew Landers : Dijon
1945 : La Foire aux chimères, de Pierre Chenal
1946 : On ne meurt pas comme ça de Jean Boyer
1947 : La Danse de mort de Marcel Cravenne - également scénariste
1948 : Le Signal rouge de Ernst Neubach
1949 : Portrait d'un assassin de Bernard-Roland
1950 : Boulevard du crépuscule (Sunset Boulevard) de Billy Wilder : Maximillian « Max » von Mayerling
1951 : Minuit quai de Bercy de Christian Stengel
1952 : L'Envers du paradis de Edmond T. Gréville
1953 : Alerte au Sud de Jean Devaivre
1953 : La Mandragore d'Arthur Maria Rabenalt
1955 : Napoléon de Sacha Guitry : Ludwig van Beethoven
1955 : Série noire de Pierre Foucaud
1955 : La Madone des sleepings de Henri Diamant-Berger

En tant que scénariste

Scénarios originaux
1918 : Blind Husbands (La Loi des montagnes)
1919 : Devil's Passkey (Le Passe-partout du diable)
1920 : Foolissh Wives (Folies de femmes)
1921 : Merry-Go-Round (Chevaux de bois)
1926 : Wedding March (La Symphonie nuptiale)
1927 : Queen Kelly (La Reine Kelly)
1927 : Poto-poto - inédit
1928 : Tempest (Tempête)
1928 : East of the Setting Sun (À l'Est du soleil couchant) - inédit
1932 : Walking down Broadway (En descendant Broadway) - inédit
1951 : I'll Waiting for You! (Je t'attendrai) - inédit

Adaptations et découpages techniques

1923 : Greed (Les Rapaces)
1925 : The Merry Widow (La Veuve joyeuse)

Romans

Paprika, trad. Jacqueline Odile Verly, édition André Martel, 1950
première édition : The Macaulay Company, New York, 1935
Les Feux de la Saint-Jean, trad. Renée Nitzschke, édition


Liens

http://youtu.be/1CTvU-pzqY0 1922 Foolish Wives (Erich von Stroheim, Maude George, M
http://youtu.be/OhgYYEqnR-A The north star
http://youtu.be/E_fFC4_Ajh4 La grande illusion



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#252 Marcel Marceau
Loriane Posté le : 21/09/2013 19:47
Le 22 Septembre 2007 meurt le mime Marceau, le génie du silence

Les Japonais voyaient en lui un "trésor national".

Les Américains l'appelaient "le magicien du geste et du silence".
Lui-même se flattait d'être le Français le plus célèbre à l'étranger, avec le commandant Cousteau. N'a-t-il pas été applaudi, pendant plus d'un demi-siècle, sur toutes les scènes et tous les continents dans les habits de Bip, son double ?

Visage blanc, sourcils en accent circonflexe, lèvres pincées et petites larmes noires sous les yeux, il surgissait, vêtu de son éternel gilet ajusté sur un maillot rayé, pantalon blanc et ballerines aux pieds, un haut de forme défraîchi sur la tête, piqué d'une frêle petite fleur rouge tremblante. Son langage était universel. C'était celui du corps et du silence qui n'est autre, disait-il, que le "cri du cœur".
Une longue tradition
Maître incontesté du mime ou plutôt du mimodrame, Marcel Marceau a redonné ses lettres de noblesse à un art qui semblait figé dans le souvenir du boulevard du crime.
Se rattachant directement à Deburau, et avant lui au Pierrot des Italiens et de Watteau, il avait su lui insuffler une poétique et une énergie nouvelles, marqué par ses maîtres du XXe siècle : Keaton et plus encore Chaplin qu'il découvrit, à l'âge de dix ans, dans La Ruée vers l'or.


Le mime Marceau héritier de la tradition

Cherchant à créer par les gestes et par l'image ce qui ne peut se traduire par le verbe, il s'appliquait à restituer la vérité des hommes et de leur condition, un peu à la manière des impressionnistes bien plus proches, expliquait-il, de la réalité qu'ils paraissaient dissoudre sur leurs toiles que les peintres académiques prétendant copier cette même réalité.
Mais il ne se contentait pas de donner à voir un vent imaginaire soufflant sur la scène ou l'escalier tout aussi fictif dont il grimpait les marches, de faire surgir du néant toute une galerie de personnages, garçon de café, dompteur de lion, grand-mère au tricot..., pris dans le quotidien de saynètes burlesques, tragiques ou sentimentales.
Il leur donnait son âme.
Fondé sur une technique sans faille, associant à la maîtrise du corps rythme, musicalité, réflexion, émotion, chacun de ses mouvements était une tentative pour suspendre la vie.
Son art était l'aboutissement d'un long travail qui l'amenait à puiser au plus intime de lui-même et de sa mémoire.


Sa vie

Marcel Mangel enfant juif nait le 22 mars 1923 à Strasbourg, dans une famille modeste d'origine polonaise, il y passe son enfance jusqu'à l'âge de 15 ans.
Son père, Charles Mengel, boucher colombophile et militant C.G.T., lui transmet les valeurs d'une gauche en attente du Front populaire en France, prompte à s'enflammer pour la République espagnole.
Il fait ses études au lycée Fustel-de-Coulanges, à côté de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, où, selon son professeur de français, il était le meilleur élève en récitation.
Sa famille d'origine juive polonaise est évacuée comme le reste de la population strasbourgeoise au début de la seconde guerre mondiale.
Elle part pour Périgueux où il poursuit ses études au lycée Gay-Lussac de Limoges.
Le proviseur de ce lycée, Joseph Storck, un Juste parmi les Nations, protège les élèves juifs.
Marcel Mangel est moniteur de théâtre à Montintin en Haute-Vienne.
Son père Charles Mangel est né le 27 juillet 1895 à Będzin, dans le sud de la Pologne, il est boucher casher, est déporté depuis la gare de Bobigny dans le Convoi n° 69 du 7 mars 1944, il n'en reviendra pas, il sera assassiné à Auschwitz.
Sous l'influence de son cousin germain Georges Loinger, Marcel rejoint la Résistance en 1942 à Limoges.
C'est alors qu'il prend le pseudonyme de Marceau. Il raconte l'avoir pris dans la Résistance à cause du vers de Victor Hugo, dans Les Châtiments : Et Joubert sur l'Adige/ Et Marceau sur le Rhin.
J'étais né dans le Bas-Rhin et je voulais bouter les Allemands hors de France. Dans l'armée française de la Libération, grâce à son excellente maitrise de l'anglais, il devient agent de liaison avec l'armée du général Patton.


Reconnaissance, Bip.


Au lendemain de la libération de Paris, il s'engage dans la Ire armée du maréchal de Lattre de Tassigny, puis, la campagne d'Allemagne achevée, revient à Paris.
Il rejoint la compagnie Renaud-Barrault, où il reprend le rôle de Deburau dans l'adaptation scénique des Enfants du Paradis.
Mais le théâtre de textes ne l'attire pas. "La parole permet le mensonge, pas le corps", expliquera-t-il.
"J'en avais assez de mentir comme j'avais dû le faire dans la Résistance".
Après avoir fréquenté l’École nationale des arts décoratifs de Limoges, qui lui laisse le goût du dessin et de la peinture qu’il pratique régulièrement, Marcel Marceau devient l’élève de Charles Dullin, de Jean-Louis Barrault et d’Étienne Decroux, qui établit la grammaire de l’art du mime qu’il appelait la statuaire mobile.
Son art du mime ou plutôt du mimodrame consiste à donner forme à ses pensées tragiques au travers des gestes.
La parole n'est pas nécessaire pour exprimer ce qu'on a sur le cœur.
En 1947, il se lance dans l'aventure du mime.
Le 22 mars 1947 – jour de son vingt-quatrième anniversaire – il crée à Paris, au Théâtre de Poche, son premier spectacle en solitaire, à l'enseigne du personnage qui fera sa gloire : Bip, dont le nom lui a été inspiré par le Pip des Grandes Espérances de Charles Dickens.
l’artiste, sort de l’ombre des coulisses un drôle de personnage, pierrot lunaire, hurluberlu blafard à l’œil charbonneux et à la bouche déchirée d’un trait rouge, un drôle de haut-de-forme sur la tête, une fleur rouge tremblotante servant de panache à ce Don Quichotte dégingandé partant en croisade contre les moulins à vent de l’existence : Bip était né,


Musicien du silence

D'entrée, Marcel Marceau présente des séquences qui deviendront des classiques :
"Bip chasseur de papillon" ou "Bip dompteur" .
Elles peuvent paraître légères.
Les suivantes se révéleront plus graves, prenant la mesure du temps et d'une actualité ponctuée par les crises politiques et les guerres ; tant en Algérie qu'au Vietnam ou au Biafra...
Se revendiquant témoin silencieux de son époque, Marceau dénonce, à travers Bip, les guerres et les atteintes à la liberté, célèbre l'amour et l'espoir. C'est ainsi que naissent Bip dans la vie moderne et future, Bip se souvient, et qu'aux pantomimes de style, La Marche contre le vent, qui sera à l'origine du fameux moonwalk de Michael Jackson, L'Escalier, Les Tireurs de corde..., succèdent des fables comme Le Mangeur de cœur, L'Histoire du pickpocket, l'Oiseleur, Le Tribunal.
Avec La Création du monde , il se veut métaphysicien.

Il y a chez Marcel Marceau un côté Don Quichotte qui, dans son imperturbable candeur mêlée de tendresse, paraîtra, aux yeux de certains, d'un moralisme désuet. Notamment en France, où on lui reproche, au mieux, de ne pas savoir se renouveler, au pire, de s'enfermer dans de nouvelles conventions.
Il se récrie et se bat, sans désemparer pour faire reconnaître le mime comme un art à part entière.
De même, il justifie les reprises de son répertoire par le besoin de faire découvrir aux jeunes générations les bases de son travail.
Et il insiste sur la nécessité de témoigner et de transmettre. Car un art qui ne lègue pas est amené à mourir.

C'est dans cet esprit qu'il fonde dans les sous-sols du Théâtre de la porte Saint-Martin, en 1978, l'École internationale du mimodrame de Paris.
Là, il va accueillir des élèves du monde entiers avec lesquels il présentera, en 1997, Le Chapeau melon et un hommage à Chaplin.
Dans le domaine du théâtre et de la danse, son influence, bien que diffuse, est évidente, des chorégraphies de Découflé ou Joseph Nadj aux spectacles de James Thierrée.
À l'étranger, son aura ne faiblit pas.
De sa première tournée internationale en 1951, elle se déroulait en Allemagne et se voulait un geste de réconciliation à son ultime visite en Amérique latine, en 2005 – deux ans avant sa disparition –, il ne cesse de courir le monde, au rythme parfois de trois cents représentations dans l'année.Il triomphe aussi bien en Chine que dans l'ex-Union soviétique et dans les pays à l'est de l'Europe dont, certains verront s'ouvrir des écoles de mime à la suite de son passage.

Cependant, c'est des États-Unis que vient, très tôt, la consécration.
Arrivé en inconnu pour se produire à Broadway pendant quinze jours, en 1955, il y reste six mois.
Il y reviendra régulièrement. Il joue devant les présidents Johnson, Ford, Carter et Clinton.
Harpo Marx et Stan Laurel comptent parmi ses plus fidèles supporters, de même que Michael Jackson qui lui emprunte sa marche contre le vent pour en faire son fameux pas de glisse, moonwalk.

Présent par à-coups au cinéma, sa dernière apparition date de 2006, dans Tour Eiffel, le court-métrage de Sylvain Chomet, pour le film collectif Paris je t'aime), il a le privilège de se voir confier par Mel Brooks l'unique réplique de son film : ... " Charlot devant le vieil artiste, embrasse sa main. Ce dernier verse quelques larmes d'émotion. Ils n'auront pas échangé un mot.


Succès internationaux et Fin de vie

À l'étranger, qu'il n'a cessé de parcourir, à part de courts séjours à Paris, Marcel Marceau a suscité quelques vocations, notamment en Tchécoslovaquie et au Japon. D'autre part, le fils d'Étienne Decroux a repris le flambeau de son père. Dimitri Werner, dit Dimitri, élève de Decroux et de Marceau, Pierre Byland, qui renouvelle la pantomime acrobatique, Jean-Baptiste Thierrée, dit Baptiste, en compagnie de Victoria Chaplin, la fille de Charles Chaplin, essaient avec succès de maintenir la mime dans des traditions toujours peu faciles à retrouver.

En effet éternellement vêtu d'un pantalon blanc, d'une marinière et d'un caraco gris, le mime Marceau devient au fil des années un des artistes français les plus connus dans le monde.

Ses tournées aux États-Unis, notamment, créent une vraie révolution théâtrale dans les années 1950, avec particulièrement son mouvement de la "marche contre le vent", à l'origine du moonwalk de Michael Jackson.
Il poursuit son œuvre gestuelle à travers les plus grandes scènes du monde.
En 1975, il joue dans la Cour d'honneur du Palais des papes pour le Festival d'Avignon. Il crée en 1978 une école internationale de mimodrame à Paris, où il enseigne afin d'assurer la relève. Sise dans les sous-sols de du Théâtre de la Porte-Saint-Martin au 17 de la rue René-Boulanger à Paris.
Alors que cette école devait initialement voir le jour à New York, le maire de Paris Jacques Chirac et son conseiller culturel Marcel Landowski permettent l'ouverture de l'école le 15 novembre 1978.

Des cours de mime, de danse classique, d'acrobatie et d'art dramatique était dispensés par une douzaine de professeurs à des élèves de 18 à 25 ans venus de tous les pays :
"Il ne suffit pas d’utiliser une technique, de sortir d’une école pour devenir artiste. Il faut créer un esprit et une méthode dramatique qui fassent évoluer l’élève.". De 3 ans, le cursus est passé en 1999 à 2 ans en raison des économies demandées par la Mairie de Paris, annonçant la fermeture de l'école au cours de l'année 2005.

Marié trois fois et père de quatre enfants, Marcel Marceau meurt le 22 septembre 2007 à Cahors. Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise.

À sa mort, les quotidiens n'ont pas hésité à le qualifier de "Français le plus célèbre du monde "


En le 26 et 27 mai 2009, une vente aux enchères a été organisée à l’Hôtel Drouot sur décision de justice pour éponger les dettes laissées par le mime Marceau. Souhaitant que les objets lui ayant appartenu soient rassemblées dans un musée en France en un lieu unique dédié à l’art du Mime, de nombreuses personnalités et institutions culturelles se sont mobilisées.
La prise de position a conduit le ministère de la Culture et de la Communication a préempter de nombreuses pièces désormais détenues par la Bibliothèque nationale de France : des archives, des dessins, des maquettes et des photographies, notamment un Bip sur scène.

Reconnaissance

Président d'honneur de l'Association France-Tchécoslovaquie pendant plusieurs années jusqu'à la dissolution de l'association quand la Tchécoslovaquie s'est dissoute. Il n'est décédé que deux semaines après son collègue et collaborateur dans cette œuvre, l'ancien vice-président d'honneur de l'association, Guy Erismann.
Membre de l'Académie des beaux-arts (section des membres libres) le 27 février 1991.
Molière d'honneur en 1990
Peintre, une grande exposition lui a été consacrée en octobre 2003 à Strasbourg, à l'occasion de ses 80 ans15. Sa collection fut éparpillée le mardi 26 mai 2009 à la Salle Drouot.
Officier de la Légion d'honneur
Grand Officier de l'Ordre national du Mérite
Commandeur des Arts et des Lettres
Lauréat en 2006 du prix du Grand Théâtre de La Havane

Filmographie

1959 : La Belle et l'Empereur (Die Schöne Lügnerin) d'Axel von Ambesser
1968 : Barbarella de Roger Vadim : professeur Ping (C’est la première fois que l’on entend sa voix)
1974 : Shanks de William Castle : Malcolm Shanks ; avec Tsilla Chelton, Philippe Clay, Cindy Eilbacher, Larry Bishop, Don Calfa
1976 : La Dernière Folie de Mel Brooks (Silent movie) de Mel Brooks : lui-même (Dans ce film muet, il ne prononce qu'un mot, « non », qui est le seul mot prononcé et audible de tout le film)
1979 : Les Îles d'Iradj Azimi : le directeur de l'IGN

Théâtre

1946 : Baptiste de Jacques Prévert & Joseph Kosma, mise en scène Jean-Louis Barrault, Théâtre Marigny
1947 : Baptiste de Jacques Prévert & Joseph Kosma, mise en scène Jean-Louis Barrault, Théâtre des Célestins
1947 : La Fontaine de jouvence de Boris Kochno, mise en scène Jean-Louis Barrault, Théâtre Marigny
1947 : Le Procès d'après Franz Kafka, mise en scène Jean-Louis Barrault, Théâtre Marigny
1947 : Spectacle Marcel Marceau, Théâtre de Poche Montparnasse
1948 : L'État de siège d'Albert Camus, mise en scène Jean-Louis Barrault, Théâtre Marigny
1949 : Nouvelles Pantomimes burlesques et Un mimodrame de Marcel Marceau, mise en scène Marcel Marceau, Théâtre de Poche Montparnasse
1950 : Les Pantomimes de Bip et Mort avant l'aube, Studio des Champs-Élysées
1951 : Le Manteau - Moriana et Galvan de Nicolas Vassiliévitch Gogol et Alexandre Arnoux, mise en scène Marcel Marceau, Studio des Champs-Élysées
1952 : Le Pierrot de Montmartre de Marcel Marceau, mise en scène de l'auteur, Théâtre Sarah Bernhardt
1953 : Les Trois Perruques - Un soir aux Funambules de Marcel Marceau, mise en scène de l'auteur, Comédie des Champs-Élysées
1956 : Loup de Tsu Ku Mi - Mont de Piété - 14 Juillet de Marcel Marceau, mise en scène de l'auteur, Théâtre de l'Ambigu
1958 : Le Petit Cirque et Les Matadors de Marcel Marceau, mise en scène de l'auteur, Théâtre de l'Ambigu
1964 : Don Juan de Marcel Marceau, mise en scène de l'auteur, Théâtre de l'Ambigu
1972 : Le Vagabond des étoiles de Marcel Marceau, mise en scène de l'auteur, Théâtre des Champs-Élysées
1974 : Pantomimes de Marcel Marceau, mise en scène de l'auteur, Tournée États-Unis
1978 : Mimodrame de Marcel Marceau, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
1997 : Le Chapeau Melon de Marcel Marceau, mise en scène de l'auteur, Espace Cardin
2003 : Contes fantastiques de Marcel Marceau, mise en scène de l'auteur, Théâtre Antoine

Émission de radio

Le 23 novembre 1982, il passe dans l'émission radiophonique Le Tribunal des flagrants délires diffusée sur France Inter. Le réquisitoire prononcé par Pierre Desproges est disponible sur le disque Les réquisitoires du tribunal des flagrants délires (volume 3) du coffret intégral aux éditions Tôt ou Tard paru en 2001.

Prix et récompenses

1963 : Prix du Brigadier pour son spectacle, Théâtre de la Renaissance

Œuvre littéraire

Les Sept Péchés capitaux, Atelier Pons, 1965
La Ballade de Paris et du Monde, Aline Elmayan Éditeur, 1968
L'Histoire de Bip, l'École des loisirs, 1976
Le Troisième Œil, Lithoprint Delcourt, 1981
Pimporello, Belfond, 1987
Bip piégé dans un livre, La Martinière, 2002

Hommages

Sa statue de cire est visible au musée Grévin, à Pari


La Pantomime.



La pantomime, la mime sont des formes d'expression par gestes sans recours à la parole ; par extension, au théâtre, la pantomime elle-même constitue l'argument interprété par l'acteur – le pantomime ou, par contraction, le mime –, en fonction d'une histoire dramatique de composition le mimodrame ou d'un ensemble de situations comiques, sans intrigue et sans dénouement, animées par la verve de l'interprète, la pantomime sautante ou acrobatique, l'arlequinade.
Si haut que cette forme remonte dans les lointains de l'humanité, elle n'a pris identité que dans la Grèce du Ve siècle avant J.-C., d'où elle gagna Rome pour s'épanouir en Occident, non qu'elle se limite à ce continent, comme en témoignent les études consacrées au théâtre d'Afrique et d'Asie.

Origines antiques

Au cours des siècles, l'art de la pantomime ne s'est pas figé ; il a changé de contenu selon les époques et les circonstances. Bien qu'on attribue l'invention de cette forme théâtrale au poète grec Sophron de Syracuse au Ve s., on peut soutenir qu'elle existait bien avant lui.
De tout temps, l'acteur placé dans un cadre de grande dimension doit multiplier ses gestes pour être compris ; il recourait parfois à un masque accusant ses traits, à un costume traditionnel caractérisant son personnage.
Les mimes grecs, dans des scènes réduites à quelques types sociaux, animaient des parodies, ridiculisaient les travers de leurs contemporains.
Ces imitations, servies par des mimes de plus en plus nombreux mais de moins en moins capables, passèrent de la caricature plaisante à la parodie si grossière que les auteurs de pantomimes comprirent la nécessité d'en relever l'esprit par la comédie de mœurs et de situations, ainsi que par des sujets touchant à la tragédie et à la religion. On y parlait peu, mais on y parlait encore.
À Rome, sous la République, la parodie des personnages appartenant à la classe dominante s'étendit à l'expression des sentiments sous les traits du niais, de l'amoureux, de l'avare, et à la raillerie de types populaires : belluaire, athlète, gladiateur, guerrier, poète.
Mais sous l'Empire, les mimes, soumis aux autorités constamment en éveil, furent contraints d'abandonner totalement la parole et s'abstinrent de tout commentaire pour échapper aux sanctions et, en cas de récidive, aux mesures de bannissement promises aux acteurs devenus les agents publicitaires des factions populaires rivales.
Tous les Césars, d'Auguste à Trajan, sévirent.
Le mime Hylas fut fouetté, Pylade fut banni. Pour finir, Domitien interdit la scène aux mimes.


Un langage européen

Avec la colonisation romaine, la pantomime se répand dans les pays méditerranéens et d'Europe centrale. Les représentations, organisées pour des spectateurs de langues différentes, favorisent le renouvellement et le développement d'un théâtre de gestes compris par le plus grand nombre des habitants des peuples asservis.
Après l'effondrement de l'Empire, au sein de structures sociales disparates et dispersées, les mimes peu soucieux de se soumettre au pouvoir en place reprennent leur liberté d'expression.
Ils courent les fêtes populaires, paraissent et disparaissent sur les foires et, les siècles suivants, se mêlent aux pèlerinages, échappant aux entraves des autorités religieuses et poursuivant difficilement l'exercice régulier de leur profession.
Aussi la mime ne put survivre que par tradition et ne trouva plus d'auteurs capables de lui fournir des thèmes d'inspiration. Charlemagne chassa de ses États les mimes accusés d'obscénité, les conciles les interdirent.
Plusieurs siècles durant, l'art du geste reparut sporadiquement chez les trouvères et les troubadours en des scènes chantées, de leur invention, allusives ou allégoriques.
La pantomime retrouva sa vogue à la fin du XVIe siècle avec l'arrivée des comiques espagnols et italiens à la cour d'Henri III.
La tradition castillane de représenter en intermèdes des farces à deux ou trois personnages était passée d'Espagne en Italie, excitant la verve bouffonne des plaisantins locaux de la péninsule qui parodiaient déjà les types singuliers de leur province et poussèrent la caricature jusqu'à créer des personnages particuliers ayant leur psychologie propre et leurs réactions personnelles.
Venus en France et incapables, par ignorance des finesses de la langue, de donner au pouvoir des mots toute son intensité, ces comédiens utilisèrent d'abord le comique de gestes et d'attitudes pour s'exprimer et les personnages qu'ils animaient devinrent les héros de l'action théâtrale.
Arlequin, Polichinelle, Cassandre, Matamore, le Docteur, Colombine furent les noms génériques d'une spécialité, d'un emploi, d'un rôle ; Arlequin, le premier connu, donna même son nom à une forme de pantomime dite arlequinade sautante ou italienne, plus simplement comédie italienne ou commedia dell'arte.
Leurs successeurs établis en France utilisèrent la parole pour exprimer des sentiments, définir des situations, appuyer leurs sauts à terre ou leurs équilibres sur la corde, et inventèrent des canevas.
Ils obtinrent des pouvoirs publics le privilège, limité à leur technique des sauts et des empoignades et avec obligation de s'en tenir au genre, d'ouvrir des loges sur les foires parisiennes et des théâtres d'acrobaties.
Les spectacles d'acrobates, tels les Grands Danseurs du Roi, l'Ambigu-Comique, les Variétés-Amusantes, subsistèrent jusqu'à la Révolution. Arlequin reste le premier rôle, tandis que Pierrot est celui des pantomimes-féeries à machines, aux décors et accessoires truqués, introduites sur les tréteaux de foire, importées et mises au point sur les scènes londoniennes et dites pantomimes anglaises. Parmi les artistes qui s'illustrèrent alors, il faut citer Bordier, l'arlequin des Variétés-Amusantes, Ange Lazzari celui de son théâtre, Moreau celui de son spectacle du Palais-Royal.

La pantomime romantique

Vers 1800, on appelle mimes tous les imitateurs quels qu'ils soient. Un danseur simulant une action sur une musique donnée est un mime.
Les spectacles et les scènes à figuration nombreuse que donne le Cirque-Olympique et dans lesquels l'équitation constitue le principal intérêt prennent le nom de pantomimes équestres.
Un décret napoléonien de 1807 réglementa l'activité et l'exploitation des théâtres et les réduisit à huit.
Tous les théâtres d'acrobaties disparurent ; seuls les spectacles forains de la place publique et les spectacles à demeure, dits de curiosité – danses de corde, illusionnisme, marionnettes –, subsistèrent. En 1810, le Café d'Apollon obtint la permission de représenter des scènes à deux personnages par des pantomimes arlequinades, à condition qu'elles soient interprétées par les artistes d'agilité eux-mêmes.
Le spectacle de Mme Saqui, une danseuse de corde, obtint peu après la même permission.
Les artistes d'agilité, n'ayant pas de répertoire où puiser, utilisèrent les scènes et les traditions que les arlequins avaient mises à l'épreuve des publics.
Bientôt la mode est aux pierrots, dans les trois spectacles parisiens de pantomime ; Jean-Baptiste Gaspard Deburau et Philippe Laurent, un arlequin qui vient d'Angleterre, sont aux Funambules, Félix Chiarini est au spectacle des Acrobates et Blanchard, dit le Corniche pour son gigantesque chapeau de laine, passe à Bobino. Tous se disent artistes pantomimes, quels que soient leur répertoire et son contenu.
Sur les scènes des théâtres, les polichinelles disputent leur place aux pierrots venus des spectacles d'acrobatie. En 1825, Mazurier, un Français, triomphe à la Porte-Saint-Martin. On voit Pitrot au Vaudeville et au théâtre royal de l'Opéra-Comique ; il finira maître de ballet à l'Opéra de Vienne. William Falkenston, un Anglais, paraît au Gymnase-Dramatique. Spinaletti, un Italien, est aux Variétés. Au Cirque-Olympique, Gaertner, un Allemand, s'inspire de Mazurier. Mais ce sont des acrobates plus que des mimes et des polichinelles.
Pendant vingt ans, Deburau, pierrot en titre des Funambules, sera, grâce à Jules Janin qui lui consacre un livre, le plus connu des mimes des théâtricules du boulevard du Temple. Deburau tire parti au maximum des pièces écrites pour lui, excellant dans la parodie du mitron, du pâtissier, du maçon et des personnages qu'il observe au cours de ses flâneries de quartier.
Mais les mimes des Funambules sont toujours réduits au mutisme absolu, la censure ministérielle n'autorisant la représentation que des pièces qui justifient leur titre de pantomime arlequinade.
C'est avant 1830 que la pantomime connaît son apogée. Après cette date, Pierrot éclipsera peu à peu tous les types de la commedia dell'arte et donnera son nom, à cause de son grimage et de son costume, à une forme particulière et limitée, dite pantomime blanche.
Philippe Laurent, l'arlequin rival de Deburau, passe sous Louis-Philippe au Cirque-Olympique. Son imagination fertile en inventions mécaniques y trouve à résoudre des problèmes de mises en scène truquées plus compliquées qu'aux Funambules, dernier refuge de l'arlequinade sautante dite italienne et de la pantomime à matériel dite anglaise. Le cirque a épuisé, en effet, tous les fonds de tiroir du mélodrame et de la pantomime équestre.
Il présente des pantomimes-féeries avec un luxe de décors et de tableaux à surprises, comme Les Pilules du Diable et Le Mirliton enchanté.

Un spectacle musical

Philippe Laurent a été remplacé par Cossard. Deburau a pour concurrent John, le cadet de Philippe, et Charles Legrand, dit Paul, qui le double à l'occasion. La pantomime, pleine des exagérations romantiques, est à son déclin.
Des littérateurs tels Charles Nodier, Le Songe d'or, Théophile Gautier, Le Tricorne enchanté et d'autres essaient de la sortir de son esprit comique et suranné. Charles Bridault, Mort et remords et Champfleury, Pierrot valet de la Mort et Pierrot pendu l'entraînent momentanément sur la voie du réalisme. Deburau, que son état de santé éloigne de la scène, et son fils Charles qui lui succède laissent aux arlequins le premier rôle des pantomimes.
Des compositeurs de musique commencent à s'y intéresser : Offenbach met en musique Arlequin barbier et Pierrot clown ; Hervé compose Pierrot au château, Jean Gilles, Pierrot cosaque, Pierrot quaker, La Sœur de Pierrot, Pierrot indélicat ; Maurice Sand, Nadar, Dantan jeune, Théodore de Banville écrivent des pantomimes.
Acrobatique, puis bouffonne, la pantomime devient musicale. Derudder et Vautier, des polichinelles, Négrier, un arlequin, Laplace, un cassandre, Kalpestri et Guyon, des pierrots, se partagent les emplois dans les spectacles de pantomime jusqu'à la fermeture des Bouffes-Parisiens et des Funambules chassés du boulevard du Temple par les travaux de voirie.
En 1864, un décret instituant la liberté des théâtres, les affranchissant de toute exclusive et supprimant les privilèges, permet à toutes les entreprises de représenter le genre dramatique qui leur convient.
Les mimes se dispersent. L'usage de la parole leur étant désormais permis, beaucoup entrent au cirque comme clowns. Les autres deviennent acteurs ou parcourent la province. Bordeaux où la pantomime est toujours en faveur accueille Deburau fils.
À Marseille, qui rivalise avec Bordeaux, Louis Rouffe ouvre une école de mime qui assure à la pantomime dite marseillaise, avec Séverin et Thalès, une primauté qui s'imposera difficilement quand le Cercle funambulesque, fondé en 1888 par Raoul de Najac, les frères Larcher et Paul Margueritte, essaiera de rendre à la pantomime traditionnelle le rayonnement qu'elle a définitivement perdu.
Jacques Normand, Félicien Champsaur, Camille de Saint-Croix, Paul Hugounet, Catulle Mendès, Armand Sylvestre, René Maizeroy collaboreront avec Francis Thomé, Edmond Audran, Gabriel Pierné, Raoul Pugno, André Wormser pour transformer en apothéose cette renaissance où Félicia Mallet, les frères Coquelin, Mévisto aîné, Courtès et des danseuses célèbres assureront leur renommée dans des rôles de pierrots, de pierrettes et de colombines. Mais faute de mimes qualifiés, le Cercle funambulesque cessera ses représentations déjà fort espacées.
Aussi, dès qu'il se consacrera à la pantomime blanche, Georges Wague verra croître son autorité de mime. Sous le nom de cantomimes, Wague interprète par le geste les Chansons de Pierrot composées par Xavier Privas et mises en musique par Gaston Perducet

Les temps modernes

Wague, jouant d'instinct et d'inspiration, s'oppose systématiquement à Séverin et à Thalès, représentants de la pantomime d'école. Après quelques années de recherches, il abandonne la pantomime blanche et les pierrots qu'il incarne avec Christiane Mendélys, la dernière des colombines, pour en revenir au mimodrame, plus accessible aux spectateurs.
Interprète de la pantomime dramatique, Georges Wague a pour partenaires Colette, qui l'a dépeint jusqu'à le rendre inoubliable, Caroline Otéro, Christine Kerf, Régina Badet, Sonia Pavloff, Polaire, Napierkowska, qui toutes ont fait leur carrière au théâtre ou au music-hall et non dans l'art muet. Wague, mime, sera l'interprète principal du premier film muet de long métrage, Christophe Colomb, tourné pendant la Première Guerre mondiale.
Nommé professeur au conservatoire de musique, Wague continuera à l'Opéra sa carrière de mime aux côtés d'Ida Rubinstein, La Tragédie de Salomé, Antoine et Cléopâtre, musique de Florent Schmitt, Natacha Trouhanova, La Danse macabre de Saint-Saëns, Argentina, L'Amour sorcier de Manuel de Falla, Triana d'Isaac Albéniz.
La pantomime blanche n'a plus pour représentants que Séverin, un vétéran, et Farina, un jeune.
Cependant, entre les deux guerres mondiales, Étienne Decroux réhabilite par la parodie les sources émotionnelles de la pantomime antique et professe, dans l'école qu'il ouvre, la technique du mime corporel.
Par les mouvements du corps, il suggère la machine, la marche, une course à bicyclette ou les sentiments collectifs de citadins animés par la joie ou hantés par la peur.

Marcel Marceau roi du mime

Marcel Marceau, le plus doué de ses élèves, se libère de la servitude trop apparente du dynamisme contemporain.
Il crée le personnage de Bip, un frère de Pierrot, un bouffon à figure enfarinée vêtu d'un collant noir d'acrobate, et, sans rien devoir aux techniques traditionnelles du mime, invente avec le monomime et ses pantomimes de style un langage gestuel qui lui a apporté un renom incontesté.
Il a été amené à se produire sur les scènes des pays du monde entier, a suscité partout l'enthousiasme et a fait école.
En France, Marceau trouve en Gilles Ségall et ses pantomimes d'un sou un continuateur, que Jean-Louis Barrault n'hésite pas à appeler dans sa troupe, et en Pierre Véry un présentateur de ses pantomimes de style, dans une forme statique comparable à ce qu'on appelle les tableaux vivants.
Créateur de sa propre compagnie en 1947, Marcel Marceau se consacre dès cette période au mime soliste en inventant le personnage de Bip, sorte de clown lunaire inspiré de Chaplin et de Keaton.
Par sa pantomine imitative et parodique, il retranscrit avec poésie les diverses situations de la vie quotidienne.
Marcel Marceau, qui a tenté plusieurs fois d'organiser des compagnies de mimes interprétant des spectacles collectifs, n'est pas parvenu à obtenir l'homogénéité durable et suffisante, à défaut de salle de théâtre spécialisée, pour persévérer dans la pantomime.
C'est dans la parodie et le monomime, avec son personnage de Bip, qu'il a atteint à la maîtrise du geste et de soi "Le Fabricant de masques".

Liens

http://youtu.be/VJpBUPlMNU4 Avec Michael Jackson
http://youtu.be/VJpBUPlMNU4
http://www.youtube.com/watch?v=FtAD5F ... e&list=PL5DF73905BF2FCB27 27 vidéos
http://youtu.be/zNqskkKMkFQ
http://youtu.be/4-1raOEfP4o


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#253 Jean Renoir
Loriane Posté le : 15/09/2013 00:17
Le 15 Septembre 1894 à Paris naît Jean Renoir.

Jean Renoir est un Cinéaste français, réalisateur et scénariste, deuxième fils du peintre Auguste Renoir, frère de Pierre Renoir, dont les films marqueront profondément les mutations du cinéma français entre 1930 et 1950, avant d'ouvrir la porte à la Nouvelle Vague du cinéma français.
"S'il fallait ne conserver qu'un film, pour donner aux générations futures l'idée de ce qu'a été, au XXe siècle, l'art du cinématographe, je choisirais Le Petit Théâtre, parce que tout Renoir y est contenu, et que Renoir contient tout le cinéma".

Ce jugement d'Éric Rohmer est aujourd'hui partagé par une majorité de critiques et d'historiens à travers le monde.
Pourtant, de son vivant, Jean Renoir fut l'un des cinéastes les plus controversés, objet de nombreux malentendus.
Le plus ambitieux de ses films muets, Nana en 1926, d'après le roman de Zola, connaît un important échec commercial.
S'il s'épanouit avec le parlant et trouve le succès avec La Chienne en 1931, il est vite étiqueté comme cinéaste "naturaliste", ce que confirme Toni en 1934, échec commercial, tandis que La Grande Illusion en 1937 et La Bête humaine en 1938 marquent le sommet de sa popularité.
Son film le plus personnel de cette époque, La Règle du jeu en 1939, est, selon son expression, une énorme "claque".
Découverts à la Libération, les films américains des années 1940 déçoivent.
Après son retour en France avec French Cancan en 1954, la majorité de la critique, à l'exception de ses amis de la Nouvelle Vague, ne voit en lui qu'un homme du passé. Après Le Petit Théâtre de Jean Renoir en 1969, il ne trouve plus de producteur en France, s'exile aux États-Unis où il écrit quatre romans.
Il y mourra en 1979.

Sa vie

Jean Renoir naît en 1894 dans le quartier de Montmartre, la maison était le pavillon du 13 de la rue Girardon en face du "Château des brouillards".
Sa mère Aline Charigot, est un ancien modèle de son père, qu'Auguste Renoir a épousée en 1890.
Jean Renoir est baptisé en 1896 à l'église Saint-Pierre de Montmartre, à Paris.
Sa marraine sera Jeanne Baudot et son parrain Georges Durand-Ruel.
Après des études médiocres, il s'engage dans l'armée en 1912, et rejoint le corps des dragons.
En 1914, quand commence la Première Guerre mondiale, il est maréchal des logis au 3e escadron du 1er régiment de dragons sous les ordres du capitaine Louis Bossut, modèle possible du capitaine de Boëldieu de La Grande Illusion.
En avril 1915, Renoir a le col du fémur fracturé par une balle, lors d'un combat à Gérardmer dans les Vosges, blessure qui le fera boiter toute sa vie.
Il évite de justesse l'amputation grâce à la présence fortuite du professeur Laroyenne de Lyon, alors infirmier sous les drapeaux, qui s'oppose à cette intervention chirurgicale.
En juin 1915, hospitalisé à Besançon, il apprend la mort de sa mère à l'hôpital de Nice.
Convalescents à Paris, aux côtés de son père, Jean passe sa vie dans les cinémas, voyant jusqu'à vingt-cinq films par semaine, dont "Les Mystères de New York" et les films de Charlie Chaplin.
En 1916, il retourne au front et sert dans l'aviation, où sa mauvaise jambe ne le gêne pas.
Il est affecté dans une escadrille de reconnaissance, et y apprend la photographie.
En 1920, il s'installe comme céramiste à Cagnes et épouse l'un des modèles de son père, Andrée Heuschling, 'une beauté insolite, avec qui il a un fils Alain Renoir.
Jean, qui veut faire d'elle une vedette de cinéma, écrit un petit sujet, Catherine, qu'il finance lui-même et fait réaliser par Albert Dieudonné.
Andrée Heuschling devient Catherine Hessling. Le film achevé est une déception pour Renoir, mais, dit-il, "le démon de la mise en scène était en moi."
La découverte, en 1924, du film d'Erich von Stroheim, Folies de femmes "Foolish Wives", l'enthousiasme, et décide de la suite de sa carrière.

Le cinéaste

Il débute comme producteur et scénariste de "Catherine ou Une vie sans joie", d'Albert Dieudonné, 1924, film au cours duquel il rencontre Catherine Hessling, la vedette du film, qui deviendra sa femme.
Mais cette œuvre ne sera projetée publiquement qu'en 1927.
Le cinéaste réalise entre-temps son premier film, "la Fille de l'eau" en 1924, que suit "Nana" en 1926, d'après E. Zola.
Produit par le metteur en scène, ce dernier film est un désastre financier qui ruine Renoir.
Celui-ci exécute alors un travail de commande, Marquitta, 1927, et est l'interprète de "la P'tite Lilie", d'Alberto Cavalcanti, 1927 avant de réaliser "la Petite Marchande d'allumettes" en 1928, d'après H. C. Andersen : la féerie et les trucages de ce film lui confèrent une place originale parmi les autres cinéastes français. Mais c'est un nouvel échec commercial, qui contraint Renoir à tourner deux vaudevilles militaires, Tire-au-flanc en 1929 et le Tournoi en 1929.
Le Bled en 1929, film d'aventures, est aussi une œuvre de commande où le réalisateur rend hommage au cinéma d'action américain.
Il tourne ensuite deux films comme comédien et aborde le cinéma parlant avec une adaptation de G. Feydeau, On purge bébé en 1931, qui est un succès.
"La Chienne" en 1931 est le premier film parlant auquel Renoir imprime réellement sa marque : c'est un hommage au comédien Michel Simon à travers la peinture d'un Français moyen dont la seule évasion, le seul rêve, est précisément la peinture.
Le tournage de La Chienne est par ailleurs à l'origine de la séparation de Renoir et Catherine Hessling, dépitée d'avoir été remplacée par Janie Marèse pour le premier rôle féminin.
À partir de 1932, Renoir vit avec Marguerite Houllé, rencontrée en 1927 sur le tournage de La P'tite Lili, sa monteuse attitrée qui travaille sur tous ses films de 1931 à 1939.

Remariage

Marguerite prendra le nom de Marguerite Renoir, bien que leur vie commune n'ait jamais été officialisée.
L'année suivante, la Nuit du carrefour en 1932 adapte l'univers étrange et poétique de G. Simenon. Peut-être est-ce le fait que trois bobines en furent égarées qui donne à l'œuvre une tonalité "mystérieuse".
C'est certainement le premier film policier important du cinéma français.
Toujours en 1932, le réalisateur signe Chotard et compagnie et surtout Boudu sauvé des eaux, où il dirige de nouveau M. Simon, dans un rôle de clochard anarchiste.
Le cinéaste oppose la liberté du vagabond au confort de la petite bourgeoisie parisienne de l'époque, dans une sorte de désordre lyrique qui surprend : le film est un échec commercial cuisant.
Madame Bovary en 1934 en est un aussi.
Prenant du recul par rapport au roman et au style de Flaubert, Renoir adapte le livre sous la forme d'une comédie tragique où les personnages sont volontairement utilisés comme des héros de théâtre.
Cet antiacadémisme choque les partisans de la fidélité à une œuvre écrite, et Renoir ne doit qu'à l'estime de Marcel Pagnol de pouvoir réaliser Toni en 1934.
Tourné dans le midi de la France :"là où la nature détruisant l'esprit de Babel sait si bien opérer la fusion des races", comme il est dit dans le prologue, le film constitue la première œuvre néoréaliste de la production française.
Tourné en majorité par des acteurs non professionnels, Toni unit le quotidien à la tragédie dans une atmosphère onirique et ensoleillée.
L'année suivante, Jean Renoir rencontre Jacques Prévert.
De la collaboration entre les deux hommes naît le Crime de monsieur Lange en 1935, qui amorce un tournant dans l'œuvre du cinéaste où les préoccupations sociales vont désormais occuper une place essentielle.
Féerique, "le Crime de monsieur Lange" doit autant au brio caustique de son dialogue qu'à l'invention poétique de sa mise en scène, spontanée, presque improvisée. C'est un conte philosophique dirigé contre le capitalisme, qui porte la marque du Front populaire.

La période militante

Sa vie commune avec Marguerite Renoir va marquer une transformation dans son œuvre.
Née dans une famille ouvrière, fille de syndicaliste, frère d'un militant communiste, elle le convainc peu à peu de défendre la cause ouvrière, et le présente au groupe Octobre dont font partie entre autres Jacques Prévert, Roger Blin et Maurice Baquet.
En 1936, Renoir lui offre un rôle à ses côtés dans Partie de campagne.
Désormais, sa production prend une dimension ouvertement politique, marquée par les idées du Front populaire : Le Crime de monsieur Lange en 1935, Les Bas-fonds, La vie est à nous en 1936, La Marseillaise en 1937.
"La vie est à nous en 1936", produit pour la propagande électorale du parti communiste, est l'un des premiers films militants français ; il est rempli de documents d'actualités et de discours politiques auxquels se mêlent des scènes jouées.
À sa sortie, les spectateurs qui vont le voir ne payent pas leur place, mais s'abonnent en échange au journal Ciné Liberté, spécialement créé pour la circonstance. Curieusement, la véritable carrière commerciale de La vie est à nous ne commencera qu'à la fin de 1969 et sera la conséquence probable des événements de mai 1968.
Ce film est un semi-échec commercial.
Renoir, qui n'a jamais été membre du PCF, écrit régulièrement dans des périodiques de gauche, le quotidien Ce soir, la revue Regards et Ciné-Liberté.
Avant la Seconde Guerre mondiale, Jean Renoir tente de promouvoir un message de paix avec La Grande Illusion en 1937, montrant l'absurdité de la guerre. Il fait tourner dans ce film, en manière d'hommage, le cinéaste qu'il admire le plus, Erich von Stroheim, aux côtés de Jean Gabin. Dans La Bête humaine en 1938, il s'efforce de mettre en scène les enjeux sociaux de l'époque.
Après son moyen métrage "Une partie de campagne" en 1936, Renoir adapte Gorki "les Bas-fonds"en 1936, puis réalise ce qui demeure aujourd'hui encore son œuvre la plus connue, son oeuvre majeure : la Grande Illusion en 1937.
Ce film illustre, à travers une histoire d'évasions, les souvenirs d'aviateur et de prisonnier de 1914-1918 de J. Renoir ; c'est l'œuvre de Renoir où la psychologie occupe la plus grande place.
Le film, boycotté lors de sa sortie, a connu une réédition triomphale.
En 1937, le metteur en scène donne la Marseillaise, que finance une souscription de la C.G.T., et qui ressemble moins à un film à costumes qu'à une sorte de montage d'actualités sur la Révolution française, à laquelle va la sympathie du cinéaste.
Ce dernier adapte en 1938 Zola pour la seconde fois : la Bête humaine est avant tout le portrait d'une femme, de la femme, qui révèle l'actrice Simone Simon. Après cette œuvre naturaliste, Renoir tourne alors son "film maudit", la Règle du jeu en 1939.
Ce "drame gai" est aujourd'hui reconnu comme le chef-d'œuvre de Renoir.
Cette minutieuse description des bourgeois de l'époque est accueillie par des huées avant d'être interdite en septembre 1939 par la censure militaire. Motif : la Règle du jeu est démoralisante.
Démoralisante pour la classe visée par le film, parce qu'elle a confusément deviné que, sous les allures de blague entre copains qu'affiche la Règle du jeu, perce une critique acerbe du mode de vie des Français nantis, dans laquelle on peut lire, prémonitoire et fatidique, l'annonce de la défaite de 1940.
Renoir, une fois de plus déçu, part pour l'Italie, où il commence la Tosca en 1940, mais l'entrée en guerre de l'Italie l'empêche de filmer plus de cinq plans. Le film sera terminé par Carl Koch.
Le cinéaste revient alors à Paris, où il exécute plusieurs travaux pour le Service cinématographique des armées, puis descend dans le Midi.
C'est là qu'il reçoit du metteur en scène Robert Florey une lettre l'invitant à se rendre aux États-Unis.
Il s'embarque en automne 1940.

La période américaine

À Hollywood, engagé par la Twentieth-Century-Fox, Renoir tourne l'Étang tragique "Swamp Water" en 1941.
Le réalisateur définira plus tard sa période américaine comme divisée en deux parties :
"Quelques essais dans les grands studios et d'autres avec des indépendants."
À Hollywood, le film provoque une petite révolution : c'est en effet la première fois qu'un grand studio admet l'idée qu'on puisse tourner des extérieurs en décors naturels et non pas devant des toiles peintes.
Jean Renoir réalise ensuite Vivre libre "This Land is Mine" en 1943, dans lequel il veut dévoiler aux Américains un visage peu connu de la France occupée.
La mise en scène en est plus didactique qu'inspirée, et le film, qui étonne Hollywood, déchaînera l'hostilité à sa sortie en France.
Second film de propagande, Salut à la France "Salute to France", en 1944, lui, ne provoque aucune réaction lorsqu'on le projette à Paris.
Aucun commentaire, nulle allusion. Le silence.
Il est cependant bien accueilli en Amérique. En 1945, Renoir tourne l'Homme du Sud "The Southerner".
C'est le film de la liberté retrouvée : le cinéaste le réalise exactement comme il l'entend, dans la bonne humeur et la simplicité de ses films français d'avant guerre. Pour la première fois apparaît chez le cinéaste l'idée de Dieu.
La mise en scène est hiératique, d'une austérité " protestante".
Abandonnant les planteurs de coton qui lui ont d'ailleurs valu le prix du meilleur film à la Biennale de Venise 1946, Renoir évoque ensuite les gens de maisons chers à Octave Mirbeau dans le Journal d'une femme de chambre "Diary of a Chambermaid"en 1946.
C'est une tragédie burlesque, à la fois drôle et atroce, entièrement réalisée en studios, ce qui lui donne un caractère théâtral ridiculisant à merveille les bourgeois, dont l'auteur du roman se moquait à longueur de page.
Dernier film américain de Renoir, la Femme sur la plage "The Woman on the Beach" en 1946 ressemble à un film noir de Fritz Lang, avec en plus cette chaleur humaine, ce feu qui couve sous les cendres de l'apparence qui sont typiques des films de Renoir, lorsqu'il se sent libre de les tourner selon son cœur.
La pureté, la simplicité, la netteté intransigeante qu'a acquises le réalisateur, on les retrouve dans les couleurs mordorées de l'Inde quand il ramène de ce pays le Fleuve "The Rive" en 1950.
Naissance et mort s'y rencontrent en un ballet de symboles métaphysiques et de métaphores limpides qui nous révèlent, chatoyante et déchirée, l'Inde sans folklore.
Le retour dans les studios français

Le folklore, que Renoir déteste, a été évoqué à la sortie du "Carrosse d'or" en 1952, d'après P. Mérimée.
C'est refuser d'en voir la gravité profonde. Le film est un nouvel échec, qui permet à Renoir de mettre en scène au théâtre d'Arles le Jules César de Shakespeare en 1954, avant de faire sa rentrée dans les studios français avec French Cancan en 1955 qui sera son dernier succès.
En effet, ni Orvet, la pièce qu'il écrit et monte en 1955, ni Éléna et les hommes en 1956, ni le Testament du docteur Cordelier en 1959, son unique essai de fantastique ne lui ramènent la faveur du public.
Le Déjeuner sur l'herbe 1959) et le Caporal épinglé (1962) sont mieux accueillis.
Sept ans plus tard, Jean Renoir donne en quelque sorte son testament filmé dans une bande à sketches réalisée pour la télévision : le Petit Théâtre de Jean Renoiren 1969 est à la fois une mise en scène et, sur scène, une mise en jeu du cinéaste, qui présente lui-même les sketches pour mieux y réfléchir.
Juvénile comme une première œuvre, ce film en couleurs splendides, insolent et serein comme tout film de Renoir, célèbre les noces du spectacle et de la vie. Y a-t-il un style Renoir ? Il y en a un : on ne le voit pas parce qu'il est en avance et se cache pudiquement derrière sa modeste perfection. Comme chez Stendhal.

Fin de vie

il publie un livre sur son père,
Renoir, mon père en 1962,
son autobiographie, Ma vie et mes films en 1974,
puis un essai "Écrits 1926-1971" en 1974,
quelques pièces de théâtre, Orvet en 1955,
ainsi que plusieurs romans :
Les Cahiers du capitaine Georges en 1966 ;
Le Crime de l'Anglais en 1979.
Il reçoit en 1975 un Oscar d'honneur pour l'ensemble de son œuvre et se voit élever au rang de commandeur de la Légion d'honneur deux ans plus tard.

Il fait partie des très rares artistes français à avoir été honorés par une étoile au Hollywood Walk of Fame à Los Angelès.Jean renoir avait pris la double nationalité.

Jean Renoir meurt à Beverly Hills, où il s'était retiré, le 12 février 1979.
Il est enterré à Essoyes dans l'Aube, près de son père

Filmographie

Films notables
La Chienne
Boudu sauvé des eaux
Partie de campagne
La Grande Illusion
La Règle du jeu
Le Carrosse d'or
French Cancan.

Réalisateur

1924 : Catherine (uniquement projeté en privé)
1925 : La Fille de l'eau
1926 : Nana
1927 : Sur un air de charleston
1927 : Une vie sans joie (deuxième version de Catherine)
1927 : Marquitta
1928 : La Petite Marchande d'allumettes
1928 : Tire-au-flanc
1928 : Le Tournoi dans la cité
1929 : Le Bled
1931 : On purge bébé
1931 : La Chienne
1932 : La Nuit du carrefour
1932 : Boudu sauvé des eaux
1932 : Chotard et Cie
1933 : Madame Bovary
1935 : Toni
1936 : Le Crime de monsieur Lange
1936 : Partie de campagne
1936 : La vie est à nous
1936 : Les Bas-fonds
1937 : La Grande Illusion
1938 : La Marseillaise
1938 : La Bête humaine
1939 : La Règle du jeu
1941 : L'Étang tragique (Swamp Water)
1943 : Vivre libre (This Land Is Mine)
1945 : L'Homme du Sud (The Southerner)
1946 : Le Journal d'une femme de chambre (The Diary of a Chambermaid)
1946 : Salut à la France (Salute to France)
1947 : La Femme sur la plage (The Woman on the Beach)
1951 : Le Fleuve (The River)
1953 : Le Carrosse d'or
1954 : French Cancan
1956 : Elena et les Hommes
1959 : Le Testament du docteur Cordelier
1959 : Le Déjeuner sur l'herbe
1962 : Le Caporal épinglé
1971 : Le Petit Théâtre de Jean Renoir
Acteur ou présentateur[modifier | modifier le code]
1924 : Catherine : le sous-préfet
1936 : Partie de campagne : le Père Poulain
1936 : La vie est à nous : le patron du bistrot
1938 : La Bête humaine : Cabuche
1939 : La Règle du jeu : Octave
1959 : Le Testament du docteur Cordelier : lui-même en présentateur
1971 : Le Petit Théâtre de Jean Renoir : lui-même en présentateur

Théâtre

Mise en scène
1954 : Unique représentation de Jules César de William Shakespeare dans les Arènes d'Arles12
1955 : Orvet de Jean Renoir, Théâtre de la Renaissance
Adaptation
1957 : Le Grand Couteau de Clifford Odets, mise en scène Jean Serge, Théâtre des Bouffes-Parisiens, créée le 4 octobre 1957

Écrits

Orvet, pièce en trois actes, Paris, Gallimard, 1955
Renoir, biographie, Paris, Hachette, 1962 ; réédition sous le titre Pierre-Auguste Renoir, mon père, Gallimard, collection Folio, 1981 (ISBN 9782070372928)
Les Cahiers du capitaine Georges, Paris, Gallimard, 1966
Ma vie et mes films, Paris, Flammarion, 1974 ; édition revue et corrigée : Ma vie et mes films, Paris, Flammarion, collection « Champs » no 501, 2005, (ISBN 2-08-081501-6)
Écrits 1926-1971, Paris, Pierre Belfond, 1974
Carola, pièce en trois actes, L'Avant-Scène Théâtre no 597, 1er novembre 1976
Le Cœur à l'aise, Paris, Flammarion, 1978
Julienne et son amour suivi de En avant Rosalie, Paris, Henri Veyrier, 1978
Le Crime de l'Anglais, Paris, Flammarion, 1979
Geneviève, Paris, Flammarion, 1979
Lettres d'Amérique, Paris, Presses de la Renaissance, 1984

Hommages

Une rue Jean-Renoir a été inaugurée en 1994 dans le quartier de Bercy du 12e arrondissement de Paris.

Jean Renoir écrivit les paroles d'une chanson très célèbre
http://youtu.be/mz-4ab9i16Q

La Complainte de la Butte
Paroles Jean Renoir * Musique Georges Van Parys

En haut de la rue St-Vincent
Un poète et une inconnue
S’aimèrent l’espace d’un instant
Mais il ne l’a jamais revue

Cette chanson il composa
Espérant que son inconnue
Un matin de printemps l’entendra
Quelque part au coin d’une rue

La lune trop blême
Pose un diadème
Sur tes cheveux roux
La lune trop rousse
De gloire éclabousse
Ton jupon plein d’trous

La lune trop pâle
Caresse l’opale
De tes yeux blasés
Princesse de la rue
Sois la bienvenue
Dans mon coeœur blessé

Les escaliers de la butte sont durs aux miséreux
Les ailes des moulins protègent les amoureux

Petite mendigotte
Je sens ta menotte
Qui cherche ma main
Je sens ta poitrine
Et ta taille fine
J’oublie mon chagrin

Je sens sur tes lèvres
Une odeur de fièvre
De gosse mal nourrie
Et sous ta caresse
Je sens une ivresse
Qui m’anéantit

Les escaliers de la butte sont durs aux miséreux
Les ailes des moulins protègent les amoureux

Mais voilà qu’il flotte
La lune se trotte
La princesse aussi
Sous le ciel sans lune
Je pleure à la brune
Mon rêve évanoui

La Complainte de la butte est une célèbre chanson française écrite par Jean Renoir, pour les paroles, et Georges Van Parys, pour la musique, pour le film de Jean Renoir, French Cancan de 1955. Dans le film, Henri Danglard (Jean Gabin), directeur d’une salle de spectacle présente une nouvelle venue, Esther Georges, interprétée par l’actrice Anna Amendola, qui chante pour la première fois La Complainte de la butte, mais avec la voix de Cora Vaucaire…

Liens

http://youtu.be/DGwN-rsb2W0 Les bas-fonds 1936 Entier
http://youtu.be/Wh-b8uxncgw Le caporal épinglé film entier
http://youtu.be/-KRls597k0s Le testament du docteur Cordelier
http://youtu.be/ss6AUw-doEg Les règles du jeu
http://youtu.be/hctrYzVYmfM la grande illusion extrait
http://youtu.be/fsv1hECXClo La bète humaine extrait

http://youtu.be/YcbOdtwTjFg Nana 1 film muet de 1926
http://youtu.be/Uh510Z-JolQ Nana 2
http://youtu.be/g5r_RhWTIAU Nana3
http://youtu.be/rgt2PlkjVPg Nana 4
http://youtu.be/UQxdv7jwn8s Nana 5
http://youtu.be/SeIBA9HQL9s Nana 6

http://youtu.be/QQC41eEUKHE Le petit histoire de Jean Renoir
http://youtu.be/BRGnmQA3Ig0 The river


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#254 Vittorio Gassman
Loriane Posté le : 01/09/2013 00:17
Le 1 Septembre 1922 à Gênes, naît Vittorio Gassman



[Vittorio Gassman est un acteur de théâtre et de cinéma et metteur en scène italien et mort à Rome le 29 juin 2000, des suites d'une crise cardiaque.
Il est considéré comme l'un des plus grands acteurs du cinéma italien, connu pour son professionnalisme, sa versatilité et ses interprétations teintées de magnétisme.
Sa carrière comporte à la fois des productions importantes comme des douzaines de comédies légères qui le rendirent extrêmement populaire.



Sa vie

Né à Gênes de père allemand Enrico, et de Mary, mère toscane, juive Italienne, championne de basket, Vittorio Gassman passe son adolescence à Rome.
Là, outre sa passion pour le sport, il révèle des dons précoces pour l'écriture. En sortant du lycée, en 1941, il s'inscrit en droit à l'université de Rome, mais sa mère le pousse à suivre également les cours de l'Académie d'art dramatique que dirige Silvio D'Amico.
Il épousera plusieurs femmes et aura quatre enfants avec quatre femmes différentes.
En novembre 1943, il épouse la comédienne Nora Ricci.
Ils ont eu une fille née en 1945, Paola Gassman, également comédienne.
En avril 1952, il épouse la comédienne Shelley Winters.
Ils ont eu une fille, Vittoria Gassman, née le 14 février 1953.
Juliette Mayniel donne naissance à Alessandro Gassman, fils de Vittorio Gassman, le 24 février 1965.
Jacopo Gassman, né le 26 juin 1980, est le fils de la comédienne Diletta D'Andrea.
Les dernières années de sa vie, il souffre de trouble bipolaire et est souvent dépressif.

L'acteur

Repéré pour ses qualités, Vittorio Gassman fait ses débuts au théâtre dès 1943. À la fin de la guerre, après avoir été prisonnier en Allemagne, il reprend rapidement sa carrière.
Il fait partie au même titre que Nino Manfredi, Marcello Mastroianni, Alberto Sordi, Ugo Tognazzi et Monica Vitti, des monstres sacrés des comédies italiennes.
Acteur brillant, Vittorio Gassman attire aussi l'attention des producteurs : il fait ses débuts au cinéma en 1946, en participant essentiellement à des films de genre, mélodrames, adaptations littéraires ou films d'aventures.
À cette époque, Gassman n'attribue que peu de valeur artistique au cinéma ; de fait, la grande majorité des films dans lesquels il joue entre 1946 et 1958 ne sont pas d'un grand intérêt, à quelques exceptions près, excepté "Daniele Cortis" de Mario Soldati en 1946, "Riz amer" de Giuseppe De Santis et "Le Chevalier mystérieux" de Riccardo Freda en 1948.

Le théatre

À côté du cinéma, Vittorio Gassman se consacre prioritairement au théâtre.
En 1948-1949, il joue dans la compagnie dirigée par Luchino Visconti.
Les rôles qu'il interprête sous sa direction – notamment Un tramway nommé Désir – lui valent de véritables triomphes. En 1950, il est nommé premier acteur et chef de troupe du Théâtre national dirigé par Guido Salvini.
Il fait alors ses débuts dans la mise en scène avec Peer Gynt de Henryk Ibsen.
En 1952, il fonde le Teatro d'Arte italiano qu'il dirige en compagnie de Luigi Squarzina.
Il y met en scène et interprète un mémorable Hamlet. En 1955, il monte Kean genio e sregolatezza, d'Alexandre Dumas, dans la version revue par Jean-Paul Sartre, puis, en 1957, Othello.
Parallèlement, Vittorio Gassman continue à travailler pour le cinéma, mais toujours sans grande conviction.
C'est en 1958 que se produit sa véritable percée : "Le Pigeon" de Mario Monicelli révèle un véritable talent d'acteur comique que l'on n'avait pas soupçonné jusque-là.
Gassman collabore à nouveau avec Monicelli avec "La Grande Guerre" en 1959 puis plus tard avec "L'Armée Brancaleone" en 1966 et "Brancaleone aux croisades" en 1970.
Une nouvelle étape est franchie en 1962 grâce à Dino Risi qui le dirige dans La Marche sur Rome et Le Fanfaron.
Avec Risi, le comédien va tourner quelques-uns de ses films les plus célèbres : "Les Monstres" en 1963, Au nom du peuple italien en 1971, Parfum de femme en 1974, prix d'interprétation masculine au festival de Cannes en 1975, La Carrière d'une femme de chambre en 1975, Cher Papa en 1979.
Le troisième metteur en scène important dans la carrière de Gassman est Ettore Scola, qui le dirige notamment dans Nous nous sommes tant aimés en 1974, La Terrasse en 1979, La Famille en 1987, Le Dîner en 1999. Parmi les cinéastes étrangers, outre Alain Resnais , "La vie est un roman" en 1983 ou "André Delvaux Benvenuta" en 1983, il faut citer Robert Altman pour "Un mariage" en 1978 et "Quintet" en 1979.
Les succès cinématographiques de Vittorio Gassman ne lui font pas pour autant oublier le théâtre.
En 1960 est inauguré à Rome le Théâtre populaire italien, un chapiteau de 3 000 places conçu par Gassman avec l'aide technique de Giuseppe Erba, destiné à parcourir l'Italie et à permettre à un nouveau public d'accéder au monde de la scène.

Le cinéma

Gassman se livre aussi à quelques expériences cinématographiques. Il met en scène en 1956 une adaptation de la pièce dans laquelle il avait joué un an auparavant, "Kean genio e sregolatezza".
En 1968, il tourne L'Alibi en collaboration avec Adolfo Celi et Luciano Lucignani.
Dans ce film, les trois amis composent une œuvre autobiographique dans laquelle ils mêlent leurs expériences humaines et professionnelles. Gassman réalise en 1971 "Sans famille", une adaptation très personnelle du livre d'Hector Malot. Enfin, en 1981, il tourne pour la télévision "De père en fils", un film conçu et interprété par Vittorio et Alessandro Gassman à partir de scènes enregistrées depuis 1974.
Cette même année 1974 Gassman entame un véritable travail de recherche à partir des différentes mises en scène qu'il assure, par exemple Trasloco, O Cesare o nessuno , puis "Sette giorni all'asta" : Sept Jours aux enchères en 1977 – expérience limite de représentation ininterrompue pendant une semaine –, Macbeth en 1983, Affabulazione de Pasolini en 1986.
Entre l'écriture – un livre de souvenirs, Un grand avenir derrière moi publié en 1981 auquel fera suite en 1990 le roman Memorie del sottoscalo –, la mise en scène et le travail d'acteur, Gassman montre la richesse de ses diverses expériences.
Son immense talent lui permet d'interpréter au théâtre et au cinéma, avec la même perfection, des rôles appartenant à des registres complètement différents. Les grandes qualités de cet homme, son dynamisme d'histrion génial, sa volonté et sa capacité à se renouveler en permanence se retrouvent dans sa recherche de voies d'expression inédites. Sa participation à plus de 120 films, ses milliers de représentations au théâtre soulignent la place fondamentale qu'il occupe dans l'histoire du spectacle italien.


Liste de ses films

Guerre et paix (1956)
1946 : Danièle Cortis de Mario Soldati
1946 : La Fille maudite (Preludio d'amore) de Giovanni Paolucci
1947 : Les Aventures de Pinocchio (Le avventure di Pinocchio) de Giannetto Guardone
1947 : La Fille du capitaine (La figlia del capitano) de Mario Camerini
1947 : Le Juif errant (L'ebreo errante) de Goffredo Alessandrini
1948 : Le Cavalier mystérieux (Il Cavaliere misterioso) de Riccardo Freda
1948 : Riz amer (Riso amaro) de Giuseppe De Santis
1949 : Le Loup de la sila (Il lupo della Sila) de Duilio Coletti
1949 : Une voix dans ton cœur (Una voce nel tuo cuore) de Alberto Aversa
1949 : L'Épervier du Nil (Lo sparviero del Nilo) de Giaconio Gemilonto
1949 : J'étais une pécheresse (Ho sognato il paradiso) de Giorgio Pastina
1949 : Giuliano, bandit sicilien (I fuorilegge) de Aldo Vergano
1950 : Le Prince pirate (Il Leone di Amalfi) de Pietro Francisci
1951 : Anna de Alberto Lattuada
1951 : L'Héritier de Zorro (Il sogno di Zorro) de Mario Soldati
1951 : Trahison (Il Tradimento) de Riccardo Freda
1952 : La Traite des blanches (La tratta delle bianche) de Luigi Comencini
1952 : La Couronne noire (La corona negra) de Luis Saslavsky
1953 : Le Mystère des Bayous (Cry of the hunted) de Joseph H. Lewis
1953 : Les Frontières de la vie (The glass wall) de Maxwell Shane
1953 : Sombrero de John Farrow
1954 : Rhapsodie (Rhapsody) de Charles Vidor
1954 : Mambo de Robert Rossen
1955 : La Belle des belles (La donna più bella del mondo) de Robert Ziegler Leonard
1956 : Kean de Vittorio Gassman et Francesco Rosi
1956 : Guerre et paix (War and Peace) de King Vidor
1958 : La Tempête (La Tempesta), d'Alberto Lattuada
1958 : Le Pigeon (I soliti ignoti) de Mario Monicelli
1959 : La Grande Guerre (La Grande Guerra) de Mario Monicelli
1959 : L'homme aux cent visages (Il mattatore) de Dino Risi
1960 : Hold-up à la milanaise (Audace colpo dei soliti ignoti) de Nanni Loy
1961 : Le Jugement dernier (Il giudizio universale) de Vittorio de Sica
1962 : Le Fanfaron (Il sorpasso) de Dino Risi
1962 : La Marche sur Rome (La marcia su Roma) de Dino Risi
1962 : Âme noire (Anima nera) de Roberto Rossellini
1963 : Les Monstres (I mostri) de Dino Risi
1964 : Parlons femmes (Se Permettete parliamo di donne) de Ettore Scola
1964 : Il Gaucho de Dino Risi
1966 : Belfagor le Magnifique d'Ettore Scola : Belfagor
1966 : L'Armée Brancaleone (L'Armata Brancaleone) de Mario Monicelli
1967 : L'Homme à la Ferrari (Il tigre) de Dino Risi
1968 : Le prophète (Il profeta) de Dino Risi
1969 : 12 + 1 (Una su 13) de Nicolas Gessner et Luciano Lucignani : Mario
1970 : Brancaleone s'en va-t'aux croisades (Brancaleone alle crociate ) de Mario Monicelli
1971 : Au nom du peuple italien (In nome del popolo italiano) de Dino Risi
1972 : Mais qu'est-ce que je viens foutre dans cette révolution ? (Che c'entriamo noi con la rivoluzione ?) de Sergio Corbucci
1974 : Nous nous sommes tant aimés (C'eravamo tanto amati) de Ettore Scola
1974 : Parfum de femme (Profumo di donna) de Dino Risi
1976 : La Carrière d'une femme de chambre (Telefoni bianchi) de Dino Risi
1976 : Le Désert des Tartares (Il deserto dei Tartari) de Valerio Zurlini
1976 : Mesdames et messieurs, bonsoir (Signore e signori, buonanotte) de Luigi Comencini, Nanni Loy, Mario Monicelli, Ettore Scola, Luigi Magni
1976 : Âmes perdues (Anima persa) de Dino Risi
1978 : Les Nouveaux Monstres (I nuovi mostri) de Dino Risi, Mario Monicelli, Ettore Scola
1978 : Un mariage (A wedding) de Robert Altman
1978 : Deux bonnes pâtes (Due pezzi di pane) de Sergio Citti
1979 : Cher papa (Caro papà) de Dino Risi
1980 : La Terrasse (La terrazza) de Ettore Scola
1980 : Le Plus secret des agents secrets (The nude bomb) de Clive Donner
1981 : L'Anti-gang (Sharky's machine) de Burt Reynolds
1983 : Benvenuta de André Delvaux
1983 : La vie est un roman de Alain Resnais
1985 : Le Pigeon est de retour (I soliti ignoti… vent' anni dopo) de Amanzio Todini
1987 : La famille (La famiglia) de Ettore Scola
1989 : Oublier Palerme de Francesco Rosi
1989 : Les 1001 nuits de Philippe de Broca
1990 : Les Amusements de la vie privée (I divertimenti della vita privata) de Cristina Comencini
1990 : Valse d'amour de Dino Risi
1996 : Sleepers de Barry Levinson
1998 : Le Dîner (La cena) de Ettore Scola
1999 : La Bomba de Giulio Base

Théâtre

1945: La Machine à écrire de Jean Cocteau, mise en scène Luchino Visconti, Teatro Eliseo
1945: Adam de Marcel Achard, mise en scène Luchino Visconti
1945: La Route au tabac de John Kirkland, mise en scène Luchino Visconti
1946: Rebecca de Daphne du Maurier, mise en scène Guido Salvini, Teatro Quirino Rome
1948: Comme il vous plaira de William Shakespeare, mise en scène Luchino Visconti
1949: Un tramway nommé Désir de Tennessee Williams, mise en scène Luchino Visconti
1949: Oreste de Vittorio Alfieri, mise en scène Luchino Visconti
1949: Troïlus et Cressida de William Shakespeare, mise en scène Luchino Visconti
1950: Peer Gynt d'Henrik Ibsen, mise en scène Vittorio Gassman
1950: Hamlet de William Shakespeare, Rome
1956: Kean de Jean-Paul Sartre
1957: Oreste de Vittorio Alfieri, mise en scène Vittorio Gassman, Théâtre des Nations
1958: Immagini e tempi d'Eleonora Duse, mise en scène Luchino Visconti
1961 : Récital One Man Show, Théâtre des Nations
1963 : Le Jeu des héros d'après Eschyle, Sénèque, Shakespeare, Luigi Pirandello, Samuel Beckett, conception et mise en scène Vittorio Gassman, Théâtre des Nations
1968 : Richard III de William Shakespeare, mise en scène Luca Ronconi, Teatro Stabile Turin
1982 : Gassman aux enchères d'après Franz Kafka (Relation à l'Académie), Boris Vian (Je voudrais pas crever), Vittorio Alfieri (Oreste, extraits), Alexandre Dumas (Kean, extraits), Luciano Codignola (Les Méfaits du théâtre), conception Vittorio Gassman, Festival d'Avignon
1983 : Gassman aux enchères, Théâtre Mogador
1987 : Affabulazione de Pier Paolo Pasolini, mise en scène Vittorio Gassman, MC93 Bobigny

Récompenses

1975 : Prix d'interprétation masculine du Festival International du Film de Cannes pour Parfum de femme (Profumo di donna) de Dino Risi

Distinction


Chevalier grand-croix de l'Ordre du Mérite de la République italienne (1994)

Doublage français

Jean-Claude Michel dans :
La Marche sur Rome
Mais qu'est-ce que je viens foutre dans cette révolution ?
Nous nous sommes tant aimés
Un mariage
La Terrasse
Valse d'amour
Sleepers
Georges Aminel dans :
Le Fanfaron
Les Monstres
Parfum de femme
Âmes perdues
La Carrière d'une femme de chambre
L'Anti-gang
Michel Roux dans :
Parlons femmes
12 + 1
Marc Valbel dans Le Cavalier mystérieux
Roger Rudel dans Sombrero
Serge Lhorca dans Guerre et Paix
Marc Cassot dans Le Pigeon
Jean Claudio dans La Grande Guerre
Jean-Louis Jemma dans Barabbas
Dominique Paturel dans Histoire d'aimer
Jacques Deschamps dans Le Pigeon est de retour

Pour les films franco-italiens des années 1980, aux côtés notamment de Fanny Ardant, il s'est lui-même exprimé en français.


Liens

http://youtu.be/nRS0Ud2OR7Q La plus belle femme du monde Gina Lollobrigida & Vittorio Gassman 1955
http://youtu.be/xneLtwIl_no Vittorio Gassman
http://youtu.be/U7-AXYcskfY Parfum de femme extrait

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#255 Tim Burton
Loriane Posté le : 25/08/2013 13:27
Le 25 Août 1958 Timothy William Burton, dit Tim Burton, naît à Burbank en Californie
réalisateur, scénariste et producteur américain.


Enfant prodige de Hollywood, Tim Burton, remporte dès son premier film, Pee-Wee en 1985, un énorme succès.
Les œuvres qui suivent le placent rapidement à la tête de productions d'envergure Batman, 1989 ; Batman Returns, 1992, comme un digne héritier de Steven Spielberg et de George Lucas.

Mais les prouesses de Tim Burton sont celles d'un enfant terrible qui a mis son sens inné du féerique et du spectaculaire au service de rêveries très personnelles, et plutôt sombres.
Ses pères d'élection appartiennent au cinéma fantastique de série B, l'acteur Vincent Price et le réalisateur Roger Corman, qui firent équipe pour six films adaptés d'Edgar Poe, et même de série Z, le cinéaste Ed Wood, à qui Tim Burton rendit hommage en 1994 dans un film qui retrace sa vie et porte son nom.
À l'instar de tous ses personnages, promis par leur caractère exceptionnel à un isolement sans partage, Tim Burton doit affronter la solitude à laquelle le renvoie tout ce qu'il a d'unique dans le cinéma américain.

Un cinéma à contre-courant

Ses débuts aux studios Disney, comme dessinateur et animateur, notamment sur Rox et Rouky, ont sans doute aidé Tim Burton à définir très vite son projet : une vive contre-proposition formulée à l'endroit d'un univers où le merveilleux et les délices enfantines sont frappés du sceau d'une terrible gentillesse, d'une gaieté insipide.
Rien de tel dans le film d'animation L'Étrange Noël de M. Jack en 1993, réalisé par Henry Selick mais pleinement attribuable à Tim Burton, producteur, auteur du sujet et des dessins originaux, une comédie musicale qui, sur la musique endiablée de Danny Elfman, fidèle collaborateur de Tim Burton, fait surgir un monde de joyeux morts-vivants, conduits par un squelette romantique qui prend la place du Père Noël.
Un humour macabre que Beetlejuice, 1988 avait déjà associé à une fête visuelle qui mêlait alors kitsch parodique et hommage au peintre Marc Chagall avec une grande élégance graphique, élargie aux corps de chair travaillés aussi librement que des dessins animés.

Le don d'imagier de Tim Burton, dont tous les films sont d'abord de splendides livres d'images, s'appuie en vérité sur un tempérament d'iconoclaste – une des plus belles scènes de Batman de 1989 est la visite du captivant Joker dans un musée où il barbouille de couleurs vives les œuvres des maîtres de la peinture, en une sorte de show contre l'art officiel.
Au carnaval dantesque que le cinéaste oppose au mythe Disney répondra la bouffonnerie de Mars Attacks ! en 1996, parfait contretype d'un film de science-fiction ostentatoire et standard, Independence Day, et véritable entreprise de démolition de l'Amérique et de ses rêves non moins standardisés.
L'ironie est d'abord dans la forme : tourné avec des moyens considérables, Mars Attacks ! détourne le culte de l'illusion programmée sur ordinateur en images de synthèse et utilise les effets spéciaux comme des enfantillages, des jouets bricolés qui ont le charme d'un artisanat luxueux de la fantaisie.
C'est l'esprit d'Ed Wood qui traverse ce film, la croyance naïve de ce cinéaste, réputé, "le plus mauvais du monde", en la force de fictions et d'images fantastiques rudimentaires. Mais, dans Ed Wood, 1994, Tim Burton ne salue pas seulement cette forme particulière de poésie.
Il dit aussi sa fascination pour un artiste voué à l'échec, relégué au dialogue avec ses fantasmagories et ses démons intérieurs, en même temps qu'il exprime sa volonté de l'arracher à son purgatoire.


Sa vie

Aîné des deux fils de Jean et Bill Burton, Timothy Walter Burton passe l'essentiel de son enfance en solitaire, se considérant lui-même comme un introverti. Au soleil de la Californie, dans sa ville natale de Burbank, qu'il définit comme l'antichambre d'Hollywood, il préfère les salles obscures des cinémas où il voit et revoit les films de monstres comme Godzilla, Frankenstein et ses nombreuses suites, les films de Hammer Film Productions, et surtout ceux avec Vincent Price. Il s'amuse à terroriser l'enfant de ses voisins en lui faisant croire que les extraterrestres se préparent à envahir la planète. Très doué pour le dessin, il gagne un concours organisé pour décorer les camions de la ville. Après le secondaire, c'est naturellement vers l'animation que Burton se tourne en l'étudiant au California Institute of Arts. En 1979, il est embauché par les studios Disney, dont le siège est à Burbank, et travaille sur les concepts de Taram et le Chaudron magique. Il dit à ce propos :
" Cela peut paraître stupide, mais je suis arrivé à une époque où le studio était en crise. Les dirigeants cherchaient à tout prix du personnel."
Il travaille aussi sur Rox et Rouky en1979 :
"Ce n'est pas un très bon souvenir. Leur vision du dessin n'était pas la mienne. Je me sentais enfermé dans un schéma qui ne cadrait pas avec ce que j'étais. Mais… grâce à eux j'ai pu travailler en parallèle sur mes premiers courts métrages."
Avec toute la meilleure volonté du monde, Burton ne parvient pas à dessiner ce que le studio désire. Durant cette période, il réalise plusieurs courts métrages, dont Vincent en 1982 et Frankenweenie en 1984, mais aucun n'eut l'accord de la direction de Disney pour une distribution. Il écrit aussi un poème qui, dix ans plus tard, sera la base du scénario de L'Étrange Noël de monsieur Jack.

Un merveilleux inquiétant

Ses acteurs fétiches sont Johnny Depp qu'il a dirigé dans huit de ses films, et Helena Bonham Carter, sa compagne à la ville et la mère de ses deux enfants.
La même sensibilité s'exprime dans "Edward aux mains d'argent" de 1990, premier film tourné avec Johnny Depp, qui va devenir une sorte d'alter ego du cinéaste.
Dans ce conte en images, le héros est un garçon surnaturel qui fait des merveilles avec les ciseaux qu'il a pour mains, mais qui, par ses dons mêmes, sera exclu du monde des hommes et retournera vivre seul dans sa maison gothique.
Batman n'est pas si loin : du tout-puissant justicier américain, Tim Burton a fait un être mélancolique, en proie à des traumas névrotiques, hanté par la mort, cloîtré dans le secret de sa double personnalité.
Plus que l'action, où il n'excelle pas, c'est l'exercice du portrait qui intéresse le cinéaste. Dans Batman Returns, il donnera libre cours à ce plaisir avec une galerie de créatures étonnantes dont les rencontres et les duels constituent la seule véritable ligne narrative du film.
Corps au croisement de l'humain et de l'animal, noirceur expressionniste des décors : Batman Returns tend vers l'abstraction comme vers le dévoilement de pulsions étranges, mortifères, derrière un jeu de masques toujours marqué par l'univers du cirque.
Capable de donner une âme au plus criant artifice, les petits hommes verts de Mars Attacks !, mais aussi de rendre artificielle la moindre touche de réalisme, dans Mars Attacks !, la comédie strictement humaine n'est guère réussie, Tim Burton semble heureusement condamné à inventer encore et encore le cinéma qui pourra servir de cadre à son imaginaire.
Il lui faut cependant prendre en compte un principe de réalité intransigeant : le succès public est le premier impératif des studios américains, qui ont donné à Tim Burton les moyens de mettre ses rêves en images, mais peuvent toujours les lui reprendre.
Cette menace tacite s'est faite plus concrète avec les échecs commerciaux de Ed Wood, et surtout de Mars Attacks !, au budget nettement plus conséquent.
Sans renoncer à son goût pour une splendeur visuelle qui libère la magie des songes, le cinéaste a fait avec Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête en 1999 un pas vers un cinéma plus nerveux, où le récit et les scènes d'action gouvernent aussi l'attention du spectateur.
Adapté d'une nouvelle de Washington Irving, "The Legend of Sleepy Hollow", 1820, un des textes fondateurs de la littérature américaine, le film nous transporte dans une communauté de colons hollandais du Nouveau Monde. Là, un mystérieux cavalier sans tête semble se livrer à un rituel macabre en décapitant les habitants d'un petit village. Le jeune et innocent policier, Johnny Depp qui vient mener l'enquête découvrira peu à peu "les coulisses" de ces décollations spectaculaires.
Parallèlement, Tim Burton réaffirme, derrière des scènes sanglantes, une sensibilité au monde de l'enfance et aux sentiments de solitude qui s'y rattachent.
C'est aussi au cinéma de son enfance qu'il revient, à travers une esthétique qui rappelle parfois les fameux films fantastiques de la Hammer, tout en réalisant une œuvre pour le public d'aujourd'hui.
Cette harmonie entre passé et présent est également un des enjeux de son remake de La Planète des singes en 2001, d'après le roman de Pierre Boulle, dont furent tirés, à la fin des années 1970, une série de films qui firent les beaux jours du cinéma commercial américain.
Faisant suite à Big Fish , 2003, Charlie et la chocolaterie en 2005 est une adaptation du livre de Roald Dahl, best-seller de la littérature enfantine des années 1960.
À l'occasion d'un concours, cinq enfants sont invités à passer une journée dans la chocolaterie de Willy Wonka, un industriel excentrique, à nouveau interprété par Johnny Depp. Mais l'usine merveilleuse s'avère pleine de dangers, et les enfants tombent l'un après l'autre dans les pièges qui leur sont tendus. L'un des lauréats, Charlie, un petit garçon issu d'une famille pauvre, réussira néanmoins à tirer tout le monde d'affaire.
Les Noces funèbres de 2005, est un film d'animation onirique et gothique inspiré du folklore russe. Dans un village d'Europe de l'Est du XIXe siècle, le jeune Victor, pianiste promis à la fille d'aristocrates désargentés, dépose, par mégarde, la bague de fiançailles sur la branche d'un arbre de la forêt qui n'est autre que le doigt d'une mystérieuse et ravissante mariée morte. Celle-ci s'anime et l'attire dans son royaume tandis que la fiancée l'attend à la maison.

Maître du fantastique fortement influencé par Edgar Allan Poe, excellent conteur et graphiste d'exception, il a notamment signé la mise en scène de Beetlejuice, Batman, Edward aux mains d’argent, Ed Wood, Sleepy Hollow, Big Fish, Charlie et la Chocolaterie, Sweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street, Alice au pays des merveilles, sa plus grande réussite commerciale et un des succès majeurs de l'histoire du cinéma, ainsi qu'en 2012, Dark Shadows et Frankenweenie.
Tim Burton a également rédigé les scénarios de L'Étrange Noël de monsieur Jack, réalisé par Henry Selick et des Noces funèbres, deux films d’animation réalisés avec des marionnettes évoluant dans des décors réels.
Son cinéma se caractérise par un mélange d'humour et de macabre et par des histoires mettant en scène des personnages marginaux ou des êtres hors-normes, confrontés à la méchanceté du monde réel. On y décèle également une grande influence du cinéma fantastique, du cinéma expressionniste allemand ainsi que des films de la Hammer Productions.

Marques de fabrique

Tim Burton laisse sur chacune de ses œuvres plusieurs empreintes récurrentes, parmi lesquelles :
Présence fréquente de parapluies, d'escaliers aux marches irrégulières, de carrelage noir et blanc, d'arbres tordus, de représentants d'églises peu sympathiques et d'épouvantails. De plus, présence quasi perpétuelle de morts.
Les espaces des films de Burton, très stylisés, se caractérisent souvent par des perspectives farfelues aux lignes brisées ou déformées à outrance et où dominent angles, cubes et obliques. Ces décors oniriques sont semblables à ceux du Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene, manifeste du cinéma expressionniste allemand qui a durablement marqué le cinéaste.
Au début de ses films, les crédits sont souvent présentés en travelling de façon plutôt spectaculaire.
Ses travaux et son style sont influencés par l'artiste Edward Gorey, notamment au niveau de ses peintures à l'encre. On peut également citer l'influence graphique d'Edvard Munch et du tableau Le Cri auxquels Beetlejuice et L'Étrange Noël de monsieur Jack font explicitement référence.
Il utilise souvent les ombres afin d'obtenir un rendu inquiétant.
Ses personnages principaux ont tendance à être des individus solitaires, excentriques, timides, en marge de la société, souvent pâles et distants avec les yeux cernés de noir.
Ses créations présentent un bon nombre de rayures noires et blanches et de spirales tordues.
Ses films présentent souvent des flocons de neige tombant la nuit ou lorsque la fête commence, in medias res.
Il s'inspire parfois du cinéma expressionniste allemand et de ses images exagérées.
Pour les trames sonores, il travaille essentiellement avec Danny Elfman, sauf pour Ed Wood, dont la musique est signée Howard Shore et Sweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street dont la musique est cette fois signée Stephen Sondheim.
Il insère souvent des références aux kaiju eiga dans ses films.
Il a une prédilection pour les monstres de tous types : loup-garou dans Big Fish, le Pingouin et Catwoman dans Batman : Le Défi, une galerie complète dans L'Étrange Noël de monsieur Jack et Les Noces funèbres…
De nombreux éléments sont récurrents dans son univers :
Les chiens, souvent compagnons du héros, Frankenweenie, L'Étrange Noël de monsieur Jack, etc..
Le cirque ou la fête foraine, représentant l'amour du cinéaste pour le grotesque et le bizarre. Le cirque est chez lui non seulement l'expression de la différence, mais aussi de la famille car les liens qui unissent ses membres sont généralement très forts. Dans Ed Wood, le réalisateur Edward Wood se constitue une bande d'amis dignes d'une fête foraine : voyant, catcheur, faux vampires, etc..
La demeure du héros, isolée du reste de la ville. Souvent un manoir sur une colline, Batman, Beetlejuice, elle se distingue généralement du reste de son environnement : la maison d'Edward aux mains d'argent perchée sur une sinistre montagne détonne au milieu des habitations bariolées de la ville ; à l'inverse, l'intérieur coloré de la chocolaterie de Willy Wonka tranche avec le décor des rues noires et blanches.
Le pont, qui est un symbole de passage, souvent entre le monde des vivants et celui des morts, Beetlejuice, Les Noces funèbres ; on peut également penser au pont sur lequel Ichabod Crane rencontre pour la première fois le cavalier sans tête dans Sleepy Hollow ou celui d'où le Pingouin est jeté à l'eau.
La forêt, lieu où le héros va faire une découverte, L'Étrange Noël de monsieur Jack, Big Fish, Sleepy Hollow, Les Noces funèbres, La Planète des singes, Charlie et la chocolaterie.
La cage, qu'il utilise comme représentation de l'enfermement, notamment dans Sleepy Hollow, où Ichabod Crane libère un cardinal, petit oiseau rouge, en sa possession. On peut également citer l'oiseau du Pingouin dans Batman : Le Défi ainsi que les oiseaux en cage auxquels chante Johanna dans Sweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street, ou encore le papillon sous la cloche en verre dans Les Noces funèbres, symbole d'emprisonnement.
Les fêtes d'Halloween et de Noël sont fréquemment mises en scène, notamment par la présence récurrente d'un plan en plongée où l'on voit des enfants déguisés sur le seuil d'une porte lançant le fameux "Trick or treat!" : L'Étrange Noël de monsieur Jack, Ed Wood, Charlie et la Chocolaterie, etc.

Il a été décoré de l'insigne de chevalier et d'officier de l'ordre national des Arts et des Lettres par Frédéric Mitterrand en mars 2010.
Il a été le président du jury du Festival de Cannes en mai 2010.
Il a été le sujet de plusieurs biographies illustrées, notamment Tim Burton d'Antoine de Baecque , 2006 et Burton par Burton de Mark Salisbury, 1999.

Interprète Film Rôle(s)

Johnny Depp
1990 - Edward aux mains d'argent
1994 - Ed Wood
1999 - Sleepy Hollow : La légende du cavalier sans tête
2005 - Charlie et la Chocolaterie
2005 - Les Noces funèbres
2007 - Sweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street
2010 - Alice au pays des merveilles
2012 - Dark Shadows
Edward
Ed Wood Jr
Ichabod Crane
Willy Wonka
Victor Van Dort
Benjamin Barker
Le Chapelier fou
Barnabas Collins
Helena Bonham Carter
2001 - La Planète des singes
2003 - Big Fish
2005 - Charlie et la Chocolaterie
2005 - Les Noces funèbres
2007 - Sweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street
2010 - Alice au pays des merveilles
2012 - Dark Shadows
Ari
Jenny / la sorcière
Mme Bucket
Émilie, la défunte mariée
Mrs. Lovett
La Reine de Cœur
Dr Julia Hoffman
Michael Gough
1989 - Batman
1992 - Batman : Le Défi
1999 - Sleepy Hollow
2005 - Les Noces funèbres
2010 - Alice au pays des merveilles
Alfred Pennyworth
Alfred Pennyworth
Le notaire Hardenbrook
Elder Gutknecht
le Dodo
Christopher Lee
1999 - Sleepy Hollow
2005 - Charlie et la Chocolaterie
2005 - Les Noces funèbres
2010 - Alice au pays des merveilles
2012 - Dark Shadows
Le bourgmestre
Dr Wonka
Pastor Galswells
Le Jabberwocky (voix)
Bill Malloy
Lisa Marie
1994 - Ed Wood
1996 - Mars Attacks!
1999 - Sleepy Hollow
2001 - La Planète des singes
Vampira
La Femme Martienne
Lady Crane
Nova
Deep Roy
2001 - La Planète des singes
2003 - Big Fish
2005 - Charlie et la Chocolaterie
2005 - Les Noces funèbres
Gorilla Kid
M.. Soggybottom
Oompa Loompa
General Bonesapart (Bonaparte)
Michael Keaton
1988 - Beetlejuice
1989 - Batman
1992 - Batman : Le Défi
2012 - Frankenweenie
Beetlejuice
Bruce Wayne / Batman
Bruce Wayne / Batman
Frankenstein
Danny DeVito
1992 - Batman : Le Défi
1996 - Mars Attacks!
2003 - Big Fish
Pingouin / Oswald Cobblepot
Rude Gambler
Amos Calloway
Jeffrey Jones
1988 - Beetlejuice
1994 - Ed Wood
1999 - Sleepy Hollow
Charles Deetz
Criswell
Révérend Steenwick
Paul Reubens
1985 - Pee-Wee Big Adventure
1992 - Batman : Le Défi
1993 - L'Étrange Noël de monsieur Jack
Pee-wee Herman
Tucker Cobblepot (le père du Pingouin)
Lock
Glenn Shadix
1988 - Beetlejuice
1993 - L'Étrange Noël de monsieur Jack
2001 - La Planète des singes
Otho
Maire de Halloweentown
le sénateur Nado
Jack Nicholson
1989 - Batman
1996 - Mars Attacks!
le Joker
Le Président américain James Dale / Art Land
Alan Rickman
2007 - Sweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street
2010 - Alice au pays des merveilles
Le juge Turpin
Absolem la chenille (voix originale)
Christopher Walken
1992 - Batman : Le Défi
1999 - Sleepy Hollow
Max Shreck
Le cavalier sans tête
Winona Ryder
1988 - Beetlejuice
1990 - Edward aux mains d'argent
2012 - Frankenweenie
Lydia Deetz
Kim Boggs
Elsa
Catherine O'Hara
1988 - Beetlejuice
1993 - L'Étrange Noël de monsieur Jack
2012 - Frankenweenie
Delia Deetz
Sally
Edgar / la fille bizarre / la mère de Victor / la prof de gym
Martin Landau
1994 - Ed Wood
1999 - Sleepy Hollow
2012 - Frankenweenie
Bela Lugosi
Peter Van Garrett
M. Rzykruski
Michelle Pfeiffer
1992 - Batman : Le Défi
2012 - Dark Shadows
Selina Kyle / Catwoman
Elizabeth Collins Stoddard
Box-office

Film Budget

États-Unis France Monde
Pee-Wee Big Adventure (1985)
Beetlejuice (1988)
Batman (1989)
Edward aux mains d'argent (1990)
Batman : Le Défi
Ed Wood (1994)
Mars Attacks! (1996)
Sleepy Hollow (1999)
La Planète des singes (2001)
Big Fish (2003)
Charlie et la Chocolaterie (2005)
Les Noces funèbres (2005)
Sweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street (2007)
Alice au pays des merveilles (2010)
Dark Shadows (2012)
Frankenweenie (2012)

Filmographie

En tant que réalisateur
Courts-métrages
1971 : The Island of Doctor Agor
1979 : Doctor of Doom
1979 : Stalk of the Celery Monster
1982 : Vincent
1982 : Hansel et Gretel
1982 : Luau, coréalisé et coscénarisé avec Jerry Rees
1984 : Frankenweenie
1984 : Aladdin and his Wonderful Lamp (dans l'émission Shelley Duvall's Faerie Tale Theatre)
1985 : The Jar (dans l'émission Alfred Hitchcock présente)

Longs-métrages

1985 : Pee-Wee Big Adventure (Pee-wee's Big Adventure : The Story of a Rebel and his Bike)
1988 : Beetlejuice
1989 : Batman
1990 : Edward aux mains d'argent (Edward Scissorhands)
1992 : Batman : Le Défi (Batman Returns)
1994 : Ed Wood
1996 : Mars Attacks!
1999 : Sleepy Hollow : La Légende du cavalier sans tête (Sleepy Hollow)
2001 : La Planète des singes (Planet of the apes)
2003 : Big Fish
2005 : Charlie et la Chocolaterie (Charlie and the Chocolate Factory)
2005 : Les Noces funèbres (Corpse Bride), coréalisé avec Mike Johnson
2008 : Sweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street (Sweeney Todd : The Demon Barber of Fleet Street)
2010 : Alice au pays des merveilles (Alice in Wonderland)
2012 : Dark Shadows
2012 : Frankenweenie
2014 : Big Eyes
Vidéoclips
2006 : Bones de The Killers
2012 : Here with me de The Killers

En tant que scénariste Courts-métrages
1971 : The Island of Doctor Agor
1979 : Doctor of Doom
1979 : Stalk of the Celery Monster
1982 : Hansel et Gretel
1982 : Luau coréalisé et coscénarisé avec Jerry Rees
1982 : Vincent
1984 : Frankenweenie
Longs-métrages
1988 : Beetlejuice
1990 : Edward aux mains d'argent
1993 : L'Étrange Noël de monsieur Jack (The Nightmare before Christmas) de Henry Selick - également directeur artistique
2005 : Les Noces funèbres
En tant que producteur
1988 : Beetlejuice
1990 : Edward aux mains d'argent
1991 : Batman, le défi
1989-1992 : Beetlejuice, série télévisée d'animation (producteur exécutif)
1993 : L'Étrange Noël de monsieur Jack de Henry Selick
1994 : Ed Wood
1994 : Cabin Boy de Adam Resnick
1995 : Batman Forever de Joel Schumacher
1996 : James et la Pêche géante (James and the Giant Peach) de Henry Selick - participe également à l'animation et aux effets visuels
1996 : Mars Attacks!
2005 : Les Noces funèbres
2008 : Sweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street
2009 : Numéro 9 de Shane Acker
2010 : Alice au pays des merveilles (Alice in Wonderland)
2012 : Abraham Lincoln, chasseur de vampires de Timur Bekmambetov
Projets
2013 : Big Eyes de Scott Alexander et Larry Karaszewski
En tant qu'acteur
1992 : Singles de Cameron Crowe : Brian (caméo)
1994 : A Century of Cinema de Caroline Thomas : lui-même
2001 : De Superman à Spider-Man : L'Aventure des super-héros de Michel Viotte : lui-même
2010 : Waking Sleeping Beauty de Don Hahn : lui-même
2012 : Men in Black 3 de Barry Sonnenfeld : un alien

Prix et distinctions


En 1990, il remporte le ShoWest Award du réalisateur de l'année.
En 2006, Tim Burton reçoit un prix spécial pour l'ensemble de sa carrière au festival d'Annecy.
Le 5 septembre 2007, il reçoit un Lion d'or récompensant l'ensemble de son œuvre à la 64e Mostra de Venise.
En décembre 2007, il remporte le prix du meilleur réalisateur aux NBR Awards pour Sweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street.
En 2008, il reçoit un prix pour l'ensemble de sa carrière au Festival du film fantastique d'Amsterdam.
En février 2010, il reçoit le Winsor McCay Award pour ses contributions dans le domaine de l'animation.
Il reçoit en mars 2010 les insignes de chevalier des Arts et des lettres des mains du ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand.
Il préside le jury du 63e festival de Cannes, du 12 au 23 mai 2010.
En juillet 2012, il reçoit un prix spécial pour ses contributions au cinéma mondial au festival international du film de Moscou.
En octobre 2012, il est intégré en même temps qu'Helena Bonham Carter à la confrérie du British Film Institute.
Exposition

Il était le sujet d'une exposition à la Cinémathèque française du 7 mars au 5 août 201257.
Bibliographie

Ouvrage écrit par Tim Burton
(en) Tim Burton, The Melancholy Death of Oyster Boy and Other Stories, 1997.
(fr) Tim Burton, La Triste Fin du petit enfant huître et autres histoires, édition bilingue, traduit de l'américain par René Belletto, 1998.


Liens regarder, écouter

http://youtu.be/1tSO78VbIuo Frankenweenie
http://youtu.be/gHQ1s2kDp-A les noces funèbres
http://youtu.be/xjZihSC42HI Charlie et la chocolaterie
http://youtu.be/2PE9qrV1pUM Batman
http://youtu.be/fQPzISpaypI Mars attacks
http://youtu.be/GPgNrHqfTdY La planète des singes
http://youtu.be/0ctED2gGJ3w Alice au pays des merveilles


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#256 Re: Roman Polanski
Loriane Posté le : 23/08/2013 00:17
Ce n'est pas du tout mon avis;
L'accusation de pédophilie (sur une jeune fille de 13 ans) avait fait l'objet d'un arrangement financier, comme c'est la coutume aux états-unis et les poursuites ont été abandonnées par la jeune fille et sa famille. Mais comme c'est, aussi, la coutume aux états-unis en matière de sexe, un procureur pudibond, un déséquilibré comme les us en fabrique avec leur mentalité victorienne, et que les sexe rend fou furieux, a ressorti l'affaire au bout de 35 ans !!!
La violence de cette pseudo justice, pseudo morale, ne se justifie pas, et comme toujours cela tombe sur une personne dont la vie à été un vrai cauchemar et qui a eut la force d'en sortir.
Sortir du ghetto de Varsovie, voir sa femme et son bébé tués sous le couteau d'un monstre et tenir debout, cela me parait déjà beaucoup. Son erreur avec cette jeune fille est condamnable soit, mais une fois la faute payée, ne peut pas donner lieu à un tel acharnement, à moins d'être malade. Certain criminel s'en sortent avec 7 ans de prison, et il n'a tué personne mais il a dédommagé et a payé très cher. Il faut savoir faire une fin. Je crois que ce procureur, comme celui qui à mis Clinton sur le grill toujours pour des raisons de sexe, (!!!) devrait voir un psy.


#257 Re: Roman Polanski
emma Posté le : 22/08/2013 17:40
Sous prétexte qu'il est célèbre et talentueux dans son métier, il a quand même réussi à échapper à la justice de son pays. trois pays où il peut ciculer librement, c'est déjà pas mal pour toute une vie !


#258 Roman Polanski
Loriane Posté le : 18/08/2013 15:14
Le 18 Août 1933 naît Rajmund, Roman Polanski


Roman Polanski est le premier des cinéastes issus de ce qu'on appelait alors "le bloc de l'Est " à avoir réalisé un film à Hollywood; Rosemary's Baby, 1968. Auparavant, après un seul long-métrage en Pologne "Le Couteau dans l'eau, 1962", il avait acquis le statut de cinéaste international avec Répulsion en 1965 et Cul-de-sac en 1966, deux productions britanniques.
Si Roman Polanski a souvent attiré l'attention des médias pour des raisons extra- cinématographiques, son œuvre, constituée de quelque vingt longs-métrages et dont le sommet a été atteint avec "Le Pianiste", palme d'or du festival de Cannes 2002, ne fait aucune concession au goût supposé du public.
Elle choisit de jouer sur le malaise suscité par des situations ambiguës, inquiétantes ou angoissantes, du Couteau dans l'eau à Carnage , 2011, en passant par Rosemary's Baby, Le Locataire 1976, Lunes de fiel 1992 ou La Jeune Fille et la mort 1995.
Souvent, un humour féroce, incongru ou grinçant vient compenser cette inquiétude (Cul-de-sac, Le Bal des vampires, 1967 ; Quoi ?, 1973, ou Carnage.

Survivre à la destruction

Rajmund (ou Raymond) Roman Thierry Liebling est né le 18 août 1933 à Paris, d'un père juif polonais non pratiquant, peintre de son état, Ryszard Liebling, et d'une mère d'origine russe, Bula Katz Przedborska.
Son père fait changer le nom civil de la famille en Polański et le jeune Raymond, pour des raisons de prononciation, se fait rapidement appeler Roman ou Romek Polański.
Il vit en France jusqu'à l'âge de quatre ans avant que sa famille ne pouvant prévoir le génocide, ne reparte pour la Pologne.
Il passe alors son enfance à Cracovie où sa sœur Annette, née d'une précédente union de sa mère, lui fait découvrir le cinéma.
Dès 1939, après un détour par Varsovie, et alors que l'armée allemande vient d'envahir en Pologne, la famille se retrouve emprisonnée dans le ghetto de Cracovie.
En 1941, la mère disparaît, déportée à Auschwitz.
En 1943, le père est envoyé à Mauthausen, le jeune Romek évite la déportation, contrairement à ses parents et à sa sœur. Sa mère, enceinte, meurt à Auschwitz.
Échappé du ghetto, il se réfugie à la campagne chez des fermiers avant de revenir à Cracovie où, devenu vagabond, il détourne la vigilance allemande et survit grâce à l'entraide clandestine d'habitants et d'autres enfants, et grâce au marché noir.
Il a alors 10 ans. Il ne revoit son père qu'en 1945, lors du retour de celui-ci du camp de Mauthausen.
Entre-temps, le jeune Roman qui a pu s'échapper du ghetto.
Il passe d'une famille d'accueil à une autre, fait l'épreuve de la misère et de la faim. Il connaît ensuite la difficulté, en régime communiste, d'être le fils d'un commerçant, donc un bourgeois.
Mais il réussit ses études aux Beaux-Arts, est acteur, entre autres dans le premier long-métrage d'Andrzej Wajda, "Une fille a parlé", "ou Génération, 1954". Surtout, il est admis à l'École nationale de cinéma de Łódź, fondée en 1948.

Au faîte de sa gloire, après le succès de Rosemary's Baby, Polanski est néanmoins ébranlé par un nouveau drame dans sa vie : alors qu'il est en pleine préparation d'un film au Royaume-Uni, sa femme Sharon Tate, interprète du Bal des vampires, enceinte de huit mois, trois de leurs amis proches, et un ami du jeune gardien de la propriété sont assassinés dans la demeure du couple, à Los Angeles sur Cielo Drive, par des proches de Charles Manson, gourou d'une secte appelée « la Famille » et tueur en série notoire.
L'opinion conservatrice américaine va mettre en relation ces meurtres avec les mœurs dissolues de l'entourage du cinéaste ainsi qu'avec le sujet de Rosemary's Baby, qui faisait triompher Satan au cœur d'une famille américaine.


Les années noires puis l’embellie grâce à Chinatown

Malgré la dépression qu'il traverse, Polanski se plonge dans le travail et part pour la Grande-Bretagne tourner une adaptation grandiloquente et violente de William Shakespeare : Macbeth, produite en partie par Hugh Hefner et la filiale de production du groupe Playboy.
Le film est mal compris et se solde par un échec.
En 1972, il part en Italie réaliser une comédie grinçante à l'humour absurde avec Marcello Mastroianni : Quoi ?. Malgré le plébiscite de la presse, le film est un nouvel échec.
En 1974, il s'attelle à la mise en scène de l'opéra d'Alban Berg, Lulu, pour le festival de Spolète en Italie.
La même année, revenu à Hollywood, il goûte à la plus belle réussite critique et publique de sa carrière grâce à une commande qu'il s'approprie totalement : Chinatown, drame policier conçu comme un hommage au film noir américain.
Le film marque ses retrouvailles avec son ami producteur Bob Evans qui réalise aussi l'un de ses plus grands succès.
Chinatown qui a coûté six millions de dollars en rapporte trente aux États-Unis. Le visage au nez pansé de Jack Nicholson, interprétant J.J. Gittes, un détective privé fanfaron, devient un mythe de cinéma.
Le rôle de la femme fatale est attribué à Faye Dunaway dont les relations avec le metteur en scène sont désastreuses durant le tournage. Les deux stars principales se font voler la vedette par le rôle secondaire de Noah Cross accordé au cinéaste John Huston.
Grand vainqueur des Golden Globes en 1975, le film reçoit onze nominations aux Oscars.
Mais seul le trophée du meilleur scénario original, écrit par Robert Towne, vient récompenser Chinatown, les votants ayant préféré se tourner vers le deuxième opus de la série des Parrain réalisée par Francis Ford Coppola.
Polanski revient ensuite à Paris où il concrétise un projet d'adaptation du roman de Roland Topor, Le Locataire chimérique. Le Locataire, qu'il fait éclairer par Sven Nykvist, chef opérateur attitré d'Ingmar Bergman, puis qu'il réalise et joue aux côtés d'Isabelle Adjani et de Shelley Winters, voit le jour en 1976.
Cependant, même si l'étrangeté paranoïaque et cauchemardesque du récit séduit les critiques qui considèrent cette œuvre comme l'une de ses plus abouties, cette fable sur l'aliénation urbaine et l'anomie sociale, d'une fantaisie noire proche du délire hallucinatoire, ne rencontre pas le succès escompté.
Il s'agit par ailleurs du dernier film que le cinéaste consacre à son univers malsain et inquiétant, chargé de visions étranges : son cinéma s'oriente vers le grand spectacle dans divers genres.
Polanski assure également, en 1976, la direction scénique du Rigoletto de Giuseppe Verdi pour l'Opéra de Munich.


1979-1999

Définitivement établi en France, le metteur en scène s'engage dans une entreprise de grande ampleur dont Claude Berri est le principal producteur : en mémoire de sa défunte épouse Sharon Tate, il réalise un mélodrame rural et romantique, Tess.
Il s'agit de l'adaptation du roman de Thomas Hardy, Tess d'Urberville, qui évoque les malheurs d'une jeune paysanne sous l'ère victorienne.
Succès critique et public, le film croule sous une avalanche de prix dont trois Césars en 1980, ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et de la meilleure photographie pour Ghislain Cloquet et Geoffrey Unsworth) et trois Oscars en 1981, meilleure photographie, meilleurs décors et meilleurs costumes.
Le cinéaste avait entretenu une idylle, à partir de 1976, avec l'actrice du rôle-titre, Nastassja Kinski.
Kinski avait alors 15 ans. Tous deux ont démenti leur relation. Polanski passe également par le théâtre avec Amadeus de Peter Shaffer, qu'il met en scène et interprète au côté de François Périer.
Il publie en 1984, aux éditions Robert Laffont, son autobiographie : Roman par Polanski.
Il s’attaque par la suite au projet Pirates financé par le producteur tunisien Tarak Ben Ammar en hommage aux films d'aventures hollywoodiens des années 1930 qui ont bercé son enfance : ceux entre autres de Michael Curtiz avec Errol Flynn. En plus d'un tournage cauchemardesque, Pirates est un gouffre financier.
Il devient un film qui échappe à son réalisateur et qu'il finit par renier.
Fiasco commercial, le film, pour un budget de quarante millions de dollars, en rapporte cinq.
Suite à cet échec, Polanski délaisse les plateaux pour les planches et s'impose dans une adaptation théâtrale du classique de Franz Kafka, La Métamorphose. Il accepte cependant une commande de la Warner qui lui laisse une entière liberté sur le sujet et le scénario.
Il écrit alors avec Brach et réalise Frantic en 1988, un thriller parisien avec Harrison Ford qui lui vaut de renouer un temps avec le succès mais Lunes de fiel, La Jeune Fille et la Mort et La Neuvième Porte, globalement peu épargnés par la critique, sont des revers au box office.
Il a également été engagé dans la mise en scène d'une grosse production intitulée The Double en 1996, avec John Travolta et Isabelle Adjani.
Mais, suite à des différends avec la star américaine et les producteurs internationaux, le projet est abandonné alors que les contrats des techniciens sont signés et les décors construits aux studios de Boulogne.

Le 30 août 1989, il épouse en troisièmes noces sa nouvelle actrice fétiche de trente-trois ans sa cadette, Emmanuelle Seigner.
Ils ont deux enfants : Morgane née en 1993 et Elvis né en 1998.
En 1998, il est élu membre de l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France dans la catégorie Création artistique pour le cinéma et l'audiovisuel créée en 1985.
Dans les années 1990, son travail au théâtre et à l'opéra est prolifique : il dirige pour la scène de l'Opéra Bastille une nouvelle version des Contes d'Hoffmann d'Offenbach en 1992 avec José van Dam et Natalie Dessay. Quatre ans plus tard, il met en scène la pièce de Terrence McNally, Maria Callas, la leçon de chant qui lui vaut une nomination aux Molières.
En 1997, il supervise la création d'une comédie musicale tirée de son classique Le Bal des vampires qui démarre à Vienne et entame une tournée triomphale de Stuttgart à Hambourg.


Le Pianiste, rebond et consécration internationale

Il revient sur le devant de la scène en 2002 grâce au triomphe critique et public du Pianiste, une grosse production franco-germano-britannico-polonaise d'une grande intensité dramatique, adaptée de l'autobiographie du pianiste et compositeur polonais Władysław Szpilman.
Il y évoque, de manière très personnelle, l’occupation de la Pologne et du ghetto de Varsovie pendant la Seconde Guerre mondiale, sujet qu’il s’était toujours refusé à filmer au point de décliner, dix ans auparavant, l’offre de Steven Spielberg de mettre en scène La Liste de Schindler.
Le Pianiste remporte la Palme d'or du Festival de Cannes 2002 et sept Césars en 2003 dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur pour Adrien Brody. Le film reçoit ensuite sept nominations aux Oscars dont celle du meilleur film.
Il gagne trois statuettes lors de la 75e Cérémonie : meilleur réalisateur pour Polanski, meilleur acteur pour Brody et meilleure adaptation pour Ronald Harwood. Malgré les demandes, le cinéaste ne se rend pas à Los Angeles où l'annonce de sa victoire provoque une ovation debout dans l'assistance.
Remettant le prix, Harrison Ford, acteur de Frantic, s'engage à lui transmettre personnellement le trophée, ce qu'il fait publiquement, cinq mois plus tard, au Festival du cinéma américain de Deauville.


Le tumulte des années 2000

En 2003, le cinéaste met en scène Hedda Gabler, le drame d'Henrik Ibsen, avec Emmanuelle Seigner dans le rôle-titre, au Théâtre Marigny.
Puis il supervise à Stuttgart une nouvelle version de la comédie musicale tirée de son classique Le Bal des vampires.
Il retrouve ensuite les coproducteurs et scénariste du film précédant : Alain Sarde, Robert Benmussa et Ronald Harwood ainsi que tous les chefs techniciens, Paweł Edelman pour la photographie, Allan Starski pour le décor, Anna B. Sheppard pour les costumes ou encore Hervé de Luze pour le montage afin de produire et de réaliser en 2005 une nouvelle reconstitution historique adaptée de l'œuvre de Charles Dickens : Oliver Twist.
Mais le film est un échec.
En 2006, après avoir gagné un procès en diffamation contre le magazine Vanity Fair, il dirige Thierry Frémont au Théâtre Hébertot dans Doute écrit par John Patrick Shanley. La même année, il entreprend de financer et de réaliser le péplum Pompeii, d'après le roman de Robert Harris, avec Orlando Bloom et Scarlett Johansson dans les rôles principaux.
Mais il abandonne le projet suite à des problèmes d'emploi du temps, de financement et de retards de production dus à la grève des scénaristes à Hollywood, entamée à l'été 2007 et terminée en 2008.
Il tourne finalement une autre adaptation de Robert Harris : The Ghost Writer, avec Ewan McGregor et Pierce Brosnan, un thriller politique sur fond de dénonciation de la guerre d'Irak.
En 2008, il fait l'objet d'un documentaire réalisé par Maria Zenovich, Roman Polanski: Wanted and Desired, qui tend à démontrer la manière dont il fut privé d'une procédure judiciaire équitable lors de sa mise en accusation pour viol sur mineure 31 ans plus tôt.
En 1975, Roman Polanski avait été accusé de viol sur mineure, par la justice américaine. Emprisonné un temps, il choisit de fuir les États-Unis, où il ne pourra plus travailler.
Cette affaire le rattrape en 2009. Depuis lors, toujours sous le coup des poursuites américaines, il ne conserve sa liberté de mouvement qu'en France, en Pologne et en Suisse...
Le 27 septembre 2009, alors qu'il se rend à un festival de cinéma en Suisse, il est arrêté par la police suisse à Zurich, rattrapé par l'affaire de 1978.
Il est libéré par les autorités suisses le 12 juillet 2010.

Années 2010

De sa cellule puis de son chalet de Gstaad où il est astreint à résidence durant plusieurs mois, il achève la postproduction de The Ghost Writer, pour lequel il se voit décerner l'Ours d'argent de la meilleure mise en scène au Festival de Berlin 2010 et un troisième César du meilleur réalisateur en 2011, doublé d'un César pour la meilleure adaptation.
Durant son assignation à résidence, il avait également parachevé Carnage, adapté de la pièce Le Dieu du carnage de Yasmina Reza qu'il réalise en France avec Jodie Foster, Kate Winslet, Christoph Waltz et John C. Reilly dans les rôles principaux.
Ce film lui vaut le César de la meilleure adaptation, en 2012, pour la deuxième année consécutive.
Polanski signe ensuite une adaptation, tournée en français, de la pièce de David Ives, La Vénus à la fourrure, inspirée du roman homonyme de Leopold von Sacher Masoch, avec Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric.
Ce huis clos à deux personnages se déroule intégralement dans un théâtre et met en scène l'inversion du rapport de forces entre un metteur en scène hautain et une comédienne apparemment stupide.
Le cinéaste prépare actuellement D, projet anglo-saxon inspiré de l'affaire Dreyfus.


Poursuites judiciaires

Depuis l'année 1977, Roman Polanski est poursuivi pour une affaire de crime sexuel sur une mineure de 13 ans.
L'adolescente a déclaré avoir subi un viol sous l'emprise de l'alcool et de drogue. La victime, Samantha Gailey, future épouse Geimer, a été sélectionnée pour une séance photos commandée par l'édition française du magazine Vogue. Durant la séance, dans la propriété californienne de Jack Nicholson qui était absent, Roman Polanski lui a fait ingérer du champagne et lui a administré un sédatif, le méthaqualone, avant de la contraindre à un rapport anal.
Polanski est alors incarcéré 47 jours pour passer des expertises psychiatriques, puis il est libéré sous caution.
Il a plaidé coupable pour rapports sexuels illégaux avec un mineur en échange de l'abandon des charges plus graves de viol, de sodomie et de fourniture d'alcool et de drogue à mineur, en accord avec le juge.
Mais avant l'audience devant fixer la peine, alors qu'il est libre sous caution, Polanski fuit vers la Grande-Bretagne avant de se réfugier en France, dont il possède la nationalité depuis plus d'un an.
Comme d'autres États, la France refuse généralement l'extradition de ses citoyens.
Sous le coup d'un mandat d'arrêt américain lancé en 1978, il ne revient jamais sur le sol américain.
Certains ont estimé qu'il aurait pu être jugé en France, mais la porte-parole du procureur de Los Angeles fait observer que ce n'est pas possible dans la mesure où Polanski a déjà été reconnu coupable des faits par la justice californienne, se heurtant ainsi au principe non bis in idem.
La justice américaine va alors tenter de mettre la main sur Polanski lors de ses déplacements à l'étranger.
Des demandes d'extraditions sont adressées aux pays avec lesquels les États-Unis ont signé une convention d'extradition : en mai 1978 au Royaume-Uni, en décembre 1986 au Canada, en 1988 en Allemagne, au Brésil, au Danemark et en Suède, en octobre 2005 en Thaïlande et en 2007 en Israël.
Cependant toutes ces tentatives ont été vaines.
En 1993, Roman Polanski se serait engagé à verser à Samantha Geimer une indemnité de 500 000 dollars dans un délai de deux ans.
Polanski ne tiendra pas cet engagement dans le délai convenu et la somme qu'il a finalement versée à Samantha Geimer qui a souhaité retourner dans l'anonymat et a exprimé depuis son désir d'abandonner les poursuites contre le cinéaste, ce qui semble indiquer que le différend portant sur l'indemnisation a été résolu demeure inconnue.
Celle-ci est sortie du silence à deux reprises : en 2003 pour écrire à l'Académie des Oscars et dire aux votants qu'il fallait juger l'artiste et non l'homme en lui-même à propos du film Le Pianiste et en 2008 en apparaissant à la première du documentaire de Maria Zenovich, Roman Polanski: Wanted and Desired, réitérant pour l'occasion son souhait de délaisser toute procédure à l'encontre du réalisateur pour éviter de revivre ce traumatisme et pour protéger ses enfants. Polanski ne lui a jamais adressé de message en retour.
Le 27 septembre 2009, alors qu'il se rend à un festival de cinéma en Suisse afin d'y recevoir un prix pour l'ensemble de sa carrière, il est arrêté par la police à Zurich sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis en 2005.
Très rapidement, celui-ci reçoit le soutien personnel d'une centaine de représentants du monde politique et artistique notamment en France et en Pologne, les deux pays dont il a la nationalité, puis aux États-Unis.
La plupart des grands journaux américains approuvent cette arrestation, s'étonnant du soutien manifesté au réalisateur, étonnement partagé par la population américaine. Ces soutiens soulèvent également des oppositions et indignations dans l'opinion publique et la presse régionale françaises.
Un journal américain s'interroge sur le coût de cette arrestation.
Ainsi, dans son édition du 28 septembre 2009, le Los Angeles Times juge-t-il curieux que le district attorney du comté de Los Angeles, alors que l'État de Californie est en proie à des difficultés financières et à une surpopulation carcérale, cherche à boucler Polanski pour une affaire vieille de 32 ans et alors même que la victime a exprimé le souhait que les poursuites cessent.
Néanmoins, dans l'ensemble, les journaux américains rappellent que la pédophilie est un crime grave et que Polanski a fui la justice.
La conseillère fédérale suisse responsable du département de Justice et Police Eveline Widmer-Schlumpf défend quant à elle l'arrestation comme conforme au traité d'extradition helvético-américain et comme manifestation de l'égalité devant la loi.
Elle affirme par ailleurs que l'arrestation ne résulte d'aucune pression politique américaine. Dans l'ensemble, la classe politique suisse approuve l'arrestation de Polanski.
Les États-Unis et la Suisse ont signé ensemble une convention d'extradition en 1990 qui est entrée en vigueur en 1997.
Roman Polanski s'oppose à son extradition. L'article 22 du traité d'extradition prévoit qu'il s'applique pour tous les faits commis avant ou après son entrée en vigueur sauf lorsque la procédure d'extradition a été lancée avant son entrée en vigueur, auquel cas un traité de 1900 doit être appliqué.
Le 25 novembre 2009, le Tribunal pénal fédéral accepte sa libération conditionnelle contre une caution de 4,5 millions de francs suisses environ 3 millions d'euros et une assignation à résidence avec port d'un bracelet électronique à son chalet de Gstaad en Suisse.
Le 22 avril 2010, la cour d’appel du 2e district de Californie a rejeté sa demande de pouvoir être jugé par contumace, ouvrant la voie à son extradition vers les États-Unis. La demande d’abandon des poursuites présentée par la victime a également été rejetée.
Le 2 mai 2010, Roman Polanski sort de son silence dans une lettre ouverte publiée sur le site de Bernard-Henri Lévy, La règle du jeu, intitulée, "Je ne peux plus me taire.
Le 14 mai 2010, l'actrice britannique Charlotte Lewis, que Polanski avait dirigée dans Pirates, accuse également le cinéaste d'avoir abusé d'elle de la pire des façons lorsqu'elle avait 16 ans.
Un des avocats de Roman Polanski, Me Georges Kiejman, a menacé de poursuivre Charlotte Lewis en justice pour ses allégations.
Le 7 juin 2010, La règle du jeu, le site de Bernard-Henri Lévy, rend publique une liste de noms de signataires de la pétition en soutien à Roman Polanski lancée au lendemain de l'arrestation du cinéaste en Suisse.
Parmi plus de 400 noms, figurent Isabelle Adjani, Paul Auster, Pascal Bruckner, Patrice Duhamel, Isabelle Huppert, Milan Kundera, Yann Moix, Salman Rushdie, Barbet Schroeder, Mathilde Seigner, Jean-Pierre Thiollet, Danièle Thompson et Henri Tisot.
Le 10 juin 2010, en faveur de la libération du cinéaste, Dominique Sels, qui avait réagi dans Libération dès le 6 octobre 200960, publie San Fernando Valley, impressions61, où elle écarte l’outil d’analyse habituel connu sous le nom de domination masculine, pour interroger l’emprise maternelle, qui a l’antériorité biologique et qui n’est parfois pas plus enviable, par exemple quand il s’agit de prendre les filles pour des objets.
Elle replace aussi ce fait divers ancien, donc enveloppé d’incertitudes, dans le contexte des années 1970, libertaires et xénophobes.

En 2011, Roman Polanski, au festival du film de Zurich, le cinéaste recevait à cette occasion le prix pour l'ensemble de sa carrière qui aurait du lui être décerné à l'époque de son arrestation deux ans plus tôt.
Le 12 juillet 2010, la ministre suisse de la Justice Eveline Widmer-Schlumpf fait volte-face pour déclarer que le cinéaste "ne sera pas extradé vers les États-Unis et les mesures de restriction de sa liberté sont levées".
Polanski retrouve la liberté. Les autorités américaines ont fait appel de la décision.
Elles avaient auparavant refusé de faire parvenir aux autorités suisses un procès-verbal d'une audition du procureur de l'époque, arguant du caractère confidentiel de la pièce, et amenant l'Office fédéral de la justice à refuser l'extradition.
Interpol rappelle aux États membres de l'organisation qu'une notice rouge concernant Roman Polanski est toujours en vigueur, et qu'il est toujours considéré comme fugitif. Désormais, les trois pays où Polanski peut circuler librement sont donc la France, la Pologne et la Suisse.

Style et thèmes

Parcours international

Par son cosmopolitisme, sa maîtrise des langues, il parle couramment, outre le polonais et le français, l'anglais, l'italien, l'espagnol et le russe et son parcours, Polanski est un réalisateur atypique à l'univers pluriel et cohérent.
La diversité des genres qu'il aborde, la maîtrise technique de ses films, son sens aigu du récit et ses audaces formelles en font une figure majeure du 7e art.
Ses courts métrages et Le Couteau dans l'eau sont contemporains du mouvement moderniste du cinéma européen dont il partage certains thèmes et motifs tout en revendiquant un style singulier.
Polanski apparaît avec l'émergence des nouveaux cinéastes d'Europe centrale dans les années 1960 parmi lesquels Andrzej Wajda et Jerzy Skolimowski, ses collègues et amis de l'école de Łódź.
Néanmoins, il outrepasse largement le cadre du cinéma polonais et prend part à d'autres courants de la cinématographie mondiale : avec Répulsion, Cul-de-sac et Le Bal des vampires, il participe au renouveau de l'industrie britannique.
Il devient ensuite l'une des têtes de proue du Nouvel Hollywood grâce à Rosemary's Baby et Chinatown.
Avec Macbeth, Quoi ? et Le Locataire, il montre son esprit d'indépendance et son profond attachement au cinéma d'auteur européen.
Définitivement établi en France pour raisons judiciaires, il profite, à partir de Tess, de son prestige international pour mettre sur pied, en compagnie de majors américaines et européennes, des projets anglophones ambitieux et très coûteux dans lesquels il dirige de grandes stars Harrison Ford, Sigourney Weaver, Johnny Depp, Jodie Foster....
Il bénéficie alors, en toute liberté et à distance, du confort de production d'Hollywood ou de modèles équivalents.
Gilles Jacob distingue deux Polanski , Le réalisateur audacieux des premiers films et des courts métrages.
Et l'autre celui des grands films à vocation populaire.
L'un, inventeur de surprises, de formes cinématographiques, de trouvailles bizarres, les pommes de terre qui germent dans le frigo de Répulsion, les œufs de Cul-de-sac, l'autre, plus accompli peut-être, mais plus attendu aussi.

Œuvre et esthétique

Pessimiste et largement reliée aux traumatismes de l'enfance, son œuvre révèle une profonde unité dans la mesure où elle se veut une exploration du mal sous toutes ses facettes : persécution de l'innocence, corruption de l'homme face au pouvoir, triomphe des personnages machiavéliques, occultisme, régression sexuelle…
Elle illustre les passions excessives et les tréfonds les plus noires de l'âme humaine ainsi que les méandres de l'oppression psychologique.
Le réalisateur crée un univers cérébral et tortueux dans lequel se côtoient un ton absurde, paranoïaque et kafkaïen et plusieurs visions fantastiques. Dans ses fictions, l'individu, à la fois victime de ses actions, du monde extérieur et de son entourage, peut basculer à tout moment dans la folie, la mort ou l'autodestruction
.
Ses longs métrages se distinguent par un découpage maniaque, une économie de mouvements de caméra et des jeux de composition sophistiqués, distorsion des perspectives, cadrages étouffants, lumière stylisée, disproportion entre les objets du décor et la position des acteurs etc..
La bande sonore se veut plate et s'attache à reconstituer des détails apparemment sans importance au détriment d'une mise en relief plus globale.
On retrouve, dans ses films, un goût de la difformité, du grotesque, de l'ironie et de l'humour noir.
Sont également établies des analogies avec Franz Kafka, Samuel Beckett, Witold Gombrowicz, Jérôme Bosch, Pierre Bruegel l'Ancien, Vincent van Gogh, Adrien Schulz, Fritz Lang, Federico Fellini, Orson Welles et Billy Wilder qu'il considère comme des influences majeures.
Par ailleurs, il dit avoir été peu inspiré par Alfred Hitchcock au cours de sa carrière sauf pour Répulsion car Psychose avait à l'époque lancé la mode des thrillers schizophréniques.
Si ses mises en scène tardives passent d'une forme baroque à un classicisme apaisé, elles gardent le climat sombre et inquiétant, le pessimisme fondamental et le perfectionnisme plastique des débuts.
Grand découvreur de talents (Nastassja Kinski, Emmanuelle Seigner, Adrian Brody...), Polanski est également connu pour montrer ses acteurs sous un jour nouveau : le jeu des vedettes qu'il dirige révèle souvent une facette inattendue ou plus opaque.



Un univers mental

Les premiers courts-métrages polonais de Roman Polanski donnent déjà le ton d'un univers désenchanté, voire désespéré, où la violence et le meurtre côtoient l'indifférence : Meurtre en 1956, La Lampe en 1962, relèvent de l'allégorie.
Ils évoquent le rejet des êtres qui sortent de la norme, ou la domination subie ou acceptée.
À chaque fois, si le sujet intrigue, l'originalité et l'habileté du traitement séduisent.
C'est encore un affrontement entre deux hommes qui est au cœur du "Couteau dans l'eau", sur un scénario qui doit beaucoup au futur réalisateur Jerzy Skolimowski.
Un chroniqueur sportif embourgeoisé entraîne un jeune étudiant sur son yacht pour vingt-quatre heures.
Il l'humilie sans cesse sous les yeux de son épouse, calme et sensuelle, qui méprise le jeu cruel auquel semble se soumettre le jeune homme...
Le film est d'autant plus remarqué qu'il rompt avec les thèmes de la génération précédente, celle de Wajda, Munk, Kawalerowicz..., c'est-à-dire la guerre, la résistance, le communisme.
La réalisation est parfaitement maîtrisée malgré les difficultés que représentent aussi bien le tournage de ce huis clos sur un bateau que la faiblesse des moyens. Polanski restera un adepte des méthodes de travail et de tournage classiques et reprochera toujours à la Nouvelle Vague française son manque de professionnalisme technique.
Le Couteau dans l'eau aurait pu se situer ailleurs qu'en Pologne, tout comme Répulsion ailleurs qu'à Londres où il est tourné. L'univers de Roman Polanski est en effet essentiellement mental.
Répulsion est réalisé à partir d'un scénario d'épouvante écrit par Gérard Brach, avec qui Polanski collaborera fréquemment.
véritable cas clinique.
L'appartement est moins une prison qu'une protection et les agressions de Carol sont tout autant des gestes de défense.
Polanski joue sur un double regard : le regard réaliste de l'entomologiste est doublé d'un point de vue subjectif qui nous fait partager l'inexplicable folie du personnage.
Ici, plus encore que dans Le Locataire, l'appartement, et avec lui le monde, perdent de leur consistance pour devenir le prolongement de son univers intérieur.
Polanski considère "Cul-de-sac", également tourné en Grande-Bretagne, comme son film "le plus valable du point de vue du cinéma".
Il est pourtant influencé par un certain théâtre moderne (Beckett, Adamov). Ce couple de gangsters ratés séquestrant un couple improbable sur une île abstraite séduit le public britannique par son humour et le jeu de Donald Pleasance.
Mais le film est un échec en France. Heureusement, Le Bal des vampires va toucher un large public : Polanski y respecte les codes et les stéréotypes indispensables du film de vampire, mais ne joue pas la carte facile de la parodie ou de la dérision.
Par un humour incessant, il oblige le spectateur, pour sa plus grande joie, à accepter ce qu'il sait être parfaitement faux.
Le finale est de la même nature que celui de Rosemary's Baby : nos maladroits chasseurs de vampires participeront à la probable domination de la Transylvanie par les adeptes du comte von Krolock.
Rosemary's Baby, de son côté, commence comme un soap opera pour s'achever en cauchemar.
D'abord séduit, le spectateur est peu à peu amené à partager, comme dans Répulsion, la vision paranoïaque de Rosemary, convaincue que ses voisins sont des sorciers... Visions objective et subjective des faits semblent se confondre, sans que Polanski choisisse entre elles.
Au spectateur de croire, s'il le souhaite, aux sorciers tentant de dominer le monde en faisant du bébé de Rosemary l'enfant de Satan, ou de préférer une lecture rationaliste, qui mette en avant la folie de la jeune femme.

Victime et bourreau

À l'exception d'un court-métrage perdu "La Bicyclette, 1955", aucun film de Polanski n'est directement autobiographique.
Pourtant, tous ont à voir avec son enfance troublée, confisquée, violentée : la domination d'un être, parfois d'une communauté, sur un autre, avec ce que cela implique de sadisme et de masochisme, de réversibilité et de trouble de l'identité, y occupe une place centrale.
Premier film réalisé après le meurtre de Sharon Tate, l'adaptation cinématographique de Macbeth (1971) est la plus sanglante jamais réalisée. Mais elle ne se résume pas à un exercice cathartique.
Macbeth incarne un Mal absolu qui renvoie moins à l'Écosse du XIe siècle qu'au monde en proie à la folie hitlérienne et au nôtre aussi peut-être, puisque, contrairement à la pièce de Shakespeare, le film laisse supposer que cette histoire n'a pas de fin.
Tout le cinéma de Polanski est travaillé par la tragédie de la Seconde Guerre mondiale.
L'enfermement, subi ou volontaire, constitue une figure scénographique constante de son œuvre : appartements ou maisons de Répulsion, du Locataire, de Rosemary's Baby, d'Oliver Twisten 2005, du Pianiste, de Carnage, châteaux de Cul-de-sac, du Bal des vampires.
Ce que confirment les films d'errance où alternent refuges et prisons, tels que Chinatown 1974, Frantic 1988, Tess 1979, Pirates 1986...
À l'extrême de la violence exercée par un être sur un autre pour le contraindre, figure le viol, évoqué dans presque tous les films du réalisateur. Les relations amoureuses elles-mêmes sont fréquemment empreintes d'une violence sado-masochiste "What ?, 1973 ; Lunes de fiel, 1992".
Pourtant, la description du mal pour lui-même intéresse moins Polanski que celle du lien entre la victime et son bourreau, comme dans La Jeune Fille et la mort, où une femme règle ses comptes avec son tortionnaire.
Si Polanski a tant attendu pour aborder directement le génocide des juifs dans la Seconde Guerre mondiale, c'est qu'il n'entendait pas seulement constater ou dénoncer. D'où son refus de l'autobiographie : dans Le Pianiste, inspiré du livre de Wladyslaw Szpilman, il nourrit le récit de détails précis tirés de sa propre expérience.
Il ne s'agit pas seulement de dire une fois de plus la barbarie nazie, mais de s'interroger sur l'être humain et sa capacité à rester lui-même, dans un monde où tout vise à le rendre inexistant.
La musique joue le rôle de l'indispensable catalyseur.
Elle rend possible un lien humain, comme le cinéma pour Polanski lui-même.

Cette même question, le cinéaste la pose sur un mode mineur dans les derniers films qui suivent. Dans The Ghost Writer 2010, le "nègre" de l'homme politique finit par disparaître, purement et simplement, faute d'un tel lien.
Dans "Carnage", ce lien se limite à la convenance sociale : aussitôt qu'il disparaît, les quatre personnages" politiquement corrects" ne peuvent plus que s'humilier les uns les autres, perdant aussi bien leur self-control que leur personnalité, si élémentaire soit-elle.


Thématique

Parmi les thèmes privilégiés du réalisateur, on retrouve essentiellement :
La perversion, le malsain
L'étrange, le dissonant
L'élégance
Le corps et la puissance physique.
La cruauté du destin de ses personnages est mise en œuvre avec un plaisir pervers dans un contexte culturel se voulant relevé, élitaire ou sophistiqué, ce qui accentue précisément l'impression générale de malaise. Ses films se situent souvent dans un univers clos et théâtralisé dont la représentation est déréalisée par l'intervention de la violence ou de l'irrationnel, l'appartement dans Répulsion, Rosemary's Baby, Le Locataire, Lunes de fiel et Carnage, l'auberge d'Europe centrale et le château médiéval dans Le Bal des vampires, le manoir entre ciel, terre et mer de Cul-de-sac, le voilier du Couteau dans l'eau, la villégiature en haut de falaise dans La Jeune Fille et la mort, le ghetto de Varsovie dans Le Pianiste, la maison insulaire de The Ghost Writer, la salle de théâtre dans La Vénus à la fourrure….
La frontière entre réalité, hallucination, monde quotidien et cauchemar est abolie.
Lorsqu'il est amené à filmer la nature, Polanski cherche à lui donner une dimension picturale et fait en sorte qu'elle rappelle la campagne polonaise de son enfance (Tess, Oliver Twist).
Par ses derniers films dans lesquels il réduit ostensiblement ses budgets colossaux, Carnage, La Vénus à la fourrue, il appelle de ses vœux à une nouvelle fusion entre théâtre et cinéma afin de retrouver des histoires plus simples et émouvantes, sans les artifices, la complexité ou l'extrême violence des productions majoritaires.

Les principales caractéristiques de son œuvre sont donc :

Les intrigues fantastiques
Les appartements maléfiques et les huis clos
La folie
Le cauchemardesque et le délire
Le complot
La paranoïa
L'anomie sociale
L'aliénation
La barbarie
Le point de vue des victimes et des dominés dans l'Histoire
La perte de l'innocence
L'enfance bafouée
La dialectique maître-esclave
L'ambiguïté du mal et du rapport entre victime et bourreau
La relation au monde extérieur ou à autrui vécue comme une effraction ou une violation
L'humour noir
Le tragique absurde
Un jeu sur les noms ou la manière de nommer
Un goût prononcé pour le baroque
Le satanisme

Méthodes de travail

Polanski est connu pour être un cinéaste très énergique et minutieux, obsessionnellement attentif au moindre détail.
Contrairement à plusieurs de ses confrères, il revendique une parfaite connaissance des caméras, de l'optique et du son : ses compétences dépassent souvent celles de ses techniciens dont il serait en mesure d'occuper la fonction.
Ses savoirs ont été acquis lors de sa formation en école de cinéma où il dut tourner à tous les postes sur les courts métrages de ses camarades et eut pour exercice d'analyser et de reproduire les plans de classiques du cinéma.
Il vante régulièrement l'enseignement de ses professeurs de Łódź qui l'encourageaient à approfondir ses compétences pratiques et l'incitaient à trouver instinctivement les compositions révélatrices de son propre style.
Polanski a d'ailleurs toujours refusé d'être rapproché de la Nouvelle Vague française dont il déplore le manque de professionnalisme et la méconnaissance technique de croquis ou dessins humoristiques pour visualiser scènes et personnages à l'instar de Fellini.
Adepte du cinéma de studio, notamment pour l'importance qu'il donne au décor, Polanski utilise plusieurs trucages de pointe et des incrustations numériques dans ses dernières réalisations.
Il fait souvent appel aux progrès des industries techniques comme ce fut le cas pour la technologie Dolby System sur Tess qui n'était pas encore maîtrisée en France.
Extrêmement exigeant et désireux de garder le contrôle absolu sur ses films, Polanski demande à ses comédiens et ses collaborateurs un engagement total : il se démarque par une manière très physique d'occuper le lieu de tournage et par une direction d'acteurs autoritaire qui lui a valu des frictions notables avec John Cassavetes, Jack Nicholson, Faye Dunaway, Johnny Depp ou encore Ewan McGregor. Généralement, il prépare ses interprètes en incarnant devant eux tous les rôles et établit quand il le peut son découpage de plans aux répétitions, en les voyant évoluer sur le plateau.

Particularités


Il ne se crédite jamais comme acteur dans ses propres films comme Le Bal des Vampires, Quoi ? et Le Locataire.
En tant que président du jury à Cannes en 1991, il fait de Barton Fink des frères Coen, le seul film qu'il avait aimé, l'œuvre la plus primée de l'histoire du festival : outre la Palme d'or, le jury, sous sa présidence et son impulsion, lui décerne le Prix de la mise en scène et le Prix d'interprétation masculine.
Le cas ne s'était jamais produit et le délégué général Gilles Jacob prend des mesures pour éviter qu'un film ne puisse obtenir à nouveau trop de récompenses.
À la Mostra de Venise en 1996, il déclenche une nouvelle polémique en tant que président du jury, cette fois pour avoir attribué la Coupe Volpi de la meilleure actrice à une fillette de 5 ans : Victoire Thivisol pour Ponette de Jacques Doillon.
En mai 2007, à la conférence de presse pour le soixantième anniversaire du Festival de Cannes pour lequel il a réalisé un court métrage dans le cadre d'un projet collectif : Chacun son cinéma avec d'autres réalisateurs tels que les frères Coen, les frères Dardenne, David Cronenberg et David Lynch, réuni avec des confrères comme Wim Wenders, Pedro Almodóvar, Takeshi Kitano, Jane Campion ou encore Alejandro González Iñárritu, il déclare devant l'assemblée de journalistes présents pour l'occasion, avant de partir brutalement :
"Je crois que c'est une occasion unique, vraiment rare, d'avoir une telle assemblée de metteurs en scène importants, assis, faisant face à un public de critiques… et avoir des questions tellement pauvres ! Alors franchement, je n'ai qu'une chose à dire : allons bouffer !".

Filmographie

Réalisateur

Courts métrages

1955 : La Bicyclette (Rower)
1956 : Meurtre (Morderstwo)
1956 : Rire de toutes ses dents (Uśmiech Zębiczny)
1957 : Cassons le bal (ou Les trouble-fête) (Rozbijemy Zabawę)
1957 : Kirk Douglas (documentaire)
1958 : Deux hommes et une armoire (Dwaj Ludzie z Szafą)
1959 : La Lampe (Lampa)
1959 : Quand les anges tombent (Gdy Spadają Anioły)
1960 : Le Gros et le Maigre
1962 : Les Mammifères (Ssaki)
1964 : Les Plus Belles Escroqueries du monde - segment La Rivière de diamants
2007 : Chacun son cinéma - segment Cinéma érotique
2012 : A Therapy

Longs métrages

1962 : Le Couteau dans l'eau (Nóż w wodzie)
1965 : Répulsion (Repulsion)
1966 : Cul-de-sac
1967 : Le Bal des vampires (The Fearless Vampire Killers ou Pardon me, but your teeth are in my neck)
1968 : Rosemary’s baby
1971 : Macbeth (The Tragedy of Macbeth)
1972 : Weekend of a Champion, co-réalisé avec Frank Simon
1972 : Quoi ? (What ?, Che ? Co?)
1974 : Chinatown
1976 : Le Locataire
1979 : Tess
1986 : Pirates
1988 : Frantic
1992 : Lunes de fiel (Bitter Moon)
1994 : La Jeune Fille et la Mort (Death and the Maiden)
1999 : La Neuvième Porte (The Ninth Gate)
2002 : Le Pianiste (The Pianist)
2005 : Oliver Twist
2010 : The Ghost Writer
2011 : Carnage
2013 : La Vénus à la fourrure
Prochainement
D qui a pour sujet l'affaire Dreyfus90.

Acteur

1953 : Trois récits (Trzy opowiesci) - segment "Jacek", de Konrad Nalecki : Genek "le petit"
1955 : Zaczarowany rower, de Silik Sternfeld : Adas
1955 : La Bicyclette (Rower) (court-métrage), de Roman Polanski : celui qui veut acheter un vélo
1955 : Godzina bez slonca (court-métrage), de Pawel Komorowski :
1955 : Une fille a parlé (ou Génération) (Pokolenie), d'Andrzej Wajda : Mundek
1956 : Nikodem Dyzma, de Jan Rybkowski : le garçon à l'hôtel (non crédité)
1957 : Wraki, d'Ewa Petelska et Czeslaw Petelski
1957 : Koniec nocy, de Julian Dziedzina, Pawel Komorowski et Walentyna Uszycka : Little One
1958 : Deux hommes et une armoire (Dwaj Ludzie z Szafą) (court-métrage), de Roman Polanski : le mauvais garçon
1958 : Téléphonez à ma femme (Co rekne zena?), de Jaroslav Mach : un danseur
1959 : La lampe (Lampa) (court-métrage), de Roman Polanski : un passant (non crédité)
1959 : Quand les anges tombent (Gdy Spadają Anioły) (court-métrage), de Roman Polanski : vieille femme
1959 : La dernière charge (Lotna), d'Andrzej Wajda : musicien
1960 : De la veine à revendre (Zezowate szczęście), d'Andrzej Munk : le tuteur de Jola (non crédité)
1960 : Do widzenia, do jutra, de Janusz Morgenstern : Romek
1960 : Les Sorciers innocents (Niewinni czarodzieje), d'Andrzej Wajda : Dudzio
1960 : Le Gros et le Maigre (court-métrage), de Roman Polanski : le maigre
1961 : Samson, d'Andrzej Wajda
1962 : Le Couteau dans l'eau (Nóż w wodzie), de Roman Polanski : la voix du jeune homme (non crédité)
1965 : Répulsion (Repulsion), de Roman Polanski : joueur de cuillière
1967 : Le Bal des vampires (The Fearless Vampire Killers), de Roman Polanski : Alfred, l'assistant du professeur Abronsius
1969 : The Magic Christian, de Joseph McGrath : le buveur solitaire
1972 : Quoi ? (What ?), de Roman Polanski : Moustique (non crédité)
1974 : Du sang pour Dracula (Dracula cerca sangue di vergine… e morì di sete!!!), de Paul Morrissey : l'homme dans la taverne (non crédité)
1974 : Chinatown, de Roman Polanski : l'homme au couteau
1976 : Le Locataire, de Roman Polanski : Trelkovsky
1982 : Chassé-croisé, d'Arielle Dombasle
1989 : En attendant Godot (TV), de Walter Asmus : Lucky
1992 : Back in the U.S.S.R., de Deran Sarafian : Kurilov
1994 : Grosse Fatigue, de Michel Blanc : lui-même
1994 : Une pure formalité (Una Pura formalità), de Giuseppe Tornatore : Inspecteur
2000 : Hommage à Alfred Lepetit, de Jean Rousselot
2002 : Zemsta (La Vengeance), d'Andrzej Wajda : Józef Papkin
2007 : Rush Hour 3, de Brett Ratner : Détective Revi
2008 : Caos calmo, d'Antonello Grimaldi : Steiner
2008 : Roman Polanski: Wanted and Desired, de Marina Zenovich : lui-même
2012 - Roman Polanski : A film memoir de Laurent Bouzereau : lui-même

Scénariste

1955 : La Bicyclette (Rower)
1956 : Meurtre (Morderstwo)
1956 : Rire de toutes ses dents (Usmiech Zebiczny)
1957 : Cassons le bal ! ou Les trouble-fête (Rozbijemy Zabawe)
1957 : Kirk Douglas (documentaire)
1958 : Deux hommes et une armoire (Dwaj Ludzie Z Szafa)
1959 : La Lampe (Lampa)
1959 : Quand les anges tombent (Gdy Spadaja Z Nieba Anioly)
1960 : Le Gros et le Maigre
1962 : Les Mammifères ou Les Bipèdes familiers (Ssaki)
1962 : Le Couteau dans l'eau ou Sillages (Nóż w wodzie)
1964 : Aimez-vous les femmes?
1964 : La Rivière de diamants (segment intégré au long-métrage Les Plus Belles Escroqueries du monde)
1965 : Répulsion, avec Catherine Deneuve
1966 : Cul-de-sac, avec Françoise Dorléac, Donald Pleasence, Jack MacGowran
1967 : Le Bal des vampires (The Fearless Vampire Killers ou Pardon me, but your teeth are in my neck), avec Sharon Tate, Jack MacGowran, Ferdy Mayne
1968 : Rosemary’s baby, avec Mia Farrow, John Cassavetes
1970 : A Day at the Beach
1971 : Le Bateau sur l'herbe
1971 : Macbeth (The Tragedy of Macbeth)
1972 : Quoi ? (What ?, Che ?"Co?"), avec Marcello Mastroianni
1974 : Chinatown, avec Jack Nicholson, Faye Dunaway
1976 : Le Locataire (The Tenant), avec Isabelle Adjani, Shelley Winters
1979 : Tess, avec Nastassja Kinski
1986 : Pirates, avec Walter Matthau, Cris Campion, Ferdy Mayne
1988 : Frantic, avec Harrison Ford, Emmanuelle Seigner
1992 : Lunes de fiel (Bitter Moon), avec Hugh Grant, Emmanuelle Seigner
1999 : La Neuvième Porte (The Ninth Gate), avec Johnny Depp, Emmanuelle Seigner
2010 : The Ghost Writer, avec Pierce Brosnan, Ewan McGregor
2011 : Carnage, avec Jodie Foster, Kate Winslet, Christoph Waltz et John C. Reilly
2013 : La Vénus à la fourrure, avec Mathieu Amalric et Emmanuelle Seigner

Producteur

1960 : Le Gros et le Maigre (producteur)
1966 : G.G. Passion (coproducteur)
1970 : A Day at the Beach
1972 : Afternoon of a Champion
1992 : Lunes de fiel (Bitter Moon), avec Hugh Grant, Emmanuelle Seigner (producteur)
1999 : Castelnuovo (producteur)
1999 : La Neuvième Porte (The Ninth Gate), avec Johnny Depp, Emmanuelle Seigner (producteur)
2002 : Le Pianiste (The Pianist), avec Adrien Brody (producteur)
2005 : Oliver Twist, avec Ben Kingsley (producteur)
2007 : Chacun son cinéma - segment "Cinéma érotique"
2010 : The Ghost Writer, avec Ewan McGregor, Pierce Brosnan (producteur)

Auteur bibliographie

Trois scripts de films : Le Couteau dans l'eau [scénario original de Jerzy Skolimowski, Jakub Goldberg et Roman Polanski],
Repulsion [scénario original de Roman Polanski et de Gérard Brach], Cul-de-sac [scénario original de Roman Polanski et Gérard Brach], introduction et traduction par Boleslaw Sulik, New York, Fitzhenry and Whiteside. 275 pages (ISBN 978-0-06-430062-9) (ouvrage en anglais)
Roman Polanski, Roman Polanski's What?, Londres, Lorrimer. 106 pages, 1973 (ISBN 978-0-85647-033-2) et What?, New York, Third Press, 91 pages, 1973 (ISBN 978-0-89388-121-4)
Le Locataire (scénario adapté par Gérard Brach et Roman Polanski, d'après le roman de Roland Topor : Le Locataire chimérique), Paris, L'Avant-Scène, 1976.
Roman par Polanski, Paris, Robert Laffont, 496 pages, 1984 (ISBN 978-2-221-00803-4)

Théâtre


1948 : Le Fils du régiment de Valentin Kataiev au Young Spectator Theater, Varsovie (interprétation)
1978/1979 : En attendant Godot de Samuel Beckett (il interprète Lucky)
1981 : Amadeus de Peter Shaffer, Paris et Varsovie (mise en scène et interprétation)
1988 : La Métamorphose d'après Franz Kafka, mise en scène Steven Berkoff, Théâtre du Gymnase Marie Bell
1987 : Le Viol du soleil d'après Peter Shaffer, Paris (mise en scène et interprétation)
1997 : Master Class - La leçon de chant de Terrence McNally, adaptation Pierre Laville, Théâtre de la Porte Saint Martin (mise en scène)
1997 : Le Bal des vampires (Tanz der Vampyre), comédie musicale de J. Steinman et M. Kuntze tirée de son film, Vienne (mise en scène)
1999 : Amadeus de Peter Shaffer, Milan (mise en scène)
2003 : Hedda Gabler d'Henrik Ibsen au Théâtre Marigny, Paris (mise en scène)
2004 : Le Bal des vampires, comédie musicale tirée de son film, Stuttgart (supervision et vérification)
2006 : Doute de John Patrick Shanley au Théâtre Hébertot, Paris (mise en scène)
2006 : Dance of the vampires, comédie musicale, Berlin (mise en scène)

Opéra

1974 : Lulu d'Alban Berg, Festival de Spolète (mise en scène)
1976 : Rigoletto de Giuseppe Verdi, Opéra de Munich (mise en scène)
1992 : Les Contes d'Hoffmann de Jacques Offenbach, Opéra Bastille, Paris (mise en scène et production)
Récompenses, nominations et honneurs[modifier | modifier le wikicode]

Un Oscar du meilleur réalisateur, deux Golden Globes, une Palme d'or au festival de Cannes, trois Bafta, un Ours d'or au festival de Berlin et sept Césars… : Roman Polanski est l'un des cinéastes vivants les plus récompensés.

Meilleur film

Le Pianiste

Meilleur réalisateur

Le Pianiste x
2011 The Ghost Writer x
Prix du Syndicat de la critique française
Année Récompense Film Reçue ?
1970 Meilleur film étranger Rosemary's Baby x

Courts métrages

1958 : Golden Gate Award du Festival de San Francisco - Deux hommes et une armoire
1958 : Médaille de Bronze du Festival de Bruxelles - Deux hommes et une armoire
1958 : Diplôme d'honneur du 5e Festival du Film d'Oberhausen (Allemagne) - Deux hommes et une armoire
1961 : Mention spéciale du Festival de Tours - Le Gros et le Maigre
1962 : Grand Prix des Journées Internationales du Court métrage de Tours - Les Mammifères
1963 : Prix du meilleur court métrage du Festival de Melbourne - Le Gros et le Maigre
1963 : Dragon d'or du meilleur film au Festival de Cracovie - Les Mammifères

Divers

....... : nommé chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres
....... : élevé au rang d’officier dans l'Ordre des Arts et des Lettres
....... : élevé au rang de commandeur dans l'Ordre des Arts et des Lettres
1991 : Président du jury du 44e Festival de Cannes
1993 : Lion d'or d'honneur pour l'ensemble de sa carrière au Festival de Venise
1996 : Président du jury de la 53e Mostra de Venise
1998 : Élu membre de l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France.
1999 : Prix René Clair pour l'ensemble de son œuvre
1999 : European Award d'honneur pour sa contribution européenne au cinéma mondial
1999 : Prix spécial pour l'ensemble de sa carrière au Festival du film de Stockholm
2003 : Bavarian Film Award d'honneur pour l'ensemble de sa carrière
2003 : Prix de la critique tchèque pour l'ensemble de sa carrière
2004 : Globe de Cristal d'honneur du Festival de Karlovy Vary pour l'ensemble de sa carrière
2004 : Doctorat honoris causa de l'université nationale de Cinématographie de Bucarest
2006 : European Award d'honneur pour une vie consacrée au cinéma (Lifetime Achievement)
2007 : Aigle d'or de l'Académie nationale des arts à Moscou pour l'ensemble de sa carrière
2011 : Prix Henri-Langlois d'honneur pour l'ensemble de son œuvre
2011 : Prix Lumière d'honneur pour l'ensemble de son œuvre

Théâtre

Molières
Année Récompense Pièce Reçue ?
1988 Meilleur comédien La Métamorphose
1997 Meilleur metteur en scène Maria Callas, la leçon de chant

1981 : Prix du Brigadier - Amadeus de Peter Shaffer (Théâtre Marigny)


Liens regarder, écouter

http://youtu.be/ktEvZ1z8zkw un jour un destin
http://youtu.be/NoB6D1H9tuc interview
http://youtu.be/eunse5iAuvE interview
http://youtu.be/jpTudIsVhl0 Sharon Tate
http://youtu.be/Ero_Npqg3e4 Varsovie enfance
http://youtu.be/SDCP7LRJBVQ palme d'or à Cannes
http://youtu.be/hsX4m4-q95g le pianiste extrait
http://youtu.be/kkvDWm9t9DM La pianiste
http://youtu.be/oNJzwXDYmCw Rose mary's baby




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#259 Marcel Carné cinéaste
Loriane Posté le : 18/08/2013 00:51
Le 18 Août 1906 naît Marcel Carné cinéaste réalisateur et critique français

Assistant de René Clair et de Jacques Feyder à ses débuts, Marcel Carné est indissociable de Jacques Prévert, qui fut le scénariste de la plupart de ses films.
Il reste dans l'histoire comme le cinéaste emblématique du réalisme poétique.


Enfance

Marcel Carné est né à Paris en 1906 dans le quartier des Batignolles (XVIIe arrondissement), d'un père ébéniste.
Sa mère meurt alors qu'il a cinq ans son père souvent absent, Marcel Carné est élevé librement par une grand-mère et une tante. Il est très vite attiré par le cinéma : il se rend chaque jeudi à une projection de film, puis de plus en plus souvent, trichant quelquefois pour ne pas avoir à payer le prix de sa place.
Son père souhaite qu'il reprenne sa succession et devienne ébéniste, comme lui. Marcel Carné commence donc des cours pour apprendre à tailler le bois. Il les abandonne ensuite même s'ils ne lui déplaisent pas plus que ça. Il suit à la place deux fois par semaine, en cachette, des cours de photographie à l'école des Arts et Métiers.
Pour payer ses séances de cinéma qui se font de plus en plus nombreuses, il travaille alors dans une banque, puis une épicerie, puis à 17 ans, il trouve un emploi dans une compagnie d'assurances.

Premiers contacts avec le cinéma

Après son travail, il suit aux Arts et Métiers des cours de photographie.
L'amitié de Françoise Rosay, rencontrée chez des amis communs en 1928 lui ouvre l'accès des studios.
À la fin du repas, il obtient de celle-ci qu'elle organise pour lui une rencontre avec Feyder. Carné est alors engagé comme assistant-réalisateur secondaire sur le nouveau film de Feyder, Les Nouveaux Messieurs en 1929.
Mais ce dernier est appelé à Hollywood, et Carné se tourne vers le journalisme et la critique de cinéma.
Mais à la suite de cette première expérience cinématographique, il part faire son service militaire en Rhénanie.
Lorsqu'il revient en France, en 1929, la revue Cinemagazine organise un concours de critique de films. Carné en soumet cinq, et reçoit le premier prix. Il est engagé comme critique cinématographique. Il écrit aussi dans les revues Hebdo-Film, Vu, Cinémonde et Film-Sonore.
En 1929, il décide de réaliser son premier documentaire poétique sous le titre Nogent, Eldorado du dimanche, aidé financièrement par Michel Sanvoisin.
Ce court-métrage raconte l'échappée dominicale de la jeunesse parisienne dans les guinguettes des bords de Marne. Charles Peignot le convainc ensuite de tourner des films publicitaires avec Jean Aurenche et Paul Grimault.
Puis il devient assistant pour la mise en scène de Richard Oswald dans le film Cagliostro 1929, de René Clair dans le film Sous les toits de Paris en 1930, de Jacques Feyder pour Le Grand Jeu en 1934, Pension Mimosas en 1935 et La Kermesse héroïque en 1935.
Il dit de Feyder :
"je dois à peu près tout à Feyder. II m'a appris ce qu'est un film, depuis sa préparation jusqu'à la mise en scène proprement dite et aussi la direction des acteurs... La meilleure école de cinéma, c'est la pratique."


Entre 1930 et 1932, Carné tourne de petits films publicitaires en collaboration avec Paul Grimault et Jean Aurenche de 1904 à 1992.
Il assiste ensuite Feyder, rentré d'Amérique, pour le Grand Jeu en 1934, Pension Mimosas en 1935 et la Kermesse héroïque.
Il débute enfin dans la mise en scène, en 1936, et signe Jenny.

Collaboration avec Prévert

Enthousiasmé par le "Crime de M. Lange", réalisé par Jean Renoir avec la collaboration de Jacques Prévert, il exige de son producteur que ce dernier soit le scénariste et le dialoguiste de Jenny. C'est le début d'une collaboration qui marquera dix ans de cinéma français.
Peut-être en raison de sa précocité, le réalisateur aura du mal, au début, à se faire une place dans le petit monde des studios français des années 1930. Les techniciens et les figurants, qui vénèrent l'aimable Jean Renoir comme un père de famille, vivent mal l'arrogance de ce jeune cinéphile qui vient du journalisme et a su profiter d'amis personnels que sont Jacques Feyder et son épouse Françoise Rosay, pour s'introduire dans le milieu.
Sur le plateau, on le dit froid, dictatorial, peu sûr de lui, ne fréquentant que les vedettes et les chefs d'équipe.
C'est donc presque à contrecœur, et le succès aidant, que l'on va reconnaître, au sein des équipes, le génie professionnel de Carné, son perfectionnisme et sa capacité à galvaniser les talents qui l'entourent
En 1937, Carné réalise Drôle de drame.
L'univers du tandem Carné-Prévert est en place.


Réalisme poètique

Bien qu'édifié sur un scénario et des dialogues d'Henri Jeanson de 1900 à 1970 et Jean Aurenche, Hôtel du Nord en 1938 ne détonne nullement dans cet univers, même si le réalisme noir de ce film doit plus à la littérature de "Eugène Dabit" qu'à cette atmosphère picturale que Quai des brumes de 1938 enveloppe de sa magie désespérée.
Là, tous les horizons sont barrés, ceux de l'amour, ceux de l'art, ceux de la liberté.
La règle des trois unités commande aussi au Jour se lève en 1939, sommet de l'œuvre du cinéaste.
Carné trouve en Jean Gabin une incarnation parfaite de sa vision fraternelle, insurgée et désespérée.
Surtout, il porte à la perfection, deux ans avant Citizen Kane, un cinéma de la mémoire.
Après les Visiteurs du soir en 1942 et avant les Portes de la nuit en 1946, Carné tourne les Enfants du paradis en 1945.
Le réalisme poétique opte pour le Paris de Louis-Philippe et de Balzac ; il s'y dévoile comme un néoromantisme dévoré d'énergies encore plus que de passions.
Apothéose du spectacle, cinéma impur c'est à dire, à la fois théâtre et cinéma, était ce film – avec Henri V par Laurence Olivier et Ivan le Terrible de Eisenstein parus à la même époque – ont fait parler les théoriciens de la "troisième voie", et en conduit d'autres à renoncer à la notion d'une spécificité du septième art.
Avec Le Quai des Brumes et Le jour se lève, il va devenir une figure clé du "réalisme poétique ".
Durant la Seconde Guerre mondiale, Les Visiteurs du soir et Les Enfants du paradis marquent l’apogée de sa carrière, en même temps qu’ils traduisent une inflexion certaine de l’œuvre.
Après la guerre, malgré des réussites certaines, Carné ne parvient pas à renouer avec la créativité de ces deux périodes.

Entre réalisme et féerie

En 1947, la paix est revenue, une nouvelle époque commence.
Le néoréalisme italien impose ses modèles. Le réalisme poétique n'est plus viable ; le personnage mythologique de Gabin est anachronique.
Avec la Marie du port en 1950, adapté de Georges Simenon, Carné va s'en délivrer.
Il se sépare de Prévert. Il prend le contre-pied de ses anciens thèmes. Il tourne dans une Normandie bien réelle.
Finis le manichéisme, l'amour fou, le destin. La séparation du tandem consacre la décadence d'un point de vue strictement cinématographique de l'un et de l'autre.
"Carné encadrait bien le délire de Jacques, dira l'acteur Raymond Bussières.
Leur œuvre est faite de leur perpétuel conflit.
Carné est aussi froid que Jacques est délirant. Chacun apportait à l'autre ce qu'il n'avait pas. "Sans Prévert, Carné va balancer entre réalisme et féerie sur une pente descendante, même si Juliette ou la Clé des songes en 1951 n'est pas sans prestige, même si les Tricheurs en 1958 obtiennent un énorme succès.
Thérèse Raquin en 1953, d'après Émile Zola, restera la seule réussite dans sa carrière post-prévertienne.

Homosexuel lui-même, mais de manière non publique, Marcel Carné traita dans plusieurs de ses films, de manière secondaire ou parfois oblique, de thèmes homosexuels : les relations ambiguës entre Jean Gabin et Roland Lesaffre dans L'Air de Paris, le personnage de Laurent Terzieff, qui se fait entretenir par des personnes des deux sexes dans Les Tricheurs, le gigolo bisexuel des Jeunes Loups.
Il déclarait à ce sujet :
"Je n'ai peut-être jamais tourné d'histoire d'amour entre hommes, mais ça a été souvent sous-jacent. ..."
"Mais d'histoires entre homos, non. Je me suis souvent posé la question : est-ce que c'est un manque d'audace ? Les films homosexuels ne font pas beaucoup d'entrées, c'est un circuit restreint, et je n'aimerais pas avoir un insuccès dans ce domaine, d'autant que je n'aimerais filmer alors qu'une grande histoire d'amour. Mais je crois surtout que j'aime mieux les choses qu'on devine;"

Marcel Carné meurt à Paris le 31 octobre 1996. Il est enterré au cimetière Saint-Vincent dans le 18e arrondissement de Paris, au pied de la butte Montmartre.


Survol de l'oeuvre
;



Le réalisme poétique

"Quand le cinéma descendra-t-il dans la rue ?",
s'interroge Carné en 1933, dans un article rétrospectivement célèbre de Cinémagazine.
Son premier film, Nogent, Eldorado du dimanche en 1929, avait été un court-métrage documentaire poétique, produit loin des structures traditionnelles.
Il est paradoxal, à moins d'invoquer quelque inéluctable logique de l'histoire que, trente années après ce premier opus, Carné ait été à son tour méprisé par les jeunes loups de la Nouvelle Vague, qui voudront voir en lui le représentant d'un cinéma de studio, sclérosé, artificiel et insincère.
Entre-temps, il aura connu une gloire sans pareille, suivie d'une désaffection brutale à la suite de la sortie des Portes de la nuit en 1946, puis d'allers et retours indécis dans les faveurs de la critique comme du public.

Dans l'exceptionnelle série des huit films de la période 1936-1946, la variété de tons et de sujets n'est point contradictoire avec l'homogénéité des thèmes et de la plastique.
Certains leitmotiv tournent à l'obsession, et le florilège le plus complet en est livré dans le dernier film du tandem légendaire qu'il forma avec son scénariste Jacques Prévert, Les Portes de la nuit en 1946 : l'amour qui transfigure les êtres et brise les barrières sociales est destiné à être détruit par une fatalité qui, loin d'en anéantir l'éclat, renforce sa puissance en l'inscrivant dans la mémoire.
Si la fin d'un film de Carné est tragique, elle n'est jamais cynique ; et si l'épilogue est optimiste, il nous fera toujours sentir la précarité du bonheur, qui en fait tout le prix comme dans "Hôtel du Nord" en 1938, où Henri Jeanson remplace Prévert.
Afin d'être plus profondément transfigurés, les protagonistes partent souvent du plus bas, socialement et moralement ; c'est ce qui les rendait si peu ragoûtants pour la critique de l'époque, qu'elle fût de droite ou de gauche, qui jugea souvent le cinéma de Carné démoralisant ou démobilisateur.
Mais, toujours, leur parcours les rend mythiques, même s'ils n'ont que dix-sept ans comme Nelly , jouée par Michèle Morgan, dans Le Quai des Brumes, en 1938.
Et, transformés en statues de pierre, ils continueront d'avoir le cœur qui bat : c'est la splendide dernière séquence d'un film inégal, Les Visiteurs du soir en 1942.
Les décors d'Alexandre Trauner, la musique de Maurice Jaubert ou de Joseph Kosma, la lumière des plus grands opérateurs de l'époque construisent l'espace visuel et sonore au sein duquel le fatum selon Carné tisse sa toile, dans les brumes épaisses du Havre comme sous le soleil trompeur d'une Provence médiévale dans "Les Visiteurs du soi

Les Visiteurs du soir, M. Carné

C'est la grande actrice Arletty qui joue le rôle de Dominique dans Les Visiteurs du soir, de Marcel Carné en 1942.
En choisissant de porter à l'écran cette légende médiévale, Carné joue la lumière sans ombres du mythe contre l'opacité de l'Occupation.
Le cinéma de Carné échappe cependant à l'esprit de système.
Ainsi, ses règles narratives trouvent une exception dans la loufoquerie iconoclaste de Drôle de drame de 1937.
Peut-être concocté pour se venger de l'intrigue conventionnelle imposée par le producteur de Jenny en 1936, où la poésie et l'originalité étaient avant tout l'apanage d'insolites seconds couteaux, Drôle de drame tient à la fois du pastiche cérébral et du canular surréaliste. Expérience hors normes, servie par des comédiens grandioses, tels : Michel Simon, Louis Jouvet, Françoise Rosay, Jean-Louis Barrault, Jean-Pierre Aumont, jouant comme s'il n'y avait que des seconds rôles !, l'exception est elle-même révélatrice : un monde sans les " enfants qui s'aiment" est voué au chaos le plus dément.
Mais, de l'échec commercial du film, Carné retiendra une leçon pour le reste de sa carrière : ne jamais oublier de présenter au public des personnages auxquels il puisse s'identifier.

Deux mythes cinématographiques


Deux chefs-d'œuvre encadrent la période de la guerre.

Le premier, Le jour se lève en 1939, verra son importance minimisée en regard des préoccupations du moment ; le second, Les Enfants du paradis, commencé sous l'Occupation et sorti en mars 1945, sera le film du triomphe sur l'adversité, entretenant l'illusion d'une continuité du cinéma français au-delà des tourments de l'histoire : étrangement, la pérennité des mythes accompagnant la perte de l'innocence est le thème sous-jacent du film, qui met en scène des personnages célèbres : Jean-Louis Barrault en Deburau, Pierre Brasseur en Frédérick Lemaître, Marcel Herrand en Lacenaire... piégés dans l'entrelacs de la fiction prévertienne les femmes : Arletty, Maria Casarès ; le Destin : Pierre Renoir, Gaston Modot..
Les Enfants du paradis est peut-être le film le plus célèbre du couple Carné-Prévert. Cette fresque de près de trois heures, commencée sous l'Occupation et achevée en mars 1945, marque l'apogée du réalisme poétique au cinéma.


Le jour se lève s'impose avec les ans comme la réussite la plus parfaite de Marcel Carné. Le récit par retours en arrière imaginé par Jacques Viot charpente admirablement la trame criminelle, que Carné mène à son terme inexorable avec netteté et rigueur, grâce à l'aide, encore une fois, d'une distribution inouïe : Jean Gabin, Arletty, Jules Berry, Jacqueline Laurent, et dix petits rôles.
Le fameux dernier plan du film est presque un manifeste de la mise en scène selon Carné, dans sa dialectique du réel et de l'illusion : le héros étant mort, aussi inerte que ses meubles, la grenade lacrymogène qu'on lui envoie n'a de fonction que poétique, celle de matérialiser la lumière de l'aube qui donne son titre au film, tandis que le réveille-matin signe ironiquement la fin d'un compte à rebours.
Force est de constater que le Carné d'après 1946 ne se hissera jamais à ces sommets, malgré de belles fulgurances et une maîtrise technique, en particulier dans la photo et la direction d'acteurs, qui ne le quittera vraiment qu'à la fin des années 1950.
Il continuera d'alterner, avec une touchante fidélité à ses débuts, les sujets sociaux et les fables imaginaires, de l'ambitieux "Juliette", ou "la Clef des songes", en 1951, avec Gérard Philipe, à l'anodin "Le Pays d'où je viens", 1956, avec Gilbert Bécaud, jusqu'à se compromettre en fin de course dans d'embarrassants naufrages : "Les Jeunes Loups" en 1968 ; La Merveilleuse Visite en 1974.
Après la rupture avec Prévert, Carné resta à la recherche du scénariste idéal, empruntant pour le meilleur celui de Clouzot, Louis Chavance, "La Marie du port" en 1950, d'après Simenon, ou celui de Renoir, Charles Spaak avec "Thérèse Raquin" en 1953, d'après Zola, et, pour le pire, celui d'Yves Allégret, Jacques Sigurd, qui réduisit sa vision du monde à l'échelle d'un roman de gare, mais contribua à remplir les salles et à faire illusion dans les festivals : "L'Air de Paris", 1954 ; "Les Tricheurs", 1958 ; "Trois Chambres" à Manhattan, 1965.
Les échos de films plus anciens ravivent çà et là un espoir : le public populaire d'un match de boxe, la déambulation nocturne de deux amants, la gouaille d'un gardien d'immeuble, mais souvent ils ne font qu'exacerber le souvenir.
Marcel Carné, prisonnier de sa légende, lui survivra pourtant pendant près d'un demi-siècle ; jusqu'au bout, il se battra pour des projets avortés.
Avant d'avoir atteint quarante ans, le réalisateur des Enfants du paradis était devenu une institution de cinémathèque, un "incontournable ", comme on dit aujourd'hui : ce fut aussi, un peu, sa tragédie.


Filmographie


1929 : Nogent, Eldorado du dimanche
1936 : Jenny
1937 : Drôle de drame
1938 : Le Quai des brumes
1938 : Hôtel du Nord
1939 : Le jour se lève
1942 : Les Visiteurs du soir
1945 : Les Enfants du paradis
1946 : Les Portes de la nuit
1947 : La Fleur de l'âge (inachevé)
1950 : La Marie du port
1950 : Juliette ou la Clé des songes
1953 : Thérèse Raquin
1954 : L'Air de Paris
1956 : Le Pays d'où je viens
1958 : Les Tricheurs
1960 : Terrain vague
1962 : Du mouron pour les petits oiseaux
1965 : Trois chambres à Manhattan
1968 : Les Jeunes Loups
1971 : Les Assassins de l'ordre
1974 : La Merveilleuse Visite
1977 : La Bible
1991 : Mouche (inachevé)

Distinctions

Lion d'argent de la meilleure réalisation à la Mostra de Venise pour Thérèse Raquin (1953)
Lion d'or récompensant l'ensemble de sa carrière à la Mostra de Venise, partagé avec John Ford et Ingmar Bergman (1971)
European Film Award d'honneur : Life Achievement (1995)
À propos du duo Carné/Prevert

Marcel Carné et Jacques Prévert ont fait de nombreux films ensemble : le premier comme metteur en scène, le second comme dialoguiste et scénariste.
Ces films ont été les plus grands succès de la carrière de Carné. Beaucoup se sont interrogés sur la paternité à attribuer à chacun sur ces projets.
Dans son portfolio consacré à Jacques Prévert pour l'ADPF, Danièle Gasiglia-Laster écrit : "On a parfois décrété que les images raffinées et esthétisantes de Carné s'accordaient mal avec le style direct et populaire des dialogues de Prévert.
C'était méconnaître la richesse et la variété de ce style qui allie humour et poésie, onirisme et notations réalistes, lyrisme et fantaisie, qui donne l'impression d'être immédiat et spontané mais résulte d'un travail minutieux. Georges Sadoul a parlé de "Réalisme poétique" en évoquant l'association Prévert-Carné, Pierre Mac Orlan dira "fantastique social".
Ces désignations reflètent bien la dualité de ces films, où des personnages issus de milieux modestes évoluent dans les décors inquiétants et splendides d'Alexandre Trauner, portés par la musique de Maurice Jaubert ou de Joseph Kosma".
Selon D. Gasiglia-Laster, l'opposition que l'on fait habituellement entre Carné et Prévert résulte donc d'une insuffisante prise en considération de la démarche artistique de Prévert et de ce qui, chez lui, n'est pas réductible au jaillissement d'un burlesque incontrôlé.
Carole Aurouet en revient à l'opposition mais lui trouve des avantages dans Prévert, portrait d'une vie :
"Prévert et Carné ont incontestablement des caractères contraires. C’est d’ailleurs probablement leur opposition qui permit leur complémentarité dans le travail et qui fit leur succès."
D'après Raymond Bussières, Carné "encadrait" bien le délire de Jacques",
" leur œuvre commune étant faite de leur perpétuel conflit ".
Selon lui, " les deux hommes sont aussi différents que possible, et chacun apportait à l’autre ce qu’il n’avait pas. Carné est aussi froid que Jacques est délirant".
Il ne pense pas qu’il y ait existé une profonde amitié entre les deux hommes mais plutôt une sorte d’attachement assez difficile à cerner de l’extérieur.
Arletty qualifie quant à elle Carné de "Karajan du septième art" qui "dirige par cœur la partition qui lui est confiée, en grand chef " lire dans "La Défense".
Si Prévert ne se livre pas sur le sujet, Carné précise en 1946 à Jean Queval dans L’Écran français du 29 mai :
" Sur le plateau, je ne change pas un mot et je veille au respect absolu de son texte par les acteurs. Il arrive que je sois contraint de couper : je ne le fais jamais sans son accord".
En 1965, lorsque Robert Chazal lui demande d’évoquer à nouveau sa collaboration avec Prévert, le cinéaste répond :
"On a tellement dit de choses inexactes à ce sujet… Ceux qui veulent m’être désagréables disent que, sans Prévert, je n’aurais pas fait les films que l’on connaît. D’autres disent la même chose à propos de Prévert. En fait, notre rencontre a été bénéfique, mais il aurait été néfaste pour l’un comme pour l’autre d’éterniser une collaboration qui ne s’imposait plus. Nous avions évolué chacun de notre côté. Il faut pour collaborer comme nous l’avons fait, Prévert et moi, une identité de vue et de réaction qui ne peut être un phénomène de très longue durée. … Beaucoup de journalistes chercheront à savoir quelle part revenait à chacun d’entre nous dans la confection d’un film. Nous-mêmes n’aurions pas su très bien le dire. Sauf les dialogues que Prévert rédigeait seul et que j’ai rarement modifiés, la rédaction du scénario, le choix des acteurs, étaient un peu un travail en commun, où l’importance de la part de l’un et de l’autre variait suivant le film. Notre collaboration cependant s’arrêtait à la remise du script définitif, Prévert me laissant absolument libre de réaliser le film comme je l’entendais…J’avais peut-être un certain équilibre inné de la longueur des scènes et de la construction"


Le jour se lève

Classique français du "réalisme poétique" des années 1930, Le jour se lève vient après l'un des plus grands succès de Marcel Carné, Quai des brumes en 1938, auquel il semble reprendre beaucoup d'éléments, aussi bien pour l'équipe, le dialoguiste Jacques Prévert, le décorateur Alexandre Trauner, le musicien Maurice Jaubert, et Gabin dans le rôle principal, que pour la thématique : la fatalité qui poursuit un homme simple.
Cependant, le film fut moins bien accueilli, et parfois considéré comme un ressassement.
Ce n'est que plus tard qu'il sera reconnu comme le chef-d'œuvre de Carné, notamment grâce au critique André Bazin
Le jour se lève est donc le classique de son auteur, s'inspirant d'un cinéma muet encore assez proche et de la tradition allemande de ce qu'on a appelé le Kammerspiel, que Carné a su transposer avec succès dans le cadre français : la "pièce de chambre", le drame épuré situé dans un nombre limité de décors et dans un milieu social modeste, débouchant sur une fin tragique pressentie au début.


Résumé
Dans les années 1930, au dernier étage d'un immeuble isolé dominant un quartier populaire, résonne un coup de feu : François, ouvrier dans un atelier de sablage, vient de tuer un homme.
Cerné par la police, sans espoir, il refuse de se rendre, malgré les appels de ses amis, et revit en flash-back les évènements qui l'ont mené là : sa rencontre avec une jeune fleuriste, Françoise, dont il est tombé amoureux, et qui a été séduite par Valentin, un dresseur de chiens, "protecteur" provocant et équivoque ; sa liaison – sans amour – avec Clara, l'ancienne assistante du dresseur ; et ce dernier, qui vient le provoquer chez lui.
François se suicide avec son pistolet au moment où le jour se lève, alors que la police donne l'assaut et envahit l'appartement.

Commentaires:

Un film démoralisant
Titré comme une chanson, Le jour se lève s'apparente à un quatuor à cordes jouant en sourdine, Carné ayant demandé aux acteurs de retenir leur voix : il est possible qu'il ait été influencé par Gueule d'amour de 1937, de Jean Grémillon, où Gabin passe d'une voix timide et retenue à une voix hurlée.
Un critique de cinéma de l'époque titrait son article :
"Après le film muet et le film parlant, le film chuchoté".
Doux et quasi féminin, puis rageur quand il est confronté au personnage ambigu de Valentin, François enrichit le film avec un rôle à contre-emploi.
Arletty, sobre, trouve ici son meilleur rôle avant celui de Garance dans Les Enfants du paradis, et le moins alourdi en "pittoresque parisien".
Jacqueline Laurent est l'ingénue qu'on attend, et Jules Berry reprend ici en finesse un rôle qu'il a déjà joué et jouera encore, celui de la canaille cauteleuse qui "embobine" ses victimes avec ses phrases et ses mots choisis.
C'est la première fois qu'il joue chez Carné, lequel en fera le Diable en personne dans Les Visiteurs du soir.
Le jeu sur le temps, une idée due à l'auteur du scénario d'origine, Jacques Viot, enchâssant une histoire au passé dans une situation au présent qui a sa propre progression fatale, est remarquablement orchestré dans le film.
Au présent, cependant que François attend sans se décider à se rendre et remâche le passé, le temps s'écoule, inéluctable, réel, ce que signifie le titre, et au passé, il est encore plein d'ellipses, d'ouvertures et d'espoirs.
La musique à peine thématique de Maurice Jaubert assure admirablement la liaison entre les époques.
Intense et sombre, elle renonce au pittoresque des javas populaires et des valses musettes qu'on entendait dans Hôtel du Nord en 1938, et Quai des brumes – ce qui une fois encore rejoint l'esprit du Kammerspiel, dans lequel on se gardait souvent de planter une atmosphère trop située géographiquement et culturellement.
Du Kammerspiel vient également le soin apporté au décor de la chambre de François : ours en peluche, photos, boyau de vélo.
Carné a voulu que cette chambre, où le héros attend la fin et ressasse son passé, soit un décor absolument clos, des quatre côtés, au lieu d'être, comme souvent, ouvert sur un côté.
Sorti à la veille de la guerre, le film est interdit en France durant l'occupation, comme démoralisant, mais il est montré dans le monde entier, où il impressionne beaucoup de cinéastes japonais et suédois.
Crise Kris, 1946, le premier film d'Ingmar Bergman, sera profondément influencé par Quai des brumes et Le jour se lève.


Quai des brumes


Dès sa sortie, le film Le Quai des brumes est l'objet de nombreuses polémiques.
Jean Renoir le baptise Le Cul des brèmes et insinue que c'est un film fasciste .
À l'inverse, Lucien Rebatet, journaliste et critique collaborationniste, décrit ainsi Marcel Carné dans Les Tribus du cinéma et du théâtre publié en 1941 :
"Marcel Carné est aryen, mais il a été imprégné de toutes les influences juives. Il n'a dû ses succès qu'à des juifs et a été choyé sous leur étiquette. Carné, qui ne manque pas de dons, a été le type du talent enjuivé. Il a été, en France, le représentant de cet esthétisme marxiste qui est partout un des fruits de la prolifération des Juifs.... Ses héros sont des médiocres assassins, des candidats au suicide, des souteneurs, des entremetteuses... Dans l'immense diffusion du cinéma, ces produits spécifiques du judaïsme ont joué un rôle de dissolvant social et contribué à l'avilissement des esprits et des caractères".
À la sortie des Visiteurs du soir en 1943, le même Rebatet se faisiat photographier entre Arletty et Marcel Carné.

Résumé

Un déserteur, Jean, arrive au Havre en espérant s'y cacher avant de partir à l'étranger. Dans la baraque du vieux Panama, il rencontre le peintre fou Michel Krauss et une orpheline, Nelly. Celle-ci vit chez son tuteur, Zabel, qui tente d'abuser d'elle. À la fête foraine, Jean a une altercation avec un voyou, Lucien. Une idylle se noue entre Jean et Nelly.
Commentaire
Classique du cinéma français grâce aux répliques fameuses de Prévert, le "T'as de beaux yeux, tu sais" de Jean Gabin, le "Je peins les choses qui sont derrière les choses" de Robert Le Vigan, le "Mieux vaut avoir cette tête-là que pas de tête du tout " de Michel Simon, Quai des brumes est le film-manifeste du réalisme poétique.
La fatalité plane sur les pavés mouillés, la mort est au bout du scénario, les amoureux sont désespérément seuls dans un monde sans issue, peuplé d'épaves pathétiques et de sombres crapules… Du suicide à la désertion, on cherche à fuir.

Drame de Marcel Carné, avec Jean Gabin ,Jean, Michèle Morgan, Nelly, Michel Simon Zabel, Pierre Brasseur, Lucien, Robert Le Vigan, Michel Krauss, Aimos, Quart-Vittel, Édouard Delmont, Panama, Marcel Peres, le chauffeur.
Scénario : de Jacques Prévert, d'après le roman de Pierre Mac Orlan
Photographie : Eugen Schüfftan
Décor : Alexandre Trauner
Musique : Maurice Jaubert
Montage : René Le Hénaff
sortie en 1938
Prix Louis-Delluc en 1939;



Liens à écouter et regarder

http://youtu.be/OLwwPxRc0Y8 les visiteurs du soir
http://youtu.be/jsoMOPjBENo Les Tricheurs
Marcel Carné; partie 2
http://youtu.be/-QHeW2zmENs 2
http://youtu.be/VU8ZpuULLaw 3
http://youtu.be/H7xPyDHMGK0 4
http://youtu.be/NlT15CRsW90 hotel du nord




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#260 Jackson Pollock
Loriane Posté le : 10/08/2013 19:08
Le 11 Août 1956 décède Jackson Pollock

Il meurt suite à un accident de voiture dans la petite ville de Springs, située à Long Island dans l'État de New York.

Arrivé à New York en 1929, il surmontera le provincialisme de la peinture américaine d'alors grâce à l'influence des muralistes mexicains, à celle de Picasso, puis à la découverte de l'automatisme surréaliste

Jackson Pollock, est surnommé Jack the Dripper "Jack L'égoutteur" pour sa méthode de travail, référence humoristique à Jack the Ripper - Jack l'éventreur, est né le 28 janvier 1912 à Cody dans le Wyoming et mort le 11 août 1956 à Springs , état de New York.
Il est l'un des plus grands peintres américains du XXe siècle.
Il a inauguré une nouvelle lignée d'artistes qui incarnent l'esprit d'une époque et dont la vie est, par conséquent, digne d'être célébrée.
Son travail était une sorte de quête spirituelle exigeant une extraordinaire force psychique.
Se confronter à la surface vide de la toile et chercher à y projeter de l'ordre et du sens était, selon lui, une démarche représentative de la crise existentielle de l'homme moderne.
Son mouvement artistique est l'expressionnisme abstrait.

Sa vie

Jackson Pollock est né le 28 janvier 1912 à Cody aux États-Unis.
En raison d'une situation familiale particulièrement compliquée, il change régulièrement de domicile pendant son enfance : huit fois entre 1912 et 1928, en Californie et en Arizona notamment.
Son père était souvent absent et sa mère très autoritaire.
En 1923, Jackson, âgé alors de onze ans, visite une réserve d'Indiens ; il y découvre les extraordinaires motifs abstraits de l'art dit "Art primitif" des Indiens d'Amérique.
Durant l'été 1927, il montre les premiers signes d'alcoolisme, l'art devient alors pour lui une décharge d'émotions, dessiner lui permet d'exprimer son univers intérieur, de libérer ses angoisses et sa rage sur le papier. Pendant cette année il suit les cours de la High School de Riverside avec difficultés, il quitte d'ailleurs le collège en 1928.
En septembre 1928, il s'inscrit à la l'école des arts appliqués mais il en est renvoyé pour avoir critiqué l'enseignement qui y est dispensé dans un journal étudiant. Il obtient tout de même l'autorisation l'année suivante d'y suivre les cours de modelage et de modèle vivant.
En juin 1930 il est emmené par un de ses frères ainés, Charles au Pomona College en Californie pour y voir des fresques peintes par Orozco.
En septembre de la même année, il s'installe avec ses frères Franck et Charles à New York. Il s'inscrit à la Art Students League of New York pour suivre des cours du soir donnés par le peintre Thomas Hart Benton.
Il rencontre José Clemente Orozco, le peintre dont il a découvert les fresques en Californie, qui travaille avec Benton à la réalisation de fresques. Durant les deux années qui suivent, il se réinscrit aux cours de Benton en classe de peinture murale puis en modèle vivant et composition murale.
Son père meurt en 1933 d'une crise cardiaque.
Durant le printemps et l’été, il continue à se former à la sculpture et travaille avec le tailleur de pierre, Ahron Ben Shmuel.
En décembre 1937, il suit une cure de désintoxication et commence une thérapie , la première car il en suivra beaucoup d'autres.
Pollock se passionne pour l'art primitif.
Jackson Pollock a produit plus de 700 dessins.

Ayant sombré à nouveau dans l'alcool, et alors qu'il n'a plus rien produit durant les dernières années de sa vie, il meurt le 11 août 1921

Il a vécu dans une extrême précarité durant la majeure partie de sa vie, l'ironie du sort veut que sa toile n°5, peinte en 1948, soit devenue l'œuvre la plus chère de tous les temps, vendue de gré à gré (en privé, sans enchères) en novembre 2006, pour la somme de 140 millions de dollars.

************************

Son oeuvre

Plus qu'aucune autre en ce siècle, l'œuvre de Jackson Pollock aura souffert de la légende de l'artiste à laquelle celui-ci a malheureusement contribué en déclarant : "Quand je suis dans mon tableau, je ne suis pas conscient de ce que je fais." Rendu célèbre dans les années 1950 par les photographies de Hans Namuth le montrant au travail dans son atelier et par l'interprétation existentialiste de son art par Harold Rosenberg, qui inventa l'expression d' action painting, le peintre fut longtemps considéré comme un excité dont les éclaboussures étaient la transcription directe et pathétique des états d'âme.
Pourtant, un critique comme Clément Greenberg sut très tôt déceler la part considérable d'élaboration esthétique dans les toiles de Pollock et affirma que plus qu'un document psychopathologique il s'agissait là d'une des entreprises picturales les plus importantes de ce siècle.
"Pollock brisa la glace", dit de lui un de ses confrères, Willem De Kooning : il est à l'origine du foisonnement extraordinaire de l'art d'outre-Atlantique après 1945.

Formation
Né dans l'Ouest américain – il en garda toute sa vie une nostalgie pour les grands espaces et un intérêt très vif pour l'art des Indiens –, Pollock fut initié à la peinture dès son adolescence par son frère Charles.
En 1930, il rejoint celui-ci à New York pour y étudier avec Thomas Hart Benton, le chef de file de l'école régionaliste, qui s'oppose aux médiocres tentatives des peintres américains pour imiter l'avant-garde européenne et inculque à ses élèves un fort respect pour la Renaissance italienne.
Cet enseignement n'est pas seulement "quelque chose contre quoi réagir violemment plus tard", comme aimera à le dire Pollock : il en retient un mode d'organisation contrapuntique de la surface picturale autour de pôles sous-jacents, dont il fera grand usage.
C'est aussi grâce à Benton qu'il prend contact avec les muralistes mexicains, alors très actifs aux États-Unis : en 1936, il entre dans "l'atelier expérimental" de Siqueiros, où il s'initie aux techniques nouvelles utilisées pour la production de fresques ou de bannières politiques à la peinture à la bombe, et pigments synthétiques.
Simultanément, il participe de 1935 à 1943 au Works Progress Administration, vaste programme de soutien financier aux artistes mis en œuvre par Roosevelt ; c'est de cette période que datent son intérêt pour la peinture murale et ses premières réflexions sur la nécessité d'abandonner la peinture de chevalet.
À travers des revues comme Cahiers d'art, il découvre l'art de Picasso et de Miró "les deux artistes que j'admire le plus " dit-il, et les théories des surréalistes, qui allaient bientôt débarquer à New York.
Des premiers, il goûte surtout l'invention graphique, contours à double sens de Picasso, liberté biomorphique de Miró ; des seconds, les notions d'automatisme et d'inconscient.
Mais cette période de formation n'est pas qu'enthousiaste : pris entre les feux croisés de ses admirations contradictoires, le jeune artiste connaît une crise au cours de laquelle il sombre dans l'alcoolisme.
C'est au traitement psychanalytique qu'il entreprend en 1939 que nous devons la part la plus personnelle de son œuvre de jeunesse, le dessin étant alors utilisé par son analyste à des fins thérapeutiques.
Mais cette production a aussi engendré l'un des contresens les plus courants faits sur son art : des kyrielles d'historiens d'art, arguant de l'obédience jungienne de son analyste, voudront plus tard retrouver dans ses œuvres majeures des allusions mythiques, des traces d' "inconscient collectif " et gommer ainsi la nature fondamentalement abstraite de son entreprise.

Figure/fond
C'est en 1942 que la stature de Pollock commence à émerger : à la suggestion de Piet Mondrian, avec qui il a plus en commun qu'on n'a longtemps voulu le croire, Peggy Guggenheim l'inclut dans une exposition de groupe à "Art of this Century" , la galerie qu'elle vient d'ouvrir.
La fluidité cursive de l'œuvre qu'il présente, Stenographic Figure, pourrait faire croire que Pollock va immédiatement déboucher sur l'investissement gestuel de la surface que magnifient ses œuvres les plus accomplies.
Mais le retour à des compositions beaucoup plus centrées, comme Guardians of the Secret, She-Wolf, Pasiphaë ou Male and Female en 1943, fortement inspirées de ses lectures surréalistes, montre, comme cela avait été le cas pour Mondrian, qu'il lui fallait d'abord résoudre la question de la figure, de l'inscription de la figure sur un fond – au fondement de toute l'esthétique picturale depuis l'Antiquité – avant de pouvoir s'en libérer.
Ce travail de déconstruction commence avec le gigantesque Mural, un tableau de plus de six mètres de large, réalisé la même année pour l'appartement new-yorkais de Peggy Guggenheim.
Conçu comme une longue arabesque, comme une série de courbes s'enroulant de manière plus ou moins régulière autour d'invisibles accents verticaux – selon la méthode de Benton –, l'œuvre préfigure l'espace all-over des œuvres de 1948-1949, qui constitue l'une des inventions majeures de Pollock avec remplissage indifférencié de la surface.
La déconstruction se poursuit avec Gothic en 1944, où un système de demi-arcs de cercle qui s'épaulent mutuellement envahit peu à peu la surface, étirant le tableau vers le haut.
Là encore, Pollock dut sentir qu'un danger de joliesse décorative guettait son travail dès lors qu'il s'abandonnait au charme de l'arabesque avant d'avoir résolu dans sa technique picturale même le problème de l'opposition figure/fond. Les toiles de 1945 et du début de 1946, The Water Bull, The Blue Unconscious, beaucoup plus angulaires, aux zones colorées beaucoup plus larges, reprennent l'opposition cubiste entre couleur et dessin que l'art de Miró avait magnifiée : tout se passe comme si Pollock avait eu besoin, avant d'aborder de nouveau l'arabesque, de s'assurer de sa capacité à structurer un espace par les moyens figuratifs mis en œuvre par ses aînés.
De fait, au sens où les éléments qui les constituent sont malgré leurs contours équivoques des plans colorés fortement silhouettés, ces toiles sont bien les dernières œuvres "figuratives" de Pollock avant la série de tableaux en noir et blanc de 1951.

Le "all-over"
De nouveau, ce "retour à la figure" débouche sur son contraire, avec toute une série d'œuvres exposées en janvier 1947, dont les plus symptomatiques ont pour titre Eyes in the Heat et Shimmering Substance.
L'épaulement mutuel des tracés, qui fonctionnait dans Mural ou dans Gothic au niveau de la structure globale de l'œuvre, est ici transféré au niveau de chaque touche de couleur.
Avec ces toiles, Pollock déplace le système divisionniste de Seurat, qui avait pour but le mélange optique des couleurs : chaque coup de pinceau annule le précédent et le rapport de celui-ci avec la surface du fond.
Quelques mois plus tard, cela débouchera sur la célèbre technique du dripping, chaque tableau devenant un palimpseste de déversements ou de dégouttements décomposable en couches successives.
Peindre, dès lors, consiste à effacer toute marque particulière, à généraliser les tensions en supprimant toute hiérarchie entre la figure et le fond dans un réseau d'entrelacs que l'œil du spectateur ne peut espérer démêler. Il ne s'agit plus de « touches » de peinture, mais de strates de couleur.
Pollock peint à plat sur le sol en dégouttant le pigment à partir d'un bâton, ou éventuellement d'un pinceau qu'il manie au-dessus de sa toile.
La vision aérienne qu'il a du champ pictural, lorsqu'il peint, est d'emblée isotrope, comme celui des constellations de Miró : cet espace n'est plus gouverné par la position debout de l'artiste ou du spectateur devant l'œuvre, il n'obéit plus à la loi de la pesanteur.
En général, un entrelacs noir constitue la première inscription, suivie d'autres réseaux de couleurs à chaque fois différentes, jusqu'à ce que l'œuvre soit visuellement saturée.
Bien qu'il ait inventé un mode de composition non hiérarchisée, ses toiles sont donc bien des all-over, même si le pigment ne couvre pas toujours bord à bord leur surface, Pollock n'abandonne pas le dialogue avec la figure ni, par conséquent, le recours à Benton.
À ce titre, Alchemy en 1947 mais surtout Out of the Web de 1949, où il troua littéralement le réseau homogène et dense de son dripping en taillant dans la surface des zones aux bords nets laissant à nu la teinte brune et la texture régulière du support d'Isorel, annoncent bien les toiles de 1951-1952.
Plus que ces œuvres révélant la part de doute qui accompagna Pollock tout au long de sa carrière, ce sont les frises de 1948 et 1949 qui permettent de mesurer le chemin parcouru depuis Mural et qui montrent ce que ses pièces maîtresses doivent à des toiles comme Eyes in the Heat qui annulent leur étirement en largeur, proportions de prédelle, parfois de six mètres de longueur par un étagement en profondeur.
Mais cette profondeur physique est impénétrable : l'œil s'égare dans les filaments de couleur et en revient immanquablement à la surface toute murale du tableau avant de repartir pour une nouvelle exploration, sans fin.
Cette perception impossible est au fondement des quatre grands chefs-d'œuvre de 1950.
Même si la chronologie de ces œuvres ne correspond pas exactement à ce scénario, tout se passe comme si, après avoir élaboré dans Lavender Mist le réseau le plus serré qui soit, Pollock s'était permis peu à peu de raréfier ses entrelacs.
La surface de One, son tableau le plus achevé, est plus saturée que celle d'Autumn Rythm, dont les quatre couleurs forment un lacis plus intriqué que dans Number 32, rythmé par la seule couleur noire, dans cette œuvre, cependant, la brillance de certaines taches plus larges fonctionne comme une couche supplémentaire atténuant la brutalité du contraste noir et blanc.
Ces murs de peinture, que Pollock souhaitait regarder de près afin qu'ils enveloppent le spectateur, sont un seuil au-delà duquel la peinture de chevalet n'est plus possible.

Regard en arrière


Pollock eut parfaitement conscience de la limite qu'il avait atteinte dans son art, et l'abandon du dripping dans ses toiles en noir et blanc de 1951 constitue une certaine régression.
On l'a souvent mise sur le compte d'un retour à la figuration : c'est confondre figuration et figure, tout tracé sur un fond demeure une figure.
En effet, d'une part Pollock n'a jamais totalement abandonné son système d'étagement de couches picturales, les toiles dites "noir et blanc" comportent le plus souvent une couche de brun redoublant les graffiti noirs; d'autre part, on a vu comment toute sa vie l'artiste fut contraint de se mesurer périodiquement à la question de l'inscription d'une ligne sur un fond – question qu'il déplaçait constamment.
En reprenant dans ces toiles noires le travail graphique accompli en 1945 et au début de 1946, Pollock ne renonce pas à sa découverte d'une profondeur plate, pour reprendre l'expression de Greenberg. Bien au contraire, il cherche à en manifester un aspect nouveau, plus littéral, en laissant sa toile non préparée boire comme un buvard le pigment très dilué qui passe du noir le plus ténébreux au gris le plus pâle : la couleur semble immatérielle, suspendue dans un espace sans lieu.
Plutôt que de voir dans ces toiles noires un échec, et l'annonce d'une catastrophe : sa rechute dans l'alcoolisme et son accident mortel en voiture, il faut sans doute les interpréter comme une relance qui permit à l'artiste de combiner à nouveau la figure, de huit barres plus ou moins verticales et le dripping dans une œuvre comme Blue Poles, 1952, son véritable testament.
À chaque moment de crise, Pollock se mesurait en effet à ces expériences passées : ses toiles noires, dont certaines sont remarquables, font partie de cette stratégie, de même que Easter and the Totem en 1953, qui renvoie directement aux tableaux des années 1942-1943, ou White Light en 1954, qui fait écho à Eyes on the Heat ou à Shimmering Substance. Sa mort subite, survenue en 1956, nous a ravi les fruits de ce dernier regard en arrière, ce qui a conduit un trop grand nombre de commentateurs à ne voir là que déchéance.

Invention technique

Géant de l'art du XXe siècle, Pollock l'est au même titre que Picasso, Matisse et Mondrian. Mais, peut-être plus que son combat héroïque contre les démons de la figure, c'est la nouveauté technique de son travail qui enthousiasmera ses successeurs.
Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, Pollock fut un technicien hors pair, ses œuvres sont les seules à avoir été assez solides pour supporter sans dommage les multiples expositions itinérantes auxquelles la vaste collection de Peggy Guggenheim a été soumise, mais surtout, comme le Picasso du cubisme, il fit de la technique le lieu même de l'invention picturale.
L'aspect "teinture" de ses toiles noires influencera fortement ses pairs, dont Barnett Newman et sera le point de départ des procédés techniques mis en œuvre par tout un groupe de peintres autour de Morris Louis, défendu par Greenberg. Mais sa contribution majeure réside incontestablement dans les drippings.
Par ce nouveau moyen, il changea le rapport séculaire que l'artiste entretenait avec le support de sa toile : opérant à distance comme un photographe, mais s'impliquant tout entier dans un corps à corps dont aucun effet ne pouvait être déterminé à l'avance, il détruisait toute appréhension possible du tableau comme surface projective, comme espace neutre que peuplent formes et figures.
C'est cette leçon que retiendra l'art américain des années 1960 et 1970, faisant de Pollock le premier peintre du procès process art, et c'est en ce sens qu'il inaugura un nouveau chapitre de l'histoire de l'art.

Liens

http://youtu.be/eo6jarjB2FA Français
http://youtu.be/lfwUxQrDGqw Anglais
http://youtu.be/syW10xW3G2w
http://www.ina.fr/video/VDD09045131/l ... on-a-abu-dhabi-video.html Pollock exposé à Abu-dhabi





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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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