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Frédérik Dard
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Le 29 juin 1921 à Jallieu en Isère, naît Frédéric Dard

de son véritable nom Frédéric Charles Antoine Dard, 6 juin 2000 à Bonnefontaine, Fribourg, Suisse, écrivain, romancier de policier, espionnage, principalement connu – dans une production extrêmement abondante – pour les aventures du commissaire San-Antonio, souvent aidé de son adjoint Bérurier, dont il a écrit cent soixante-quinze aventures depuis 1949. Il écrit aussi sous les pseudos : San-Antonio, Frédéric Charles, Frédéric Antony, Max Beeting, Maxel Beeting, William Blessings, Eliane Charles, Frédéric Charles, Leopold Da Serra, Antonio Giulotti, Verne Goody, Kill Him, Kaput, Cornel Milk, L'Ange Noir, Wel Norton, F. D. Ricard, Sydeney, il reçoit le Grand prix de littérature policière en 1957. Il meurt à 78 ans le 6 juin 2000 à Bonnefontaine, Fribourg en Suisse
Parallèlement aux San-Antonio l'un des plus gros succès de l'édition française d'après-guerre, Frédéric Dard a produit sous son nom ou sous de nombreux pseudonymes des romans noirs, des ouvrages de suspense psychologique, des grands romans , des nouvelles, ainsi qu'une multitude d'articles. Débordant d'activité, il fut également auteur dramatique, scénariste et dialoguiste de films. Selon ses dernières volontés, Frédéric Dard a été enterré dans le cimetière de Saint-Chef, en Isère, village où il avait passé une partie de son enfance et où il aimait se ressourcer. Un musée y est en partie consacré à son œuvre.

En bref

Il faut souligner la formidable popularité acquise par les héros de cette saga : San-Antonio lui-même, personnage éponyme aussi brillant que pathétique, chéri des dames, redouté de la pègre et couvé par sa mère Félicie ; Bérurier, truculent, bâfreur, paillard, musclé et roué, irremplaçable dans le cœur du public ; Pinaud, discret et subtil ; Marie-Marie, espiègle fillette devenue héroïne belle et troublante... Tous sont désormais inscrits à notre patrimoine littéraire.
Apposée sur des romans au ton très différent – tel le chef-d'œuvre À San Pedro ou ailleurs 1968 – la signature de Frédéric Dard disparaît dès 1979. Y a-t-il un Français dans la salle ? 1979, La vieille qui marchait dans la mer 1988 figurent ainsi parmi les textes marquants signés San-Antonio, bien que sans rapport avec les enquêtes du commissaire.
Au fil des ans, le regard porté sur cet auteur inclassable – et abondamment traduit malgré la difficulté de l'exercice – s'est affiné. En témoignent les nombreuses études qui lui ont été consacrées, sans oublier la réunion en volumes de ses Réflexions 1999-2000, véritable condensé de sa philosophie et de son esprit.
Dans la série San-Antonio, déployée sur toute la seconde moitié du XXe siècle, Frédéric Dard s'est livré avec de plus en plus d'impétuosité à un somptueux travail sur la langue, dévoilant un talent et une inventivité que la critique n'a parfois reconnus que du bout des lèvres. Le public, lui, ne s'y est jamais trompé. Dard a façonné le français à sa botte, produisant entre autres un vocabulaire savoureux, plein de sève. Son ingéniosité créative – au service d'une sincérité avivée par son goût démesuré pour la confidence, l'apostrophe, les envolées rabelaisiennes – lui a permis de développer une écriture et un univers personnels avec, à la clé, une lecture enthousiasmante. Plus que les délires de son imagination et que les péripéties de ses héros, c'est d'abord son style qui établit l'originalité de Frédéric Dard-San-Antonio.

Sa vie

Le père de Frédéric Dard, Francisque, d'abord ouvrier de la société de Dietrich, lance une entreprise de chauffage central à Bourgoin-Jallieu. Sa mère, Joséphine-Anna Cadet, est fille d'agriculteurs. Frédéric Dard nait avec un bras atrophié, inerte. Ses parents, très occupés par l'affaire familiale, le font élever par sa grand-mère. Il en gardera un souvenir ému et le goût pour la lecture.
Frédéric Dard, peu enclin aux études, fait ses premières armes littéraires dans la revue Le Mois à Lyon.

Le krach de 1929 précipite le déclin de l'entreprise familiale, qui est mise en faillite. Tous leurs biens sont saisis, sous les yeux du jeune Frédéric. La famille émigre alors à Lyon, dans un petit appartement du boulevard des Brotteaux. Frédéric suit sans grand intérêt des études commerciales à l'école La Martinière. Il est présenté en 1938 à Marcel E. Grancher, le fondateur des Éditions Lugdunum et du journal Le Mois à Lyon, par son oncle, ouvrier-mécanicien dans un garage automobile que Grancher fréquente. Engagé comme stagiaire, il assume peu après un rôle de secrétaire de rédaction fonction qu'il assumera officiellement à la fin de l'été 1940, puis de courtier en publicité. Ses premiers articles, certainement encouragés par ses ainés comme le docteur Edmond Locard ou le romancier Max-André Dazergues sont publiés anonymement dans le journal dès 1939. Enfin journaliste, le métier qui l'attire depuis longtemps, il passe à l'écriture à proprement parler et publie fin octobre 1940 son premier livre La Peuchère une nouvelle paysanne, ainsi que la qualifiera son éditeur Marcel Grancher, son premier vrai roman, Monsieur Joos, récompensé par le premier Prix Lugdunum décerné sur manuscrit lui apportant enfin en mars 1941 la notoriété.

Frédéric Dard se marie en novembre 1942 avec Odette Damaisin, dont il aura deux enfants, Patrice né en 1944 et Élizabeth 1948 - 2011. Il s'installe avec sa femme à Lyon, dans le quartier de la la Croix-Rousse, au 4 rue Calas, où il réside entre juillet 1944 et mars 1949.
Ses publications ne tardent guère : La Peuchère, M. Joos 1941. Il se marie en 1942. Durant la guerre et l'après-guerre, Dard publie chroniques, articles, nouvelles ainsi que ses premiers polars , très recherchés par les collectionneurs, parmi lesquels Réglez-lui son compte 1949, une espèce de Peter Cheyney francisé, dont le héros est un certain commissaire San-Antonio, un nom repéré sur une carte des États-Unis.
Frédéric Dard écrit des livres pour enfants et des romans populaires pour nourrir sa petite famille, rencontre des écrivains repliés à Lyon. Sa notoriété commence à dépasser les limites de la capitale rhodanienne. Très influencé par le roman noir américain Faulkner, Steinbeck et surtout Peter Cheyney, il se lie avec Georges Simenon, qui lui rédige une préface pour son livre Au massacre mondain. Sous la houlette de Clément Jacquier, il écrit des romans avec ses premiers pseudonymes pittoresques : Maxell Beeting, Verne Goody, Wel Norton, Cornel Milk, etc.

Sur un coup de tête il a pris ombrage d'un livre de Marcel E. Grancher, qui le cite dans ses souvenirs, il part en 1949 s'installer aux Mureaux avec sa famille, dans un pavillon de banlieue. Après quelques années de vache maigre, il connaît ses premiers succès d'écriture, au théâtre notamment La neige était sale, adaptation du roman de Simenon, est montée par Raymond Rouleau au Théâtre de l'Œuvre en décembre 1950.
C'est en 1949 que paraît Réglez-lui son compte !, roman policier signé San Antonio, et qui est un échec commercial. Il rejoint alors les éditions du Fleuve noir, où il va côtoyer Jean Bruce et Michel Audiard, et y publie deux romans : Dernière Mission, et le second San-Antonio.
La série commence avec Laissez tomber la fille 1950.
En même temps, Dard publie d'autres romans Dernière Mission, Du plomb pour ces demoiselles, N'ouvrez pas ce cercueil sous divers pseudonymes ou sous son vrai nom. Mais la réussite se fait attendre.
Frédéric Dard est prêt à renoncer à l'écriture lorsque Simenon l'autorise à adapter au théâtre son roman La neige était sale, pièce qui fait un triomphe 1950. Le théâtre l'accapare un certain temps, sans parler de ses nombreux scénarios pour le cinéma ou la télévision.
Toutefois, poussé par son éditeur, Dard se consacre de plus en plus aux San-Antonio. Le succès vient enfin, avec bientôt des centaines de milliers d'admirateurs, au rang desquels Jean Cocteau, qui traduit le sentiment général en lui écrivant : J'achète un San-Antonio, je l'ouvre, et voilà votre cœur qui saute sur le mien !
En 1954, Frédéric Dard et Robert Hossein montent au Grand-Guignol Les Salauds vont en enfer, première pièce d'une longue collaboration théâtrale.

La notoriété naissante du Commissaire San-Antonio engendre le succès, qui, dès lors, ne le quittera plus. Dard écrit vite et beaucoup, au rythme de quatre à cinq ouvrages par an : romans policiers, romans d'espionnage ou d'épouvante, scénarios, adaptation de roman pour le cinéma. En 1964 Frédéric Dard détient le record du nombre de livres vendus en France.
Cependant, sa vie de couple avec Odette Damaisin n'est pas heureuse. Dans les mois précédant leur séparation, il tente de se pendre.
En 1964 commence la publication des hors-collection avec L'Histoire de France vue par San-Antonio, qui atteint le million d'exemplaires.

Frédéric Dard devient l'auteur le plus lu des Français.Il refait sa vie avec la fille de son éditeur, et de s'installer en Suisse romande.
Là, il reprend son rythme d'écriture infernal, payé d'une égale réussite jusqu'à sa mort, à la veille de laquelle paraît le hors-collection Napoléon Pommier 2000, précédé, à la fin de 1999, du 174e roman de la série.
Il se remarie le 14 juin 1968 avec Françoise de Caro, la fille d'Armand de Caro, le fondateur des éditions Fleuve noir.

En 1968, il prend la route de la Suisse avec sa nouvelle femme. Le couple se fait construire le chalet San Antonio à Gstaad.

Ils auront une fille, Joséphine, née en 1970 qui épousera Guy Carlier en 2006. Quelques semaines après sa naissance, le couple Dard adopte un jeune Tunisien, prénommé Abdel.
En mars 1983, Joséphine, âgée de 13 ans à l'époque, est enlevée durant plus de cinquante heures de leur domicile de Vandœuvres par un cadreur de télévision6. Il la cache dans un appartement à Annemasse.
Elle sera libérée contre le versement d'une rançon de 2 millions de francs suisses grâce au chalet de Gstaad qui venait d'être vendu. Le ravisseur sera arrêté et la rançon récupérée, mais l'épisode a longtemps traumatisé Frédéric Dard et sa fille.
Il noue des liens très forts avec le R. P. Bruckberger à qui il dédiera La Sexualité… et avec Albert Cohen. Il se passionne pour la peinture, notamment les œuvres de Domenico Gnoli, peintre hyperréaliste, ou celles de René Magritte, peintre surréaliste. Il rend hommage à l'œuvre du poète belge Louis Scutenaire.
Avec le temps, il commence à prendre du recul, il accorde de longues interviews à la presse. En 1975, il fait paraître Je le jure, signé San-Antonio, un livre d'entretiens où il évoque son enfance, ses débuts, sa famille, ses idées. En 1978, il acquiert à Bonnefontaine une ferme du xviiie siècle qu'il restaure : c'est dans ce domaine de L'Eau vive qu'il poursuit son œuvre en composant une centaine de romans et de nombreuses peintures, sa vocation contrariée.

Frédéric Dard meurt le 6 juin 2000, à son domicile de Bonnefontaine, en Suisse. Il est inhumé suivant ses volontés au cimetière de Saint-Chef en Dauphiné, village où il a vécu, enfant, en 1930, dans une maison appartenant à la famille de sa mère. L'ancienne école de Saint-Chef qu'il a fréquentée, porte une plaque commémorative rappelant ce fait.

Depuis la mort de son père, son fils Patrice poursuit l'écriture des San-Antonio.

Pseudonymes

Frédéric Dard raconte qu'il a choisi le pseudonyme San-Antonio sur une carte du monde, en faisant jouer le hasard. Son doigt a pointé sur la ville de San Antonio au Texas. Il a inséré dans ce nom un trait d'union qui n'existait pas dans le toponyme américain, mais qui était conforme aux règles de l'orthographe française traditionnelle on a longtemps écrit : New-York, etc.. Il faut néanmoins souligner que le trait d'union n'arrive que très progressivement dans son pseudonyme, à mesure que se multiplient les publications : absent dans le premier ouvrage de la série, Réglez-lui son compte !, paru en 1949, il apparaît et disparaît dans le nom d'auteur au fil des titres que publie le Fleuve noir, avant d'être définitivement retenu à partir de 1958 dans le roman Du poulet au menu. Dès ce moment l'auteur a alors tenu à la présence du trait d'union entre les deux composantes de son nom d'écrivain et n'hésitait pas à interpeller directement dans ses romans les lecteurs ne respectant pas cette orthographe, tout comme il rabrouait également les lecteurs écorchant ce pseudonyme en le prononçant Santonio, Santantonio », etc.. La seule modification qu'il acceptait, et dont il faisait usage lui-même, était l'abréviation de San-Antonio en Sana ou San-A..

Pseudonymes approuvés par Frédéric Dard lui-même

San-Antonio : plus de 200 titres
Frédéric Antony : La Police est prévenue
Max Beeting : Signé tête de mort réédition de La mort silencieuse sous Sydeney
Maxel Beeting : On demande un cadavre
William Blessings : Sergent Barbara
Eliane Charles : Pas d'orchidées pour Miss Blandish adaptation théâtrale du roman de James Hadley Chase, avec Marcel Duhamel. Création au Théâtre du Grand-Guignol, 1950. La pièce a été reprise en mai 1977 à Genève, l'adaptation étant signée du seul nom de Frédéric Dard.
Frédéric Charles : La Maison de l’horreur, Vengeance, L’Agence S.O.S, N’ouvrez pas ce cercueil, La Grande friture, La Main morte, L’Horrible Mr Smith, Dernière mission, La Mort est leur affaire, La Personne en question, Brigade de la peur, Les Figurants de la peur, L’Image de la mort (FrédériK Charles, La Mort en laisse.
Leopold Da Serra : Plaisirs de soldats.
Antonio Giulotti : Guerriers en jupon.
Verne Goody : 28 minutes d’angoisse.
Kill Him : Réglez-lui son compte, Une tonne de cadavre, Bien chaud bien parisien
Kaput : La Foire aux asticots, La Dragée haute, Pas tant de salades, Mise à mort
Cornel Milk : Le Disque mystérieux, Le Tueur aux gants blancs.
L'Ange Noir : Le Boulevard des allongés, Le Ventre en l’air, Le Bouillon d’onze heures, Un cinzano pour l’ange noir.
Wel Norton : Monsieur.
F. D. Ricard : Le Mystère du cube blanc.
Sydeney : La Mort silencieuse.
Il a par ailleurs écrit quelques ouvrages pour le compte d'écrivains en mal d'inspiration :

André Berthomieu : En légitime défense.

M. G. Prètre : Calibre 475 express, Deux visas pour l’enfer, Latitude zéro, La Chair à poisson, La Revanche des Médiocres titré par la suite L’Etrange Monsieur Steve. Les autres titres de M.G. Prètre ne sont pas officiellement de Frédéric Dard, mais certains titres qui ont été republiés au Fleuve noir permettent d'en douter.
Les pseudonymes ci-dessous sont très probables10 : Antoine, F. Antonio, Charles Antoine, Antoine Charles, Paul Antoine, Charles d’Ars, Charles, Charles Richard, Fred Charles, Fr. Daroux, Fredard, Jules, Patrice, Guiseppe Papo, Jérôme Patrice, Severino Standeley, Areissam Frédéric Dard n'a reconnu qu'un seul texte de ce pseudo et en a réfuté cinq, Jules Antoine et Charly L'attribution de ces deux pseudos à Frédéric Dard est tout à fait vraisemblable, mais malheureusement, les textes correspondants n'avaient pas pu lui être soumis, Freroux pas prouvé non plus. Nous ne savons pas ce qu'il faut en penser car il y avait dans la bande des auteurs Jacquier quelqu'un qui s'appelait Roger Roux, et que Frédéric Dard appelait parfois le frère Roux, Dudley Fox personnage du livre La mort silencieuse, signé Sydeney

Par contre, les pseudonymes ci-dessous sont réfutés par la famille de Frédéric Dard :

Frédéric Valmain, James Carter, J. Redon, Virginia Lord...
Et les autres : de nombreux autres pseudonymes lui sont attribués sans avoir été reconnus par l'auteur : Fred Astor, Frederick Antony, Antonio, Norton Verne, Alex de la Clunière, Alex de la Glunière, Antonio Giulotti, Charly, Charles Daroux, Dudley Fred-Charles, F. Dacié, Quatremenon, Patrice, Frédéric Jules, Freddy Jules-Albert, Georges Antoine, Jérôme le Coupe-Papier, Joos, Jules Patrice, Léopold M. Norton, F.-R. d’Or...

Œuvres

Liste des œuvres de Frédéric Dard.
Frédéric Dard a écrit officiellement deux cent quatre-vingt-huit romans, vingt pièces de théâtre et seize adaptations pour le cinéma.

La publication semestrielle Les Polarophiles tranquilles propose des regards différents sur le polar. On y parle de Georges Simenon et de Frédéric Dard, de la défunte Série noire et de certains pseudonymes utilisés. Son président et directeur de publication Thierry Cazon a démontré que Frédéric Dard avait écrit sous le pseudonyme de Frédéric Valmain, même si la famille Dard dément catégoriquement ce fait.

Théâtre
Auteur

1950 : La neige était sale d'après Georges Simenon, mise en scène Raymond Rouleau, Théâtre de l'Œuvre
1952 : Tartampion de Frédéric Dard, Théâtre Fontaine
1953 : La Garce et l'ange, mise en scène Michel de Ré, Théâtre du Grand Guignol
1954 : Les salauds vont en enfer, mise en scène Robert Hossein, Théâtre du Grand-Guignol
1954 : L'Homme traqué d'après L'Homme traqué de Francis Carco, mise en scène Robert Hossein, Théâtre des Noctambules
1954 : Docteur Jekyll et Mister Hyde d'après L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde de Robert Louis Stevenson, mise en scène Robert Hossein, Théâtre du Grand-Guignol
1965 : Monsieur Carnaval, livret de Frédéric Dard, musique Charles Aznavour et Mario Bua, mise en scène Maurice Lehmann, Théâtre du Châtelet
1968 : La Dame de Chicago, mise en scène Jacques Charon, Théâtre des Ambassadeurs
1978 : Le Cauchemar de Bella Manningham d'après Patrick Hamilton, mise en scène Robert Hossein, Théâtre Marigny
1986 : Les Brumes de Manchester, mise en scène Robert Hossein, Théâtre Marigny,

Événements

À l'occasion du dixième anniversaire de la mort de Frédéric Dard :

18 au 20 mars 2010 : Colloque à la Sorbonne San Antonio et la Culture française organisé par Françoise Rullier-Theuret.
26 au 30 mai 2010 : Festival du Mot (a Charité sur Loire
6 juin 2010 : Festival du Chablisien San Antonio à Béru
6 janvier 2011 : Diffusion de Docteur San-Antonio et Mister Dard de Guy Carlier et Rachel Kahn - réalisation Jean-Pierre Devilliers - sur la chaîne France5

Ami du chanteur Renaud qui s'était beaucoup rapproché de lui après la disparition tragique de Coluche, il préface son livre Mistral Gagnant11.
Renaud le cite dans sa chanson Mon bistrot préféré dans le vers : Nous rigolons des cons avec Frédéric Dard .
Jean-Jacques Goldman le cite quand il dit des spaghettis, Frédéric Dard et Johnny Winter aussi dans sa chanson Bonne Idée.
Patrick Sébastien crée en 2010 un mouvement associatif politique éphémère, le DARD, en référence à Frédéric Dard.

Liens
http://youtu.be/0y4p7Ys8Bpk Une maison un écrivain
http://youtu.be/EvjPvIV34o0 Cette mort dont je parlais biographie
http://youtu.be/0Jo4riBJ7OY Interviw Ina
http://youtu.be/6nna5Vn_aD4 San Antonio Ina


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Posté le : 29/06/2014 00:14

Edité par Loriane sur 29-06-2014 14:53:29
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Antoine de St Exupéry
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Le 29 juin 1900 à Lyon naît Antoine Marie Jean-Baptiste Roger de

Saint-Exupéry,

écrivain, poète et aviateur français, il reçoit pour distinctions, le prix Femina, le Grand prix du roman de l'Académie française, le National Book Award. Ses Œuvres principales sont : Courrier sud en 1929, Vol de nuit en 1931, Terre des hommes en 1939, Lettre à un otage en 1940, Pilote de guerre en 1942, et le plus fameux :Le Petit Prince en 1943. Saint Exupéry Disparaît en vol, à 44 ans, le 31 juillet 1944 en mer, au large de Marseille, Mort pour la France.


En bref

Une grande aventure collective – celle de l'aviation – est venue donner forme à une destinée, celle de Saint-Exupéry, écrivain-aviateur ou plutôt, peut-être, aviateur-écrivain. Dans cette biographie où les missions produisent les livres, où les livres tirent des missions personnages, paysages, morale, le ciel et la terre se croisent, l'un donnant son espace – un espace pur, vierge, celui de la relation abstraite entre un homme et sa machine –, l'autre offrant sa chaleur et sa plénitude sous les espèces des autres à la rencontre desquels s'avance le chevalier du ciel. Comme si le ciel et la terre étaient faits pour lui, de toute éternité, pour qu'alternativement il y vole et y rampe, pour que, sans cesse, revenu de si loin, de si haut, de si périlleux, il mesure mieux la chance qu'on a de vivre, d'aimer et la sottise qu'il y a à ne pas le savoir et à ne pas le dire. Est-il si vain de chercher dans cette expérience, qu'après tout peu de moralistes ont pu faire, les sources de ce fameux humanisme dont le point de départ est, sans doute plus qu'on ne l'a dit, la prise de mesure des limites de l'homme : distance, éloignement, solitude dans le ciel ? Ce n'est qu'ensuite, avec la formulation des questions que peut-on dire aux hommes ? que faut-il dire aux hommes ? et la tentative pour y répondre d'une façon cohérente qu'apparaîtront les certitudes quelque peu simplistes et les mots d'ordre boy-scout.
Aviateur, Saint-Exupéry a été un des pionniers de ce qui fut peut-être la dernière épopée si l'on pense que ce mot implique artisanat et bricolage, tête-à-tête le plus souvent mortel de l'homme et de la machine " Quelque chose s'était cassé dans mon moteur. Et comme je n'avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile. C'était pour moi une question de vie ou de mort..," et si l'on admet que ce n'est que par abus de notion qu'on parle d'épopée technologique. Comme Costes et Bellonte, comme Nungesser et Coli, comme Mermoz, Saint-Ex a sa place dans la liste de ceux qui ont ouvert l'espace d'en haut. Comment ne se seraient-ils pas sentis des seigneurs, ces hommes qui participaient d'un univers original, viril, où rien ne valait que les qualités individuelles de décision et de courage, où l'exceptionnel, le risque de mort étaient le lot quotidien, où l'impossible devait à chaque fois être réalisé ? Aristocrate par ses origines, Saint-Exupéry se retrouvait parmi ces hommes dans une autre aristocratie au système de valeurs non moins fixé et contraignant et qui fondait la morale sur le service et le dépassement constant de l'homme par lui-même : " Ce que j'ai fait, aucune bête au monde… ."

Sa vie

Né dans une famille issue de la noblesse française, Antoine de Saint-Exupéry passe une enfance heureuse malgré la mort prématurée de son père. Élève peu brillant, il obtient cependant son baccalauréat en 1917 et, après son échec à l'École navale, il s'oriente vers les beaux-arts et l'architecture. Devenu pilote lors de son service militaire en 1921 à Strasbourg, il est engagé en 1926 par la compagnie Latécoère, future Aéropostale et transporte le courrier de Toulouse au Sénégal avant de rejoindre l'Amérique du Sud en 1929. Parallèlement il publie, en s'inspirant de ses expériences d'aviateur, ses premiers romans : Courrier sud en 1929 et surtout Vol de nuit en 1931, qui rencontre un grand succès.
À partir de 1932, son employeur entre dans une période difficile. Aussi Saint-Exupéry se consacre-t-il à l’écriture et au journalisme. Il entreprend de grands reportages au Viêt Nam en 1934, à Moscou en 1935, en Espagne en 1936, qui nourriront sa réflexion sur les valeurs humanistes qu'il développe dans Terre des hommes, publié en 1939.
En 1939, il est mobilisé dans l'armée de l'air et est affecté dans une escadrille de reconnaissance aérienne. À l'armistice, il quitte la France pour New York avec pour objectif de faire entrer les Américains dans la guerre et devient l'une des voix de la Résistance. Rêvant d'action, il rejoint enfin, au printemps 1944, en Sardaigne puis en Corse, une unité chargée de reconnaissances photographiques en vue du débarquement en Provence. Il disparaît en mer avec son avion un P-38 Lightning F5B lors de sa mission du 31 juillet 1944. Son avion n'a été retrouvé qu'à partir de 2000.
Le Petit Prince, écrit à New York pendant la guerre, est publié avec ses propres aquarelles en 1943 à New York et en 1946 chez Gallimard, en France. Ce conte plein de charme et d'humanité devient très vite un immense succès mondial.

Fils du comte Jean-Marc de Saint-Exupéry 1863-1904, inspecteur d'assurances, et de Marie Boyer de Fonscolombe, Saint-Exupéry naît le 29 juin 1900 dans le 2e arrondissement de Lyon dans une famille issue de la noblesse française. Il partage une enfance heureuse entre cinq frères et sœurs. Mais en 1904, son père meurt accidentellement écrasé par un train, laissant Marie de Saint-Exupéry éduquer seule ses cinq enfants : Marie-Madeleine, dite Biche, Simone, dite Monot, Antoine, dit Tonio, François et Gabrielle, dite Didi.
La mère d'Antoine vit plus ou moins bien ce veuvage prématuré, mais son naturel optimiste lui permet de faire face à ses obligations. D'une sensibilité à fleur de peau, elle tisse avec Antoine des liens privilégiés et lui offre une excellente éducation, chose difficile à l'époque pour une femme seule. Elle transmet à son fils adoré des valeurs qu'il conservera toute sa vie : honnêteté, respect d'autrui, pas d'exclusivité sociale. Femme exceptionnelle, elle consacre sa vie à ses enfants, avec un humanisme que Saint-Exupéry cultivera tout au long de ses voyages.

Jusqu'à l'âge de dix ans, il passe son enfance entre le château de La Môle dans le Var, propriété de sa grand-mère maternelle, et le château de Saint-Maurice-de-Rémens dans l'Ain, propriété de l'une de ses tantes. À la fin de l'été 1909, sa famille s'installe au Mans, région d'origine de son père. Antoine entre au collège Notre-Dame de Sainte-Croix le 7 octobre suivant.
En 1912, il passe les grandes vacances à Saint-Maurice-de-Rémens. Fasciné par les avions, il se rend souvent à vélo à l’aérodrome d'Ambérieu-en-Bugey, situé à quelques kilomètres et y reste des heures à interroger les mécaniciens sur le fonctionnement des avions. Un jour, il s'adresse au pilote Gabriel Salvez en prétendant que sa mère l'a autorisé à effectuer un baptême de l'air. Il fait donc son baptême sur un Berthaud-Wroblewski, avion fabriqué à Villeurbanne par l'industriel lyonnais Berthaud sur des plans de Pierre et Gabriel Wroblewski-Salvez. Il écrit un poème témoignant de sa nouvelle passion pour les avions :

Les ailes frémissaient sous le souffle du soir
Le moteur de son chant berçait l'âme endormie
Le soleil nous frôlait de sa couleur pâle.
Saint-Exupéry passe ainsi presque toute son enfance dans le château familial, entouré de ses frères et sœurs. Il se souviendra de cette période comme celle du paradis perdu : les plus beaux moments de sa vie, dira-t-il plus tard. En revanche, il ne se plaît pas beaucoup au collège Sainte-Croix du Mans où il est pensionnaire. Ses camarades, qui le surnomment Tatane, collaborent toutefois au journal de classe créé à son initiative, qui sera ensuite interdit par les Pères.

Alors que la Première Guerre mondiale éclate, Marie de Saint-Exupéry est nommée infirmière-chef de l'hôpital militaire d'Ambérieu-en-Bugey dans l'Ain. Grâce à son travail, elle peut faire venir ses enfants près d'elle. Ses deux fils, Antoine et François, intègrent en tant qu'internes le renommé collège jésuite de Notre-Dame de Mongré, à Villefranche-sur-Saône. Le jeune Antoine peut donc enfin se consacrer à l'écriture, avec brio, puisque, même si ses études sont médiocres par ailleurs, il remporte le prix de narration du lycée pour l'une de ses rédactions.
À la rentrée scolaire de 1915, Marie de Saint-Exupéry, toujours en poste à Ambérieu-en-Bugey, estime que ses fils ne se plaisent pas vraiment chez les frères jésuites de Mongré.
Soucieuse de protéger ses enfants et de leur donner une éducation qui leur permette de développer leurs dons, elle préfère les inscrire chez les frères marianistes de la Villa Saint-Jean à Fribourg, en Suisse.
En rapport étroit avec le collège Stanislas de Paris, ce collège a développé une méthode d'éducation moderne qui leur permet d'exercer leur créativité. Antoine y retrouve Louis de Bonnevie, dont la famille est voisine et amie de la sienne à Lyon. Il noue avec lui ainsi qu’avec Marc Sabran et Charles Sallès une amitié profonde et durable.
En 1917, il obtient son baccalauréat malgré des résultats scolaires peu brillants.
L'élève Saint-Exupéry est davantage à l'aise dans les matières scientifiques que littéraires. Au cours de l'été, souffrant de rhumatismes articulaires, François, le frère cadet d'Antoine, le compagnon de jeux et le confident, meurt d'une péricardite.
Attristé par la mort de son frère, il semblerait que cet évènement marque le passage de Saint-Exupéry du stade d'adolescent à celui d'adulte.
La guerre aussi l'inspire. Il réalise des caricatures de soldats prussiens et de leurs casques à pointe, de l'empereur et du Kronprinz. Il écrit aussi quelques poèmes :

Parfois confusément sous un rayon lunaire,
Un soldat se détache incliné sur l'eau claire ;
Il rêve à son amour, il rêve à ses vingt ans !

Printemps de guerre

En 1919, il échoue au concours de l'École navale ses résultats dans les branches scientifiques sont très bons, mais ceux des branches littéraires insuffisants et s'inscrit en tant qu'auditeur libre dans la section architecture à l'École nationale supérieure des beaux-arts. Sa mère
l'aide comme elle peut, malgré ses soucis d'argent. Antoine bénéficie alors de l'hospitalité de sa cousine Yvonne de Lestrange et accepte également plusieurs petits emplois : avec son ami Henry de Ségogne, il sera notamment figurant durant plusieurs semaines dans Quo Vadis, un opéra de Jean Noguès. En 1918, il avait fait la connaissance de Louise de Vilmorin, qui lui inspire des poèmes romantiques.

Je me souviens de toi comme d'un foyer clair
Près de qui j'ai vécu des heures, sans rien dire
Pareil aux vieux chasseurs fatigués du grand air
Qui tisonnent tandis que leur chien blanc respire.
À mon amie

Cependant, durant cette période, son intense activité poétique lui inspire des poèmes plutôt mélancoliques, des sonnets et des suites de quatrains Veillée, 1921 montrant qu'il vit une période difficile, car il se retrouve sans projet de vie et sans perspective d'avenir. Certains de ses poèmes sont calligraphiés et enluminés de dessins à l'encre de Chine. Il offre deux de ses cahiers de poésie à son ami Jean Doat.

Dans l’aviation

En avril 1921, il est affecté pour son service militaire en tant que mécanicien au 2e régiment d’aviation de Strasbourg. En juin, il prend des cours de pilotage à ses frais. Le 9 juillet son moniteur le "lâche" pour un tour de piste. Seul aux commandes de son avion-école, il se présente trop haut pour l'atterrissage. Remettant les gaz trop brusquement, il cause un retour au carburateur. Croyant que le moteur a pris feu il ne s'affole pas, fait un second tour de piste et atterrit en beauté. Son moniteur valide sa formation. Néanmoins, il laisse le souvenir d’un aviateur parfois distrait, oubliant tantôt de rentrer son train d’atterrissage, tantôt de brancher ses instruments de bord, se perdant dans l’immensité du ciel. Le surnom de "Pique la Lune" lui est ainsi resté, non seulement en raison de son nez en trompette mais aussi d’une tendance certaine à se replier dans son monde intérieur.
En janvier 1922, il est à Istres comme élève officier de réserve. Il est reçu pilote militaire et promu caporal.
En avril 1922, dans le cadre de sa formation dans les EOR, il suit des cours d’entraînement à Avord, qu'il quitte pour la région parisienne avec le grade de sous-lieutenant. Début août, il est affecté au 37e régiment d’aviation à Casablanca, où il obtient son brevet civil. Pendant ses loisirs, il réalise des croquis de ses copains de chambrée au crayon mine de charbon et à l’encre turquoise.
Ses dessins sont regroupés dans son cahier Les Copains. En octobre, sous-lieutenant de réserve, il choisit son affectation au 34e régiment d’aviation, au Bourget. Au printemps 1923, il a son premier accident d’avion au Bourget : fracture du crâne. Après ce grave accident, il est démobilisé. Pourtant, il envisage toujours d’entrer dans l’armée de l’air, comme l’y encourage le général Barès.
Mais la famille de Louise de Vilmorin, sa fiancée, s’y oppose. Commence pour lui une longue période d’ennui : il se retrouve dans un bureau comme contrôleur de fabrication au Comptoir de Tuilerie, une filiale de la Société générale d’Entreprise. En septembre, c’est la rupture des fiançailles avec Louise.
En 1924, Saint-Exupéry travaille dans l’Allier et la Creuse comme représentant de l’usine Saurer qui fabrique des camions il n’en vendra qu’un seul en une année et demie !. Il se lasse et donne sa démission. En 1924, il commence aussi une œuvre en prose, Manon, danseuse.
En 1925, son poème intitulé La Lune montre une inspiration farfelue. On peut aussi citer la suite poétique L'Adieu :

Il est minuit — je me promène
Et j’hésite scandalisé
Quel est ce pâle chimpanzé
Qui danse dans cette fontaine ?
La Lune, 1925

En 1926, il est engagé par Didier Daurat, directeur de l’exploitation des lignes de la compagnie Latécoère future Aéropostale et rejoint l'aéroport de Toulouse-Montaudran pour effectuer du transport de courrier sur des vols entre Toulouse et Dakar. Il rédige alors une nouvelle L'évasion de Jacques Bernis, dont sera tiré L'Aviateur, publié dans la revue d’Adrienne Monnier, Le Navire d’argent, où travaille son ami Jean Prévost. À Toulouse, il fait la connaissance de Jean Mermoz et de Henri Guillaumet. Au bout de deux mois, il est chargé de son premier convoyage de courrier sur Alicante.
Fin 1927, il est nommé chef d’escale à Cap Juby au Maroc avec pour mission d’améliorer les relations de la compagnie avec les dissidents maures d’une part et avec les Espagnols d’autre part. Il va y découvrir la brûlante solitude et la magie du désert. En 1929, il publie chez Gallimard son premier roman, Courrier sud, dans lequel il raconte sa vie et ses émotions de pilote.
En septembre 1929, il rejoint Mermoz et Guillaumet en Amérique du Sud pour contribuer au développement de l’Aéropostale jusqu’en Patagonie.
En 1930, il utilise la bibliothèque de son ami Paul Dony pour commettre divers sonnets inspirés d’autres poètes mais qui sont autant d’exercices de virtuosité poétique. En 1931, il publie son second roman, Vol de nuit, un immense succès, dans lequel il évoque ses années en Argentine et le développement des lignes vers la Patagonie.
En 1931, toujours, il se marie à Agay avec Consuelo Suncin Sandoval de Gómez décédée en 1979, à la fois écrivaine et artiste salvadorienne.
À partir de 1932, alors que la compagnie, minée par la politique, ne survit pas à son intégration dans Air France, il subsiste difficilement, se consacrant à l’écriture et au journalisme. Saint-Exupéry demeure pilote d’essai et pilote de raid en même temps qu’il devient journaliste d’occasion pour de grands reportages.
Reporter pour Paris-Soir, il voyage au Viêt Nam en 1934 et à Moscou en 1935. Le 29 décembre 1935, accompagné de son mécanicien Prévot, il tente un raid Paris-Saïgon à bord d'un Caudron-Renault Simoun, pour battre le record d'André Japy qui quelques jours plus tôt a relié Paris à Saïgon en 3 jours et 15 heures. Dans la nuit du 31 décembre, il est obligé de poser en catastrophe son avion dans le désert Libyque en Égypte. Il connaît alors quatre jours d'errance sans eau ni vivres avant un sauvetage inespéré. Le manuscrit de 58 pages relatant son aventure a été vendu aux enchères en 2009.
En 1936, il part pour l’Espagne. De tous ces voyages, il accumule une très importante somme de souvenirs, d’émotions et d’expériences, qui lui servent à nourrir sa réflexion sur le sens à donner à la condition humaine. Sa réflexion aboutit à l’écriture de Terre des hommes, qui est publié en 1939. L’ouvrage est récompensé par le prix de l’Académie française. C’est dans ce roman que l’on trouve la célèbre phrase prononcée par Henri Guillaumet après son accident dans les Andes : " Ce que j’ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait ".

Guerre de 1939-1945

En 1939, il est mobilisé dans l'Armée de l'air pour des vols de reconnaissance et affecté dans une escadrille de reconnaissance aérienne. Le 23 mai 1940, il survole Arras alors que les panzers allemands envahissent la ville : bien que son avion Bloch 174 soit criblé de balles par la DCA allemande, il réussit à retourner à la base avec ses passagers sains et saufs, ce qui lui vaut d'être récompensé de la Croix de guerre avec palme et cité à l’ordre de l’Armée de l’air, le 2 juin 1940. Cet exploit lui inspirera le titre et la trame de Pilote de guerre. À l'armistice, il quitte la France pour New York avec pour objectif de faire entrer en guerre les Américains. Considéré par certains comme pétainiste car non gaulliste, Saint-Exupéry a du mal à faire entendre sa voix.
Comme l’immense majorité des Français, il était au départ plutôt favorable à Vichy, qui lui semblait représenter la continuité de l'État, et était donc plutôt méfiant envers le général de Gaulle. De fait, il a surtout essayé de réconcilier les factions opposées ; lors de son appel radiophonique du 29 novembre 1942 depuis New York, soit trois semaines après le débarquement allié en Afrique du Nord, il lançait : "Français, réconcilions-nous pour servir", mais il fut incompris, car il était trop tard et le temps était celui de l'affrontement général. Cependant, selon des archives américaines récemment ouvertes, il semblerait que les services secrets américains auraient envisagé de le pousser en lieu et place du général de Gaulle.
En mai 1942, il séjourne au Canada dans la famille De Koninck, rue Sainte-Geneviève, dans le vieux-Québec. Alors que son séjour devait durer quelques jours, il passe finalement près de cinq semaines au Québec à cause de problèmes de visa. Ayant pour mission de faire entrer les Américains dans la guerre, il publie à New York en février 1942 Pilote de guerre pour rappeler aux Américains combien la bataille de France avait été dure, avant de publier un an plus tard le conte poétique et philosophique Le Petit Prince.
Mais il ne pense qu'à s'engager dans l'action, considérant, comme ce fut le cas avec l'Aéropostale, que seuls ceux qui participent aux événements sont légitimes pour en témoigner.
En avril 1943, bien que considéré par les Alliés comme un pilote médiocre, incapable de piloter un avion de combat moderne, il reprend du service actif dans l'aviation en Tunisie grâce à ses relations et aux pressions du commandement français. Relégué de la chasse, il effectue quelques missions de reconnaissance, mais il est victime de plusieurs incidents qui le font mettre en réserve de commandement, étant donné son âge, son mauvais état de santé général, ses différents crashs précédents. Il séjourne alors en Algérie, au Maroc, puis en Algérie de nouveau, où il obtient au printemps 1944 l'autorisation du commandant en chef des forces aériennes en Méditerranée, le général américain Eaker, de rejoindre le prestigieux groupe 2/33 basé à Alghero, en Sardaigne. Il effectue plusieurs vols, émaillés de pannes et d'incidents.
Le 17 juillet 1944, le 2/33 s'installe à Borgo, non loin de Bastia, en Corse. C'est de l'aéroport voisin de Poretta qu'il décolle aux commandes de son F-5B-1-LO, version photo du bimoteur P-38 Lightning, le 31 juillet à 8 h 25 du matin, pour une mission de cartographie, cap sur la vallée du Rhône, cap sur Annecy et retour par la Provence : des reconnaissances photographiques afin de tracer des cartes précises du pays, fort utiles au tout prochain débarquement en Provence, prévu pour le 15 août.
Il est seul à bord, son avion n'est pas armé et emporte avec lui du carburant pour six heures de vol. À 8 h 30, est signalé le dernier écho radar. Son avion se serait écrasé à quelques encablures des côtes de la Provence. Il est alors impossible d'effectuer des recherches sur le terrain en temps de guerre. aint-Ex est officiellement porté disparu. Sa mémoire est célébrée solennellement à Strasbourg le 31 juillet 1945. En 1948, il est reconnu Mort pour la France.

Le mystère de sa mort

Le 12 mars 1950, au Journal officiel, le commandant Antoine de Saint-Exupéry est cité à l'ordre de l'armée aérienne à titre posthume, pour avoir prouvé, en 1940 comme en 1943, sa passion de servir et sa foi en le destin de la patrie, et trouvé une mort glorieuse, le 31 juillet 1944, au retour d'une mission de reconnaissance lointaine sur son pays occupé par l'ennemi.
Si la mort ne faisait désormais plus de doute, restait à en élucider les circonstances. En 1950, un pasteur d'Aix-la-Chapelle, ancien officier de renseignements dans la Luftwaffe, témoignera avoir appris, le 31 juillet 1944, qu'un P-38 Lightning avait été abattu en Méditerranée par un Focke-Wulf allemand.
Puis, en 1972, surgit le témoignage posthume d'un jeune officier allemand, l'aspirant Robert Heichele, qui aurait fait feu sur le Lightning depuis son appareil, un Focke-Wulf 190, vers midi, au-dessus de Castellane. Mais Heichele a été à son tour abattu en août 1944.
Dans les années 1990, un autre témoignage surgit tardivement, à propos d'une habitante de Carqueiranne qui aurait vu, le jour fatidique, le Lightning se faire abattre. La mer aurait ensuite rejeté le corps d'un soldat sur la plage, lequel a été enterré anonymement dans le cimetière de la commune. Était-ce Saint-Exupéry ?
Pour le savoir, il faudrait exhumer le corps, procéder à des comparaisons avec l'ADN des membres de sa famille, lesquels s'y montrent opposés. Chaque fois, ces révélations relancèrent l'intérêt aussi bien des spécialistes que du grand public, pour le mystère Saint-Ex. Enfin, en 2000, des morceaux de son appareil, le train d'atterrissage, un morceau d'hélice, des éléments de carlingue et surtout du châssis, sont retrouvés en Méditerranée au large de Marseille.
Le 7 septembre 1998, un pêcheur avait déjà trouvé sa gourmette dans son chalut, près de l'île de Riou. Remontés à la surface en septembre 2003, les restes de l'avion sont formellement identifiés le 7 avril 2004 grâce au numéro de série de l'appareil. Les restes du Lightning sont exposés au Musée de l'air et de l'espace du Bourget, dans un espace consacré à l'écrivain aviateur.

Mais rien ne permet de donner une conclusion définitive sur les circonstances de sa mort, malgré la simulation informatique de l’accident – à partir des pièces déformées – qui montre un piqué, presque à la verticale et à grande vitesse, dans l’eau.
Fut-elle la conséquence d'une énième panne technique, d'un malaise du pilote ? Certains avancèrent même, au grand scandale de ses proches, l'hypothèse du suicide d'un Saint-Exupéry diminué physiquement il ne peut pas fermer seul la verrière de son appareil, désespéré par le monde qu'il voyait s'annoncer, thèse confortée par certains de ses derniers écrits, au ton franchement pessimiste, par exemple les dernières lignes d’une lettre adressée à Pierre Dalloz, écrite la veille de sa mort : Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien.
La termitière future m’épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi, j’étais fait pour être jardinier.
En mars 2008, un ancien pilote de la Luftwaffe, sur Messerschmitt Bf 109, Horst Rippert né en 1922, affirme dans le journal La Provence avoir abattu un avion de type P-38 lightning le 31 juillet 1944 dans la zone où se trouvait Saint-Exupéry. En mission pour retrouver un avion ennemi qui survolait la région d'Annecy, Horst Rippert tourne plusieurs minutes au-dessus de la Méditerranée sans rien repérer.
Soudain, un avion allié le croise, 3 000 mètres au-dessous de lui15. Horst Rippert tire et touche. L'avion s'enflamme et tombe à pic dans la Méditerranée. Saint-Exupéry est porté disparu ce jour-là, donnant lieu au mystère sur sa disparition.
Si j'avais su qui était assis dans l'avion, je n'aurais pas tiré. Pas sur cet homme., a déclaré Horst Rippert, qui admirait l'écrivain16. Thèse cependant mise à mal par bien des incohérences. Après la guerre Horst Rippert, frère d'Ivan Rebroff décédé en février 2008, soit peu avant cette révélation, se reconvertit dans le journalisme et dirige le service des sports de la ZDF.

Ses œuvres

Si elles ne sont pas tout à fait autobiographiques, ses œuvres sont largement inspirées de sa vie de pilote aéropostal, excepté pour Le Petit Prince 1943 — sans doute son succès le plus populaire il s'est vendu depuis à plus de 134 millions d'exemplaires dans le monde, et se trouve être donc le second ouvrage le plus vendu au monde après la Bible — qui est plutôt un conte poétique et philosophique.
Il écrivit d'autres livres, tout aussi connus : Courrier Sud 1929, Vol de nuit 1931, Terre des hommes 1939, Pilote de guerre 1942, Lettre à un otage 1944, Écrits de guerre rassemblés en 1982, et Citadelle posthume, 1948. Tous ses romans racontaient l'histoire de ses voyages en les rendant fiction et en créant de la fantaisie.

"Pour moi, voler ou écrire, c'est tout un." Les lauriers que l'épopée aérienne valut à l'aviateur-poète Antoine de Saint-Exupéry ont cessé d'auréoler son œuvre. La question est de savoir si le poète-aviateur a su conférer à l'éphémère d'une actualité, même prestigieuse, valeur d'éternité. Le mythe envolé, que reste-t-il ? Restent ce que Roger Caillois a nommé des "rapports", mais rapports d'une prise de conscience progressive de soi et des autres, d'une connaissance créatrice dont les moyens furent autant la solitude et la guerre que l'avion, merveilleux "instrument d'analyse", "thème d'inspiration" et tremplin des relations humaines. De L'Aviateur – qui se réfère à un métier – à Citadelle – qui évoque un monument – s'élabore dans le courage, l'obstination et la générosité une "expérience morale" à laquelle ont œuvré conjointement l'aventure et l'écriture, sans que la seconde pipe la première ou s'y substitue ; c'est pourquoi Caillois a pu conclure :" À une époque où la littérature sert communément d'alibi, cette honnêteté luxueuse apporte tout ensemble une preuve de la grandeur de l'indépendance d'un écrivain et d'une œuvre "préface à l'édition de La Pléiade.
Lorsque, au soir de son baptême de l'air, Antoine de Saint-Exupéry, alors âgé de douze ans, offrit à son professeur de français un poème aéronautique, peut-être pressentait-il la double orientation qu'allait prendre son destin. Cependant, les chemins qui l'y menèrent furent moins directs qu'on le pourrait supposer.

Il y commet son premier exploit en s'emparant d'un appareil pour effectuer un vol solitaire qui faillit se terminer en catastrophe, mais révéla le sang-froid du pilote et cette maîtrise qui va chez lui de pair avec une sorte de témérité et presque un goût de l'aventure marginale. L'armée de l'air s'ouvre à lui ; il y renonce devant l'opposition de la famille de sa fiancée. Mais ni la bureaucratie ni la vente de camions pour les usines Saurer ne le consolent de l'avion qu'il rejoint chaque fois qu'il le peut. 1926 fut une année décisive : engagé à la société d'aviation Latécoère, il débute en octobre à Toulouse, sous la direction de Didier Daurat, le futur Rivière de Vol de nuit, le type même du chef, à la fois maître et entraîneur. Au début de la même année, il avait publié une nouvelle, L'Aviateur ; dorénavant, les écrits marqueront les jalons moins d'une carrière que d'une aventure, dont ils feront le point et dont ils seront le prolongement éthique et poétique.
Envoyé en 1927 comme chef de base à Cap Juby Río de Oro, escale aussi dangereuse que vitale sur la ligne Casablanca-Dakar, Saint-Exupéry découvre à la fois l'action responsable, le désert et les Maures. Maintes fois, il sauva des aviateurs en panne ou captifs des dissidents. Le soir, il écrit Courrier Sud en 1928. Dans ce récit, influencé sur le plan romanesque par la manière de Gide, le narrateur rapporte les confidences d'un pilote de l'Aéropostale qui, peu avant de s'écraser sur les sables, a connu la mort d'un amour." Le roman d'un aviateur l'emporte sur le roman de l'aviation »Luc Estang, non sans en amorcer les composantes essentielles : le sens de la fraternité virile, et surtout cette optique fondamentale de Saint-Exupéry pour qui l'avion fut l'outil privilégié qui mêle "l'homme à tous les vieux problèmes".

Vol de nuit

Simple comme une épure, mais de chair et de sang, Vol de nuit en 1931, dans sa sobriété toute classique, est peut-être l'œuvre la plus accomplie de Saint-Exupéry. Son héros, Rivière, autant qu'à Daurat se réfère à l'auteur, directeur depuis octobre 1929 de l'Aeroposta Argentina. Saint-Exupéry a donc éprouvé personnellement les résonances humaines du métier, des responsabilités et de l'exigence du chef à l'héroïque camaraderie de l'équipe, ainsi que cette part d'absolu enclose dans l'immédiat des décisions et des actes. Tel apparaît, lors de la mort de Fabien, le constat de Rivière devant le bonheur détruit de l'épouse :" Si la vie humaine n'a pas de prix, nous agissons toujours comme si quelque chose dépassait, en valeur, la vie humaine... Mais quoi ?"
1931, c'est le mariage avec Consuelo Suncin, le succès du prix Fémina, mais aussi les déboires de l'Aéropostale, le départ de Daurat et le début d'ennuis financiers. De son entrée à Air France en 1934 jusqu'à la veille de la guerre, Saint-Exupéry déploie une activité intense qui le promène d'un bout du monde à l'autre, d'inventions en expérimentations et d'exploits en accidents dont, en 1937, le cinquième depuis le début de sa carrière le force à une immobilité propice au travail littéraire.

Terre des hommes

En 1939 ce roman lui vaut le grand prix du roman de l'Académie française, sans doute parce que la "philosophie" et la poétique de l'aviation qui dominent cet essai sont imbriquées dans la texture même des événements. Qu'il s'agisse, en effet, du sauvetage de Guillaumet dans la cordillère des Andes, des cinq jours d'angoisse et d'errance à travers le désert après la chute survenue au cours du raid Paris-Saigon, d'un reportage sur le front de la guerre d'Espagne ou de menus faits comme le parcours en bus avec les travailleurs matinaux et la rencontre avec le jeune émigré polonais Mozart assassiné, c'est toujours de la matière vivante, fondue au creuset de l'esprit et du cœur, qu'émergent les repères d'un humanisme. Et quand la guerre met tout en question, Saint-Exupéry commence par s'engager en rejoignant, malgré ses handicaps physiques, un groupe de reconnaissance. Puis, lucidement, dans Pilote de guerre en 1942, rédigé à New York, il affirme, par-delà l'absurdité de la guerre et la détresse de la défaite, la nécessité du combat pour la défense du respect et des droits de l'homme. Lettre à un otage en 1943 reprend ce thème.
En novembre 1942, un appel à l'union des Français lancé à la radio des États-Unis lui aliène nombre de compatriotes. Il brûle de reprendre le combat et, malgré son âge, obtient l'autorisation de missions. Son unité est basée à Alghero Sardaigne, puis à Borgo Corse. Le 31 juillet 1944, Saint-Exupéry décolle pour une mission de reconnaissance sur la vallée du Rhône. Il n'en reviendra pas. En 2000, des morceaux de son appareil seront retrouvés en Méditerranée, au large de Marseille.

La citadelle sur le sable

Centrée sur les expériences d'un homme, l'œuvre de Saint-Exupéry n'en gardait que ce qui intéressait tous les hommes. À travers romans ou fables Le Petit Prince, 1943 s'édifiait un humanisme. Dès 1936, l'auteur travaillait à une synthèse, de forme allégorique. Au lieu de la somme rêvée, Citadelle 1948 n'est qu'un livre inachevé, mélange de pages d'anthologie et d'ébauches, un ensemble de notes et d'improvisations que, selon ses habitudes de composition, il eût peut-être fondues en une parabole riche de la quintessence de son message.
Si l'ouvrage tel qu'il se présente trahit évidemment la visée initiale, il permet cependant de nuancer l'éthique un peu lapidaire des textes antérieurs et, de même que les Carnets en 1953, contribue à démythifier le héros. Car les fragments qu'on possède, écrits en majorité pendant la guerre, témoignent de plus de tâtonnements que de stabilité, et les contradictions, d'ailleurs conscientes, s'y affirment. Avec non moins d'objectivité que de finesse, Luc Estang a exploré ce "bazar d'idées". Et, parmi les thèmes familiers qui firent la célébrité de l'auteur – la ferveur constructive, une morale virile fondée sur le service et le dépassement, les relations humaines conçues comme l'essence de l'être –, le critique constate les faiblesses d'une optique sociale plutôt paternaliste, les limites d'une civilisation foncièrement aristocratique dont le seigneur peut aisément devenir le tyran. Il suggère que "l'humanisme de Saint-Exupéry oscille constamment entre l'Évangile du Christ et le contre-Évangile de Nietzsche, comme s'il tentait de reconvertir à leur source religieuse des valeurs subversives dont la virulence s'y infiltrerait". Son réalisme spiritualiste penche vers un spiritualisme relativiste dont le Dieu nécessaire apparaît peu consistant.
Si la mouvance des sables n'infléchit pas la démarche de Saint-Exupéry, elle l'accule à remettre tout en question, jusqu'au sens du langage. Citadelle ne signifie donc pas installation ni dogmatisme ; elle serait plutôt le symbole de la fermeté de l'esprit et de la fidélité à l'homme, quoi qu'il arrive.
Poète de l'avion au même titre que le marin Joseph Conrad fut "le romancier de la mer", Antoine de Saint-Exupéry, sans en posséder ni la dimension ni les registres, fait penser à Malraux dont il a sans cesse vécu l'engagement autant que la quête de l'absolu.

Le petit prince

Le désert de Terre des hommes, le désert du Petit Prince, pleins de mirages : l'enfant blond qui appartient à la mémoire de tant d'entre nous est né de la soif, de l'accablement du soleil, de la sécheresse impitoyable des sables de l'Égypte. C'est la terre, et ce n'est plus la terre : un monde minéral, un paysage de fer.
Dans le Petit Prince, pourtant, ce monde mort produit un miracle : la fraternité entre un homme et un enfant, l'esquisse d'une remontée au temps magique de l'enfance. Égaré entre le ciel et les étoiles, l'aviateur peu à peu rebrousse chemin vers l'essentiel : l'essentiel, selon Saint-Exupéry, les biens intérieurs, tout ce qui est invisible pour les yeux…
Dans ce texte "pas sérieux" écrit dans la nuit de la guerre en 1943, à New York, volontairement dédié à Léon Werth, quand il était petit garçon, Saint-Exupéry dialogue avec le petit prince qu'il a été, pour revenir sur ce à quoi il tenait le plus fort. Terre des hommes, en une langue plus abstraite, contenait la leçon du Petit Prince : En travaillant pour les seuls biens matériels, nous bâtissons nous-mêmes notre prison. Nous nous enfermons solitaires avec notre monnaie de cendre qui ne procure rien qui vaille vivre. Rien ne vaut, pour l'humanisme saint-exupérien, que spirituellement et symboliquement. Tel est bien le sens de ce que dit le renard au petit prince : Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste ! Mais tu as les cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé… Le vrai sujet du récit, le vrai sujet de la réflexion de Saint-Exupéry dans tous ses textes, c'est le rêve d'un impossible retour, d'une réintégration à un monde depuis longtemps perdu, la nostalgie d'un âge d'or où les valeurs auxquelles il adhère devaient être actualisées. Faire en sorte que ne meure pas la petite flamme sans laquelle il n'y aura plus d'humanité. Et l'humanité, c'est la conscience de la solidarité nécessaire – qui peut s'appeler fraternité –, la ferveur qui permet de construire, l'affirmation que le bonheur et la grandeur de l'être ne sont pas dans la seule liberté mais aussi dans l'acceptation d'un devoir qui témoigne de la capacité de dépassement de l'immédiat.
Une littérature à message…
D'où vient alors que, passé le charme des souvenirs de nos six ans, la parole saint-exupérienne nous paraisse si ambiguë ? Comme l'aviateur du Petit Prince qui ne savait plus voir les moutons à travers les caisses, nous avons dû vieillir. Terriblement. Est-ce la conscience des limites, paternalistes et aristocratiques, de cette morale qui nous la rend si étrangère ? Est-ce l'évidence d'une contradiction entre la générosité évangélique qui s'étale tandis que montre le bout de l'oreille un contre-évangile nietzschéen ? Les deux sans doute, et plus encore : nous savons bien que les enfants ne ressemblent pas au petit prince, et nous pourrions bien, comme Jean-Louis Bory, être saisis d'un invincible agacement devant cet enfant bourré de mots d'enfants jusqu'à la gueule.

L'Aviateur

Publié en 1926. Le premier texte édité de Saint-Exupéry, fragment semble-t-il d'un ensemble plus vaste, et qui servira de matériau pour Courrier sud.
Courrier sud
Publié en 1929. À travers le personnage de Jacques Bernis, Saint-Ex raconte sa propre vie et ses propres émotions de pilote. Louise de Vilmorin est campée dans le personnage de Geneviève.
Vol de nuit
Publié en décembre 1931. Cette œuvre qui atteint au dépouillement de la tragédie, est préfacée par son ami André Gide, valut le prix Femina à Antoine de Saint-Exupéry et le consacra comme homme de lettres. Cet ouvrage fut un immense succès et a connu de multiples traductions. Son adaptation cinématographique fut même vendue à Hollywood.
Le personnage principal, Rivière, est inspiré par son chef Didier Daurat. Il donne vie à un chef qui sait pousser ses hommes au bout d'eux-mêmes pour la réalisation de leur mission : le courrier doit passer à tout prix, la mission dépasse en valeur la vie humaine. Les valeurs que le roman véhicule sont : primauté de la mission, importance du devoir et responsabilité de la tâche à accomplir jusqu'au sacrifice.
Terre des hommes
Publié en décembre 1939, il obtient le Grand prix du roman de l'Académie française. C'est une suite de récits, de témoignages et de méditations à partir de la somme d'expériences, d'émotions et de souvenirs qu'il a accumulés lors de ses nombreux voyages. C'est aussi un hommage à l'amitié et à ses amis Mermoz et Guillaumet et plus largement une vision romantique sur la noblesse de l'humanisme.
Pilote de guerre
Publié en 1942.
Le Petit Prince
Écrit à Eaton's Neck Northport, États-Unis et publié en 1943 à New York chez Reynal & Hitchcock en deux versions anglaise et française. Il ne sera publié en français qu'en 1946 en France, soit deux ans après sa mort. Pour des raisons techniques, les aquarelles de l'auteur reproduites dans les versions françaises qui ont suivi n'étaient que des retramages de l'édition américaine, ce qui induisait une perte de qualité sensible.
De plus, certains dessins avaient été modifiés de façon mineure. L'édition Gallimard parue en 1999 semble être la première à fournir des illustrations conformes à l'édition originale, de bien meilleure qualité technique et artistique en dépit d'un format plus réduit les techniques d'impression ayant elles aussi fait des progrès depuis 1943.

Lettre à un otage Publié en 1944.

Citadelle
Publié en 1948. Commencée en 1936, cette œuvre ne fut pas achevée par Saint-Exupéry. Publiée dans une première version en 1948 à partir d'un texte dactylographié, elle ne comportait pas l'intégralité de la pensée de l'auteur. La totalité des manuscrits fut mise à la disposition des éditeurs en 1958 et permit de mieux épouser ses intentions. Citadelle n'est pas une œuvre achevée. Dans la pensée de l'auteur elle devait être élaguée et remaniée selon un plan rigoureux qui, dans l'état actuel, se reconstitue difficilement. L'auteur a souvent repris les mêmes thèmes, soit pour les exprimer avec plus de précision, soit pour les éclairer d'une de ses images dont il a le secret, Simone de Saint-Exupéry.
Lettres de jeunesse 1923-1931
Publié en 1953. Nouvelle édition en 1976 sous le titre Lettres de jeunesse à l'amie inventée.
Carnets
Publié en 1953. Édition intégrale en 1975. Ensemble de notes tenu de 1935 à 1940 sur un agenda et cinq carnets. Très éclectique, il reflète les intérêts et curiosités de l'écrivain pour les sciences, la religion, la littérature et donne lieu à des réflexions et à des aphorismes pertinents.
Lettres à sa mère
Publié en 1955. Recueil de la correspondance de Saint-Exupéry avec sa mère couvrant la période 1910 - 1944.
Écrits de guerre 1939-1944
Publié en 1982. Ce recueil posthume est préfacé par Raymond Aron.
Manon, danseuse
Publié en 2007. Court roman achevé en 1925. C'est l'histoire d'amour entre une poule, Manon, et un homme de quarante ans, « grave », triste, qui cherche un sens à sa vie. Dès leur rencontre, se noue entre eux une relation amoureuse, l'homme protégeant tendrement sa pauvre petite fille, qu'il croit danseuse. Ils font l'amour sans passion. Partent en voyage en voiture. Mais il apprend un jour par trois de ses clients que Manon est en fait une prostituée. Ils rompent puis se revoient. Manon se jette sous les roues d'un camion et manque de mourir. Elle restera boiteuse.
Lettres à l'inconnue
Collection de lettres d'amour à une jeune ambulancière de la Croix-Rouge rencontrée en mai 1943 dans un train entre Oran et Alger. Ces lettres sont ornées de dessins du Petit Prince que Saint-Exupéry fait parler à sa place. Elles ont été mises au jour en novembre 2007 lors d'une vente publique, et publiées par Gallimard en septembre 2008 sous forme de fac-similés accompagnés de transcriptions.

Écrits de circonstances

La Paix ou la guerre 1938 pour Paris-Soir
Moscou 1935 pour Paris-Soir
L'Espagne ensanglantée août 1936 pour L'Intransigeant
Le Vol brisé. Prison de sable janvier-février 1936 pour L'Intransigeant
Madrid juillet 1937 pour Paris-Soir

Cinéma


Scénario original pour Anne-Marie, film français réalisé par Raymond Bernard, sorti en 1936.

Anecdotes

Attiré par l'ailleurs, le lointain, l'aventure, il cherchait depuis l'enfance à échapper aux bornes de son milieu aristocratique. Il avait multiplié les défis, comme l'aviation, cultivé les amitiés les plus improbables et tenté d'apprivoiser des animaux sauvages : renard des sables, gazelle, caméléon, bébé phoque, puma, lionceau, qu'il embarquait parfois dans son avion, au grand dam de ses mécaniciens - l'un d'eux finira à l'hôpital, après l'épisode du lionceau.
Élève très moyen, Saint-Exupéry échoue à l'examen d'entrée de l'École navale, et c'est par dépit qu'il fera son service militaire dans l'aviation.
Pilote distrait, il était surnommé Pique la Lune par les mécanos.
Saint-Exupéry fut le seul pilote étranger autorisé à monter à bord de l'avion géant soviétique Tupolev ANT-20 Maxim Gorky.
Il a aussi été un homme de sciences : il détient près d'une dizaine de brevets d'inventions techniques, et a aussi mis au point de nombreux problèmes mathématiques, dont le problème du Pharaon publié à son retour d'Égypte.
Lors de l'émission du billet de 50 francs français à l'effigie d'Antoine de Saint-Exupéry, la Banque de France avait commis une coquille en typographiant le nom Antoine de Saint-Éxupéry sur le billet.
Orson Welles avait acheté les droits du Petit Prince et avait proposé à Walt Disney de l'adapter en animation. Après l'avoir lu, Disney a dit qu'il n'y avait pas de place pour deux génies dans l'entreprise.
La grande maison de Charles De Koninck du Vieux-Québec, au 25 de la rue Sainte-Geneviève, classée depuis monument historique était un lieu de fréquentation des personnalités des mondes universitaire, scientifique, intellectuel et politique. Saint-Exupéry visita les De Koninck en 1942. Son fils, Thomas De Koninck était alors âgé de huit ans. Ce dernier a conservé les bribes de quelques moments vécus avec Saint-Ex : Un grand gaillard. C'était l'aviateur. Un bonhomme attachant, qui s'intéressait à nous, les enfants. Il nous faisait des avions en papier, des dessins. […] Il aimait les énigmes mathématiques.L'année suivante, Saint-Exupéry publiait Le Petit Prince. Selon la légende locale, Saint-Exupéry se serait inspiré du petit De Koninck, qui avait les cheveux blonds bouclés et posait beaucoup de questions. M. De Koninck refuse cependant cette interprétation.
Le 29 juin 2010, 110 ans exactement après sa naissance, les internautes se rendant sur le site Google.fr ont pu voir que le logo était décoré avec une illustration du Petit Prince.
Mondialement reconnu
Sa ville natale de Lyon, en hommage à l'écrivain et en clin d'œil au pionnier de l'aéropostale, a rebaptisé l'aéroport de Satolas en aéroport international Lyon Saint-Exupéry et la gare de Lyon-Saint-Exupéry TGV.

Inscription au Panthéon de Paris

Sur les murs du Panthéon de Paris, une inscription honore sa mémoire en ces termes :

A LA MÉMOIRE DE
ANTOINE DE SAINT EXUPERY
POÈTE ROMANCIER AVIATEUR
DISPARU AU COURS D'UNE MISSION
DE RECONNAISSANCE AÉRIENNE
LE 31 JUILLET 1944

Ont été nommés d'après lui :

des rues de plusieurs villes, dont Lyon et plusieurs villes de sa banlieue, Avignon, Brest, Romans, Laon, La Seyne sur Mer, Fribourg Suisse, Montréal
l’avenue Saint-Exupéry à Toulouse, qui mène à Montaudran où se trouvaient l'aérodrome de l'Aéropostale et les ateliers Latécoère. Une fresque 3mx10m à son effigie, y a été dessinée en 2010.
la rue Saint-Exupéry au Mans où se situe le collège où il a étudié.
le quai Saint-Exupéry à Paris
le boulevard Antoine-de-Saint-Exupéry à Lyon
l’Espace Saint-Exupéry à Franconville
la place Saint-Exupéry à Cabris, où habitait sa mère
la quarante-quatrième promotion de commissaires de police issue de l’École nationale supérieure de la police, entrée en fonction en 1994
le thème de l’Exposition universelle de 1967 à Montréal était Terre des Hommes'.
de très nombreux établissements scolaires partout en France, une trentaine rien qu'en Île-de-France, Saint-Dizier… et à l’étranger : lycée Antoine-de-Saint-Exupéry de l’Alliance française à Santiago du Chili, le collège Saint-Exupéry à Rabat, lycée français Saint-Exupéry à Ouagadougou, lycée Antoine-de-Saint-Exupéry à Hambourg, école Saint-Exupéry à Madrid, école française Saint-Exupéry à Kigali Rwanda…
des cinémas à Marignane et à Strasbourg
des restaurants, des bibliothèques
un sommet argentin, l’aiguille Saint-Exupéry, 2 558 m, à proximité de mont Fitz Roy, près de d’El Chaltén, province de Santa Cruz
la première promotion du Collège d'Europe à Bruges
l’aéroport Lyon-Saint-Exupéry, a été renommé le 29 juin 2000 à l’occasion du centième anniversaire d’Antoine de Saint-Exupéry né à Lyon
la vingtième promotion de l'Institut Méditerranéen d'Étude et de Recherche en Informatique et Robotique IMERIR à Perpignan

Il a été représenté par différents artistes :

La Banque de France a émis des billets de banque d'une valeur de 50 francs environ 7,6 € à son effigie entre 1996 et 2002.
Plusieurs timbres-poste ont été imprimés en l'honneur de Saint-Exupéry, notamment :
AOF : Poste aérienne valeur faciale 8 F, de 1947 ;
Cameroun : valeur faciale 60 F, de 1977 ;
France : Poste aérienne valeur faciale 50 F, émis le 18 janvier 1948, dessiné et gravé par Pierre Gandon ;
France : Poste aérienne valeur faciale 20,00 de 1970 (en médaillon avec Jean Mermoz), dessiné et gravé par Jean Pheulpin;
France : Poste aérienne valeur faciale 3,00F/0,46 € émis le 26 juin 2000 pour le centenaire de sa naissance ;
France : feuillet de timbres édité en 1998 sur le thème du Petit Prince.
Une statue d'Antoine de Saint-Exupéry et du petit prince, œuvre de Christiane Guillaubey, est exposée sur la place Bellecour à Lyon voir ci-dessus.
Il existe une statue en son hommage à Toulouse, au centre du Jardin Royal.
Un buste de Saint-Exupéry, œuvre de Madeleine de Tazenas, peintre de l'air, est exposé au square Santiago-du-Chili à Paris.
Une statue du petit prince a été inaugurée le samedi 16 septembre 2006 à Northport États-Unis, la bourgade où il rédigea en 1942-1943 dans la maison Bevin House du quartier Eaton's Neck Le Petit Prince. C'est une œuvre de Winifred S. DeWitt Gantz. La statue se trouve dans la cour de la bibliothèque publique de Northport, 151 Laurel Avenue, NY 11768.

Plaque au no 15 de la place Vauban, Paris 7e
Une plaque au no 15, place Vauban à Paris indique :
Ici a habité
de 1934 à 1940
Antoine de Saint-Exupéry.
Sur une place d'Agay, où habitait sa sœur Gabrielle, une fontaine est dédiée au petit prince.
La monnaie de Paris a frappé un presse-papier, une médaille, un bracelet et fondu une statuette de 22 cm à l'effigie du petit prince.
Un hommage collectif aux aviateurs français pionniers de l'Aéropostale, dont il fait partie, figure dans une stèle à l'aéroport Jorge Newbery de la ville de Buenos Aires, près du musée de l'Aviation argentin.
Un téléfilm, Saint-Exupéry : La dernière mission, réalisé en 1994 pour France 3 par Robert Enrico retrace sa vie film réédité en 2009 au format DVD.
La fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse a été créée en 2009 sous l'égide de la Fondation de France par les héritiers d'Antoine de Saint-Exupéry. Elle soutient des projets tournés vers la jeunesse, en France et dans le monde, portant les valeurs d'Antoine de Saint-Exupéry. Elle a notamment soutenu la formation de jeunes apprentis mécaniciens aéronautiques.

Les papiers personnels d'Antoine de Saint-Exupéry sont conservés aux Archives nationales sous la cote 153AP29.

Liens
http://youtu.be/By7D9a2mPX8 Une maison un écrivain 1
http://youtu.be/F8iV-83oCCs Une maison un écrivain 2
http://youtu.be/G1mcEV8lmxg Le petit prince
http://youtu.be/s3s7BgbpiCM La dernière mission bande annonce
http://youtu.be/2AgcVwDjYYg St Exupéry à la radio 1938
http://youtu.be/2UiIC01L8og Consuelo de St Exupéry
http://youtu.be/2kn96BvgAMs Vol de nuit 1


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Posté le : 28/06/2014 19:02
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Dan Brown
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Le 22 juin 1964 à Exeter dans le New Hampshire naît Dan Brown

romancier américain de romans policiers et ésotériques qui a vendu près de deux cents millions d'exemplaires. Il a suscité une grande polémique avec la publication de ses romans Robert Langdon : Anges et Démons, le Da Vinci Code, Le Symbole perdu et Inferno

Dan Brown est né et a grandi dans la ville d’Exeter située dans l’État du New Hampshire aux États-Unis. Il est l'ainé d’une famille de trois enfants.
Sa mère, Constance Connie était musicienne professionnelle et jouait de l’orgue à l’église. Son père, Richard, était un grand professeur de mathématiques ainsi que l’auteur de manuels. Il enseigna à la Phillips Exeter Academy de 1968 jusqu’à sa retraite en 1997.
Phillips Exeter Academy est un pensionnat élitiste qui oblige les nouveaux professeurs à vivre sur le campus pendant quelques années.
Pour cette raison, les Brown ont grandi dans cette école. L’environnement social d’Exeter était principalement épiscopalien.
Dan Brown chantait dans la chorale de l’église, assistait au catéchisme et passait les étés dans un camp religieux. Son parcours scolaire a commencé dans une école publique de la ville d’Exeter jusqu’en troisième. C’est à cette période qu’il intégra l’école Phillips Exeter comme le firent plus tard sa sœur et son frère.

Auteur et interprète de pop

Après avoir obtenu son diplôme de l’académie Phillips Exeter en 1982, Dan Brown étudia dans le lycée Amherst où il fut membre de la confrérie Psi Upsilon. Il joua au squash et chanta dans la chorale d’Amherst. Il suivit les cours dispensés par l’auteur de romans Alan Lelchuk.
Dan Brown obtint un diplôme d'Amherst avec une double spécialisation en espagnol et en anglais en 1986, puis s’orienta vers une carrière musicale, créant des effets avec un synthétiseur, et en produisant une cassette pour les enfants intitulée SynthAnimals qui contient une collection de chansons telles que les grenouilles heureuses et les éléphants de Suzuki. Il en a vendu quelques centaines de copies. Il a alors formé sa propre maison de disques appelée Dalliance, et en 1990 il produit un CD s’intitulant Perspective, visant le marché des adultes. Il en a également vendu quelques centaines de copies. En 1991, il déménagea à Hollywood pour poursuivre une carrière comme parolier et pianiste. Pour subvenir à ses besoins, il enseignait dans les classes préparatoires de l’école de Beverly Hills.
Alors qu'il était à Los Angeles, il s'associait à l'Académie Nationale des paroliers et participait à plusieurs événements. Ce fut là qu'il rencontra Blythe Newlon, une femme de 12 ans son aînée, qui était la directrice de l'académie du développement artistique. Bien que ça ne fasse pas officiellement partie de son travail, elle aida Dan Brown à promouvoir ses différents projets.
Elle écrivit des communiqués de presse, organisa des événements promotionnels, et le mit en contact avec les personnes qui pourraient être utiles à sa carrière. Elle et Dan Brown sont devenus intimes, bien que ceci n'ait pas été connu de tous leurs associés jusqu'en 1993, quand Dan Brown retourna de nouveau au New Hampshire, et que l’on apprit que Blythe l'accompagnerait. Ils se sont mariés en 1997, à l'étang de Pea Porridge situé près de North Conway dans le New Hampshire.
Tout en aidant sa carrière de chanteur, Blythe a également eu une influence importante sur la carrière de Dan Brown en tant qu'auteur, car elle fut impliquée dans une grande partie de la promotion de ses livres. Elle a coécrit deux de ses livres, écrits sous des pseudonymes, et quelques rumeurs concernent le fait qu'elle ait pu l’aider aussi bien dans l’écriture d’autres livres. Dans les remerciements du livre Deception Point, Dan Brown remercia Blythe Brown pour ses inlassables recherches et ses contributions créatives.
En 1993, Dan Brown a sorti son CD Dan Brown, qui inclut des chansons telles que 976-Love et If you believe in Love.

Professeur en Nouvelle-Angleterre

Dan et Blythe ont emménagé dans sa ville natale au New Hampshire en 1993. Dan Brown devient professeur d’anglais dans son université, Exeter Phillips. Il donna aussi des cours d’espagnol dans une petite école, Lincoln Akerman, avec environ 250 élèves, à Hampton Falls.
En 1994, Dan Brown sortit un CD intitulé Angels & demons, en français Anges et Démons.
Le graphisme du titre, un ambigramme, est dessiné par John Langdon, il l'emploie plus tard pour le roman Anges et Démons. Dans les notes d’information, il crédita son épouse pour sa participation, la remerciant pour être mon inlassable coauteur, ma coproductrice, mon deuxième ingénieur, ma compagne, et ma thérapeute.
Ce CD contient des chansons comme Here in these fields et la ballade religieuse All I believe.

En outre, en 1994, alors que Dan Brown est en vacances à Tahiti, il lit un roman de Sidney Sheldon intitulé The Doomsday Conspiracy, et décida qu'il pourrait faire mieux. Il commença à travailler sur Forteresse Digitale, et coécrit également un livre avec son épouse, 187 Men to avoid: A guide for the Romantically frustated woman, sous le pseudonyme de Danielle Brown, un des 187 articles dans le livre était des hommes qui écrivent des livres pour des femmes.
Le profil de l'auteur du livre dit ceci, Danielle Brown habite actuellement en Nouvelle Angleterre : enseignant à l’école, écrivant des livres, et évitant les hommes." Cependant, Dan Brown apparaît dans le copyright. Il en a vendu quelques milliers d'exemplaires avant que le tirage soit épuisé.

Écrivain

L'auteur Dan Brown
En 1996, Dan Brown arrêta l'enseignement pour devenir auteur à temps plein et déménagea à Tōkyō au Japon. Forteresse Digitale fut publié en 1998. Blythe a fait une grande partie de la promotion du livre, écrivant des communiqués de presse, réservant des shows télévisés pour Dan Brown, et organisant des interviews pour la presse.
Quelques mois plus tard, Dan Brown et son épouse ont publié The bald book. Il a été officiellement crédité à son épouse, cependant une représentante de l'éditeur avoua qu'il fut principalement écrit par Dan Brown.
Les trois premiers romans de Dan Brown ont eu peu de succès, avec moins de 10 000 exemplaires pour leur première édition. Mais le quatrième roman, le Da Vinci Code, est devenu un best-seller, allant jusqu’à être sur le haut de la liste de best-seller du New York Times pendant sa première semaine de sortie en 2003.
Il est maintenant l'un des livres les plus populaires de tous les temps avec 60,5 millions d'exemplaires vendus dans le monde entier jusqu’en 20066. Son succès relança la vente des précédents livres de Dan Brown.
En 2004, chacun des quatre romans de Dan Brown était sur la liste des best-sellers du New York Times la même semaine, et en 2005, Dan Brown fit son apparition dans le magazine Time où il intégra la liste des 100 personnes les plus influentes de l'année. Le magazine Forbes plaça Dan Brown à la douzième place du classement des 100 célébrités de l’année 2005, et a estimé son revenu annuel à 76,5 millions de dollars. The Times a estimé son revenu des ventes du Da Vinci Code à environ 250 millions de dollars.

En octobre 2004, Dan Brown et sa famille firent don de 2 millions de dollars à l'académie Phillips d'Exeter en l'honneur de leur père, pour installer la dotation technologique de Richard G. Brown afin d'aider à fournir des ordinateurs et d’autres équipements de pointe pour les étudiants dans le besoin.
Dan Brown s’intéresse à la cryptographie, aux clefs et aux codes, qui sont un thème récurrent dans ses histoires.

Ses romans ont été traduits dans plus de 40 langues.

En 2006, le roman de Dan Brown, Da Vinci Code a été adapté en film par Columbia Pictures, sous la direction de Ron Howard. Le premier rôle, Robert Langdon, fut interprété par Tom Hanks, Sophie Neveu fut incarnée par Audrey Tautou et Leigh Teabing fut interprété par Ian McKellen.
On l'a considéré comme un des films les plus attendus de l'année, et a été utilisé pour ouvrir le festival du film 2006 à Cannes, bien qu'il ait reçu de mauvaises critiques. Il fut plus tard cité comme un des plus mauvais films de 2006, mais également comme le deuxième film ayant rapporté le plus d’argent de l'année avec un revenu de 750 millions de dollars.
Pour l'adaptation d' Anges et Démons, Ron Howard est à nouveau réalisateur et figurent dans la distribution : Tom Hanks toujours dans le rôle de Robert Langdon, Ewan McGregor et Ayelet Zurer.
Dan Brown est apparu au générique en tant qu'un des producteurs exécutifs du film Da Vinci Code. Une de ses chansons, piano, qu'il a écrite et jouée, fait partie de la bande sonore du film.

De 2003 à 2009, Dan Brown travaille sur le roman Le Symbole perdu, dont l’action se déroule dans la ville de Washington DC. Il évoque les francs-maçons et l'Ancien et Mystique Ordre de la Rose Croix.
Le site web promotionnel de Dan Brown déclare que les puzzles cachés dans la couverture du Da Vinci Code incluant deux références à la sculpture le Kryptos se rapportant au siège de la Central Intelligence Agency CIA à Langley dans l’État de Virginie donnent des conseils au sujet de l’histoire de ce roman.
Ceci reprend le thème de certains des premiers travaux de Dan Brown. Par exemple, un puzzle à la fin de Deception Point délivre le message suivant, le code de Da Vinci apparaîtra. Paru en novembre 2009 aux Editions JC Lattès France.
En janvier 2010, le classement de plusieurs magazines dédiés à l'édition, dont Livres-Hebdo en France et The Bookseller en Grande-Bretagne, le situe à la troisième place des écrivains de fiction les plus vendus en Europe en 2009.
En mai 2013 est publié mondialement le sixième roman de Dan Brown, Inferno, avec de nouveau Robert Langdon comme héros principal. L'action du livre se situe à Florence, avec pour principale référence L'Enfer de Dante.

Cas de violation des droits d’auteur

Le 28 mars 2007, Dan Brown gagna son procès concernant ses droits d’auteur. La cour d’appel de Grande-Bretagne a rejeté les demandes de deux auteurs, Michael Baigent et Richard Leigh, qui ont écrit The Holy Blood And The Holy Grail. Ils ont mis en avant le fait que Dan Brown avait volé les principales idées de leur livre. Tous les deux se sont fondés sur une théorie selon laquelle Jésus et Marie Madeleine se seraient épousés et auraient eu un enfant, et que la lignée continue à ce jour. Baigent et Leigh devront payer les dépenses qui s’élèvent à environ 6 millions de dollars17.

Œuvres

CD

Dan Brown, 1993, DBG Records incluant les chansons 976-Love et If you believe in Love
Angels & Demons, 1994, DBG Records incluant les chansons Here in these Fields and All I Believe

Romans

Forteresse Digitale, 1998
Anges et Démons, 2000
Deception Point, 2001
Da Vinci Code, 2003
Le Symbole perdu, 2009
Inferno, 2013

Films

Da Vinci Code, 2006 Dan Brown est producteur exécutif
Anges et Démons Sortie en salles le 13 mai 2009

Projets futurs

Dan Brown dit qu'il a actuellement des ébauches pour au moins douze futurs livres, dont un qui implique l’association d'un compositeur célèbre avec une société secrète.
Par spéculation, ceci nous oriente vers Wolfgang Amadeus Mozart qui était également un franc-maçon.
Les livres prétendant indiquer les secrets du nouveau roman tels que Secrets of the Widow's Son se décrit en tant que guide d’exploration du livre. En outre, The guide to Dan Brown's The Solomon Key révèle que le livre explorera probablement les fraternités de Yale, les Skull and Bones auxquelles George W. Bush et John Kerry ont tous les deux appartenu.

Détails et anecdotes

Les sections Anecdotes, Autres détails, Le saviez-vous ?, Citations, etc., peuvent être inopportunes dans les articles.
Pour améliorer cet article il convient, si ces faits présentent un intérêt encyclopédique et sont correctement sourcés, de les intégrer dans d’autres sections.
Son best-seller le Da Vinci Code était son premier succès et est devenu le premier roman de Dan Brown à être adapté en film. Cependant, c'est le deuxième livre dans lequel Robert Langdon apparaît. Le premier est Anges et Démons pour lequel une adaptation cinématographique est sortie le 13 mai 2009.
L’école fictive où Langdon réalisa ses études est l’académie Phillips Exeter, la même école que Dan Brown fréquenta.
Les personnages des livres de Dan Brown sont souvent baptisés d’après le nom de vraies personnes faisant partie de sa vie. Robert Langdon est baptisé du nom de John Langdon, l'artiste qui a créé les ambigrammes utilisées pour Anges et Démons.
Le camerlingue Carlo Ventresca est baptisé du nom d'une amie, réalisatrice de dessins animés Carla Ventresca.
Dans les archives du Vatican, Langdon rappelle le mariage de deux personnes appelées Dick et Connie, qui sont les noms de ses parents. L’éditeur de Robert Langdon, Jonas Faukman, est baptisé à partir du nom de l'éditeur de Dan Brown, Jason Kaufman.
Leigh Teabing a été nommé ainsi après que les auteurs Leigh et Baigent Teabing est une anagramme de Baigent eurent écrit The Holy Blood And The Holy Grail qui utilise la même histoire suivant laquelle la lignée de Jésus et de Marie Madeleine existe encore aujourd’hui.
Dan Brown a également reconnu que des personnages ont pris le nom d’un bibliothécaire du New Hampshire, et d’un professeur français à Exeter, André Vernet.
Dans un rapport à l'épreuve en mars 2006, Dan Brown a écrit que tandis qu'il grandissait, aux anniversaires et à Noël, lui et sa famille participaient à des chasses au trésor élaborées pour trouver leurs cadeaux cachés en suivant les indices et les codes que leur père avait laissés. C'est le même événement qu'il a décrit pour l'enfance d'un personnage du Da Vinci Code.
Dan Brown joue au tennis, et écrit dans son loft, il se lève régulièrement à 4 heures du matin pour travailler. Il garde un sablier antique sur son bureau pour se souvenir de prendre des pauses.
La traduction française du Da Vinci Code contient de multiples erreurs. Quelques exemples: 1 p. 11, 22 h 56 au lieu de 22 h 46 ; 2 p. 28, 5 jours au lieu de 5 semaines ; 3 p. 57, 66 ans au lieu de 60 ans ; 4 p. 153, l'avait baptisée au lieu de l'avaient baptisée ; 5 chap. 28 : 2 pages n'ont pas été traduites ; 6 p. 183, à gauche au lieu de à droite; 7 p. 196, une page n'a pas été traduite...

Revendications controversées

Dans les interviews, Dan Brown a indiqué que son épouse est une historienne d'art et peintre bien qu'il n'y ait aucune trace d'elle ayant travaillé dans ces domaines.
Quand ils se sont rencontrés, elle était la directrice du développement artistique à l'académie nationale pour les paroliers à Los Angeles.
Cependant, durant le procès concernant les droits d’auteur du Da Vinci Code en 2006, l'information a été présentée qui a prouvé que Blythe a en effet fait beaucoup de recherche pour le livre.
Dans la quatrième de couverture de ses ouvrages Dan Brown indique également avoir enseigné l'histoire de l'art alors qu'il aurait seulement enseigné les langues anglais et espagnol.

Liens

http://youtu.be/nAHjWL_lzKA "j'avais vraiment envie d'écrire sur Dante"
http://youtu.be/8viaq3Z8krE Le Da Vinci code le film
http://youtu.be/ymdK08-iXOA Da Vinci code enquète
http://youtu.be/6dwQ6o68iIE Da Vinci code Documentaire
http://youtu.be/3jZcKvA5gEM Da vinci code contre enquête à Rennes le château
http://youtu.be/vuqwz4flCaI Le symbole perdu (anglais)
http://youtu.be/q9qSzp2K6pg Le symbole perdu, réactions
http://youtu.be/7QD0gCnJ4Uo Que vaut le dernier Roman "Inferno"


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Posté le : 22/06/2014 18:22
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Erich Maria Remarque
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Le 22 juin 1898 à Osnabrück naît Erich Maria Remarque,

né Erich Paul Remark, mort le 25 septembre 1970 à Locarno, Suisse, écrivain allemand, naturalisé américain en 1947 après avoir été déchu de sa nationalité allemande en juillet 1938.
Son livre À l'Ouest, rien de nouveau Im Westen nichts Neues, roman pacifiste sur la Première Guerre mondiale, connut, dès sa parution en 1929, un succès mondial retentissant et reste un ouvrage-phare sur le premier conflit mondial. Ce livre fut brûlé lors des autodafés de 1933 en Allemagne. Remarque s'exila en Suisse, puis aux États-Unis et y obtint sa naturalisation.


En bref

La notoriété internationale du romancier allemand Erich Paul Remark, sous le pseudonyme d'Erich Maria Remarque, est liée, avant tout, à la publication d'un roman de guerre d'inspiration pacifiste paru en 1929 : À l'Ouest rien de nouveau Im Westen nichts Neues. D'emblée, ce livre connut un succès foudroyant ; il fut adapté au cinéma par Lewis Milestone en 1930, et provoqua la fureur des milieux nationalistes. Il obtient un tirage qui, aujourd'hui, en cinquante langues, doit avoisiner les vingt millions d'exemplaires. Le titre, qui se veut ironique, reprend la formule rituelle des communiqués d'état-major le plus souvent mensongers sur la situation au front.
Remarque n'est pas l'auteur d'un seul livre. Deux romans succèdent d'abord au premier : Après Der Weg zurück, 1931 et Trois Camarades Drei Kamaraden, 1937. Ses œuvres ultérieures reposent sur une construction identique : un drame de l'époque l'inflation, l'émigration, le Troisième Reich vient frapper l'existence d'individus qui, malgré les souffrances, finissent toujours par faire triompher l'amitié et la solidarité. Citons : Aime ton prochain Liebe deinen Nächsten, 1941, Arc de triomphe 1946 qui décrit la vie d'un médecin allemand en exil à Paris, L'Étincelle de vie Der Funke Leben, 1952 qui se déroule dans un camp de concentration, L'Obélisque noir Der schwarze Obelisk, 1956, La Nuit de Lisbonne Die Nacht von Lissabon, 1962.
Toujours convaincant lorsqu'il se limite à ses talents de conteur, beaucoup moins lorsqu'il croit bon de faire philosopher ses héros, Remarque, souvent méprisé par la critique, ne compte pas parmi les grands auteurs allemands. Il n'y a jamais prétendu. Mais, dans la même lignée que H. Fallada ou T. Plivier auxquels l'apparente son réalisme direct, il a le mérite de traduire fidèlement les innombrables souffrances infligées aux anonymes et aux sans-grades par la barbarie du XXe siècle.
Depuis 1918, les publications de livres ou de mémoires de guerre sont légion. Elles sont surtout le fait de soldats nostalgiques ou d'écrivains conservateurs parmi les plus célèbres, Walter Flexer ou Ernst Jünger soucieux avant tout d'exalter la virilité du combattant et les vertus du combat. Le premier mérite de Remarque est de rompre sans ambiguïté avec cette tradition et de briser un tabou. Les héros de Remarque — des adolescents de dix-neuf ans, contrairement aux personnages de Dorgelès ou de Barbusse, dont il a subi l'influence — dévoilent à partir de leurs expériences directes, dans un langage sans apprêt, souvent émaillé d'expressions gouailleuses, le visage quotidien, ordinaire et odieux de la guerre. En outre, ils dénoncent tout un arrière-plan d'éducation et de propagande sous-jacent à ces horreurs. Enfin, ils parlent au nom d'une génération perdue, détruite par la guerre, même si elle a échappé à ses grenades. De bout en bout, le récit reste vivant, clair, émouvant. La composition serrée et délibérément dramatique des chapitres ajoute à la crédibilité. Le roman relève bien de la littérature de démystification et ses adversaires ne s'y tromperont pas. Dès l'arrivée de Hitler, il figure sur la liste des autodafés.

Sa vie

Erich Paul Remark est le fils de Peter Franz Remark relieur et de Anna Maria née Stallknecht. À la fin de ses années de la Volksschule, école obligatoire de 1904 à 1912, il fréquente le séminaire catholique de formation des maîtres. Après avoir passé ses examens dans l'urgence, il est incorporé dans l'armée en 1916 et envoyé sur le front de l'Ouest en juin 1917, où il est blessé dès la fin juillet par des éclats de grenade, au cou et aux membres. Bien que dans son célèbre roman, À l'Ouest, rien de nouveau, le héros Paul Bäumer soit un engagé volontaire, Remarque est mobilisé et non pas volontaire. Le 9 septembre de cette même année, sa mère meurt d'un cancer.
À la fin de la guerre, en 1918, il se retrouve à l'hôpital militaire de Duisbourg. Le 5 janvier 1919, il est démobilisé et renonce officiellement à toute médaille ou décoration. Le 14 février, son père se remarie avec Maria Anna Henrika Bahlmann. Remarque passe son habilitation à l'enseignement et le 1er août 1919, commence une carrière d'instituteur qui le mène à Lohne près de Lingen, puis à Klein Berssen Emsland dès mai 1920 et enfin à Nahne qui depuis 1972 fait partie d'Osnabrück en août 1920. Cette carrière s'achève le 20 novembre 1920.
Son premier roman de jeunesse, La Baraque de rêve Die Traumbude, est un échec. Il s'essaie alors à divers emplois à Osnabrück, comme comptable, vendeur de pierres tombales, professeur de piano, organiste, libraire.

Il se fait appeler Erich Maria Remarque dès 1924, le changement de prénom, Maria, datant de novembre 1922. Ce changement de prénom est un hommage à sa mère bien que sa belle-mère prenne cet hommage pour elle. Il aurait cependant avoué à d'anciens amis de collège que c'était un hommage à Rainer Maria Rilke.

Journalisme et aventure amoureuse

Il devient journaliste à la Osnabrücker Tages-Zeitung, l'Echo-Continental journal de l'entreprise du même nom, Hanovre 1922 et Sport im Bild, Berlin 1924. Il utilise son nom de plume complet, Erich Maria Remarque, dès 1925.
À Hanovre, il publie divers papiers sous cette signature dans des journaux et hebdomadaires.
Le 14 octobre 1925, il épouse Ilse Jutta Jeanne Zambona née le 15 août 1901 à Hildesheim et morte en 1975. Il s'habille alors avec élégance, porte monocle et rêve de s'intégrer dans la société bourgeoise.
En 1926, il achète le titre de Baron de Buchenwald pour 500 Reichsmarks à un noble ruiné, Hugo von Buchenwald, qui l'adopte afin de lui transmettre le titre.

À l'Ouest, rien de nouveau

Le 1er février 1927, il quitte l'Église catholique et sa femme Ilse Jutta Zambona. Vers la fin de l'année, il commence l'écriture d’À l'Ouest, rien de nouveau en allemand Im Westen nichts Neues. En mars 1928, l'éditeur S. Fischer refuse de publier le roman, mais en août, Ullstein l'accepte et signe un contrat avec Remarque qui est alors responsable du contenu éditorial de Sport im Bild qu'il quittera le 15 novembre.
Le 29 janvier 1929, Remarque vit à Davos jusqu'en avril ; c'est alors que la presse nationaliste allemande prétend qu'il est juif et que son vrai nom est Kramer anagramme de Remark. Le Polonais Sigismond Cybichowski suggère le nom de Remarque pour le prix Nobel de littérature. Cette même année, il entreprend l'écriture d'Après Der Weg zurück.

1930 commence par son divorce avec Ilse Jutta Zambona, puis en mars est publié L'Ennemi Der Feind. Le 29 avril, c'est la première aux États-Unis de l'adaptation cinématographique d'À l'Ouest, rien de nouveau de Lewis Milestone. Le film sort le 4 décembre en Allemagne, des émeutes dans les cinémas sont organisées par Joseph Goebbels et les sympathisants du parti nazi. Le 11 décembre, le film est interdit en Allemagne par le Film-Oberprüfstelle, le comité de censure cinématographique de l'époque. Lewis Milestone est récompensé par 2 oscars celui du meilleur réalisateur et du meilleur film la même année.
En 1931, le professeur Sigismond Cybichowski suggère son nom et celui de Nicholas Butler pour le prix Nobel de la paix. Cette année-là, il pétitionne contre l'interdiction du film À l'Ouest, rien de nouveau et il achète la maison Casa Monte Tabor à Porto Ronco en Suisse.
En 1931, Remarque quitte l'Allemagne, où il ne reviendra plus, pour la Suisse.

Exil

En 1933, après quelques démêlés judiciaires orchestrés par les nazis en 1932, Remarque quitte l'Allemagne. Il offre l'asile dans sa maison de Porto Ronco, en Suisse, à ceux qui fuient l'Allemagne nazie, comme Hans Sochaczewer. En mai, on retrouve dans sa propriété le cadavre du journaliste juif Felix Manuel Mendelssohn. On soupçonne les nazis de cet assassinat. À Berlin, les livres de Remarque sont brûlés sur la place publique comme ceux d'Adrienne Thomas et d'Heinrich Heine. Il commence à écrire Trois camarades en 1934, l'année suivante un envoyé de Hermann Göring lui rend visite à Porto Ronco pour le convaincre de rentrer en Allemagne, ce qu'il refuse.
La première de The Road Back de James Whale, d'après son roman Der Weg zurück, a lieu le 17 juin 1937. Il reçoit un passeport de la république de Panama pour lui-même et Ilse Jutta Zambona. En septembre, il rencontre Marlene Dietrich à Venise et se lie d'amitié avec Josef von Sternberg. Il passe ensuite quelques mois à Paris et part pour Vienne en décembre.
En 1938, il épouse une seconde fois Ilse Jutta Zambona et entreprend l'écriture de Liebe Deinen Nächsten. La première de Trois camarades, adaptation de son roman Drei Kameraden, a lieu le 20 mai. En juillet, il est déchu de sa nationalité allemande, Ilse le sera en novembre. À Porto Ronco, il entreprend l'écriture d'Arc de Triomphe en décembre.
En 1938, les nazis lui retirent la nationalité allemande. Au début de la guerre, après un bref séjour en France, il gagne les États-Unis en mars 1939, pendant deux mois, il visite New York, Chicago et Los Angeles. Remarque rentre en Europe en juillet et passe l'été à Antibes avec Marlène Dietrich et son clan.

Émigrant aux États-Unis

Fin août 1939, il repart pour les États-Unis, à bord du Queen Mary puis se rend à Los Angeles, où il est à nouveau en compagnie de Marlene Dietrich, mais se lie d'amitié avec Elisabeth Bergner, Paul Czinner, Orson Welles, Igor Stravinsky, Arthur Rubinstein, Bertolt Brecht et bien d'autres grands de l'industrie cinématographique ainsi que des émigrants allemands, il devient citoyen américain en 1947
En 1940, il rencontre pour la première fois Paulette Goddard et Greta Garbo alors qu'il se brouille avec Marlene Dietrich. Dès lors, Remarque travaille intensément pour le cinéma. Il rencontre également des représentants du gouvernement américain avec lequel il discute d'un possible ouvrage contre le fascisme.
En 1944, l'Office of Strategic Services OSS tente de le convaincre de s'engager dans la propagande en Europe.
L'année précédente, une de ses sœurs, Elfriede Scholz, condamnée à mort en Allemagne pour atteinte au moral de l'armée, avait été décapitée à Plötzensee le 16 décembre 1943.
Après guerre, les films basés sur ses œuvres se succèdent. Il revient en Europe en 1948, à Paris, Porto Ronco et Rome avant de rentrer aux États-Unis. Le 20 mai 1957, il divorce une seconde fois d'Ilse Jutta Zambona. Le 25 février 1958, il épouse l'actrice américaine Paulette Goddard à Branford Connecticut. Ses revenus d'écrivain et de scénariste lui assurent une existence plus que confortable que lui reprochent les milieux de l'émigration allemande.

Retour en Europe

Dès le début des années 1960, il rentre en Europe et ne retourne aux États-Unis qu'épisodiquement. Il voyage beaucoup, écrit et est interviewé par nombre de journalistes.

Il meurt le 25 septembre 1970 à Locarno, et repose dans le cimetière de Ronco sopra Ascona. Sa veuve, Paulette Goddard, qui lui survit pendant vingt ans, édite son dernier roman, Shadows in Paradise, en 1971.

Sa villa : la Casa Monte Tabor

Les efforts pour lever la somme de 6 millions de francs suisses 7 millions de dollars afin de sauver de la destruction la villa d'Erich Maria Remarque, au bord du lac Majeur, vont bon train. Le but est de la transformer en musée et en résidence d'artistes axé sur la créativité, la liberté et la paix selon les dernières volontés de Paulette Goddard.

Œuvres

Toutes ses œuvres sont profondément marquées par sa vie, et elles peuvent être considérées comme des autobiographies romancées.

1920 : La Baraque de rêve Die Traumbude
1929 : À l'Ouest, rien de nouveau
1931 : Après Der Weg zurück
1937 : Trois camarades aussi connu sous le titre Les Camarades
1939 : Les Exilés Liebe deinen Nächsten
1946 : Arc de triomphe
1954 : Un temps pour vivre, un temps pour mourir
1956 : L'Obélisque noir ; traducteur Gaston Floquet ; Mémoire du Livre ; ré-édition 2001
1961 : Le ciel n'a pas de préférés Der Himmel kennt keine Günstlinge
1963 : La Nuit de Lisbonne Die Nacht von Lissabon
1972 : Ombres parution posthume, édition Plon.

Filmographie

1930 : À l'Ouest, rien de nouveau All Quiet on the Western Front de Lewis Milestone. Scénario de George Abbott d’après le roman éponyme d’Erich Maria Remarque Im Westen Nichts Neues
1937 : The Road Back de James Whale. Scénario de Charles Kenyon, E.M. Remarque, d’après son roman Der Weg zurück, et R.C. Sherrif
1938 : Trois camarades Three Camarades de Frank Borzage. Scénario de F. Scott Fitzgerald, Edward E. Paramore Jr et E.M. Remarque, d’après son roman Drei Kameraden Les Camarades
1941 : Ainsi finit notre nuit So Ends Our Night de John Cromwell. Scénario d’E.M. Remarque, d’après son roman Liebe deinen Nächsten Les Exilés, et Talbot Jennings
1947 : L’Orchidée blanche The Other Love d’André De Toth. Scénario de Beyond, Ladislas Fodor et Harry Brown d’après E.M. Remarque
1948 : Arc de Triomphe Arch of Triumph de Lewis Milestone. Scénario d’E.M. Remarque, d’après son roman éponyme, Lewis Milestone et Harry Brown
1955 : La Fin d’Hitler/Le Dernier Acte Der Letzte Akt de Georg Wilhelm Pabst. Scénario de Fritz Habeck, M.A.Mussano, d’après son roman Ten Days To Die, et E.M. Remarque
1958 : Le Temps d'aimer et le temps de mourir A Time to Love and a Time to Die de Douglas Sirk. Scénario d’Orin Jannings et E.M. Remarque, d’après son roman Zeit zu leben und Zeit zu sterben Un temps pour vivre, un temps pour mourir. Remarque apparaît dans ce film comme acteur Le Professeur Pohlman
1977 : Bobby Deerfield de Sydney Pollack. Scénario d’E.M. Remarque, d’après son roman Der Himmel kennt keine Günstlinge Le Ciel n’a pas de préférés et Alvin Sergent
1979 : À l'Ouest, rien de nouveau All Quiet on the Western Front. Téléfilm de Delbert Mann. Scénario de Paul Monash et E.M. Remarque
1985 : Arch of Triumph. Téléfilm de Waris Hussein, scénario de Charles E. Israël et E.M. Remarque

Liens
http://youtu.be/dMIO_3qUM5Y A l'ouest rien de nouveau
http://youtu.be/0ncSTCXTsCg A l'ouest rien de nouveau
http://youtu.be/dCB_nee2slk A l'ouest rien de nouveau film entier
http://youtu.be/RLrp6sKL3jU Un temps pour vivre un temps pour mourir


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Posté le : 22/06/2014 13:46
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Jacques Delille
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Le 22 Juin 1738 à clermont-ferrand Puy-de-Dôme naît Jacques Delille,

souvent appelé l'abbé Delille, mort à Paris, à 74 ans, dans la nuit du 1er au 2 mai 1813, poète et traducteur français.

En bref

Delille, en son temps, fut surnommé le Virgile français. Né en Limagne, près de Clermont, il compare son pays d'origine à la région de Mantoue. D'origine modeste, il travaille d'abord comme enseignant dans différents collèges, à Beauvais, à Amiens, puis à Paris
Un an avant sa mort, Jacques Delille était considéré comme le plus grand des écrivains français vivants. En 1813, on lui fait des funérailles magnifiques. Pourtant, un siècle et demi après sa mort, un groupe de chercheurs clermontois s'interrogent sur la destinée posthume de leur compatriote et intitulent leur ouvrage : Delille est-il mort ? C'est dire que cette poésie tantôt didactique et descriptive, tantôt morale et philosophique a vite et mal vieilli.
Il écrit un poème intitulé Les Trois Règnes de la nature, dans lequel il essaie d'exprimer poétiquement les lois et les définitions scientifiques. Voici par exemple comment il définit le baromètre : Des beaux jours, de l'orage, exact indicateur, / Le mercure captif ressent sa pesanteur.
L'idée du poète est qu'on peut tout dire, mais en ornant tout. Les romantiques lui reprochent beaucoup sa peur du mot propre. Stendhal dénonce « les amants tartufes de la nature, comme l'abbé Delille » ; Balzac, dans Les Paysans, met en scène un émule provincial de Delille, auteur d'une Bilboquéide riche en périphrases. À l'époque contemporaine, un critique, P. Citron, a pu voir dans cette condamnation de certains mots une « mince barrière contre le déferlement du réel, baptisée goût par une tout aussi mince société incapable de faire face à ce réel ». Pourtant, sous l'influence de Mallarmé, on a redécouvert la nécessité des mots interdits en poésie, et Delille est cité par ceux qu'intéressent les débats sur l'essence du langage poétique.
L'inspiration de Delille est aussi politique. Dans un poème intitulé La Pitié, qui paraîtra à Londres en 1803 après avoir subi la censure en France, il condamne en termes très énergiques les excès de la Révolution. On y trouve aussi des considérations sur l'esclavage aux colonies. Loin d'être abolitionniste, le poète s'étend surtout sur les malheurs des colons, et termine par un appel au calme : Ah ! que les deux partis écoutent la Pitié ; / Qu'entre les deux couleurs renaisse l'amitié !
déclare d'ailleurs en toutes circonstances ennemi de la violence. D'où sa réputation d'esprit facile et doux, d'homme modeste et indulgent. Pendant les dernières années de sa vie, il s'occupe de la publication de ses poèmes et il est le témoin de leur succès. On le trouve souvent désigné sous le nom de l'abbé Delille. En effet, il avait reçu en 1762, à Amiens, certains ordres mineurs, ce qui ne l'empêcha pas ensuite de vivre en parfait abbé du XVIIIe siècle. En 1786, il se met en ménage avec une « nièce » de Saint-Dié et se marie en 1799, pendant son exil à Londres.

Sa vie

Le lieu de sa naissance est sujet à controverse : certains biographes le font naître à Sardon ou à La Canière, d'autres à Pontgibaud, à Aigueperse Puy-de-Dôme où résidaient ses parents ou enfin à Clermont-Ferrand, ce qui est le plus probable, rue des Chaussetiers ou rue de l'Écu aujourd'hui avenue des États-Unis. Delille porta quelque temps le titre d'abbé parce qu'il possédait l'abbaye de Saint-Séverin ; mais il ne suivit pas la carrière ecclésiastique et obtint même une dispense pour se marier.
Jacques, enfant naturel, conçu dans un jardin d'Aigueperse, naît chez un accoucheur, rue des Chaussetiers, à Clermont-Ferrand, le 22 juin 1738 de Marie-Hiéronyme Bérard, de la famille du chancelier Michel de l'Hospital. Il est reconnu par Antoine Montanier, avocat au Parlement de Clermont-Ferrand, qui meurt peu de temps après en lui laissant une modeste pension viagère de cent écus. Sa mère, aussi discrète que belle, lui transmet un pré, sis à Pontgibaud, ce qui lui permit d'adjoindre à son prénom le nom de famille Delille.
Jusqu'à douze ou treize ans, il est placé chez une nourrice à Chanonat et reçoit ses premières leçons du curé du village. Envoyé à Paris, il fait de brillantes études au collège de Lisieux et devient maître de quartier au collège de Beauvais, puis professeur, d'abord au collège d'Amiens, ensuite au collège de la Marche à Paris. Il s'était déjà signalé par un remarquable talent de versificateur, notamment par une aptitude exceptionnelle à la poésie didactique.
Sa gloire est assurée d'un coup par sa traduction en vers des Géorgiques de Virgile, qu'il publie en 1770. Louis Racine avait tenté de le dissuader de cette entreprise, qu'il jugeait téméraire, mais Delille avait persisté dans son dessein et Louis Racine, convaincu par ses premiers essais, l'y avait encouragé. Son poème est accueilli par un concert de louanges, troublé seulement par la voix discordante de Jean-Marie-Bernard Clément de Dijon. Rempli de la lecture des Géorgiques de M. Delille, écrivit Voltaire à l'Académie française en mars 1772, je sens tout le prix de la difficulté si heureusement surmontée, et je pense qu'on ne pouvait faire plus d'honneur à Virgile et à la nation.
Le poème des Saisons de Jean-François de Saint-Lambert et la traduction des Géorgiques me paraissent les deux meilleurs poèmes qui aient honoré la France, après L'Art poétique de Nicolas Boileau.

Delille est élu à l'Académie française en 1772, mais le maréchal-duc de Richelieu fait bloquer son élection par le Roi au motif qu'il est trop jeune. Il est à nouveau élu en 1774 et, cette fois, il est reçu par l'illustre Compagnie. Jean-François de La Harpe ayant fait observer dans le Mercure de France qu'il était indigne qu'un talent aussi exceptionnel en soit réduit à dicter des thèmes latins à des écoliers, Delille est en outre nommé à la chaire de poésie latine du Collège de France.
L'ascension de Delille s'accélère encore après la mort de Voltaire, qui pouvait passer pour son seul rival. Tant la cour que le monde des lettres reconnaissent unanimement la supériorité de son talent. Il est à la fois le protégé de Madame Geoffrin et celui de Marie-Antoinette et du comte d'Artois. Ce dernier lui fait attribuer le bénéfice de l'abbaye de Saint-Séverin, qui rapportait 30 000 francs, tout en permettant de se borner aux ordres mineurs, que Delille avait reçus à Amiens en 1762.

À la suite d'un voyage à Constantinople et en Grèce, il écrit un poème intitulé L'Imagination, dans lequel il décrit les impressions qu'il reçut de ces superbes paysages. Mais c'est toujours de l'inspiration virgilienne qu'il se tient le plus proche. Au Collège de France, où il occupe la chaire de poésie latine depuis 1781, il récite ses propres vers après ceux de Virgile. Pendant la Révolution, s'étant retiré à Saint-Dié, la patrie de sa femme, pour trouver le calme nécessaire à ses travaux, il achève dans une solitude profonde sa traduction de L'Énéide commencée depuis trente ans.
Puis, en exil à l'étranger, il travaille avec acharnement. En témoignage de reconnaissance pour l'hospitalité anglaise, il traduit Le Paradis perdu de Milton, dont il avait déjà fait un haut éloge dans L'Imagination. Milton était alors considéré comme le poète moderne par excellence. Delille lui reconnaît beaucoup de génie, mais peu de goût. Il présente lui-même sa traduction comme un effort pour faire rentrer le lion au bercail à force de douceur ; il dit avoir adouci les bizarreries du modèle et amélioré ses passages faibles. De nos jours, on lui reproche d'avoir supprimé certaines audaces de pensée ou de langue, d'avoir affaibli le vocabulaire et le sens. Sans doute a-t-il tenté de transformer, d'élargir sa technique et ses goûts pour faire passer en français les beautés du texte anglais, mais ses efforts pour se dégager du vieil attirail poétique restent généralement vains. Bien que publiée en 1805, la traduction du Paradis perdu est l'œuvre d'un homme du siècle précédent.
En 1782, la publication du poème des Jardins, sans doute l'œuvre la plus célèbre de Delille, est un nouveau triomphe, amplifié par le talent avec lequel l'auteur savait lire ses vers à l'Académie, au Collège de France ou dans les salons. Le comte de Choiseul-Gouffier parvient néanmoins à le persuader de s'arracher à tant d'adulation pour le suivre dans son ambassade de Constantinople. En 1786, il se met en ménage avec sa gouvernante, Marie-Jeanne Vaudechamps, qu'il épouse en 1799.

Sous la Révolution française, Delille perd le bénéfice qui était sa seule source de revenus et est inquiété, mais conserve la liberté, sacrifiant aux idées de l'heure en composant, à la demande de Pierre-Gaspard Chaumette, un Dithyrambe sur l'Être suprême et l'immortalité de l'âme. Sous le Directoire, il se retire à Saint-Dié, pays de sa femme, puis quitte la France après le 9 thermidor, au moment où d'autres y rentraient, et passe en Suisse, en Allemagne et en Angleterre. Durant cet exil, poussé par sa femme, qui avait pris beaucoup d'ascendant sur lui, il travaille énormément. Il compose L'Homme des champs et entreprend Les Trois règnes de la nature en Suisse, compose La Pitié en Allemagne et traduit Paradise Lost Le Paradis perdu de John Milton à Londres.
Il rentre en France en 1802 et reprend sa chaire au Collège de France et son fauteuil à l'Académie. Il effectue de longs séjours dans la maison de plaisance du baron Micout d'Umont à Clamart1, où il aurait écrit en 1808 Les Trois Règnes de la Nature. À la fin de sa vie, il devient aveugle, comme Homère, et cette infirmité ajoute encore à l'admiration proche de l'idolâtrie qui lui était vouée. Il meurt d'une attaque d'apoplexie dans la nuit du 1er au 2 mai 1813. Son corps est exposé pendant trois jours sur un lit de parade au Collège de France, le front ceint d'une couronne de laurier et, considéré comme le plus grand poète français, il reçoit des funérailles grandioses, suivies par une foule immense. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise.

Œuvre

Essai sur l'homme de Pope, 1765
Première traduction de Delille
Les Géorgiques de Virgile, 1770.
Les Jardins ou l'art d'embellir les paysages, poème en 8 chants, 1782
Bagatelles jetées au vent, 1799
L'Homme des champs, ou les Géorgiques françaises, 1800
Dithyrambe sur l'immortalité de l'âme, 1802
Poésies fugitives, 1802
La Pitié, poème en 4 chants, 1803
L'Énéide de Virgile, 1804
On y trouve le vers gravé au fronton des catacombes de Paris : Arrête ! C'est ici l'empire de la mort.
Le Paradis perdu de Milton, 1805.
L'Imagination, poème en 8 chants, 1806.
Les Bucoliques de Virgile, 1806
Les Trois Règnes de la nature, 1809.
La Conversation, poème, 1812.
Ses œuvres ont été publiées par Joseph-François Michaud, 1824, 16 vol. in-8, et éditées par Lefèvre, avec notes, 1833, 1 vol. grand in-8 ; parmi les annotateurs, Choiseul-Gouffier, Parseval-Grandmaison, Charles-Marie de Féletz, Descuret, Aimé-Martin, Barthélemy Philibert d'Andrezel, Elzéar de Sabran écrivain, Louis-Simon Auger. On les a réunies en un seul volume compact dans le Panthéon littéraire.

Poème de Jacques Delille

N'allez pas déguiser vos pressoirs et vos granges.
Je veux voir l'appareil des moissons, des vendanges ;
Que le crible, le van, où le froment doré
Bondit avec la paille et retombe épuré,
La herse, les traîneaux, tout l'attirail champêtre...

À LA PRINCESSE JABLONOWSKA
par Jacques Delille

Belle Jablonowska, de mon champêtre ouvrage
Daignez d'un doux sourire favoriser l'hommage.
La campagne inspira mes chants ;
Là sont unis l'agréable et l'utile ;
Vos agréments sont faits pour enchanter la ville,
Mais vos goûts purs vous ramènent aux champs.
Je ne puis vous offrir des sceptres, des couronnes,
Des temples fastueux, de superbes colonnes ;
Mais les divinités, d'un regard complaisant,
Daignent sourire au plus simple présent :
Ainsi la vive Amadryade,
Ou la Nymphe des bois, ou la jeune Oréade,
Chez la pieuse antiquité,
Dans un temple entouré d'une pompeuse arcade,
Ou d'une riche colonnade,
Par les grands et les rois voyait son nom fêté ;
Puis rentrait dans son arbre, et sous son frais ombrage,
Oubliant et son temple et les palais du ciel,
Se contentait de l'humble hommage
De quelque fleur ou d'un rayon de miel.
Peut-être un jour m'élançant sur vos traces,
Dans mon essor audacieux
Je chanterai vos vertus et vos grâces,
L'antique sang de vos aïeux,
Cette noble fierté qui n'a rien de farouche,
Qu'aucun titre n'enorgueillit ;
Ces entretiens charmants dont la grâce nous touche,
Et la bonté qui s'embellit
En s'exprimant par votre bouche.
Alors de mon succès je ne douterai plus ;
Votre nom, du public me vaudra le suffrage ;
Avec plaisir mes vers seront reçus,
Et le sujet consacrera l'ouvrage.
Avec bonté, dit-on, mes poèmes sont lus
Par votre aimable et vertueuse fille ;
Pour moi c'est un titre de plus :
L'indulgence chez vous est un goût de famille ;
Même l'on dit que ses heureux essais
Daignent de mes tableaux copier quelques traits ;
Si ses vers sont polis, doux, élégants comme elle,
Alors grâce à sa main noblement infidèle,
Les miens me sembleront parfaits ;
Alors, dans mes Jardins et plus verts et plus frais,
Pour couronner mon front je choisis l'immortelle.
Dans ses Jardins, où plus d'un connaisseur
Goûta la grâce naturelle
De la muse pleine d'appas
Qui prit la mienne pour modèle,
Les yeux ne rencontreront pas
Une fleur aussi fraîche, aussi charmante qu'elle.
À polir mes tableaux j'ai passé bien des ans ;
Mais la grâce n'est pas un ouvrage du temps :
Son maintien élégant, sa forme enchanteresse
Appartiennent à la jeunesse.
Souvent l'été flétrit les filles du printemps ;
Sur ce rosier que de ses pleurs arrose
La jeune amante de Titon,
Voyez ce tendre rejeton
Montrer la fleur nouvellement éclose
De son modeste et timide bouton :
Du plus brillant émail sa robe se colore,
En célestes parfums son souffle s'évapore,
Du coloris le plus éblouissant
Son teint varié se compose,
Le papillon léger lui-même s'y repose,
L'abeille y prend ses sucs, le zéphyr caressant
D'un murmure flatteur la courtise en passant,
Et le bouton fait envie à la rose :
Voilà mon sort ; mon vers ( c'est cette vieille tige )
Perd chaque jour de son prestige ;
L'aimable fleur qui l'embellit,
C'est le talent de votre fille,
Où la sagesse à l'agrément s'unit ;
Par lui mon vers se rajeunit,
Et de ce frais bouton où la jeunesse brille,
Le vieux rosier s'enorgueillit.

À M. CHARLES DE LACRETELLE

par Jacques Delille

Au tour facile, à la phrase nombreuse
De l'harmonieux Cicéron,
Vous unissez la touche vigoureuse
De l'historien de Néron ;
Tout seconde vos vœux ; la Discorde elle-même,
Qui des serpents du Styx tressant son diadème,
Excitait aux combats les peuples et les rois,
Vous rend hommage en rentrant dans l'abîme,
Et de ses dissonantes voix
Forme pour vous un concert unanime ;
Vos inexorables pinceaux,
Mieux que la hache et que les échafauds,
Par un supplice légitime,
Même après leur trépas punissent nos bourreaux.
J'aime à voir l'affreux Robespierre,
Dont le nom seul effraie encor la terre,
Sur les degrés sanglants de son trône abattu,
De son code assassin devenir la victime ;
Et je pense voir la Vertu
Écrivant l'histoire du Crime.

-
SUR LE PORTRAIT DE MLLE LA FOLLOTE
par Jacques Delille

La douce rêverie et la vivacité,
La gaîté jointe à la décence,
La finesse avec l'innocence,
Et la pudeur avec la volupté,
Voilà quel heureux assemblage
A dû composer votre image.
D'où vient qu'avec plaisir l'œil saisit chaque trait
De cette peinture fidèle ?
C'est qu'on trouve dans le portrait
Ce qu'on chérit dans le modèle.
Que dis-je ? Le pinceau ne parle ici qu'aux yeux :
Où sont ces chants délicieux,
Ces harmonieuses merveilles
Qui ravissent le cœur et flattent les oreilles ?
J'écoute, et n'entends point les accents enchanteurs
De cette voix si légère et si tendre.
Heureusement pour la paix de nos cœurs
L'art de Zeuxis ne peut les rendre.
Son image sur nous aurait trop de pouvoir,
Si le pinceau joignait le bonheur de l'entendre
Au plaisir si doux de la voir.
Et si je pénétrais dans cette âme si pure
Que dans un corps charmant enferma la nature,
Que de sentiments délicats !
Je voudrais bien les peindre ; mais, hélas !
La vertueuse Annette, à sa gloire s'oppose ;
D'un vain renom évitant les éclats,
La modeste pudeur qui dans son cœur repose,
Voile à nos yeux ses innocents appas :
C'est le calice de la rose
Dont le parfum s'exhale et ne se montre pas.

À MLLE JOSÉPHINE SAUVAGE
par Jacques Delille

(Qui avait dessiné le portrait de la sœur de Mme. Delille.)

Bénis soient tes crayons, ô toi, jeune beauté !
Qui de nos Rosalba suivant déjà les traces,
À mes yeux consolés retraces
Avec tant d'élégance et de fidélité,
Celle qui m'adoucit ma triste cécité :
C'est le portrait de la Bonté,
Dessiné par la main des Grâces.

Liens

http://youtu.be/NZem13XVERo


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Posté le : 21/06/2014 21:59
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Jules Roy
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Le 15 juin 2000 à Vézelay dans Yonne, Jules Roy meurt, à 92 ans

écrivain et militaire français, né le 22 octobre 1907 à Rovigo, Algérie. Distinctions prix Renaudot, grand prix littéraire de Monaco, grand prix de littérature de l'Académie française, grand Prix national des lettres, prix de la Ville de Paris. Ses Œuvres principales La Vallée heureuse 1946 Il est enterré au cimetière de Vézelay dans l'Yonne.

En bref
En permettant sa rencontre avec Albert Camus et la première génération des écrivains maghrébins, la notoriété naissante projette Jules Roy dans un autre univers : la religion de la justice, qui le contraint à l'engagement contre les siens. Les guerres de décolonisation qui éclatent vont être pour lui source de nouveaux déchirements : en Indochine, l'officier longtemps indécis est confronté à une belle croisade contre le communisme ; mais, en juin 1953, il rompt avec l'armée, qu'il juge déshonorée par la guerre d'Indochine et dont il désapprouve les méthodes. Il embrasse alors la carrière littéraire et s'essaie au roman La Femme infidèle, 1955 et au théâtre Beau Sang, 1952 ; Les Cyclones, 1953. Son œuvre ne tardera pas à être consacrée par le grand prix littéraire de Monaco 1957, le grand prix de littérature de l'Académie française 1958, puis le grand prix national des lettres 1969.
Mais c'est l'Algérie, avec laquelle il est loin d'avoir rompu tous les liens, qui va l'acculer aux déchirements les plus dramatiques. Depuis 1954 s'y déroule un conflit qui prend bientôt des allures de guerre civile. Après la mort de son ami Camus, en qui les intellectuels engagés avaient placé tous leurs espoirs, Jules Roy entend dénoncer devant l'opinion française les misères subies par les populations et les monstruosités commises par les armées en présence. Il parcourt le pays, d'où il revient avec La Guerre d'Algérie 1960, long cri déchirant qu'il lance à la face des militaires et des politiques, et qui bouleverse la France. Aussitôt après, écartelé par sa condition de pied-noir devenu, comme le souligne le titre d'un de ses ouvrages, Étranger pour ses frères 1982, il se jette dans une fiction en six volumes, Les Chevaux du soleil 1967-1972, histoire de sa famille et réhabilitation de la geste française en Algérie, sans rien perdre de sa verve pamphlétaire J'accuse le général Massu, 1972.

Écrite à Vézelay, où il devait décéder le 15 juin 2000, l'ultime partie de son œuvre est davantage marquée par la méditation Vézelay ou l'amour fou, 1990 ; Rostropovitch, Gainsbourg et Dieu, 1991 et l'introspection Mémoires barbares, 1989 ; Adieu ma mère, adieu mon cœur, 1996 ; Journal I, II et III, 1997-1999, sans atteindre pour autant à la sérénité à laquelle il aspirait.

Sa vie

Jules Roy est né en Algérie française et a vécu son enfance à Rovigo dans une famille paysanne au sein de laquelle on lui cachera longtemps sa bâtardise issue de la relation extraconjugale de sa mère avec l'instituteur du village. D'abord lycéen au séminaire durant 8 années, il devient officier tirailleur algérien en AFN avant de passer dans l'Armée de l'Air en France avant la guerre. Il est très tôt, dès 20 ans, séduit par Maurras et les idées de l'Action Française, puis plus tard par Pétain. Car la défaite de 1940 et le bombardement de Mers El Kébir par l'armée britannique n'ont fait qu'accentuer ses convictions de droite et il publie, en 1940, le livre:La France sauvée par Pétain, dans lequel il affiche pleinement son engagement vichyste. Toutefois, après le débarquement alliés de novembre 1942 en Afrique du Nord, il change de camp et part pour la Grande-Bretagne, rejoindre De Gaulle, où il combattra au sein de la Royal Air Force, comme commandant de bord dans le groupe de bombardement Guyenne en avec lequel il va effectuer des missions de bombardement au-dessus de la vallée de la Rhur en Allemagne; épisode de sa vie qui lui inspirera son roman La Vallée heureuse pour lequel il recevra, rétrospectivement, le prix Renaudot 1940 en 1946, ainsi que quinze jours d'arrêt de rigueur de la part de sa hiérarchie militaire qui a peu apprécié le livre. Il participe à la guerre d'Indochine comme officier de communication, mais en juin 1953, jugeant que l'armée se déshonore par ses méthodes dans cette guerre, il quitte l'armée avec le grade de Colonel.

Il se tourne alors pleinement vers la littérature. Après la mort de son ami Albert Camus dont il admirait les qualités intellectuelles, il dénonce publiquement la guerre d'Algérie et ses atrocités. Durant la période de la guerre d'Indochine et d'Algérie, il collabore au magazine L'Express avec l'appui de Jean Daniel, qu'il quitte après être entré en conflit avec le fondateur et directeur du journal Jean-Jacques Servan-Schreiber. Jean-Jacques Servan-Schreiber raconte dans ses mémoires qu'il a offert le livre de Jules Roy sur la bataille de Dien Bien Phu au président John Kennedy en 1963. Celui-ci l'a fait traduire et résumer par sa femme Jacqueline Bouvier qui lisait parfaitement le français. Robert McNamara et Robert Kennedy se sont également procuré ce livre.
En 1978, Jules Roy s'installe à Vézelay, au Clos du Couvent, face à la basilique. Il y passera les vingt dernières années de sa vie, continuant d'écrire. Jules Roy est mort et enterré à Vézelay. Après sa mort, sa maison est devenue un centre littéraire où l'on organise des soirées littéraires et expositions. Un étage est réservé aux écrivains en résidence. Le public peut visiter les jardins et le bureau de l'écrivain, laissés en l'état.

Le parcours intellectuel

Le parcours intellectuel de Jules Roy a souvent été fait de retournements d'opinion, du séminaire à l'Armée, de Pétain à De Gaulle, de l'Algérie française à l'Algérie indépendante. Jules Roy a eu un parcours à droite dans sa jeunesse, admirateur de l'action française, de Maurras, puis de Pétain lors de la défaite de 1940, avant d'avoir changé son engagement vichyste contre un gaulliste. Il s'est engagé auprès des Forces françaises libres, après avoir lu Le Fil de l'épée écrit par De Gaulle. Dans Le grand naufrage, chronique du procès de Pétain, Jules Roy a écrit ne pas s'être rendu compte de ce que représentait l'engagement vichyste et avoir le sentiment, en étant resté fidèle à Pétain, d'avoir été "blousé" et de partager avec ses camarades de l'époque, un certain silence honteux sur cette période de l'armée française. Son parcours intellectuel, après l'armée, a été très marqué par sa rencontre avec Albert Camus dont il admirait l'intelligence et qui lui a fait totalement prendre conscience de la question coloniale en Algérie d'où naîtra son engagement pour l'indépendance de l'Algérie qui lui vaudra des menaces de mort de la part de L'OAS. Son engagement anti-colonial s'est confirmé également lors de la guerre d'Indochine où il lui fut reproché un certain communisme. Jules Roy a été perçu par certains critiques, et s'est reconnu lui-même, comme "exalté" et "provocateur". Sur le plan strictement littéraire une autre rencontre fut importante, celle avec Jean Amrouche qui l'accompagna dans ses premiers pas d'écrivain.

Prix littéraires

Prix Renaudot en 1946 pour La Vallée heureuse
Prix Prince-Pierre-de-Monaco en 1954 pour Le Navigateur
Grand Prix littéraire de Monaco en 1957
Grand prix de littérature de l'Académie française en 1958
Grand Prix national des lettres en 1969
Prix de la Ville de Paris en 1975

Œuvres

Romans


La Vallée heureuse, Charlot, 1946, avec une préface de Pierre Jean Jouve ; Gallimard, 1948 ; Julliard, 1960 ; Édition J'ai lu Leur aventure N°A161; Albin Michel, 1989.
Les Chevaux du soleil: Chronique d'Alger, Grasset, 1967, 6 vol. ; édition en un volume, Omnibus, 1995.
Une femme au nom d'étoile Grasset, 1968. Les Chevaux du soleil, tome 2
Les cerises d'Icherridène, Grasset, 1969. Les Chevaux du soleil, tome 3
Le maître de la Mitidja, Grasset, 1970. Les Chevaux du soleil, tome 4
Les Âmes interdites, Grasset, 1972. Les Chevaux du soleil, tome 5
Le Tonnerre et les Anges, Grasset, 1975. Les Chevaux du soleil, tome 6
Le Désert de Retz, Grasset, 1978.
La Saison des Za, Grasset, 1982.

Récits

Ciel et terre, Alger, Charlot, 1943.
Le Métier des armes, Gallimard, 1948 ; Julliard, 1960.
Retour de l'enfer, Gallimard, 1951 ; Julliard, 1960.
Le Navigateur, Gallimard, 1954 ; Julliard, 1960.
La Femme infidèle, Gallimard, 1955 ; Julliard, 1960.
Les Flammes de l'été, Gallimard, 1956 ; Julliard, 1960 ; Albin Michel, 1993.
Les Belles Croisades, Gallimard, 1959 ; Julliard, 1960.
La Guerre d'Algérie, Julliard, 1960 ; Christian Bourgois, 1994.
La Bataille de Dien Bien Phu, Julliard, 1963 ; Albin Michel, 1989.
Le Voyage en Chine, Julliard, 1965.
La Mort de Mao, Christian Bourgois, 1969 ; Albin Michel, 1991.
L'Amour fauve, Grasset, 1971.
Danse du ventre au-dessus des canons, Flammarion, 1976.
Pour le lieutenant Karl, Christian Bourgois, 1977.
Pour un chien, Grasset, 1979.
Une affaire d'honneur, Plon, 1983.
Beyrouth viva la muerte, Grasset, 1984.
Guynemer, l'ange de la mort, Albin Michel, 1986.
Mémoires barbares, Albin Michel, 1989.
Amours barbares, Albin Michel, 1993.
Un après-guerre amoureux, Albin Michel, 1995.
Adieu ma mère, adieu mon cœur, Albin Michel, 1996.
Journal, t. 1, Les années déchirement, 1925-1965, Albin Michel, 1997.
Journal, t. 2, Les années cavalières, 1966-1985, Albin Michel, 1998.
Journal, t. 3, Les années de braise, 1986-1996, Albin Michel, 1999.
Lettre à Dieu, Albin Michel, 2001.

Essais

La France sauvée par Pétain, Alger, P & G Soubiron, 1940.
Comme un mauvais ange, Charlot, 1946 ; Gallimard, 1960.
L'Homme à l'épée, Gallimard, 1957 ; Julliard, 1960.
Autour du drame, Julliard, 1961.
Passion et mort de Saint-Exupéry, Gallimard, 1951 ; Julliard, 1960 ; La Manufacture, 1987.
Le Grand Naufrage, Julliard, 1966 ; Albin Michel, 1995.
Turnau, Sienne, 1976 hors commerce.
Éloge de Max-Pol Fouchet, Actes Sud, 1980.
Étranger pour mes frères, Stock, 1982.
Citoyen Bolis, tambour de village, Avallon, Voillot, 1989.
Vézelay ou l'Amour fou, Albin Michel, 1990.
Rostropovitch, Gainsbourg et Dieu, Albin Michel, 1991.

Poèmes

Trois prières pour des pilotes, Alger, Charlot, 1942.
Chants et prières pour des pilotes, Charlot, 1943 ; Gallimard, 1948 ; Julliard, 1960.
Sept poèmes de ténèbres, Paris, 1957 (hors commerce).
Prière à mademoiselle Sainte-Madeleine, Charlot, 1984 ; Bleu du Ciel, Vézelay, 1986.
Chant d'amour pour Marseille, Jeanne Laffitte, 1988.
Cinq poèmes, Avallon, Voillot, 1991.
La Nuit tombe, debout camarades !, Gérard Oberlé, 1991.
Poèmes et prières des années de guerre 1939-1945, Actes Sud, 2001.

Théâtre

Beau Sang, Gallimard, 1952 ; Julliard, 1960.
Les Cyclones, Gallimard, 1953 ; Julliard, 1960.
Le Fleuve rouge, Gallimard, 1957 ; Julliard, 1960.
La Rue des Zouaves suivi de Sa Majesté Monsieur Constantin, Julliard, 1970.
Lieutenant Karl, dramatique télé Michel Wyn, INA, 1977.
Mort au champ d'honneur, Albin Michel, 1995.
Conte
L'Œil de loup du roi de Pharan, Sétif, 1945 hors commerce.

Pamphlet

J'accuse le général Massu, Seuil, 1972.

Article de journal

Retour en Algérie par Jules Roy, Article paru dans L'Express le 15 mai 2003

Cinéma

La bataille du Tonkin, 1952. Documentaire historique sur les combats livrés en Indochine par le général de Lattre. Jules Roy en est le réalisateur sur des images tournées par les opérateurs de l'armée française.
Avec Jean Amrouche
D'une amitié. Correspondance 1937-1962, Édisud, 1985.

Remarque

À ne pas confondre avec Jules Le Roy, peintre français ayant vécu de 1856 à 1922

Liens

http://youtu.be/PAFXjTKvLzg Jules Roy à Vezelay 1968
http://youtu.be/_MzIxz1NZdU La passion tragique de Jules Roy
http://youtu.be/EvKDZCXv_jM Adieu ma mère adieu mon coeur
http://youtu.be/oGlyCk9stu4 Jules Roy archives de l'INA
http://youtu.be/bqQAZlVncn4 Rostropovitch Gainsbourg et dieu de Jules Roy
http://youtu.be/kQl4_ZmFZwI Jules Roy coeur de chien



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Posté le : 15/06/2014 00:31

Edité par Loriane sur 15-06-2014 15:56:35
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Mihaïl Eminescu
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Le 15 juin 1889 à Bucarest en roumanie, meurt Mihaïl Eminescu

prononcé en roumain : mi'hai emi'nesku, de son vrai nom en roumain : Mihai Eminovici prononcé en roumain: mi'hai éminovitch, né le 15 janvier 1850 à Botoșani dans ma principauté de Moldavie, poète romantique, le plus célèbre de Roumanie.

En bref
Mihail Eminescu est avant tout un poète lyrique d'une extraordinaire puissance verbale. Il y a une langue roumaine antérieure à son œuvre et une langue nouvelle, qu'il a forgée et que tous les poètes roumains, après lui, essaient de manier.
Poète de l'amour, Eminescu chante l'impossible bonheur : la femme devrait le comprendre, l'aider à se comprendre soi-même et surtout lui accorder la féerie lascive sous la pluie des fleurs de tilleul, loin du monde, au cœur de la forêt complice. Après Vigny, Eminescu a traité la femme de Dalila, mais c'est pour la mieux supplier : De ce nu-mi vii ? Pourquoi ne viens-tu pas ?. Les arbres, la colline, le bois touffu, frère du Roumain, sont le décor de la joie d'aimer. Cependant ailleurs, plus haut, plus loin et comme dans un autre univers, la vision d'une errance d'astres formés de minéraux hostiles, dans un cosmos d'apocalypse, ne cesse de hanter l'imagination d'Eminescu. La lune, astre froid, se promène au-dessus des mers et des étendues mortes, en étrange contraste avec l'intimité de la forêt moldave. De sa propre mort l'homme peut se servir comme d'un argument de blasphème à l'égard de la divinité. Mais, nouveau contraste : Eminescu, qui prend les traits d'un Dace pour mieux clamer son athéisme, a composé de très délicates litanies à la Vierge.
Né l'année où meurt Balzac, le Roumain Mihail Eminescu publie ses premiers poèmes, d'un romantisme tantôt languide, tantôt brutalement pessimiste, à une époque où le romantisme occidental est sur sa fin. Ce décalage est à noter d'une manière générale dans l'histoire de la littérature roumaine, mais pour Eminescu il ne s'agit pas vraiment d'influence à retardement. Aussi bien a-t-il subi, au dire de la plupart des critiques de son pays, toutes sortes d'influences, depuis l'Antiquité classique jusqu'à la philosophie de Schopenhauer, depuis les Edda scandinaves jusqu'au bouddhisme. Ce romantique a écrit Lacul Le Lac, comme Lamartine, mais on a voulu découvrir des traces de Paul Bourget dans son inspiration...
Ses poèmes les plus connus sont Luceafărul, Hypérion, L'étoile du Nord, Odă în metru antic : Ode en métrique ancienne, et les cinq Scrisori Épitres. Eminescu était un membre actif de la société littéraire Junimea, et a travaillé comme éditeur au Timpul, le journal officiel du Parti conservateur.
Mihail Eminescu est avant tout un poète lyrique d'une extraordinaire puissance verbale. Il y a une langue roumaine antérieure à son œuvre et une langue nouvelle, qu'il a forgée et que tous les poètes roumains, après lui, essaient de manier.

Sa vie

Son père est Gheorghe Eminovicz de Ipotești, un village près de Botosani. Il se fixe à Botoșani et épouse Raluca Iurăscu, fille d'un stolnic
Mihail comme indiqué dans le registre de baptême ou Mihai forme roumaine est né à Botoșani, septième enfant parmi onze.

Une existence pathétique

Mihail Eminescu est né le 15 janvier 1850 à Ipoteşti, village de haute Moldavie. Sa famille était d'origine paysanne, mais son père avait réussi à devenir intendant de domaine et même à acquérir un titre de petite noblesse.
Il passe ses premières années à Botoșani et à Ipotești, dans la maison de famille de ses parents. De 1858 à 1866 il va à l'école primaire de Czernowitz Cernăuți en roumain. Il fréquente le Lycée Impérial et Royal de Czernowitz, et est collègue de Johann Menga. Il a comme professeur de littérature roumaine Aron Pumnul, une figure des années révolutionnaires de 1848.
Le jeune Mihail fit ses études au lycée de Cernǎuţi et, dès l'âge de quatorze ans, il manifesta un curieux désir d'indépendance et d'évasion : il suivit en Transylvanie des acteurs ambulants.
On trouve sa trace à Bucarest en 1868. Puis son père l'envoie comme étudiant à Vienne où il se mêle à la jeunesse libérale et écrit ses premiers poèmes. Après un bref séjour à Iaşi, il repart pour l'étranger, à Berlin cette fois, grâce à l'appui de la Société littéraire Junimea et de son président Titu Maiorescu.
La vocation d'écrivain d'Eminescu apparaît en 1866. En janvier, son professeur Aron Pumnul meurt, et les élèves du lycée de Czernowitz publient un pamphlet, Lăcrămioarele învățăceilor gimnaziaști, Les larmes des élèves du lycée dans lequel se trouve un poème intitulé La mormântul lui Aron Pumnul À la sépulture d'Aron Pumnul signé "M. Eminoviciu".
Le 25 février, son poème De-aș avea Si j'avais est publié à Pest dans le magazine littéraire de Iosif Vulcan Familia. C'est le commencement d'une série continue de poèmes publiés, avec leur traduction occasionnelle depuis l'allemand. C'est aussi Iosif Vulcan, qui n'aime pas l'origine slave du suffixe "-cz" du nom du jeune poète, qui choisit pour lui le nom de plume plus roumain de Mihai Eminescu.

Il rentre définitivement au pays, en 1875, sans avoir acquis de titre universitaire dans la discipline qu'il avait choisie, la philosophie. Ses amis conservateurs, dont le parti est au pouvoir, le font nommer bibliothécaire à Iaşi puis inspecteur des écoles. Il s'adonne un moment au journalisme, mais la défaite électorale des conservateurs l'amène à quitter Iaşi pour Bucarest où il arrive au mois d'octobre 1877. Il entre alors au journal de ses protecteurs, Timpul Le Temps.

En 1867, il rejoint à 17 ans la troupe de Iorgu Caragiale comme secrétaire et souffleur ; l'année suivante, il entre dans la troupe de Mihai Pascaly, qui comprend Matei Millo et Fanny Tardini-Vlădicescu. Il s'installe bientôt à Bucarest, où, fin novembre, il est nommé secrétaire et copiste pour le Théâtre National Roumain. Durant cette période, il continue d'écrire et de publier des poèmes. Il paie aussi son loyer en traduisant des centaines de pages d'un livre d'Enric Theodor Rotscher, mais ce travail n'a jamais été terminé. Il commence aussi à cette époque son roman Geniu pustiu (Génie désert ou inconsolable selon les traductions, publié de manière posthume en 1904, sous forme inachevée.
Le 1er avril 1869, il est le cofondateur du cercle littéraire "Orient", dont les intérêts incluent la collection de documents en rapport avec l'histoire littéraire roumaine. Le 29 juin, les divers membres du groupe "Orient" sont envoyés en mission dans différentes provinces du pays. Eminescu choisit la Moldavie.
Cet été-là, il rencontre par chance son frère Iorgu, qui est officier militaire, dans les jardins de Cișmigiu, mais refuse fermement l'offre de Iorgu de reprendre contact avec sa famille.
Il a déjà quitté la troupe de Pascaly quand il part pour Czernowitz, Cernăuți et pour Iași. Il renoue avec sa famille et son père lui promet de l'aider pour qu'il puisse poursuivre des études à Vienne. Comme toujours, il continue d'écrire et de publier de la poésie ; en particulier, à l'occasion de la mort de l'ancien souverain de Munténie, Barbu Dimitrie Știrbei, il publie un feuillet, La moartea principelui Știrbei (A la mort du prince Știrbei.

Mihai Eminescu Junimea

D'octobre 1869 à 1872, il étudie à Vienne. Il émarge comme "auditeur extraordinaire" à la Faculté de Philosophie et de Droit. Actif dans sa vie étudiante, il se lie d'amitié avec Ioan Slavici, et vient à connaître Vienne grâce à Veronica Micle ; il devient contributeur à Convorbiri literare Conversations littéraires, édité par Junimea du romain june -"jeune". Les chefs de file de cette organisation culturelle, Petre P. Carp, Vasile Pogor, Theodor Rosetti, Iacob Negruzzi et Titu Maiorescu, exerceront leur influence politique et culturelle sur Eminescu pour le restant de sa vie. Impressionné par l'un des poèmes d'Eminescu, Venere și Madonă Vénus et Madone, Iacob Negruzzi, l'éditeur des Convorbiri literare, voyage jusqu'à Vienne pour le rencontrer. Negruzzi écrira plus tard comment il identifia immédiatement Eminescu dans la foule des jeunes gens dans un café viennois par son apparence "romantique" : de longs cheveux, le regard perdu dans ses pensées...

En 1870, Eminescu écrit trois articles sous le pseudonyme de "Varro" dans Federațiunea à Pest, avec comme sujet la situation des Roumains et des autres minorités dans l'Empire austro-hongrois. Il devient journaliste pour le journal Albina à Pest. De 1872 à 1874, il continue d'étudier à Berlin, grâce au soutien financier de Junimea.
Il rentre définitivement au pays, en 1875, sans avoir acquis de titre universitaire dans la discipline qu'il avait choisie, la philosophie. Ses amis conservateurs, dont le parti est au pouvoir, le font nommer bibliothécaire à Iaşi puis inspecteur des écoles. Il s'adonne un moment au journalisme, mais la défaite électorale des conservateurs l'amène à quitter Iaşi pour Bucarest où il arrive au mois d'octobre 1877.
Il entre alors au journal de ses protecteurs, Timpul Le Temps. Mal payé, mal logé, se nourrissant mal, il mènera une vie de bohème, marquée à partir de 1883 par l'alternance de crises dépressives et de périodes de lucidité. Interné dans un hospice en 1889, il meurt le 15 juin à la suite d'une blessure à Ila tête, un de ses compagnons d'infortune lui ayant lancé une pierre. En réalité, c'est une crise cardiaque qui l'a emporté. Il n'avait pas quarante ans.

De 1874 à 1877 il est directeur de la Bibliothèque Centrale de Iași ; professeur remplaçant, inspecteur scolaire dans les judete, départements de Iași et Vaslui ; éditeur du journal Curierul de Iași, Le Courrier de Iași grâce à son amitié avec Titu Maiorescu, chef de Junimea et recteur de l'Université de Iași. Il continue à publier dans Convorbiri literare. Il devient un bon ami d'Ion Creangă, qu'il convainc d'écrire et qu'il introduit dans le club littéraire Junimea.

En 1877 il part pour Bucarest, où il est d'abord éditeur jusqu'en 1883, et éditeur-en-chef du journal Timpul Le Temps.
À cette époque, il écrit Scrisorile, Luceafărul, Odă în metru antic etc. La plupart de ces œuvres éditoriales, très connues, appartiennent à cette période, alors que la Roumanie se bat contre l'Empire Ottoman dans la guerre russo-turque 1877-1878 et joue un jeu diplomatique qui finalement aboutira à la reconnaissance internationale de l'indépendance roumaine - à la condition expresse d'écarter de la citoyenneté roumaine tous les juifs. Eminescu s'oppose à cette condition, ainsi qu'à une autre clause du traité de Berlin 1878, qui oblige la Roumanie à céder à la Russie la Bessarabie du sud, en échange de la Dobroudja, une ancienne province ottomane sur la Mer Noire.

En juin 1883, le poète tombe sérieusement malade, et est admis à l'hôpital du Dr. Suțu. En décembre 1883 paraît son volume Poesii, avec une sélection de poèmes préfacée par Titu Maiorescu.

Les années de maladie

Il souffre pendant ses dernières années de psychose maniaco-dépressive. En 1883, en Roumanie, sa maladie est identifiée : il a la syphilis. George Călinescu écrit dans la biographie du poète qu'il était en fait atteint de cette maladie depuis l'âge de vingt ans ; un autre diagnostic, fait à Vienne la même année, mentionne sa dépression mais pas la syphilis. En 1884, il retourne en Roumanie, et paraît globalement en bonne santé. À partir de 1886, il reçoit quelques piqûres de mercure, traitement habituel de la syphilis de l'époque.
Mal payé, mal logé, se nourrissant mal, il mènera une vie de bohème, marquée à partir de 1883 par l'alternance de crises dépressives et de périodes de lucidité. Interné dans un hospice en 1889, il meurt le 15 juin à la suite d'une blessure à la tête, un de ses compagnons d'infortune lui ayant lancé une pierre. En réalité, c'est une crise cardiaque qui l'a emporté. Il n'avait pas quarante ans.
Eminescu meurt à l'hôpital le 15 juin 1889. Son autopsie est bâclée, et la raison précise de sa mort n'est pas connue de façon claire. Il est enterré à Bucarest au cimetière Bellu.

Cependant un grand amour a traversé la vie d'Eminescu, celui qu'il a voué dès 1872, quand il était étudiant à Vienne, à Veronica Micle, épouse très jeune d'un vieux professeur de Iaşi. Amour romantique s'il en fut, et qui, à la mort du mari, en 1879, connut des épisodes d'ardeur, de jalousie puis de désenchantement, jusqu'à la rupture. Les amants se réconcilièrent sur le tard, le poète étant déjà gravement malade.

Veronica Micle, qui écrivait elle-même des vers non dénués de talent, est morte quelques mois après Eminescu.
Son œuvre

L'historien roumain Nicolae Iorga considère Eminescu comme le parrain de la langue roumaine moderne. Il est célébré unanimement comme le plus grand et le plus représentatif poète roumain.

Le poète

Ces poèmes couvrent une vaste gamme de thèmes, de la nature et de l'amour à l'histoire et au commentaire social. Ses jeunes années pleines d'insouciance furent évoquées dans des poèmes plus tardifs avec une profonde nostalgie.
Eminescu fut influencé par le travail d'Arthur Schopenhauer, et quelques-uns ont suggéré que son poème le plus connu, Luceafărul, est basé sur un travail allemand plus ancien ou sur la Katha Upaniṣad.
Les poèmes d'Eminescu ont été traduits dans plus de 60 langues.

Ses poèmes les plus importants

Doina le nom désigne un type de chanson traditionnelle roumaine,
Lacul Le lac
Luceafărul Hypérion
Floare albastră (Fleur bleue
Dorința Désir
Sara pe deal Le soir sur la colline
O, rămâi Oh, reste
Epigonii Épigones
Scrisori Lettres
Și dacă Et si,
Odă în metru antic Ode en ancienne métrique
Mai am un singur dor J'ai encore un seul désir
La Steaua D'ici à l'étoile qui parait
Peste vârfuri La lune sur les cimes

Éditions collectées

Poésies, traduit du roumain par Paul Miclău, Bucarest, Minerva, 1985; 1989.
Trente poèmes, version française par Annie Bentoiu, Vevey, Editions de l'Aire, 1994
Poème posthume. Fragmentarium / Poèmes posthumes. Fragmentarium, traduit du roumain par Michel Wattremez, Bucarest, Editura Fundației Culturale Române, 1997
Poezii / Poésies, traduit du roumain par Paul Miclău, Bucarest, Editura Fundației Culturale Române, 1999
Poésies / Poezii, traduit du roumain par Miron Kiropol, Bucarest, Albatros, 2001

Le prosateur Prose

Făt-Frumos din tei Prince Charmant
Geniu pustiu Génie désert ou inconsolable selon les traductions
Sărmanul Dionis Le Pauvre Dionis
Cezara prénom, féminin de César
Chestiunea Evreiasca la question juive édition Vestala Bucarest

Éditions collectées

Le pauvre Dionis suivi de Cezara, nouvelles traduites du roumain par Michel Wattremez, Arles, Actes Sud, « Lettres roumaines » série dirigée par Irina Mavrodin, 1993
Poems and Prose of Mihai Eminescu éditeur Kurt W. Treptow, publication: Centre d'Études Roumaines de Iași, Oxford, and Portland, 2000, en anglais

Le génie


Eminescu avait seulement vingt ans lorsque Titu Maiorescu, le critique roumain le plus écouté en 1870, le qualifia de vrai poète, dans un essai où seule une poignée de poètes roumains de ce temps passaient le crible de la critique acerbe de Maiorescu. Dans la décennie suivante, la renommée de poète d'Eminescu continua de grandir grâce à :

la façon qu'il avait d'enrichir le langage littéraire de mots et de phrases originaires de toutes les régions de Roumanie, de textes anciens, et de nouveaux mots qu'il empruntait à ses lectures philosophiques
l'usage de métaphores, qui étaient rares dans la poésie roumaine
le fait qu'il fut le premier écrivain roumain à publier dans toutes les provinces roumaines et qui s'intéressait aux problèmes des Roumains de partout.
Il se définissait lui-même comme un romantique, dans un poème adressé A mes critiques Criticilor mei, et cette désignation, sa mort et son style de vie de bohème il ne chercha à obtenir aucun diplôme, aucune position, ne se maria pas, et ne recherchait pas la fortune, l'associèrent définitivement à la figure romantique du génie. Déjà en 1880, Eminescu possédait un groupe de fervents admirateurs. Son poème de 1883, Luceafărul, était si célèbre qu'une nouvelle revue littéraire changea son nom d'après ce titre.

Le poète national

" Éternellement jeune, enveloppé dans ma cape ".
Don du Ministère de la Culture et des Cultes de Roumanie à la Ville de Montréal.
Il fut bientôt proclamé poète national de Roumanie, non parce qu'il a écrit à l'époque d'un renouveau national, mais plutôt parce qu'il a été adopté comme symbole par les Roumains de toutes les provinces. Même aujourd'hui, il est considéré comme le poète national de Roumanie, de la République de Moldavie, et des Roumains qui vivent en Ukraine.

Une icône roumaine

Eminescu est omniprésent dans la Roumanie d'aujourd'hui. Ses statues sont partout. Son visage est imprimé sur le billet de 1000 lei de 1998, et il l'est sur le billet de 500 lei de 2005 (c'est la plus haute valeur de billet pour le nouveau leu) ; de nombreuses écoles et d'institutions portent son nom. Les anniversaires de sa naissance et de sa mort sont célébrés chaque année dans de nombreuses villes roumaines, et ils ont été l'objet de célébrations nationales en 1989 (centenaire de sa mort) et 2000 (cent cinquantenaire de sa naissance), qui a été proclamée Année Eminescu en Roumanie.

Une œuvre inachevée

À part les cinq épîtres, qui sont relativement longues – elles ont quelques centaines de vers chacune –, l'œuvre d'Eminescu se réduit à un recueil de courts poèmes, des sonnets, des pièces en forme de romances populaires, cent trente morceaux environ. Mais cette œuvre publiée ne représente qu'une très petite partie, le vingtième, peut-être moins encore, des textes manuscrits laissés par le poète. Et ce n'est pas un des aspects les moins dramatiques de cette existence qu'elle cesse au moment de sa plus grande fécondité. Eminescu avait le pressentiment de sa fin. Dans un de ses vers, il note que l'instrument est brisé et que le maître est devenu fou. Il avait également claire conscience de son génie et de son destin comme poète et comme homme. Il a laissé dans son chef-d'œuvre, le poème Luceafăru, Hypérion, une sorte de testament spirituel : une jeune enfant, fille de roi, est amoureuse d'un astre brillant. Elle l'appelle chaque soir de la fenêtre du château paternel, au bord de la mer. Ému par cette invocation, l'astre descend des cieux et surgit de l'océan sous les traits d'un prince. Mais la jeune fille lui demande davantage : qu'il renonce à son éternité d'astre pour devenir un être humain. Hypérion s'engage alors dans une longue errance interstellaire pour rejoindre Dieu afin d'obtenir la cessation de son privilège. Mais, de là-haut, le Seigneur lui montre un affreux spectacle : la fille du roi, Catalina, s'est laissé prendre à l'amour d'un jeune page. Elle est avec lui dans son jardin et demande à l'astre-prince d'illuminer son bonheur. Hypérion comprend la vanité du sacrifice auquel il allait consentir. Il ne rejoindra pas les humains. Il restera à jamais nemuritor şi rece, immortel et froid.

Que ce chef-d'œuvre ait été composé en quatre-vingt-quatorze petites strophes de quatre vers courts, sur le rythme et selon la facture des poèmes populaires, voilà qui donne au plus haut sommet de la lyrique roumaine le caractère d'une extraordinaire réussite.

Au carrefour des influences

Ce poète – le plus grand de la Roumanie – avide de culture universelle et fin connaisseur de la poésie populaire nationale a élaboré une extraordinaire synthèse entre, d'une part, les vieux thèmes que lui fournissait son érudition : vanité des choses, fragilité de l'être, de la nature et de l'amour, menace du néant ou révolte contre le destin, et, d'autre part, l'inspiration originale et forte de ce peuple de villageois et de pasteurs issus des lointains Daces, colonisés par les Romains. Qu'il y ait chez Eminescu une sorte de hantise du dacisme, voilà qui est difficile à comprendre, même pour des Français qui ont vu leur Chateaubriand célébrer les Celtes. Eminescu célèbre d'ailleurs aussi les vainqueurs des Daces et leur chef, notre père Trajan , plus cher au cœur des Roumains que Jules César au nôtre. Mais surtout, il nourrit son patriotisme d'une tendresse pour ce peuple toujours assailli par toutes sortes d'envahisseurs et qui a souffert de tant d'épreuves.

Comment rester optimiste, quand on connaît l'histoire de sa nation ? Elle offre en miniature le même spectacle désolant que l'histoire des civilisations humaines. Mais par une curieuse coincidentia oppositorum, Eminescu juxtapose à son désespoir de philosophe et d'historien une passion nationaliste qui en fait le Charles Maurras ou le Barrès de la Roumanie nouvelle, celle des années 1870-1880, qui a son prince, Charles Ier, depuis 1866, et gagne son indépendance à la guerre russo-turque de 1877-1878. Le poète qui observe que le nom de Dieu n'est pas écrit sur le front de la jeune fille qu'il a aimée et qui est morte, le penseur qui déclare que le monde n'est que le rêve du néant et que rien ne vaut la peine d'être accompli sur terre lance à ses compatriotes le cri Sǎ fim Români ! Soyons Roumains !, et consacre ses articles quotidiens du journal Timpul à pourfendre les ennemis de la patrie, ceux du dehors, les Muscali, les Moscovites , surtout, mais aussi ceux du dedans, les couches superposées de Venetici, littéralement Vénitiens, terme générique pour désigner l'étranger parasite. D'où la projection dans le passé du rêve de grandeur nationale – tel l'admirable poème historique, l'épître III, où l'on voit le vieux prince Mircea tenir tête au sultan et le vaincre.

La droite

En raison de ses vues nationalistes conservatrices, Eminescu a été tardivement adopté comme porte-drapeau par la droite roumaine : un obstacle majeur à une totale adoption a été le fait qu'il n'est jamais apparu comme ayant été chrétien, mais plutôt qu'il a indistinctement utilisé des thèmes bouddhistes, chrétiens, agnostiques et même athées.

La gauche

Pendant les années de la période du communisme bolchevique, avec au gouvernement Ana Pauker, fille de rabbin, les œuvres d'Eminescu furent critiquées comme mystiques, bourgeoises et surtout antisémites. Après l'éviction de celle-ci pour cosmopolitisme euphémisme qui désigne alors souvent les victimes juives des purges, les communistes roumains désignèrent alors Eminescu comme le plus grand poète roumain, en expurgeant du poème Împărat și proletar Empereur et prolétaire, qu'il écrivit sous l'influence des évènements de 1870-1871 en France et qui se termine en critique à la Schopenhauer de la vie humaine, les seules strophes qui pouvaient faire passer Eminescu comme un poète intéressé par la destinée des prolétaires.

Le canon

Les meilleurs de ses poèmes ainsi que quelques-unes de ses nouvelles sont obligatoirement de nos jours étudiées dans chaque classe de Roumanie, en faisant l'impasse sur ses articles de presse à caractère antisémite. De nouveaux livres sur sa vie et son œuvre sont publiés périodiquement en Roumanie.

Répudiation

Quelques écrivains roumains provoquèrent un scandale énorme lorsqu'ils écrivirent au sujet de leur idée de démythification d'Eminescu et allèrent si loin qu'ils rejetaient la reconnaissance "officielle" de son travail.

Liens

http://youtu.be/PmmVtDInGgg Ramaï
http://youtu.be/2XPAvv6sebE Eminescu Lacul


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Posté le : 15/06/2014 00:28

Edité par Loriane sur 15-06-2014 14:47:30
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Roland Dorgelés
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Le 15 juin 1885 à Amiens naît Roland Lecavelé, dit Roland Dorgelès

mort, à 87 ans, le 18 mars 1973 à Paris, journaliste et écrivain français, membre de l'Académie Goncourt de 1929 à 1973.D il reçoit pour distinction la Croix de guerre, son Œuvre principale est Les Croix de bois roman de 1919, il est engagement dans la Première Guerre mondiale ; Membre de l'Académie Goncourt de 1929 à 1973 et président de 1954 à 1973 ; Président de l’Association des écrivains combattants.

En bref

En 1910, avec ses amis du cabaret du Lapin Agile, il fomente une énorme fumisterie où il fait passer un tableau peint par un âne et intitulée Et le soleil s'endormit sur l'Adriatique pour une œuvre d'un jeune surdoué nommé Joachim-Raphaël Boronali anagramme d'Aliboron... à l'occasion du Salon des Indépendants. En 1914, bien que deux fois réformé précédemment pour raison de santé, il s'engage en se faisant appuyer par Georges Clemenceau, son patron au journal L'Homme libre. Il est versé au 74e régiment d'infanterie de ligne de Rouen le 21 août 1914. Il combat en Argonne et au nord de Reims; puis passe au 39e régiment d'infanterie de ligne. Il participe aux combats du bois du Luxembourg en février 1915, à la Deuxième bataille d'Artois dans le cimetière de Neuville-Saint-Vaast en juin 1915 entre autres. Il devient élève pilote, est nommé caporal et décoré de la Croix de guerre.
La guerre, Montmartre et le voyage sont les trois grands thèmes de son œuvre. Rendu célèbre par les Croix de bois 1919, évocation du quotidien, des tranchées et de la mort omniprésente, il publie d'autres livres sur la guerre le Cabaret de la belle femme, 1919 ; Saint-Magloire, 1922. Ses chroniques de la vie montmartroise avant 1914 font de lui un des meilleurs mémorialistes parisiens le Château des brouillards, 1932 ; Quand j'étais Montmartrois, 1936 ; Portraits sans retouches, 1952 ; Promenades montmartroises, 1961 ; Images, 1976. Il a aussi écrit des récits de voyage, excellents reportages Sur la route mandarine, 1925 ; Partir, 1926 ; la Caravane sans chameaux, 1928.
Au regard de la postérité, Roland Dorgelès risque de ne rester que comme l'auteur d'un seul livre, Les Croix de bois. Ce roman, considéré comme son chef-d'œuvre, décrit sans recherche particulière d'écriture la vie quotidienne des poilus pendant la Grande Guerre et se rattache au courant de littérature pacifiste de l'époque, auquel appartiennent également des œuvres comme Le Feu de Barbusse 1917, La Vie des martyrs de Duhamel, À l'ouest rien de nouveau de E. M. Remarque 1929.
Le succès des Croix de bois va inciter Dorgelès à se consacrer à une activité littéraire que l'on peut partager en trois courants : la guerre et l'après-guerre, qui lui inspireront encore Drôle de guerre 1939 Retour au front 1940, Sous le casque blanc 1942, Carte d'identité 1945 et Bleu horizon 1949 ; les voyages, qui lui fourniront les thèmes de récits comme La Route mandarine 1925, Partir... 1926, La Caravane sans chameaux 1928, Route des tropiques 1944 ; les précieux souvenirs de l'époque montmartroise enfin, d'où naîtront Bouquet de bohème 1947, Au beau temps de la Butte 1962 et deux romans, dont le second est la réplique optimiste du premier, Le Château des brouillards 1932 et Le Marquis de la Dèche 1971. En marge de ces trois courants se situent Saint-Magloire 1922, histoire d'un personnage entraîné malgré lui vers la philosophie, et des romans satiriques comme Le Réveil des morts 1923, Tout est à vendre 1957 et À bas l'argent 1965.
Le sens du comique et de la facétie domine dans l'œuvre de Roland Dorgelès que la guerre aura finalement moins marqué que la fréquentation de la bohème montmartroise, sa collaboration aux journaux humoristiques de l'avant-guerre : Fantasio, Sourire, et son admiration pour Courteline, auquel il succéda à l'académie Goncourt.

Sa vie

De son vrai nom Laurent Lecavelé, Roland Dorgelès est né à Amiens en 1886. Après de brèves études à l'École des beaux-arts de Paris, il opte pour le journalisme et mène la vie de bohème de l'époque, jusqu'à la guerre, qu'il fait, dès 1914, comme engagé volontaire dans l'infanterie.
Son livre, Les Croix de bois, lui vaut en 1919 à la fois la gloire et le prix Femina. Élu triomphalement à l'académie Goncourt en 1929, il accède à la présidence du jury en 1955, après la mort de Colette.
En 1917, il entre au Canard enchaîné, où il se lie d'amitié avec Henri Béraud et Paul Vaillant-Couturier. Il publie dans ce journal un roman satirique intitulé La Machine à finir la guerre.
Il écrit des articles de la même veine et dans le même journal entre 1917 et 1920. Pour certains de ses articles, il utilise le pseudonyme de Roland Catenoy, mais les plus importants, feuilletons, contes, articles polémiques paraissent sous son nom. Les profiteurs de guerre, les députés, les forces de police sont particulièrement visés, ainsi que ceux qui diabolisent les bolcheviques.
En 1919, il publie le roman qui le rend célèbre, Les Croix de bois, inspiré de son expérience de la guerre.
Le roman obtient le Prix Fémina, la même année les jurés du Prix Goncourt ne lui accordent que quatre voix, contre six à À l'ombre des jeunes filles en fleurs de Marcel Proust.
En 1923, il se marie à Hania Routchine, une artiste lyrique d'ascendance russe. Un séjour en Indochine lui inspire Sur la route mandarine. En 1929, il succède à Georges Courteline à l'Académie Goncourt.
En 1939, il devient correspondant de guerre pour Gringoire. C'est lui qui serait à l'origine de l’expression Drôle de guerre qui restera à la postérité1.
Il se réfugie à Cassis en 1940. Dès 1941, il cesse toute collaboration à Gringoire. Habitant à partir de novembre 1942 dans le Comminges, à Montsaunès, il y accueille son ami Raoul Dufy pendant un an.
Montsaunès sert de cadre à son roman Carte d'identité publié en 1945.
En 1960, après le décès de sa première épouse, il se marie avec Madeleine Moisson 1909-1996. En 1954, il est élu président de l'Académie Goncourt, fonction qu'il occupe jusqu'à sa mort en 1973.
Roland Dorgelès fut président de l’Association des écrivains combattants.
Il a donné son nom à une distinction littéraire délivrée par cette association, le Prix Roland Dorgelès créé en 1995 pour des professionnels de la radio et de la télévision qui se sont particulièrement distingués dans la défense de la langue française.

Œuvres

Éditions originales
Les Croix de bois, Albin Michel, 1919 Prix Fémina-Vie Heureuse, 1919
Le Cabaret de la Belle Femme, Édition française illustrée, coll. Collection littéraire des romans fantaisistes, 1919
Les Veillées du Lapin agile, 1920
Saint Magloire, Albin Michel, coll. Le roman littéraire, 1922
La Boule de gui, illustrations de André Dunoyer de Segonzac, Éditions de la Banderole, 1922

La Machine à finir la guerre, avec Régis Gignoux, Albin Michel, 1917
Le Réveil des morts, Albin Michel, 1923
La Dernière Relève, Durassié, in Les Beaux contes illustrés, n° 4, novembre, 1924
Montmartre, mon pays, Les Artisans imprimeurs, 1925
Le Cadastre littéraire, ou une heure chez M. Barrès, Émile-Paul, 1925
Sur la route mandarine, Albin Michel, 1925
Partir..., Albin Michel, 1926
Le Promeneur nocturne, À la Cité des livres, coll. Les Familiers de la Cité des livres , 1926
La Caravane sans chameaux, Albin Michel, 1928
Souvenirs et réflexions sur les Croix de bois, Les Nouvelles littéraires, novembre-décembre 1928
Écrit sur l'herbe, Cahiers libres, 1928
Écrit sur le sable, Cahiers libres, 1928
Souvenirs sur Les Croix de bois, À la cité des livres, 1929
A la recherche de Baranavaux, Fournier, coll.de l'Ancre, 1929
Marcel Prévost, Francis de Croisset, Joseph de Pesquidoux, Le Jasmin d'argent, A. Sauriac, 1929
Chez les beautés aux dents limées, Laboratoires Martinet, 1930
Entre le ciel et l'eau, illustrations de Eugène Corneau, Crès, 1930
Le Château des brouillards, Albin Michel, 1932
Deux Amateurs de peinture, F. Paillart, coll. Les Amis d'Édouard, 1932
Si c'était vrai ?, Albin Michel, 1934
La Corde au cou, in Gringoire n° 354, 16 août 1935
Quand j'étais montmartrois, Albin Michel, 1936
Vive la liberté !, Albin Michel, 1937
Le dernier moussem, illustrations de Debax, Les Laboratoires Deglaude, 19382
Frontières. Menaces sur l'Europe, Albin Michel, 1938
L'Esprit montmartrois avant la guerre, illustrations de Dignimont, Laboratoires Carlier, 1939 ;
Retour au front, Albin Michel, 1940;
Sous le casque blanc, Éditions de France, 1941;
Route des tropiques, Albin Michel, 1944;
Carte d'identité. Récit de l’Occupation, Albin Michel, 1945;
Vacances forcées, 1945;
Bouquet de Bohème, Albin Michel, 1947;
Au beau temps de la Butte, illustrations de Van Dongen, Nouvelle librairie de France, 1949;
Bleu horizon, Albin Michel, 1949;
Portraits sans retouche, Albin Michel, 1952;
Dufy, Louis Carré, 1953;
Le Tombeau des poètes. 1914-1918, illustrations de André Dunoyer de Segonzac, Vialetay, 1954 ;
Tout est à vendre, Albin Michel, 1956;
La Drôle de guerre, Albin Michel, 1957;
Promenades montmartroises, illustrations de Dignimont, Vialetay/Trinckvel, 1960;
A bas l'argent!, Albin Michel, 1965;
Lettre ouverte à un milliardaire, Albin Michel, coll. Lettre ouverte, 1967;
La Banane empoisonnée, 1967;
Le Marquis de la Dèche, Albin Michel, 1971;
Images, Albin Michel, 1975;
Je t'écris de la tranchée, Albin Michel, 2003;
Mon chasseur d'éléphants, Brunier-Bayer;
Voyage de noce, Brunier-Bayer;
La Vérité sur le communisme, avec Walter Citrine et M. Yvon, Office central anticommuniste ;
Je t'écris de la tranchée,préface de Micheline Dupray, introduction de Frédéric Rousseau, collation de lettres écrites entre 1914 et 1918, Albin Michel, 2003

Préfaces

Louis Vuillemin, L'Héroïque pastorale. Variations au grand air !... 1914-1918, M. Drouin, 1920
Gus Bofa, Synthèses littéraires et extra-littéraires, Éditions Mornay, 1923
Gabriel Tristan Franconi, Un tel de l'armée française, 1926
La Chanson de Damsan. Légende Radé du XVIe siècle Tribu Malaïo-Polynésienne du Darlac, transmise par la tradition orale, recueillie et transcrite en français par M. Léopold Sabatier, administrateur les services civils, ex-résident de France au Darlac, Leblanc et Trautmann, 1928
Louis Sonolet, La Vie parisienne sous le second Empire.
La Belle Impératrice. La Vie de la cour. Les Séries de Compiègne.
Les Reines d'élégance. Les Étoiles du théâtre. Le Théâtre dans le monde. Les Bals travestis.
Le Monde où l'on s'amuse. Les Élégances militaires. Le Décor de la vie, 1929.
Octave Mirbeau, Œuvres illustrées, Éditions nationales, 1934-1936 10 volumes
François Abgrall, Œuvres posthumes de Fanch Abgrall Alc' houeder Arre Éditions Amorica, 1935
Georges Guierre, Pirouettes et sarcasmes, Éditions Presses modernes, 1939
Capitaine Jean Accart, On s'est battu dans le ciel, B. Arthaud, 1942
Capitaine Williame, L'Escadrille des cigognes, B. Arthaud, 1945
Louis Castex, Mon tour du monde en avion, Plon, 1945
Albert Dubeux, La curieuse vie de Georges Courteline, Nouvelle Librairie de France/Gründ, 1949
Au temps des bergeries... Mille baisers donnés, pris et rendus, M. Ponsot, 1951
Salon de l'armée, 1952
Ernest Hemingway, L'Adieu aux armes, A. Sauret, 1956
Galerie Sagot-le Garrec, Vlaminck, œuvre gravé, Galerie Sagot-Le Garrec, 1956
Claude Farrère, La Bataille, Éditions Innothéra, 1957
Hommage à Paris, Serge Belloni, Bibliothèque Forney, 1968
Frances Wilson-Huard, Charles Huard, Albin Michel, 1969
Galerie La Palette Bleue, Anna Walt Massardy, La Palette bleue, 1969
Jacqueline Sarment, Ville de Paris, maison de Balzac. Charles Huard, Maison de Balzac, 1969
Dr G.-R. Rager, L'Infarctus ne tue pas, Flammarion, 1969
Raoul Ponchon, La Muse frondeuse, B. Grasset, 1971
Octave Mirbeau, Oeuvre romanesque, Buchet-Chastel, 2000-2001, 3 vol.

Liens
http://youtu.be/ZgdzBEpJsoU Les croix de bois
http://youtu.be/IJ_Ult3qTks Les croix de bois
http://youtu.be/vZNsAsdsVUc Les croix de bois
http://youtu.be/uXQ9ieTJuZE Les croix de bois
http://www.ina.fr/video/I00007716/rol ... -de-montmartre-video.html Parle de Montmartre
http://www.ina.fr/video/2516596001/ec ... de-la-tranchee-video.html I livre i jour Dorgeles


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Posté le : 15/06/2014 00:25

Edité par Loriane sur 15-06-2014 12:13:44
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Re: Marguerite Yourcenar
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Merci pour ce beau sujet très bien documenté sur l'une des plus grandes écrivaines du siècle dernier.

A tous ceux qui ne connaissent pas encore son oeuvre, je recommande les Mémoires d'Hadrien et L'oeuvre au noir.

Posté le : 14/06/2014 21:34
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Jean de la Varende
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Le 8 juin 1959 à Paris à 72 ans meurt Jean Balthazar Marie Mallard

de La Varende Agis de Saint-Denis


baron Agis de Saint-Denis, vicomte de La Varende, connu sous le nom de Jean de La Varende, né le 24 mai 1887 au château de Bonneville à Chamblac dans l'Eure, écrivain, romancier, Nouvelliste, Critique littéraire, artiste peintre, Maquettiste naval français. Il est Chevalier du Mérite maritime et membre de l'Académie Goncourt, ses Œuvres principales sont, Pays d'Ouche, nouvelles de 1934, Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, roman de 1936, Le Centaure de Dieu, roman de 1937, Les Manants du roi, nouvelles de 1938, Heureux les humbles, nouvelles de 1942, L'Homme aux gants de toile, roman de 1943, La Navigation sentimentale, roman de 1952, Le Cavalier seul, roman de 1955, ses Biographies les plus importantes : Anne d'Autriche, femme de Louis XIII en 1938, Le maréchal de Tourville et son temps en 1943, Guillaume le Bâtard, conquérant en 1946, Surcouf, corsaire en 1946, Suffren et ses ennemis, en 1948, Flaubert par lui-même en 1951, Don Bosco le XIXe saint Jean en 1951, Le duc de St-Simon et sa comédie humaine en 1955, Jean Bart pour de vrai en 1957, Le Curé d'Ars et sa passion en 1959

Cet écrivain français est le terroir, le panache et le courage qui constituent le fonds de ses romans historiques où revit une Normandie orgueilleuse et brutale, vivant pour Dieu et le roi Pays d'Ouche, 1936 ; Nez-de-cuir, gentilhomme d'amour, 1937 ; les Manants du roi, 1938 ; le Centaure de Dieu, 1938 ; la Dernière Fête, 1955 ; Monsieur le duc, 1958. On lui doit aussi des biographies affectueuses Monsieur le duc de Saint-Simon et sa comédie humaine, 1955.
Plus d'une centaine de ses nouvelles ont été publiée dans des recueils de 1959 à 2009 par l'association des Amis de La Varende, puis par Présence de La Varende

Auteur d'une vingtaine de romans, d'une dizaine de biographies, de diverses monographies sur la Normandie et de plus de deux cents nouvelles, La Varende s'est surtout attaché à l'évocation du terroir normand avec ses curés de campagne, ses paysans et ses hobereaux, tout en exprimant sa nostalgie de l'Ancien Régime et sa passion pour la mer et les marins.

Sa vie

Jean de La Varende est le fils de Gaston Mallart de La Varende 1849-1887, officier de marine, et de son épouse d'origine bretonne, Laure Fleuriot de Langle 1853-1940. Il voit le jour en Normandie, au château familial de Bonneville. Il ne connaîtra pas son père qui meurt la même année, le 27 juillet.
En 1890, sa mère retourne chez ses parents en Bretagne, à Rennes, pour y élever ses enfants.
Son grand-père maternel, le contre-amiral comte Camille Fleuriot de Langle 1821-1914, pourtant âgé, prend une part importante dans son éducation. La Varende retint de lui nombre d'histoires de marins et de voyages, dont plusieurs sont devenues des nouvelles.
À douze ans, en 1899, le jeune Jean écrit son premier texte, La Fille du garde-chasse, dont le manuscrit est perdu.
Puis, de 1900 à 1906, il fait ses études comme pensionnaire au collège Saint-Vincent de Rennes. Cette période rennaise transparaît nettement dans Geoffroy Hay de Nétumières 1908 et dans Le Roi d'Écosse 1941. Pendant cette même période, il rédige Nos amours perdues et Péché originel, dont les manuscrits sont également perdus.
Après son baccalauréat, il entre à l'École des beaux-arts de Paris, au détriment d'une carrière dans la Marine.
L'École navale exige une santé qu'il n'a pas, à cause d'une déficience cardiaque.
Son œuvre sera en partie un hommage à la grande bleue, à ses marins du passé. Sans regrets, il écrira, entre 1944 et 1950, un bel ouvrage homonyme sur l'École navale, publié en 1951 avec des illustrations d'Albert Brenet.
En janvier 1914, son grand-père décède et, en août suivant, lorsque éclate le premier conflit mondial, Jean de La Varende est affecté comme infirmier au 18e régiment d'infanterie de Vernon, puis sur le front comme brancardier. Il rentre définitivement en Normandie en 1919, une fois démobilisé. Il y vivra quatre décennies d'écrivain prolifique et de châtelain aux mains calleuses.

L'après-guerre

Le 12 décembre 1919, il épouse Jeanne Kuhlmann-Roederer, veuve de Raoul Latham. Le couple s'installe alors au château de Bonneville. De cette union naît un fils, Éric de La Varende 1922-1979.
De 1920 à 1932, il est conférencier à l'école des Roches, à Verneuil-sur-Avre, dans l'Eure. Chez lui, il entretient son domaine, ses jardins, il écrit son premier livre, édité par ses soins en 1927, L'Initiation artistique, texte d'une de ses conférences. Il écrit également quelques nouvelles et réalise, à ses heures perdues, une centaine de maquettes de navires de toutes époques.
La galerie Bernheim, à Paris, expose plus de cent de ses maquettes en 1932. Cette exposition se transporte peu après à la Société de géographie. Un catalogue est édité : Les Cent Bateaux de La Varende.

Débuts

Les débuts de La Varende en littérature sont difficiles. Il essuie de nombreux refus d'éditeurs parisiens, mais publie quelques contes au Mercure de France. C'est l'éditeur Maugard, de Rouen, qui va assurer sa notoriété en publiant une série de nouvelles, Pays d'Ouche (1934), préfacées par le duc de Broglie.

Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour.

Le même éditeur publie en 1936 son Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour. C'est le fruit d'une longue recherche démarrée dans les archives familiales, lorsqu'il découvre les lettres de son grand-oncle Achille Perrier de La Genevraye, gravement blessé en 1814, qui portait masque le faisant surnommer Nez-de-cuir ; il interroge les anciens, et débute la rédaction de son roman en 1930 pour le faire publier en 1936. Les éditions Plon rééditent ce premier roman l'année suivante : c'est un succès. Cette année-là, il obtient trois voix au prix Goncourt.
Les publications vont dès lors se succéder, chez Plon ou chez Grasset.
Ses succès littéraires lui permettent de poursuivre la restauration du château de Bonneville, au Chamblac. Ses livres sont salués par des critiques, notamment dans les milieux de droite, comme Maximilien Vox, et d'extrême-droite tels que Thierry Maulnier et Robert Brasillach.
En 1936, il entre à la Société des gens de lettres et, le 8 mai, remporte le prix des Vikings pour son recueil Pays d'Ouche 1740-1933, paru deux ans plus tôt.
En quelques années, les romans se succèdent où il place, sous des noms d'emprunt, ses personnages souvent tirés des histoires familiales mais que l'on retrouve dans plusieurs de ses écrits. La famille de La Bare et celle de Tainchebraye, la famille d'Anville et celle de Galart ; autant de noms que le lecteur apprend à connaître en vivant à côté d'eux, dans la glèbe normande, ou dans un salon, comme La Varende les a conçus.

La Seconde Guerre mondiale et l'Occupation

Le 22 novembre 1939, il perd son épouse Jeanne. Pendant la guerre éclair, la France étant sur le point de céder, il se rend aux Pays-Bas, puis rentre et se plonge davantage dans l'écriture.
Ce sont vingt ans d'écriture frénétique qui s'ouvrent alors, et La Varende publie à tour de bras ses nouvelles dans les revues de l'époque. Malheureusement pour son œuvre, la plupart de ces journaux sont acquis aux thèses collaborationistes. On l'associe alors à tort cette tendance. Car, même s'il est très critique vis-à-vis de la démocratie, lui dont la ferveur royaliste ne s'est jamais démentie, ses écrits ne sont que des nouvelles littéraires, aux intrigues situées hors de son époque. Fidèle à ses convictions, il refusera de mettre sa plume au service du régime de Vichy ou de l'idéologie des journaux collaborationnistes.
En 1942, La Varende est élu à l'académie Goncourt.
Il en démissionne toutefois en décembre 1944, ce qui lui évitera peut-être une exclusion. On lui reproche en effet ses publications dans des journaux collabos mais aussi des différends qui ont opposé les académiciens Goncourt à propos de la candidature d'André Billy.
En décembre 1943, une minorité d'académiciens, Rosny jeune, René Benjamin, Sacha Guitry, La Varende, ont en effet refusé d'entériner l'élection de Billy, préféré à Paul Fort, réputé antisémite, qui a éreinté Guitry et La Varende dans divers articles et qui incarne le refus de la collaboration. L'élection de Billy ne sera validée que le 23 décembre 1944, après la démission de La Varende. La faveur de La Varende auprès du public ne se démentira pourtant pas, son enthousiasme à écrire non plus.

En 1944, sa santé chancelle et il échappe de peu à la mort. Il se repose alors à la clinique Saint-Martin de Caen, au cœur de la ville meurtrie et, de cette époque, datent ses ouvrages sur la Normandie blessée.
En quelques jours, sur des bouts d'ordonnances et tout papier qu'il trouve, il parcourt en pensée le littoral normand, cette frontière entre sa terre et sa mer, dans un ouvrage intitulé Les Côtes de Normandie6, où le lecteur peut se promener avec lui, du mont Saint-Michel à Eu, de villes maritimes en baies poissonneuses.

Les années 1950

Le 20 novembre 1953, La Varende est candidat, sans succès, à l'Académie française, n'obtenant qu'onze voix. Une seconde candidature n'aboutira pas plus, le 31 mai 1956, lors d'une élection blanche. Il est élu au siège de l'amiral Lucien Lacaze, mort l'année précédente, mais il retire sa candidature.
L'écrivain, dont le talent se déploie dans une succession incessante de nouvelles et de romans, continue son travail inlassable. Parmi ses écrits, plusieurs nouvelles sont encore inédites.

Il meurt à Paris en 1959 et il est inhumé, avec ses ancêtres, au cimetière de Chamblac, à proximité du château.

Postérité

Ce traditionaliste catholique à la foi tourmentée fut un fervent monarchiste et ne cacha pas ses sympathies pour le journal l'Action française.
Cette position politique est très probablement la cause d'une sorte de mise sous scellés de ses écrits, assez méconnus aujourd'hui, à l'instar d'autres, Henry Bordeaux, Paul Bourget ou Michel de Saint-Pierre, aussi prolifiques et très lus de leur vivant. Cependant, ses œuvres, rééditées en partie grâce à l'association Présence de La Varende, rencontrent un écho certain dans un certain milieu catholique et monarchiste.

Son œuvre

Parmi les deux cents et quelque nouvelles éditées que compte son œuvre, le terroir normand notamment le pays d'Ouche et la mer constituent les cadres principaux de ses intrigues. S'y ajoutent, bien entendu, des contes et des romans, dont les éditions numérotées sont aujourd’hui recherchées. L'attrait de la mer, sa passion pour la navigation, mais aussi, pour la Bretagne et pour l'Espagne, la mise en scène de curés de campagne, de paysans ou encore de hobereaux normands milieu auquel il appartient, et la nostalgie de l'Ancien Régime, forment la trame essentielle de son œuvre.

Les recueils de nouvelles, depuis Pays d'Ouche en 1934, jusqu'à ceux édités près d'un demi-siècle après la disparition de l'auteur, font de lui l'un des maîtres du genre au XXe siècle. Plusieurs de ces nouvelles, parues dans des journaux durant les années 1930, 1940 et 1950, ont été ensuite éditées sous forme de recueils. La plupart font une trentaine de pages, quelques-unes sont longues, comme Infantillage, parue dans le recueil Dans le goût espagnol en 1946 194 p, ou Lise, fillette de France, publiée en 1952 206 p.. L'une de ses nouvelles évoque un jeune Jean-Marie, dont le père était patron de pêche et qui disparaît en mer. Orphelin, Jean-Marie réalise dans Il était un petit navire une maquette au destin émouvant. La chute l'est davantage. On peut faire un rapprochement entre l'auteur et ce jeune garçon, habiles dans l'art du maquettisme marin, et orphelins d'un père marin.

L'œuvre

Son œuvre, à la fois sentimentale et romantique, est très attachée au sol, au sens de la terre labourée, aimée. Elle cherche à magnifier la pureté tout en sachant décrire l'homme avec ses angoisses, ses travers et ses erreurs. Les récits ont souvent pour fond une sorte de transmission idéale des traditions rurales du passé, tant dans les chaumières que dans les châteaux. Pour lui, les deux sont liés. Les seigneurs et leurs descendants sont des manants du roi. Les paysans, les hommes du village sont de la famille du châtelain. Le château est une demeure utile, un organisme nécessaire à la ruralité, mieux, au social.
Son œuvre est à mettre dans la lignée de celles de ses maîtres en lettres, notamment Barbey d'Aurevilly, Connétable des Lettres et Flaubert, également Normands. Il leur consacrera des essais un pour Barbey, deux pour Flaubert. Dans le goût de Barbey, il ajoute dans L'homme aux gants de toile, deux nouvelles aux Diaboliques de Barbey d'Aurevilly.

Son œuvre romanesque n'est pas non plus négligeable, bien qu'elle soit négligée. On lui doit notamment des trilogies de familles châtelaines dans la tourmente d'après 1789, comme la trilogie d'Anville qui regroupe Le Cavalier seul 1956, Cœur pensif 1957 et La Partisane 1960, ou encore les romans du cycle de La Bare avec Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour 1937, Le Centaure de Dieu 1938, qui lui vaudra le Grand prix du roman de l'Académie française décerné le 16 juin 1938, Man' d'Arc 1939, Le Troisième Jour et La Dernière Fête.
Dans Le Roi d'Écosse, il fait revivre les vieilles rues de Rennes à travers les tourments de son héros. Dans Monsieur le Duc, ce sont les apparitions de Tilly-sur-Seulles qui se retrouvent au milieu des tourments matrimoniaux d'une famille ducale des années 1890.

La Varende a également écrit de nombreuses biographies des princes : Guillaume Le Conquérant, Anne d'Autriche ; des maîtresses de rois : Les belles esclaves ; des marins ou des serviteurs de la couronne : le maréchal de Tourville, Surcouf, Jean Bart, Suffren, le duc de Saint-Simon ; des saints prêtres : saint Vincent de Paul, le saint curé d'Ars, Don Bosco ; des Normands célèbres : Flaubert, Charlotte de Corday, la famille de Broglie ; et des chouans : Cadoudal, entre autres.
Ces biographies laissent une large part au sentiment.
À cela s'ajoutent de nombreux essais littéraires, des compositions sur les gens et les animaux, sur la nature et les hommes.
Des récits dont la finesse n'a d'égales que les tournures émancipées qu'il emploie avec assurance pour mettre le lecteur au cœur de l'intrigue, du sentiment recherché. C'est en parcourant la Normandie, à défaut de pouvoir parcourir les mers, qu'il consacra son goût du voyage à visiter des monuments, des campagnes, des recoins de sa terre normande.
Il a donné plusieurs monographies importantes, telles : Les Châteaux de Normandie Basse-Normandie, Le Mont Saint-Michel, Le Haras du Pin, L'Abbaye du Bec-Hellouin, ou Le Versailles. De même, des récits de voyage au cœur de la Normandie : Par monts et merveilles de Normandie, La Normandie en fleurs, Les côtes de Normandie.
La recherche du mot juste, y compris des "normandismes", la phrase adéquate, des tournures parfois aimablement archaïques, l'image utile, tout, dans la langue de La Varende, est fait, dirait-on, pour que le lecteur prenne autant de plaisir au récit qu'au style du texte. L'œuvre de cet auteur appartient à un courant issu du XIXe siècle, où se rejoignent les amoureux de la France et de ses anciennes provinces. L'entre-deux-guerres, dans ses crises sociales et politiques, a mis en avant les courants régionalistes réveillés par Frédéric Mistral et Barbey d'Aurevilly.
Des écrivains comme La Varende, Alphonse de Châteaubriant, Joseph de Pesquidoux, ont senti venir la fin d'un monde rural qu'ils se sont empressés de décrire. Ces écrits recèlent alors une part de romantisme mêlé d'un naturalisme hobereau. La Varende met l'accent sur le drame vécu par ses personnages, en proie avec l'honneur qu'ils ont hérité de leur ancêtres, l'honneur du château qu'il faut maintenir, l'honneur de la terre, qu'il faut aimer.
Parmi les démons de La Varende se trouve la Révolution française. Sans surprise, il ne l'évoque presque jamais, là où elle est pourtant présente partout dans le sens où, chez lui comme dans l'histoire de France, il y a un avant et un après.
L'écrivain saute par dessus cette décennie sanglante. Soit il raconte des grands personnages du XVIIe siècle : Anne d'Autriche, Suffren, saint Vincent de Paul, et plusieurs autres, soit il déborde sur le siècle suivant, mais avec parcimonie, soit surtout il fait revivre un xixe siècle où ses personnages sont des nobles au service du roi, ou de sa cause. Dans Man' d'Arc la jeune Manon est une Jeanne d'Arc des chouans servant la cause de la courageuse duchesse de Berry, elle accompagne ses deux nobles maîtres qui sont « des vrais hommes mais c'est elle, la paysanne, qui a le plus d'affinités avec la princesse.
Dès lors, l'écriture de La Varende sert des idéaux clairs qui sont : le roi, la vraie noblesse, le monde rural, la religion catholique.
Il fait chercher à ses personnages l'honneur, le courage, l'aventure, le respect. Son monde est à la fois enfermé dans ses traditions ancestrales, une certaine étiquette "hobereaute", et pourtant certaines figures sont dépeintes avec un caractère qui veut rompre avec les habitudes des chroniques châtelaines, sombrant dans le drame comme dans l'humour.
La Varende fait partie, pour cela, de ces auteurs français que l'époque suivante a laissé tomber dans l'oubli. Bien que régulièrement réédité, notamment aux éditions Grasset et Flammarion, son œuvre est absente des anthologies littéraires. L'attachement de La Varende à sa province ancestrale, la Normandie, le fait ranger parmi les écrivains régionalistes.
Il est vrai que les Normands du xixe siècle, depuis l'archéologue Arcisse de Caumont et son ami l'érudit Auguste Le Prévost, jusqu'au romancier Barbey d'Aurevilly, ont fait de la Normandie une terre régionaliste, en termes de littérature. Dans le régionalisme, qui prend l'ancienne province comme une entité ayant survécu aux chamboulements révolutionnaires, il y a attachement indéniable à l'histoire régionale, mais aussi aux monuments qui en ont été conservés. La Varende, marin sur sa terre, n'a pas voulu succomber au cosmopolitisme des œuvres sans assise foncière. Il a voulu assumer son ancrage provincial, dans les fidélités rurales qu'il conte, tout en rêvant sur ses maquettes de bateaux, naviguer sur les eaux du mystère humain.
Ses romans et ses nouvelles, même brochés, font partie des livres qu'on ne jette pas. Les belles éditions originales et les ouvrages rares sont recherchés.

Maquettes

Passionné par la mer, mais n'ayant jamais pu embarquer en raison d'une santé fragile, Jean de La Varende a réalisé une collection impressionnante de maquettes de bateaux et de navires, composée de plus de 2 000 éléments. Une partie de cette collection est toujours conservée dans son château du Chamblac. Il était membre correspondant de l'Académie de Marine.
En décembre 1933, Jean de La Varende est nommé chevalier du Mérite maritime en tant qu'artiste peintre et archéologue naval.
Le 9 juin 1934, sa maquette du Pourquoi Pas ? est exposée au musée de Géographie au moment où l'on y célèbre Charcot.

Œuvres

Les ouvrages publiés dans des éditions posthumes sont marqués d'une astérisque après le millésime de l'édition originale.

Romans

Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, Rouen, Maugard, 1936 ; Paris, Plon, 1937.
Le Centaure de Dieu, Paris, Grasset, 1938.
Le Sorcier vert, Paris, Sorlot, 1938.
Man' d'Arc, Paris, Grasset, 1939
Le Roi d'Écosse, Paris, Grasset, 1941.
L'Homme aux gants de toile, Paris, Grasset, 1943.
Le Troisième Jour, Paris, Grasset, 1947.
Indulgence plénière, Paris, Grasset, 1951.
La Dernière Fête, Paris, Flammarion, 1953.
Le Souverain Seigneur, Paris, Grasset, 1953.
La Sorcière, Paris, Flammarion, 1954.
L'Amour de monsieur de Bonneville, Paris, Plon, 1955.
Six Lettres à un jeune Prince, Paris, La Palatine, 1955
Le Cavalier seul, Paris, Flammarion, 1956.
Cœur pensif, Paris, Flammarion, 1957.
Monsieur le Duc, Paris, Flammarion, 1958.
Un sot mariage, Paris, Hachette coll. Bibliothèque verte, 1959.
L'Amour sacré et l'Amour profane, Paris, Flammarion, 1959*
La Partisane, Paris, Flammarion, 1960*
Le Non de monsieur Rudel, Paris, Flammarion, 1962*

Nouvelles

Pays d'Ouche : 1740-1933, Rouen, Maugard, 1934 : 14 nouvelles.
Contes amers, Rouen, Henri Defontaine, 1937.
Les Manants du roi, Paris, Plon, 1938 : 11 nouvelles.
Contes sauvages, Rouen, Henri Defontaine, 1938 : 3 nouvelles.
Illustrations de Pierre Le Trividic
La Comtesse de Barville, chouanne suppl. aux Manants du roi, Les Amis des beaux livres, 1938 : nouvelle.
La Phœbé ou les derniers galériens, Lausanne, Guilde du Livre, 1939 : nouvelle.
Heureux les humbles, Paris, Gallimard, NRF, 1942 : 9 nouvelles.
Amours, Monaco, Le Rocher, 1944 : 2 nouvelles, rééditées dans : Amours en 1949 édition augmentée.
Le Saint-Esprit de monsieur de Vaintimille, conte de Noël, Nantes, Bleuchet et Van Den Brugge, 1944 : nouvelle.
Le Petit Notaire, Paris, Maximilien Vox, 1944 : nouvelle, réédité dans : Eaux vives en 1955 ; et dans Seigneur ! Tu m'as vaincu... en 1961.
Contes amers ou Contes sauvages II, Rouen, Henri Defontaine, 1945 : 7 nouvelles.
Dans le goût espagnol, Monaco, Le Rocher, 1946 : 3 nouvelles. Rééditées en 1968 avec la nouvelle Lise, fillette de France 1946.
Bateaux, contes inédits, Paris, Maximilien Vox, 1946 : 30 nouvelles.
Le Roi des aulnes suivi de La fin du cèdre, Paris, Denoël, 1947 : 2 nouvelles.
Le Bouffon blanc, Paris, Éd. Sautier, 1947, nouvelle, rééditée dans : Terre sauvage 1970.
Contes fervents, Rouen, Henri Defontaine, 1948 : 8 nouvelles.
La Tourmente, Monaco, Le Rocher, 1948 : 3 nouvelles dont Lise, fillette de France 1946.
Les Gentilshommes, suite romanesque, Paris, Wapler, 1948 : 13 nouvelles.
Esculape, Paris, Wapler, 1949 : 3 nouvelles.
Amours, Monaco, Le Rocher, 1949 : 5 nouvelles dont Le Roi des aulnes 1947.
Le Miracle de janvier, Paris, R. Cayla, 1949 : 2 nouvelles.
Rouge et or : nouvelles espagnoles, Paris, Lubineau, 1951 : 3 nouvelles.
Lise, fillette de France, Paris, Plon, 1952, réédition seule.
Bric-à-brac, suite romanesque, Monaco, Le Rocher, 1952 : 7 nouvelles.
La Valse triste de Sibelius, Genève et Paris, La Palatine, 1953 : nouvelle.
Eaux vives, Paris, La Belle Édition, 1955 : 7 nouvelles dont Le Petit notaire 1944.
L'Empreinte, Paris, Herbert et Rey, 1959 : 3 nouvelles.
Princes et manants, Paris, Gautier-Languereau, 1960 : 14 nouvelles dont 1 inédite.
Seigneur, tu m'as vaincu..., Paris, Fayard, 1961 : 8 nouvelles dont 3 inédites et Le Saint-Esprit de monsieur de Vintimille 1944.
Jean-Marie, Paris, Les amis de La Varende, 1961 : nouvelle.
Le demi-solde, Paris, Les amis de La Varende, 1962 : nouvelle.
L'Objet aimé, Paris, Plon, 1967* : 8 nouvelles dont 5 inédites.
Le Plat Pays, Lausanne, D. Viglio-Gonin, 1967 : 5 nouvelles.
Terre sauvage, Paris, Livre de Poche, 1969 : 7 nouvelles déjà éditées dans Contes amers 1945 et Contes fervents 1948.
Les Chevaliers de Malte, Paris, Les amis de La Varende, 1970 : 3 nouvelles dont 1 inédite.
Des marins, de l'honneur et des dames, Paris, Plon, 1971: 71 nouvelles dont 40 inédites, 23 déjà parues dans Bateaux 1946, et aussi Jean-Marie 1961
Ratapoil et compagnie, Paris, Les amis de La Varende, 1975 : 2 nouvelles.
Provinciales, Les amis de La Varende, 1976 : 2 nouvelles.
Rudes histoires, Les amis de La Varende, 1980 : 4 nouvelles.
De bric et de broc, Les amis de La Varende, 1981 : 4 nouvelles.
Nautoneries, Les amis de La Varende, 1983 : 2 nouvelles.
L'Objet rare, la femme unique, Les amis de La Varende, 1985 : 6 nouvelles.
Chantons tous son avènement, Les amis de La Varende, 1985 : 9 nouvelles.
Terroirs et traditions, Les amis de La Varende, 1987 : 4 nouvelles.
La Comtesse de Barville, chouanne, Les amis de La Varende, 1988* : nouvelle.
Tendres confessions, Les amis de La Varende, 1988 : 5 nouvelles.
De tout un peu, Les amis de La Varende, 1987 : 5 nouvelles.
L'Admirable Inconnue, Tilly-sur-Seulles, Présence de La Varende, 1990 : nouvelle.
La voile et la mer, Tilly-sur-Seulles, Présence de La Varende, 1991 : 2 nouvelles.
Ouche, terroir bien aimé, Tilly-sur-Seulles, Présence de La Varende, 1997 : 3 nouvelles dont 2 inédites.
L'Indifférente, Monaco, Le Rocher, 1999* : 9 nouvelles dont 7 inédites.

Biographies

Geoffroy Hay, comte des Nétumières, Paris : Demoulin, 1908
Anne d'Autriche, Paris : Éd. de France, 1938
Grands Normands, Rouen : Henri Defontaine, 1939
Mademoiselle de Corday, Rouen : Henri Defontaine, 1939
Le Maréchal de Tourville et son temps, Paris : Éd. de France, 1943
Rodin, Paris : Rombaldi, 1944
Guillaume le Bâtard, conquérant, Paris : Maximilien Vox, 1946
Surcouf, corsaire, Paris : Marcus, 1946
Monsieur Vincent, suivi de l'Autre Île réédition, Monaco : Le Rocher, 1947
Suffren et ses ennemis, Paris : Éd. de Paris, 1948
Les Belles Esclaves, Paris : Flammarion, 1949
Don Bosco, Paris : Fayard, 1951
Flaubert par lui-même, Paris : Seuil, Collections Microcosme "Écrivains de toujours", 1951
Tourville, Paris : Marcus, 1951
Cadoudal, Paris : Éd. française d'Amsterdam, 1952
Monsieur le duc de Saint-Simon et sa comédie humaine, Paris : Hachette, 1955
Jean Bart pour de vrai, Paris : Flammarion, 1957
Le Curé d'Ars et sa passion, Paris : Bloud et Gay, 1958

Monographies

Les Châteaux de Normandie Basse-Normandie, Rouen, éd. Paul Duval, 1937
Illustrations de Robert Antoine Pinchon
Le Mont Saint-Michel, Paris, Calmann-Lévy, 1941
Les Côtes de Normandie, Rouen, Defontaine, 1948
Le Haras du Pin, Paris, Le Fer à cheval, 1949
Les Broglie, Paris, Fasquelle, 1950
La Normandie en fleurs, Paris, Plon, 1950
L'Abbaye du Bec-Hellouin, Paris, Plon, 1951
L'École navale, Paris, Amiot-Dumont, 1951
La Navigation sentimentale, Paris, Flammarion, 1952
En parcourant la Normandie, Monte-Carlo, Les Flots bleus, 1953
Au seuil de la mer, Bourg-la-Reine, D. Vigliano, 1955
Images du Japon : au soleil levant, Paris, A. Cochery, 1956
Les Châteaux de Normandie : itinéraire sentimental, Paris, Plon, 1958
Versailles, Paris, H. Lefebvre, 1958
Caen, Caen, Éd. Publica, 1959
Les Augustin-Normand, Le Havre, Impr. Le Floch, 1960

Essais

Initiation artistique, Verneuil, L'Éducation, 1927
L'Autre Île, Paris, M. Cox, 1944
La Noblesse, Les amis de La Varende, 1964

Autres écrits

Les Cent Bateaux, Caen, Impr. des Papeteries de Normandie, 1932
La Marine bretonne, Rennes, Éd. de Bretagne, 1938
Broderies en Bretagne, Pont-l'Abbé, Le Minor, 1947
Le Cheval et l'Image, Paris, Éd. Le Fleuve étincelant, 1947
Au clair de la lune, Nantes, Bleuchet et Van Den Brugge, 1948
Mers bretonnes, Nantes, Bleuchet et Van Den Brugge, illustrations de Mathurin Méheut 1950
L'Eau, Paris, Lanauve et Tartas, 1953
Le Mariage de Mademoiselle et ses suites, Paris, Hachette, 1956
Ah, monsieur, Paris, Hachette, 1957
Les Centaures et les jeux, Paris, Lanauve de Tartas, 1957
Chassez-vous ?, Liège, Editions Dynamo, 1957, 11 p. : bois gravés par A. Jusserat.
Bestiaire, Paris, Lanauve de Tartas, 1958

Correspondances

Hermann Quéru, La Varende, l'ami [édition de lettres de l'écrivain], 1966 - Editions Notre-Dame, Coutances, 221 p.

Traduction

La Rose des vents, Paris, Plon, 1949, traduction du recueil de nouvelles de Concha Espina, La rosa de los vientos, 1915

Publications posthumes

Le Jacobus Stainer, Paris : Fayard, 1962
Ô Pia !, Paris : P. Gaudin, 1963
Vénerie, Paris : Lanauve de Tartas, 1965
Un Français peut-il vivre à la campagne ?, Paris : Les amis de La Varende, 1966
Par monts et merveilles, Paris : Klein, 1966
Le bestiaire de La Varende, Paris : Lacroix frères La vie des bêtes, 1966
Initiation artistique, Paris : Les amis de La Varende, 1967
La mélancolie, Paris : Les amis de La Varende, 1971
Son altesse le Cheval, Paris : Les amis de La Varende, 1972
Molière, Paris : Les amis de La Varende, 1973
Suprêmes arguments, Paris : Les amis de La Varende, 1974
Grandeur et misère de l'officier français, Paris : Les amis de La Varende, 1977
À Dieu mon âme, Paris : Les amis de La Varende, 1978
La Normandie des manoirs, Paris : J.-M. Lester, 1980
Barbey d'Aurevilly, Paris : Les amis de La Varende, 1982
Lettres à Michel de Saint-Pierre, Nexon : H. Anglard, 1983
Esquisses littéraires, Paris : Les amis de La Varende, 1984
Les apparitions de Tilly, Paris : Les amis de La Varende, 1986
Racines de l'histoire, Tilly-sur-Seulles : Présence de La Varende, 1992
Du Dandysme, Tilly-sur-Seulles : Présence de La Varende, 1993
Monsieur de Saint-Simon à la Ferté-Vidame, Tilly-sur-Seulles : Présence de La Varende, 1994
Les marines de La Varende, Bouhet : La Découvrance, 1995
Cinémagrées, Tilly-sur-Seulles : Présence de La Varende, 1995
Cet extraordinaire M. Jules Verne, Tilly-sur-Seulles : Présence de La Varende, 1996
Falaise, berceau de Guillaume le Conquérant, un amateur, 1996
histoires cynégétiques, Tilly-sur-Seulles : Présence de La Varende, 2002
Autoportrait, Tilly-sur-Seulles : Présence de La Varende, 2003
Hollande 1940, Tilly-sur-Seulles : Présence de La Varende, 2004
Gentilhomme d'hier et d'aujourd'hui, Tilly-sur-Seulles : Présence de La Varende, 2004
Prière d'insérer, Tilly-sur-Seulles : Présence de La Varende, 2005
À Cien ouvert. Images du terroir, Dinan : Terre de Brume, 2007, 122 p.
Mers, côtes et marins de Bretagne, Dinan : Terre de Brume, 2008, 108 p.
Brodeurs et broderies en Bretagne avec également des textes d'Auguste Dupouy et Florian Le Roy, Dinan : Terre de Brume
Le Cheval roi, Paris : Actes sud coll. Arts équestres, 2009, 189
Mes plus beaux Noëls, Versailles : Via Romana, 2010, 118p.
Mes plus beaux contes sacrés, Versailles : Via Romana, 2011, 201p.
Promenades, Janzé : Éditions Charles Herissey, 2011, 186p.
Mes petits contes marins, Versailles : Via Romana, 2012, 175p.

Filmographie

Nez de cuir, film d'Yves Allégret 1951, avec Jean Marais, Françoise Christophe, Jean Debucourt, Valentine Tessier.

Inédits

Deux associations liées à La Varende se sont succédé depuis 1961 :
– de 1961 à 1989 : les Amis de La Varende ;
– depuis 1992 : Présence de La Varende qui, comme celle qui l'a précédée, publie chaque année, outre des articles consacrés à l'homme et à l'œuvre, des inédits de Jean de La Varende.

Liens

http://youtu.be/6h5rGAjec-U Nez de cuir 1951 extrait


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Posté le : 08/06/2014 15:10
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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