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Bobby Sands
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Le 5 Mai 1981 Bobby Sands rendait son dernier souffle,

Il était victime de la violence, et de l'intransigeance purement colonialiste de Margaret Tatcher, cette personne pour qui la vie humaine n'est pas d'une grande importance, et qui laissera, sous les yeux du monde stupéfait par son absence d'humanité, mourir dix prisonniers militants de l'IRA en guerre pour libérer leur pays, puis elle s'offrira ensuite le plaisir d'une guerre aussi spectaculaire que sans intérêt contre l'Argentine, faisant encore des morts.
Le 5 Mai, après soixante-six jours de grève de la faim, Bobby Sands, militant de l’IRA provisoire de 27 ans, qui venait d’être élu député à la Chambre des communes du Royaume-Uni, mourait dans les geôles de l'inhumaine M. Tatcher. Cette femme tueuse, tyran sans âme qui reçu le nom de "dame de fer" pour sa brutalité, brutalité qu'elle insuffla même dans sa politique économique, dans son instauration d'un pur libéralisme, cet adepte de la loi du plus fort, et d'un retour aux valeurs des "colonies anglo-saxonnes" abolit toutes idées d'entraide sociale. Une économie qui divisa très vite l'Angleterre en deux, avec une "city" rayonnante et dont l'Europe souffre encore aujourd'hui. Ce monstre en jupon était une combattante et son ennemi était la classe ouvrière britannique, l'Europe, tout ce qui n'était pas britannique. Ses victoires, elle les a obtenues grâce à l’aide des figures politiquement corrompues du Parti Travailliste et de nombreux syndicats.
C’est à cause des politiques mises en place par elle que nous sommes aujourd’hui dans cette situation. D’autres Premiers ministres ont suivi son exemple, notamment Tony Blair. Elle a tiré les ficelles, il fut sa marionnette. Souvenez-vous qu’elle a qualifié Mandela de terroriste et qu’elle a pris le thé avec Pinochet, ce tortionnaire et assassin.

La mort de Bobby Sands et de ses camarades provoqua une vague d’émeutes dans la population catholique irlandaise et ses funérailles furent suivies par 100 000 personnes. En France, même parmi ceux qui ne partageaient pas la stratégie et la tactique de l’IRA, la nouvelle suscita une très vive émotion.
Robert Gerard Sands, communément appelé Bobby Sands, né le 9 mars 1954 et mort le 5 mai 1981, était un républicain irlandais, membre de l’IRA provisoire et député à la Chambre des Communes du Royaume Uni du 9 avril au 5 mai 1981, mort après une grève de la faim de 66 jours dans la prison de Maze en Irlande du Nord. Il est considéré en Irlande et parfois même au-delà des frontières comme un héros de la cause républicaine mais également de la défense de la liberté et de la dignité des prisonniers politiques.

Enfance

Bobby Sands est né à Abbots Cross, un quartier de Newtownabbey, dans le Comté d'Antrim, en Irlande du Nord. Issu d'une famille catholique, il vécut à Abbots Cross avec ses parents, John et Rosaleen, et ses deux sœurs, Marcella (née en avril 1955) et Bernadette (née en novembre 1958) jusqu'en 1960, date à laquelle la famille fut contrainte de déménager à Rathcoole, Newtownabbey. En 1962, naît le petit dernier de la famille, John. Bobby Sands abandonne rapidement l'école et entreprend un apprentissage de carrossier. Suite à des menaces de mort, il abandonne son apprentissage et rejoint les forces de l'IRA.
L'enfance de Bobby a été très fortement marquée par les violents affrontements entre les communautés protestante et catholique. En 1972, alors qu'il est âgé de 18 ans, sa famille est la proie d'intimidations loyalistes qui la contraignent à abandonner le domicile familial. Tous s'établissent alors à Twinbrook, dans la maison d'été située dans la partie ouest de Belfast2. Cette année-là, Bobby épouse Geraldine Noade. Leur fils, Gerard, voit le jour le 8 mai 1973.

Activités avec l'IRA

Bobby Sands rejoint les forces de l’IRA en 1972. Avant la fin de l’année, en octobre, il est arrêté et emprisonné jusqu’en 1976 pour la possession de quatre armes à feu chez lui.
À sa libération, il retourne auprès de sa famille et vit à Twinbrook, à l’ouest de Belfast. Bobby devient rapidement un des principaux activistes de sa communauté. Il ne reste en liberté qu’une année. Il est arrêté avec trois de ses compagnons, Joe McDonnell, Seamus Finucane et Sean Lavery, dans une voiture, en possession d’un revolver, alors qu'ils tentaient de s'enfuir juste après l'attentat à la bombe du Balmoral Furniture Company, à Dunmurry, et une fusillade entre l'IRA et la RUC (Police royale de l'Ulster). Lors de son procès en septembre 1977, l'accusation de participation à l'attentat est abandonnée, faute de preuves. Il est néanmoins condamné pour la possession de l'arme, qui a servi, selon les procureurs, dans la fusillade, et envoyé en prison pour une durée de 14 années.
Il est emprisonné à la prison de Maze qui est surnommée Long Kesh par les républicains.

Incarcération à Long Kesh

Durant toute la durée de son internement, Bobby écrivit des textes, des lettres, des poèmes... qui furent régulièrement publiés dans le journal républicain An Phoblacht. Les livres le plus connus sont One Day in my life ("Un jour dans ma vie", il existe une parution traduite en français) : Bobby y décrit le déroulement d'une journée normale en prison, et Writing from Prison : un recueil de textes écrits secrètement en prison.

Contexte : la question du statut spécial

Le 1er mars 1976, un décret du gouvernement travailliste de James Callaghan abroge le statut spécial d'incarcération, favorable, créé en 1972 pour les prisonniers républicains nord-irlandais. Tous les membres de l'IRA et autres groupes républicains internés au Maze perdent ce statut spécial, dit de prisonniers politiques et sont considérés comme des criminels et délinquants de droit commun. Cette décision provoque la colère des détenus et donnera naissance à de multiples protestations.

La Blanket protest

Le premier prisonnier à réagir s'appelle Kieran Nugent :
il refuse de porter l'uniforme de la prison car il ne se considère pas comme un criminel, avant le changement de règlement, les prisonniers politiques pouvaient porter leurs propres vêtements.
Les autres détenus soutiennent son initiative et certains décident également d'être nus ou de ne porter qu'une couverture plutôt qu'un uniforme carcéral. Cette protestation, appelée Blankets protest, en français : Grève des couvertures, durera jusqu'en 1978.
300 prisonniers sont ainsi nommés "blanket men" car ils sont vêtus de couvertures.

La Dirty protest

Suite au peu d'impact médiatique de cette protestation, les détenus décident de passer au niveau supérieur et lancent la Dirty protest (ou No-wash protest) en mars 1978 (en français : Grève de l'hygiène).
Les prisonniers refusent de se laver et étalent leurs excréments sur les murs de leur cellule. Ils demandent aux autorités d'accéder à 5 demandes:
1.Le droit de ne pas porter l'uniforme de prisonnier ;
2.Le droit à ne pas participer aux travaux de prisonnier ;
3.Le droit de libre association avec d'autres prisonniers et celui d'organiser des activités éducatives ou récréatives ;
4.Le droit à une visite, une lettre et un colis par semaine ;
5.L'entière restauration de la remise de peine perdue lors de la protestation.
Les autorités politiques n'entrent pas en jeu et les dirigeants de la prison tentent d'empêcher les actes des prisonniers et de maintenir un niveau de propreté acceptable en nettoyant de force les cellules et les prisonniers, mais le moral des détenus est inébranlable et ils persévèrent dans leur combat pendant plusieurs années.

Première grève de la faim de détenus


À la fin de l'année 1980, les détenus décident d'un moyen plus radical pour attirer l'attention du public sur leur situation : le 27 octobre, 7 d'entre eux entament une grève de la faim, interrompue après 53 jours, suite à un accord ambigu : les prisonniers obtiennent le droit de porter des habits civils mais pas leurs propres habits.
Pendant ce temps-là, Bobby Sands est nommé Officier Commandant des prisonniers de l'IRA a Long Kesh, succédant ainsi à Brendan Hughes qui était un des sept en grève de la faim.
Grève de la faim de Bobby Sands
L'accord consécutif à la première grève de la faim est dénoncé le 4 février 1981 par les prisonniers. Bobby Sands refuse de s’alimenter le 1er mars 1981 et entame ainsi sa grève de la faim. L’organisation prévoit cette fois un début progressif des grèves de la faim afin de faire un maximum de publicité à leur mouvement avec un étalement de la détérioration physique voire de la mort des prisonniers sur plusieurs mois.

Élection

Peu de temps après le début de cette grève de la faim, un député républicain du Fermanagh et du sud Tyrone meurt et des élections anticipées sont provoquées. La vacance soudaine de ce siège obtenu avec une faible majorité catholique est l’opportunité pour les supporters de Sands et de son combat d'accroitre la pression contre le gouvernement. Ils proposent donc Sands comme candidat à l’élection législative anticipée. Après une campagne électorale fortement médiatisée, Sands remporte le siège le 9 avril 1981 par 30 492 votes contre 29 046 au candidat de l’Ulster Unionist Party, Harry West.
Le gouvernement conserve cependant une attitude de fermeté. Le premier ministre, Margaret Thatcher, déclare :
« Nous ne sommes pas prêts à accorder un statut spécial catégoriel pour certains groupes de gens accomplissant des peines à raison de leurs crimes. Un crime est un crime et seulement un crime, ce n'est pas politique. ».
Le gouvernement change la loi électorale en introduisant le Representation of the People Act pour prévenir l'élection d'autres prisonniers de l'IRA.
Cette loi interdit aux prisonniers condamnés à plus d'un an de prison de se présenter à des élections.

Mort de Bobby Sands

Le 5 mai 1981, Bobby Sands meurt à l’hôpital de la prison après 66 jours de grève de la faim. L’annonce de sa mort provoqua de nombreuses émeutes dans les quartiers nationalistes en Irlande du Nord. Deux personnes trouveront la mort à cette occasion (un laitier et son fils). Plus de 100 000 personnes suivirent le cortège lors de ses funérailles. En réponse à une question parlementaire relative à la mort de Bobby Sands, Margaret Thatcher déclara à la Chambre des communes : « Monsieur Sands était un criminel condamné. Il a fait le choix de s'ôter la vie. C'est un choix que l'organisation à laquelle il appartenait n'a pas laissé à beaucoup de ses victimes. » (« Mr. Sands was a convicted criminal. He chose to take his own life. It was a choice that his organisation did not allow to many of its victims. »)

L’impact politique

En plus de Bobby Sands, six autres membres de l'IRA et trois de l'INLA moururent des suites de la grève de la faim. L'image de Bobby auprès de la plupart des républicains irlandais et des sympathisants du groupe indépendantiste est celle d'un martyr, étant resté ferme face à l'intransigeance du gouvernement londonien. Au-delà, la position du gouvernement britannique a également choqué nombre de nationalistes s’opposant à l'IRA.
Dans les mois qui ont suivi l'agonie puis la mort de Bobby Sands et de ses compagnons, de par sa couverture médiatique, l'IRA a vu les dons et le nombre de ses membres augmenter sensiblement, et une nouvelle vague de violence remarquable par le durcissement des positions tant des nationalistes que des unionistes.

Les 10 grévistes de la faim

Bobby Sands (IRA), 27 ans, meurt le 5 mai 1981 après 66 jours de grève de la faim
Francis Hughues (IRA), 25 ans, meurt le 12 mai 1981 après 59 jours de grève de la faim
Raymond McCreesh (IRA), 24 ans, meurt le 21 mai 1981 après 61 jours de grève de la faim
Patsy O'Hara (INLA), 23 ans, meurt le 21 mai 1981 après 61 jours de grève de la faim
Joe McDonnell (IRA), 30 ans, meurt le 8 juillet 1981 après 61 jours de grève de la faim
Martin Hurson (IRA), 29 ans, meurt le 12 juillet 1981 après 46 jours de grève de la faim
Kevin Lynch (INLA), 25 ans, meurt le 1er août 1981 après 71 jours de grève de la faim
Kieran Doherty (IRA), 25 ans, meurt le 2 août 1981 après 73 jours de grève de la faim
Thomas McElvee (IRA), 23 ans, meurt le 8 août 1981 après 62 jours de grève de la faim
Michael Devine (INLA), 27 ans, meurt le 20 août 1981 après 60 jours de grève de la faim

Citations

"Ils n'ont rien dans leur arsenal impérial tout entier qui puisse briser l'esprit d'un Irlandais si celui-ci ne veut pas être brisé." (They have nothing in their whole imperial arsenal that can break the spirit of one Irishman who doesn't want to be broken)
"Notre vengeance sera le rire de nos enfants." (Our revenge will be the laughter of our children.)
"J'étais seulement un enfant de la classe ouvrière d'un ghetto nationaliste, mais c'est la répression qui a créé l'esprit révolutionnaire de liberté. Je ne me résoudrai qu'à la libération de mon pays, jusqu'à ce que l'Irlande devienne une république souveraine, indépendante et socialiste." (I was only a working-class boy from a Nationalist ghetto, but it is repression that creates the revolutionary spirit of freedom. I shall not settle until I achieve liberation of my country, until Ireland becomes a sovereign, independent socialist republic)
"Chacun, Républicain ou autre, a son propre rôle particulier à jouer." (Everyone, Republican or otherwise has their own particular role to play.")
En avril 1981, après le décès d’un de leurs députés, les républicains présentèrent le prisonnier de Long Kesh aux élections législatives partielles. Et Bobby Sands fut élu. Ce qui conduira le gouvernement Thatcher à modifier la loi pour interdire à des prisonniers d’être candidats. L’intransigeance dont fit preuve madame Thatcher pendant la grève de la faim et le cynisme qu’elle exprima ensuite :«Il a choisi de s’ôter la vie, a-t-elle déclaré. C’est un choix que son organisation ne laisse pas à beaucoup de ses victimes.» ne furent pas pour rien dans l’émotion qui suivit sa mort.

Mais la détermination de Bobby Sands et de ses compagnons, ainsi que la force de leur conviction furent aussi pour beaucoup dans le mouvement de sympathie qui se leva. À certains égards, Bobby Sands n’était pas seulement une victime du système carcéral britannique, mais un combattant dont on pouvait comprendre et partager la cause. «Je n’arrêterai pas, avait-il écrit, tant que l’Irlande ne sera pas devenue une République, indépendante et socialiste.»

Vaincu dans la vie, Bobby Sands remportait dans la mort une victoire morale et devenait un martyr de la liberté.

Dans les arts

Cinéma

Le film Hunger (2008), réalisé par l'artiste plasticien britannique Steve Rodney McQueen, met en scène les événements qui ont eu lieu dans la prison de Maze pendant les derniers mois qui précédèrent la mort de Bobby Sands.
Le film "Nous étions tous des noms d’arbres", ("And our names were names of trees") Scénario, dialogues, réalisation Armand Gatti. Assistants à la réalisation : Luc Dardenne, Hélène Châtelain, Joseph B.Long Interprètes : (Communauté du Workshop et habitants de Derry en Ulster) Film coproduit par Tricontinental, RTBF, Les Voyelles, Dérive Production, AGIT et AATON. Film 16 mm, couleur.Tourné en Irlande du Nord. En 1982, Nous étions tous des noms d’arbres est présenté au Festival de Cannes où il obtient le Prix Jean Delmas de la revue Jeune cinéma. Il est également présenté au Festival d’Édimbourg, au Festival de Londres (où il reçoit le Prix du meilleur film de l’année) puis au Festival de Dublin. Date de sortie en salle (France) : 15/06/1983
Le documentaire "Irlande, Terre Promise" Réalisation : Hélène Châtelain ; Intervenant : Armand Gatti ; Voix off : Hélène Châtelain. Date : 1982 Production : France, Paris : Les Voyelles. © : France, Montreuil : La Parole errante.
Le documentaire "Welcome to our battle of images" Réalisation : Fergus Daly ; Intervenant : Armand Gatti ; Entretiens de : Katherine Waugh, Fergus Daly, Lenny Cormier Date : 2009 Production : Irlande : Time film Productions. © : Irlande : Time film Productions.

Musique

Le groupe de rock celtique Soldat Louis lui a rendu hommage à travers le titre Bobby Sands, présent sur leur 3e album Auprès de ma bande (1993).
Le chanteur français Léo Ferré lui dédia sa chanson "Thank You Satan".
Le groupe politico-culturel corse L'arcusgi a également dédié une chanson à Bobby Sands, Musica selta, dans son 7e album A voce Ribella" (2008)
Marc Robine lui a également rendu un hommage, Lament pour Bobby Sands, présent sur le 33T The Free Spirit (1982 - FolkFreak FF 4008).
La chanteuse bretonne Gwennyn lui rend hommage sur le titre Bugale Belfast, qui a remporté le prix du public du concours interceltique Nòs Ùr, en Écosse.
Le groupe de rock celtique Black 47 lui a consacré le titre Bobby Sands MP sur l'album On Fire (2004). Léo Ferré lui a aussi rendu hommage au théâtre des Champs-Élysées.
En 2010, le groupe Folk Punk Celtique Sons Of O'Flaherty lui rend hommage avec la chanson Bobby Sands sur leur premier 5 titres. En 2012 , le groupe Post Rock Ef dans son EP "Delusion of Grandeur" ,sur le morceau "I never felt this way before" récite un soliloque de l’interprète de Bobby Sands dans le film Hunger.

Littérature

Le poète français Sylvain Courtoux a dédicacé son livre "Clara Elliott, Strangulation Blues", Al Dante, 2010, à Bobby Sands, "poète et combattant irlandais, mort dans les geôles anglaises le 5 mai 1981".
Le roman "Mon traître" de Sorj Chalandon aborde également ce sujet.
Notes et références
Mort de Margaret Thatcher: un œillet rouge pour Bobby Sands L'Humanité, 8 avril 2013
O'Hearn, Nothing but an unfinished song: Bobby Sands,

Quelques poémes de Bobby Sands

A Place To Rest

As the day crawls out another night crawls in
Time neither moves nor dies.
It’s the time of day when the lark sings,
The black of night when the curlew cries.

There’s rain on the wind, the tears of spirits
The clink of key on iron is near,
A shuttling train passes by on rail,
There’s more than God for man to fear.

Toward where the evening crow would fly, my thoughts lie,
And like ships in the night they blindly sail,
Blown by a thought — that breaks the heart —
Of forty women in Armagh jail.

Oh! and I wish I were with the gentle folk,
Around a hearthened fire where the fairies dance unseen,
Away from the black devils of H-Block hell,
Who torture my heart and haunt my dream.

I would gladly rest where the whin bush grow,
Beneath the rocks where the linnets sing
In Carnmoney Graveyard ‘neath its hill
Fearing not what the day may bring!


Back Home In Derry

In 1803 we sailed out to sea
Out from the sweet town of Derry
For Australia bound if we didn't all drown
And the marks of our fetters we carried
In our rusty iron chains we sighed for our weans
Our good women we left in sorrow
As the mainsails unfurled, our curses we hurled
On the English, and thoughts of tomorrow

CHORUS
Oh Oh Oh Oh I wish I was back home in Derry
Oh Oh Oh Oh I wish I was back home in Derry


At the mouth of the Foyle, bid farewell to the soil
As down below decks we were lying
O'Doherty screamed, woken out of a dream
By a vision of bold Robert dying
The sun burned cruel as we dished out the gruel
Dan O'Connor was down with a fever
Sixty rebels today bound for Botany Bay
How many will meet their reciever

CHORUS
Oh Oh Oh Oh I wish I was back home in Derry
Oh Oh Oh Oh I wish I was back home in Derry

I cursed them to hell as her bow fought the swell
Our ship danced like a moth in the firelight
White horse rode high as the devil passed by
Taking souls to Hades by twilight
Five weeks out to sea, we were now forty-three
Our comrades we buried each morning
In our own slime we were lost in a time
Of endless night without dawning

CHORUS
Oh Oh Oh Oh I wish I was back home in Derry
Oh Oh Oh Oh I wish I was back home in Derry

Van Diemen's land is a hell for a man
To live out his whole life in slavery
Where the climate is raw and the gun makes the law
Neither wind nor rain care for bravery
Twenty years have gone by, I've ended my bond
My comrades ghosts walk behind me
A rebel I came - I'm still the same
On the cold winters night you will find me

CHORUS
Oh Oh Oh Oh I wish I was back home in Derry
Oh Oh Oh Oh I wish I was back home in Derry


Modern Times

It is said we live in modern times,
In the civilised year of 'seventy nine,
But when I look around, all I see,
Is modern torture, pain, and hypocrisy.

In modern times little children die,
They starve to death, but who dares ask why?
And little girls without attire,
Run screaming, napalmed, through the night afire.

And while fat dictators sit upon their thrones,
Young children bury their parents' bones,
And secret police in the dead of night,
Electrocute the naked woman out of sight.

In the gutter lies the black man, dead,
And where the oil flows blackest, the street runs red,
And there was He who was born and came to be,
But lived and died without liberty.

As the bureaucrats, speculators and presidents alike,
Pin on their dirty, stinking, happy smiles tonight,
The lonely prisoner will cry out from within this tomb,
And tomorrow's wretch will leave its mother's womb!


The Sleeping Rose

Barry’s dead and Cork’s asleep,
McSweeney’s cause been sold.
And the blood still lies on Kerry’s roads,
Unwashed by winds of old.
The hares cross lonely, barren ways,
Where once columns tramped the night,
And but a few still whisper Tracey’s name,
By hearthened fires in dancing light.

The Rose of Munster’s dead boys,
She choked upon her blood,
And Barry’s men died in her screams,
Trampled down into her mud.
Who cares for Kerry’s lonely graves,
The King of Cashel’s gone to Clare,
And those impoverished downtrodden fold,
As ever — laid naked, poor and bare.

Barry’s dead, does no-one hear?
Kilmicheal’s road — what worth?
While Irishmen wear rusty chains,
That beset them by their birth.
Oh! Barry’s gone let Munster weep,
His pleading ghost cries in the night,
But the Munster rose will only bloom again,
When Munster men join freedom’s fight.



Liens

http://youtu.be/Cr3JDEM-Y8Q Soldat Louis Bobby Sands

http://youtu.be/hHWy-MyMAtw Bobby Sands the rythm of time

http://www.youtube.com/watch?v=Bq0SET ... e&list=PLD200E0743732CEB0

http://youtu.be/eIiu1xF92Qo Léo ferré thank you Satan

http://youtu.be/RZfQPKR80n4 Musica selta

http://youtu.be/fUedCyW_7nM Bugale Belfast




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Posté le : 05/05/2013 11:32
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Mutinerie de la Bounty
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Le 28 Avril 1789 la BOUNTY se mutine

contre le le capitaine William Bligh

L'histoire de la mutinerie de la Bounty a pu être retracée d'après le journal de bord du capitaine William Bligh, le journal personnel du second maître James Morrison ainsi que le témoignage de John Adams, dernier survivant des mutins de la Bounty.

L'histoire commence en 1787. Un navire, la frégate HMS Bounty, avec pour commandant William Bligh, est affrété par l'Amirauté Anglaise pour rallier Tahiti afin d'y récolter des plants d'arbre à pain. L'Amirauté prévoit d'acclimater cette plante dans les colonies anglaises des Indes Occidentales, c'est à dire actuelle Jamaïque pour y nourrir les esclaves.

Le voyage aller est rendu difficile par le caractère irascible du capitaine Bligh. Colérique celui-ci réprimande sévèrement l'équipage et donne le fouet avec beaucoup trop de générosité au goût de ses hommes.

L'escale tahitienne est donc bienvenue, et les six mois passés sur l'île à récolter les plants d'arbre à pain, seront pour ces hommes sévèrement tenus un avant-goût de paradis.

Hélas, dès l'appareillage les brimades et les réprimandes reprennent. Aussi, le 28 avril 1789, Christian Fletcher 3ème officier aidé de 8 membres de l'équipage s'empare du navire au petit matin. Bligh et ses fidèles, 19 hommes en tout, sont placés dans la chaloupe de la Bounty et abandonnés au milieu de l'océan Pacifique avec un minimum de vivres...
Le capitaine Bligh, contre les éléments, sans instrument de navigation, aidé de ce maigre équipage, néanmoins trois fois trop nombreux pour la capacité de la chaloupe réussit l'exploit extraordinaire de rallier l'île de Timor en Indonésie, distante de 8 300 km. Il ne perdra qu'un seul homme, tué par des indigènes.

William Bligh regagnera l'Angleterre où il sera jugé et acquitté. Quelques années plus tard il retournera sur Tahiti terminer sa mission, et il réussira à ramener dans les colonies anglaises le fameux arbre à pain... que les esclaves ne voudront pas manger !

Quand aux mutins, une fois maîtres de la Bounty, ils retournèrent à Tahiti. Après s'être ravitaillés ils tenteront d'établir une colonie sur une île du Pacifique. Devant l'hostilité des indigènes ils renonceront et regagneront Tahiti. Là, les neufs hommes à l'origine de la mutinerie, prendront la fuite durant la nuit, accompagnés de quelques tahitiens et tahitiennes... Le reste de l'équipage, abandonné sur Tahiti, attendra un an avant d'être récupéré par la Pandora, frégate de la marine Anglaise, affrétée pour retrouver et ramener en Angleterre les mutins et leurs complices. Les hommes de la Bounty furent mis aux fers, et certains y sont morts lors du naufrage de la Pandora. Les survivants furent jugés en Angleterre... Mais les neuf mutins enfuis de Tahiti ne furent jamais retrouvés par la justice anglaise...

Ce n'est qu'en 1808 que le destin de ces hommes fut connu : réfugiés sur l'île de Pitcairn ils y fondirent une colonie et firent souche. Mais rapidement la situation se dégrada et les hommes s'entre-tuèrent. Il ne resta plus que John Adams, dernier survivant des mutins, quelques femmes et les enfants. Cet homme posa les fondements d'une communauté pieuse, toujours présente de nos jours sur l'île de Pitcairn...

En l'an 2000, les descendants des révoltés de la Bounty habitent toujours Pitcairn...

Le but du voyage

A la fin du XVIIIème siècle, la publication des études botaniques de Joseph Banks réalisées lors des voyages de James Cook dans le Pacifique sud décide les responsables de la politique coloniale anglaise à essayer d'acclimater l'arbre à pain tahitien aux Indes Occidentales afin de nourrir les esclaves des planteurs. En effet le fruit de cet arbre constitue la base de l'alimentation Tahitienne, sa pulpe permet de fabriquer un "pain" excellent et bon marché...

Le roi George III, passionné de géographie, donna son aval à cette entreprise. Le début du périple était prévu pour la fin de l'année 1787. La Bounty, une frégate spécialement étudiée pour cette mission, fut confiée au capitaine William Bligh.

Les protagonistes

La Bounty est une frégate de charge de 250 tonneaux, 26 mètres de long pour presque 8 mètres de large. L'entrepont est spécialement aménagé pour le transport des plants d'arbre à pain. Pour ce voyage l'équipage de la Bounty comprend 44 personnes dont un botaniste et son assistant.

William Bligh, 33 ans, capitaine de la Bounty, était maître d'équipage lors du 3ème voyage de Cook à Tahiti. Il est considéré par ses pairs comme étant un excellent marin. Sa promotion à ce poste de commandement est appuyé par Sir Joseph Banks, alors président de la Royal Society et "découvreur" de l'arbre à pain.

Christian Fletcher, 25 ans, 3ème officier de la Bounty, a déjà servi sous les ordres de Bligh avant de s'embarquer pour ce voyage.
L'équipage de la Bounty est composé de marins de tous horizons. Les plus jeunes ont 15 ans, le plus âgé 40 ans.


L'appareillage

La Bounty appareille le 23 décembre 1787 ; le début de la traversée est marqué par une tempête qui oblige le navire à relâcher à Ténériffe pour réparer et réapprovisionner. A cette occasion éclate le premier conflit entre le capitaine Bligh et son équipage : suite à la disparition de fromages Bligh supprime la ration de fromage quotidienne. L'équipage grogne car il suspecte Bligh d'avoir détourné ces fromages à son profit.


La traversée

Au cours de la traversée de l'Atlantique sud les mesures d'hygiène prises par Bligh permettent de ne déplorer aucun malade. Il fait ainsi procéder à la fumigation et à l'aération des entreponts, ainsi qu'au séchage des affaires personnelles.

Afin d'épargner les rations, Bligh décide de remplacer les deux livres quotidiennes de pain par une livre de citrouilles achetées à Ténériffe. La répugnance de l'équipage vis à vis des citrouilles avariées provoque un nouvel accès de colère de Bligh.

Chaque punition se concrétise par une série de coups de fouet administrée au fautif...
En avril la Bounty se présente au cap Horn. Pendant un mois entier, au milieu de la tempête, la Bounty essaie de passer le Horn. Les pompes sont mises en action toutes les heures. Au bout de trente jours de combat, Bligh jette l'éponge et ordonne de virer de bord afin de retraverser l'Atlantique pour rallier Tahiti en passant par l'Océan Indien.

Le 23 mai 1788, la Bounty passe le cap de Bonne Espérance où elle relâche durant un mois pour procéder aux réparations indispensables, permettre à l'équipage de prendre un peu de repos et compléter l'avitaillement.

Le 20 août la Bounty aborde les côtes de Tasmanie, à la pointe sud ouest de l'Australie, pour se réapprovisionner. Un matelot décède des suites d'une infection.


Arrivée à Tahiti

Le 26 octobre 1788, après dix mois de traversée, la Bounty touche la pointe Vénus au nord de Tahiti après 27 086 milles nautiques, soient 50 163 km, à la moyenne de 108 milles, 200 km par jour. L'accueil des Tahitiens, qui se souviennent des passages de Cook et de celui du capitaine Bligh, est chaleureux.

Il convient de préciser pour le respect de la vérité historique... que l'accueil des Tahitiennes fut tout particulièrement apprécié par l'équipage ; ...

Mais rapidement les vols continuels des Tahitiens (des " chapardeurs nés " d'après J.Cook) obligent l'équipage à surveiller le navire au mouillage. Néanmoins la douceur des insulaires, la facilité du troc et la beauté de l'île contrastent fortement avec la rudesse des épreuves que l'équipage venait de traverser et le caractère inflexible et coléreux du capitaine Bligh.
Habilement Bligh obtient de Tinah, le chef des tahitiens, l'échange de plants d'arbres à pain contre des hachettes, limes, vrilles, scies et des miroirs.


Séjour à Tahiti

La traversée ayant été plus longue que prévue, La Bounty arrive à la mauvaise période, et Bligh est contraint de prolonger son séjour sur l'île : la récolte des arbres à pain va durer 6 mois. Il seront conservés dans des pots et certains dans des paniers spéciaux, et placés dans l'entrepont de la Bounty, spécialement aménagé pour ce transport un peu particulier.

Durant cette période l'équipage profitera de l'accueil des tahitiens, des festivités permanentes, du troc facile, comme quelques clous contre un cochon de lait… et … de la "gentillesse" des tahitiennes.
Le chirurgien de la Bounty, grand buveur, décédera durant cette période.
Quelques temps plus tard, la décision de Bligh de s'approprier tous les porcs que l'équipage ramène à bord provoque de nouveaux incidents. Les rapports entre Bligh et son équipage se dégradent un peu plus.

En janvier 1789 le capitaine d'armes et 2 matelots désertent dans le canot du bord en emmenant des armes, des munitions et des provisions. Pourchassés, ils se rendent le 22 janvier. Malgré leur repentir le capitaine Bligh les condamne à 24 coups de fouet pour le capitaine d'armes et 48 coups pour les matelots.

Cette punition est très mal acceptée par l'équipage. Les officiers subissent également les réprimandes de Bligh.
L'accès de colère suivant de Bligh est déclenché lorsque l'on découvre que des voiles ont moisies dans la soute, voiles inondées par les pluies car la soute n'était pas étanche. Bligh accuse l'équipage de négligence vis-à-vis de l'entretien des voiles.
Les hommes sont démoralisés par toutes ces injustices.
Malgré cela le travail continue, et début mars, la récolte étant terminée, les préparatifs pour l'appareillage commencent. L'ordre d'appareillage est donné le 4 avril 1789. Après 6 mois passés au paradis, la Bounty met le cap sur les Indes Occidentales.


La mutinerie

Le 24 avril, une équipe est mise à terre pour effectuer une corvée d'eau et de bois. Les indigènes se montrent très agressifs et Christian Fletcher fait rembarquer ses hommes. De retour à bord de la Bounty, Fletcher se fait traiter de lâche par le capitaine Bligh, alors que Bligh lui-même avait ordonné de ne pas provoquer ou affronter les indigènes. Fletcher reste profondément choqué par l'attitude du capitaine.

Trois jours plus tard, le 27 avril, des noix de coco disparaissent de la provision personnelle du capitaine Bligh. Celui-ci accuse alors Fletcher du vol devant tous les officiers.

Excédé par ces injustices permanentes, Fletcher décide de se construire un radeau de fortune et de quitter le bord, seul, à la faveur de la nuit. Mais il ne put mettre son projet à exécution. C'est à l'aube, nous sommes alors le 28 avril, au moment de prendre son quart et suite à une discussion avec Stuart, que Fletcher décide de s'emparer du navire. Rapidement un groupe de mutins se forme. On trouve dans cette petite troupe les hommes ayant le plus de rancœur envers le capitaine Bligh : Quintrel, Martin, Churchill, tous les trois ayant subit le fouet ainsi que Thompson, Smith, Williams et McCoy.
Ce sont ces neuf hommes qui sont à l'origine de la rébellion. Sous un faux prétexte, ils récupèrent auprès de l'armurier la clef du coffre à armes.

Ainsi armés, ils investissent le navire, et forcent l'équipage à monter sur le pont. Le capitaine Bligh est sorti sans ménagements de sa cabine. Les officiers furent faits prisonniers. Aucun homme, et surtout aucun officier ne tenta de s'interposer et de reprendre la Bounty. Cette attitude ambigüe leur sera reprochée lors du procès.
Laissons la parole au capitaine Bligh avec la traduction du livre de bord de la Bounty, rédigé par W.Bligh : "Juste avant le lever du soleil Mr Christian et le maître d'armes pénétrèrent dans ma cabine pendant que j'étais profondément endormi, se saisissant de moi ils m'attachèrent les mains et me promirent une mort instantanée si je faisais le moindre bruit. Néanmoins je criais suffisamment fort pour alerter les officiers, qui se retrouvèrent consignés par des sentinelles placées à leurs portes... Mr Christian avait un sabre et les autres étaient armés de mousquets et de baïonnettes. Je fus emmené sur le pont en chemise, meurtri par les liens passés autour de mes épaules et attachés dans mon dos, pour ne trouver aucun homme pour m'aider...".

Les mutins répartissent l'équipage : Bligh et ses fidèles sont placés dans la chaloupe, les autres membres de l'équipage sont obligés de rester à bord de la Bounty. La répartition est difficile, la chaloupe ne pouvant pas accueillir tout le monde. Les 19 hommes qu'elle embarque sont déjà en surcharge.

Fletcher accordera à Bligh et son équipage 2 tonnelets d'eau, soient 100 litres d'eau, 6 bouteille de vin, 3 sacs de pain, 50 livres de biscuits, 16 kg de cochon salé, des noix de coco, un sextant, des éphémérides, mais pas de montre, des vêtements et les papiers personnels de Bligh.
Comme armes, les naufragés ne pourront emporter que 4 sabres, les mutins leur refusant tout arme à feu...
Lorsque les 19 "naufragés" et le peu de vivres fournis par les mutins sont embarqués, la chaloupe est débordée et ces hommes sont abandonnés au milieu d'un océan inconnu, à des milliers de kilomètres du premier port civilisé. Les mutins mettent la Bounty sous voiles et disparaissent rapidement à l'horizon.

A partir de ce point, notre récit se scinde en deux parties. Vous pouvez suivre Bligh et les " naufragés " ou accompagner Fletcher et les mutins.


Les " naufragés ", au nombre de 19, sont entassés par les mutins dans la chaloupe de la Bounty. La chaloupe est si lourdement chargée que son franc-bord ne se trouve qu'à quelques centimètres de la surface…

Les 19 hommes emportent deux tonnelets d'eau, quelques provisions ainsi que quatre sabres. Les mutins leur refusent toute arme à feu. Sur la demande de Bligh, Fletcher leur accorde un sextant, un compas et le livre de bord, mais ni montre ni carte. Cependant, grâce à sa prodigieuse mémoire et à ses connaissances, Bligh réussira l'extraordinaire performance de rallier Timor au nord ouest de l'Australie en 43 jours de mer, en ne déplorant la perte que d'un seul homme, tué par des indigènes.

Leur périple peut être découpé en 6 parties :

L'escale mortelle à Tofoa
Des conditions inhumaines
La progression vers Timor
Arrivée à Timor
Le procès
Bligh, après la Bounty


Escale mortelle à Tofoa

Le soir du 28 avril 1789, Bligh et ses hommes arrivent sur l'île de Tofoa. Ils y passèrent quelques jours à compléter leurs vivres avec les maigres ressources de l'île. Les relations avec les indigènes se dégradant rapidement, le 2 mai ils durent fuir sous les jets de pierres. Un des hommes de la chaloupe, lapidé par les insulaires, sera abandonné, mort, sur la plage. A l'issue de cette expérience Bligh décida de ne plus tenter d'accoster jusqu'à l'arrivée à Timor.

Des conditions inhumaines


Dans ces conditions le rationnement des vivres et de l'eau commença immédiatement : 60 grammes de biscuit et un quart de litre d'eau par jour et par personne. Le pesage des portions était réalisé à l'aide d'une balance bricolée avec des coques de noix de coco. Ils mangèrent, cru et intégralement, un oiseau de mer trop curieux. La pêche demeura infructueuse durant toute la traversée. Le manque de place était tel que Bligh sépara son " équipage " en deux bordées : une moitié des hommes se tenait assis, l'autre moitié pouvait se coucher.

La progression vers Timor

Le 3 mai une terrible tempête s'abattit sur la chaloupe. Les vagues étaient si hautes que la voile était déventée lorsque la chaloupe se trouvait au plus profond du creux. Ils furent obligés de jeter tout le poids inutile, les vêtements, objets… et d'écoper sans cesse afin de soulager la chaloupe qui menaçait perpétuellement de sombrer.

Ils naviguèrent à la voile et à l'aviron durant les 6 semaines de leur traversée.
Le 24 mai, après un inventaire des vivres restant, Bligh réduit une fois de plus les rations.
Le 26 mai, ils accostent la grande barrière de corail, sur la côte nord-est du continent Australien. Ayant réussi à trouver un passage, ils débarquent prudemment sur une île et font provision d'eau et d'huîtres.
Le 3 juin, ils passent le détroit de Torres. L'état de l'équipage est critique. Les hommes éprouvent une perpétuelle envie de dormir. Ayant aperçu des indigènes, Bligh décida de ne pas tenter de débarquement, ils reprirent donc le large sans toucher terre.

Arrivée à Timor

Enfin, le 12 juin l'île de Timor est en vue. Ils accosteront deux jours plus tard à Koepang, établissement hollandais. Ils venaient de parcourir 8 334 km en un mois et demi !

Bligh et ses hommes furent secourus par les autorités locales. Mais quatre hommes décédèrent dans les jours et les semaines qui suivirent, des suites des privations qu'ils venaient de vivre. Deux autres hommes décédèrent lors de leur retour vers l'Angleterre.
Depuis Timor, Bligh prévient l'Amirauté et arme un navire pour rentrer le plus rapidement possible en Angleterre.

Le procès

Arrivé en Angleterre, et conformément à la loi, le capitaine Bligh fut traduit devant une cour martiale pour la perte de son bâtiment. Les courriers qu'il avait envoyés de Timor, et le livre qu'il avait écrit, relatant la mutinerie et le périple en chaloupe, lui avaient acquis le tribunal et le public anglais. Ainsi le Gentleman's Magazine déclarait "les malheurs qu'il a endurés lui donnent droit à toutes les récompenses".

L'Amirauté décida d'envoyer une frégate à la recherche des " pirates ". Ce fut la Pandora qui fut choisie, commandée par le capitaine Edwards. Vous pourrez trouver les détails de l'intervention de la Pandora, et de sa fin tragique, sur la page présentant le destin des mutins.

Bligh, après la Bounty

Bligh, réhabilité par l'Amirauté, eut l'occasion de terminer la tâche qui lui fut confiée avec la Bounty : il remit le cap sur Tahiti pour ramener des plants d'arbres à pain dans les colonies. Cette fois-ci le succès fut au rendez-vous, bien que l'arbre à pain ne pu pas être acclimaté en Jamaïque et que les esclaves n'en voulaient pas aux Antilles. Il eut par la suite le commandement de plusieurs navires de guerres. Il fut nommé gouverneur des Nouvelles-Galles, mais fut déposé et emprisonné durant 2 ans par le commandant de la garnison. Libéré, il reçu le grade de contre-amiral en 1811, puis vice-amiral en 1814.
Il mourut à Londres en décembre 1817.

Les mutins

Une fois débarrassés de l'intransigeant Bligh, les mutins jettent à la mer les plants d'arbre à pain qu'ils avaient eu tant de mal à récolter, et se mettent à la recherche d'une île éloignée des routes maritimes : Fletcher n'ignore pas que l'Amirauté enverra un navire à la recherche de la Bounty.

Un mois après la mutinerie, le 28 mai ils atteignent l'île de Tubuai Malgré une violente altercation avec les indigènes, une dizaine d'indigènes seront tués Fletcher décide que Tubuai deviendra leur port d'attache : l'île n'est pas connue et aucun signe de passage d'européens n'est relevé.


Le retour à Tahiti

Afin de coloniser Tubuai Fletcher décide de retourner à Tahiti pour s'approvisionner et prendre du bétail. Ainsi le 6 juin ils débarquent à Tahiti. Là, il explique son retour et l'absence d'une partie de l'équipage par la rencontre en mer du capitaine Cook qui est mort depuis longtemps, mais ceci avait été caché par Bligh aux tahitiens afin de profiter de l'aura quasi divine que Cook possédait auprès des indigènes.
Le capitaine Cook aurait pris à son bord les plants d'arbre à pain ainsi qu'une partie de l'équipage. Il aurait ensuite chargé Fletcher de récupérer à Tahiti des animaux afin de fonder une colonie anglaise dans le Pacifique sud.

C'est grâce à ce mensonge que le 16 juin la Bounty quitte Tahiti avec à son bord 460 cochons, 50 chèvres, des poulets, un taureau qui mourra durant le voyage, des chats et des chiens, et met le cap sur Tubuai.

Tentative de colonisation de Tubuai

Les relations avec les indigènes de Tubuai sont très fluctuantes : amicales puis hostiles. Néanmoins Fletcher négocie un emplacement afin d'élever un fort, baptisé ironiquement " Fort George ", du nom du Roi d'Angleterre.
La construction de ce fortin est débutée le 18 juillet. Malgré les incidents avec les indigènes le fort prend forme : carré de 100 mètres de côté, des murs épais de 6 mètres à la base et de 4 mètres au sommet.

Hélas, les troubles avec les indigènes et la mésentente entre les mutins amenèrent Fletcher à proposer un référendum afin de statuer sur le maintien de leur colonie. Une majorité des hommes choisit de retourner à Tahiti, en laissant le fort quasi achevé.

Deuxième retour à Tahiti -

Le 20 septembre, arrivés sur l'île, les hommes de la Bounty se séparent. Chacun retrouve la famille d'accueil qui fut la sienne durant leur précédent séjour de 6 mois.

Dans la nuit du 21 septembre 1790, les 9 mutins accompagnés de 7 tahitiens et 12 tahitiennes appareillent en secret. Ils ne peuvent pas rester à Tahiti qui sera le premier lieu fouillé par l'Amirauté pour retrouver les traces de la Bounty. Ce petit groupe prend la mer pour trouver un refuge susceptible de les abriter des foudres de la Royal Navy.
Les Anglais abandonnés à Tahiti attendent la venue d'un navire de l'Amirauté. Durant les 8 mois de leur présence à Tahiti ils aideront Tinah, le chef local, à asseoir son autorité sur les tribus environnantes.

La Pandora

C'est en mai 1791 que la Pandora aborda l'île de Tahiti. Certains marins de la Bounty, notamment ceux n'ayant pas pris part à la mutinerie, se livrèrent afin de prouver leur bonne foi. Les autres furent tous repris. Tous, sans exception, furent placés dans une cage de 15 mètres carrés, surnommée " la boîte de Pandore ", sans contact avec l'équipage. Ils étaient au nombre de 14

La frégate appareille le 19 mai 1791, et fouille durant 3 mois les îles entre Tahiti et la barrière de corail, à la recherche des mutins.

C'est sur cette barrière de corail, dans le détroit de Torres, qu'une tempête jeta la Pandora le 28 août. Le lendemain, malgré les efforts de l'équipage, le bâtiment ne peut être sauvé. Le capitaine Edwards ordonna l'abandon du navire, mais il refusa de libérer les prisonniers. Au tout dernier moment, alors que la frégate sombrait, le maître d'armes, malgré les ordres de son commandant, remit les clefs aux prisonniers. La plupart purent se détacher, mais quatre d'entre eux n'eurent pas cette chance et périrent noyés, toujours enchaînés.

L'équipage de la Pandora, ainsi que les prisonniers restants, se répartirent dans les 4 embarcations de la frégate, et, suivant en cela les traces de Bligh, rallièrent Timor où ils arrivèrent exténués le 15 septembre.


Le procès des prisonniers

Plus de trois ans après les faits, le 12 septembre 1792, les marins de la Bounty faits prisonniers par le capitaine Edwards sont jugés par une cour martiale à Londres. Ce procès se déroule durant l'absence de Bligh partit pour son second voyage à la recherche de l'arbre à pain. Sur les 10 prisonniers, 4 furent acquittés, 3 graciés par le roi et 3 reconnus coupables de complicité et condamnés à la pendaison.

20 après le procès d'une partie de l'équipage de la Bounty à Londres, le dernier survivant des révoltés de la Bounty est découvert sur l'île de Pitcairn, il s'agit de John Adams (ou Alexander Smith suivant le nom qu'il se donne). Il était accompagné des femmes et des enfants des mutins de la Bounty. De nos jours l'île de Pitcairn est toujours habitée, peuplée de descendants des mutins et de colons attirés par la situation et l'histoire particulière de cette île.


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Cette partie de l'histoire de la Bounty n'est connu que grâce au journal personnel d'Adams.


L'installation

Sur une idée de Fletcher, les mutins se mirent à la recherche de l'île de Pitcairn, découverte en 1767, et idéalement éloignée des routes de navigation...et donc de l'amirauté anglaise !

Arrivés sur l'île, ils décidèrent de s'y installer. Après avoir vidé la Bounty, alors qu'ils discutaient pour savoir ce qu'ils allaient faire du navire, Matthew Quintal y mis le feu. La Bounty brûla jusqu'à la ligne de flottaison et se brisa sur les rochers, de nos jours un musée sur l'île de Pitcairn présente les vestiges de la Bounty.
Le 23 janvier 1790, les mutins fondirent la première colonie de Pitcairn. Et, bien que les tahitiens aient été réduits en esclavage, les trois premières années de la petite communauté furent paisibles


Mort de la femme de Williams

La mort accidentelle de la femme tahitienne de l'un des mutins marqua le déclenchement d'une période trouble et sanglante sur l'île.
Choqué, Williams exigea que l'une des tahitiennes remplace sa femme, sans quoi il quitterait l'île à bord d'un canot. Le talent de Williams comme forgeron et probablement la peur d'être retrouvés, amenèrent les mutins à prendre la femme de l'un des tahitiens pour la donner à Williams… Les tahitiens ne pouvaient en supporter davantage. Ils formèrent un complot pour se venger de leurs despotes.

La vengeance des tahitiens

Williams fut abattu le premier. Les tahitiens s'en prirent après à Fletcher qu'ils abattirent également. Puis ce fut le tour de Brown, Martin et Mills. Quintal, McCoy et Adams prirent la fuite et se réfugièrent dans les montagnes. Blessé, Adams se rendit , les tahitiens lui ayant promis la vie sauve. Lui et Young furent enfermés dans une case.
A leur tour, les tahitiens se disputèrent les femmes, et au bout d'une semaine les meurtres reprirent. Ils s'entretuèrent, et même les femmes, veuves des marins de la Bounty, assassinèrent les meurtriers de leurs maris.


Les ravages de l'alcool

Du petit groupe initial, il ne restait plus que Adams, McCoy, Quintal, Young, 10 femmes et les enfants. La vie fut paisible durant 5 années. Mais le 20 avril 1798 . le mois d'avril est maudit dans cette histoire…, McCoy parvint à distiller de l'eau de vie grâce à un alambic de sa fabrication.

L'alcool fut la cause de la deuxième vague de malheurs de la colonie. McCoy devint alcoolique, et au cours d'une de ses crises de folie se jeta du haut d'une falaise.

Quintal perdit sa femme peu après. Ce décès le rendit fou et il tenta de tuer Adams et Young. Les 2 hommes se décidèrent à exécuter Quintal afin de permettre à la communauté de retrouver un peu de paix...


La paix retrouvée

Les survivants de ces atrocités instaurèrent une communauté pieuse, priant matin et soir et éduquant religieusement les enfants grâce à la bible de la Bounty. Young décéda peu de temps après d'une crise d'asthme et c'est Adams qui prit la tête de la colonie forte de 14 enfants, la plupart âgés de 7 à 9 ans.

C'est cette petite communauté qui fut découverte en 1808 par le capitaine Folger, commandant le vaisseau américain " Topaz ".
"Terre ! Terre !...", du haut du mât la vigie signale à tous les hommes du bord l'imminence d'une escale.
Eau, fruits frais, viande, repos et ... tahitiennes ! L'escale est attendue, parfois salvatrice lorsque le navire est resté longtemps en mer et que les provisions, l'eau surtout, viennent à manquer.
L'histoire de la Bounty est marquée par deux îles devenues mythiques : Tahiti et Pitcairn. Et sur la première de ces îles se trouve l'un des personnage clé de cette histoire : l'arbre à pain. Ce chapitre se propose de vous présenter ces 3 éléments, ainsi que les 44 membres d'équipage de la Bounty :

L'équipage de la Bounty est composé de 44 hommes, dont un presque aveugle. Sur cette page, les biographies des deux personnages principaux, William Bligh et Christian Fletcher, sont décrites plus précisément. Les autres acteurs de cette extraordinaire histoire sont également mentionnés ici, mais de façon plus succincte. Ils ont été répartis en trois groupes suivant le destin qui a été le leur après la mutinerie : mutins actifs, marins forcés à rester sur la Bounty et marins embarqués sur la chaloupe.


William Bligh

Né en 1754, ou en 1753 selon les sources dans une modeste famille des Cornouailles. Il débuta dans la marine marchande au bas de l'échelle à l'âge de 7 ans. A 16 ans il intégra la Royal Navy avec le grade de maître principal. Il était maître d'équipage lors du dernier voyage de Cook à Tahiti sur la Resolution (1772-1774). Il y reçut son brevet de lieutenant. Après avoir mené des relevés hydrographiques et participé à plusieurs batailles, à 33 ans, au grade de capitaine il reçoit le commandement de la Bounty grâce à l'intervention de Sir Joseph Banks.

Il est considéré par ses pairs comme étant un excellent navigateur. Mais son tempérament irascible, ses manières impérieuses amènent l'équipage de la Bounty à se révolter. Il est abandonné sur une chaloupe avec une partie de ses fidèles. Ce sont ses indéniables qualités de marin qui lui permirent de réaliser l'exploit de parcourir 4 000 milles nautiques sur une chaloupe de 7 mètres avec 18 hommes.
Bligh, réhabilité par l'Amirauté, eut l'occasion de terminer la tâche qui lui avait été confiée avec la Bounty. En 1791, il reçut le commandement de la frégate La Providence afin de retourner à Tahiti pour ramener enfin ! des plants d'arbres à pain dans les colonies. Cette fois-ci le succès fut au rendez-vous, bien que l'arbre à pain n'ait pas pu être acclimaté en Jamaïque et que les esclaves n'en voulaient pas aux Antilles, lui préférant la banane.

Il eut par la suite le commandement de plusieurs navires de guerres, combattît avec Nelson - dont il reçoit les félicitations - et il fut élu membre de la Royal Society. En 1805 il fut nommé gouverneur des Nouvelles-Galles du sud, Australie, mais fut déposé en 1808 à cause de son caractère et des offenses à ses subordonnés encore ! et emprisonné durant 2 ans par le commandant de la garnison. Libéré, il reçu le grade de contre-amiral en 1811, puis vice-amiral en 1814.
Il est mort à Londres le 7 décembre 1817, à l'âge de 63 ans.

Dans de nombreux films et romans Bligh est montré froid, cruel et tyrannique. Mais il ne devait probablement pas l'être plus que les autres capitaines de l'époque. Par contre sa traversée en chaloupe fait de lui un marin hors pair !


Christian Fletcher

Christian Fletcher est probablement né en 1764 en Angleterre. Il avait déjà servi durant de nombreuses années dans la Royal Navy avant de devenir Lieutenant sur la Bounty en 1787.
Le matin du 28 avril 1789, à la tête de 25 marins et officiers, il prend le contrôle de la Bounty. Pour échapper à la pendaison, Fletcher et les mutins les plus impliqués dans la mutinerie décident de s'établir sur l'île de Pitcairn, loin de toutes routes maritimes.
Sur Pitcairn, Fletcher se mariera à une tahitienne appelée Mauatua.

Il existe plusieurs versions de la mort de Fletcher. D'après Adams, le dernier survivant des mutins sur Pitcairn, Fletcher aurait été tué par les tahitiens installés avec eux sur Pitcairn, au cours d'une révolte sanglante. Une autre version présente Fletcher s'échappant de l'île de Pitcairn et rejoignant secrètement l'Angleterre, où, après avoir visité de la famille, il aurait mystérieusement disparu.
Une troisième version le trouve assassiné lors d'un combat pour une femme.
Quelques soient les versions relatives à sa mort, son décès peut être daté du début des années 1790.


Les mutins de Pitcairn

Les mutins établis sur l'île de Pitcairn sont au nombre de 8, sans compter Fletcher :

Matthew Quintal - 21 ans, matelot - incendiaire de la Bounty, devenu fou, tué par Adams et Young William
McCoy - 25 ans, matelot - introduit l'alcool sur Pitcairn, devenu alcoolique il se jette d'une falaise
Isaac Martin - 30 ans, second charpentier - fouetté pour avoir tué un tahitien, tué sur Pitcairn par les tahitiens
John Mills - 38 ans, second canonnier - tué sur Pitcairn par les tahitiens
Alexander Smith - 20 ans, matelot -
John Adams ultime survivant, patriarche de la communauté de Pitcairn
John Williams - 26 ans, matelot - forgeron de Pitcairn, tué sur Pitcairn par les tahitiens
Edward Young - 21 ans, aspirant - meilleur ami de Fletcher, mort d'asthme sur Pitcairn
William Brown - 27 ans, aide botaniste - tué sur Pitcairn par les tahitiens

Les marins restés à Tahiti

Les marins restés à Tahiti sont au nombre de 16, dont 9 mutins et 7 marins loyaux à Bligh. La présentation est répartie en trois groupes : les marins morts à Tahiti, les marins morts lors du naufrage de la Pandora et les hommes jugés à Londres :

James Churchill - 28 ans, maître d'armes - mutin, déserteur à Tahiti, repris et fouetté, tué par Thompson
Matthew Thompson - 37 ans, matelot - mutin, violent, tué par les tahitiens
Henry Hillbrant - 24 ans, tonnelier - mutin, mort lors du naufrage de la Pandora
Richard Skinner - 22 ans, serviteur du second - mutin, mort lors du naufrage de la Pandora
George Stewart - 21 ans, aspirant - loyal, mort lors du naufrage de la Pandora
John Sumner - 22 ans, matelot - mutin, mort lors du naufrage de la Pandora
Michael Byrn - 28 ans, matelot (aveugle) - loyal, acquitté par la cour martiale
Joseph Coleman - 36 ans, armurier - loyal, acquitté par la cour martiale
Thomas McIntosh - 28 ans, ouvrier charpentier - loyal, acquitté par la cour martiale
Charles Norman - 26 ans, second charpentier - loyal, acquitté par la cour martiale
Peter Heywood - 15 ans, aspirant - loyal, gracié par le roi
James Morrison - 27 ans, second maître d'équipage - loyal, gracié par le roi
William Musprat - 27 ans, steward du commandant-mutin, déserteur à Tahiti, repris et fouetté, gracié par le roi
Thomas Burkett - 25 ans, second maître canonnier - mutin, condamné à la pendaison
Thomas Ellison - 17 ans, matelot - mutin, condamné à la pendaison
John Millward - 21 ans, matelot - mutin, déserteur à Tahiti, repris et fouetté, condamné à la pendaison


Les naufragés de la chaloupe

Les hommes embarqués sur la chaloupe sont au nombre de 18, sans compter Bligh. Sept de ces marins ne reverrons jamais l'Angleterre.

William Elphinstone - 36 ans, troisième officier - mort à Timor des suites des privations
John Norton - 34 ans, second maître timonier - tué sur Tofoa par les indigènes
Peter Linkletter - 30 ans, second maître timonier - mort à Timor des suites des privations
Thomas Hall - 38 ans, cuisinier du bord - mort à Timor des suites des privations
Robert Lamb - 21 ans, boucher - mort durant le retour vers l'Angleterre des suites des privations
Thomas Ledward - ? ans, chirurgien assistant - mort durant le retour vers l'Angleterre lors d'un naufrage
David Nelson - ? ans, Botaniste - mort à Timor des suites des privations
John Fryer - 33 ans, second - peu apprécié de Bligh, en conflit avec lui sur la chaloupe
William Peckover - 40 ans, canonnier chef - servira sur d'autres vaisseaux après son retour
William Cole - ? ans, maître d'équipage - à tenté de raisonner Fletcher
Thomas Hayward - 20 ans, aspirant - promu lieutenant sur la Pandora pour rechercher les mutins
John Hallet - 15 ans, aspirant - promu lieutenant sur la Pandora pour rechercher les mutins
Robert Tinkler - 15 ans, aspirant - servira sur d'autres vaisseaux après son retour
William Purcill - ? ans, charpentier - servira sur d'autres vaisseaux après son retour
Georges Simpson - 27 ans, aide second maître - avait déjà servi avec Bligh
Lawrence Labogue - 39 ans, voilier - marin sans histoires
John Smith - 36 ans, cuisinier du commandant - continuera à servir Bligh après son retour
John Samuel - 26 ans, écrivain - durant la mutinerie récupère les papiers qui sauveront Bligh lors du procès

Morts avant la mutinerie

Deux hommes embarqués sur la Bounty étaient morts avant la mutinerie :
Jacques Valentin - 28 ans, matelot - mort de fièvre durant le voyage aller pour Tahiti
John Huggan - ? ans, chirurgien - alcoolique, mort à Tahiti durant la récolte des arbres à pain
Sir Joseph Banks (1743-1820)

Lors du 1er voyage du capitaine Cook, il dirigea l'équipe de naturalistes attachés à l'Endeavour. A la suite des expéditions et des travaux scientifiques qu'il réalisa, il fut anobli. Il occupa la présidence de la Royal Society, qui est l'équivalent de l'académie des sciences et conserva tout au long de son existence un intérêt prononcé pour les voyages d'exploration. William Bligh était l'ami et le protégé de ce grand savant.


***********************************
Arbre à Pain

L'arbre à pain est un personnage clef de l'histoire de la Bounty. Son nom tahitien est 'Uru, bien plus exotique que son nom scientifique : Artocarpus altilis. Il est également connu sous le nom de Jacquier.

Origine : Le fruit de cet arbre d'origine indo-malaise constituait la base de l'alimentation tahitienne avant l'arrivée des européens. Son fruit était consommé frais ou fermenté.

Utilisation : L'arbre lui même était exploité : sa sève pour piéger les oiseaux ou calfater les pirogues (mélangées à la bourre de coco), l'écorce donnait le tapa (utilisé pour confectionner des étoffes pour les vêtements), son tronc servait pour les pirogues, et ses feuilles pour emballer le poisson. On le trouvait aussi comme constituant de certains médicaments…

Recette : L'uru est cuit sur un feu de bois. Lorsque la peau est noire on ouvre le fruit avec un fendoir, on enlève la partie centrale non comestible. La pulpe farineuse est battue tout en étant maintenue humide pour obtenir une pâte qui, après avoir subi une fermentation de quelques jours, est cuite dans le four tahitien typique (ahima'a), comme du pain. Le fruit est également utilisé comme une patate, en salade.

L'arbre à pain a été introduit dans les Antilles par William Bligh lui même lors de son deuxième voyage.
Le fruit atteint sa maturité vers le mois de juillet.


Il existe prés de 40 variétés d'arbre à pain.

Pour la prononciation en Polynésien
Le e se prononce é
le i se prononce séparemment ex : maire = maÏré
Ma'ohi : variété la plus répandue à chair blanche,
Maire : petit fruit à la pulpe jaune pâle,
Huero : fruit à la peau verte,
Rare autia : une des meilleures variétés, autrefois réservée aux chefs,
Paea : gros fruit à la pulpe jaune,
Puero : peau jaune, chair très appréciée.

William Bligh et l'Uru : un total de 1015 plants d'arbre à pain seront conditionnés et embarqués à bord de la Bounty, 68 seront embarqués dans des petits paniers protecteurs utilisés par les botanistes du XVIIIe.

En 1792, William Bligh revient à Tahiti sur une autre frégate, baptisée " La Providence ". Il vient terminer la mission de la Bounty : collecter des plants d'arbre à pain en vue de leur acclimatation dans les colonies anglaises. La première partie de la mission fut réussie : les plants furent récupérés et amenés en Jamaïque et aux Antilles. Cependant le climat de la Jamaïque ne permit pas d'acclimater les arbres à pain. Quant aux arbres plantés aux Antilles, ils purent s'acclimater, mais les esclaves auxquels ils étaient destinés refusèrent toujours d'en manger : ils n'en appréciaient pas le goût.
L'île de Pitcairn qui devait constituer pour les mutins un refuge est devenue leur tombeau...
Aujourd'hui de nombreux pitcairniens sont des descendants en ligne directe des révoltés de la Bounty...

Géographie
Pitcairn est la principale île d'un groupe de quatre îles d'origine volcanique : Pitcairn 4.6 km2, Henderson 31.1 km2, Ducie 3.8 Km2 plus une lagune de 4.4 km2, et Oeno 5.1 km2.
Ces trois dernières îles sont inhabitées. Pitcairn est située à 2 200 km de Tahiti, en plein océan Pacifique sud, à mi-distance entre l'Amérique du sud et l'Australie.
Elle est entourée de falaises abruptes de 200 à 300 mètres de hauteur.


Histoire de Pitcairn, par date.

Il y a longtemps (époque indéterminée) l'île était peuplée de polynésiens (vestiges d'art),
1767 = découverte (déserte) par le navigateur britannique Carteret, mal positionnée sur les cartes,
1790 = (23 jan.) débarquement des mutins de la Bounty accompagnés de tahitiens,
1808 = découverte par le baleinier américain Topaz de la petite communauté constituée par les descendants des mutinés,
1829 = mort de John Adams, dernier survivant des révoltés de la Bounty, 1831 = en raison de la surpopulation de l'île, transfert d'une partie des habitants vers Tahiti,
1832 = retour des émigrés sur Pitcairn,
1838 = l'île devient colonie Britannique,
1839 = l'île est rattachée officiellement à la couronne Britannique,
1856 = 2ème vague d'émigration : 194 habitants sont transférés sur l'île de Norfolk,
1858 = retour de 16 émigrants,
1863 = retour de 30 émigrants,
1897 = l'île devient établissement Britannique,
1902 = annexion des îles Henderson, Ducie et Oeno,
1952 = l'île passe sous gouvernement des îles Fidji,
1970 = l'île est placée sous l'autorité d'un gouverneur désigné par le Haut Commandement de Nouvelle-Zélande.

Aujourd'hui l'île de Pitcairn est colonie britannique. Un conseil de 10 membres préside aux destinées de la population. Les pitcairniens ont conservés une partie des lois instituées par John Adams, la répartition des terres est celle établie par C. Fletcher en 1790, les habitants ne paient pas d'impôts.
La population de Pitcairn, estimation 1991 = 61 âmes constitue le plus petit groupement humain du monde ayant son propre statut constitutionnel.
L'économie de l'île est tournée vers la pêche, les timbres-poste, les fruits et légumes, l'artisanat.
L'île importe de la farine, du sucre, des conserves et des tissus. La capitale est Adamstown, la langue est un anglais mélangé de tahitien.


Norfolk

L'île de Norfolk sur laquelle de nombreux Pitcairniens ont émigrés en 1856 est située à 1 900 km au nord est de Sydney, Australie. D'une superficie de 34 km2, elle abrite 2 000 habitants dont beaucoup sont issus des immigrants de Pitcairn. Rattachée à l'Australie en 1914, elle acquiert son autonomie partielle en 1978.

Dans la langue de Shakespeare, "Bounty" signifie générosité... Et l'équipage de ce navire pourrait sans aucun doute témoigner de l'extrême générosité de son commandant concernant les distributions de coups du "chat à neuf queues", autrement dit, le fouet... Mais, si l'histoire de la mutinerie de son équipage est célèbre, peu de personnes connaissent les détails de sa naissance, et notamment que la Bounty n'était pas la Bounty aux premiers jours de son existence...

On peut encore voir des gravures présentant le navire de la Bounty, tel qu'il fut conçu au XVIIIe siècle, mais aussi avec ses deux répliques, construites pour les besoins du cinéma et qui sont toujours à flot de nos jours.


La Bounty : reconstruction, aménagements

La Bethia est une frégate de charge de 250 tonneaux construite en 1783, utilisée comme charbonnier, et rachetée en mai 1787 par la Royal Navy pour la somme de 2600 £. Elle est renommée " HMS Bounty " le 8 juin 1787 les superstitieux ne manqueront pas de noter que le fait de changer le nom d'un navire porte malheur…. Le 16 août William Bligh est nommé commandant de la Bounty.

La Bounty est sortie des chantiers de Deptford le 3 septembre 1787. Cette frégate a vu ses 3 mâts raccourcis et son lest allégé sur les ordres de Bligh afin de pouvoir affronter le cap Horn. Les mensurations de la Bounty sont les suivantes : longueur = 26 m, maître bau = 7,60 m, tirant d'eau = 3,50 m, déplacement = 215 tonnes.
La Bounty est donc une petite frégate : en comparaison le navire du capitaine Cook L'Endeavour déplaçait 370 tonnes...

La Bounty est aménagée spécialement pour mener à bien sa mission : les cabines arrières sont remplacées par un faux pont destiné à héberger les plants d'arbre à pain. Le plancher est doublé de plomb afin de permettre l'arrosage des plants sans inonder le bâtiment et équipé de tuyaux permettant de récupérer, pour la recycler, l'eau d'arrosage des arbres à pain


La Bounty : aspect extérieur, couleurs

Un consensus large se dessine pour les couleurs du navire et de plus il est sûr que la coque de la Bounty était doublée de plaque de cuivre.

La Bounty : le voyage

La Bounty embarque pour ce voyage 44 marins. Elle appareille le 23 décembre 1787. Elle luttera contre les éléments déchaînés durant un mois face au cap Horn, du 23 mars 1788 au 21 avril 1788. Elle abandonnera pour finalement passer le cap de Bonne Espérance. Elle relâchera un mois, du 24 mai au 28 juin afin de procéder à quelques réparations et pour ravitailler. Le 26 octobre 1788 marque l'arrivée à Tahiti, qu'elle quitte le 4 avril 1789. Le 29 avril 1789, une mutinerie menée par Christian Fletcher la prive de son commandant abandonné avec 18 de ses fidèles dans la chaloupe. Elle sombrera, vidée et à demi brûlée par les mutins, sur les rochers de l'île de Pitcairn le 23 janvier 1790.

Aujourd'hui un musée sur l'île de Pitcairn abrite quelques restes du navire dont l'ancre est exposée devant le bureau de poste...


Pour les amateurs de vieiux films

http://youtu.be/OSv7dY0yxRI Dans le sillage du Bounty noir et blanc
http://youtu.be/MEmZ_A0UTrA les révoltés de la Bounty 1962 avec Marlon Brando
http://youtu.be/G8JP59nU4-k le Bounty Mel Gibbons 1984






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Posté le : 28/04/2013 12:31
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La tradition du muguet
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Le muguet du premier Mai



Cette tradition fête cette année ces 451 printemps, nous la devons à Charles IX.


Muguet en Mai : tous les 1er Mai, la fête du travail est toujours accompagnée d'une belle fleur qui symbolise le printemps : le muguet. Le muguet est une magnifique fleur qui ravit tous ceux et toutes celles qui la reçoivent. Le muguet au mois de mai, un dossier et une enquête sur les origines de cette coutume et sur le business du muguet ...

le Muguet en Mai : Historique de la coutume !

le muguet une fleur de mai

En 1561, le roi Charles IX a décidé d'offrir des muguets aux dames de la cour en guise de porte-bonheur. Grâce à cet acte royal, la tradition est née car les habitants du palais ainsi que les paysans ont également choisi d'en offrir à leur entourage. Le muguet, appelé également lys des vallées, est planté en Europe depuis le Moyen Age. En effet, la plante à clochettes est d'origine japonaise. Les celtes le considéraient comme « porte-bonheur » .

Au delà des croyances Européennes, le muguet a toujours symbolisé le printemps et le beau temps. La jolie fleur à clochettes et qui sent bon protège les personnes que l'on aime, et à qui on l'a offerte, jusqu'au prochain 1er Mai. La plante est également associée aux rencontres amoureuses. Il est à savoir que les fleurs du muguet, qui sont blanches au printemps, sont rouges en été. Ceci est le signe de la fraîcheur et d'innocence, le printemps est synonyme de renaissance et des amours naissants.

Ainsi, en Europe, à l'époque de la sa floraison, étaient organisés les bals du muguet. Les jeunes filles à marier s'habillaient en blanc pour aller à la rencontre des jeunes hommes célibataires. Ces derniers ornaient un brin de muguet sur leur boutonnière. Les jeunes avaient, ce que l'on appellera aujourd'hui « la permission de minuit » et s'amusaient avec les débuts des beaux temps. Avant de l'offrir, sachez qu'il est préférable de cueillir des muguets au niveau de leurs tiges puisque les arracher avec leurs racines serait empêcher la plante de faire des fleurs l'année suivante.

le Muguet : une Fleur magnifique, mais Fragile !

une fleur de muguet
Et comment se présente le travail du muguet alors ? En fait, cette fleur à petites clochettes blanches est vraiment délicate et difficile à travailler. Pendant les deux premières années, aucune récolte n'est possible. Le muguet ne peut fleurir que dans sa troisième ou quatrième année, voire même la cinquième. Fréquemment dans les régions où la plantation du muguet est importante, la culture se fait sous châssis. Cette race s'appelle « Grandiflora ».

D'autres peuvent être cultivés sous serre, ce qui est moins fréquent, ils s'appellent « Muguets fortins ». Tout est calculé pour que le muguet ne fleurisse ni trop en avance, ni trop en retard. La fleur à clochettes est programmé pour être sur le marché le 1er Mai, ni avant, ni après. Si les maraîchers du muguet s'aperçoivent que la fleur fleurit trop vite, ils couvrent et aèrent les plantes. Ainsi, ces dernières vont ralentir dans leur croissance. Tout est bon pour les cacher du soleil, que ce soient des paillassons ou des planches. Il y a même des fois où mettre de la glace sur le châssis est nécessaire.

Si la plante persiste encore à continuer sa croissance, les glaces sont mis sous les châssis, vraiment à côté de la fleur. Pour réaliser le travail, plusieurs ouvriers maraîchers sont indispensables. Puisque la plante est fragile, une présence humaine s'avère incontournable. Le muguet a besoin de beaucoup d'attention, mais le « porte-bonheur » du 1er Mai, ainsi que la beauté de la plante, en vaut la peine !

Les maraîchers, les ouvriers du muguet ...

bouquet de muguet
Les maraîchers du muguet commencent leur saison courant octobre. Pendant trois mois à peu près, le gros du travail consiste à trier les racines du muguet. Il faut en effet différencier les plants, qui sont destinés à être gardés pour l'année prochaine, des griffes, qui peuvent fleurir pour le 1er Mai de la saison en cours. Les maraîchers doivent être polyvalents, et il n'y a pas de différenciation entre l'homme et de la femme. Les ouvriers de la terre, un jour, peuvent faire du tri des racines, et se retrouver le lendemain au lavage. Résister au froid et à l'eau reste le principal atout pour finir son contrat dans la bonne santé. Ils peuvent également être dehors, dans les champs, soit à planter, soit à arracher les racines.

Courant janvier et février, le froid peut très vite affaiblir, raison pour laquelle il leur faut une vraie résistance au froid. Vers la fin du mois de février et au mois de Mars, les maraîchers s'activent à mettre les bâches pour couvrir les muguets, pour qu'ils soient à l'abri du vent. Les plantes vont grandir et fleurir tranquillement.

Entre temps, les petits pots, dans lesquels d'autres racines vont être mises, font l'objet d'un travail à la chaîne très intense. Le nombre de petits pots dépend des commandes que les patrons ont reçues. Jusqu'au 15 Avril à peu près, le rythme est un peu plus calme car la fleur est en train de grandir et il faut juste vérifier si n'a besoin de rien et si elle pousse correctement. Le plus gros du travail se situe entre le 15 et le 31 Avril, le moment de la cueillette.

Toutes les fleurs doivent être cueillies avant la fin Avril pour être disponibles le 1er Mai. Vaillants et courageux, les maraîchers n'abandonnent pas et sont bien conscients de l'enjeu. Et enfin, le 1er Mai, nous avons tous nos bouquets de muguets dans nos magasins. Ne sont pas t-elles admirables les fées des clochettes ?


Liens:


http://youtu.be/93Jm6OQYZVU Francis Lemarque Le temps du muguet
http://youtu.be/heRlEiWUneM Yvan Rebroff le temps du muguet
http://youtu.be/BcqIIhzYpKI Tout ça parce qu'au bois de Chaville y'avait du muguet
http://gauterdo.com/ref/tt/tout.ca.parce.qu.au.bois.html Piere Destailles
http://youtu.be/_gUToHvv8rI j'ai ratissé large et j'ai trouvé ça
http://youtu.be/mU5J4y5Nt-k et ça

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Posté le : 28/04/2013 12:14
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Histoire du premier Mai
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Histoire du Premier Mai


Le 1er mai est le seul jour férié et chômé reconnu par notre code du travail, mais combien, parmi nous, se rappellent de l’origine de cette fête ? On sait que le premier mai est la fête du travail, mais d’où vient-elle ? Voici un petit historique de cette fête...

Parmi ceux qui continuent à défiler chaque 1er mai, combien savent qu’ils commémorent en fait, la grève sanglante du 3 mai 1886 aux usines McCormick, à Chicago, pour l’instauration de la journée de huit heures, et le meeting de protestation qui s’ensuivit le lendemain à Haymarket au cours duquel une bombe tua huit policiers.

Tout commence réellement en 1886, à Chicago. Les travailleurs passent alors 14 à 16 heures par jour, 6 jours par semaine, sur leur machine. Les conditions de vie sont déplorables, les ouvriers dorment ou ils peuvent, quelquefois dans les couloirs même des usines et la nourriture est insuffisante.
Depuis quelques temps déjà, l’American Fédération of Labor, syndicat ouvrier, réclame l’application d’une journée de travail de 8 heures, 6 jours par semaine. Le patronat refuse, bien évidemment d’octroyer cet avantage.
La presse à la solde du patronat écrit même, à propos des revendications des salariés et de leurs meneurs les travailleurs doivent être guéris de leur orgueil et être réduits au rôle de machine humaines et la prison et les travaux forcés sont les seules solutions possible de la question sociale.
Il faut espérer que l’usage en deviendra général Chicago Times.

Le 1er mai, une grande manifestation est organisée, rassemblant 200 000 manifestants sur la revendication d’une journée de travail de 8 heures. La date n’est pas choisie au hasard, c’est le jour du renouvèlement des contrats de travail ! Une partie de ces manifestant obtiendra satisfaction, mais pas tous.

Devant la détermination des ouvriers et l’expansion du mouvement syndical, le patronat et le gouvernement décidèrent d’adopter des mesures de répression plus expéditives. La fameuse affaire de Haymarket à Chicago, événement dramatique et marquant pour le mouvement ouvrier international, a inauguré une ère nouvelle de répression et de résistance.

1er mai 1886 ; succès maximal de la mobilisation. En dépit des avertissements haineux et des prédictions alarmistes de la presse bourgeoise, aucune émeute n’éclata, aucune atteinte à la propriété n’eut lieu et la manifestation pacifique des travailleurs ne se transforma nullement en révolution. Par ce beau samedi ensoleillé, les fabriques, les usines, les entrepôts furent désertés. Dans leurs plus beaux vêtements, les ouvriers de Chicago, accompagnés par leur famille, défilèrent par milliers dans les rues, sous les yeux sidérés de la police, de l’armée et des gardes privés prêts à intervenir au moindre trouble. La manifestation de solidarité se déroula sans encombre et s’acheva sur les bords du lac Michigan, où les principaux orateurs, parmi lesquels Albert Parsons et August Spies, prirent la parole devant la foule. Dans la seule ville de Chicago, 80 000 ouvriers participèrent à la manifestation et, dans tout le pays, le 1er mai eut le même retentissement et fut suivi avec le même enthousiasme.

La colère enfle et, le lendemain, les manifestants sont 340 000 ! L’appel à la manifestation précise que les armes ne sont pas admises.
Toutefois, dans la foule, certains agitateurs, des détectives embauchés par les patrons, viennent semer le trouble. Un coup de feu part dans la foule, sans victime. C’est l’occasion, pour la police, bien armée, elle, d’ouvrir le feu sur les manifestants, faisant 6 morts et une cinquantaine de blessés.
Le trois mai, à l’appel des anarchistes, une nouvelle manifestation est organisée. Alors que celle-ci, toujours infiltrée d’agitateurs, touche à sa fin et qu’il ne reste plus que 200 manifestants, la police charge la tribune ou se trouvent les orateurs.
Une bombe explose, faisant 17 morts, dont 7 dans les rangs de la police. Les organisateurs de la manifestation sont alors arrêtés et, sans aucune preuve de leur participation à l’attentat, 5 seront condamnés à mort et 3 à la prison à perpétuité. Un des juré dira, à propos de la sentence rendue sans preuve : on les pendra quand même ! Ce sont des hommes trop décidés, trop intelligents, trop dangereux pour nos privilèges !. Les 5 seront pendus et les 3... graciés en 1893 !

Le lundi suivant, 3 mai, le mouvement de grève continua et beaucoup d’ouvriers se joignirent aux grévistes du 1er mai, paralysant ainsi l’économie de la ville de Chicago. La violence des forces de l’ordre, contenue durant la journée du samedi, allait éclater devant les grilles d’une usine de machines et outils agricoles, la McCormick Harvester Works, aujourd’hui International Harvester Corporation. Ripostant à la journée de grève du 1er mai par un lock- out massif, le patronat de cette usine avait remplacé ses employés par 300 briseurs de grève. A la sortie, ceux- ci furent pris à parti par les grévistes. Brusquement, la police chargea l’arme au poing. Les grévistes tentèrent alors de se disperser, mais les policiers, sans doute déçus et exaspérés par le caractère pacifique des manifestants du 1er mai, tirèrent sur la foule, abattant six hommes alors qu’ils s’enfuyaient. Les organisateurs de la journée du 1er mai virent dans ce massacre un fait honteux et inacceptable qu’il fallait dénoncer publiquement. Une manifestation fut décidée pour la soirée du lendemain sur la place de Haymarket, non loin d’un des commissariats de police de Chicago. Cette soirée de protestation contre les brutalités policières se déroula sans heurt, les orateurs se succédant devant une foule calme. Vers la fin de la manifestation, alors que les principaux orateurs avaient déjà quitté la place, 180 policiers, la matraque à la main, firent irruption parmi les manifestants, les enjoignant de se retirer immédiatement, ce à quoi Sam Fielden, un des organisateurs, eut le temps de répliquer que la foule était paisible. Une bombe explosa alors au milieu des policiers et ce fut la panique. Les policiers, dont un fut tué et sept blessés, firent feu et la foule se rua dans toutes les directions pour échapper à la fusillade.

Du côté des manifestants, le bilan fut également lourd, un mort et de très nombreux blessés. On ne retrouva jamais le lanceur de bombe, peut- être un provocateur. Cependant, les autorités ne prêtèrent aucun crédit à cette version des faits. La situation, à leurs yeux, ne comportait aucune énigme, les responsables étaient connus : les anarchistes. Non contents d’inspirer les mouvements de grève des jours précédents et de semer le trouble en incitant les ouvriers à manifester sur la place de Haymarket, ils s’attaquaient directement aux forces de l’ordre. Les autorités de vaient donc réagir vite et frapper à la tête du mouvement pour endiguer une révolte qui mettait tout le système en péril.

Les représentants du mouvement ouvrier de Chicago, Albert Parsons, August Spies, Michael Schwab, George Engel, Adolph Fischer, Samuel Fielden et Louis Lingg furent arrêtés, jugés et condamnés à être pendus, sans aucune preuve de leur culpabilité. Parsons, Spies, Fischer, Engel furent exécutés, Fielden et Schwab réclamèrent la clémence et virent leur condamnation commuée en peine d’emprisonnement à vie. Quant à Lingg, dont la mort reste un mystère qui n’a toujours pas été éclairci, il se serait suicidé dans sa cellule. Le procès des martyrs de Chicago a inauguré le règne de la terreur pour le mouvement ouvrier dans tout les Etats-Unis. Le 1er mai 1886 ainsi que les événements dramatiques qui ont secoué le mouvement ou vrier américain sont à l’origine de la célébration de la Fête du Travail, jour chômé et réservé aux manifestations des travailleurs. Comme, plus tard, le cas de Sacco et Vanzetti et l’affaire Rosenberg, le procès des martyrs de Chicago reste un exemple de la justice à la solde des possédants dans l’Amérique capitaliste. Les dernières paroles d’August Spies, à ce propos, sont prophétiques :

« Il viendra un temps où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui »

L'impulsion donnée par lee travailleurs américains va se répandre et gagner l'Europe.
Les débuts du premier mai en France

Paris connut le premier mai 1890 son premier premier mai. Une tradition allait naître, mais, pendant longtemps encore, sa célébration va se faire contre les forces de répression et 1er mai va signifier affrontements, brutalités et sanctions de tous ordres. En 1901, le syndicaliste Pouget propose dans son journal Le Père Peinard : Fixons nous une date et proclamons qu’à partir du jour que nous aurons choisi pour rien au monde nous ne consentirons à faire plus de huit heures !.

Il faudra attendre le 8ème congrès de la CGT, qui se tient à Bourges en septembre 1904, pour que l’idée soit reprise et la date fixée : ce sera le 1er mai 1906 ! Pour préparer cette journée, la CGT entame la première grande campagne de propagande de son histoire : affiches, tracts, papillons, brochures, création de comités d’action pour les 8 heures, articles dans le journal confédéral d’alors, La Voix du Peuple. On y développe toute une argumentation autour de l’idée des 8 heures : moyen pour combattre le chômage, éliminer fatigue et surmenage, supprimer les maladies professionnelles, développer les bibliothèques, élever le niveau culturel des travailleurs, etc.

C’est dans ce climat qu’arrive le 1er mai 1906, qui va être marqué par de violents affrontements avec les forces de police. Dès le matin, Paris est mis en état de siège : soldats et policiers en armes à chaque carrefour, forte concentration de policiers à cheval aux abords de la Bourse du travail, place de la République. La caserne proche a même été aménagée en prison temporaire...

Les divers syndicats ont convoqué leurs adhérents en plusieurs points de la capitale. Un meeting est prévu à la Bourse, mais comme tout le monde ne peut y pénétrer, c’est une manifestation de rue que la police s’efforce de disperser : il y a des charges brutales, des arrestations par centaines. A l’heure du bilan, le soir, on comptera même deux morts. Et il faudra attendre 23 heures pour que les rues de Paris retrouvent leur aspect habituel. Mais les violences continueront pendant plusieurs jours en- core. Les patrons licencieront plus de deux mille travailleurs coupables d’avoir quitté leur travail le 1er mai !

Trois ans plus tard, en 1889, à l’occasion du centenaire de la révolution française, a lieu, à Paris, la IIème internationale socialiste. La revendication principale, lors de cette réunion, est, comme en 86 à Chicago, les 8 heures de travail par jour pour tous. Le 20 juin 1889, il sera décidé d’organiser, tous les ans à la même date une grande manifestation ouvrière reprenant cette revendication. La date du 1er mai, symboliquement, sera retenue comme étant la date de ce grand rassemblement, dans tous les pays, dans toutes les villes ou les ouvriers sont organisés en syndicat. Ainsi, le 1er mai 1890 verra la première manifestation ouvrière portant ces revendications. Les manifestants porteront à la boutonnière un triangle rouge, symbole de la revendication concernant les trois huit : 8 heures de travail, 8 heures de sommeil, 8 heures de loisirs.

L’année suivante, le 1er mai 1891, en France, à Fourmies dans le nord, la manifestation s’organise.
L’armée, chargée d’encadrer cette manifestation a reçu de nouveaux fusils.
Elle les testera alors sans aucune raison, à bout portant, sur les manifestants, faisant 10 morts, dont 8 de moins de 21 ans âge de la majorité, alors et une ouvrière, Marie Blondeau qui, lors de son enterrement, sera drapée de blanc et aura les bras couverts de fleurs.
Elle deviendra le symbole de cette manifestation et de la répression aveugle et injustifiée et on portera, après elle, une fleur d’églantine à la boutonnière lors des 1er mai en souvenir de son martyr, fleur cintrée d’un ruban rouge rappelant la revendication des trois/huit.
En 1907, cette fleur d’églantine sera remplacée par le brin de muguet, symbole du renouveau.


La revendication des huits heures sera l’une des plus fondamentales de la CGT. Cette revendication est toujours d’actualité : patronat et gouvernement veulent rallonger la durée du travail...
En 1919, soit 29 ans après la première manifestation du 1er mai, les salariés obtiendrons enfin satisfaction et la semaine de 48 heures, c'est à dire six fois huit heures hebdomadaires sera votée par le gouvernement.
La tradition du défilé du 1er mai étant maintenant bien ancrée, cette date sera maintenue comme un jour revendicatif, porteur des désirs des ouvriers.

1920, en Russie, le 1er mai devient, sous l’impulsion de Lénine, un jour chômé.

Le premier mai 1936 sera un jour important et particulièrement suivit.
Il précèdera de deux jours la victoire au deuxième tour des élections législatives du front populaire, portant Léon Blum au pouvoir.

Toutefois, le 1er mai n’est toujours pas officiellement reconnu. Il n’est toujours qu’un jour de grève. Paradoxe, il faudra attendre 1941, sous le gouvernement de Pétain, pour que le jour du 1er mai devienne officiellement le jour de la fête du travail et de la concorde sociale, donc un jour chômé mais non payé.
Le gouvernement de Philippe Pétain a alors à cœur de rallier les ouvriers à sa cause. De plus, et ils ne se priveront pas de le fêter aussi, le 1er mai est alors aussi le jour de la Saint Philippe... maintenant déplacé au 3 mai.

A la libération, c’est un communiste, alors ministre du travail, Ambroise Croizat, qui sur proposition d’un député socialiste Daniel Mayer, mettra en place, en 1947, un jour férié et payé, tel qu’il apparait dans notre code du travail.

En 1957, les manifestations seront interdites le 1er mai pour cause de guerre indochinoise et il faudra attendre 1968 pour retrouver ces grands rassemblements populaires.

Voilà, rapidement, ce qu’est le 1er mai ! Il convient d’ajouter que si, en Afrique, le 1er mai est une fête importante, plus encore que la fête nationale, il n’en est pas le cas partout.
Les USA, pourtant à l’origine de notre 1er mai, fêtent le travail le 1er lundi de septembre, ayant pour origine officielle une grève des cheminots à Kensington en 1894 pendant laquelle l’armée a fait trois morts. En fait, il s’agissait, pour les syndicats réformistes américains de ne pas s’aligner sur le mouvement mondial, trop entaché de marxisme...

En tous cas, joyeux premier MaI à tous.

**************************************


L'INTERNATIONALE se prononce de la même façon dans toutes les langues

Le Grand espoir : l'unité

L'Internationale est un chant révolutionnaire dont les paroles furent écrites en 1871 par Eugène Pottier et la musique composée par Pierre Degeyter en 1888.
Traduite dans de très nombreuses langues, L'Internationale a été, et est encore, le chant symbole des luttes sociales à travers le monde.
La version russe d'Arkady Yakovlevich Kots a même servi d'hymne national de l'URSS jusqu'en 1944.

Histoire

À l'origine, il s'agit d'un poème à la gloire de l'Internationale ouvrière, écrit par le chansonnier, poète et goguettier Eugène Pottier en juin 1871, en pleine répression de la Commune de Paris.
Suivant la tradition goguettière, L'Internationale de Pottier est à l'origine une chanson nouvelle à chanter sur un air connu. Ici, La Marseillaise, air qui a été utilisé pour quantité de chants revendicatifs et révolutionnaires. L'Internationale est dédiée à l'instituteur anarchiste Gustave Lefrançais.
L'histoire de ce poème et de son auteur est liée à celle des goguettes.
En 1883, Eugène Pottier présente une chanson au concours de la célèbre goguette de la Lice chansonnière et remporte la médaille d'argent.
Il retrouve à cette occasion le chansonnier Gustave Nadaud qu'il a croisé en 1848 et à qui il avait alors fait une forte impression.
Grâce à ces retrouvailles, une cinquantaine de chansons de Pottier sont publiées pour la première fois en 1884 et sauvées de l'oubli par Nadaud qui admire beaucoup son talent poétique tout en étant très loin de partager ses opinions politiques.
Cette initiative de Nadaud incite les amis politiques de Pottier à publier en 1887 ses Chants révolutionnaires avec une préface de Henri Rochefort. Au nombre de ceux-ci : L'Internationale.
Sans la Lice chansonnière et Nadaud, ce chant révolutionnaire célèbre et les autres œuvres de Pottier seraient aujourd'hui oubliées.
En 1888, un an après la première édition imprimée des paroles, la chorale lilloise du Parti Ouvrier Français demande à un de ses membres, Pierre Degeyter, de composer une musique originale pour L'Internationale. Le 23 juillet 1888, pour la première fois, la chorale de la Lyre des Travailleurs, réunie dans l'estaminet À la Vignette à Lille, interprète le chant de l'Internationale sur l'air nouveau de Degeyter. Sa partition est publiée en 18892.
Les quatre premières mesures , thème et harmonies sont sans doute extraites, vu leurs absolues similitudes, du final de l'opérette " les Bavards" , d'Offenbach, qui avait été créée avec un très grand succès populaire, au théâtre des Bouffes Parisiens, en 1863.
À partir de 1904, L'Internationale, après avoir été utilisée pour le congrès d'Amsterdam de la IIe Internationale, devient l'hymne des travailleurs révolutionnaires qui veulent que le monde change de base, le chant traditionnel le plus célèbre du mouvement ouvrier.
L'Internationale a été traduit dans de nombreuses langues.
Traditionnellement ceux qui la chantent lèvent le bras en fermant le poing.

L'Internationale est chantée par les socialistes dans le sens premier du terme, anarchistes, communistes, mais aussi des partis dits socialistes ou sociaux-démocrates et bien sûr par les syndicats de gauche, ainsi que dans des manifestations populaires.
Ce fut même l'hymne de ralliement de la révolte des étudiants et des travailleurs sur la place Tian'anmen en 1989.
Il fut l'hymne national de l'URSS, dans une version la plupart du temps expurgée du cinquième couplet jusqu'en 1944, et est toujours l'hymne de la majorité des organisations socialistes, anarchistes, marxistes ou communistes.
Dans de nombreux pays d'Europe, ce chant a été illégal durant des années du fait de son image communiste et anarchiste et des idées révolutionnaires dont elle faisait l'apologie.
Plus tard, certains groupes anarchistes utiliseront plus volontiers une adaptation : L'Internationale noire.
Dans le roman de George Orwell La Ferme des animaux, critiquant allégoriquement l'URSS sous couvert de narrer une révolution d'animaux, L'Internationale est parodiée sous le nom de Beasts of England et la révolution ouvrière spoliée par les bolchéviques, comme la modification des textes révolutionnaires par ceux-ci, y est également dénoncée.


Liens
http://youtu.be/s6CX_9oDwwk l'internationale
http://youtu.be/dcXNXKtu8z4 Anglais
http://youtu.be/2OPvWFDzDlA par Toscanini, malgré l'interdiction
http://youtu.be/Xaa7NrcHyD0 Espagnol
http://youtu.be/qm9aYRzCX48 Italien
http://youtu.be/kDwZAtE6yWY Allemand
http://youtu.be/XKTToVgAQlU en Chinois
http://youtu.be/L0td8s6AU_A Japonais
http://youtu.be/2H5sxLrt-xY Corée (on écoute, ce n'est plus le chant du peuple, mais pour le peuple)
http://youtu.be/i5VsVGlZJnA Bulgare
http://youtu.be/lwR_1tzUZrA Pologne
http://youtu.be/gPLMWwRn2UM Danemark
http://youtu.be/75kjRooehQU Arabie
http://youtu.be/MzOY43KTxJU Syrie
http://youtu.be/yBGH7CWCHow Portugais
http://youtu.be/FDmSzDtkZYw Cuba
http://youtu.be/MzOY43KTxJU Syrie
http://youtu.be/u8bFsNyqvqw Yiddish
http://youtu.be/K6GVsfOM1XA Zoulou
http://youtu.be/WCQQx5eMzZk meltingpot
Devenu
http://youtu.be/QKTYNknc3C4 Hymne national Russe


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Posté le : 28/04/2013 12:07

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Re: Attila roi des huns
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Mais il est vrai qu'à le regarder de plus près on voit que tout n'est ni noir, ni blanc, mais il était un homme de son époque, c'est à dire qu'à nos yeux il serait infréquentable.

Posté le : 10/04/2013 20:11
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Re: Attila roi des huns
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On peut toujours apprendre, et à tout âge.
Attila, j'en avais gardé une image scolaire, et elle n'était pas à son avantage !

Posté le : 10/04/2013 12:51
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Attila roi des huns
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Le 7 Avril 451 Attila rase Nancy


Le mythe, le fléau de dieu
Ce nom résonne pour tous comme le nom d'une tempête, d'une calamité, en effet l'histoire retient avant tout, de ce chef de tribu natif des grands espaces de l'Asie centrale, l'image d'une violence guerrière et destructrice qui laisse dans l'humanité une trace peut-être admiratrice mais surtout douloureuse.
La culture des Huns et la personnalité d'Attila ont fasciné ses contemporains. L'historiographie chrétienne a créé une légende noire autour du personnage mais d'autres traditions scandinaves et germaniques l'ont érigé en figure positive. Les Hongrois le célèbrent comme un héros fondateur. Ces mythes divergents se retrouvent dans les nombreuses représentations artistiques d'Attila, de l'Antiquité à nos jours.
Attila fut le roi des tribus Huns, peuplade originaire des steppes d’Asie centrale établie dans la plaine danubienne. Selon l’historiographie romaine il régna de 434 à 453 sur l’Empire hunnique une grande partie de l’Europe centrale et de l’Asie centrale dont il se fit désigner Europæ Orbator empereur d’Europe.

Sur les sources historiques

L'historiographie d'Attila se heurte à une difficulté majeure : elle ne dispose que de sources écrites en grec et en latin par les ennemis des Huns. Ses contemporains laissent de nombreux témoignages à son sujet mais il n'en reste que des fragments.
Priscus est un diplomate et un historien de langue grecque. Plus qu'un témoin, c'est un acteur de l'époque d'Attila. Il est membre de l'ambassade de Théodose II, à la cour du souverain hunnique en 449. Il est l'auteur de huit livres d'une Histoire couvrant une période allant de 434 à 452 et dont il ne reste aujourd'hui que des fragments. En outre, Jordanès et Procope de Césarée, historiens du VIe siècle, le citent dans leurs œuvres. Bien que Priscus soit évidemment partial de par ses fonctions, son témoignage est une source primaire majeure et il est le seul à avoir donné une description physique d'Attila.
Jordanès est un historien goth ou alain de langue latine du vie siècle, il laisse un ouvrage, Histoire des Goths, qui constitue l'autre grande source concernant l'Empire hunnique et ses voisins. Sa vision reflète celle de son peuple et de la postérité d'Attila un siècle après sa mort. Marcellinus Comes, chancelier de Justinien à la même époque, est une source précieuse concernant les relations des Huns avec l'Empire romain d'Orient.
De nombreuses sources ecclésiastiques contiennent des informations utiles bien qu'éparses, parfois difficiles à authentifier et déformées par le temps et les moines copistes du vie siècle au xviie siècle. Les chroniqueurs hongrois du xiie siècle, considérant les Huns comme des ancêtres glorieux, reprennent des éléments historiques et les ajoutent à leurs légendes.
La littérature et la transmission du savoir des Huns étaient uniquement orales, à travers les épopées et les poèmes chantés qui se transmettaient de génération en génération. Très indirectement, cette histoire orale nous est transmise par les littératures nordiques et germaniques des peuples voisins couchées par écrit entre le IXe siècle et le XIIIe siècle. Attila est le personnage central de nombreuses épopées médiévales comme la Chanson des Nibelungen qui est l'une des plus connues, ou encore d'Eddas et de sagas.
L'archéologie fournit des détails sur le mode de vie, l'art et les techniques guerrières des Huns, il reste quelques traces de batailles ou de sièges mais aujourd'hui encore la tombe d'Attila et l'emplacement de sa capitale n'ont toujours pas été localisés.

Naissance


Attila naît vers 395 dans les plaines danubiennes . Il est fils du roi d’une tribu Huns, Moundzouk, qui meurt à la guerre en 408. Orphelin, il est adopté et élevé avec son frère aîné Bleda par son oncle, le roi Huns Ruga.
Le nom sous lequel Attila est connu aujourd'hui vient des Germains qui l'ont transmis aux Romains qui l'ont à leur tour transcrit en grec et en latin. Dans sa propre langue, le hunnique, son nom devait être proche phonétiquement mais probablement avec un sens différent. Attila est un diminutif du gottique Atta signifiant père. Pour les Goths, voisins, vassaux ou esclaves des Huns, Attila est donc le Petit père. Ils reproduisent ainsi dans leur propre langue un son qui a une autre signification en hunnique. Celle-ci ne peut faire l'objet que d'hypothèses à partir de racines turques, comme at cheval et son dérivé atliğ, cavalier ou at- flèche qui donne le dérivé atliğ, illustre .

Le monde méditerranéen en 450.


La date de naissance d'Attila n'est pas connue, le journaliste et romancier Éric Deschodt et l'écrivain Hermann Schreiber avancent la date de 395/10, mais l'historien Iaroslav Lebedynsky et l'archéologue Katalin Escher s'accordent pour qualifier cette hypothèse "de pure fantaisie" et préfèrent l'estimer entre la dernière décennie du IVe siècle et la première du Ve siècle.
Son père Moundzouk est le frère des rois Octar et Ruga, qui ont régné conjointement sur les Huns. La diarchie est récurrente chez ce peuple sans que les historiens sachent si c'était coutumier, institutionnel ou occasionnel. Sa famille est donc de lignage noble mais les historiens ne savent pas si elle constitue une dynastie royale. Même s'ils sont en voie de sédentarisation depuis leur arrivée en Europe, les Huns forment une société de "pasteurs guerriers" se nourrissant essentiellement de viande et de lait, produits de leurs élevages de bétail et de chevaux. Attila reçoit donc une éducation de cavalier et d'archer. Comme d'autres enfants de son peuple, sa tête est très tôt enserrée par des bandages de façon à obtenir une déformation volontaire du crâne, pratique esthétique ou spirituelle. Il parle sa langue maternelle, le hunnique, apparenté à une langue turque, mais comme il fait partie de la classe dirigeante, il apprend aussi le langage des Goths.
Il grandit dans un monde en mutation dans lequel les Huns, son peuple, sont des nomades installés depuis peu en Europe. Après avoir traversé la Volga dans les années 370 et annexé le territoire des Alains, ils s'attaquent aux royaumes goths jusqu'aux Carpates et aux rives du Danube. Ils sont très mobiles, leurs archers à cheval ont acquis une réputation d'invincibilité et les peuples germaniques semblent impuissants face à ces nouvelles tactiques. De vastes mouvements de population perturbent le monde romain installé à l'ouest et au sud et dont les frontières sont délimitées par le Rhin et le Danube. En 376, les Goths passent le Danube, se soumettent aux taxes romaines dans un premier temps, puis se rebellent contre l'empereur Valens qu'ils tuent lors de la bataille d'Andrinople en 378. Le 31 décembre 406, pour fuir les Huns, les Vandales, des Alains, des Suèves et des Burgondes franchissent le Rhin gelé et pénètrent en Gaule romaine. En 418, les Wisigoths obtiennent un territoire en Aquitaine seconde avec un statut théorique de fédérés romains mais restent, dans les faits, insoumis voire hostiles. En 429, les Vandales conquièrent un royaume indépendant en Afrique du Nord. Pour mieux faire face à ces invasions, l'Empire romain est géré depuis 395 par deux gouvernements administratifs et militaires distincts, l'un à Ravenne dirige l'Ouest, l'autre à Constantinople s'occupe de l'Est. Du vivant d'Attila, malgré quelques querelles de pouvoir, l'Empire romain reste uni et dirigé par la même famille, les Théodosiens.
Les Huns dominent un vaste territoire aux frontières floues déterminées par l'assujettissement d'une constellation de peuples plus ou moins autonomes. Certains sont assimilés, beaucoup conservent leurs rois, d'autres sont tributaires ou reconnaissent la suzeraineté théorique du roi des Huns mais restent indépendants. Bien que les Huns soient indirectement la source des problèmes des Romains, les rapports entre les deux empires sont cordiaux : les seconds utilisent les premiers comme mercenaires contre les Germains et même dans leurs guerres civiles. Ainsi l'usurpateur romain Jean en recrute des milliers en 425. Ils échangent des ambassades et des otages, cette alliance dure de 401 à 450 et permet aux Romains de remporter de nombreux succès militaires. Les Huns considèrent que les Romains leur versent des tributs tandis que ceux-ci préfèrent considérer qu'ils leurs octroient des subsides contre des services rendus. Lorsque Attila devient adulte sous le règne de son oncle Ruga, les Huns sont devenus une grande puissance au point que l'ancien patriarche de Constantinople Nestorius en vient à déplorer la situation par ces termes : Ils sont devenus les maîtres et les Romains les esclaves

En 434, Ruga partage l’Empire hunnique entre ses deux neveux, Attila et Bleda, avant de mourir. De 435 à 440, le règne de Bleda est marqué par le triomphe des Huns face à l’Empire romain d’Orient. Ce triomphe est avant tout diplomatique et la politique de Bleda à l’égard des Romains est pacifique. Un doublement du tribut versé par l’empire romain d’orient de Constantinople et la promesse impériale de ne plus s’allier aux barbares ennemis des Huns aux peuples germaniques restés indépendants laissent les mains libres à Bleda. Aussi les Huns étendent-ils leur empire jusqu’aux Alpes, au Rhin et à la Vistule.

La prise de pouvoir d’Attila


Pourtant, dès 440, profitant de l’occasion qu’offre l’invasion de l’Arménie romaine par les Perses sassanides, invasion qui détourne momentanément l’attention de Constantinople des Huns, Bleda attaque à nouveau l’empire romain d’Orient. À ce moment, Attila n’aide son frère qu’en dernier recours, ayant entamé de son côté des pourparlers avec l’Empire. Il ne le fait sans doute que pour éviter d’être lésé sur le partage du butin.
La politique séparée d’Attila lors de la guerre de 441-442 s’explique principalement par sa volonté de négocier avec les Romains la remise des princes héritiers huns qui s’étaient réfugiés dans l’empire à la mort de Ruga, dès 435. Ceux-ci auraient hérité du royaume en cas de décès de son frère.
Fin 444 ou début 445, aidé par ses vassaux germaniques, Attila fait assassiner son frère ainé Bleda et devient le seul roi des Huns. Deux Germains soumis aux Huns, le roi des Skire Edika et le roi des Gépides Ardaric, fournirent en effet les forces nécessaires pour l’assassinat de Bleda qui eut lieu dans l’ordu de ce dernier.
Son règne dure huit ans et est marqué, à sa mort, par un effondrement de la puissance des Huns, jusque-là patiemment bâtie sur les alliances militaires entre l’empire hunnique et l’empire romain d’Orient et sur la manne financière des tributs et rançons versés par Constantinople.
En réalité, il semble que dès la fin de l’assassinat, les alliés germaniques d’Attila aient influencé celui-ci en favorisant la propension qu’il avait de se croire destiné à régner sur l’univers tout entier. Ainsi, avec la collaboration d’une vache et de son gardien, ils trouvent pour Attila l’épée du dieu de la guerre, Mars, pointant hors de terre. Or, dans l’engrenage qui va mener les Huns à acquérir plus de puissance, Attila se trouve rapidement contraint à de nouvelles guerres pour récompenser et surtout garder ses fidèles Germains.
Aussi Attila se fait-il désigner Europæ Orbator empereur d’Europe et s’empare-t-il dès 445-446 de la province romaine de Pannonie-Savie, le reste de la Pannonie étant déjà tenu par les Huns. Pour maintenir la fiction de l’administration romaine, il est quand même nommé maître de la milice par l’empereur romain Valentinien III.
Les sources anciennes ne parlent d'Attila que lorsqu'il devient roi, c'est donc seulement à partir de ce moment que l'on peut dresser son portrait.

L'apparence physique


Selon les écrits de Jordanès dans son "histoire des goths XXXV" fait une description sommaire de Attila :
"Sa taille était courte, sa poitrine large, sa tête très grosse. De petits yeux, la barbe clairsemée, les cheveux grisonnants, le nez aplati, le teint mat, il reproduisait ainsi les caractéristiques de son origine."
Cette description permet malgré tout de se faire une image assez précise d'Attila, aucune image de son visage n'ayant été retrouvée. Les représentations, peintures, gravures et monnaies datant du Moyen Âge et de la Renaissance sont fantaisistes.
L'ambassadeur romain Priscus, habitué à l'apparat de l'empire romain est surpris de son apparence simple, sans bijoux ni vêtements de luxe, il mange dans de la vaisselle de bois alors que ses invités sont servis dans de la vaisselle d'or. Cette simplicité est aux antipodes du cérémonial à la cour de Rome ou de Constantinople où l'empereur vit dans un luxe ostentatoire et fait l'objet d'une vénération. Cette austérité dans l'apparence est calculée de façon à impressionner ses visiteurs par un effet de contraste.

Épouses et enfants


Attila dispose de nombreuses épouses et utilise les mariages pour nouer des alliances dynastiques et diplomatiques. La plus importante est Êrekan, que Jordanès nomme Kreka, mère d'Ellac, son fils aîné et successeur désigné, et de deux autres fils. Elle dispose d'une suite nombreuse, son statut particulier lui confère un rôle protocolaire et elle reçoit les ambassadeurs byzantins. La plus connue est Ildico, la femme auprès de qui Attila meurt lors de sa nuit de noce. La transcription de ces deux noms étant incertaine, les historiens ne savent pas s'il s'agissait de femmes huns ou germaines. Les épouses sont relativement libres, disposent d'une indépendance matérielle et de leurs propres résidences. Attila aurait eu de nombreux autres fils mais seuls deux sont connus avec certitude, Dengitzic et Ernakh, son préféré d'après Priscus.
Une fois adulte, le fils aîné Ellac participe à la gestion de l'empire aux côtés de son père qui lui confie la charge de la partie orientale. Lorsque des banquets officiels sont organisés, ses fils participent, Ellac devant fixer ses yeux sur le sol par respect pour son père.

Organisation du pouvoir


Sous le règne d'Attila, l'Empire hunnique ne connaît pas d'expansion territoriale importante et durable, la nouveauté réside surtout dans la concentration des pouvoirs dans les mains d'un seul homme du fait du meurtre de Bleda et de la disparition de la diarchie. Les historiens ignorent le titre et la fonction exacte qu'il occupe au sein de son peuple, les Romains le désignent simplement comme le roi.
À l'inverse des empereurs romains et donc à l'étonnement de leurs ambassadeurs, Attila vit au milieu de son peuple et en partage les mœurs. Les Huns sont des éleveurs nomades mais il semble que sous son règne commence une certaine sédentarisation, en particulier avec la construction d'une capitale dont l'emplacement exact est inconnu mais qui est situé entre les rivières Tisza et Timiș. Elle est constituée de nombreuses maisons de bois dont certaines sont pourvues de thermes à la romaine. Également en bois, le vaste palais royal orné de portiques fastueux impressionne les ambassadeurs romains en 449. Attila dispose de plusieurs autres résidences de taille plus modeste, relais de son pouvoir à travers son vaste territoire.
Pour régner sur une confédération de peuples nomades et sédentaires très différents, il ne dispose pas d'une administration organisée, sa puissance repose sur des élites dominant une structure souple de fidélités variées. Le premier cercle dirigeant appartient à une souche princière hunnique mais nombre de personnages importants sont d'une ethnie différente. Son bras droit Onégèse est un Hun, son secrétaire Flavius Oreste est un Romain de Pannonie, les peuples soumis ou alliés aux Huns conservent souvent leurs propres rois comme Edecon, roi des Skires, Ardaric, roi des Gépides, Candac, roi des Alains, et Valamir, roi des Ostrogoths. Ces derniers sont engagés dans un rapport de pouvoir personnel avec Attila, ils lui doivent leurs places et l'ont soutenu lors de son putsch contre Bleda. Ils lui sont donc fidèles mais cette relation peut être fragilisée par la disparition du souverain.
Une des priorités d'Attila est d'empêcher que certains Huns soient tentés de passer du côté romain pour servir comme mercenaires. Lorsqu'il contraint Rome ou Constantinople au tribut ou lors des négociations de paix, il exige toujours que lui soit remis ceux qu'ils considèrent comme des traîtres et des déserteurs. Cette politique porte ses fruits et le phénomène des transfuges reste anecdotique.

Religion


Les croyances ont une place importante dans le monde des Huns mais la religion d'Attila est mal connue. Beaucoup de ses sujets germains sont des chrétiens ariens mais il semble que les Huns et Attila pratiquent une religion traditionnelle polythéiste et animiste avec des chamans d'une grande importance sociale. Ces chamans pratiquent la divination par scapulomancie, pratique typique des éleveurs nomades turco-mongols. Les devins ont joué un grand rôle dans la vie d'Attila, dans sa vie de famille en lui prédisant sur lequel de ses fils il pouvait compter et dans les batailles en influant sur ses décisions.
Concernant ses convictions et cultes, les historiens actuels divergent sur plusieurs points importants : Michel Rouche pense qu'Attila se voyait comme un dieu lui-même. Rouche déduit des grands chaudrons hunniques de bronze retrouvé par les archéologues qu'Attila pratiquait un cannibalisme sacré en faisant sacrifices humains et en buvant du sang humain. Edina Bozoky rejette totalement les affirmations de Rouche sur des pratiques pour lesquelles il n'existe selon elle aucun témoignage ni aucune trace matérielle et qui reposent sur des comparaisons anachroniques avec d'autres peuples. Quant à l'idée que le roi des Huns ait pu prétendre être un dieu, Katalin Escher et Iaroslav Lebedynsky pensent au contraire qu'il croyait à son destin providentiel et à son charisme surnaturel comme tant d'autres chefs militaires.
Il est en revanche certain qu'il utilise aussi cette religion à des fins de politique intérieure. Ainsi au cours de son règne, Attila affirme avoir reçu une épée sacrée du dieu de la guerre, légitimation suprême et présage fédérateur précieux pour un règne qui met son peuple en état de guerre permanent.

Guerre et diplomatie


L'action d'Attila est essentiellement connue par ses relations avec les autres peuples et avec l'Empire romain en particulier.
La stratégie du tribut
Selon l'historien Otto John Maenchen-Helfen, les Huns vivent en pasteurs guerriers de l'élevage de chevaux et de moutons puis quand ils deviennent les maîtres de populations paysannes, comme les Germains et les Sarmates, ils trouvent plus simple et agréable de les rançonner que de travailler eux-mêmes. Ainsi, l'historien Michel Rouche les qualifie de société de prédateurs. Pour maintenir leur niveau de vie mais aussi la fidélité de leurs alliés, les Huns de plus en plus puissants commencent à exiger des tributs de leurs riches voisins romains et perses. S'ils ne paient pas, ils lancent des razzias qui rapportent autant si ce n'est plus de butin. Galvanisés par leurs succès, les aristocrates hunniques deviennent de plus en plus avides. Pour légitimer son pouvoir et accroître sa richesse, Attila doit donc impérativement maintenir les États voisins sous pression. Ainsi il saisit tous les prétextes pour accroître ses intimidations, sommations et revendications.
Un historien romain qui vit Attila de ses yeux a écrit : Le port altier du roi des Huns exprimait la conscience qu’il avait de sa supériorité sur le reste de l’humanité ; il avait l’habitude de rouler des yeux féroces, comme s’il voulait jouir de la terreur qu’il inspirait. La comparaison souvent faite d’Attila avec Gengis Khan n’est pas juste, car à la différence de ce guerrier mongol du XIIIe siècle qui ravageait tout sur son passage, le chef des Huns avait l’intelligence de ne pas saccager le butin de la guerre et de ne pas massacrer des prisonniers qui pouvaient servir de main-d’œuvre. En fait, il n’est pas certain que les Huns, guerriers nomades, aient vraiment envisagé de s’installer en conquérant un empire ; entre deux razzias, ils s’offraient comme mercenaires aux empereurs d’Orient, et recevaient d’eux des tributs considérables pour qu’ils restent tranquilles, fût-ce aux portes de Constantinople !
En fait, Attila, jeune prince Hun retenu en otage, avait été élevé à Constantinople, à la cour de l’empereur romain d’Orient (Arcadius, puis Théodose II) ! Dans le même temps, le futur général romain Aetius, qui battra Attila aux Champs catalauniques (451 – vraisemblablement, cette bataille eut lieu près de Troyes) est, lui, otage des Huns et passe sa jeunesse parmi eux.

Attila et l’empire romain


Depuis la cuvette danubienne où il est durablement installé, Attila menace alors l’empire romain.
Mais, le 27 janvier 447, un tremblement de terre détruit une grande partie de la muraille théodosienne de Constantinople et provoque une famine importante. Cette faiblesse de l’empire romain d’Orient permet à l’empire romain d’Occident d’être momentanément épargné par les visées d’Attila.
La perte de l’empire romain d’Orient
Attila, profitant de Evénement, jette son armée sur l’empire romain d’Orient. Il s’y embourbe : en réalité, l’empire ne paye pas son tribut et les versements des sommes précédemment dues sont interrompues. Les négociations de paix durent plusieurs années, sans aucun bénéfice pour les Huns.
Or, au moment même où elles vont aboutir, les tributs versés par l’Orient se tarissent définitivement. L’empereur Théodose II meurt dans un accident de cheval et le parti des bleus, c'est à dire le parti des sénateurs et des aristocrates triomphe : il est farouchement opposé à l’idée de payer les barbares pour acheter la paix.
N’ayant pu envahir ni soumettre l’Orient, Attila se retrouve pris dans le jeu diplomatique d’Occident en 450.
La co-impératrice romaine Honoria
L’épisode concerne Honoria, co-impératrice d’Occident qui veut épouser Attila pour s’allier à lui et que son frère cadet Valentinien III force à prendre le voile pour préserver l’unité impériale. En 449, un scandale éclate et Honoria est envoyée à Constantinople dans un couvent chrétien pour que sa virginité soit mieux gardée.
Celle-ci envoie alors sa bague à Attila pour lui demander de l’aide. Attila prend l’affaire au sérieux et accepte le bijou comme dot , avant de demander la Gaule en tant qu’héritage impérial dû à sa fiancée.
Ses exigences se heurtent naturellement à un refus.
Bloqué en Orient, face au refus de Valentinien et à la disparition de Honoria, Attila se trouve contraint à l’automne 450 de déclarer la guerre à l’empire romain d’Occident, ce qui met un terme également au tribut versé par l’Occident.

L’invasion de la Gaule

À la tête d’une armée coalisée hunno-germanique, Attila se lance au printemps 451 dans une campagne contre la Gaule. Cette armée réunit tout une coalition de divers peuples épars jusque là, à savoir : les peuples Gépides qui sont les plus nombreux, les Wisigoths, dirigés par 3 rois frères dont le père du futur Théodoric Ier, soit Théodoric le Grand, les Skires, les Suèves, les Alamans, les Hérules, les Thuringes, les Francs, les Burgondes, les Alains, et les Sarmates. Cette armée est donc majoritairement germanique et les Huns n’en composent qu’une infime partie. Les tactiques qui ont précédemment fait leur succès contre les civilisés ne sont donc plus à l’ordre du jour.
Et le 7 avril 451, Attila brûle Metz. Ce sont les invasions barbares

La Gaule lui résiste, d’abord à Paris sous l’impulsion de sainte Geneviève, puis à Orléans, à l’instigation de saint Aignan d’Orléans avec l’appui des légions romaines de Flavius Aetius .
À Orléans, où il compte franchir la Loire, Attila combat les Wisigoths de Théodoric Ier et les légions romaines de Flavius Aetius, en réalité composées de tous les peuples établis en Gaule à cette époque qui sont : les Alains, les Francs, les Burgondes, les Sarmates, les Saxons, les Lètes ou colons barbares, les Armoricains et même des Bretons venus d’Outre-Manche...
Les Huns sortent vainqueurs et c’est en Champagne que la bataille des champs catalauniques finale a lieu, sans doute moins d’une quinzaine de jours plus tard. Certains auteurs localise cette bataille à 5 milles romains, c'est à dire environ 7,5 km de Troyes dans des champs près du village de Maurica ou Mauriacus dpnt le nom latin exact est "campus mauriacus". D’autres, plus anciens, la localise près de Châlons-en-Champagne, l’antique Catalaunum d’où dérive le substantif attribué aux "champs catalauniques", à l’emplacement de l’oppidum gaulois de La Cheppe, improprement appelé "le camp d’Attila".
À la suite de ce carnage, Attila reste un moment en Gaule puis se retire vers le Rhin.

Aux portes de Rome


Au printemps 452, Attila passe les Alpes et prend Aquilée après un long siège puis avec moins de difficulté s'empare de Padoue, Vérone, Milan et Pavie. La situation semble désespérée pour Rome et Valentinien III décide de négocier. Le 11 juin 452 il envoie une délégation composée du pape Léon Ier, de Aviennus, un ancien consul et de Trigérius un ancien préfet du prétoire qui a déjà traité avec les vandales de Genséric . Attila accepte une trève et signe un traité car son armée est victime d'une épidémie et surtout son empire est attaqué à l'Est par les troupes de Marcien décidé à porter secours à Rome. Attila se retire victorieux avec un butin immense. Bien que son armée soit un peu affaiblie, il menace les ambassadeurs de revenir l'année suivante si Honoria et sa dot ne lui sont pas remises. Cependant, comme en 451, Attila doit céder devant ses adversaires unis et les deux gouvernements romains solidaires.
Au printemps 452, il attaque à nouveau en Italie. Son armée prend Aquilée, Padoue, Vérone, Milan, Pavie et se dirige vers Rome. L’empereur Valentinien III décide de négocier.

Fin de règne et successions


Entre temps, les troupes du nouvel empereur oriental, Marcien, ont franchi le Danube et menacent le cœur de l’empire hunnique. Aussi Attila se retire-t-il en Pannonie.
Début 453, de retour dans son ordu, le roi Attila se retire, il meurt de façon soudaine et inattendue dans son sommeil, étouffé par un saignement de nez durant la nuit de noces avec la Germaine Ildico, qui est retrouvée au matin, prostrée près du cadavre. Certaines chroniques byzantines rapportent qu'il aurait été assassiné, l'historien Michael Babcock trouve cette hypothèse crédible et avance que Marcien aurait pu organiser une machination comme Théodose II avant lui l'avait essayée ; cependant les historiens Michel Rouche, Edina Bozoky, Katalin Escher et Iaroslav Lebedynsky n'y croient guère et, pour ces derniers, on ne peut ni balayer cette idée d'assassinat, compte tenu de l'ancienneté des soupçons, ni prouver quoi que ce soit.
Attila reçoit des funérailles royales et est enterré secrètement dans un triple cercueil d'or, d'argent et de fer, probablement sous le lit du fleuve Tisza en Hongrie actuelle, temporairement détourné pour l'occasion, puis les esclaves qui creusent sa tombe sont égorgés afin qu'elle ne soit jamais découverte et profanée. Son emplacement est encore inconnu au XXIe siècle.
Ses fils Ellac puis Attila II lui succèdent, mais sa succession dégénère en conflit entre ses fils, dont les principaux sont Ellac, Dengitzic et Ernakh. Ancien allié d'Attila, le roi Ardaric et ses Gépides soulèvent les peuples fédérés et vainquent les Huns à la bataille de la Nedao au cours de laquelle Ellac trouve la mort, entraînant la dislocation de l'Empire hunnique. Les tribus hunniques se désunissent et reprennent pour chefs des membres de leurs aristocraties, tandis que les différents peuples fédérés par Attila se dispersent. Dengitzic tente une dernière incursion au sud du Danube en 469 et une chronique byzantine, la Chronicon Paschale, nous rapporte sa fin : engitzic, fils d'Attila, fut tué en Thrace. Sa tête fut apportée à Constantinople, promenée en procession et plantée sur un pieu au Cirque de Bois. Toute la ville vint la voir . Avec sa mort disparaît toute possibilité de restaurer l'Empire hunnique.
Si son Empire ne lui a pas survécu plus de deux années, les proches non hunniques d'Attila continuent à jouer un grand rôle dans la géopolitique du ve siècle et dans les évènements qui accompagnent la disparition de l'Empire romain d'Occident : Flavius Oreste place sur le trône le dernier empereur romain Romulus Augustule et Edecon est le père d'Odoacre qui le dépose en 476, mettant ainsi fin à l'Empire d'Occident.


L’image légendaire et mythologique d’Attila


Attila est surtout connu dans l’historiographie et dans la tradition chrétienne occidentale pour avoir été le fléau de Dieu, ce qui lui a conféré une image des plus sombres.
En réalité, ce fils du roi Moundzouk, souverain d’un des peuples les plus puissants de son temps, est devenu aux yeux des Européens occidentaux l’image emblématique du souverain-guerrier nomade, se confondant dans l’imaginaire populaire avec les traits que l’on prêtera plus tard à Gengis Khan : sanguinaire, aimant la guerre et les pillages par dessus tout, cruel et rusé.
Or, cette vision est en grande partie inexacte : non seulement les Huns d’Attila étaient un peuple turc qui accueillait de nombreux Germains en son sein, à tel point que ces derniers étaient largement majoritaires dans la coalition qui l’assistait lors de la bataille des champs catalauniques, mais aussi la cour d’Attila était sans doute l’une des plus raffinées de son temps, ayant repris nombre d’usages romains.
Cependant, l’époque à laquelle vécut Attila - vers la fin de l’empire d’Occident, son opposition au général Flavius Aetius, par ailleurs nommé le dernier des Romains, et l’origine de son peuple ont frappé l’imaginaire collectif et contribué à faire d’Attila la figure typique du barbare s’opposant à la civilisation, ce qui ressort des nombreux films ou œuvres dans lesquels ce dernier apparaît.
Dans le chant des Nibelungen qui a pour sujet l’écrasement des Burgondes par les Huns et popularisé au XIXe siècle par Richard Wagner, connu dans une version du XIIe siècle, Attila apparaît sous le nom de Etzel, noble et généreux allié. Il est aussi dépeint dans la mythologie germanique sous les traits de Atli, cruel et assoiffé d’or.
Ces deux aspects montrent quelles peuvent être les différentes facettes de la vérité. Enfin, en raison de l’historiographie nationale, il ne faut pas oublier qu’Attila, nom d’origine germanique et plus précisément d’origine gothique, a disparu partout sauf en Hongrie et en Turquie, où ce prénom est toujours très populaire.


La vision occidentale : le fléau de dieu


Cette expression Chrétienne de fléau de Dieu a été forgée par saint Augustin pour désigner Alaric en 410, mais dès le VIe siècle Grégoire de Tours pense déjà que les Huns sont un instrument divin. Au siècle suivant Isidore de Séville précise l'idée : Les Huns sont le bâton de la fureur de Dieu. Chaque fois que la colère de Dieu s'abat sur les fidèles, c'est par eux qu'ils sont frappés. L'expression n'apparaît qu'au VIIe siècle dans une hagiographie de saint Loup où Attila se présente comme étant le fléau de Dieu, bien que fléau soit resté dans les mémoires, fouet traduit mieux le terme original de flagellum. Les chroniqueurs et hagiographes chrétiens poursuivent cette tradition et en font un véritable antihéros. Les hagiographies lui prêtent de nombreux crimes et martyres imaginaires comme saint Nicaise à Reims, saint Memorius à Saint-Mesmin et de nombreux autres. À partir de ces chroniques se développent de nouvelles légendes mettant en scène des évêques protégeant leurs cités d'Attila : Jean à Ravenne, Géminien à Modène, Alpin à Châlons, Auctor à Metz, etc. Sainte Ursule et les onze mille vierges mortes en martyre à Cologne constituent l'invention hagiographique la plus impressionnante, couchée par écrit au Xe siècle, elle reste populaire durant tout le Moyen Âge. Certains récits vont même identifier les Juifs aux Huns

Personnage romanesque en Italie


En Italie, à partir du XVIe siècle, Attila devient un héros littéraire. Des épopées en vers ou en prose narrent ses aventures chevaleresques et lui prêtent une naissance extraordinaire : il serait le fils d'une princesse et d'un lévrier. Dans ces récits, par sa nature semi-bestiale et ses mauvaises actions, il est encore représenté comme l'ennemi du christianisme. L'un des plus populaires, l'Estoire d'Atile, est copié puis imprimé à Venise à travers les siècles ; la dernière édition daterait de 1862.

Héros germanique et scandinave


Attila n'a pas laissé une image aussi négative dans les territoires non romains. La Chanson de Walther, chanson de geste en hexamètres latins, attribuée au moine Ekkehard Ier de Saint-Gall, vers 930, dépeint Attila comme un roi puissant et généreux. La Chanson des Nibelungen, Nibelungenlied en allemand, une épopée médiévale allemande composée au XIIIe siècle, le présente, sous le nom de Etzel, sous un jour positif malgré son paganisme.
Dans les sagas islandaises écrites au XIIe siècle, Attila et les Huns sont mis en scène dans des guerres épiques les opposants aux Burgondes, aux Goths ou aux Danois comme dans la Brevis historia regum Dacie de Saxo Grammaticus. L’Edda poétique est un recueil de chants scandinaves, les racines des plus anciens remontent au Ve siècle. Le personnage du roi Atli est issu de l'Attila historique. Les poèmes de l'Edda mettant en scène Attila sont Atlamál (Les Dits groenlandais d'Atli), Guðrúnarkviða II (Le Second chant de Gudrún), Sigurðarkviða hin skamma (Le Chant bref de Sigurd), Guðrúnarhvöt (L’exhortation de Gudrún), Atlakviða (Le Chant d'Atli). Ces chants sont repris en prose au xiiie siècle par Snorri Sturluson, le plus grand écrivain scandinave médiéval.
Dans ces légendes, Gudrún pour les nordiques ou Kriemhild pour les germaniques, sœur du roi des Burgondes, constitue un des principaux personnages, elle serait issue de l'Ildico historique. La mort tragique d'Attila, les soupçons d'assassinat et de l'implication de sa jeune épouse auraient donné lieu à une tradition littéraire dans laquelle le motif de la vengeance féminine tient une place majeure. Dans ces mythes, Attila est représenté de façon assez sympathique , il est tolérant, loyal, généreux et chevaleresque. Ses démêlés tragiques sont dus à sa naïveté et à ses difficultés à comprendre les autres peuples

Roi mythique hongrois

Lorsque au Xe siècle les Hongrois, nomades venus de l'Est, s'installent dans les Carpates et commencent à mener des razzias en Europe, les chrétiens les identifient immédiatement aux Huns. Quand ils se convertissent et commencent à écrire leur propre histoire, ils adoptent cette idée, revendiquent la filiation avec Attila et le transforment en héros positif. Il devient ainsi l'ancêtre de la dynastie Árpád dans la Gesta Hungarorum rédigée vers 1210.
Dans ces mythes fondateurs, Attila est glorifié, ses vertus morales et guerrières exaltées. À la Renaissance, la Chronica Hungarorum utilise encore la figure du roi des Huns pour accroître le prestige et la légitimité de la monarchie hongroise alors à son apogée, Matthias Ier de Hongrie est célébré comme un second Attila. L'origine hunnique des Hongrois et la figure d'Attila est encore un thème récurrent de la littérature hongroise du XVI au XIXe siècle. En 1857, le compositeur et pianiste virtuose Franz Liszt compose un poème symphonique sur la bataille des champs Catalauniques. Le développement du nationalisme hongrois garde Attila comme une référence majeure de l'identité nationale, la disparition de son brillant empire est mise en parallèle avec le destin des Hongrois sous domination autrichienne et ottomane. Au XIXe siècle, l'historienne Edina Bozoky recense une vingtaine de drames, neufs poèmes et trois romans hongrois utilisant Attila, notamment deux œuvres de grands auteurs que sont l'écrivain Mór Jókai et le poète János Arany. Plus de quinze œuvres à ce sujet sont encore écrites au XXe siècle. Le prénom Attila reste populaire tout au long du siècle comme en témoignent Attila József, Attila Csihar, Attila Zsivóczky ou Attila Horváth.
Huns ! Je lève haut l'épée de Dieu, qu'elle propage jusqu'à la fin du monde, l'empire, le nom, la gloire de notre peuple !
Discours d'Attila dans le poème épique et nationaliste de János Arany, 1863.
Le mythe d'Attila est aussi très utilisé dans la politique hongroise, particulièrement par l'extrême droite dans les années 1930. Certains développent un néopaganisme prétendant retourner aux sources hunniques et construisent une tour à la mémoire d'Attila, d'Árpád et de Koppány. Ces groupes connaissent une résurgence avec la troisième République hongroise : une ainte Église des Huns est fondée en 1997 et une, Alliance hunnique en 2002. En 2010, une statue équestre d'Attila est inaugurée à Budapest par le ministre de la défense Csaba Hende. À cette occasion, des arbres sont plantés aux frontières historiques de la Hongrie, officiellement pour qu'ils prennent racine auprès d'Attila.

Symbole politique

Bien qu'au siècle précédent Voltaire et Montesquieu aient dépeint un Attila contrasté et pourvu de grandes qualités, au XIXe siècle Attila devient une métaphore du tyran et les Huns des ennemis barbares et brutaux. Benjamin Constant en 1815 et Victor Hugo en 1824 comparent Napoléon à Attila. Les Français et dans une moindre mesure les Anglais et les Américains comparent les Allemands aux Huns, Victor Hugo compare cette fois Guillaume Ier à Attila en 1871. Lors de la première Guerre mondiale, Guillaume II est encore comparé à Attila, la bataille de la Marne devenant une répétition des champs Catalauniques. En 1914, Rudyard Kipling lance un appel à la guerre contre les Huns. Les affiches canadiennes et américaines comparent la destruction de la Belgique par l'Allemagne aux ravages d'Attila, la propagande proclame, Beat the Hun, que l'on peut traduire par Écrasons le Hun.
Les anecdotes historiques et morales d'Attila sont propagées par l'école : amené par sa monture favorite, Balamer, guidée par le vent jusqu'à l'épée de Tengri, Attila s'exclame : Là où passe mon cheval, l'herbe ne repousse pas. Cette phrase a longtemps été un lieu commun de l'enseignement primaire en France.
Paradoxalement, les Allemands reprennent parfois à leur compte la métaphore, lors de la révolte des Boxers, Guillaume II galvanise ses troupes en les incitant à suivre le modèle d'Attila, il déclare : Pas de pitié ! Pas de prisonniers ! Il y a mille ans les Huns du roi Attila se sont fait un nom qui retentit formidablement aujourd'hui encore dans les mémoires et les contes ; que le nom des Allemands acquière en Chine la même réputation, pour que plus jamais un Chinois n'ose regarder un Allemand de travers. À la façon des Hongrois, au XXe siècle, les nationalistes et les touranistes turcs récupèrent également la figure d'Attila, libérateur des nations opprimées par les rois étrangers et la religion, précurseur de la Turquie moderne et laïque.
Plus récemment, en 2011, le général serbe Ratko Mladić est surnommé Attila aussi bien dans son propre pays qu'à l'étranger. Des pamphlétaires utilisent encore la figure négative d'Attila, comme Sandy Franks et Sara Nunnally qui le comparent avec Wall Street;

Dans les arts

À une moindre échelle qu'en Hongrie, le roi des Huns est resté populaire dans le reste de l'Europe, sa figure ayant sans cesse intéressé les artistes. Pour l'historienne Edina Bozoky, la richesse et la variété des œuvres sur Attila sont exceptionnelles dans l'histoire littéraire : chaque pays, chaque époque se fabrique un Attila à son image.

Sculpture, vitraux, peintures et gravures

L'art chrétien a beaucoup représenté Attila, enluminures des ouvrages hagiographiques comme celles de La Légende dorée de Jacques de Voragine, statues, retables et vitraux des églises. Attila y est souvent un personnage secondaire visant à valoriser les saints, comme Alpin, Loup, Geneviève, Ursule et les vierges de Cologne. L'une des peintures les plus renommées est Le Martyre de sainte Ursule réalisée par Le Caravage en 1610, Attila y est représenté avec un air sombre et un arc à la main tandis qu'une flèche transperce la poitrine de la martyre. Les peintres, sculpteurs et graveurs hongrois de la Renaissance et de l'âge baroque en réalisent des portraits en majesté dans l'art officiel.

Théâtre

Attila est une des dernières tragédies de Corneille, en 1667. Drame amoureux dans lequel Attila doit choisir entre Honorie l'impératrice et Ildione la sœur du roi de France, Corneille considère que c'est sa meilleure pièce de théâtre mais elle ne remportera pas un grand succès. Pour Nicolas Boileau en revanche, Attila signe le déclin du génie de Corneille, résumé par son exclamation désolée : J'ai vu Agésilas, hélas ! Mais après l'Attila, holà !. En montrant un Attila rongé par ses ambitions de conquêtes glorieuses et aux prises avec des amours tumultueuses, Corneille parle de la France du jeune et ambitieux Louis XIV des années 1660.

Musique et opéra

Attila est très utilisé dans l'opéra. Dès 1672, Pietro Andrea Ziani compose un Attila sur un livret de Matteo Noris. En 1807 à Hambourg, en 1818 à Palerme, en 1827 à Parme et en 1845 à Venise des opéras intitulés Attila sont représentés avec des succès divers. Le plus connu reste celui de Giuseppe Verdi en 1846. Zacharias Werner, écrivain autrichien, écrit Attila, König der Hunnen, Attila, roi des Huns sur les dernières années de sa vie et la fait publier en 1807. Il met en scène la campagne d'Italie et le pillage d'Aquilée, Attila y est dépeint comme une métaphore de Napoléon. Celui-ci ordonne d'ailleurs de détruire toutes les copies de l'ouvrage en 1810. Cette œuvre est à l'origine de l'opéra de Verdi, Attila, sur un livret de Temistocle Solera en 1846.
Aux XX et XXIe siècles, Henri Salvador écrit et chante un humoristique Attila est là en 1967, en 2009 Danton Eeprom donne ce nom un à titre de musique électronique dans son premier album Yes is More. Le poète et député hongrois Sándor Lezsák écrit un opéra-rock Attila, az Isten kardja mis en scène et joué par Levente Szörényi en 1993.

Littérature

La littérature russe et soviétique de la première moitié du xxe siècle, dans l'élan du scythisme, qui célèbre les racines asiatiques de la Russie, s'empare de la figure d'Attila. Valéri Brioussov lui consacre un poème en 1921 où Attila personnifie la crainte de la destruction et l'espoir du renouveau. Ievgueni Zamiatine écrit le roman historique Le Fléau de Dieu sur la jeunesse d'Attila. De nombreux autres écrivains de pays différents lui ont aussi consacré un roman historique comme l'Allemand Felix Dahn dans ses Romans historiques de la Grande Migration publiés entre 1882 et 1901, le Canadien Thomas Costain en 1959, ou encore l'auteur américain de thrillers historiques William Dietrich avec Le Fléau de Dieu en 2005. Si Attila est représenté en Barbare, il sert aussi à critiquer un monde romain décadent, mou et dépravé.

Cinéma et télévision

Le premier film mettant en scène Attila est un film muet italien en 1918115. En 1924, le film allemand Les Nibelungen de Fritz Lang devient un classique du cinéma, les Huns y sont dépeints comme des brutes barbares. Les films américain Le Signe du païen de Douglas Sirk et italien Attila, fléau de Dieu de Pietro Francisci sortis tous deux en 1954 conservent cette image. À l'inverse, le téléfilm Attila le Hun de Dick Lowry en 2001, dépeint un Attila, incarné par Gerard Butler, beaucoup plus positif et séduisant.

Bande dessinée

La bande dessinée historique de Jean-Yves Mitton et Franck Bonnet Attila mon amour sort en six volumes de 1999 à 2003. Sur un ton humoristique, Manu Larcenet et Daniel Casanave transforment le conquérant en dépressif dans Une aventure rocambolesque d'Attila le Hun - le Fléau de Dieu publié en 2006. Le Fléau des dieux de Valérie Mangin et Aleksa Gajić transpose le combat entre Attila et Aetius en space opera.


http://youtu.be/t9ziY7N30_g juste pour Iktomi

http://youtu.be/FyMAArufDqo 19S
http://youtu.be/yzYEfHlXpxU chant
http://youtu.be/Y5-DQ0VxdKQ Attila le hun film entier

http://youtu.be/SQYigCUcZjg les barbares Huns
http://youtu.be/YgAZt65tjHo les barbares les vandales
http://youtu.be/1-l6u-7I9X0 les barbares les Francs
http://youtu.be/v0R5QdYssWk les germains 1
http://youtu.be/YavtWtoLYAE Les Germains 2
http://youtu.be/EcuVJUKZvx4 les goths
http://youtu.be/fQ53WqklIo8 les mongols
http://youtu.be/T1yAxo94ClU les barbares les vikings

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Posté le : 07/04/2013 16:38
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Histoire de la fête de Pâques
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La fête de Pâques et son histoire

La fête de Pâques ne déroge pas à la coutume qui a régulièrement placé les fêtes religieuses en fait et place des anciennes fêtes païennes, les supplantant.
Le symbolisme de la fête de pâques depuis la nuit des temps, est la célébration du printemps, du renouveau, du retour de la vie, ce qui explique son aspect essentiellement pastoral, tourné vers la nature, avec pour principal symbole, l'oeuf représentation universelle de la vie, l'oeuf seule cellule visible de vie à venir, représentation de la fertilité.
.

L'origine de Pâques

Pâques est pour nos sociétés contemporaines, une fête religieuse chrétienne qui commémore la résurrection de Jésus. Il semble que le mot Pâques vienne de l'hébreu Pessa’h, le passage, devenu pascha en latin. Pessa'h célèbre la fuite d'Égypte du peuple juif et le passage de la Mer Rouge. La Pâque juive est fêtée le jour de la pleine lune de printemps, le 14 Nizan. Or, selon les Évangiles, c'est la veille de Sabbat, durant la préparation de Pessa'h qu'eut lieu la crucifixion de Jésus. Sa résurrection, trois jours plus tard, est célébrée par la fête Chrétienne, le dimanche suivant la pleine lune de printemps.

Fête juive et fête chrétienne portent le même nom, mais Pâques se dit au pluriel chez les Chrétiens depuis le XVIe siècle, pour se distinguer de la fête juive et pour évoquer à la fois la passion, la crucifixion et la résurrection de Jésus.

Pâque juive et Pâques chrétiennes

Au Moyen Âge, on écrivait au singulier ou au pluriel indifféremment pour les deux fêtes. Elles se fêtent à la même époque, au début du printemps mais pas le même jour. Et elles n'ont pas la même signification. Cependant la Pâque juive a largement influencé la célébration chrétienne.
La Pâque juive commence le 15 nissan : c'est le mois des épis et premier mois de l'année selon la Torah. Le calendrier juif est lunaire : le mois commence avec la nouvelle lune. Le premier jour du mois de nissan est celui de la première nouvelle lune après l'équinoxe de printemps. Le jour de Pâque est le jour de la pleine lune suivant le mois de nissan compte 30 jours.
Les Juifs célèbrent Pâque le mardi 26 mars 2013. La fête de Pâque dure 7 ou 8 jours après cette date.

Détermination du jour de Pâques

Le jour de Pâques a été fixé lors du concile de Nicée (aujourd'hui İznik, en Turquie), en 325. Le jour de Pâques a lieu le premier dimanche après la pleine lune qui suit le 21 mars.
Pourquoi la pleine lune ? à l'origine, la Pâque est fixée par les Juifs au 15 du mois de nissan. Le mois commençant le jour de la nouvelle lune, le 15 du mois correspond alors à la pleine lune.

Mais Pâques n'est pas seulement une fête religieuse,

elle est également une fête païenne et représentait autrefois la célébration du printemps, de la renaissance et du retour de la lumière, après les longs et tristes mois d'hiver.
Dans l'antiquité déjà, plusieurs légendes illustrent cette joie du renouveau, souvent symbolisée par le retour sur terre ou le réveil d'une déesse ou d'un dieu.

La fête religieuse

Pour les Chrétiens, Pâques évoque avant tout le souvenir de Jésus-Christ, mort et ressuscité autour de l'an 30.

Le dimanche de Pâques suit la semaine Sainte, durant laquelle Jésus prit son dernier repas avec les apôtres (Jeudi Saint) avant d'être crucifié le lendemain (Vendredi Saint) puis ressuscité le troisième jour, dimanche de Pâques, jour de réjouissances.

La résurrection du Christ est également célébrée chez les Orthodoxes à l'occasion de la fête de Pâques. Plusieurs processions sont organisées durant la semaine sainte et le jeûne débute dès le lundi pour se terminer le dimanche avec la dégustation de l'agneau pascal.

Pâques, nommée Pessa'h en hébreu, est l'une des fêtes les plus importantes de la religion juive. Elle commémore en effet la fuite du peuple juif, libéré de l'esclavage d'Égypte, et la naissance des enfants d'Israël.

Durant la Pâque juive, en souvenir de cette fuite d'Égypte durant laquelle la pâte du pain n'a pas eu le temps de lever, il est interdit de manger des aliments contenant de la levure. La famille juive nettoie alors la maison de toute trace de levain et consomme des Mazots, galette de pain azyme (sans levain).

La fête de Pâques varie selon les religions, mais les traditions sont également propres à chaque pays, voire à chaque région.
En France, les cloches cessent de sonner du jeudi au samedi de la semaine sainte. Elles sont, paraît-il, parties à Rome d'où elles reviennent dans la nuit du samedi au dimanche, déversant sur leur chemin des friandises pour les enfants.

Ainsi, le dimanche, après la traditionnelle messe de Pâques et la quête des oeufs tombés dans les jardins, la famille se réunit autour d'un plat d'agneau rôti.
Dans certaines régions françaises, on raconte que c'est le lapin qui apporte les oeufs et les dépose dans les nids confectionnés la veille par les enfants.
La brioche de Pâques, en Italie, est la "Colomba", un gâteau en forme de colombe, symbole de bonne nouvelle.
L'agneau rôti est également dégusté le dimanche de Pâques tandis que le lundi est réservé aux sorties pique-nique en famille.
En Espagne et au Portugal, les jeudi, vendredi saints et lundi de Pâques sont fériés.
Le gâteau de Pâques est la Mona en Espagne, brioche dorée sur laquelle certains espagnols posent des oeufs avant de la cuire.

Préparées plusieurs mois à l'avance, des processions et des représentations théâtrales sont organisées dans les rues durant la semaine sainte.


Procession de Pâques à Ségovie en Espagne

En Angleterre, ce n'est pas l'agneau mais le jambon qui est servi à Pâques, le cochon étant un symbole de chance pour les Anglais. Les oeufs de Pâques font également partie de la fête et des jeux sont organisés pour les petits et les grands. Les petits Anglais vont de maison en maison pour quémander des friandises, à la manière d'Halloween.
En Finlande également, les enfants vont sonner aux maisons voisines. Déguisés en vieilles femmes ou en sorcières, ils reçoivent des bonbons et des chocolats. La tradition des sorcières de Pâques, appelée Virpominen, viendrait d'une ancienne légende selon laquelle les trolls et les sorcières sortaient entre vendredi saint et le jour de Pâques.
Cette tradition existait déjà en Suède il y a plus de 100 ans. Et d'autres croyances sont apparues dans les pays scandinaves. On raconte par exemple qu'il faut se lever tôt à Pâques pour voir danser le soleil. Le jaune du soleil est d'ailleurs la couleur des décorations de Pâques en Norvège, en Suède et au Danemark.

D'autres symboles apparaissent en Pologne.
L'eau, symbole de la vie, fait partie de la fête et, le lundi de Pâques, les amis s'en versent les uns sur les autres pour enlever les pêchers. Ce lundi est appelé le Smigus Dingus, le lundi mouillé. Mais Wielkanoc, la "grande nuit" de Pâques est également l'occasion d'exposer les oeufs colorés ou décorés de fils de laine.
Les oeufs sont à l'honneur en Russie
également, peints ou décorés selon une tradition ancienne qui consiste à les faire bouillir avec des pelures d'oignons pour leur donner une jolie couleur brun rouge.
Les Russes dégustent l'agneau au beurre ou le jambon au four et, en dessert, le kulich, gâteau au rhum et au safran et le paskha, entremets à base de fromage blanc.

L'oeuf et l'agneau se retrouvent également en Grèce, où la famille se réunit autour de la soupe aux tripes, dans laquelle ont cuit le cœur et les poumons de l'agneau pascal.

Chacun à table essaie ensuite de casser l'oeuf de son voisin avec trois doigts, oeuf qui a été auparavant peint en rouge pour symboliser le sang du Christ.
C'est le feu de Pâques, en Allemagne, qui réunit parents et enfants à la nuit tombée. Le feu de Pâques est une ancienne tradition allemande. Symbole du soleil, il célèbre le printemps et la fin du mauvais temps.
C'est le lièvre, ou le lapin, qui apporte les oeufs en chocolat, qu'il dépose dans les petits nids préparés par les enfants.
Autre coutume allemande, l'Osterbaum, l'arbre de Pâques, est un buisson ou un arbre décoré de coquilles d'oeuf colorées, tels des fruits symbolisant le retour de la chaleur.


Aux États-Unis,

c'est Easter Bunny, le lapin de Pâques, qui apporte des chocolats, bonbons et guimauves aux enfants.

Le lundi de Pâques, une grande chasse aux oeufs de Pâques "White House Easter Egg Roll" est organisée par le Président dans les jardins de la Maison Blanche.

Luttant depuis quelques années contre la prolifération des lapins qui provoquent des dégâts considérables sur le continent, les Australiens, eux, tentent aujourd'hui de remplacer le lapin de Pâques par le bilby de Pâques.
Ce petit marsupial aux grandes oreilles devient donc peu à peu l'emblème de la fête de Pâques en Australie et les bilby, en danger d'extinction dans le pays, prolifèrent désormais dans les vitrines des chocolatiers pour sensibiliser les enfants et récolter les fonds nécessaires à sa protection.

L' île de Pâques

Pâques est donc célébrée dans le monde entier.
Mais il existe une petite île, perdue dans l'océan Pacifique, très loin de toute terre habitée, qui porte le nom de cette fête.
Pourtant, si l'île de Rapa Nui, à l'est de l'Océanie, est appelée Ile de Pâques, ce n'est pas parce qu'elle cache des oeufs de Pâques parmi ses mystérieuses statues de pierres. Elle porte ce nom parce qu'elle fut découverte par Jakob Roggeven, le jour de Pâques 1722...


Les éléments de la fète


La lumière

Fête de lumière, Pâques est célèbrée après l'équinoxe de printemps, le dimanche qui suit la première pleine lune de printemps. Elle marque la fin du Solstice d'Hiver et le point à partir duquel le jour devient plus long que la nuit.
La lumière est très présente à Pâques pour les Chrétiens, qui célèbrent, avec le feu Pascal et la procession de la lumière, le Christ sorti des ténèbres.


L'agneau pascal

Synonyme d'innocence et d'obéissance, l'agneau est consommé par les Chrétiens à Pâques en mémoire du sacrifice d'Abraham.
Selon la Bible, Abraham fut mis à l'épreuve par Dieu, qui lui demanda de sacrifier son fils.
Abraham accepta, prouvant ainsi sa soumission à la volonté divine, mais fut arrêté par Dieu qui lui permit de sacrifier un bélier à la place de son fils.
Dans la religion juive, l'agneau rappelle la traversée de la Mer Rouge et la naissance des enfants d'Israël.
L'une des dix plaies que Dieu infligea à l'Egypte consista à envoyer l'ange exterminateur, qui devait tuer tous les premiers nés égyptiens. Les hébreux tachèrent alors de sang d'agneau les portes de leurs habitations afin que l'ange les reconnaisse et épargne leurs enfants.


Les cloches

En bronze ou en chocolat, les cloches rythment les évènements de la fête.
Elles chantent l'hymne du Gloria de la messe du Jeudi Saint et restent ensuite silencieuses jusqu'au Samedi Saint, respectant ainsi le souvenir du Christ mort sur la Croix.
Elles profitent d'ailleurs de ces quelques jours pour se rendre à Rome, d'où elles reviennent ensuite, laissant tomber sur leur passage quelques sucreries dans les jardins. Elles carillonnent enfin le dimanche de Pâques, pour célébrer le Christ ressuscité.


Le lapin

Mais les cloches ne sont pas seules à déposer du chocolat dans les jardins.
Le lièvre ou le lapin sont considérés dans quelques pays (Allemagne, Etats-Unis,…) comme le messager de Pâques.
Considéré depuis l'antiquité comme le symbole de la fécondité, le lièvre aurait été associé à la fête de Pâques à partir du XVIIIe siècle.
Bien qu'on parle toujours du "lièvre de Pâques" en Allemagne, il est désormais souvent remplacé par le lapin de Pâques dans la plupart des pays.


Les fleurs de Pâques

Petite marguerite, la pâquerette annonce le retour du printemps. Sans doute est-ce pour cette raison qu'elle est désignée comme la Fleur de Pâques.
Elle fleurit pourtant presque toute l'année, mais sa floraison est beaucoup plus importante à partir du mois de mars et jusqu'en octobre dans certaines régions.
Les chrétiens associent également le lys blanc à la fête de Pâques.
Né, selon la légende, d'une goutte de lait tombée du sein de la déesse du mariage, le lys est symbole de pureté, d'innocence et commémore, dans la religion chrétienne, la résurrection du Christ.
Le lys, beau et très orgueilleux, se serait incliné pour la première fois devant Jésus crucifié. On raconte que, depuis ce jour, le lys courbe la tête en signe de respect.



Les oeufs de Pâques


Symbole de fertilité, de vie, de renaissance, l'oeuf est associé à la fête de Pâques depuis l'antiquité. A cette époque, durant la période du Carême, il était interdit de manger des oeufs. Les oeufs alors pondus par les poules étaient conservés et, le jour de Pâques, on les faisait bénir puis on les peignait et enfin on les donnait aux enfants.
Apportés selon les légendes populaires par les cloches en France et en Belgique,
le lapin de Pâques en Allemagne et
aux Etats-Unis ou les poules au Tyrol, les oeufs sont aujourd'hui décorés ou utilisés pour des jeux dans de nombreux pays.
En Russie et en Hongrie, par exemple, les oeufs de Pâques sont décorés de fins motifs à la cire puis trempés dans l'encre. La coquille est ainsi teinte laissant apparaître les motifs sur lesquels l'encre a glissé.

De nombreuses décorations peuvent être réalisées sur des oeufs cuits ou vidés. Les oeufs peuvent être peints ou plongés dans une solution à base de colorants alimentaires, d'eau et de vinaigre pour être teints. Les coquilles des oeufs colorés pourront ensuite être utilisées pour créer de jolies mosaïques.

Mais on peut également décorer des oeufs en plastique, en carton ou en polystyrène avec des sequins, des rubans, des plumes ou de petits morceaux de papier.

Si l'oeuf peint est sans doute le plus populaire, il existe également des oeufs en verre, en porcelaine, en bois, en argent et en or. Peter Carl Fabergé en est l'un des plus célèbres créateurs. Fournisseur des oeufs de Pâques du Tsar à la fin du XIXe siècle, il conçut des oeufs en métaux précieux et pierres décorées, véritables chefs d'œuvre de joaillerie.

Beaucoup d'entre nous se contentent cependant d'oeufs en chocolat, moins précieux mais plus savoureux.

Des chasses aux oeufs de Pâques sont traditionnellement organisées dans les cours ou les jardins familiaux, mais certains lieux en France, tels que le Labyrinthe géant des Monts de Guéret ou la cité fortifiée de Provins entre autres, proposent désormais des chasses aux oeufs de Pâques sous forme d'itinéraires pédagogiques et ludiques.


Pâques grecques

En grec, Pâques s'écrit Πάσχα e χ grec se transcrit ch et prononce comme une jota espagnole : un h en râclant la gorge...
N'oublions pas que si le latin est la langue de l'église catholique, le grec est la langue du christianisme: le Nouveau Testament a été rédigé en grec !

Dans les pays occidentaux, la fête la plus importante de l'année, c'est Noël ; en Grèce, c'est Pâques. Et si en France on mange une dinde à Noël ; en Grèce, on mange un agneau à Pâques. Notons que la dinde n'est pas un animal biblique alors que l'agneau est un animal symbolique de première importance. D'autre part, Noël est certes une fête chrétienne mais ne cherchez pas ce mot dans la Bible, il en est absent ! En revanche, Pâques est d'une importance essentielle.
On peut regretter que les églises de France ne fassent pas de Pâques une fête aussi importante que Noël ! Que la célébration de Pâques rayonne urbi et orbi ! Et que règne l'esprit de fraternité !


Étymologie de Pâques

À l'origine c'est un mot hébreu פּסח pesaḥ dont la racine semble être la même que le verbe passer, sauter employé dans l'Exode, lorsque Dieu déclare aux Hébreux : Je passerai par-dessus vous et le fléau destructeur ne vous atteindra pas
Si l'anglais traduit Pâques par Easter, la Pâque juive se dit Passover du verbe to pass over : passer par-dessus.
En grec, le mot hébreu a été transcrit Πάσχα d'où le latin Pascha.
paschalis : pascal, relatif à Pâques

À ne pas confondre avec un autre mot latin :
pascalis : qu'on fait paître, du verbe pasco faire paître, d'où pastor berger qui a donné en français pâtre de même sens et pasteur au sens figuré

Ainsi, en latin on distingue :
agnus pascalis, c'est l'agneau que l'on fait paître
agnus paschalis, c'est l'agneau pascal que les Juifs mangent le jour de la Pâque ; au sens figuré, c'est Jésus sacrifié.
La pâque désigne aussi l'agneau sacrifié des Juifs : manger la pâque, c'est manger l'agneau ! Faire ses pâques, c'est communier un des jours de la quinzaine de Pâques.
Les œufs de Pâques désignent les œufs décorés et, par extension, les petits cadeaux que l'on s'offre à Pâques.
L'accent circonflexe sur le a remplace le s : pasques > pâques ->. pastre > pâtre.
En français, on distingue :
la semaine Sainte qui précède Pâques, à partir du dimanche des Rameaux, appelés aussi Pâques fleuries
la semaine de Pâques, après Pâques à partir du dimanche de Pâques, jour de la Résurrection

Pâques fleuries : dimanche des Rameaux qui précède Pâques
Pâques closes : dimanche de Quasimodo après Pâques du latin quasi modo: ce sont les premiers mots du premier chant de la messe de ce jour-là: quasi modo geniti infantes : comme des enfants nouveau-nés...
Deux proverbes anciens :
Se faire poissonnier la veille de Pâques : s'engager dans une affaire, lorsqu'il n'y a plus aucun avantage à en espérer.
Se faire brave comme un jour de Pâques : se parer comme en un jour de fête.


Définition du dictionnaire de Furetière (1690)

PASQUE : la plus solemnelle des Feste qui se celebre chez les Juifs en memoire de leur delivrance de la captivité d'Égypte, & chez les Chrestiens en memoire de la resurrection du Sauveur.
Pascha est un mot Hebreu qui signifie passage.
On appelloit autrefois dans l'Eglise Pasques, toutes les festes solemnelles. Ainsi on appelloit la grande Pasque, la Pasque de la Resurrection ; la Pasque de la Nativité, le jour de Noël ; la Pasque de l'Ascension, Pasque de l'Epiphanie, Pasque de la Pentecoste, qu'on a appellée Pasca rosada ou rosatium, à cause qu'elle vient au temps des roses.
On le dit encore en Espagnol, Pascha de Navidade.

italien : Pasqua
espagnol : Pascua
portugais : Páscoa
néerlandais : Pasen
En espagnol, la Pascua au singulier désigne encore aujourd'hui chacune des solennités : le jour de la naissance de Jésus, le jour des rois mages, le jour de l'esprit saint.

las Pascuas : époque qui s'étend de Noël au jour des Rois
Pascua del Espíritu Santo : Pentecôte
Pascua de Flores, Pascua Florida Pâques des fleurs, Pâques fleuries désigne le jour de la résurrection. Les Pâques fleuries espagnoles ne tombent donc pas le même jour que les Pâques fleuries françaises !
Pâques a donné son nom à un prénom, Pascal, à une île, l'île de Pâques, découverte le jour du même nom... et à une fleur : la pâquerette qui fleurit à Pâques... Son nom latin classique est bellis génitif -idis : en français il aurait pu donner bellide...


Pâques germaniques

allemand : Ostern
anglais : Easter

Ces noms n'ont rien de juif ou de chrétien : ils sont profondément païens ! Selon Bède, auteur né en Angleterre au VIIIe siècle écrivait : le mois d'avril se nomme Eosturmonath d'après le nom de la déesse Eostre dont on célèbre la fête en ce mois De tempore ratione, XV. Il existe donc une déesse dans le panthéon germanique nommée Eostra ou Ostara qui aurait donné le nom de Easter en anglais ou Ostern en allemand.
Cependant, excepté ce témoignage de Bède, il n'existe aucune source qui témoigne de l'existence de cette déesse ; ni culte, ni rite.


Les cloches et les œufs de Pâques

Chaque fête a ses spécialités : la bûche de Noël, les œufs de Pâques. En France et en Europe occidentale, la tradition des œufs de Pâques est récente : elle apparaît à la fin du Moyen Âge. Il ne s'agit pas, comme on pourrait le croire, d'une antique coutume païenne...
En France, ce sont les cloches qui apportent les œufs de Pâques. Autrefois, on n'avait pas de montres : les cloches des églises permettaient de connaître l'heure. Or, elles cessaient de sonner le vendredi Saint, jour de la crucifixion de Jésus et se remettaient à sonner le dimanche, jour de la résurrection. On racontait alors que les cloches partaient pour Rome... et revenaient le dimanche avec des œufs de Pâques.

Dans les pays germaniques, c'est le lièvre qui apporte les œufs de Pâques.

On colore les œufs de Pâques, surtout en Ukraine où ils portent le nom de писанки pysanky du verbe ukrainien писати



Pâques orthodoxes :

2012 : dimanche 15 avril
2013 : dimanche 05 mai
2014 : dimanche 20 avril
2015 : dimanche 12 avril
2016 : dimanche 01 mai
2017 : dimanche 16 avril
2018 : dimanche 08 avril
2019 : dimanche 28 avril
2020 : dimanche 19 avril


Pâque juive (pessah) :

2012 : samedi 07 avril
2013 : mardi 26 mars
2014 : mardi 15 avril
2015 : samedi 04 avril
2016 : samedi 23 avril
2017 : mardi 11 avril
2018 : samedi 31 mars
2019 : samedi 20 avril
2020 : jeudi 09 avril

liens
A regarder :

http://youtu.be/xNqYuQEtHiw
http://youtu.be/DIF_CDiWRNA
http://youtu.be/NWqJop9xlK0
http://youtu.be/wrIq6Uz7sf4
http://youtu.be/xNqYuQEtHiw
http://youtu.be/7ePnSdONuQk
http://youtu.be/FmRixqFEQo4
http://youtu.be/qprAxp2-IyM
http://youtu.be/VRd6Lgvs8zk

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Posté le : 30/03/2013 19:51
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Clément VIII
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Le 3 Mars 1605 meurt CLÉMENT VIII,


IPPOLITO ALDOBRANDINI pape de 1592 à1605

Ippolito Aldobrandini est né le 24 février 1536 à Fano, ville des marches, dans les États pontificaux et meurt le 5 mars 1605 à Rome. Titulaire de nombreuses charge ecclésiastiques.
Il fait ses études à Padoue, à Pérouse et à Bologne.
Il est fait cardinal en 1585 par Sixte V (1585-1590), puis il est élu pape le 30 janvier 1592, il est intronisé le 9 février sous le nom de Clément VIII.
Clément VIII adopte l’écriture gothique, il va tenter de restaurer l’Eglise dans toute l’Europe et de rétablir le catholicisme en Angleterre, mais en vain, celle-ci se dirige vers un schisme d'où naîtra l'anglicisme en vigueur encore de nos jours.
Il libère l’Eglise de la domination espagnole et obtient l’appui de la France en officiant lors de la conversion au catholicisme de Henri IV.
En 1598 Il contribue à la conclusion de la Paix de Vervins et est, en récompense, appuyé par Henri IV, il annexe le duché de Ferrare et constitue le pilier économique des états pontificaux.
Il prépare secrètement avec le roi de France un projet d’alliance de tous les princes chrétiens contre les Turcs.
Il va aussi déclarer le café , "une boisson agréable et mettra ainsi fin à la mise en garde des chrétiens d’Italie contre cette boisson nouvelle.
Depuis 1562, la France est en proie aux guerres de religion opposant les Huguenots protestants aux catholiques, lutte qui débouche sur un conflit de succession au trône de France.
Les autorités séculières du royaume de Naples et de la république de Venise s'attirent les protestations du pape pour leurs violations répétées des droits ecclésiastiques, sans que les choses aillent plus loin.
Le roi Philippe II d'Espagne, qui soutient les catholiques de la Contre-Réforme, y prétend, mais il irrite la papauté. Après la conversion d'Henri IV au catholicisme en 1593, Clément VIII reconnaît ce dernier pour roi légitime de France et lève son excommunication le 17 septembre 1595.
Le pape s'emploie ensuite à tempérer la dominance espagnole au sein du Collège des cardinaux pour limiter l'influence de l'Espagne dans les prochains conclaves. Henri IV met fin aux guerres de religion par la promulgation de l'édit de Nantes (13 avril 1598) tout en favorisant la Contre-Réforme.
Clément VIII concentre ses efforts sur sa fonction spirituelle. Il soutient le contre-réformiste saint François de Sales, qu'il nomme évêque de Genève en 1602, et fait imprimer une édition révisée de la Vulgate, nom de la Bible traduite en latin, ainsi que de plusieurs autres ouvrages liturgiques clés. Il allonge la liste des livres interdits mis à l'Index et élargit l'activité et le rayon d'action de l'Inquisition.
Depuis 1597, Clément VIII institue la première congrégation de auxiliis pour arbitrer la controverse de la grâce et du libre-arbitre, sans que l'affaire soit tranchée au moment de sa mort.
La première des Congregationes de auxiliis divinae gratiae, c'est-à-dire des assemblées de théologiens catholiques réunies à propos du molinisme, s'est tenue à Rome à titre de commission de censure chargée de se prononcer sur le livre de Molina, Concordia liberi arbitrii cum gratiae donis (1588), mis en cause en juin 1597 par le dominicain D. Báñez.
Elle trancha, après deux sessions et de nombreuses réunions, dans le sens de la condamnation du molinisme, l'accusant d'être contraire à l'enseignement de saint Augustin et de saint Thomas sur la grâce et la prédestination.
Mais diverses interventions empêchèrent le pape Clément VIII de prononcer la censure ; il décida de substituer à la procédure juridique des rencontres de théologiens, limitées à l'examen d'un point essentiel : le fondement de la grâce efficace.
L'efficacité de cette grâce est-elle due à la prédétermination divine sur la volonté humaine thèse des Dominicains ou à la conformité du décret divin à la prescience que Dieu a des libres décisions humaines thèse des Jésuites ?
Les rencontres ne purent que mettre en évidence l'irréductibilité des points de vue entre les deux écoles.
Conscient de la gravité du débat, Clément VIII ne voulut pas condamner le molinisme sans avoir dirigé lui-même l'examen ; de 1602 à 1605, il présida les soixante-huit congrégations qu'il réunit sur ce sujet.
Il organise des "congrégations" pour analyser, et éventuellement condamner le molinisme ; la première des "Congregationes de auxiliis divinae gratiae", c’est-à-dire des assemblées de théologiens catholiques réunies à propos du molinisme, se tient à Rome à titre de commission de censure chargée de se prononcer sur le livre de Molina : Concordia liberi arbitrii cum gratiae donis (1588) ; Paul V poursuivra cette action : les débats aboutiront à un non-lieu.
L'intervention du cardinal français Du Perron retarda la décision, qui n'était pas encore prise à la mort du pape (5 mars 1605).
Cette première phase de discussions avait conduit les Jésuites à abandonner quelques-unes des thèses de Molina et, surtout, à montrer la conformité des autres avec la doctrine de saint Augustin.
Les Dominicains avaient fait porter leur effort sur la science moyenne de Dieu, clef de voûte du système de Molina. Sous Paul V (1605-1606), les Jésuites réussirent à centrer de nouveau le débat sur la prédétermination physique, qui est la clef du système de Báñez.
En dépit de cet échec, Clément VIII aura su restaurer le prestige de la papauté
Clément VIII meurt le 3-Mars-1605.




Les courants religieux de l'époque

1 Roberto Francesco Romolo Bellarmino dit Bellarmin naquit à Montepulciano, en Toscane, le 4 octobre 1542.
Fils d’un magistrat local et neveu du pape Marcel II, il entra à la Compagnie de Jésus en 1560 et fut ordonné prêtre en 1570.
Après avoir été professeur de théologie à Louvain, on lui confia en 1576, l’enseignement de la théologie dite "de controverse" au Collège romain.
Dans "Disputationes de controversiis fidei christianae" : Débats sur les controverses de la foi chrétienne, 1586-1593, Bellarmin réfuta point par point les différentes professions de foi protestantes.
Il devint le conseiller théologique du cardinal Cajétan alors légat du pape en France en 1589, puis du pape Clément VIII qui le nomma cardinal en 1599.
C’est à son initiative que fut révisée la Vulgate de saint Jérôme.
Bellarmin fut nommé archevêque de Capoue en 1602, mais démissionna en 1605 pour travailler à la Curie romaine auprès du pape Paul V. Il négocia des traités et des dossiers importants, dont l’affaire Galilée. En 1610, il publia De potestate Summi Pontificit in rebus temporalibus (Du pouvoir du Souverain Pontife dans les affaires temporelles). Ayant donné tout son argent pour le secours des pauvres, Bellarmin mourut pauvre le 17-9-1621. Canonisé en 1930, il fut proclamé docteur de l’Eglise l’année suivante.

2 Jacqueline Marie Angélique Arnauld (1591-1661), Mère Angélique, sœur du théologien Antoine Arnauld, est vouée, dès sa naissance, à la vie religieuse.
Le 23 juin 1599, Jacqueline prend l'habit de novice de Cîteaux à Port-Royal des Champs. Le 25 juin 1600, elle est transférée à l'abbaye de Maubuisson, gouvernée par Angélique d'Estrées, sœur de la belle Gabrielle d'Estrées, la maîtresse de Henri IV.
Le 16 juillet 1602, elle est élue abbesse de Port-Royal des Champs : elle n'a que 11 ans. Elle vit au milieu de religieuses qui s’habillent avec élégance, qui reçoivent, qui vont et viennent ; elle éprouve, lors d’une maladie, une crise mystique ; les sermons qu’elle entend pendant le carême de 1608 finissent de la convaincre du nécessaire rétablissement de l’observance la plus stricte de la règle de saint Benoît.
De 1618 à 1623, elle réforme l’abbaye de Maubuisson, malgré la résistance de l’abbesse ; la vie cloîtrée est régie selon la règle, sans dérogation ; les religieuses sont habillées du même scapulaire blanc marqué d’une croix rouge. En 1626, la communauté s’installe à Port-Royal de Paris ; les solitaires de Port-Royal s’installent dans les bâtiments conventuels que les sœurs viennent d’abandonner ; Port-Royal, fondé pour 12 religieuses, en réunit bientôt 80.
La communauté respecte scrupuleusement le guide qu’elle s’est donnée, l’abbé de Saint-Cyran, et son enseignement profondément marqué par Augustin sur la grâce et la prédestination et par les écrits de Jansénius. Lorsque Mère Angélique meurt, en août 1661, les 5 propositions de l’œuvre de Jansénius ont été condamnées par la Sorbonne et par le pape.

3 La famille de François de Sales (21-8-1567-28-12-1622) est Genevoise, de vieille noblesse paysanne, catholique et de culture française. Malgré l’opposition de son père, François, qui veut être clerc, est tonsuré dès 11 ans le 20-9-1578. Il poursuit ses études chez les jésuites du collège de Clermont à Paris.
En décembre 1586, il traverse une grave crise d’angoisse déclenchée par le débat autour de la prédestination qui oppose les humanistes chrétiens aux protestants luthériens ou calvinistes.
A l’issue de la crise, François décide de se vouer sans réserve à l’amour de Dieu. C’est à Padoue, à l’université, qu’il obtient le titre de docteur tant en droit civil qu’en droit canonique.
Le 18 décembre 1593 il est ordonné prêtre. L’année même où Henri IV entre à Paris, il part évangéliser le Chablais, au bord du lac Léman. En 1598, il devient coadjuteur de l’évêque de Genève.
Il est reçu par le pape Clément VIII. Pendant toute l’année 1602 il fréquente à Paris les dévots qui entourent Mme Acarie.
Le 8 décembre de cette même année, il est consacré évêque de Genève. Pour évangéliser il ne cesse lui-même de voyager, forme des prédicateurs et des missionnaires, anime des confréries religieuses, crée l’Académie florimontane, ouverte à tous.
En 1609 il publie L’Introduction à la vie dévote. L’année suivante, il fonde la congrégation de la Visitation, qui est érigée en ordre religieux en 1618 avec l’approbation de Paul V. Ce dernier confie à Vincent de Paul la direction de l’abbaye parisienne.
Après avoir refusé de devenir coadjuteur à Paris, il ne cesse de voyager pour, à Lyon comme à Turin ou Avignon, continuer d’enseigner, convaincu que l’enseignement est le 8e sacrement. Le Traité de l’amour de Dieu, qu’il publie en 1616 à l’attention des "âmes avancées en la dévotion", illustre sa certitude que l’ignorance est pareille à la malice. "Que faut-il faire ?
En un mot, parler affectueusement et dévotement, simplement et candidement et avec confiance. Etre bien épris de la doctrine qu’on enseigne et de ce qu’on persuade. Le souverain artifice, c’est de n’avoir point d’artifice.
Il faut que nos paroles soient enflammées, non pas par des cris et des actions démesurés, mais par l’affection intérieure.
Il faut qu’elles sortent du cœur plus que de la bouche. On a beau dire : mais le cœur parle au cœur, la langue ne parle qu’aux oreilles." (François de Sales, Lettres)

4 Tommaso Campanella passa 27 ans en prison après avoir désiré une réforme du christianisme et prôné la réunion de tous les peuples sous un seul ordre civil et sous la « religion naturelle » dont les religions existantes ne sont que des formes particulières.
II a écrit en prison La Monarchie d’Espagne, Les Aphorismes politiques et surtout La Cité du Soleil qui préconise un système communiste.

5 Dans le christianisme, la doctrine chrétienne de la Trinité fut jugée incompatible avec le monothéisme par certains groupes religieux, issus de la Réforme : Michel Servet, Lelio Socin et son neveu Fausto Socin rejetèrent la doctrine de la Trinité en faveur de l’unitarisme. Fausto Socin, réfugié en Pologne, organisa l’Eglise (antitrinitaire ou socinianiste) des Frères Polonais qui reconnaît la naissance miraculeuse de Jésus mais nie sa divinité. L’unitarisme fleurit en Angleterre au XVIIIe siècle puis s’étendit dans les pays anglo-saxons et en Amérique latine.


Environnement historique


Temps moderne

Début : 27 mai 1453 = Chute de Constantinople prise par les Ottomans qui en font leur capitale (Istanbul). Fin du Moyen Age
Fin : 1789 = Révolution française

Les Temps Modernes sont les 350 ans qui vont de la fin du Moyen Age à la Révolution.
En France, cette période correspond successivement à la Renaissance, au bras de fer avec les Habsbourgs, aux guerres de religion, puis à l'émergence de la monarchie absolue. La complexification des alliances amène la globalisation des conflits : le moindre différent entre deux pays jete l'Europe entière dans une guerre généralisée. Ce sont les guerres européennes.
C'est aussi l'époque des grandes découvertes et des grandes inventions de la Renaissance, puis celle des grands mouvements idéologiques (Réforme et ContreRéforme, siècle des Lumières, etc....
La société française se transforme : on assiste ainsi à la fin de la féodalité, neutralisation des derniers grands féodaux, et l'emergence des monarchies absolues. La Noblesse, dont les privilèges étaient jadis motivés par les fonctions administratives et militaires que les nobles étaient les seuls à pouvoir tenir, n'est bientôt plus qu'une caste d'oisifs parasites, jalousée et concurrencée par la de plus en plus puissante Bourgeoisie, avec en tête la "noblesse de robe". Quand cette dernière classe tentera de prendre le pouvoir, le contrôle de la situation lui échappera, et ce sera la bain de sang de la Révolution.


la Renaissance

Début : 30 août 1483 = Mort de Louis XI
Fin : 3 avril 1559 = Traité de Cateau-Cambrésis avec Philippe II d'Espagne et Elisabeth Ière d'Angleterre

La Renaissance, c'est un vaste mouvement européen de mutation culturelle et économique. Sur le plan culturel, elle s'appuie sur la redécouverte des merveilleuses oeuvres antiques, qui sont prises comme modèles (au détriment des non moins merveilleuses oeuvres médiévales qui tombent en désuétude). Les grands noms de ce renouveau culturel sont Rabelais, Montaigne, du Bellay, Ronsard, Léonard de Vinci, Michel-Ange, Raphaël... Sur le plan économique, c'est la naissance du capitalisme moderne.
C'est l'époque des grandes découvertes. Christophe Colomb découvre l'Amérique.
Sur le plan politique, après la neutralisation des derniers grands féodaux remuants et dangereux, la France est pacifiée. Les châteaux cessent d'être défensifs et deviennent de magnifiques palais d'apparat, en particulier les merveilleux châteaux du val de Loire.
Le danger n'est plus intérieur, ni même anglais. Le nouvel et redoutable ennemi est l'archiduc d'Autriche : les Habsbourgs. Maîtres de l'Autriche, des Flandres et de l'Allemagne, ils vont bientôt mettre la main sur l'Espagne et les richesse du Nouveau Monde. L'Italie sera le champ de bataille de cette lutte où l'empire Habsbourg recherche une unité territoriale et la France veut éviter son encerclement complet. Ces interminables guerres épuiseront l'Europe et monopoliseront l'attention des souverains. Ces derniers ne verront pas monter les dissensions religieuses puis politiques entre catholiques et protestants... Quand ils ouvriront les yeux, il sera trop tard.


les guerres de religion

Début : 3 avril 1559 = Traité de Cateau-Cambrésis avec Philippe II d'Espagne et Elisabeth Ière d'Angleterre
Fin : 13 avril 1598 = Edit de Nantes : Liberté de culte pour les Protestants. Fin des guerres de religion

Absorbés par leurs luttes, François Ier et Charles Quint ne se sont pas préoccupés des querelles internes de l'Eglise. Ils n'ont pas réalisé qu'elles devenaient le prétexte fanatisant à des conflits dont les causes réelles restaient politiques. Quand Henri II et Philippe II le réalisent enfin, il est trop tard : la folie d'une guerre religieuse couve dans toute l'Europe et va l'embraser.
L'Empire, la France et l'Angleterre entrent en guerre civile. La guerre européenne va être stoppée nette et les efforts des pays se concentrent sur les guerres intérieures.
En France, 8 atroces guerres de religion se succèdent de 1562 à 1598. Toutes les couches de la population se divisent en deux clans fanatiquement antagonistes : catholiques contre protestants. Tandis que certains protestants veulent entraîner la France dans une guerre suicide contre la catholique Espagne, les enragés ultra-catholiques de la Sainte Ligue font vaciller le trône de France. De part et d'autre, ce n'est que boucherie, dont la plus tristement célèbre est le massacre de la Saint Barthélémy.
A l'issue de cette période noire et sanglante, la paix ne reviendra que quand le chef du parti protestant, converti au catholicisme pour raisons politiques, deviendra roi et réconciliera les français : ce sera Henri IV.



la monarchie absolue

Début : 13 avril 1598 = Edit de Nantes : Liberté de culte pour les Protestants. Fin des guerres de religion
Fin : 1789 = Révolution française

Les Bourbons-Vendôme viennent de succéder aux Valois et de mettre fin aux guerres de religion. Leurs règnes se caractérisent par la mise en place et l'apogée de la monarchie absolue, c'est-à-dire un gouvernement autocratique du roi qui concentre sur sa personne tous les pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire, fiscal et militaire). Après les derniers troubles de la Fronde, les Grands seront muselés et réduits à la conditions de courtisans. Les Etats Généraux ne seront plus réunis et les Parlements deviendront de simples chambres d'enregistrement... Louis XIV est lucide quand il lance « l'Etat, c'est moi ».
Le règne d'Henri IV est marqué par un redressement rapide et impressionnant d'une France ruinée par les guerres de religion. Sous le règne de Louis XIII, efficacement complété par Richelieu, la traditionnelle opposition entre France et Habsbourgs (d'Autriche et d'Espagne) se remet en place. Avec le belliqueux Louis XIV, l'Europe s'embrase à nouveau. Les seuls points positifs de ce long règne sont la mise au pas définitive de la Noblesse et l’avènement d'un roi Bourbon sur le trône d'Espagne... mais la France est ruinée par une suite de guerres au dessus de ses forces. Sous Louis XV, c'est le même enchaînement de guerres (Frédéric II de Prusse ayant remplacé Louis XIV dans le rôle du boute-guerre), qui aboutit à un royaume tout aussi ruiné. Avec Louis XVI, la France réussit à se tenir en dehors des conflits du vieux continent, ne s'impliquant que dans la guerre d'indépendance des Etats Unis. Des réformes sont tentées, mais trop frileuses à cause de la faiblesse du roi vis à vis de la Noblesse qui craint la concurrence de la Bourgeoisie. Bientôt, le contrôle de la situation échappera à ces castes de priviliégiés, et ce sera la sanglante tourmente de la Révolution...


les guerres d'Italie

Début : 2 septembre 1494 = Les troupes françaises de Charles VIII franchissent les Alpes et entrent en Italie. Début de la première guerre d'Italie
Fin : 3 avril 1559 = Traité de Cateau-Cambrésis avec Philippe II d'Espagne et Elisabeth Ière d'Angleteterre
La France est définitivement sortie de la guerre de cent ans. Louis XI et Charles VIII viennent de neutralisation des derniers grands féodaux remuants et dangereux. Pour cette France du fin du Moyen Age, le danger n'est plus intérieur, ni même anglais. Le nouvel et redoutable ennemi est l'archiduc d'Autriche : les Habsbourgs.
Maîtres de l'Autriche, des Flandres et de l'Allemagne, ils vont bientôt mettre la main sur l'Espagne et les richesse du Nouveau Monde. L'Italie sera le champ de bataille de cette lutte où l'empire Habsbourg recherche une unité territoriale et la France veut éviter son encerclement complet. Les droits des souverains français sur le duché de Milan et le royaume de Naples seront les raisons d'interventions françaises en Italie. 11 guerres d'Italie interminables épuiseront l'Europe et monopoliseront l'attention des souverains, qui ne verront pas monter les dissentions religieuses puis politiques entre catholiques et protestants...
Territorialement, les rois de France ne parviendra pas à s'imposer de l'autre coté des Alpes. Tout au plus les traités permettront enfin de régler le partage des Etats Bourguigons de Charles le Téméraire.
Sur le plan culturel par contre, ces conflits vont changer la face du pays. Les rois et seigneurs qui ont guerroyé en Italie furent emerveillés par les splendeurs du Quattro Cento. Ils revinrent en France avec des artistes italiens qui révolutionnèrent la peinture et l'architecture. Les châteaux cessent d'être défensifs et deviennent de magnifiques palais d'apparat, en particulier les merveilleux châteaux du val de Loire. C'est la Renaissance.



le XVIème siècle

le crépuscule du moyen-âge

Le XVIème siècle est une période de mutation : commencé au Moyen Age en pleine guerre de cent ans, il se termine par les premiers pas de la Renaissance. Ce siècle aura en effet été le "Quatrocento" italien, et il aura vu sur le plan européen des changements lourds de conséquence : chute de Constantinople, fin de la guerre de cent ans, découverte de l'imprimerie et découverte de l'Amérique.
En France, la première moitié du siècle marque la seconde partie de la guerre de cent ans. La folie du roi Charles VI permet l’ émergence d'une guerre civile entre les grands partis féodaux Bourguignons et Armagnacs. Le roi d'Angleterre Henri V profite de l'anarchie pour mener une guerre de conquête. Après l'épopée de Jeanne d'Arc, la tendance s'inverse. Après la réconciliation des Armagnacs et des Bourguignons, les anglais sont définitivement "boutés" hors de France et y perdent toutes leurs possessions traditionnelles. Au soir de la bataille de Castillon, Charles VII est le roi incontesté d'un royaume réunifié.
La seconde partie du siècle marque l'affermissement du pouvoir royal : Charles VII fait pièce au pouvoir de la Papauté par la Pragmatique Sanction, puis ses successeurs commencent à réduire les plus remuants des derniers grands vassaux de la couronne (Louis XI mène à sa perte le puissant duc de Bourgogne, avant qu'Anne de Beaujeu et Charles VIII ne mettent au pas le duché de Bretagne).
La fin du siècle et ses bouleversements qui vont amener la montée en puissance de l'Espagne voit s'annoncer les futures menaces : le danger ne vient plus de l'Angleterre mais des Habsbourgs. Le premier champ de bataille de ce long bras de fer sera l'Italie, où Charles VIII et Louis XII vont guerroyer. Les temps modernes sont là.


le XVIIème siècle

Renaissance et guerres de religion

Le XVIIème siécle marque en France le début des temps modernes.
La France, tout juste sortie de la guerre de cent ans et ayant définitivement repris leurs possessions françaises aux rois anglais, se retrouve confronté à un nouvel et redoutable ennemi : les archiducs d'Autriche de la famille des Habsbourgs, maîtres de l'empire germanique et bientôt de l'Espagne enrichie par les conquêtes du Nouveau Monde. Le premier champ de bataille sera l'Italie où les rois français iront mener plusieurs guerres jusqu'au désastre de Pavie.
La diffusion accrue du savoir permise par la toute récente invention de l'imprimerie, et l'influence culturelle et artistique de l'Italie amène un renouveau culturel et artistique : la Renaissance. C'est la grande époque des inventions et des grandes découvertes. La vallée de la Loire se pare de palais plus somptueux les uns que les autres.
L'effervescence intellectuelle gagne le domaine religieux. Une volonté de réforme de l'Eglise devient, en grande partie à cause de l'inertie et du conservatisme de l'Eglise, une Réforme en rupture avec l'Eglise. La merveilleuse aventure intellectuelle de la Renaissance débouche sur des querelles théologiques avant de dégénérer en le bain de sang de guerres civiles et religieuses : ce sont les guerres de Religion.
Après 40 ans de carnages qui n'épargnent aucun pays d'Europe occidentale, la France retrouve la paix par l'édit de Nantes

A écouter

http://youtu.be/saPrQXY91Ow Chanson du pape
http://youtu.be/gO4dKCM2ziY Musique de bienvenue au pape Benoit XVI
http://youtu.be/ASfMbAcJy90 musique pour Jean -Paul II
http://youtu.be/EYxZ5SPNV0E Brassens le mécréant
http://youtu.be/wbt4-Tuid1s Brel dites si c'était vrai
http://youtu.be/CgXy6Km2gs8 Brel Les bigottes
http://youtu.be/YD3BzLDgFfY Les dames patronnesses




A regarder

Histoire de l'église
http://youtu.be/2oS-aF1wlaM
http://youtu.be/3I001VzKTjM
http://youtu.be/vrWtOFl1l7E
http://youtu.be/g0j7PUFU5OU

http://youtu.be/IMGuje2SkjA

http://youtu.be/3I001VzKTjM


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Posté le : 03/03/2013 09:56
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Géronimo l'Apache
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Le 17 Février 1909 mourut Le dernier grand chef Apache

Géronimo


Avec lui disparaît un peuple une culture victime d'un sauvage génocide.

Nous avons pu lire avec passion et émotion "le dernier des Mohicans" de James Fenimore cooper, cet ouvrage qui paru en Europe en 1826. Ce récit fortement romancé, fut quelque peu dénoncé pour sa faiblesse de l'écriture ainsi que pur de nombreuses naïvetés et invraisemblances. Cependant or, ces défauts littéraires ce roman n'en eut pas moins l'immense avantage d'alerter l'opinion publique sur un problème d'une grande gravité, c'est à dire sur le génocide des populations amérindiennes, leur disparition programmée, victimes qu'elles étaient de la violence et de l'invasion des armées des colons américains. Ces tribus et cette culture furent éradiquées, chassées de leur terre par les anglo-saxon qui fondèrent sur les terres "volées" les actuels états-unis.

L'histoire de Géronimo est le parallèle de ce drame .
Alors que le dernier des Mohicans narrent une fiction située durant la guerre de sept ans qui oppose les Français et les Anglais sur les terres indiennes dans l'état de New-York, c'est à dire dans la région frontalière entre les actuels états-unis et le Canada, le combat de Géronimo et de sa tribu eut lieu, lui, sur leur terres au sud du pays, dans l'actuel Arizona.
Cette différence géographique est bien la seule dissemblance entre le sort funeste de ces deux peuples entièrement phagocytés par l'hégémonie guerrière et la xénophobie de l'envahisseur.
Puisque, il est bien connu, que l'histoire est faite et racontée par les vainqueurs, nous avons étaient noyés durant un siècle d'histoire de western s'apparentant à de la pure propagande en procédant par une caricature résolument réductrice des adversaires, nous présentant ce conflit comme étant celui du pauvre colons courageux et dans son plein droit, victime du cruel indien fourbe, du sauvage qui scalpaient sans pitié femmes et enfants.
L'imagerie populaire, les récits et films américain ont très longtemps entretenus cette vision manichéenne et surtout bien loin de la réalité historique.
Un mouvement américain tentant à rétablir partiellement la vérité s'est fait jour depuis seulement quelques décennies, c'est à dire bien tardivement, alors que le peuple amérindien et sa culture originale sont définitivement à terre, perdus comme tant d'autres pour le patrimoine humain.


"I was born on the prairies where the wind blew free and there was nothing to break the light of the sun. I was born where there were no enclosures."


Libre comme le vent

Geronimo naît en juin 1829 et meurt le 17 février 1909, il porte à sa naissance le nom indien Go Khla Yeh qui signifit celui qui baille. était un Amérindien apache de la tribu des Apaches Bedonkohe à Nodoyohn Canyon, dans l'Arizona, au Mexique, actuellement ville de Clifton au Nouveau-Mexique.
lGéronimo était sorcier de sa tribu, il avait reçu de sa famille des connaissances des plantes et des médecines, il n'a jamais été chef, mais en tant qu'homme-médecin et guerrier reconnu et respecté, il eut une très grande influence sur les Apaches Chiricahuas.
Dès l'âge de 17 ans, il participe à des attaques contre les colons Mexicains et Américains au Nouveau Mexique.
L'état du nouveau Mexique ne sera cédé par les Mexicains, aux Etats -Unis qu'en 1848; après de longues guerres.

Le jeune homme, le "sorcier"

Plus tard, il aura une femme et construira un hogan dans une vallée dans laquelle le vieux chef Mangas Coloradas a conduit son peuple. Geronimo cultive le maïs, le mil et les haricots.
Puis il a deux fils et une fille. Il a l'habitude de se rendre dans un petit village mexicain pour y chercher des graines et tout ce dont il a besoin.
Après la mort de Tazha, le fils aîné de Cochise, Naiche, le second fils du vieux chef doit partager le contrôle de la tribu avec géronimo, selon le shéma bien connu du chef et du sorcier qui se partage le pouvoir exécutif.
Son beau-frère Juh était un leader de la tribu des Apaches Nednis.
Géronimo est donc admis au conseil de guerre des Apaches Chiricahuas en 1846.
Un jour de 1858 il s'y rend pour y échanger des peaux contre de la marchandise. A son retour, il trouvera sa mère, sa femme et ses trois jeunes enfants massacrés par les soldats espagnols du Mexique, près d’un village appelé Kas-ki-yeh par les Apaches.


L'homme blessé, révolté

Ce terrible drame, détruit sa vie, en effet l'armée Mexicaine dont la violence n'est pas inconnue, fera de cet inconnu Apache un révolté prêt à tout, en effet après ces meurtres, il se crée une rupture dans sa vie.
A dater de cet évènement Géronimo est un guerrier seul et probablement "enragé".
Il commence alors des raids de représailles en territoire mexicain.
Il vengera enfin sa famille le 30 septembre, cette attaque eut lieu le jour de la saint-Jérôme 1859.
Les cris des Mexicains qui invoquaient pour les protéger, saint Jérôme en criant "Géronimo ! Géronimo", l'inspirent et lui donne involontairement son nom de guerre : il prend alors son nom : "Geronimo".
Il mènera une vie incessante de combat.
En octobre 1862, il se joint aux combattants amérindiens, il participe avec les chefs Cochise et Mangas Coloradas à la bataille d'Apache Pass.

Le guerrier irréductible

En 1871, après près de dix ans de guerre contre les États-Unis, les Apaches Chiricahuas, alors dirigés par Cochise, négocient un accord de paix se rendent sur les conseils de Tom Jeffords.
Ils obtiennent la création d’une réserve sur leurs terres.
Hors malgré les accords accordant aux indiens l'usage de leurs propres terres, en 1876, la réserve Chiricahua sera fermée par les autorités américaines qui se désavoue.
La plupart des Indiens sont déportés de force vers la réserve de San Carlos, aride et désertique mais Géronimo, Naiche et Juh, guerriers irréductibles, réussissent à s’enfuir.
Géronimo sera arrêté l’année suivante au Nouveau-Mexique par l’agent John P. Clum et transféré à San Carlos.

Evasions et révoltes toujours

Libéré, il s’enfuit à nouveau de la réserve quelques mois plus tard.
Il gagne à cette époque le Mexique où il vit de pillages, avant de regagner San Carlos en 1879.
En septembre 1881, peu après la mort de Nochedelklinne, un leader spirituel apache tué par les soldats, Naiche, Géronimo et Juh s’enfuient une fois de plus de leur réserve.
Ils lancent sans retenue de violentes attaques contre les colons blancs avant de s’évanouir dans les montagnes mexicaines.
En novembre 1882, ils y abattent les 22 soldats mexicains du capitaine Juan Mata Ortiz.
Les raids des Apaches vont vite déborder du côté États-Unis, c'est à dire en Arizona et au Nouveau-Mexique :
en mars 1883, ils vont tuer 26 colons américains.
Le général George Crook est chargé de protéger la population blanche et entreprend de traquer les Apaches hostiles dans leurs repaires mexicains.
Un camp découvert par les éclaireurs apaches, espions de Crook est attaqué en mai 1883.
La nation Apache déjà rétrécit est en grand danger, le combat inégal ne réduit pas la volonté de liberté des derniers leaders apaches, mais ils doivent malgré tout accepter le principe d’une reddition.
En 1884 Geronimo apparemment vaincu s’établit de nouveau dans la réserve de San Carlos.
Et pourtant Geronimo, en compagnie de Naiche et plusieurs membres de la tribu s'échapperont encore plusieurs fois, vivant de pillages, avant de se rendre.
Mais l'arrestation brutale du guerrier Ka-ya-ten-nae le pousse à s'enfuir une nouvelle fois le 17 mai 1885 avec 35 hommes et 109 femmes et enfants.
Depuis le Mexique, ses hommes lancent plusieurs raids meurtriers en Arizona et au Nouveau Mexique.
Géronimo et ses hommes seront encore retrouvés au Mexique par des éclaireurs Apaches en mars 1886.
Pendant une conférence avec le général Crook, il accepte de regagner la réserve avec les soldats américains.
Trop épris de liberté et refusant la défaite, le guerrier Apache se ravise plus tard et s’échappe dans les montagnes avec Naiche, et encore une quinzaine de guerriers et quelques femmes et enfants.

Changement de commandement militaire

Crook ayant démissionné, c’est le général Nelson A. Miles qui est chargé de le poursuivre mais avec cette fois 5000 hommes et des milliers de volontaires. 3 000 soldats mexicains sont aussi mobilisés contre les Apaches au sud de la frontière.
En marge de la poursuite de Geronimo, le général Miles par provocation et rétorsion contre le peuple indien fait déporter en Floride les Chiricahuas vivant en paix dans la réserve de San Carlos.
Pendant plus de 5 mois, Geronimo et ses partisans réussissent à passer entre les mailles du filet, utilisant la surprise, la mobilité et les connaissances des Apaches des modes de survie dans des conditions extrêmes.

Reddition et fin de vie.

Mais bientôt épuisé, fatigué de se battre, il finit par se rendre le 4 septembre 1886 avec 16 guerriers, 12 femmes et 6 enfants.
"C’est la quatrième fois que je me rends" déclarera-t-il.
Sur ordre spécial du président Grover Cleveland, il est placé sous surveillance militaire étroite en Floride avec 14 de ses braves.
Le climat humide de la Floride s’avère malsain pour les Apaches habitués à celui du désert et plusieurs d'entre eux décèdent à cette époque.
Les survivants sont ramenés à Fort Sill, en Oklahoma, en 1887.
Geronimo se convertit alors au christianisme et devient fermier.
Il regrette cependant jusqu'à la fin de ses jours de s'être rendu.
Il vend des souvenirs à la Louisiana Purchase Exposition en 1904, participe à la parade d'inauguration de Theodore Roosevelt en 1905
Il dicte l’histoire de sa vie en 1906 et le 17 Février 1909 il meurt d'une pneumonie à Fort Sill.

Les campagnes de guérilla de Geronimo restent un parfait exemple du genre.
Ses facultés à exploiter des ressources humaines limitées et les terrains difficiles font de lui un stratège et un tacticien de premier ordre.

Citations :

"Nous sommes en train de disparaître de la surface de la terre, mais je continue à croire qu'il doit y avoir une bonne raison pour que Yoséné nous ait créés. Il a donné vie à toute une variété d'espèces d'hommes. Ainsi, pour chaque espèce créée, Il désigna un pays particulier. Lorsque Yoséné créa les Apaches, Il leur donna un pays qui se situe a l'ouest. Pour la nourriture, Il leur remit des graines, des fruits et du gibier. Afin de soigner les différentes maladies, Il leur enseigna où trouver ces plantes médicinales. Puis Il leur enseigna où trouver ces plantes et comment les préparer. Il leur accorda un climat doux et tout ce dont ils avaient besoin pour se vêtir et s'abriter...Cela eut lieu au tout début de la création : car Yoséné créa simultanément le peuple apache et son pays. Et quand viendra le jour où les Apaches seront séparés de leur terre, ils tomberont malades et mourront. Combien de temps s'écoulera-t-il pour que l'on dise qu'il n'y a plus d'Apaches?"

"Quand le dernier arbre aura été abattu - Quand la dernière rivière aura été empoisonnée - Quand le dernier poisson aura été péché - Alors on saura que l'argent ne se mange pas."


A lire
Nous étions libre comme le vent
De David Roberts




http://youtu.be/UsYRxoQtCbo
http://youtu.be/SqXL9P9DAu4

http://youtu.be/q7LxwhPE7kg
http://youtu.be/dWdU2owrFPA
http://www.youtube.com/watch?v=Cz0qd1 ... e&list=PL4B9D435CC0F218D5

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Posté le : 17/02/2013 12:12
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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