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Henri Becquerel
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Le 25 Août 1908 Antoine Henri Becquerel décède au Croisic, Morbihan


Physicien français né à paris le 15 décembre 1852, Il est lauréat de la moitié du prix Nobel de physique de 1903 , partagé avec Marie Curie et son mari Pierre Curie.

Petit-fils, fils et père de physiciens, tous polytechniciens, tous professeurs de physique au Muséum d'histoire naturelle et tous membres de l'Académie des sciences, comme il le fut lui-même, Henri Becquerel est le plus célèbre de cette fameuse lignée, grâce à sa découverte de la radioactivité.

Les Becquerel


Le grand-père d'Henri Becquerel, Antoine César (Châtillon-Coligny, Loiret, 1788-Paris 1878), après avoir participé aux campagnes d'Espagne comme officier du génie, est attiré par l'étude des phénomènes électriques.
Il découvre en 1819 la piézo-électricité des cristaux, observe en 1827 l'existence de corps diamagnétiques et imagine, en 1829, la pile impolarisable à deux liquides, qui sera par la suite vulgarisée par l'Anglais John Frederic Daniell.
Son père, Alexandre Edmond (Paris 1820-Paris 1891), s'intéresse d'abord à la phosphorescence. Il étudie les substances sensibles à la lumière, puis se signale par une belle série de travaux consacrés au magnétisme ; il découvre notamment le paramagnétisme de l'oxygène. En 1866, il effectue les premières mesures de température à l'aide de la pile thermoélectrique.
Enfin, son fils Jean (Paris 1878-Pornichet 1953) consacre son activité aux propriétés optiques et magnétiques des cristaux, particulièrement aux très basses températures.

La vie d'Henri Becquerel


Élevé au Muséum d'histoire naturelle, sous l'intelligente direction de son père et de son grand-père, Henri Becquerel entre en 1872 à l'École polytechnique ; il va de là, à l'école des ponts et chaussées, et en sort ingénieur en 1877.
Dans l'intervalle, il a épousé la fille du physicien Jules Jamin (1818-1886), qui meurt en 1878, le laissant seul avec son fils Jean.
En 1874, il se marie avec Lucie Jamin, fille de Jules Jamin, un de ses professeurs de physique à l'École Polytechnique, avec qui il a un fils, en 1878 celle-ci meurt, le laissant seul avec leur fils Jean qui vécut de 1878-1953
Il obtient son diplôme d'ingénieur en 1877, et s'oriente vers la recherche.
Ses premiers travaux concernent l'optique, puis il s'oriente à nouveau à partir de 1875 vers la polarisation.
Dès 1875, il signale que l'action d'un champ magnétique permet de souffler l'étincelle électrique, comme le ferait un courant d'air. C'est sans doute cette découverte qui lui fait obtenir à vingt-trois ans les fonctions de répétiteur à l'École polytechnique, où il sera nommé professeur plus tard.
En 1883, il étudie le spectre infrarouge des vapeurs métalliques, avant de se consacrer en 1886, à l'absorption de la lumière par les cristaux.
Il finit par soutenir sa thèse de doctorat en 1888.
L'année suivante, il est élu à l'Académie des sciences, comme son père et son grand-père l'avaient été avant lui.
Après la mort de son père en 1892, il poursuit son travail et finit par entrer comme professeur à l'École polytechnique en 1895, où il succède à Alfred Potier.

En 1892, il occupe la chaire de physique au Muséum d'histoire naturelle. En 1889, il a été élu membre de l'Académie des sciences.
Entre temps en 1890, il épouse en secondes noces Louise Lorieux, fille d'Edmond Lorieux, inspecteur général des Mines, et nièce du vice-président du Conseil général des ponts et chaussées.
Tout en s'attachant à la préparation et au perfectionnement de ses cours, Becquerel s'adonne à la recherche, pour laquelle il est exceptionnellement doué.
On peut mentionner ses travaux sur la polarisation rotatoire magnétique en 1876, sur la phosphorescence en 1882, sur le spectre infrarouge en 1883, sur l'absorption de la lumière par les cristaux en 1886.
Mais la découverte des rayons X par l'Allemand Röntgen, en 1895, va le conduire à celle, bien plus importante encore, de la radioactivité.

Découverte de la radioactivité


À la séance de l'Académie des sciences du 20 janvier 1896, Henri Poincaré montre les premières radiographies, que lui a envoyées Röntgen.
Becquerel demande aussitôt à son confrère quelle est exactement la région d'émission des rayons X, et Poincaré lui répond que c'est la partie de la paroi de verre frappée par les rayons cathodiques.
Becquerel fait alors remarquer que les rayons cathodiques rendent le verre fluorescent, et qu'il faut chercher si certains corps excités par la lumière n'émettent pas des radiations analogues aux rayons X. Il s'attaque aussitôt à ce problème.
Parmi les nombreuses substances phosphorescentes, le choix de Becquerel se porte sur les sels d'uranyle, qui ont déjà été l'objet de nombreux travaux au laboratoire de physique du Muséum, installé dans la vieille maison de Cuvier.
Sur une plaque photographique enveloppée de papier noir, deux lamelles de sulfate double d'uranium et de potassium sont déposées ; entre l'une d'elles et la plaque est placée une pièce d'argent.
Croyant naturellement qu'une excitation par la lumière est nécessaire, Becquerel expose le tout au soleil. Après une pose de quelques heures, le développement de la plaque fait apparaître une légère impression figurant les silhouettes des lamelles, ainsi que l'ombre portée par la pièce métallique.
Il semble donc avoir trouvé le phénomène cherché. Mais, le 26 février, le ciel est resté couvert, et les châssis sont enfermés dans un tiroir.
Le 1er mars, le soleil reparaît. Avant de recommencer ses essais, en expérimentateur scrupuleux, Becquerel a l'idée de vérifier l'état des anciennes plaques ; à son grand étonnement, il les trouve fortement impressionnées, bien que cette fois les sels uraniques n'aient pas été soumis à l'action préalable du soleil, et n'aient par suite pas été en état de phosphorescence.
Seule explication possible : l'uranium émet continuellement, et sans qu'une exposition à la lumière soit nécessaire, un rayonnement pénétrant de nature encore inconnue.
C'est ce qu'annonce Henri Becquerel à l'Académie des sciences le lendemain 2 mars 1896, ouvrant ainsi à la science un monde nouveau.
Il établit que l'activité spontanée de l'uranium est une propriété atomique, valable aussi bien pour le métal que pour tous ses composés. Il montre que les "rayons uraniques", tout comme les rayons X, rendent les gaz conducteurs, et utilise l'électroscope pour une étude quantitative.
Sans atteindre le succès médiatique des rayons X, la découverte des « rayons de Becquerel » fit immédiatement le tour des laboratoires européens, qui se mirent tous à étudier cet extraordinaire phénomène. Becquerel lui-même continua ses travaux avec différents composés d'uranium et montra que les invisibles rayons pouvaient décharger un électroscope. L'année suivante et à quelques centaines de mètres du laboratoire de Becquerel, Marie Curie commençait son travail de thèse sur l'étude des rayons uraniques.
Plus tard, lorsqu'il peut disposer de polonium et de radium, beaucoup plus actifs, que lui prête Pierre Curie, il reconnaît, grâce à l'emploi de champs magnétiques, l'existence des rayons alpha et bêta, et il montre l'analogie de ce dernier rayonnement et du rayonnement cathodique. Les rayons gamma seront mis en évidence, en 1900, par le Français Paul Villard :1860-1934.
Quelques années plus tard, Ernest Rutherford, dans le laboratoire Cavendish de l'université de Cambridge, déterminait que Becquerel avait en fait observé l'émission par l'uranium des rayons α (noyaux d'hélium) et des rayons β (électrons émis lors de la transmutation d'un neutron en proton). Henri Becquerel est mort le 25 août 1908 au Croisic.
En 1903, le prix Nobel de physique est, pour la première fois, décerné à des savants français. Il est partagé entre Henri Becquerel, pour cette découverte, et Pierre et Marie Curie, pour leurs travaux en résultant.
Loin d'avoir été fortuite, cette découverte est due à l'intuition géniale, à la méthode de travail minutieuse et à l'habileté expérimentale de son auteur. Mais on doit aussi reconnaître qu'elle avait été préparée par la continuité des travaux accomplis de père en fils dans le même laboratoire.
Comme Henri Becquerel se plaisait à le dire : "La découverte de la radioactivité devait être faite dans le laboratoire du Muséum, et si mon père avait vécu en 1896, c'est lui qui en aurait été l'auteur."



Liens
Regarder, écouter


http://www.ina.fr/video/CPF86615917/becquerel-video.html
http://youtu.be/UQFms-o26nE le radium
http://youtu.be/LDaZZnQCJw4 (réglez les sous-titres)
http://youtu.be/z1ihC1I-bI0 la radioactivité en anglais
http://youtu.be/e7HNAmmSc7U découverte de la radioactivité (réglez les sous titres)


La radioactivité pour ceux que cela intéresse --> http://www.loree-des-reves.com/module ... ost_id=3070#forumpost3070



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Posté le : 25/08/2013 14:25
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Re: L'éclipse du 30 Juin 1973
Plume d'Or
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Un grand merci à Loriane pour cette documentation si complète, du beau travail ! Merci

Posté le : 01/07/2013 09:15
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L'éclipse du 30 Juin 1973
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Le 30 Juin 1973 eut lieu l'éclipse du siècle


Une éclipse de Soleil se produit lorsque la Lune se trouve entre le Soleil et la Terre, ce qui ne peut se passer que lors d'une nouvelle Lune. Une partie de la Terre se trouve alors dans l'ombre ou la pénombre de la Lune.
Une éclipse de Lune se produit lorsque la Terre se trouve entre le Soleil et la Lune, ce qui ne peut se passer que lors d'une pleine Lune. La Lune se trouve alors dans l'ombre de la Terre.

Ombre et pénombre.

Une éclipse peut être totale ou partielle.
Lorsque la source de lumière est entièrement bloquée par l'objet éclipsant, on parle d'éclipse totale.
Si l'objet éclipsant ne bloque pas entièrement la lumière provenant de la source, on parle d'éclipse partielle.
NB : Une éclipse annulaire est un cas particulier d'éclipse partielle où les trois objets concernés sont parfaitement alignés, mais où l'objet éclipsant est trop petit (ou l'objet éclipsé trop gros) pour bloquer complètement la source de lumière : il reste alors un anneau lumineux encore visible.
C'est une situation relativement fréquente pour les éclipses de Soleil car, bien que par coïncidence, la Lune et le Soleil aient quasiment la même taille apparente vus de la Terre, selon leurs distances respectives à la Terre, une faible différence de diamètre apparent, de l'ordre de quelques % est perceptible.
À partir de la Terre, une éclipse n'est possible que lorsque le Soleil, la Lune et la Terre sont alignés.
Si le plan de l'orbite de la Lune coïncidait avec celui de la Terre, appelé l'écliptique, il y aurait une éclipse de Soleil et une éclipse de Lune chaque mois synodique lunaire. Comme ces deux plans sont inclinés d'un angle de 5°09', il faut que la Lune soit à proximité d'un des deux points d'intersection de ces plans, points appelés nœuds, pour qu'une éclipse puisse se produire.
Pour une éclipse totale de Lune, l'écart entre la Lune et un nœud ne doit pas dépasser 4,6°, pour une éclipse partielle de Soleil, cet écart peut aller jusqu'à 10,3°.


Phases générales d'une éclipse solaire

Le commencement de l'éclipse totale est l'instant où le cône de pénombre de la Lune commence à balayer le disque terrestre.
Le commencement de l'éclipse totale ou annulaire est l'instant où le cône d'ombre de la Lune commence à balayer le disque terrestre.
Le commencement de la centralité est l'instant où l'axe du cône d'ombre de la Lune commence à balayer le disque terrestre.
Le maximum de l'éclipse est l'instant où la grandeur de l'éclipse est maximale (l'instant où la plus grande surface terrestre est dans l'ombre).
La fin de la centralité est l'instant où l'axe du cône d'ombre de la Lune termine de balayer le disque terrestre.
La fin de l'éclipse totale ou annulaire est l'instant où le cône d'ombre de la Lune termine de balayer le disque terrestre.
La fin de l'éclipse générale est l'instant où le cône de pénombre de la Lune termine de balayer le disque terrestre.
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Phases locales d'une éclipse solaire

On appelle « premier contact » ou « premier contact extérieur » le moment où le disque lunaire commence à empiéter sur le disque solaire.
On appelle « deuxième contact » ou « premier contact intérieur » le moment où le disque lunaire est complètement entouré par le disque solaire (éclipse annulaire) ou le moment où le disque solaire disparaît complètement (éclipse totale).
On appelle « troisième contact » ou « deuxième contact intérieur » le moment où le disque lunaire commence à se dégager du disque solaire (éclipse annulaire) ou le moment où le disque solaire commence à réapparaître (éclipse totale) avec « l'effet diamant ».
Enfin, on appelle « quatrième contact » ou « deuxième contact extérieur » le moment où le disque solaire se détache du disque lunaire.
En France métropolitaine, il faudra attendre 2081 pour observer la prochaine éclipse totale de Soleil.


Phases d'une éclipse de Lune.

Éclipse lunaire.
L'éclipse lunaire est un assombrissement de la Lune, qui se produit lorsqu'elle passe dans le cône d'ombre de la Terre. Elle ne se produit que lors de la pleine lune.
Il y a trois types d'éclipses lunaires :
par la pénombre, lorsque la Lune passe uniquement dans le cône de pénombre de la Terre ;
partielles, lorsque la Lune passe en partie dans le cône d'ombre de la Terre ;
totales, lorsque la Lune passe en totalité dans le cône d'ombre de la Terre.
On appelle « premier contact » ou « premier contact extérieur » le moment où la Lune commence à entrer dans le cône d'ombre de la Terre.
On appelle « deuxième contact » ou « premier contact intérieur » le moment où la Lune entre complètement dans le cône d'ombre de la Terre. C'est le début de la totalité.
Le maximum de l'éclipse est l'instant où la distance angulaire entre le centre du disque lunaire et le centre du cône d'ombre atteint sa plus petite valeur.
On appelle « troisième contact » ou « deuxième contact intérieur » le moment où la Lune commence à sortir du cône d'ombre de la Terre. C'est la fin de la totalité.* Enfin, on appelle « quatrième contact » ou « deuxième contact extérieur » le moment où la Lune sort complètement du cône d'ombre de la Terre.


Cycles

En pratique, de 4 à 7 éclipses de Soleil comme de Lune peuvent se produire annuellement.
Elles se produisent par groupes séparés par un intervalle de 173 jours qu'on appelle année draconitique.
Ces groupes sont constitués d'une éclipse de Soleil ou d'une succession d'éclipses de Soleil, ou bien d'une éclipse de Lune et d'une autre éclipse de Soleil.
Le Soleil et un nœud de l'orbite lunaire se retrouvent dans la même direction tous les 346,62 jours.
19 de ces périodes, soit 6585,3 jours ou 18 ans et 11 jours, ont presque la même durée que 223 mois synodiques lunaires. Ceci veut dire que la configuration Lune-Soleil et les éclipses se répètent dans le même ordre dans le même laps de temps.
Ce cycle est appelé Saros ; contrairement à ce qui est parfois écrit y compris par Edmond Halley lui-même, ce cycle était inconnu des Babyloniens.
Comme la durée exacte de ce cycle n'est pas un nombre entier de jours mais possède un excédent d'environ 1/3 de jour, les éclipses se reproduisent donc selon ce cycle avec un décalage d'environ 8 heures et sont donc visibles à une longitude distante d'environ 120° par rapport à celle du cycle précédent.
Un autre cycle concernant les éclipses est l'Inex. Sa durée est de 358 mois synodiques lunaires (28,9 ans) après lequel les mêmes éclipses se reproduisent quasiment à la même longitude géographique mais à une latitude opposée.

L'éclypse du siècle

L'éclipse solaire du 30 juin 1973 qui a été observée en Afrique, au sud du Sahara, a été appelée l'éclipse du siècle au vu de sa très longue durée. Un film montre l'ampleur des moyens mis en oeuvre par la communauté scientifique internationale, tout en exposant le mécanisme d'une éclipse et son intérêt pour la recherche fondamentale.
L'utilisation du supersonique Concorde 001, spécialement adapté par l'Aérospatiale pour ce vol, a permis d'observer pour la première fois une éclipse pendant 74 minutes et d'assister à la progression de l'ombre de la lune se déplaçant sur la terre. Vues réelles - aériennes - accélérées.

cliquez : Nasa-éclipse solaire
Et là : http://xjubier.free.fr/site_movies/TS ... Concorde_E-Flight_SEM.mp4

Conférence sur la journée du 6 JUIN 1973 :

"Pour cette conférence exceptionnelle, nous accueillons André TURCAT, pilote d’essai qui eut l'honneur de prendre les commandes du premier Concorde sorti des usines de l'Aérospatiale à Toulouse-Blagnac en mars 1969. C'est également lui qui inaugura en octobre 1969 le premier vol supersonique de Concorde.
« Les éclipses de Soleil. Observation de l'éclipse de 1973 depuis Concorde »
Le 30 juin 1973, une éclipse totale de Soleil fut suivie à bord d'un Concorde en vol supersonique. Le Concorde volait dans l'ombre de la Lune presqu'aussi vite que le déplacement de cette ombre à la surface de la Terre, le tout se passant au-dessus de l'Afrique. Pour les astronomes embarqués, ce fut la plus longue éclipse jamais observée : 74 minutes alors que sur terre, la période de totalité ne dure jamais plus de 8 minutes !"


Eclipse totale de Soleil du 30 juin 1973 depuis le vol Concorde 001

Le Concorde 001, piloté par le pilote d’essai André Turcat et spécialement équipé d’appareils de mesures, a suivi l’éclipse totale de soleil du 30 juin 1973 en restant dans le cône d’ombre de la Lune pendant près de 74 minutes.
Afin de bénéficier de l’extraordinaire vitesse de vol de l’avion, les équipes françaises dirigées par Pierre Léna et Serge Koutchmy ainsi que quelques autres ont embarqué à bord du Concorde 001, truffé d’instruments de mesures, de caméras et d’appareils photos, pour suivre l’ombre de la Lune au-dessus du Sahara à la vitesse de Mach 2 (plus de 2.200 km/h) et à l’altitude de 17.000 mètres, et ainsi multiplier par dix la durée de la totalité.
En plongeant dans l’ombre de la Lune à la même vitesse qu’elle, le Concorde allait pouvoir rester dans la nuit ainsi pendant près de 74 minutes, le temps pour les astronomes et physiciens embarqués de faire toutes les expériences qu’ils purent imaginer afin de remplir cette durée de soleil noir incroyable. Ils ont ainsi pu réaliser en une heure et quart ce qui aurait pris plusieurs dizaines d’années à faire en observant une quinzaine d’éclipses totales depuis des lieux qui n’auraient pas forcément bénéficié d’un ciel totalement dégagé.


L'Evénement : Eclipse solaire par André Turcat -

25-03-2008 Le jour où j’ai suivi l’éclipse du soleil en Concorde
Une éclipse est prévue au-dessus de l’Afrique… C’est l’éclipse du siècle parce qu’elle se produira au moment du solstice d’été, ce qui est excessivement rare !

Au début de l’année, un astronome vient trouver André Turcat et lui dit :
« Nous avons calculé que lors de l’éclipse, l’ombre de la lune sur la terre avance à peu près à la vitesse du Concorde, à peine un tout petit peu plus vite. Si vous pouviez la suivre, ça nous permettrait d’étudier une éclipse totale de plus d’une heure, alors qu’observée du sol, comme on l’a toujours fait, une éclipse totale ne dure que trois ou quatre minutes ! »

L’idée fut vite adoptée. Mais pour qu’elle soit réalisable, il fallu fabriquer des hublots sur le toit pour pouvoir observer l’éclipse. Le prototype 001 du Concorde n’avait plus aucune utilité. Ce modèle fut donc transformé pour tenter l’expérience.

Le décollage a lieu le 30 Juin 1973 de Las Palmas. A bord, André Turcat est accompagné d'un groupe de scientifiques Français, Anglais et Américains. Ils rejoignent Fort-Lamy, au Tchad ( qui sera rebaptisé N'Djamena quelques mois plus tard ), en restant dans l’alignement du soleil et de la Lune. Ils partirent avec vingt secondes d’avance, et ils manoeuvreront en l’air pour perdre des secondes. Voler à 18 000 mètres d’altitude et calculer des secondes est extrêmement difficile ! On vole à 600 mètres par seconde : l’avion parcourt un kilomètre en 1, 5 seconde.

Avant d’atteindre le point de départ de l’éclipse, ils ont trois secondes de retard. André Turcat se met au défi de les rattraper ! L’avion joue avec le cosmos, il arrive dans l'ombre à une seconde près.
L’éclipse a déjà commencé, elle les rattrape… et les voici dans l’ombre de la lune ! ils vont voler autour du cercle de la Terre, et ils aperçoivent, à l’horizon, des nuages éclairés par le soleil. Mais eux sont en vol de nuit… L'avion suit l’ombre de la Lune durant 75 minutes.
C’est un vol unique dans l’histoire !

http://www.cerimes.education.fr/articles/article_514/eclipse-73



Les croyances autour des éclipses

Rapport de André Bourgeot chercheur au CNRS attaché au laboratoire d'Abtropologie sociale à Paris.
Afrique saraho-Sahélienne en pays Touareg

« Quand une éclipse de soleil se produit en Ahaggar, les femmes et les enfants sortent et frappent sur des tambourins, des marmites de métal et des plats métalliques. Ils poussent des cris perçants pour que la lune soit effrayée et laisse partir le soleil.
On dit, en effet, que c’est la lune qui a ravi le soleil. Quand il y a une éclipse de lune, la nuit, on agit de même que pour le soleil. On dit que c’est le soleil qui a ravi la lune.
Lorsqu’une éclipse de lune ou de soleil se produit, tout le monde est très troublé ; on dit que c’est la fin du monde qui arrive. »
Ce texte, recueilli au début du siècle par Calassanty de Motylinski et reproduit dans les Textes touarègues en prose, ne correspond plus tout à fait au comportement actuel, aussi nous a-t-il paru intéressant de le mettre en parallèle avec le reportage effectué par A. Bourgeot à l’occasion de l’éclipse totale du soleil du 30 juin 1973.
Le 30 juin 1973, une équipe d’ethnologues a pu observer comment « le soleil a été razzié » en pays touareg.
Ce « pillage » qui a duré sept minutes a vu la victoire finale de l’astre solaire. Le champ de bataille de cette razzia astrale s’étendait entre les 18e et 19e degrés de latitude nord et les 8e et 9e degrés de longitude est, au point de Timilī, en Aïr (Niger) situé dans le kori (oued) du même nom épousant le versant ouest des monts Aroyā situés à environ 200 km au nord d’Agadez.
Le lieu dit Timilī présentait l’avantage d’être éloigné des voies de passage et d’être soustrait aux contacts extérieurs souvent perturbateurs (touristes, administratifs, afflux des observateurs à Timia).
Conditions idéales partiellement oblitérées par l’absence totale d’élément masculin. En effet, Timilī dégagé économiquement des influences agricoles est exclusivement composé d’une vingtaine d’unités de production pastorale constituant des campements de gardiennage (amawel, pl. imawelā).
A ce type de campement particulièrement démuni (strict minimum matériel ainsi qu’en produits de consommation) s’opposent les aghiwā, unités résidentielles où séjourne le reste de la famille qui évolue dans des conditions matérielles normales.
A Timilī, ces « campements de gardiennage » se répartissent en quatre unités distantes les unes des autres de 500 m environ, organisées en arc de cercle orienté selon le cours du kori et gravitant autour du puits. Huttes et troupeaux se fondent dans les bosquets des berges du kori inondées pendant la saison des pluies (juillet-octobre).
La venue des « païens » (les ethnologues) risquait de perturber l’harmonie de ces campements.
Le contact établi, il se poursuit selon une approche non directive afin de tester le degré de pénétration de l’information concernant l’éclipse. Pour ce faire, l’acquisition des termes vernaculaires désignant l’éclipse de lune et l’éclipse de soleil permit de déduire que l’information nous avait précédée et qu’elle avait été largement diffusée par les soins des différentes autorités locales et rapidement colportée de campement en campement. Les chevrières précisèrent le moment (ageldilsit) où se déroulerait l’anebuẓẓ-n-tafuk : la « prise du soleil ».
Les expressions dénommant l’éclipse dans les trois parlers tamašeq suivants renvoient à un même champ sémantique construit sur un sémantème exprimé par la racine des noms d’action :
a) en Aïr (NE. du Niger) : anebuẓẓ-n-tafuk, « le fait d’être pris est celui du soleil » (la prise du soleil). La racine en est le verbe ebuẓẓ : « saisir à pleines mains » ;
b) en Ahaggar (extrême-sud algérien : amihaġ-n-tafuk, « le fait d’être razzié est celui du soleil » (la razzia du soleil), du verbe aheġ (piller) et nom verbal ahlaġ (pillage, razzia) ;
c) en Adġaġ-n-ifoġas (E.N.E. Mali) : ameġi-n-tafuk, « le fait d’être étranglé est celui du soleil » (l’étranglement du soleil), du verbe aġi, étrangler.
Ces trois dénominations traduisent, à des degrés différents, la même notion, celle de surprise violente (saisie, razzia, étranglement) se développant dans une sphère de pensée homogène. Ces terminologies impliquent des nuances engendrées par des pratiques sociales et/ou naturelles spécifiques à ces trois groupements politiques.
1Les rezzou ont été pendant longtemps la caractéristique des guerriers Kel Ahaggar tandis qu’en Aïr, ce qui importait fondamentalement était le butin, la « prise » de guerre. En Adaġ (adġaġ-n-foġas) l’analogie émanerait davantage d’éléments naturels ou animaux. L’éclipse serait le ravin « étranglé » par les montagnes ou bien l’animal domestique (chèvre, âne, chamelon) « étranglé » par l’animal sauvage (hyène, guépard, chacal, etc.). Il se dégage de cette dernière métaphore une distinction pertinente qui caractérise deux notions correspondant à deux pratiques différentes.
En effet, le langage imagé exprime « l’étranglement » du soleil et non pas « l’égorgement » de l’astre des jours.
Les chevrières restent sur place plus tard que d’habitude, pendant que le phénomène est déjà commencé, puis elles se lèvent et décident d’aller abreuver les troupeaux au puits où se trouvent déjà une quarantaine de femmes et d’enfants, c’est-à-dire environ trois fois plus que d’habitude à pareille heure.
La traduction des bandes enregistrées au puits rend compte de nombreux bavardages et commentaires décrivant toutes les activités qui se déroulent directement autour du puits et à proximité de celui-ci. Les réflexions des chevrières ont été sélectionnées à partir de deux critères, à savoir, tout ce qui se dit sur le phénomène et tout ce qui se rapporte aux infidèles, aux « païens », en d’autres termes, aux observateurs.
C’est ainsi que sur 5 h 15 mn d’enregistrement, les chevrières ont consacré environ 30 mn de bavardage à l’éclipse. Même si l’éclipse est entourée d’un mystère angoissant, ce qui compte chez les nomades, c’est le présent. L’attention se cristallise sur l’action présente. Le passé évènementiel est dépourvu d’intérêt à moins qu’il n’alimente des querelles ou des historiettes (tinaqqast). Quant au futur, à quoi bon en parler puisque Dieu seul sait ? Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que l’éclipse n’ait pas été le pôle d’attraction et le siège des préoccupations des chevrières.
Les activités se poursuivent normalement autour du puits alors même que l’assombrissement devient perceptible.
L’obscurité s’intensifiant, l’attention des femmes s’est fixée sur un évènement étranger à l’éclipse : trois hommes mettent le feu à un tronc d’arbre mort au creux duquel s’est blottie une vipère. Elles demandent ce que les hommes sont en train de faire. Faut-il y voir un procédé de diversion ? L’hypothèse n’est pas à écarter mais quand on connaît la curiosité aiguë de ces nomades en permanence aux aguets des moindres mouvements, on est en droit de penser que cette diversion n’est pas fondamentale.
L’obscurcissement s’intensifie à l’ouest. A l’écart, une des femmes s’agenouille immobile. Le vent souffle violemment. Le voile sur la tête, prostrée, elle est tournée vers l’ouest.
Bientôt la moitié des femmes s’arrêtent de puiser. La tête et la bouche protégées par le voile, elles s’accroupissent tournées vers l’est, tandis que les autres continuent de puiser et de remplir les outres.
L’occultation est totale. Le soleil est étranglé. Un silence parfait se fige. Seules les ondes déferlantes semblent bruyantes. Elles précipitent dans leur course folle le flot de la vie vers le gouffre béant, inerte, de la fin du monde.
Recroquevillées, entièrement recouvertes de leurs vêtements, certaines femmes se mettent à sangloter, à geindre. Leurs gémissements contagieux modulés et portés par les crescendo et les decrescendo collectifs sont entrecoupés par les recommandations des plus lucides, par les prières des plus conscientes et des plus pieuses. Simultanément, les esprits (kel essuf) prolifèrent et contaminent cinq autres femmes.
Lorsque cesse l’éclipse et que le soleil retrouve son intégrité, chevrières et troupeaux quittent le puits pour se diriger vers les pâturages. La veillée du 30 juin fut animée par des chants et des danses afin, d’une part, de célébrer le retour du soleil et, d’autre part, de chasser les esprits pour calmer les possédées. Le lendemain, 1er juillet, toutes les activités ont repris normalement.
(d’après A. Bourgeot)
On voit que le trouble provoqué par l’éclipse, s’il demeure aujourd’hui réel, est moins profond que dans le passé. Il n’est plus question de fin du monde et le phénomène ne perturbe que faiblement les bergères ignorantes ; ce qui n’empêche point quelques transes et cas de possession. Il est notoire que les femmes touarègues de juin 1973 ne jugent plus nécessaire d’effrayer la lune pour l’empêcher d’avaler le soleil et vice-versa. Cette attitude moins émotionnelle s’explique peut-être dans la mesure où la population avait été suffisamment informée par les autorités du déroulement du phénomène. Si les manifestations extérieures sont, chez les femmes de Timilï, bien réduites par rapport à la conduite antérieure, l’angoisse demeure et se traduit plus dans l’attitude corporelle que dans les propos recueillis par l’ethnologue.

Les croyances autour des éclypses de soleil


" Remarquées dès l'Antiquité en raison de leur aspect spectaculaire, les éclipses de Soleil et de Lune ont fait très tôt l'objet d'observations assidues. Longtemps regardées comme des manifestations divines, elles suscitaient la crainte. Cela leur valut parfois de modifier le cours des batailles. Parallèlement, cependant, le désir de comprendre leur mécanisme et, plus tard, de prédire leur retour, ont contribué à faire progresser le savoir. Ainsi, ces magnifiques phénomènes naturels ont-ils imprimé leur trace à la fois dans l'histoire et dans la science. (…) Paradoxalement, ces phénomènes jadis si redoutés sont à présent très attendus. Les éclipses totales de Soleil n'offrent pas seulement un magnifique spectacle : ce sont aussi des instants privilégiés pour l'étude scientifique de l'atmosphère supérieure du Soleil, la couronne solaire, aux caractéristiques encore mal expliquées. "
P. De La cotardière (Pt de la société astronomique de france)


Légendes et coutumes à travers le monde

Toutes les civilisations du monde possèdent dans leur patrimoine culturel leur lot de mythes et de légendes sensés apporter une explication aux phénomènes célestes. Parmi ces derniers, les éclipses de Lune et de Soleil, par leur côté mystérieux et inquiétant, ont longtemps frappé l'imagination populaire. Pour les peuples antiques, c'étaient des puissances supérieures qui étaient responsables de ce désordre cosmique : elles agressaient le Soleil ou la Lune, le plus souvent sous la forme d'animaux redoutables… C'est pourquoi, afin d'effrayer l'assaillant pour lui faire lâcher prise, s'instaura un peu partout la coutume de produire un maximum de bruit et d'agitation en criant et en frappant sur des gongs ou des tambours.


Eclipses d'hier et d'aujourd'hui.

Aujourd'hui, le spectacle d'une éclipse est très apprécié du grand public, et les éclipses totales de Soleil déplacent même des foules d'amateurs en un lieu donné, vu leur rareté et leur magnificence… Néanmoins, cela n'a pas toujours été le cas puisque dans un lointain passé les éclipses étaient particulièrement redoutées de nos ancêtres qui les interprétaient comme des signes de mauvais augure, voire de malédiction !

A ce propos, les récits antiques mentionnent des visions de lunes ensanglantées et de soleils ténébreux, lesquels pourtant finissaient toujours par retrouver leur éclat premier, au grand soulagement des témoins… Cette attitude bien compréhensive puisque due à l'ignorance du mécanisme des éclipses, prit fin dès que les populations furent en mesure de connaître les causes de ces phénomènes, tandis que de leur côté, les astronomes annonçaient ces derniers avec de plus en plus d'exactitude : aujourd'hui, le début et la fin d'une éclipse se calcule à la seconde près !

Dans leur présentation des éclipses historiques et des découvertes qu'elles ont induites, les auteurs de l'ouvrage "Éclipses totales" précisent : " Les premières observations datées de ces phénomènes célestes remontent aux Indiens, aux Chaldéens, aux Babyloniens et aux Chinois. Le besoin de l'astrologie et du calendrier conduisirent aux premiers essais de prédiction des éclipses. Cette activité nécessitait une étude approfondie des observations anciennes inscrites sur des tablettes astronomiques donnant la liste des éclipses passées, et tentant de prédire celles à venir ".
A ce sujet, certaines traditions de l'Asie orientale prouvent qu'il était déjà possible de prévoir les dates des éclipses environ 2300 ans avant notre ère !

Seulement, ces prédictions n'étaient pas établies grâce à la compréhension des mécanismes célestes mais selon une loi empirique de récurrence : en effet, les anciens astronomes avaient remarqué que les configurations relatives des trois astres concernés, Soleil-Terre-Lune, se reproduisaient à l'identique au bout d'une période de 6.585 jours (environ 18 ans) appelée saros . Il fallut attendre le 11 ème siècle avant J.-C. pour que les Grecs soient en mesure de comprendre les mécanismes impliqués dans ces phénomènes, lesquels néanmoins continuèrent à être redoutés des populations, ce qui eut parfois pour conséquence d'influencer l'issue d'une bataille…

Voici, parmi les plus célèbres éclipses de Lune et de Soleil, celles qui ont marqué l'histoire de l'humanité – et parfois modifié le cours de son destin – ou qui ont permis certaines avancées dans le domaine scientifique, notamment en astrophysique.

21 octobre 3784 avant J.-C.
, Inde : L'éclipse solaire des peuples de l'Indus.
C'est l'éclipse la plus ancienne qui ait laissé des traces dans la mémoire de l'humanité, en l'occurrence la mémoire des peuples de la vallée de l'Indus située au nord du sous-continent indien.

22 octobre 2137 avant J.-C.
, Chine : L'éclipse solaire de Ho et de Hi.
Un antique manuscrit chinois gravé dans un os relate que les frères Ho et Hi, astronomes à la cour de l'empereur, furent exécutés pour ne pas avoir été à la hauteur de leur tâche… Mais les versions diffèrent quant à la nature de leur faute : pour les uns, ils auraient été incapables de prédire la date exacte du phénomène ; pour les autres, ils l'auraient correctement annoncée mais, ivres morts le jour en question, ils auraient omis de convoquer les archers et les tambourinaires chargés d'effrayer le dragon qui, selon la légende, allait tenter d'avaler le disque solaire…

15 juin 763 avant J.-C.
, en Assyrie : L'éclipse solaire de l'Ancien Testament.
Grâce à une chronique assyrienne, les historiens ont pu utiliser la mention de cette éclipse pour préciser la chronologie des premiers âges bibliques. En effet, il est dit dans l'Ancien Testament : " Et ce jour-là, dit le Seigneur, je ferai disparaître le Soleil à midi, et la Terre s'obscurcira dans la lumière du jour. " Or, durant l'année du calendrier assyrien correspondant à l'an 763 avant notre ère, une tablette fut gravée à Ninive avec ces mots : " Insurrection dans la cité d'Assour. Au mois de Sivan, le Soleil fut éclipsé. "

27 août 413 avant J.-C
., Sicile : L'éclipse lunaire de Nikias.
Cette éclipse de Lune eut une influence décisive dans l'issue de la guerre du Péloponnèse opposant les deux cités grecques Athènes et Sparte. Au cours de la seconde expédition des Athéniens contre la Sicile, la flotte du général grec Nikias se trouva immobilisée dans la rade de Syracuse défendue par les Syracusiens. Au cours d'une nuit de pleine lune durant laquelle les navires d'Athènes avaient commencé à forcer le barrage, il advint une éclipse totale du disque lunaire… Nikias vit là un signe dissuasif des dieux et renonça provisoirement à son opération, préférant attendre la pleine lune suivante. Cependant, après cette première alerte, les défenseurs de Syracuse renforcèrent leur barrage, si bien qu'un mois plus tard, lorsque la flotte athénienne reprit son offensive, elle se trouva refoulée dans la baie. Ce fut un véritable désastre : 29.000 soldats massacrés et 200 navires détruits ! Cette lourde défaite entraîna la chute d'Athènes en 404 av. J.-C.

IV ème siècle
avant J.-C., Grèce : Les éclipses lunaires d'Aristote.
Ce grand philosophe, élève de Platon et précepteur d'Alexandre le Grand, avait déjà compris en son temps que les corps célestes étaient sphériques. De leur côté, les pythagoriciens avaient émis l'idée que la Lune était une sphère éclairée par le Soleil après avoir observé l'aspect qu'elle prenait tout au long de ses phases. Aristote fit à son tour la démonstration de la rotondité de la Terre à partir …des éclipses de Lune dans leur phase de partialité ! En effet, lorsque la Lune entre dans l'ombre de notre planète, cette ombre se projette sur son limbe éclairé de face par le Soleil : la frontière entre la partie du limbe qui s'obscurcit et la partie qui reste éclairée présente une courbure très nette. Aristote montra ensuite que si la terre était par exemple cubique ou pyramidale, il n'en serait pas ainsi.

24 novembre de l'an 29
, Palestine : L'éclipse solaire de la crucifixion ?
Dans l'Evangile selon Saint Matthieu, au chapitre de la mort de Jésus, on relève une phrase qui évoque une éclipse totale de Soleil : " A partir de la sixième heure, l'obscurité se fit sur tout le pays jusqu'à la neuvième heure. " D'après leurs calculs, les astronomes montrent qu'à Jérusalem une éclipse de ce type a bien eu lieu, mais pas en l'an 33, année de la mort du Christ selon les Evangiles : ce fut le 24 novembre de l'an 29. De plus, la phase de totalité se produisit vers 11 heures du matin et non vers 3 heures de l'après-midi, au moment de la mort du Christ comme le veut la tradition chrétienne… Aujourd'hui, plus de 2000 ans après, il semble donc important de rester prudent et rigoureux avant de vouloir dater avec certitude un évènement d'une telle portée universelle…

5 mai 840, Bavière : L'éclipse solaire de l'empereur Louis.

L'ouvrage "Eclipses, les rendez-vous célestes" , relate la chronique suivante : " Louis de Bavière, fils de Charlemagne, était à la tête d'un vaste empire lorsque, le 5 mai 840, il assista à cinq minutes de totalité d'une éclipse solaire. Il en aurait été si effrayé, qu'il mourut peu après. Ses trois fils se disputèrent aussitôt sa succession. Leur querelle s'acheva trois ans plus tard avec le traité de Verdun qui divisa l'Europe en trois grandes régions correspondant aujourd'hui à la France, à l'Allemagne et à l'Italie. ".

22 mai 1453,
Empire bysantin : L'éclipse lunaire de Constantinople.
Une ancienne prophétie affirmait que la ville de Bysance, devenue Constantinople, ne pourrait jamais tomber, lors d'une phase de Lune croissante, sous les coups d'un assaillant… En avril 1453, l'armée turque du sultan Mohammed II bombarda les murs de l'antique cité et fit le siège de la ville. A chaque nouvel assaut, les assiégés parvenaient à repousser les soldats turcs, pourtant plus nombreux et mieux armés, mais s'épuisaient néanmoins au fil des jours. Un soir, le 22 mai, le moral des troupes bysantines reçut un coup terrible lorsque la Lune se leva… éclipsée… Alors commença la déroute et, six jours plus tard, la ville fut mise à sac. La chute de Constantinople causa un choc majeur pour la civilisation occidentale : le cours de l'histoire pour les nations européennes en fut profondément modifié.

29 février 1504
, Antilles : L'éclipse lunaire de Christophe Colomb.
Les éclipses des siècles passés n'ont pas eu que des effets néfastes : des personnages en situation délicate ont su se les approprier afin que les évènements tournent en leur faveur, tout comme notre célébrité Tintin sur son bûcher dans le Temple du Soleil qui se tira d'affaire grâce à une éclipse solaire. Ainsi, le grand navigateur Christophe Colomb profita d'une éclipse de Lune pour se sortir d'un mauvais pas durant son cinquième voyage vers la Nouveau Monde. En 1504, après qu'il eut abordé l'île de la Jamaïque dans de très mauvaises conditions, la moitié de son équipage se mutina, déroba les réserves alimentaires, tuant même quelques indigènes. Le chef de ces derniers refusa donc au navigateur de lui fournir des vivres, et la disette s'installa…. Trois jours avant une éclipse de Lune providentielle, Christophe Colomb fit annoncer à toute la tribu que le dieu chrétien allait donner un signe céleste de son mécontentement. Durant la nuit du 29 février, la Lune d'un rouge sombre plongea les indigènes dans la terreur, si bien qu'ils acceptèrent sur le champ d'aider le navigateur jusqu'à l'arrivée des secours… Notons en passant que Christophe Colomb exploita d‘autres éclipses, mais à titre scientifique cette fois : il fut l'un des premiers à les utiliser pour mesurer la latitude du lieu d'observation.

22 mai 1724,
Paris : L'éclipse solaire de Louis XV.
Ce jour-là, à Versailles, le jeune roi Louis XV âgé seulement de quatorze ans, fut certainement très impressionné par le spectacle de cette éclipse totale qui concerna la région parisienne. A ses côtés, un mémorialiste de l'Académie royale des Sciences, nota : " Dans l'instant que le Soleil fut entièrement couvert, ce furent des ténèbres profondes, différentes de celles de la nuit. On vit le Soleil, Mercure et Vénus sur la même ligne droite . Les oiseaux effrayés à l'ordinaire cessèrent de chanter et recherchèrent des retraites ". Pour la région parisienne, ce fut donc la dernière éclipse totale du millénaire puisque le 11 août dernier, la bande de totalité se situant plus au nord, les parisiens ne virent qu'un soleil éclipsé à 99%… Pour eux, il faudra attendre l'éclipse totale du 3 septembre 2081, soit plus de 350 ans après celle de Louis XV !


15 mai 1836
, Ecosse : L'éclipse solaire de Francis Baily.
Grâce à cette éclipse qui fut annulaire, Francis Baily, astronome anglais amateur – nous insistons sur ce point – détermina la cause d'un curieux et superbe phénomène (qui se produit également lors des éclipses totales, mais de manière beaucoup plus brève). Lorsque la Lune passa juste devant le Soleil, il porta toute son attention sur ces " grains de lumière en chapelet " qui apparurent au bord du disque noir . Distinguant des irrégularités en bordure de celui-ci, il se douta qu'il s'agissait des montagnes lunaires et comprit que la lumière solaire, stoppée par elles, perçait au travers des vallées. Depuis ce jour, de nombreux astronomes – professionnels ceux-là – ont parcouru le monde pour étudier à leur tour ce phénomène qui a gardé le nom de son " inventeur ". Cet exemple montre, parmi beaucoup d'autres, la contribution apportée par de simples astronomes amateurs aux sciences de l'Univers…

28 juillet 1851
, Autriche : L'éclipse solaire de Berkovsky.
C'est au cours de cette éclipse que l'Autrichien Berkovsky réussit la première photographie montrant la couronne solaire et les protubérances. Cependant, la nature même de ces éléments était encore mal connue des astronmes : quelques décennies auparavant, la plupart d'entre eux, comme le célèbre Edmund Halley, pensaient que la couronne et les protubérance appartenaient à la Lune… Cependant, un grand pas fut franchi dès la seconde moitié du XIX ème siècle lorsque l'utilisation de spectroscopes permit d'analyser de plus en plus finement l'auréole autour du Soleil. Concernant les protubérances, deux photographies prises en 1860 lors d'une même éclipse mais en deux endroits différents, distants de cinq cents kilomètres, tranchèrent le débat : aucun décalage du fait de la parallaxe n'apparut en comparant les deux clichés, ce qui prouva que les protubérances ne pouvaient appartenir à la Lune…

4 juillet 1917
, Egypte : L'éclipse lunaire de Laurence d'Arabie.
Selon une tradition de l'Islam, une éclipse de Lune qui se produirait pendant une période de ramadan pourrait annoncer la venue du Jugement dernier. Cette coïncidence eut lieu effectivement le 4 juillet 1917 et fut visible dans la péninsule du Sinaï, en pleine guerre mondiale. Un anglais, Thomas Edward Lawrence, immortalisé sous le nom de " Lawrence d'Arabie " par le film qui raconta ses aventures, réalisa un véritable exploit en prenant le port fortifié d'Aqaba à la tête d'une cinquantaine de Bédouins seulement. Ces derniers forcèrent sans difficulté un poste de défense à la faveur de l'éclipse de Lune : en face d'eux, les soldats Turcs, superstitieux et affolés, ne pensaient qu'à secourir la Lune qu'ils croyaient menacée, en tirant des coups de feu en l'air et en frappant des pots de cuivre… Le port d'Aqaba fut pris quelques jours après, ce qui permit aux Alliés de récupérer Jérusalem et Damas.


29 mai 1919,
Brésil et Afrique : L'éclipse solaire d'Albert Einstein
Empruntons aux auteurs de l'ouvrage Eclipses, les rendez-vous célestes les quelques lignes qu'ils consacrent à celle du 29 mai 1919, laquelle, de façon inattendue, propulsa à l'avant-scène du monde scientifique un certain Albert Einstein… " Cette éclipse totale de Soleil fut utilisée pour confirmer de façon spectaculaire la nouvelle théorie de la relativité générale proposée par Einstein en 1915. Des mesures prouvèrent que le trajet des rayons lumineux issus d'une étoile proche de l'astre éclipsé, étaient déviés par le puissant champ de gravité de ce dernier. Cela signifiait que la gravitation n'était plus correctement décrite par la loi de l'attraction universelle de Newton, mais devait s'interpréter comme la manifestation d'une " courbure " sous-jacente de l'espace-temps, engendrée par les corps massifs. Bien que le public ne comprit rien à cette nouvelle théorie, Einstein devint presque du jour au lendemain le savant le plus populaire du monde. "

25 février 1952,
Egypte : L'éclipse solaire de Bernard Lyot
En revanche, ce grand astrophysicien – et bricoleur de génie – que fut Bernard Lyot est peu connu du grand public français : cela est bien dommage ! En effet, c'est lui qui inventa puis mit au point le " coronographe ", appareil permettant d'étudier la couronne solaire en dehors des éclipses : cela fit progresser rapidement, avant l'ère spatiale, la connaissance de l'atmosphère du Soleil. Grâce à ses remarquables travaux, Bernard Lyot devint en 1939, à 42 ans, le plus jeune académicien des sciences. Déjà, à l'âge de 13 ans, il avait rédigé seul un cahier d'expériences dans le plus pur esprit La main à la pâte, bien avant l'heure…. Début 1952, en prévision de l'éclipse totale du 25 février, il se rendit à Khartoum, capitale du Soudan alors anglo-égyptien, à la tête d'une équipe de jeunes astronomes dont certains, comme Jean-Claude Pecker et Audouin Dollfus, devinrent célèbres par la suite. Parmi les nombreuses expériences prévues, la mission de Bernard Lyot consista à utiliser un spectrographe à fente courbe, conçu et construit par ses soins, pour affiner l'étude de la couronne solaire : ce fut une totale réussite. D'autre part, la radioastronomie en plein essor à l'époque, apporta lors de cette éclipse une contribution très importante. Mais en revanche, cette mission fut fatale à son auteur car, le 2 avril 1952, Bernard Lyot tombait foudroyé par une crise cardiaque…

30 juin 1973
, au dessus de l'Afrique : L'éclipse solaire du Concorde 001.
A partir des années 50, de nombreux vols scientifiques furent organisés à bord d'avions de plus en plus rapides. Ces derniers étaient chargés de se maintenir un maximum de temps au cœur même de l'ombre lunaire filant à presque 3000 km/h ! Ce procédé devait permettre aux astronomes de prolonger le plus possible, en fonction de la vitesse de l'avion, la durée de leurs observations durant la phase de totalité de l'éclipse. Après la Caravelle, les équipes scientifiques s'embarquèrent à bord de bombardiers, de jets, de chasseurs de plus en plus rapides… L'un de ces vols obtint un succès retentissant : ce fut celui du premier prototype du Concorde, lequel terminait ses années d'essai. Aux altitudes stratosphériques, il volait à Mach 2, donc deux fois la vitesse du son et surtout, il permit l'implantation d'un hublot optique suspendu au plafond de sa carlingue. Ainsi, les astronomes à son bord purent profiter de …74 mn de totalité ! A l'origine de cette aventure, il nous faut citer Pierre Léna, le co-fondateur, 23 ans après, de La main à la Pâte avec Georges Charpak et Yves Quéré) : à cette époque, il était à la tête du groupe d'astrophysique infrarouge de l'observatoire de Meudon déjà impliqué dans des expériences à bord d'avions. Mais cette expérience, très coûteuse malgré tout, ne fut pas renouvelée par la suite : entre temps, les scientifiques se préparaient à franchir un autre pas, spatial celui-là…

11 août 99, au-dessus de Europe : L'éclipse solaire de la station Mir.
Le 11 août dernier , c'est depuis l'espace que l'on a pu apercevoir dans sa globalité la tache, sur Terre, du cône d'ombre de la Lune lors de l'éclipse de Soleil : les quelques personnes qui ont eu ce privilège se trouvaient ni plus moins à bord de Mir, la station orbitale russe. Travaillant à bord depuis six mois, le spationaute français Jean-Pierre Haigneré a pu observer la tache d'ombre filant à vive allure peu avant son passage sur la France. Elle traversait alors la Manche recouverte de nuages et offrait l'aspect – peu engageant selon ses dires ! – d'une large tache noire aux contours très flous… Il en a pris néanmoins une très belle photo que l'on retrouve dans plusieurs publications, dont la revue L'Astronomie de la SAF ( n° 113, été 99) et l'ouvrage Eclipses, les rendez-vous célestes déjà cité.

Pour clore cette rubrique consacrée aux " éclipses d'hier et d'aujourd'hui ", laissons la parole à Jean-Claude Pecker, membre de l'Académie des Sciences, avec un court extrait de sa préface dans l'ouvrage Eclipses totales déjà cité :

" Les non-scientifiques eux-mêmes peuvent tirer plusieurs enseignements de ce passage de l'ombre de la Lune sur la Terre. L'un d'eux est le sentiment de la précision des évènements astronomiques : à la fraction de seconde près, au mètre près, le trajet de l'éclipse est balisé des années à l'avance. Le caractère d'exactitude des déductions que l'on peut tirer de la connaissance scientifique s'affirme avec éclat.
" Mais restera aussi, simplement, pour nous tous, astronomes solaires professionnels ou amateurs, ce regard ébloui devant la beauté des phénomènes du ciel, à côté desquels notre Terre n'est qu'un caillou morose… "

Emmanuel Di Folco Dr à l'observatoire de Paris


Liens :
http://youtu.be/zHLyypLk-0w l'éclipse dans le concorde
http://youtu.be/juImmdasMSY dans le concorde
http://youtu.be/Bxi9o6U8ih0 éclipse totale




Concorde 001


Nasa-éclipse solaire

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Posté le : 29/06/2013 21:42
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Ted Lapidus
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Le 23 Juin 1929 naît Ted Lapidus, à Paris,

de son vrai nom Edmond Lapidus

Ce grand couturier Français a marqué la mode française trente années durant à la tête de la maison de couture portant son nom créée en 1951.
Ted Lapidus, "connu de tous les Français, symbolise depuis plus d'un demi siècle une marque à forte identité, qui a rendu la mode accessible à la femme et à l'homme de la rue. Car Ted Lapidus, tout en s'adressant au plus grand nombre, s'est toujours placé à la pointe de la modernité".
Il a "su imposer, dès les années 1960, une mode innovante. La saharienne en fut l'emblème, donnant aux femmes et aux hommes une liberté de mouvement et d'allure qui libérait. Le créateur participa à sa façon à l'émancipation de la femme en proposant un vestiaire épuré, identifiable à sa coupe unisexe. Plus tard, Edouard Lapidus a su faire fructifier son art en passant des vêtements aux montres et aux parfums. Son oeuvre, au total, témoigne de la vigueur du génie créatif français"

Il est le fils d’un tailleur russe émigré, Robert Lapidus et de Cécile Guitine. Il fait ses études secondaires à Marseille puis est inscrit à la Faculté de médecine de Paris.
En 1950, il change d'orientation et devient tailleur au Club de Paris, puis crée sa propre maison de couture l’année suivante.
Le styliste crée également le cours de coupe académique de Tokyo, en 1961.
En 1963, il entre à la Chambre syndicale de la haute couture parisienne et présente au fil des saisons des collections redéfinissant un chic parisien résolument moderne, dont la saharienne sable devenu l'emblème.
En 1970, le couturier lance les parfums Ted Lapidus, en partenariat avec L'Oréal. Il développera à la même époque un réseau de licences en Europe.
Dans les années 1970, Lapidus adopte une politique intensive de licences et lance une collection de prêt-à-porter accessible à un grand nombre de clients :
Pronuptia, Lexus ou Carrefour
Il a été marié avec Véronique Zuber, Miss Paris en 1954 qui deviendra Miss France en 1955. Elle devient la mère d'Olivier Lapidus en 1958.
Il divorceront, et Ted Lapidus épouse le 31 Octobre 1070, en seconde noces Ursula Maï , union dont naîtront deux enfants : Thomas en mars 1971 et Héloïse qui lance aujourd'hui sa Maison "BoBo de sport" dans le centre de Los Angeles .

En 1982, à 53 ans, Ted Lapidus passe le relais à son fils Olivier Lapidus.
L'activité de la maison Lapidus continue avec le lancement de plusieurs parfums. Pour homme sera créé en 1987 et Fantasmes en 1992.
en secondes noces Le 31 octobre 1970 à Mlle Ursula Maï (2 enf. : Thomas, Héloïse et 1 enf. de son premier mariage : Olivier)




Styliste en vogue des années 1960, il adorait les femmes, qui le lui rendaient bien.

Ted Lapidus, célèbre également pour avoir lancé le style militaire, les pattes d'épaule mais aussi introduit le jean dans la haute couture, a été admis au sein de la chambre syndicale de la couture parisienne en 1964.
"C'était un très grand couturier" a déclaré à l'AFP son fils Olivier, également couturier. Et de citer ses "looks" féminin/masculin, le blazer ou la saharienne et le style safari.
La maison Ted Lapidus rencontre très vite le succès lui permettant de de devenir "l'un des fers de lance d'un mouvement qui dans les années 60 et 70 destitue la haute couture et révolutionne la mode", indique le "Dictionnaire international de la mode", ouvrage de référence de la profession.
Ted Lapidus se définit comme le couturier de la rue. Le couturier, qui est passé par le Japon, veut appliquer les principes de la production normalisée au service d'une mode de qualité. "Avec une bonne main d'oeuvre, il n'y a aucune raison que ce ne soit pas en usine aussi bien qu'à la maison", disait-il.
Ted Lapidus révolutionna les années 1960 en habillant les femmes comme il les aimait dans la vie, dans la rue et non pas dans les salons ou sur papier glacé.
La mode actuelle lui doit tout. Sa décontraction et son androgynie. Sa modernité. Ted Lapidus fut le couturier le plus moderne des Trente Glorieuses.
En 1965, tailleur hors pair, cet inconnu lance le style unisexe et proclame la mobilisation générale de la femme à grand renfort de pardessus d'officier, de boutons dorés ciselés et d'épaulettes militaires.
Les pantalons pattes d'ef sous cabans, Ted les rend soudain populaires. Françoise Hardy addict à Courrèges confirmera la tendance. Bardot, Marie Laforêt, Madeleine Robinson, la duchesse de Bedford seront ses fans.
Alain Delon et Vadim, Capucine ont été ses mannequins,et Annabel Buffet avait été, elle, l'un de ses premiers mannequins.
Époque étourdissante où ce grand amoureux de la femme escamota les minijupes sous des manteaux d'Il était une fois dans l'Ouest et où le Tout-Paris courait place Victor-Hugo. Il y avait ouvert une boutique commanditée par son copain Charles Aznavour et dirigée par son frère Bernard et sa belle-sœur Claudia.
Chez les Lapidus, la famille, c'est sacré !
Ted poète et homme d'affaires.
Il était également apoureux des lettres, Il vous lisait ses poèmes au dessert et laisse un ouvrage de 700 pages qu'il envisageait de faire éditer prochainement.
La technologie n'avait plus de secrets pour cet élève de l'École technique de Tokyo, quand il en sortit en 1949, décidé à révolutionner la mode en lui appliquant les principes de production normalisée.
Il réalisera ce rêve en 1963 en s'associant, au grand scandale des puristes de la haute couture, avec La Belle Jardinière, un grand magasin populaire qui lui offrit de diffuser en grande série sa mode masculine et féminine.
Personne n'était moins confidentiel que cet homme, aussi visionnaire dans son genre que le fut Pierre Cardin.
Comme Cardin, Ted démarra par un passage éclair chez Dior avant d'ouvrir avec sa jeune sœur Rosette dans son ombre, sa première maison de couture. Rue Marbeuf.
dès sa première collection la presse était venue si nombreuse que le podium déborda des salons sur le trottoir, où les journalistes s'installèrent sur des sièges de fortune pour prendre des notes.
Un grand couturier venait de leur tomber du 5e étage avec des silhouettes à la Kiraz.
On lui fit une ovation. Quand la rue Marbeuf s'avéra trop exiguë, il s'envola au 32 de la rue François-Ier. C'était en 1982.
La roue tourna.
En 1986, un groupe canadien le rachète, qui le revend en 1989 à Franz Braha, PDG du groupe Paris Eco.
Changement de mains en 1990 : la griffe passe entre celles d'Alain Mallard, qui, en 1993 la cède à une filiale du Crédit lyonnais.
Ted Lapidus attire les capitaux. Son affaire est internationalement connue. Mais le nom est lourd à partager.
Ce n'est qu'en 1989 qu'Olivier Lapidus réconcilié avec son père prend la tête de la maison. Sous son nom enfin ! Nom magique qu'on ne partage pas
Quand Rose Mett, la sœur de Ted ouvre sa maison de couture, elle renonce à son patronyme pour un nom créé de toutes pièces, Torrente.
Quand son fils Olivier, sorti premier en 1983 de l'école de la chambre syndicale, fait son entrée dans la cour des grands, le droit au nom lui est refusé.
Il sera, pendant des années, Olivier L avant de regagner, enfin, son droit au patronyme.
Une bagarre devant les tribunaux a opposé un temps le père à son fils Olivier sur l'utilisation de leur patronyme. Ils avaient fini par se réconcilier et Olivier avait succédé à son père en 1989 faisant vivre la haute couture jusqu'en décembre 2000.
"On ne s'est jamais brouillé réellement. Nous avions des problèmes liés à la présence de deux Lapidus sur la mode mais on s'est beaucoup aimés et ce soir c'est un fils qui pleure son père", a déclaré Olivier à la mort de son père.
"On s'est connus intensément. Nous parlions encore récemment de poésie, une de ses passions dans la vie. Il laisse beaucoup de poèmes et des manuscrits".


Décès

Malade depuis plusieurs années d'une leucémie, il meurt le 29 décembre 2008 à Cannes des suites d'une insuffisance respiratoire. Il avait 79 ans
Il s'est éteint à 14H30. Il souffrait depuis plusieurs années d'une leucémie et est décédé des suites d'une insuffisance respiratoire", a déclaré à l'AFP sa soeur et couturière Rose Torrente-Mett. "Ted a été le premier couturier de la nouvelle vague", a-t-elle ajouté. "Le monde entier le connaissait", a encore dit Mme Torrente.
Il est enterré le vendredi 2 janvier 2009 au Cimetière du Père-Lachaise. Les funérailles sont conduites par Gilles Bernheim, Grand Rabbin de France.
Le président de la République a salué en lui un créateur "toujours placé à la pointe de la modernité"."Son surnom +Ted Lapidus+, connu de tous les Français, symbolise depuis plus d'un demi siècle une marque à forte identité, qui a rendu la mode accessible à la femme et à l'homme de la rue", a dit le chef de l'état dans un communiqué


Descendance : Olivier Lapidus,

Fils de son père, ou l'oedipe "Lapidus".
Olivier Lapidus naît le 31 Mai 1958 à neuilly.

Le défilé d'Olivier Lapidus et les légumes:
Robe en fils de carotte; boléro en coquelicot; tailleur moitié lin, moitié vigne. Une nouvelle collection techno-potagère présentée ce week-end au Carrousel du Louvre par le plus jeune des grands couturiers, Olivier Lapidus.
Fils de Ted et d'une Miss France. Elevé dans le chiffon de luxe, avec un ciseau à bouts ronds en guise de Lego. Ensuite, a tué le père, pour se hisser dans la cour des grands, Dior, Givenchy, Yves Saint Laurent, parce qu'il ne supportait plus de s'entendre dire:
«Ton nom n'est pas un nom, c'est une marque.» Des années de procès.
Un style controversé. En attendant l'ouverture d'une boutique à enseigne pour du prêt-à-porter faubourg Saint-Honoré, en mars.
Au restaurant de la rue de Tremoille comme dans ses ateliers rue François-Ier, il se présente en costume sombre de banquier accroché à une mallette Vuitton.
Larges et sobres bretelles façon Michael Douglas dans Wall Street. Charmant, courtois, lisse, évacuant l'héritage d'un «papa est aux Bahamas avec une blonde».
Il faut insister. A 10 ans, Olivier Lapidus posait comme modèle pour son père; à 20, il s'est acharné à combattre le couturier des années 70 sur son propre terrain, après avoir laissé tomber hypokhâgne.
A 38, il dit: «Tout va bien.» En tous les cas, ça va mieux.
Son père avait «oublié» sa naissance, un 31 mai, pour ne le déclarer que trois jours plus tard.
Celui qui fête donc l'événement du 31 mai au 2 juin s'est vengé en 1989 en réalisant un «rachat oedipien». L'expression figure telle quelle sur la brève notice biographique qui accompagne son press-book.
Ted Lapidus ne voulait pas transmettre son art. Retiré du circuit en 1988, il a préféré céder à d'autres son nom.
Un an plus tard, le fils a récupéré le tout, avec l'appui de financiers rassurés par sa formation au cours de stylisme Fleuri-Delaporte, à l'école de la chambre syndicale de la couture et ses premiers pas chez Balmain. Toutes ces années, Olivier Lapidus doit porter des pseudos.
Il s'appelle Olivier Verdier, Olivier Robert. S'expatrie au Japon pour lancer la ligne Olivier Montagut.
Le rejeton ira jusqu'à sortir une collection de vêtements pour jeunes filles, du temps où il fait ses classes chez Prisu, avec pour seule griffe sur les étiquettes" son visage. «On ne pouvait pas me vitrioler quand même.»

1989 donc, premier défilé Lapidus par Olivier Lapidus. Il fait monter son père sur l'estrade.
La transmission est là, visible aux yeux de tous. L'obsession prend forme. Suprême victoire, cinq ans plus tard: Olivier remet publiquement le dé d'Or (prix Goncourt de la couture), qu'il vient de recevoir, à Ted qui ne l'a jamais eu.
«Son père est dur, le fils très doux, très attachant. Leur point commun, c'est une pugnacité terrible», souligne Jacques Konckier, le mentor qui a rajouté Lapidus à son groupe (les parfums Jacques Bogart, Chevignon, Façonnable, Balenciaga).
Lapidus avait vécu jusque-là des heures douloureuses avec Altus, la filiale maudite du Crédit Lyonnais.
En trois ans, la marque avait perdu 170 millions de francs, frôlant le dépôt de bilan. «Des énarques venus faire mes ourlets», grince Olivier Lapidus.
Restait à récupérer l'enfance. Le couturier occupe aujourd'hui l'appartement, situé au sixième étage d'un immeuble de Neuilly, où, gamin, il a vu défiler les Beatles, Brel, Aznavour, Géraldine Chaplin.
Le logement est resté inoccupé vingt ans. «Quand j'y suis rentré, c'est comme si je pénétrais dans une grotte pharaonique.
Et puis tout m'est revenu.» Ted, lui, habite" le rez-de-chaussée du même immeuble. «Je lui sers son café tous les matins, s'amuse Olivier Lapidus. Maintenant, tout est oublié.
Ne reste plus que l'amour.» Un sourire. «D'ailleurs, ma pire vengeance, c'est de l'aimer.»

Mais, pour s'imposer, le jeune créateur est bien obligé de se démarquer.
Konckier: «Ted habillait les années 70, Olivier est hors du temps.» Là où Jean-Paul Gaultier crée des crinolines pour hommes, Lapidus Junior s'intéresse aux matériaux et délaisse les formes.
Il cite ses modèles, Balenciaga, Poiret, Paco Rabanne, parce que ce sont «des inventeurs».
Déclare s'inspirer des gens dans la rue. Tout en lâchant quelques petites phrases assassines sur «le discours hystérique et historique de la mode», ce milieu si «proche du chant du cygne».
«Scherrer a raison de dire que c'est devenu un cirque. Nous vivons sur le passé», souligne Olivier Lapidus.
D'où ses pulsions d'inventeur, ses contrats de recherche avec le CNRS, les brevets essaimés, les 100 000 francs placés dans les travaux du Centre d'étude et de valorisation des algues à Pleubian (filiale d'Ifremer) pour mélanger des algues au tissu et sortir de l'univers impitoyable du coton, du lin et de la soie.
«Cela permet un toucher et un tomber différents. Et puis, cela pourra toujours offrir de nouveaux débouchés aux surplus agricoles», affirme Olivier Lapidus.
Pas bête. Là où les autres couturiers engloutissent 20 millions pour un défilé, lui n'en débourse que 3 ou 4.
Les industriels sont devenus ses sponsors. «Dans les ministères, on l'adore. Il rassure. C'est le gendre idéal du ministre de l'Industrie», pouffe un détracteur. Le Maroc, alléché par l'éventuel débouché du fil de rose en couture, a envoyé 20 000 roses au Carrousel.
On se gausse rive droite. «A sa place, j'irai travailler chez Rhône-Poulenc, il n'a pas de talent», dit une voix qui préfère garder l'anonymat. «C'est l'Allemand qui dit ça?!», rugit Paco Rabanne. Non, ce n'est pas Karl Lagerfeld. «Olivier fait un travail formidable, ce sera le Balenciaga de demain!», poursuit Rabanne, qui dit se «retrouver un peu en lui». La technique au chevet du rêve? Délicat exercice. L'an passé, Olivier Lapidus avait déjà agacé son monde avec sa doudoune à énergie solaire, doublure en mylar (l'aluminium argenté des cosmonautes), résistances chauffantes à l'intérieur, reliées à des capteurs solaires, le tout équipé de bornes de téléphone portable" Certains s'en tordent encore les côtes.
Contre tous les usages, «il s'est cru obliger de monter sur le podium pour nous faire une explication de texte», pouffe un professionnel.
L'Huma écrit sur ce «luxe de pacotille», un comble. L'intéressé réplique tranquillement qu'il a vendu 32 pièces sur 45 (100 000 à 300 000 francs la robe, entre 20 000 et 50 000 le tailleur), essentiellement aux jeunes princesses des monarchies pétrolières, et qu'il a bien l'intention de décliner tout ça dans un prêt-à-porter plus accessible et rémunérateur.
Par-dessus le marché, il se voit en rédempteur des métiers de la mode, des perleuses et des brodeuses vouées au déclin.
La technique, encore, à transmettre cette fois. La mode comme un laboratoire? Ou comme un pied de nez supplémentaire à celui qui conseille toujours à son fils «de mettre des patchs de daim sur les coudes des vestes»?, clou du défilé: «Robe fleur en organdi rouge, soie, vigne et cassis, corset hologramme ajouré».
Jean-Louis Scherrer, l'un des quinze membres de la Chambre syndicale de la couture , a annoncé sa décision de ne pas participer aux défilés 1997.
Motif: «La présence de maisons ne correspondant pas aux critères de la haute couture.»


Liens
Obsèques de Ted Lapidus
http://youtu.be/n656WYkOIhU Obsèques de Ted Lapidus
http://youtu.be/zbfS4qPC3lE Mode des années 60
http://youtu.be/PyXZxCM-sz8 Olivier Lapidus




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Posté le : 23/06/2013 00:06
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Jonnhy Weismüller Tarzan et champion olympique
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Le 2 Juin 1904 naît Péter János Weissmüller

dit Johnny Weissmuller Tarzan et champion olympique

Il naît à Szabadfalu, en allemand Freidorf, dans un village qui fait partie aujourd'hui de la ville de Timişoara en Roumanie. dans ce qui était avant la guerre le territoire de l'Autriche-Hongrie, il mourra à Acapulco, Mexique, le 20 janvier 1984. Acteur et sportif, il est connu sous la double casquette de champion de natation dans un premier temps puis sa gloire sera internationale et durable dans son second rôle, celui bien connu de tous : il est et reste dans les mémoires l'incarnation de Tarzan, l'homme singe au cri fameux.

Il est le fils aîné de Peter Weissmüller et Elisabeth Kersch, une famille allemande du Banat.
La famille émigre aux États-Unis en janvier 1905, quand l'enfant a sept mois. À la chute de l'Autriche-Hongrie, la famille devient apatride .
Le père, Peter, est mineur à Windber, en Pennsylvanie.
C'est là que naît Peter Jr., son plus jeune fils, le 3 septembre 1905 : le bébé est américain de naissance, alors que le reste de la famille, qui déménage à Chicago où le père est embauché dans une fabrique de bière reste apatride.
À l'âge de neuf ans, Johnny Weissmüller contracte la poliomyélite.
Son médecin lui suggère de pratiquer la natation pour aider à vaincre la maladie. Johnny guérit et continuera à exercer ce sport où il excelle.
En 1924, Johnny toujours apatride veut participer aux jeux Olympiques.
Pour cela, son père signe l'autorisation pour établir un passeport au nom de son fils cadet, Peter, de nationalité américaine et alors âgé de dix-neuf ans, afin qu'il qu'il puisse se rendre aux jeux olympiques de Paris, en France.
Mais c'est Johnny qui partira sous son nom, afin de pouvoir participer aux Jeux olympiques, Johnny Weissmüller falsifie ses papiers d'identité : il se fait passer pour Peter, son frère cadet, américain de naissance, car un apatride n'aurait pu participer aux jeux. Il s'octroie de ce fait la nationalité américaine.
Le risque est grand mais, après ses succès olympiques, la nationalité américaine lui sera reconnue et il reprend sa propre identité.
Il avait une taille impressionnante pour l'époque : I m 91 et reçut le surnom de "Big John"

Sa carrière sportive


Sa carrière sportive est éblouissante, malgré le handicap de la maladie dans son enfance, malgré sa situation d'immigré sans papiers officiels il fera montre d'un volonté et de qualités sportives qui le monteront, à de nombreuses fois sur la première marche du podium.
Il sera notamment, le premier, dans l'histoire de la natation, à passer au-dessous de la minute au 100 mètres nage libre le 9 juillet 1922 à Alméda avec un temps de 58,6/10 secondes.
Et titulaire de cinq médailles d'or en deux olympiades (100, 400 et relais 4x200)
En 1923, il nage les 400 m en moins de cinq minutes, en couvrant à New Haven, à l'Université de Yale, en petit bassin, un 440 yards en 4 minutes 57 ''.
En 1924, à Miami, en petit bassin, il porte à 57 '' 4/10 le record du monde du 100 m : ce temps allait rester dix ans au palmarès.
Aux jeux Olympiques de Paris, en 1924, il est triple champion olympique : sur 100 m nage libre, avec un temps de 59 '', sur 400 m nage libre, en 5 minutes 4 '' 2/10, et en relais 4 x 200 m nage libre, avec l'équipe des États-Unis.
Il fut détenteur de trois records du monde en 1927.
Lors de ses mêmes Jeux, il est médaillé de bronze avec l'équipe du water-polo.
Il bat ensuite le record du monde des 100 yards à plusieurs reprises, pour l'amener à 51 '' en petit bassin en 1927, un record qui allait tenir jusqu'en 1943, soit près de seize ans.
Le même jour, il devient le premier homme à nager les 200 m en moins de 2 minutes 10 '' en petit bassin : Il réalise 2 minutes 8 '' .
Aux jeux Olympiques d'Amsterdam, en 1928, il conserve son titre remporté à Paris sur l'épreuve reine du 100 m, avec un temps de 58 '' 6/10, et fait partie de l'équipe des États-Unis championne olympique en relais 4 x 200 m nage libre.
Surnommé «l'Invincible», il est resté invaincu de 1921 jusqu'à la fin de sa carrière.
Johnny Weissmuller nageait avec un rythme de bras très élevé, tout en gardant la tête hors de l'eau.
Il a été l'un des premiers à pratiquer en nage libre un virage plongeant.


Au total, il remporta 52 titres de champion des États-Unis, et établit 28 records du monde.
La longévité de certains de ceux-ci témoigne de sa grandeur pour la postérité.
Ainsi, son record du monde de 1927 dans le 100 yards nage libre subsista durant dix-sept ans.
Johnny Weissmuller n'a jamais perdu une course jusqu'à sa retraite sportive.
Une des particularités de Johnny Weissmuller est de nager le crawl avec la tête hors de l'eau, méthode totalement abandonnée depuis.

Weissmuller abandonne la compétition en 1930 pour devenir acteur de cinéma où il est surtout connu pour avoir interprété dans douze films le rôle de Tarzan ; il tourna ensuite la série des Jungle Jim.
Il est mort à Acapulco, site du dernier tournage du Tarzan qu'il a joué.


Son Palmarès

Jeux olympiques
médaille d'or au 100 m nage libre lors des Jeux olympiques d'été de 1924
médaille d'or au 400 m nage libre lors des Jeux olympiques d'été de 1924
médaille d'or au relais 4 × 200 m nage libre lors des Jeux olympiques d'été de 1924
médaille d'or au 100 m nage libre lors des Jeux olympiques d'été de 1928
médaille d'or au relais 4 × 200 m nage libre lors des Jeux olympiques d'été de 1928
médaille de bronze de water-polo lors des Jeux olympiques d'été de 1924


JO de Paris (1924) : VIIe jeux Olympiques d'été

Les septièmes jeux Olympiques d'été ont eu lieu du 3 mai au 27 juillet 1924 à Paris, en France.
Stars au stade

Timbre émis à l'occasion des jeux Olympiques de Paris, en 1924.
Ces Jeux durent 84 jours, du 4 mai au 27 juillet. Sur la cendrée, les athlètes s'affrontent dans des courses émouvantes comme ce 800 m où le favori, le Suisse Paul Martin (qui allait participer à 5 Jeux d'affilée), se fait souffler la victoire par le Britannique Lowe. Il inspirera André Obey dans l'Orgue du stade, comme Abrahams, le vainqueur inattendu du 100 m, deviendra plus tard le héros du film les Chariots de feu. Charles Rigoulot remporte la médaille d'or des poids et haltères avant de devenir « l'homme le plus fort du monde ».

Athlétisme, jeux Olympiques, 1924

Autant de mythes vivants qui prennent le visage de Paavo Nurmi, « l'homme au chronomètre » ou celui de Johnny Weissmuller, le nageur play-boy, futur Tarzan des écrans du cinéma. Les « Mousquetaires » du tennis français, Cochet, Borotra, Lacoste et Brugnon se partagent l'argent et le bronze en simple et en double messieurs. La France conquiert son seul titre à ce jour de championne olympique de water-polo. Au total, la France obtient 37 médailles, dont 13 en or. La finale du rugby, entre la France et les États-Unis, donne lieu à plusieurs bagarres violentes, à tel point que ce sport est sorti du programme olympique.
Le palmarès des jeux Olympiques d'été de Paris (1924)


Pour les Amoureux de la natation et des records :

Les huitièmes jeux Olympiques d'été ont eu lieu du 28 juillet au 12 août 1928 à Amsterdam, aux Pays-Bas.
Les femmes sont officiellement admises dans l'arène

Pour la première fois, la vasque olympique est allumée dans le stade au début des Jeux. Après quelques timides apparitions au tennis, au patinage, au golf ou au tir à l'arc, les femmes obtiennent enfin le droit de cité olympique. La phénoménale foulée de Jules Ladoumègue offre la médaille d'argent du 1 500 m à la France, mais c'est le marathon qui lui apporte l'or, si rare, par El Ouafi, Français d'origine algérienne, qui porte ainsi à trois le nombre des médailles d'or françaises obtenues en athlétisme depuis 1896, quand Nurmi, lui, en décroche une neuvième, pour sa troisième participation aux Jeux ! C'est encore de l'escrime que viennent les lauriers des Français : Lucien Gaudin obtient deux médailles d'or (à 42 ans !). Au total, la France obtient 37 médailles, dont 6 en or. Les premiers Africains indépendants à participer aux jeux Olympiques sont des Égyptiens : Ibrahim Moustafa remporte l'or en lutte gréco-romaine, et Zarid Simaïka l'argent et le bronze en plongeon, haut vol et tremplin, dans le bassin de la piscine olympique.


Palmarès des jeux olympiques d'Amsterdam épreuves natation hommes 1928

Discipline
Médaille d'or
2e et 3e places françaises
100 m nage libre
Weissmuller, États-Unis
400 m nage libre
Zorilla, Argentine
1 500 m nage libre
Borg, Suède
100 m dos
Kojac, États-Unis
200 m brasse
Tsuruta, Japon
Relais 4 x 200 m nage libre
États-Unis
Plongeon, tremplin
Desjardins, États-Unis
Plongeon, haut vol
Desjardins, États-Unis
Water-polo
Allemagne
3e France (Bulteel ; Cuvelier ; Dujardin ; Keignaert ; Padou ; Rogez ; Thévenon ; Tribouillet ; Van de Plancke)


L'acteur Carrière cinématographique



Dès 1929, Johnny Weissmuller est plus connu pour sa carrière cinématographique où il incarna Tarzan, d'après le héros d'Edgar Rice Burroughs;

Johnny Weissmuller a une biographie indissociable des rôles de Tarzan et de Jungle Jim, dans une moindre mesure, qu'il interpréta au cinéma et à la télévision;
En 1929, Johnny Weissmüller signe donc, un contrat avec une société de marque de sous-vêtements masculins, la BVD (Bradley, Voorhees & Day) qui l'emploie comme mannequin et représentant.
Johnny voyage dans le pays entier et se produit dans des spectacles de natation, distribuant des publicités pour une marque de maillot de bains, signant des autographes et participant à des programmes de radio.
La même année, il fait sa première apparition dans le film Glorifying the American Girl : il y apparaît en Adonis, ne portant qu'une feuille de vigne en guise de vêtement.
Après cette brève apparition dans Gloriflying, the american girl en 1929 de John W. Harkrider et Millard Webb, la Metro Goldwyn Mayer lui propose d’incarner Tarzan à l’écran, le célèbre héros d’Edgar Rice Burroughs.
Le premier volet, Tarzan l’homme singe, est tourné en 1932, sous la direction de W.S. Van Dyke avec Maureen O’Sullivan dans le rôle de Jane.
Le film remporte un succès colossal et Johnny Weissmuller devient immédiatement une immense vedette, malgré ses piètres talents d’acteur.
Sa superbe musculature est malgré tout mise à contribution, dans quatre suites pour la MGM : Tarzan et sa compagne en 1934 de Cedric Gibbons, puis dans Tarzan s’évade en 1936 et Tarzan trouve un fils en 1939, tous deux réalisés par Richard Thorpe.
En 1942, Johnny Weissmuller continue l’aventure des Tarzan avec la RKO pour cinq autres films, certes de moindre qualité, mais toujours aussi populaires.
En 1946, il change de registre en incarnant l’aventurier Johnny Duval dans Le marais en feu avec Buster Crabbe, un autre ex-Tarzan célèbre.
Le succès est mitigé et Johnny envisage alors de se retirer du cinéma.
En 1948, vedette sur le déclin, la Paramount lui propose malgré tout, le rôle de Jungle Jim dans Le trésor de la forêt vierge réalisé par William A. Berke.
Contre toute attente, le triomphe de cette production de série B est phénoménal.
Jusqu’en 1955, seize épisodes cinématographiques des aventures du héros de la jungle seront tournés.
Par la suite, vingt-six épisodes seront réalisés pour la télévision, tous au cours de l’année 1955.
Son impressionnante musculature et ses talents de nageur avec de nombreuses séquences sous-marines illustrent certains Tarzan l'ont rendu très populaire.

Il est alors à l’apogée de sa carrière et devient une star planétaire.

Il tiendra le rôle de Tarzan dans douze films, notamment avec le singe Cheeta à partir du deuxième film : Tarzan et sa compagne, 1934.
Il demeure le Tarzan le plus célèbre de l'histoire du cinéma. Son cri est toujours utilisé ou imité dans les adaptations ultérieures de Tarzan.


Le rôle de Jungle Jim

Dans la carrière de Weissmuller, Tarzan demeurera un rôle phare, le succès rencontré avec le rôle de Jungle Jim est plus mitigé.
Le rôle du très guindé chasseur devenu civiliser le sauvage se présenta en définitive comme une sorte de contre emploi de celui qui demeure, pour l'inconscient collectif, l'homme singe.

Les autres Tarzan

De Elmo Lincoln, en 1918 à Casper Van Dien en 1997, on ne compte plus le nombre de comédiens qui ont endossé le costume dénudé des films de Tarzan.
Pourtant, c'est le nom de Johnny Weissmuler, qui lui, demeure pour la postérité le plus fortement accolé. Johnny Weissmuller, avec ses admirables prouesses athlétiques et ses répliques lapidaires et primaires, a su rendre à merveille la dimension sauvage du personnage mi-homme mi-singe.

Le cri de Tarzan , les légendes.

Des légendes toutes plus idiotes, et plus ou moins méchantes les unes que les autres ont traînées sur les plateaux avec inélégance :
Selon David Wallechinsky dans son livre Complete Book of the Olympics, la fameuse légende du cri de Tarzan, ce cri caractéristique que Weissmüller utilisait au cinéma dans Tarzan, est inventée de toutes pièces et n'est qu'une blague de l'équipe de tournage.
Selon celle-ci, le cri aurait été lancé en 1934, lorsque l'acteur, huilé pour mieux briller à la caméra dans le film Tarzan et sa compagne, s'élançait accroché à sa liane ; à ce moment Maureen O'Sullivan qui l'enlaçait, aurait glissé et se serait malencontreusement retenue à la seule partie de l'anatomie de son partenaire qui n'avait pas été huilée.
En revanche, Wallechinsky assure qu'en 1958, Weissmüller, participant à un tournoi de golf à Cuba, fut pris avec ses compagnons en otage par des combattants castristes : plein de sang froid, il parvînt à radoucir leurs ravisseurs en lançant le cri de Tarzan.
Les combattants, parfaits connaisseurs de la culture américaine, lui lancèrent alors : Tarzan ! Welcome to Cuba ! (Tarzan ! Bienvenue à Cuba !).
Non seulement Weissmuller et ses compagnons ne furent pas attaqués mais furent escortés avec respect par la police de Castro.

La réalité sur le cri de Tarzan:

Le célèbre cri du Tarzan n'est pas le résultat de la voix de Johnny Weissmuller .
Il est en fait le mixage de plusieurs cris d'animaux.

Sa Filmographie

Cinéma
1929 : Glorifying the American Girl (Adonis)
1932 : Tarzan l'homme singe (Tarzan the Ape Man) de W.S. Van Dyke (Tarzan)
1934 : Tarzan et sa compagne (Tarzan and His Mate) de Cedric Gibbons et Jack Conway (Tarzan)
1936 : Tarzan s'évade (Tarzan escapes) de Richard Thorpe (Tarzan)
1939 : Tarzan trouve un fils (Tarzan finds a son !) de Richard Thorpe (Tarzan)
1941 : Le Trésor de Tarzan (Tarzan's Secret Treasure) de Richard Thorpe (Tarzan)
1942 : Les Aventures de Tarzan à New York (Tarzan's New York Adventure) de Richard Thorpe (Tarzan)
1943 : Le Mystère de Tarzan (Tarzan's Desert Mystery) (Tarzan)
1943 : Le Triomphe de Tarzan (Tarzan Triumphs) (Tarzan)
1945 : Tarzan et les Amazones (Tarzan and the Amazons) (Tarzan)
1946 : Tarzan et la femme léopard (Tarzan and the Leopard Woman) (Tarzan)
1946 : Swamp Fire (Johnny Duval)
1947 : Tarzan et la Chasseresse (Tarzan and the Huntress) (Tarzan)
1948 : Tarzan et les Sirènes (Tarzan and the Mermaids) (Tarzan)
1948 : Jungle Jim (Jungle Jim)
1949 : The Lost Tribe (Jungle Jim)
1950 : Mark of the Gorilla (Jungle Jim)
1950 : Captive parmi les fauves/ Captive de la jungle (Captive Girl) (Jungle Jim)
1950 : Jungle Jim in Pygmy Island (Jungle Jim)
1951 : Fury of the Congo (Jungle Jim)
1951 : Jungle Manhunt (Jungle Jim)
1952 : Jungle Jim In the Forbidden Land (Jungle Jim)
1952 : Voodoo Tiger (Jungle Jim)
1953 : Savage Mutiny (Jungle Jim)
1953 : Valley of Head Hunters (Jungle Jim)
1953 : Killer Ape (Jungle Jim)
1954 : Jungle Man-Eaters (Jungle Jim)
1954 : Cannibal Attack
1955 : Jungle Moon Men
1955 : Devil Goddess
1976 : Won Ton Ton, le chien qui sauva Hollywood (Won Ton Ton, the Dog Who Saved Hollywood) de Michael Winner

Télévision:

1955 : Jungle Jim, série télé (Jungle Jim).


Petites notes autour du sujet :

-Freidorf — en hongrois Szabadfalu — qui faisait alors partie de la Monarchie des Habsbourg, a été rattaché à la ville de Timişoara, Roumanie.
-Des années 1880 jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle, la poliomyélite a sévi dans le monde entier sur un mode épidémique et a handicapé ou tué plusieurs millions de personnes.



L'homme sa vie privée

Weissmüller s'est marié cinq fois :
Selon certaine biographie, il aurait épousé Camilla Louiee.
avec la chanteuse Bobbe Arnst le 28 février 1931, ils divorcent en 1933,
Puis avec l'actrice Lupe Vélez le 8 Octobre 1933, ils divorcent en 1939.
Il épousa ensuite Beryl Scott le 20 Aoùt 1939, ils divorcent en 1948, avec qui il a trois enfants : Johnny Weissmuller, Jr. (1940-2006), Wendy Anne Weissmuller (1942), et Heidi Elizabeth Weissmuller (1944–1962).
Puis Allene Gates en 1948 et divrce en 1962.
et enfin Maria Baumann sa dernière épouse de 1963 l'accompagna jusqu'à sa mort en 1984
Liaison probable avec : Tallulah Bankhead, Joan Crawford.

Dans les années soixante, fortune faite, Johnny Weissmuller se retire à Fort Lauderdale, en Floride, tout en conservant une propriété avec villa et piscine dans le chic quartier de Bel Air proche de Hollywood. Cependant, une mauvaise gestion de ses biens et les énormes pensions alimentaires qu’il doit verser à ses ex-femmes le ruine partiellement.
Il est alors contraint de pratiquer plusieurs petits métiers pour subvenir à ses besoins.
Il prête même son nom à des constructeurs de piscines pour gagner quelques royalties.
Johnny participe aussi à diverses émissions de télévision.
Il effectue une ultime apparition au cinéma aux côtés de Charlton Heston dans Won Ton Ton, le chien qui sauva Hollywood (en 1976).

Au début des années quatre-vingt, Johnny Weissmuller n’est plus que l’ombre de lui même. Victime de thromboses cérébrales à répétition, paralysé, il vit reclus et devient sénile.
Certaines personnes diront qu’il se prenait pour Tarzan dans ses crises de démence.
Lors d’un séjour de convalescence à Acapulco au Mexique, il meurt paisiblement dans son sommeil, le 20 janvier 1984. Compte tenu des pensions alimentaires qu'il devait, Johnny Weissmüller meurt dans la gène.

Il sera inhumé dans le cimetière de cette même ville.




Tarzan le personnage


Tarzan est un personnage de fiction créé par Edgar Rice Burroughs en 1912 dans le roman Tarzan of the Apes, publié pour la première fois en France chez Fayard en 1926 sous le titre Tarzan chez les singes, puis chez les éditions Néo.
La bande dessinée et le cinéma consacreront le mythe, bien qu'en particulier pour le cinéma ce soit au prix d'une trahison colonialiste du personnage et des histoires d'origine.
Cette trahison fut la source d'un lancinant conflit entre Burroughs, désireux d'adapter fidèlement ses œuvres, et les réalisateurs obligés pour éviter les poursuites judiciaires, d'insérer au générique de chacun de leurs films "très librement adapté des personnages créés par Edgar Rice Burroughs".

Le premier volume est suivi de 25 autres ouvrages.

Tarzan est le fils d'aristocrates anglais qui ont été débarqués dans la jungle africaine suite à une mutinerie.
À la mort de ses parents, Tarzan est recueilli par une tribu de grand singes, les orangs, une espèce inconnue de la science mais qui partage des caractéristiques communes avec les gorilles, les chimpanzés et les premiers hominidés, en particulier une forme primitive de langage.
En orang, Tarzan signifie peau blanche, mais son véritable nom est John Clayton III, Lord Greystoke.
Ayant dû survivre dans la jungle depuis sa plus tendre enfance, Tarzan montre des capacités physiques supérieures à celles des athlètes du monde civilisé.
Il est aussi doté d'un intellect supérieur et il apprend l'anglais seul en utilisant les livres d'images qu'avaient emportés ses parents. Contrairement à la plupart de ses incarnations cinématographiques, le Tarzan des romans parle un anglais parfait.
Tarzan rencontre des humains pour la première fois alors qu'il est adulte. Ce sont des Noirs autochtones, grâce auxquels il s'humanise en découvrant la viande cuite.
Il se rend alors en Amérique, à Baltimore mais finit par rejeter la civilisation moderne et retourne dans la jungle.
Au fil de ses aventures, il découvre des cités oubliées comme celle d'Opar ou des mondes perdus comme celui de Pal-ul-don.


Les sources d'inspiration : les enfants sauvages

Tarzan est à la fois une variation du mythe du bon sauvage (Vendredi, dans Robinson Crusoé, les premiers écrits de Jean-Jacques Rousseau...) et de la légende de l'enfant sauvage (au même titre que Mowgli du Livre de la jungle de Rudyard Kipling, Romulus et Rémus, les mythiques fondateurs de Rome, ou Atalante, la chasseresse de la mythologie grecque).
Son histoire s'appuie sur les théories du darwinisme social, science qui eut son heure de gloire au début du xxe siècle et inspira aussi Jack London et Robert E. Howard.
Dans le cadre de la psychologie analytique, cet Homme primitif est un archétype, parmi des figures masculines multiples de la psyché de la femme.
Cette part masculine de la femme se nomme l'animus.
À ce titre, on peut dire que Tarzan est un personnage jungien (de Carl-Gustav Jung, inventeur du concept, avec celui, complémentaire, de l'inconscient collectif).
Posant par ailleurs d'autres problématiques philosophiques telles que la sauvegarde de l'environnement, le respect de la vie animale, les rapports nature/culture, l'animalité de l'homme, il n'est pas exagéré de dire que Tarzan est devenu un mythe au sens premier du terme, au même titre que d'autres mythes modernes déjà fameux :
Faust, dom Juan, le Dr Jekyll, Dracula ou Frankenstein , rejoignant ainsi les grands mythes fondateurs de l'antiquité gréco-romaine : Sisyphe revisité par Camus, le mythe de la caverne, Platon, Antigone, Œdipe, etc.
Notons aussi une thématique psychosexuelle résidant en l'attirance trouble, érotique et sensuelle de Jane pour une forme de force primitive et bestiale, d'où d'autres questionnements culturels et philosophiques :
Tarzan est-il l'archétype machiste de l'homme dominateur ?
Même politiquement, n'est-il pas le sujet d'une admiration inconsciente et collective d'un phénomène "fascisant" le surhomme, la force brute... ?
Pourtant, Tarzan est souvent l'ami des Noirs, et eux-mêmes sont toujours victimes du colonialisme blanc.
Un "mythe" étant une légende posant, symbolisant, cristallisant des thèmes et des questions philosophiques, Tarzan est devenu un mythe. Les aspects "nature-culture", "animalité de l'homme", "science sans conscience", "écologie profonde", "critique de l'européocentrisme" de cette légende sont particulièrement traités dans la seule adaptation "réaliste" et culturellement solide du mythe:
Greystoke, ou la légende de Tarzan, de Hugh Hudson (voir ci-dessous). Dans le dictionnaire des films de Jean Tulard dans Robert Laffont, collection Bouquins, ce film a trois étoiles sur quatre.

Le prédécesseur oublié : le Français Saturnin Farandoul

Tarzan n'est pas le premier personnage imaginaire à avoir été élevé dans la jungle.
En 1879, le dessinateur Albert Robida (1848-1926) signe un roman de 800 pages intitulé les Voyages très extraordinaires de Saturnin Farandoul.
L'aventure démarre avec un naufrage au cours duquel Saturnin, âgé de 4 mois et 7 jours, échoue avec son berceau sur une île peuplée de singes.
Adopté, il deviendra aussi agile qu'eux.
À 11 ans, conscient de sa différence, il quitte sa tribu, prend la mer sur un tronc de palmier, puis est recueilli par un navire.
Il apprend vite, et devient rapidement un leader parmi les hommes, mais aussi parmi les animaux. Une bataille avec des pirates lui fera retrouver sa tribu de singes dont il fera un régiment armé, instruit et civilisé, et toujours victorieux.
Les aventures suivantes sont aussi invraisemblables qu'indescriptibles, Saturnin ira même sur Saturne...
Saturnin Farandoul est donc, 33 ans avant Tarzan, le premier personnage de roman à être élevé dans la jungle et à régner sur des animaux.
Sa faible notoriété tient peut être à la rareté de ce roman, dont seuls 100 exemplaires existeraient encore en France.
Marcel Fabre a porté ces aventures à l'écran en 1913.



Chanson de Serge Lama :

Quand tu dors près de ton mari
Pour la trois-cent-millième fois
Ne t'arrive-t-il pas des fois
De rêver qu'il est quelqu'un d'autre?

Et quand tu roules dans son lit
En miaulant comme un jeune chat
N'espères-tu pas quelquefois
Que Tarzan est derrière la porte?

Dans la grande forêt, forêt vierge de l'amour
Il t'emporte avec lui
Et de source en cascade il t'enlève
En poussant son grand cri- Oy oy oy!

Tu t'accroches à ses hanches tellement fort
Que tes veines en sont bleues
Quelles vacances, quelle chance, tu es belle
Et Tarzan est heureux
Et Tarzan est heureux
Et Tarzan est heureux
Et Tarzan est heureux
Et Tarzan est heureux.

Quand tu dors près de ton mari
Et que ton plaisir ne vient pas
Ne t'arrive-t-il pas des fois
De rêver qu'il est quelqu'un d'autre?

Et quand tu vogues dans la nuit
Au vent de son plaisir à lui
Pour atteindre le paradis
Tu rêves que Tarzan t'emporte

Dans la grande forêt, forêt vierge de l'amour
Il t'emporte avec lui
Et de source en cascade il t'enlève
En poussant son grand cri
Oy oy oy!

Tu t'accroches à ses hanches tellement fort
Que tes veines en sont bleues
Quelles vacances, quelle chance, tu es belle
Et Tarzan est heureux
Et Tarzan est heureux
Et Tarzan est heureux
Et Tarzan est heureux
Et Tarzan est heureux.

Dans la grande forêt, forêt vierge de l'amour
Il t'emporte avec lui
Dans l'espace il t'enlace il t'embrasse
En poussant son grand cri
Oy oy oy!

Vos corps planent dans les lianes
Près du fleuve étrange et dangereux
Quelles vacances, quelle chance, tu es belle
Et Tarzan est heureux
Et Tarzan est heureux
Et Tarzan est heureux
Et Tarzan est heureux
Et Tarzan est heureux



Vision d'une langue de vipère sur J. Weismuller.



À l'occasion de la sortie de son livre « En Tarzizanie », Orion Scohy revient sur la génèse du personnage (Tarzan, enfin pas vraiment Tarzan, disons un genre de Tarzan). Dans ce dernier épisode (du moins, il faut l'espérer), Orion Scohy raconte la fin funeste de Johnny Weissmuller.
Résumé de l'épisode précédent : Orion Scohy est peut-être un type passionnant dans la vie, mais comme écrivain-chroniqueur, il laisse à désirer : on ne voit jamais où il veut en venir. S'étant soi-disant rendu à Sommières (Gard) pour assister à une séance exceptionnelle du film Titanic 3D (dont la sortie récente concourt d'après lui à causer sa perte), il glisse sur une fausse peau de banane puis dans un fleuve en crue. Là, n'en finissant pas de mourir, il songe à des choses d'une importance très inégale : Johnny Weissmuller – sur le syndrome duquel on n'a toujours rien appris – ou l'absence, au moment présent, de tout gilet de sauvetage dans son environnement immédiat, ce qu'il ne doit qu'à son étourderie.
Alors le piège de la 20th Century Fox se referma sur moi. Les flots m'enveloppèrent définitivement. Et tandis que l'eau s'insinuait dans mon organisme par tous les défauts de continuité qui caractérisent une enveloppe humaine, je ne pus évidemment pas m'empêcher de penser à la fin de Martin Eden, la vivifiante noyade volontaire de l'écrivain qui pourtant vient de rencontrer le succès -, un modèle du genre souvent cité :
« Il flottait languissamment, bercé par un flot de visions très douces. Des couleurs, une radieuse lumière l'enveloppaient, le baignaient, le pénétraient. Qu'était-ce ? On aurait dit un phare. Mais non, c'était dans son cerveau, cette éblouissante lumière blanche. Elle brillait, de plus en plus resplendissante. Il y eut un long grondement, et il lui sembla glisser sur une interminable pente. Et, tout au fond, il sombra dans la nuit. Ça, il le sut encore : il avait sombré dans la nuit.
Et au moment même où il le sut, il cessa de le savoir. »
Quel trouble-fête je fais ! Voilà que je gâche pour la seconde fois, en l'espace de quelques jours, ce si beau morceau de bravoure littéraire. Car c'est bien à ce moment précis que je poussai un cri terrible, un cri qui n'était pas, comme celui de Tarzan/Weissmuller, le fruit d'un quelconque mixage sonore, croyons-moi.

Le fait est que Johnny Weissmuller (puisqu'il daigne réapparaître, abusons-en) s'était si bien entraîné à imiter ce mélodieux hurlement artificiel qu'il savait le reproduire à la perfection, alors qu'il ne jouait plus le rôle de Tarzan au cinéma depuis des lustres, juste pour épater la galerie. Il avait dompté, afin de mieux le singer, cet étrange hybride, fruit du mariage entre l'homme, la bête et la machine. David Wallechinsky raconte même qu'une fois, alors qu'il était pris en otage par des combattants castristes à l'occasion d'un tournoi de golf à Cuba, Weissmuller se tira d'affaire en poussant ces quelques notes connues de tous. « Tarzan ! Welcome to Cuba ! » s'écrièrent alors les fidéliens avant de l'escorter vers le parc Accrobranche le plus proche (information Wikipedia).

S'il fut un véritable champion de natation (qui perfectionna la technique du virage plongeant mais avait la particularité assez peu aquadynamique de crawler la tête hors de l'eau), on sait que la vie entière de Weissmuller se déroula sous le signe de l'usurpation. Pour commencer, l'apatride venu d'Autriche-Hongrie s'était octroyé la nationalité américaine en falsifiant ses papiers (on la lui accorda par la suite officiellement au vu de ses succès sportifs). Mais ce fut lors de ses débuts au cinéma qu'il envisagea véritablement le mensonge comme un art de vivre, lui qui n'avait pas du tout prévu d'incarner le naïf Tarzan : « Un jour, je suis allé chez M.G.M. rendre visite à mon vieux copain Clark Gable. Je venais à peine de franchir la porte des studios que je m'entendis interpeller : "Si c'est pour le rôle de Tarzan, c'est dans ce coin, là-bas, qu'on tourne les bouts d'essai..." » ; « Toute ma carrière ne fut qu'une suite de fraudes. Avec cette nuance que, physiquement, je n'ai cessé de payer généreusement de ma personne, sautant, me balançant entre deux arbres grâce à de solides lianes plastifiées. Comparés à moi, ceux qui me précédèrent et qui vinrent après moi dans le même emploi ne furent que des femmelettes » (informations Cinemorial.com). Il s'amusa donc à faire l'acteur, puis, plus tard, quand on ne voulut plus de lui en tant que Tarzan (il bedonnait trop), il campa un succédané de ce dernier, Jungle Jim, jouant à se singer lui-même, en quelque sorte, au milieu de décors en carton-pâte censés représenter des paysages asiatiques. Puis on ne voulut plus de lui nulle part sur les plateaux de cinéma (il bidonnait trop).
Voici un singe/signe
Il continua alors d'accumuler dettes et procès à cause de ses cinq mariages, s'identifiant toujours davantage au seigneur de la jungle, poussant son cri à la moindre occasion. Sa santé se détériora, ses feulements s'estompèrent un brin, son bassin se fêla (« Un comble : moi qui n'ai jamais eu une égratignure pendant toutes mes années hollywoodiennes en accomplissant mes prouesses acrobatiques, je suis tout bêtement tombé d'une chaise ! »). Puis il sombra dans la folie, la solitude, la sénilité. On l'interna « dans un asile où il continua, chaque matin, de se marteler la poitrine en poussant son cri triomphal de roi de la jungle » (Sportvox.fr). Au point qu'on parla même de syndrome Tarzan. Enfin, ce fut l'œdème pulmonaire et il se noya à l'intérieur de lui-même, submergé par le liquide accumulé dans ses poumons, lui, le nageur véloce qui pourtant avait si longtemps su sinuer la tête hors de l'eau, hors de son élément, hors de lui-même en quelque sorte. Et ce fut donc la mort, à Acapulco (citron amer).

À son enterrement, en guise de salves, on fit jouer le cri de Tarzan – certains disent trois fois de suite, d'autres prétendent que ce fut « en boucle » (mes informations, en majorité prises sur Internet, sont recoupées pour la plupart, tellement qu'il n'en reste que des lambeaux qui, même si on les cousait entre eux, pourraient à peine vous servir de cache-sexe, c'est dire. Or certaines sont parfois contradictoires au sein d'une même source ; par exemple, je lis sur le site cinemorial.com - à propos des relations calamiteuses entre Weissmuller et Maureen O'Sullivan, qui jouait Jane à l'écran - que Maureen aurait déclaré un jour que « Cheetah sentait meilleur que Johnny » ; mais, plus loin, il est dit que c'est Johnny qui fit courir « le bruit que sa partenaire "avait une haleine pire que celle de Cheetah" ». Alors, un conseil : faites comme moi, méfiez-vous de tout et restez paranos aussi longtemps que le monde entier continuera de comploter contre vous).
Vraiment balèze, le Weissmu ! Essayez donc de survivre
plus de 30 minutes dans la jungle avec une tenue pareille...
Pour en finir avec la jungle et le mimétisme forcené (ou l'hybridation constante et contre-nature) qu'elle semble favoriser, visionnons donc cet extrait de reportage de la fin des sixties (où tout le monde copie tout le monde : le singe imite l'homme qui imite le singe qui imite le singe qu'imite l'ours, et même la panthère contrefait la statue qui représente une panthère) ; une des rares séquences du corpus disneyen que je tirerais de l'autodafé qu'il mérite (avec un ou deux bons moments de son étonnant documentaire sur une bande de chats bohèmes à Paris) – une tentative réussie de blanchiment du jazz, et Louis Prima n'y est pas pour rien, lui l'Italo-Amerloque qui chante et joue comme un Noir, à s'y méprendre.
Voilà, oublions donc l'acteur-sportif mort et siphonné (réincarné depuis en cocktail) et revenons à ma passionnante noyade personnelle. « Dans ce monde qui n'est qu'un gigantesque tsunami latent, tu dois apprendre à crawler la tête hors de l'eau », me dis-je à l'instant fatidique, quand il ne me resta plus qu'un quart de microseconde à vivre. Ding ! C'est alors que je sentis quelque chose me tirer vers la berge par les cheveux (que j'ai longs et soyeux) malgré les torrents en furie. L'instant d'après, j'étais hors de l'eau, allongé à même le sol détrempé. Calme était la nuit, la pluie s'était tue et on n'entendait qu'une ou deux sirènes au loin, peut-être des alarmes de voitures ou de magasins. Pendant que je reprenais mon souffle, entamant le long égouttage qui continuera de m'occuper jusqu'au dernier, j'écoutai d'une oreille distraite les explications du spectre hologrammairien qui m'avait aimablement tiré de ce mauvais pas : « Bonjour. Mon nom est Lawrence Durrell, l'auteur du Quatuor d'Alexandrie. Après avoir sillonné le monde, j'ai vécu mes dernières décennies à Sommières, jusqu'à ma mort, en 1990. J'aurais dû avoir cent ans cette année. C'est grâce à ma présence ici que ce village a reçu la prestigieuse visite de mes amis Anaïs Nin, Henry Miller, Yehudi Menuhin et... ». Et autres choses barbantes. Comme j'allais nettement mieux, je plantai là le spectre wikipédien à la voix synthétique et me traînai jusqu'à l'aéroport, direction Hômswitôm. J'ai beaucoup de respect pour les revenants, mais je préfère qu'ils ne se convertissent pas en guides touristiques. Et comme celui-ci semble aimer les sirènes, laissons-le donc déguster ma belle queue de poisson !
J'ai tout de même vérifié, après mon retour à la civilisation : Durrell est bien né en 1912. Il rejoint donc au club des centenaires Tarzan et le Titanic, mais aussi Gene Kelly, Michelangelo Antonioni, Samuel Fuller, John Cage, Doisneau, Pollock et Le Pont Mirabeau d'Apo. Mais je préfère oublier cet épisode ainsi que tout ce qui se rapporte à Sommières, commune sinistrée qui plus jamais n'abritera de célébrité, même passagère, et c'est heureux. Oui, tirons un trait sur toute l'eau du monde (celle qu'on attend, celle qui mouille et celle qui tue).
À présent, après avoir donc écrasé à plate couture (sur le plan moral) la 20th C.F., après aussi mon agile pied-de-nez à la barbe de l'ERB Inc., et à la suite de la résurrection provisoire de Johnny Weissmuller par mes soins, il semble que l'heure soit venue de vous révéler quelque chose qui va impitoyablement bouleverser vos vies étriquées (et ceci n'est pas une autre histoire)... Voilà, j'en ai bavé, pas vous, mais... oui, Serge Gainsbourg ME DOIT TOUT.
Note de la rédaction : Non seulement M. Scohy a le cheveu rare et peu soyeux, mais sa plume n'est guère plus approchable.



Liens :
http://youtu.be/9NL7nP61-hk Le cri de Tarzan
http://youtu.be/y9J0TO7xseU Sheetah
http://www.lecridetarzan.com

Tarzan et les trappeurs
http://youtu.be/ouiqQ2M4b64 1
http://youtu.be/97EiCp_TFXg 2
http://youtu.be/oMIbQ4Gv4LE 3
http://youtu.be/YMOgySevQyU 4
http://youtu.be/ouiqQ2M4b64 5

http://youtu.be/odsjBCnu7cA interview
http://youtu.be/wPb0b_3AVu0 Et Tarzan est heureux Serge Lama

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Posté le : 02/06/2013 16:01
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Le ZOO de Vincennes
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De Montpellier
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Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57662
Hors Ligne
Le 2 Juin 1934 le Zoo de Vincennes est inauguré par Albert Lebrun président de la république Française.

Lors de l'exposition coloniale de 1931, un zoo temporaire est créé au Bois de Vincennes afin de faire découvrir au public parisien, des animaux exotiques, ainsi que les villages indigènes reconstitués que l'on qualifiera plus tard de zoos humains. Dès le lendemain, le zoo est envahi par une foule enthousiaste et impatiente de plus de cinquante mille personnes.
Devant l'énorme succès populaire, le Muséum national d'Histoire naturelle et la Ville de Paris s'associent pour réaliser l'actuel Parc zoologique de Paris, plus connu sous le nom de Zoo de Vincennes.
Le projet, se développera sur une superficie de 14,5 Hectares, à l'orée du bois de Vincennes, à la limite du 12 éme arrondissement, face à St Mandé et donc à deux pas de la station de métro porte dorée".
Il est tout d'abord confié, en accord avec la ville de Paris, au géologue Paul Lemoine, architecte Parisien (1878-1940) directeur du Muséum national d'Histoire naturelle de 1932 à 1936. Celui-ci l'avait conçu dans son esprit bien avant sa nomination en tant que Directeur du Muséum en décembre 1931.l'exécution est assurée par l'architecte Charles Letrosne, architecte des bâtiments civils et des palais nationaux.
Celui-ci s'inspire directement du zoo de Hambourg dont le modèle architectural fait école à l'époque dans toute l'Europe et aux États-Unis.
Les plans proposés par Carl Hagenbeck, s'inspirent d'un modèle révolutionnaire pour l'époque, qui visait à présenter les animaux sur des plateaux, dans des fossés et des enrochements sans que le public en soit séparé par des barreaux.
Les loges intérieures de nombreux animaux pouvaient aussi être visitées par le public.
Dans ce parc immense on remarque tout de suite, le rocher artificiel fait de béton armé est un élément d'architecture très particulière et domine à 65 mètres de haut, on peut y voir des mouflons escalader les pentes et les replats.
Cette typique hauteur articifielle est très repérable et visible depuis tout Paris et notamment depuis la butte Montmartre.
L'engouement du public parisien pour ce zoo survient rapidement.
Les visiteurs peuvent y admirer des animaux exotiques, notamment de grands mammifères, tels des éléphants, girafes, rhinocéros... dans un cadre naturel pour 'époque

Très vite, il connut un grand succès auprès des Parisiens, qui pouvaient y admirer une faune spectaculaire, dans un cadre plus naturel que dans les anciennes ménageries telles que celle du Jardin des plantes.
Ses installations modernes , innovantes pour l'époque, lui ont permis d'héberger de nombreux animaux, surtout des grands mammifères.

Visiblement les animaux s'y trouvaient bien, car le zoo a obtenu de grands succès dans la reproduction de l'éléphant d'Asie, de la girafe du Niger et de l'okapi, tous trois menacés d'extinction dans la nature, ainsi que d'une multitude de félins, d'ours, d'antilopes et de cervidés.
Il a également présenté des espèces très rares en captivité, telles le kouprey, un spécimen de 1936 à 1940, seul à avoir été élevé en Europe, l'éléphant de mer un spécimen y a vécu une trentaine d'années, le rhinocéros indien et le panda géant, un mâle de cette espèce nommé Yen-Yen, offert dans le cadre des relations diplomatiques entre la Chine à la France, y a vécu de 1973 à 2000, ce qui représente une des plus longues durées de vie pour cette espèce en captivité.

En revanche, faute d'installations adéquates, le zoo n'a jamais présenté beaucoup d'espèces animales de petite taille, faute d'installations adaptées, et ce malgré la construction de quelques volières et l'ouverture d'une maison des lémuriens en 1986, où des groupes de lémuriens nocturnes, souvent rares, évoluaient dans une obscurité artificielle.
Cette installation n'a jamais eu d'équivalent en France, et n'en a pas eu beaucoup ailleurs dans le monde.
À partir des années 1980, les installations du zoo se sont fortement dégradées, de par le vieillissement des enclos et des rochers en béton armé, qui avaient été conçus pour une durée de 50 ans dans les années 1930, sans qu'il n'y ait jamais eu de plan de rénovation d'ensemble.
Si le Grand Rocher, figure emblématique, avait été rénové dans les années 1990, cela n'a pas été le cas de beaucoup d'autres installations, qui ont dû être fermées au public au début des années 2000, et certains animaux tels que les éléphants, félins, rhinocéros, ours... ont dû être déplacés hors du zoo.

Les directeurs successifs du Zoo de Vincennes furent :
1934-1946 : Achille Urbain
1946-1976 : Jacques Nouvel
1976-1988 : François Doumenge
1988-1989 : Jean Rinjard
1990-1995 : Jean-Jacques Petter
1995-2000 : Maryvonne Leclerc-Cassan
2000-2006 : Claude-Anne Gauthier
2006-2007 : Bruno Lassalle
2008-2010 : Christine Morrier
2010-2012 : Thierry Le Bec par intérim
2012- : Sophie Ferreira Le Morvan


La rénovation du zoo

Maçonneries dégradées des rochers artificiels.

Par manque d'entretien sérieux et réguliers, les faux rochers en treillis métalliques enduits de béton se sont effrités et sont devenus dangereux.
Le Grand Rocher, symbole du parc, qui domine le bois de Vincennes, a alors été fermé plusieurs années.
Dès 1993, le Gouvernement dut débloquer des crédits en urgence pour sa rénovation.
Le zoo de Vincennes a vu, pendant ces dernières années, sa fréquentation fléchir elle passa à 300 000 visiteurs en 2005, contre 600 000 en 2004, 800 000 en 2003, 1 000 000 en 1984, 1 500 000 en 1968. La chute des chiffres de visites était devenue constante et irrémédiable.
C'est à l'été 2004, au moment où le personnel du zoo manifeste ses inquiétudes quant à la dégradation croissante du zoo, que le maire de Vincennes Laurent Lafon, également conseiller régional d'Ile-de-France, lance un appel à la population pour sauver le zoo de son lent déclin.
Cet appel permet de recueillir des milliers de signatures et d'attirer l'attention des ministres en charge du parc zoologique.
En septembre 2004, le maire de Vincennes interpelle à nouveau les pouvoirs publics sur le devenir du parc dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde : l'idée de rénover le zoo est lancée.
Suite à cette alerte, 500 000 euros ont été consacrés aux travaux de première nécessité, sur les réseaux de gaz et d’électricité et sur le rocher des girafes.

« La dégradation progressive de ses équipements, donc de son fonctionnement ont même conduit à envisager sa fermeture, temporaire ou définitive, ce qui a suscité une émotion légitime car cela signifierait la disparition d’une institution ancienne et d’un centre de recherche, d’information et de reproduction de renommée mondiale »

souligne alors le député du Val-de-Marne, Patrick Beaudouin, lors d'une séance de questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale en décembre 2004
Devant l'évidence de l'érosion de la biodiversité et la destruction des milieux naturels, les responsables de parcs zoologiques ont pris conscience du rôle que pouvaient jouer leurs établissements dans la conservation des espèces animales.
Tout en demeurant des lieux de loisirs, les parcs zoologiques remplissent aujourd'hui des missions de conservation des espèces menacées d'extinction, de sensibilisation à la notion d'espace partagé - entre espèces, entre animaux et êtres humains - et au fragile équilibre des milieux naturels, ainsi qu'à l'amélioration des connaissances sur la biodiversité et l'éducation à l'environnement.
C'est dans ce contexte que s'inscrit la rénovation du Parc zoologique de Paris : en plus de ses missions scientifiques de conservation, le Parc zoologique joue un rôle pédagogique, en éduquant et sensibilisant le public aux grandes questions touchant à l'environnement, à la biologie des espèces et à la conservation de la diversité biologique.


Le soutien au zoo

Un fort mouvement populaire est initié pour sauver le zoo de Vincennes, et en septembre 2004, la ville de Vincennes met en place une pétition en ligne pour sauver le zoo.Des associations de sauvegarde du zoo sont crées telle que "Le printemps des animaux", parrainé par l'humoriste Smaïn, et l'"Association pour la rénovation du Bois de Vincennes" (ARBVé), Saint-Mandé.
Ce zoo, si apprécié des visiteurs, était en péril en raison de l'état de délabrement de certaines structures, et fait aujourd'hui l'objet d'un partenariat public / privé en vue de sa rénovation.

Bonne nouvelle, le parc, fermé depuis novembre 2008, sera rénové et devrait devenir, aux dires des responsables du Muséum national d’histoire naturelle le plus beau zoo du monde.


Décision du gouvernement

En 2005, le Gouvernement a consacré un million d’euros à l’accueil des animaux et du public et 1,2 million supplémentaire ont permis d’achever la volière aux lémuriens et d’accueillir de nouveaux pensionnaires. Cela a permis de lancer définitivement la rénovation du zoo de Vincennes.
Le coût global des travaux, qui devraient débuter au premier trimestre 2007, est estimé entre 120 et 130 millions d'euros.
Ce plan de rénovation doit répondre à la nécessité de faire du futur zoo «un établissement de référence mondiale», comme l’affirme Allain Bougrain-Dubourg, président du comité scientifique.
Un partenariat public-privé a ensuite été décidé pour mener à bien le chantier de rénovation dans les meilleurs délais.
Des acteurs privés assureront donc le financement et la réalisation du nouveau zoo, moyennant un loyer temporaire correspondant approximativement au surcroît de recettes généré par les entrées du parc rénové.
L’appel à candidatures est intervenu à l'été 2005 ; le chantier pourrait être lancé avant la fin de 2006. Ce partenariat, limité à la gestion du chantier de rénovation, n’affecte ni le statut ni les missions des personnels et des chercheurs associés, non plus que la mission de service public du parc.
Par ailleurs, le choix du projet du cabinet d'architecte TN+ a été arrêté en décembre 2005.
Ce projet entend lier développement durable et respect de la condition animale, en présentant les animaux dans leurs biotopes.
Pour le cabinet TN+, «le visiteur deviendra l'invité de l'animal qu'il rencontrera dans son univers reconstitué» voir Le Monde du 7 décembre 2005.
Le principe du nouveau zoo n'est plus de montrer le plus possible d'animaux mais de valoriser leur présentation.
Ainsi, la faune asiatique, les tigres notamment, sera déplacée. Il en ira de même pour les ours, qui dépriment en captivité, et pour les éléphants, trop à l'étroit.
Le projet TN+ était trop cher, un nouvel appel d'offre a été lancé, auquel seul Bouygues a répondu.

Ce zoo, si apprécié des visiteurs, était en péril en raison de l'état de délabrement de certaines structures, et fait aujourd'hui l'objet d'un partenariat public / privé en vue de sa rénovation.

Bonne nouvelle, le parc, fermé depuis novembre 2008, sera rénové et devrait devenir, aux dires des responsables du Muséum national d’histoire naturelle le plus beau zoo du monde.


Le dimanche 30 novembre 2008, le zoo de Vincennes a été fermé au public, pour travaux lors d’un week-end festif marquant la fin d’une époque.



Le Nouveau Zoo . Les grands travaux devenus incontournables

UN ZOO que l'on veut national, terme très controversé par les parisiens très attachés à leur "zoo de Vincennes".


Le zoo sera donc restauré mais il ne sera pas reconstruit à l'identique. Une nouvelle vision de l'animal, une nouvelle sensibilité et de nouvelles connaissances président à ce réaménagement qui fait table rase du passé.

Le zoo de Vincennes, connaît donc la plus grande mutation de son histoire. Les enjeux majeurs de ce chantier du Muséum national d’histoire naturelle dont il est l’un des sites : la création d’ un zoo national contemporain, répondant aux préoccupations écologiques actuelles et futures, tout en restant une attraction culturelle forte, ouverte à tous les publics.

Les girafes du zoo de Vincennes font bonne figure.
Alors que le vaste chantier se poursuit sur le parc de 15 hectares, elles sont la seule espèce à ne pas avoir quitté les lieux.
Premières spectatrices du bouleversement qui s'opère actuellement depuis le lancement des travaux en septembre 2011, en attendant les 1200 nouveaux pensionnaires qui les rejoindront peu à peu.
Aujourd'hui, hormis le célèbre rocher qui culmine à 65m, il ne reste plus grand chose de l'ancien parc créé il y a près de quatre-vingts ans.
Le bâtiment le plus achevé est celui de la grande serre, une verrière de 4000m2 et de 16m de haut qui restituera le climat tropical. Y seront plantés 140 arbres et s'y installeront primates, lamatins, boas, tortues,...

Autre ouvrage presque terminé : le bâtiment des 16 girafes et sa porte monumentale haute de six mètres.

Les espaces de vie des animaux ont été conçus avec les vétérinaires pour assurer leur confort. Ainsi, de faux rochers à strates ont été imaginés pour que les mâles dominants des meutes de loups puissent s'y percher.
La volière de 2000m2, au pied du rocher, sera tendue sans poteaux pour permettre un espace de vol maximal aux flamants roses et autres ibis rouges.
Le zoo de Vincennes espère attirer 1,8 million de visiteurs par an à partir de 2014.


Début 2010, il a été annoncé officiellement que la nouvelle présentation serait organisée en cinq biozones:

Savane–Sahel,
Europe,
Patagonie,
Guyane,
Madagascar
Un Grand Hapalemur. Très menacé, Prolemur simus fait l'objet de programmes de conservation impliquant le Parc zoologique de Paris.

Une sixième biozone Afrique équatoriale sera développée ultérieurement.
Mais nous verrons plus loin plus de détails sur ce projet.

Les travaux ont commencé début septembre 2011.
Le 7 décembre 2011 Laurent Wauquiez, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, est venu poser la première pierre du nouveau zoo.
Celui-ci devrait être terminé courant 2013 avec une ré-intégration des animaux de juin à novembre, pour une ouverture au public en avril 2014.



Un zoo de nouvelle conception, fidèle à la nature


La présentation des animaux dans leur écosystème, le respect de leur bien-être et l’immersion du visiteur constituent les lignes de force du projet pour les aménagements architecturaux et paysagers.

Un zoo pour la biodiversité avec des objectifs précis

• participer à la conservation des espèces menacées de disparition en s’impliquant dans les programmes d’élevage en captivité et en soutenant les actions de protection in situ,
• offrir la possibilité à tous de mieux comprendre les grands enjeux environnementaux et le rôle que tout citoyen peut jouer,
• sensibiliser les visiteurs à la notion d’espace partagé - entre espèces, entre animaux et humains - et au fragile équilibre des milieux naturels,
• contribuer à l’amélioration de notre connaissance des espèces et de leur gestion en captivité.

L’animal est au coeur du dispositif.
Les animaux ne sont plus des objets de curiosité mais des ambassadeurs de la nature où ils vivent, messagers des menaces que la destruction de leur milieu fait peser sur leur survie. Dans le respect de leur bien-être, ils sont présentés dans de vastes enclos dont les paysages évoquent leur milieu d’origine. Les enclos sont agrémentés d’éléments (branchages, rochers…) favorisant les fonctions biologiques et comportementales de chaque espèce.

La volonté de faire découvrir des écosystèmes contrastés, le souci du bien-être des animaux et le respect des missions auxquelles souscrit le zoo ont présidé au choix des espèces représentées.
La sélection a été faite selon leur intérêt attractif, pédagogique, scientifique et selon les critères de conservation de Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN ).
Ainsi le zoo abritera :

des espèces emblématiques attractives : girafes, loups…

des espèces moins connues : gloutons, lamantins

des espèces menacées impliquées dans des programmes d’élevage européens : manchots de Humboldt, propithèques couronnés… dans des programmes internationaux de conservation (lémuriens, rhinocéros blancs).

des mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons et invertébrés : 175 espèces
et plus d’un millier d’animaux offriront au visiteur un véritable tour du monde de la biodiversité animale.

La variété et la diversité du monde vivant
Le choix des 5 zones géographiques, appelées biozones permet une grande diversité tant en termes de présentation des espèces, qu’en termes de connaissance et de sauvegarde de l’environnement.
Les biozones correspondent à des milieux représentatifs des hauts lieux de la biodiversité, des milieux sensibles à la pression anthropique comme la déforestation, la pollution… l'intervention humaine, la contrebande, tous les méfaits des hommes... commis dans les milieux à endémisme élevé, faisant l’objet de travaux scientifiques ou de soutiens à des programmes de conservation in situ.

Biozone Patagonie : 16 570 m2
• 3 milieux : la pampa patagonienne, les côtes rocheuses et la forêt andine.
• 7 espèces dont l’otarie de Patagonie, le manchot de Humboldt et le puma…
Biozone Sahel - Soudan : 45 215 m2
• 4 milieux : savane arborée, savane arbustive, savane rase et delta.
• 44 espèces dont la girafe d’Afrique de l’ouest, le rhinocéros blanc,
l’autruche, le babouin de Guinée, l’oryx algazelle, le grand koudou et l’addax…
Biozone Europe : 10 800 m2
• 4 milieux : la forêt de conifères et dans le vivarium : garrigue, marais,
montagne froide.
• 28 espèces dont le loup d’Ibérie, le lynx boréal, des vautours et de nombreux
reptiles et amphibiens…
Biozone Guyane - Amazonie : 12 530 m2
• 3 milieux : forêt équatoriale, crique et milieu fluvial.
• 67 espèces dont le caïman nain, le lamantin, l’ara hyacinthe, l’anaconda
et de nombreux petits primates…
Biozone Madagascar : 9 655 m2
• 2 milieux : forêt humide et forêt sèche.
• 30 espèces dont des lémuriens, le fossa et la tortue rayonnée…

Un voyage dépaysant, récréatif et pédagogiques
Le visiteur est invité à entrer dans les paysages pour découvrir les animaux dans leur environnement et ainsi mieux comprendre leur comportement et les conditions nécessaires à leur bien-être. Tous les aménagements concourent à privilégier l’immersion dans le paysage, associée à une approche pédagogique et ludique : légèreté des structures, variété des points de vue et des parcours.

Un espace accessible à tous
Un circuit principal de près de 4 km conduit à la découverte des biozones. Des sentiers secondaires offrent une diversité de parcours complémentaires.
Différents parcours sont proposés : un parcours biodiversité, un parcours enfant, un parcours ludo-sensoriel (manipulations, jeux..), un parcours “coulisses du zoo” (clinique vétérinaire, giraferie…).

Un zoo éducatif

La présentation des animaux dans leur écosystème et dans le respect de leur bienêtre, invite le visiteur à ne plus être simple spectateur mais à prendre conscience que l’homme et l’animal ont à partager un même territoire.

Une salle de conférence de 100 places, équipée d’un local technique de vidéoprojections,peut devenir un lieu d’échanges, de conférences et de débats ou de projection de films animaliers.


Réouverture du zoo prévue en 2014


Culture

Une célèbre scène de La grande vadrouille (chute d'un aviateur anglais dans le bassin aux phoques) a été tournée dans ce parc zoologique.
Une scène mythique du Père Noël est une ordure y a aussi été tournée ; elle apparaît vers la fin du film.
Plus récemment, une scène du film Seuls two avec Eric et Ramzy a été tournée au pied du Grand Rocher.
Bénabar consacre une chanson au parc dans son album Les risques du métier. La chanson s'intitule tout simplement Le zoo de Vincennes.
Notes et références


Chansons sur le zoo de Vincennes de Claude François

http://www.dailymotion.com/video/xs51 ... incennes_fun#.UadB0rQxq0w

On prend le métro
Pour le zoo de Vincennes
Zoo de Vincennes
Zoo de Vincennes
On prend le métro
Pour le zoo de Vincennes
On va bien s'amuser

C'est le jour du zoo zoo zoo
Qui est le plus beau beau beau
On se lève tôt tôt tôt
Pour être à l'heure au zoo zoo zoo

Là c'est l'éléphant
Et sa longue trompe pendante
Grande s oreille s
Et sa longue trompe pendante
Une cacahuète dans sa longue trompe pendante
On va bien s'amuser

C'est le jour du zoo zoo zoo
Qui est le plus beau beau beau
On se lève tôt tôt tôt
Pour être à l'heure au zoo zoo zoo

Regarde les singes
Ils croquent croquent noisettes
Ils pendent aux arbres
Et croquent croquent noisettes
Swingent avec leur queue
Et croquent croquent noisettes
On va bien s'amuser

C'est le jour du zoo zoo zoo
Qui est le plus beau beau beau
On se lève tôt tôt tôt
Pour être à l'heure au zoo zoo zoo

Vois le kangourou
Il va flip flip partout
Saute comme un fou
Et va flip flip partout
Poche au ventre
Il va flip flip partout
Qu'est ce qu'on peut s'amuser

C'est le jour du zoo zoo zoo
Qui est le plus beau beau beau
On se lève tôt tôt tôt
Pour être à l'heure au zoo zoo zoo

Souffler comme un phoque
C'est honk honk honky
Il saute comme un poisson
Et honk honk honky
Pendant que bébé phoque
Fait honk honk honky
On s'est bien amusé, oui

C'est le jour du zoo zoo zoo
Qui est le plus beau beau beau
On se lève tôt tôt tôt
Pour être à l'heure au zoo zoo zoo

C'est l'heure de rentrer
Et je dors debout
Serré dans le métro
Je dors dors debout
Si j'avais un lit
Je dors dor...mirais
On s'est bien fatigués

Oui, c'est le jour du zoo zoo zoo
Qui est le plus beau beau beau
On s'est levé tôt tôt tôt
Pour être à l'heure au zoo zoo zoo

Mais on retournera au zoo mercredi
Zoo mercredi zoo mercredi
Oui on retournera au zoo mercredi
Qu'est ce qu'on va s'amuser

C'est le jour du zoo zoo zoo
Qui est le plus beau beau beau
On se lève tôt tôt tôt
Pour être à l'heure au zoo zoo zoo

C'est le jour du zoo zoo zoo
Qui est le plus beau beau beau
On se lève tôt tôt tôt
Pour être à l'heure au zoo zoo zoo


---------------------------------

Paroles de la chanson Le Zoo De Vincennes de Bénabar

:
Le rhinocéros du zoo de Vincennes
Sa peau est une écorce qui craquelle, il traîne
Licorne monstrueuse aux paupières de terre glaise
Mastodonte de peine sans espoir de remise
Vieillard, un enclos de béton vieux
Vieille gloire, un hospice de banlieue
A l'étroit piégé dans le zoo de Vincennes
Une baleine noyée dans les eaux de la Seine
Quel chagrin, quel triste monde
Où la savane se fane à l'ombre
De la fausse montagne du zoo de Vincennes
Dans ce minable safari domestique
Où même le roi de la jungle abdique
Loin de la savane et des vastes plaines
Le lion est un vieux beau à bedaine
Crinière en calvitie, derrière son grillage
Il ne tourne même plus comme un lion en cage
À quoi bon encore jouer les bêtes féroces
Quand on ne fait même plus peur aux gosses...
Quel chagrin, quel triste monde
Où la savane se fane à l'ombre
De la fausse montagne du zoo de Vincennes
Sous la volière des rapaces résignés
Regardent en l'air sans plus rien espérer
A côté les simagrées des singes sans gêne
Et un petit train que les enfants dédaignent
Un couple d'éléphants piétine d'ennui
Aux défenses d'ivoire inutiles et ternies
Pour essayer d'atténuer la déprime qui les gagne
Faudrait un Lexomil gros comme un pain de campagne
Quel chagrin, quel triste monde
Où la savane se fane à l'ombre
De la fausse montagne du zoo de Vincennes
Est-ce que chez eux, les enfants d'Afrique
Vont visiter des parcs zoologiques
Pour voir enfermées des bêtes qui viennent de loin
Des chats, des pigeons, des horodateurs ou des chiens
Le zoo de Vincennes
Arche de Noé de banlieue parisienne
Curieuse ménagerie triste et funèbre
Où les animaux s'emmerdent.


liens :

http://www.wat.tv/video/nouveau-visag ... ncennes-29cl1_2i0u7_.html annonce du JT

http://video-streaming.orange.fr/actu ... e-vincennes_14627656.html



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Posté le : 02/06/2013 15:25
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Re: Les 75 ans de Spirou
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Je ne suis pas une grande spécialiste de Spirou mais je sais que pour beaucoup le vrai Spirou était sous la plume de Franquin.
Mais la particularité de Spirou, à la différence d'autres personnages héros de BD, réside dans le fait qu'il n'a jamais cessé d'évoluer, selon les époques mais surtout selon ses dessinateurs.
En fait il y a eu beaucoup de Spirou.

Posté le : 21/04/2013 21:41
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Re: Les 75 ans de Spirou
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La meilleure période de Spirou a été, à mon sens, la période 53-57, celle de la fameuse "ligne claire", par le meilleur de tous, c'est-à-dire Franquin.

Posté le : 21/04/2013 16:42
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21 Avril 1938 est créé SPIROU l’écureuil Belge


Spirou à 75 ans aujourd'hui




Spirou est un périodique de bande dessinée franco-belge hebdomadaire créé le 21 avril 1938 sous le nom Le Journal de Spirou.
Imaginée par l'éditeur Jean Dupuis, cette revue a bénéficié dès sa création de la participation d'auteurs et de dessinateurs de talent. Alors que les autres grands hebdomadaires pour la jeunesse se sont arrêtés dans les années 1980 (Tintin, Pilote, la première formule de Pif Gadget…), Spirou a survécu tout en gardant dans une certaine mesure son esprit de créativité débridée initial, mais en évoluant pour la tranche d'âge visée des enfants et pré-adolescents à l'origine, aux pré-adolescents et adolescents aujourd'hui.
Ses rédacteurs en chef furent successivement Jean Doisy (1938-1955), Yvan Delporte (1956-1968), Thierry Martens (1968-1978), Alain De Kuyssche (1978-1982), Philippe Vandooren (1982-1987), Patrick Pinchart (1987-1993 et 2005), Thierry Tinlot (1993-2004), Olivier van Vaerenbergh (2005-2007), Serge Honorez et Benoît Fripiat (intérim en 2007-2008) et Frédéric Niffle depuis le 16 avril 2008.
Sommaire


Chronologie de Spirou.
Prémices
L'idée du journal Spirou naît dans la tête de Jean Dupuis, un imprimeur belge de Marcinelle qui depuis les années 1920 s'est lancé dans la presse, avec notamment les journaux Le Moustique, spécialisé dans les programmes radios nationales et Bonne Soirée, un journal féminin spécialisé dans le roman1. Pour diversifier encore un peu plus son lectorat, il a l'idée de créer un journal pour la jeunesse. La bande dessinée américaine inonde alors la Belgique, au travers de magazines publiés en France. Jean Dupuis, catholique pratiquant et fortement européen, trouvant que ces histoires ne coïncident pas avec la morale et le souci éducatif qu'il défend, charge son fils ainé, Paul, de trouver le profil idéal d'un journal pour la jeunesse.
L'étude menée par Paul coïncide avec l'idée de son père : le journal doit être représenté par un garçon très jeune, vif d'esprit et espiègle comme le lectorat qu'il doit attirer. C'est le cadet de la famille, Charles, âgé de 19 ans et passionné par les illustrés pour la jeunesse qui soumet le nom du dessinateur français Robert Velter, alias Rob-Vel. Collaborateur du journal Toto, son style, en avance sur son temps, en fait le mieux placé selon Charles Dupuis pour créer graphiquement le personnage principal du journal. Le nom du journal est quant à lui trouvé par Paul Dupuis ou Émile-André Robert, un ami de la famille Dupuis qui mène plusieurs activités comme l'écriture de pièces et de sketchs en français et en wallon pour une radio locale la représentation d'une papeterie allemande qui fournit les Dupuis.
Un comité de direction familial entérine la création du journal Spirou et l'engagement de Rob-Vel. Ce dernier accepte après une seule rencontre avec Jean Dupuis. Il crée ainsi le personnage de Spirou avec l'apparence d'un groom pour rendre hommage à un petit mousse du paquebot Île-de-France, dont le costume était rouge et ou lui-même avait travaillé, mort lors d'une chute pendant son service. De plus, la description qui lui fit la famille Dupuis de ce que devait représenter le personnage, lui fit penser aux petits mousse qu'il avait fréquenté lors des traversés5.
Création (1938-1939)
Le premier numéro du journal parait le 21 avril 1938. Il est composé de seize grandes pages au format classique d'avant-guerre 28x40, la moitié en couleurs, l'autre en noir et blanc. Au sommaire de ce no 1 où la bande dessinée occupe 40 % des pages (dont l'essentiel en couleurs) : Spirou (qui occupe également la couverture de l'hebdomadaire), l'histoire à suivre Bibor et Tribar qui conte les mésaventures de deux matelots de guerre, ainsi que Babouche, une série de gags, toutes réalisées par Rob-Vel. Il est aidé par sa femme Blanche Dumoulin, qui signe les scénarios et, jusqu'en mars 1939, par Luc Lafnet pour les dessinse au dessin expressionniste, ainsi qu'un rédactionnel intitulé La Princesse des neiges12.
Une autre série, Aventures de Tif de Fernand Dineur (qui deviendra par la suite un grand classique de la bande dessinée franco-belge sous le nom de Tif et Tondu) est également présente dans ce premier numéro13, tout comme la bande dessinée américaine avec Dick Tracy et Tex le cowboy. La publication de productions d'outre-Atlantique s'explique par la volonté des Dupuis de lutter contre la concurrence des journaux français, en cassant leur monopole. Le reste du journal est composé de romans à suivre, de jeux et de rédactionnel dont Le Fureteur vous dira rédigé par Jean Doisy.
La domination des productions américaines va se faire sentir dans les premières années. Ainsi en 1939, Red Ryder et Superman, suivis par Brick Bradford en 1940, rejoignent leurs compatriotes présents depuis le premier numéro. La bande dessinée italienne est aussi présente avec Bill l'albatros en 1938. Les Dupuis vont chercher à favoriser par la suite la production locale afin de conserver une certaine indépendance. C'est ainsi qu'ils engagent le belge Jijé en 1939. Ce dernier venait de publier les deux premières aventures de Jojo dans le journal catholique Le Croisé. Sa première série, Freddy Fred, est publiée dans le no 14/39 avec l'histoire Le Mystère de la clef hindoue. Elle est suivie dans le no 46/39 de Trinet et Trinette, plus abouti. Une personne va véritablement se détacher dans l'équipe : Jean Doisy. D'abord auteur de romans policiers pour Le Moustique, il va très vite occuper la place de rédacteur en chef du journal et va nouer une forte relation avec les lecteurs du journal, cas unique dans la presse pour la jeunesse de l'époque. Il lance ainsi dès août 1938 le club des Amis de Spirou (AdS) qui organise ses manifestations, possède ses signes de reconnaissance, son code d'honneur et publie des messages secrets dans le journal que seuls les membres du club peuvent déchiffrer. Jean Doisy va en outre définir le ton du journal en rédigeant la plupart des rédactionnels (Le Fureteur, contes, courrier des lecteurs, textes signés Fantasio, jeux et concours).
Années de guerre (1939-1945)
Le journal continue de paraître malgré le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939. Rob-Vel mobilisé dans l'armée française continue de livrer ses planches à la rédaction par courrier spécial. Jijé seul dessinateur polyvalent du journal, assure les dessins d'urgence quand les planches de série manquent comme Red Ryder ou Superman, mais aussi les dessins des couvertures des numéros spéciaux et des recueils. Pendant une contre-attaque, Rob-Vel est blessé puis fait prisonnier à Lille16 ; dans le même temps, l'invasion de la Belgique disperse la famille Dupuis : Jean passe en Angleterre, Paul est fait prisonnier et Charles échappe de peu à la captivité18. La publication s'interrompt du 9 mai 1940 au 22 août 1940 mais reprend grâce aux efforts de Charles et René Matthews, le gendre de Jean, très impliqué dans l'entreprise.
Rob-Vel injoignable, c'est d'abord sa femme Blanche Dumoulin qui va animer la série-vedette probablement aidée par un certain Van Straelen. Jijé, seul auteur encore disponible à cette époque, va prendre le relais en plein milieu d'une histoire, car les relations avec Blanche Dumoulin depuis Paris deviennent de plus en plus compliquées. La première planche de Jijé parait dans le no 43/40 du 24 octobre 1940. La pénurie de papier oblige l'éditeur à réduire le nombre de pages ; les séries américaines disparaissent petit à petit à l'exception de Red Ryder et Bob l'aviateur, remplacées par des séries d'auteurs locaux. Ainsi Jean Valhardi commence sa publication dans le no 40/41 en octobre 1941 et L'Epervier bleu dans le no 30/40 en juillet 1942. Jijé, en plus de Spirou, commence la publication en février 1941 d'une biographie de Don Bosco, personnage que lui a fait découvrir René Matthews.
En janvier 1941, Paul Dupuis est libéré et rentre à Marcinelle. Il rejoint son frère et son beau-frère ; à eux trois, ils vont composer la nouvelle direction des éditions Dupuis pour les cinquante prochaines années. Les désagréments liés à la guerre se multiplient ; les livraisons de papier sont de plus en plus limitées et un officier allemand est mandaté par la censure, le major Kreft. Cet antinazi, devint un allié pour la survie du journal. Dans l'ombre de l'imprimerie, un réseau clandestin se met en place. René Matthews intègre la Résistance. Jean Doisy, sympathisant communiste, profite du courrier des lecteurs pour faire passer des messages codés à la Résistance belge.
Rob-Vel est libéré en février 1941 et reprend rapidement contact avec les éditions Dupuis. Il récupère la série Spirou à partir du no 12/41 du 20 mars 194132. Jijé devient l'homme à tout faire du journal, dessinant les couvertures, les animations et ses différentes séries. À la fin de l'année 1941, le nombre de page baisse à nouveau à cause du rationnement. Le club des Amis de Spirou voit ses effectifs tripler en un an, à dix-sept mille adhérents, mais l'occupant commence à se méfier de ce mouvement de jeunesse, interdisant le port de l'insigne.
En juillet 1942, Spirou est décliné en marionnette par le théâtre du Farfadet. C'est dans ce cadre qu'apparait pour la première fois le personnage de Fantasio34 qui n'était jusque là qu'une signature sous laquelle se dissimulait Jean Doisy pour animer des rubriques du journal depuis 1939. La marionnette de Fantasio35, adaptée graphiquement par Jijé pour la couverture de l'album no 11 (mai-août 1942)36, a les cheveux bruns et ne ressemble physiquement en rien au personnage tel qu'il réapparaîtra, toujours sous la plume de Jijé, dans Le Fureteur du no 5/4337.
À la fin de cette même année, Rob-Vel vend les droits du personnage de Spirou aux éditions Dupuis qui le confient à Jijé. Ce rachat est décidé par les Dupuis afin de parer aux risques de rupture des transmissions avec Paris, où réside Rob-Vel et qui est également sous occupation allemande, mais aussi de s'assurer un total contrôle sur le personnage-vedette du journal. Néanmoins les planches fournies par Rob-Vel permettent à son personnage d'apparaître jusqu'au no 35/43 du 2 septembre 1943, dernière parution du journal avant sa censure par les Allemands. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cette censure : le refus par les Dupuis d'accepter un administrateur allemand pour contrôler les publications, le refus de publier une revue de propagande nazie, le fait que les Allemands avaient besoin du papier qui devenait de plus en plus rare, ou encore les soupçons de collaboration avec la Résistance au travers de certaines rubriques.
Pour contourner l'interdiction, un album intitulé L'Espiègle au grand cœur parait en novembre 1943, avec l'idée d'une sortie mensuelle, mais les Allemands découvrent le subterfuge après la sortie en décembre 1943 du second album intitulé Almanach 44. Pendant ce repos forcé, Spirou survit grâce aux représentations du théâtre du Farfadet, au cours desquelles sont distribués aux spectateurs des exemplaires d'un bulletin théâtral, Spirou Guignol, qui permet continuer à offrir un support papier aux héros du journal. Deux comédies musicales sont aussi interprétés par la troupe Les Mignonettes42.
À la libération de la Belgique en septembre 1944, les éditions Dupuis ne sont pas inquiétées par l'épuration grâce au témoignage de Jean Doisy. Le 5 octobre 1944, le journal reparaît en kiosques, mais sans Jijé emprisonné pour avoir travaillé pendant l'Occupation et avoir possédé une carte pour éviter le STON . Il dessine depuis sa cellule jusqu'à sa libération deux mois plus tard. En octobre 1945, la série Tintin est proposée aux Dupuis qui la refusent pour diverses raisons, notamment à cause de la collaboration d'Hergé durant la guerre avec le quotidien Le Soir, alors aux mains des Allemands45.
Âge d'or (1946-1968)
Article détaillé : Âge d'or de Spirou.
La mutation du journal
L'année 1946, commence par un changement de numérotation du journal. Jusqu'ici, elle était remise à zéro chaque début d'année, mais le 10 janvier 1946 le magazine qui sort porte le no 404, équivalent au nombre de semaines écoulées depuis la création du journal, adoptant dès lors une numérotation continue46. Cette même année voit l'arrivée dans les pages de l'hebdomadaire de jeunes dessinateurs formés par Jijé, ce dernier ayant décidé de s'éloigner du journal pour réaliser une biographie dessinée de Jésus-Christ intitulée Emmanuel. Il répartit alors ses séries à ses nouveaux collaborateurs : André Franquin récupère la série-vedette Spirou à partir du no 427 (en plein milieu de l'histoire La Maison préfabriquée) et Eddy Paape Jean Valhardi à partir du no 429. Autre protégé de Jijé, Morris créé la série Lucky Luke dans l'Almanach 1947, où est aussi publiée la première histoire de Spirou par André Franquin, Spirou et le TankN .
Un collaborateur des Dupuis, Georges Troisfontaines, créé à la même époque une agence pour distribuer des histoires aux éditeurs de bande dessinée, la World Press. Les Dupuis qui cherchent à augmenter la production locale au détriment des bandes dessinées américaines décident logiquement de s'associer avec lui50. Ainsi naît dans le no 455 la série sur la guerre du Pacifique Buck Danny, produite par deux « poulains » de la World Press, Victor Hubinon et Jean-Michel Charlier. Les Dupuis continuent toutefois à se fournir en comics auprès des agences américaines qui font leur retour après la guerre : Red Ryder, Brick Bradford, Tarzan ou encore Little Annie Rooney.
Les bande dessinées étrangères vont disparaitre complètement du journal avec la création en France en 1949 de la Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l'enfance et à l'adolescence qui a pour but de freiner la publication de séries américaines. Les productions européennes vont intégrer petit à petit le sommaire de l'hebdomadaire, la part prépondérante revenant aux séries belges. Dans cette optique, Will, lui aussi formé par Jijé, récupère la série Tif et Tondu à partir du no 588, les personnages ayant été rachetés par Dupuis à leur créateur Fernand Dineur. En 1948, Jijé s'attaque à la biographie de Robert Baden-Powell une publication qui va s'étendre sur deux années55. De ce fait, Victor Hubinon reprend à partir du no 502 la série Blondin et Cirage, publiée auparavant par Jijé dans le journal Petits Belges.
La stratégie de Spirou change : Charles Dupuis prend les commandes du journal alors que le rédacteur en chef Jean Doisy quitte son poste pour rejoindre le quotidien Le Drapeau rouge. Les clubs qui gravitent autour de Spirou perdent de leur influence au profit de rédactionnels au ton international, destinés à conquérir marché français11. Ils se réduisent désormais à de simples insignes et cartes de membres, entraînant une baisse des effectifs57. En 1950, André Franquin publie l'histoire Il y a un sorcier à Champignac, qui met en place l'ensemble du monde de Champignac-en-Cambrousse (nos 653 à 685)58. Des séries éducatives apparaissent ; outre Surcouf, est créé dans le no 668 l'Oncle Paul sur un concept assez simple : raconter en quelques planches la vie d'un personnage ou un événement historique59. Jijé reprend sa série Blondin et Cirage en 1951.
Dans le no 752 débutent les aventures du page Johan. Ce personnage avait déjà connu quelques aventures dans divers quotidiens avant son arrivée dans Spirou. Son auteur, Peyo, est entré chez Dupuis grâce à André Franquin qu'il avait connu au studio de dessin animé CBA durant la guerre. D'abord seul, Johan est rejoint par le nain Pirlouit à partir de l'histoire Le Lutin du Bois aux Roches publiée en 195460. Dans le no 720, André Franquin introduit un nouveau personnage dans la série Spirou et Fantasio : le Marsupilami, un animal imaginaire qui est venu à l'idée de l'auteur en voyant un receveur du tramway multiplier les tâches.
La dernière série américaine disparaît dans le no 797. La censure frappe la série L'Épervier bleu dans le no 769 : on reproche à son auteur, Sirius, d'avoir envoyé son héros sur une Lune fantaisiste remplie de champignons et il doit y mettre un terme sous peine de voir le journal interdit en France63. Après l'abandon de L'Épervier bleu, Sirius lance la série Les Timour dans le no 813, qui raconte l'histoire d'une famille à travers les siècles. Gérald Forton et Jean-Michel Charlier créent la série Kim Devil dans le no 820.
Paul Dupuis souhaite depuis longtemps un bon western réaliste dans les pages du journal et il s'en ouvre à Jijé, qui a déjà voyagé plusieurs années aux États-Unis et au Mexique, et est aussi considéré comme un bon dessinateur de chevaux. Il créé aini dans le no 820 la série Jerry Spring, qui met en scène un cow-boy généreux toujours prêt à défendre le faible contre le fort. Dans le no 86766 débute La Patrouille des Castors qui raconte les aventures d'une patrouille de scouts, sous la plume de l'un des jeunes dessinateurs de la World Press, Mitacq. Le scénario est confié en revanche à un homme d'expérience : Jean-Michel Charlier.
Les années Delporte
Place à l'humour
En 1955, Yvan Delporte est officiellement nommé rédacteur en chef du journal. Un peu par hasard, puisque Charles Dupuis souhaite faire de Spirou un journal totalement humoristique et considère Delporte comme le meilleur pour atteindre cet objectif. La rédaction déménage à Bruxelles dans la Galerie du Centre pour être dans le même bâtiment que les bureaux de la World Press. Cette même année, Maurice Rosy devient directeur artistique des éditions Dupuis (il occupait auparavant le poste de « donneur d'idées » pour lui permettre d'exercer ses talents créatifs au sein de la maison d'édition70). Il s'occupe aussi de trouver des nouveaux talents et devient à ce titre rédacteur en chef de l'éphémère petit frère de Spirou nommé Risque-Tout et lancé conjointement par Dupuis et la World Press. Le tandem Delporte/Rosy va être à la barre de Spirou durant de nombreuses années, multipliant les animations et les numéros spéciaux ; Charles Dupuis reste néanmoins le véritable patron du journal et c'est lui qui accepte qu'une série paraisse ou non dans Spirou.
Les clubs Spirou disparaissent à la fin des années 1950 au profit d'un cirque et des jeux de plages Spirou. Les rédactionnels s'ouvrent à d'autres horizons, leur but étant désormais de recréer le lien avec le lecteur qui s'était perdu avec la disparition des clubs. Dans cet optique est créé le personnage de Starter qui anime la rubrique automobile, et surtout le personnage de Gaston Lagaffe créé par André Franquin et Yvan Delporte en 1957. Ce personnage a au départ pour but d'animer chaque semaine le journal par ses gaffes, faisant par exemple exploser certaines pages.
Parmi les nouvelles séries, Gil Jourdan de Maurice Tillieux publié à partir du no 962, un polar inspiré de Félix publié dans Héroïc-Albums (la fin de ce périodique permet à Tillieux d'intégrer l'équipe Dupuis). Autre série de Maurice Tillieux, César qui va rapidement être transférée dans Le Moustique avant de revenir dans Spirou à la fin des années 1960. Dans les autres nouveautés issues du studio dirigé par Maurice Rosy, Bobosse de Marcel Remacle à partir du no 931, Guy Pingaut (no 985) et Alain Cardan (no 996) de Gérald Forton, Thierry le chevalier de Carlos Laffond et Jean-Michel Charlier (no 989)81, Tom et Nelly de José Bielsa et Octave Joly (no 995)ou encore Les Frères Clips de Marcel Denis (no 1032).
Le 28 mars 1957, Spirou sort son no 1000 avec pour l'occasion une couverture avec 999 têtes du personnage plus une de Gaston Lagaffe dessinées par André Franquin. Il comprend aussi une ébauche des futurs mini-récits. Les numéros spéciaux vont devenir la marque de fabrique de la période Yvan Delporte. Outre le traditionnel « spécial Noël », il fait ajouter un « spécial Pâques », un « spécial Grandes Vacances » et des spéciaux ponctuels comme celui sur l'Exposition universelle de 1958, ou sur un numéro consacré à l'automobile. Ces numéros sont l'occasion pour le rédacteur en chef de tester de nouveaux auteurs en rajoutant des pages à Spirou et en offrant de multiples suppléments. Dans les nouveautés qui vont marquer durablement le journal, René Hausman lance la série Saki dans le no 1030, qui deviendra l'année suivante Saki et Zunie86. Marcel Remacle créée Le Vieux Nick dans le no 1039, lui adjoignant deux ans plus tard le personnage de Barbe-Noire, d'abord comme faire-valoir puis comme héros de la série.
Dans le no 1071 apparaissent pour la première fois graphiquement Les Schtroumpfs dans la série Johan et Pirlouit de Peyo. Au fil des semaines, le dessinateur fait monter le suspense sur l'identité des personnages qui espionnent les deux héros dans l'histoire La Flûte à six trous (renommée plus tard La Flûte à six schtroumpfs). D'après la légende, le nom des Schtroumpfs aurait été inventé lors d'un repas chez la famille Franquin, au cours duquel Peyo aurait dit pour demander le sel : « Passe-moi la... le... le schtroumpf » ; s'en serait suivie une longue soirée de rigolade entre les deux auteurs à parler en schtroumpf. Dans une courte histoire publiée dans le no 1041, Joël Azara met en scène La Ribambelle qui sera reprise par Jean Roba quatre ans plus tard. André Franquin et ses trois assistants s'amusent en créant l'éphémère série Le Boumptéryx dans le no 1092 sous le pseudonyme de Ley Kip92.
Une nouvelle génération d'auteurs
En 1959, Yvan Delporte a l'idée de créer des petites albums que le lecteur devra monter lui-même84 ; pour inaugurer ce format, il demande à Peyo de réutiliser les petits personnages qu'il a créés deux ans auparavant dans Johan et Pirlouit pour en faire les héros à part entière d'une série. Les Schtroumpfs noirs, premier mini-récit et première histoire des Schtroumpfs, est publié dans le no 1107, suivie de dix autres histoires jusqu'au no 1134, avec notamment la création du Petit Noël par André Franquin (no 1131) et Boule et Bill par Jean Roba et Maurice Rosy (no 1132). D'abord censés être une opération ponctuelle, les mini-récits vont revenir chaque semaine pour contrer les Pilotoramas du journal Pilote qui parait depuis octobre 1959. Dans le no 1135 débute une nouvelle collection de mini-récits hebdomadaires, avec une numérotation remise à zéro et une augmentation de 36 à 48 planches. Si les premiers mini-récits étaient l'œuvre d'auteurs confirmés, la nouvelle collection va permettre de tester de jeunes auteurs (et Maurice Rosy au scénario) avec Bobo (no 1204)98, Lucien de Gieter avec Pony (no 1271)99 ou encore Jacques Devos avec Génial Olivier (no 1321).
Dans les pages régulières du journal, Yvan Delporte lance de grandes séries d'aventure. Eddy Paape, qui s'occupe d'une page de jeu et d'une rubrique éducative intitulées respectivement Le Coin des dégourdis et Le Coin des petits curieux depuis que Jijé a récupéré Jean Valhardi en 1956102, créé en 1958 dans le no 1059, Marc Dacier, qui conte les aventures d'un reporter (avec Jean-Michel Charlier au scénario)103. Lettreur chez Dupuis, Lambil lance dans le no 1083 Sandy et Hoppy, une série sur l'Australie qu'il écrit depuis ses quinze ans et qui a essuyé un premier refus de Dupuis. Paraissent aussi deux grandes biographies, celle de Winston Churchill par Octave Joly et Eddy Paape et de Charles de Foucauld par Jijé.
Dans Spirou et Fantasio, André Franquin créé l'emblématique Zorglub dans l'histoire Z comme Zorglub publiée du no 1096 au no 1136 ; le personnage ne va pas plaire à Charles Dupuis qui préfère la poésie de l'histoire Le Nid des marsupilamis107. Intitulée QRM sur Bretzelburg (renommée QRN sur Bretzelburg par la suite), l'histoire suivante va connaitre une publication tumultueuse, d'abord à cause de l'hépatite virale que va attraper André Franquin, suivie d'une sérieuse dépression due au ras-le-bol de l'auteur d'animer des personnages qu'il n'a pas créés et qu'il pense ne pas s'être approprié. Pour ces raisons, l'histoire va d'abord être publiée sous forme de demi-planches avant de s'interrompre pendant deux ans. Durant cette période, André Franquin publie toujours sa demi-planche de Gaston, aidé par son assistant Jidéhem.
Les animations du journal vont se multiplier : une vache squatte les pages du journal en 1960 et provoque le renvoi de Gaston, puis son réengagement après une mobilisation des lecteurs. Gaston Lagaffe devient le lien entre le lecteur et la rédaction au point d'être publié sur la couverture à partir du no 1175. Le no 1042 est parfumé aux « senteurs d'avril », ce qui provoquera plusieurs malaises dans les ateliers. Le no 1235 offre une carte postale du Marsupilami avec une queue en papier collée sur chaque exemplaire par les détenus de la prison de Charleroi. Dans le no 1264 est offerte une invention de Morris nommé « 3-D Color » qui permet de voir les dessins en relief et en couleur.
Parmi les nouveautés, Peyo crée Benoît Brisefer dans le no 1183. La série est d'abord destinée au quotidien Le Soir, mais l'idée d'un petit garçon à la force surhumaine qui perd ses pouvoirs au moindre rhume séduit Charles Dupuis qui insiste pour l'avoir dans son journal. Jidéhem lance dans le no 1208 une bande dessinée avec le personnage de Starter, qui animait jusque là la chronique automobile, mais deux ans plus tard il se fait voler la vedette par la jeune Sophie, première véritable héroïne à part entière du journal, au point que Starter disparait définitivement et que la série est renommée Sophie. Jean Roba reprend dans le no 1247 La Ribambelle, apparue quatre ans auparavant dans un court récit. De retour dans Spirou, après un court passage chez le concurrent Tintin, Will créé la série Éric et Artimon (no 1252), avant de retrouver Tif et Tondu en 1965. Charles Jadoul écrit le scénario de Michel et Thierry pour Arthur Piroton à partir du no 1239114.
Les histoires complètes vont se multiplier à partir du début des années 1960 pour permettre aux « gagmen » de mieux s'exprimer que dans les mini-récits ou les histoires à suivre. Jacques Devos écrit ainsi le délirant Victor Sébastopol à partir du no 1288 pour Hubuc, Whamoka et Whikilowat à partir du no 1354 pour Salvérius et Djinn à partir du no 1372 pour Kiko. En 1964, Raymond Macherot passe de Tintin à Spirou à cause d'un différend avec Le Lombard mais pour des raisons contractuelles, il doit abandonner ses séries qui restent chez le concurrent. Il créé alors pour Spirou la série Chaminou, mais la noirceur de ton est critiquée par les éditeurs et lecteurs de Spirou. Seul Charles Dupuis souhaite une seconde histoire, mais Macherot préfère créer une nouvelle série, Sibylline qui commence sa publication dans le no 1403122. Guy Bara reprend à partir du no 1363 Max l'explorateur, une série publiée depuis les années 1950 dans divers quotidiens. Marcel Remacle et Marcel Denis lancent une série sur les vikings avec Hultrasson à partir du no 1351.
À partir du no 1435, la couverture change de format et présente une seule grande illustration. Retour de Spirou et Fantasio avec l'histoire Bravo les Brothers dans le no 1435 qui mélange les univers de Spirou et de Gaston, renforçant la connivence avec le lecteur. Dans le no 1436 débute la chronique En direct de la rédaction qui raconte aux lecteurs les aléas de la vie de la rédaction du journal. L'Homme aux phylactères créé par Serge Gennaux participe à cette animation en racontant les histoires d'un personnage qui souhaite devenir un héros de bande dessinée.
L'une des premières couvertures de cette nouvelle formule représentant un chauffe-eau dans l'espace après une explosion, provoque une controverse avec Gaz de France qui exige la publication d'un publi-reportage expliquant qu'un chauffe-eau ne peut pas exploser ; en réponse, André Franquin et Yvan Delporte publient des fausses publicités pour Ducran & Lapoigne (entreprise imaginaire de la série Gaston). Publiée auparavant dans le quotidien Le Soir, Poussy intègre les pages du journal à partir du no 1438129.
L'année 1966 est assez prolifique : Maurice Tillieux se lance dans l'écriture de Marc Lebut et son voisin (dit aussi La Fort-T) pour Francis à partir du no 1452 ; Tôôôt et Puit de Lucien De Gieter font leur débuts dans le no 1456 ; Raymond Macherot dessine Pantoufle sur un scénario de René Goscinny à partir du no 1459. Enfin, Derib, formé par Peyo, fait ses débuts avec la série Arnaud de Casteloup dans le no 1450.
La fin d'une époque
L'année 1967 voit le départ de deux grands auteurs du journal, Eddy Paape et Jijé. Le premier se brouille avec Dupuis pour plusieurs raisons (la principale étant le manque de promotion de ses albums par l'éditeur) et rejoint l'équipe de Tintin. Jijé quitte quant à lui Spirou pour Pilote où il reprend la série Les Aventures de Tanguy et Laverdure que vient d'abandonner Albert Uderzo, qui souhaite se consacrer entièrement à Astérix.L'année 1967 voit le départ de deux grands auteurs du journal, Eddy Paape et Jijé. Le premier se brouille avec Dupuis pour plusieurs raisons (la principale étant le manque de promotion de ses albums par l'éditeur) et rejoint l'équipe de Tintin. Jijé quitte quant à lui Spirou pour Pilote où, sur la proposition de Jean-Michel Charlier, il reprend la série Les Aventures de Tanguy et Laverdure que vient d'abandonner Albert Uderzo, qui souhaite se consacrer entièrement à Astérix.
André Franquin accepte de dessiner une dernière aventure de Spirou et Fantasio, Panade à Champignac qui débute dans le no 1539, avant de se consacrer pleinement à Gaston. Jean-Claude Fournier, qui reçoit les conseils personnels de Franquin depuis plusieurs mois, lance la série poétique Bizu dans le no 1509 Plusieurs fois refusés par Charles Dupuis, Les Petits Hommes de Pierre Seron paraissent enfin dans le no 1534, après qu'Albert Desprechins ait retouché les scénarios. Le graphisme, très proche de celui de Franquin, vaudra une accusation de plagiat à son auteur. Dans le no 1531, Derib et Maurice Rosy créent Les Aventures d'Attila qui mettent en scène un chien espion suisse qui parle136.
Nouvelle grosse défection l'année suivante avec le départ de Morris et sa série Lucky Luke pour le journal Pilote. Tout comme Eddy Paape, Morris considère que les éditions Dupuis ne diffusent pas de façon satisfaisante ses albums en France et préfère rejoindre un éditeur français. Pour compenser la perte de Lucky Luke, Louis Salvérius lance la série Les Tuniques bleues dans le no 1585 avec Raoul Cauvin au scénario. Ce dernier travaille chez Dupuis depuis le début des années 1960. Après notamment un passage au laboratoire photo, il a enfin sa chance avec la série Arthur et Léopold publiée dans le no 1574 sur des dessins d'Eddy Ryssack. Mitacq lance la série Stany Derval dans le no 1561, faute de nouveaux scénarios de Jean-Michel Charlier. Maurice Rosy abandonne le scénario de Tif et Tondu qui est repris par Maurice Tillieux ; l'écriture va dès lors devenir son l'activité principale avec notamment SOS Bagarreur pour René Follet dans le no 1552. Paul Deliège scénarise Les Krostons pour Arthur Piroton dans le no 1589, mais le dessinateur abandonne après la première histoire pour s'occuper entièrement de la nouvelle série Jess Long. Paul Deliège récupère alors le dessin de la série, ce qui l'oblige à changer son style humoristique pour un style réaliste. Il écrit aussi le scénario de la série Sam (renommée plus tard Sam et l'Ours) pour Lagas, publiée comme mini-récit à partir du no 1553.
Une page du journal se tourne au cours de l'année 1968 avec le licenciement du rédacteur en chef Yvan Delporte. Le contexte de l'époque est assez tendu et les événements de Mai 68 inquiètent les entreprises, dont les éditions Dupuis. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer le départ de Delporte. La première est la diffusion dans le journal d'une publicité antimilitariste en réponse à une campagne de recrutement de l'armée belge publiée quelques temps auparavant dans les pages de Spirou. La deuxième, celle officielle de Dupuis à un courrier de lecteur qui se plaignait de l'absence prolongé de Johan et Pirlouit et que cela aurait provoqué une plainte de Peyo auprès de Paul Dupuis. La troisième, celle d'Yvan Delporte, est qu'il a payé le fait d'être chef de service et en même temps délégué syndical. Paul Dupuis aurait reproché à Yvan Delporte d'avoir été le meneur d'une grève du personnel. Enfin, la version du futur rédacteur en chef, Thierry Martens, est qu'Yvan Delporte a laissé s'accumuler les heures supplémentaires d'une grosse partie de la rédaction, les obligeant à travailler le week-end et le soir, ce qui a entraîné des coûts financiers importants pour Dupuis.
Le renouveau dans la continuité (1969-1986)
Les femmes à l'honneur
Le départ d'Yvan Delporte laisse un vide dans la rédaction et étrenne une période de trouble. Charles Degotte occupe par intérim le poste de rédacteur en chef, sous la supervision de Charles Dupuis. À partir de juillet 1969, Thierry Martens est nommé officiellement rédacteur en chef avec la tâche prioritaire de renouveler les auteurs-vedettes du journal, dont la production commence à baisser, et de trouver une nouvelle formule pour arrêter la baisse des ventes. Il va s'appuyer sur les jeunes auteurs qui apprennent le métier dans les studios des auteurs-vedettes, en particulier celui de Peyo. C'est ainsi que débarque dans le no 1663 Natacha, imaginée par le jeune François Walthéry, suite à la découverte par Thierry Martens de quelques planches oubliées dans les tiroirs de la rédaction. La mode étant au féminisme, Yoko Tsuno de Roger Leloup qui est publié à partir du no 1693 grâce à Maurice Tillieux et Charles Dupuis qui les poussent à prendre son indépendance du studio Peyo.
La série Spirou et Fantasio sans auteur depuis son abandon par Franquin est confiée à Jean-Claude Fournier, dont la série Bizu avait séduit Charles Dupuis, même s'il souhaite une évolution graphique par rapport à Franquin. La première histoire dessinée par Fournier, Le Faiseur d'or, commence à paraitre dans le no 1624. Le Portugais Carlos Roque créé Angélique et Wladimyr respectivement dans les no 1601 et no 1616150. Raoul Cauvin devient rapidement prolifique en créant Les Naufragés pour Claire Bretécher (no 1581), Câline et Calebasse pour Mazel (no 1617), et en reprenant les séries Loryfiand et Chifmol pour Serge Gennaux, Sammy pour Berck (no 1667) ou encore Mirliton pour Raymond Macherot (no 1664). Yvan Delporte écrit pour Will un scénario qui met en scène une petite fille, Isabelle, à partir du no 1654. Par la suite, Raymond Macherot et André Franquin vont intégrer le projet et apporter une dimension fantastique à la série. Jean-Marie Brouyère débute dans le no 1745 en tant que scénariste d'Archie Cash (dessin de Malik), une série dont le réalisme détonne fortement dans le journal de l'époque. Francis lance son Capitaine Lahuche dans le no 1713.
Classiques et nouveautés.
En décembre 1971, la mise en page de la couverture change avec l'apparition du sommaire. Le journal continue sa mutation en renouvelant rédactionnels, animations et séries. Lancement de Nature-Jeunesse, un rédactionnel sur la nature et de L'Inspecteur Spirou qui propose de résoudre des énigmes policières. Pour combler l'essoufflement des mini-récits, est créée la rubrique Carte blanche qui permet à des auteurs expérimentés de lancer de nouvelles séries ou à des jeunes de débuter. Elle lance notamment Pauvre Lampil de Raoul Cauvin et Lambil (no 1826) et Les Extra-terrestres de Jacques Devos. Gos délaisse le dessin de Gil Jourdan pour lancer sa propre série intitulée Khéna et le Scrameustache dans le no 1806. Antoinette Collin et Jean-Marie Brouyère créent Les Naufragés de l'escalator (no 1860), une série fantastique et délirante qui va faire couler beaucoup d'encre tant du côté de ses partisans que de ses adversaires.
Regrettant que certaines séries d'auteurs-maison, publiées dans d'autres périodiques, ne soient plus disponibles en librairie depuis longtemps, Thierry Martens décide de les republier dans le journal et créé à cet effet la rubrique Classiques Dupuis. C'est ainsi qu'après un travail de restauration, Félix de Maurice Tillieux (no 1868) et Ginger de Jidéhem (no 1996), toutes deux publiées dans Héroïc-Albums au cours des années 1950, sont proposées à une nouvelle génération de lecteurs. Les Maxi-classiques sont lancés dans le no 1980
avec Jacques Le Gall de MiTacq, pour adapter le grand format de cette série initialement publiée dans Pilote au format classique de Spirou. Dans le même temps est créée la rubrique Découvertes Dupuis dans laquelle débute notamment Watch avec Big Boss Circus (no 1884). Dans le no 1867, Lucien De Gieter, qui vient aussi de l'équipe Peyo, lance Papyrus, une série sur l'Égypte antique. Marc Hardy et Mittéï créent Badminton dans le no 1898 et Raoul Cauvin et François Walthéry, Le Vieux Bleu dans le no 1875. Quelques séries de gags américaines font leur retour dans le journal, dont Denis la Malice.
Les jeunes dessinateurs qui sortent de l'Institut Saint-Luc se voient ouvrir les pages du journal, avec l'aide de Jean-Marie Brouyère qui leur écrit des scénarios : Aymone pour Renaud Denauw (no 1957), La Petite Chronique vénusienne pour André Geerts (no 2051), Coursensac et Baladin pour Bernard Hislaire (no 2077), ainsi que plusieurs histoires pour Jean-Claude Servais. Raoul Cauvin créé Boulouloum et Guiliguili pour Mazel (no 1965), L'Agent 212 pour Daniel Kox (no 1939) et Godaille et Godasse pour Jacques Sandron (no 1938). François Walthéry lance Petit Bout-de-chique (no 1927) et le duo Bom Watch, Les Déboussolés (no 1923).
En 1976, Spirou sort son no 2000 largement animé par les jeunes auteurs qui ont intégrés la rédaction lors des dernières années. Dans le no 2001, Marc Wasterlain lance le poétique Docteur Poche, série dans laquelle il impose son style graphique. Albert Blesteau créé le chien Wofi dans le no 2010167.
Un changement de ton et de direction
1977 marque l'apparition d'un supplément dont le ton inédit va révolutionner l'esprit du journal : Le Trombone illustré. André Franquin et Yvan Delporte sont en effet parvenu à convaincre Charles Dupuis d'ajouter une petite publication spécialement destinée aux adolescents et jeunes adultes et qui aborderait des thèmes tabous dans les pages du journal. Afin de dédouaner les autorités officielles de Spirou, Le Trombone illustré est présenté comme un journal clandestin et indépendant, dont la rédaction est installée dans la cave des éditions Dupuis. André Franquin y créé les Idées noires et Frédéric Jannin la série Germain et nous… dans le no 1 (Spirou no 2031 du 17 mars 1977). Des auteurs prestigieux comme Gotlib, F'murr, Jean-Claude Mézières, Jacques Tardi ou encore Enki Bilal font des apparitions régulières. L'expérience, qui divise lecteurs et auteurs, prend fin sept mois plus tard dans le no 2062, après un sabordage de l'équipe en réaction à une censure de l'éditeur. Si Le Trombone illustré est aujourd'hui culte, son bilan est sur le moment largement négatif, Spirou ayant perdu 6 000 lecteurs durant sa parution.
Au début des années 1970, une expérience similaire avait été tentée avec Bobo Magazine, conçu par Maurice Rosy pour séduire les jeunes lecteurs, mais elle avait tourné court en raison du travail que cela représentait. Dans cet esprit paraissent Le Petit Cauvin Illustré dans le no 2084168 et Pignouf dans le no 2053 qui parodie le journal.
En 1978 sont lancées les séries Aurore et Ulysse de Pierre Seron (no 2045)173, Arnest Ringard et Augraphie d'André Franquin, Yvan Delporte et Frédéric Jannin (no 2088), Mic Mac Adam de Stephen Desberg et André Benn (no 2091) et Zowie de Christian Darasse et Bosse (no 2123).
Thierry Martens ayant pris la tête du département Albums de Dupuis pour lancer une nouvelle politique éditoriale, Alain De Kuyssche, journaliste à Télémoustique, autre publication de Dupuis, le remplace avec pour mission d'élaborer un nouveau concept : réorienter Spirou en y publiant des séries de qualités, à une époque où la bande dessinée périodique est malmenée par des publications expérimentales souvent médiocres. C'est ainsi qu'une série sentimentale au graphisme moderne, Bidouille et Violette de Bernard Hislaire, est publiée à partir du no 2087. Frank Pé lance une série sur la nature intitulée Broussaille, d'abord publiée dans le no 2108 dans une rubrique sur les animaux. À seulement seize ans, Philippe Bercovici dessine sa première série Les Grandes Amours contrariées sur un scénario de Raoul Cauvin (no 2149).
En 1979, les éditions Dupuis souhaitent que la série-vedette du journal soit présente à chaque numéro. Jean-Claude Fournier ne pouvant pas dessiner plus de deux histoires de Spirou et Fantasio par an, il est décidé de lui adjoindre un autre auteur qui produirait des histoires en alternance, mais Fournier refuse et se voit retirer le personnage. José Dutillieu, engagé par Charles Dupuis pour contrôler la rédaction, demande à son ami Nic Broca de reprendre la série et lui associe Raoul Cauvin au scénario. De son côté, Alain De Kuyssche demande à Yves Chaland et à deux auteurs débutants, Philippe Tome et Janry, qui animent la rubrique de jeux Jeuréka depuis quelques mois, de concevoir eux aussi des histoires pour Spirou. En 1981, ces dernier récupèrent seuls la série-vedette, l'expérience démontrant qu'une série dessinée simultanément par plusieurs auteurs désoriente le lecteur et fait perdre son identité au personnage.
La reprise de Spirou et Fantasio est le symbole de la lutte de pouvoir qui a lieu dans la rédaction à cette époque : José Dutillieu préfère s'appuyer sur des auteurs confirmés alors qu'Alain De Kuyssche veut mettre en place une nouvelle génération d'auteurs pour animer l'hebdomadaire. C'est ainsi que naît la série 421 d'Éric Maltaite et Stephen Desberg, une sorte de parodie de James Bond. Maurice Tillieux et Jijé étant morts, le journal a besoin de renouveler ses séries d'aventures. C'est ainsi que paraissent Loïq d'Alain Sauvage (no 2154), Les Baroudeurs sans frontières de Charles Jarry (no 2167) ou encore Jean Darc de François Dimberton (no 2278). Philippe Berthet, par l'originalité de son style graphique, devient le premier dessinateur à publier en son nom propre, plutôt que sous celui d'une série186. L'humour n'est pas oublié avec Jessie Jane de Mazel et Gérald Frydman (no 2256), Les Lettres de mon moulin de Mittéï, ainsi que les histoires caricaturant le monde du football de Malo Louarn 188. Philippe Bercovici et Raoul Cauvin mettent en scène le milieu hospitalier avec Les Femmes en blanc (no 2240). Dans le no 2173 est offert un album inédit de Boule et Bill intitulé Bill a disparu !.
Diverses solutions sont tentées pour renouer le lien avec le lecteur. José Dutillieu relance les clubs Spirou avec, en plus, un supplément dans les pages du journal intitulé Spirou-Pirate (renommé par la suite Le Correspondant), mais cette initiative s'avère néfaste pour les ventes. Alain De Kuyssche lance Les Hauts de page, destinés à remplir les marges du journal. D'abord animés par le trio Frank Pé, André Geerts et Bernard Hislaire, ils sont rapidement récupérés par le duo Yann et Didier Conrad, auteur des Innommables (no 2180). Leur humour au vitriol va, comme pour Le Trombone illustré, diviser la rédaction, certains auteurs étant devenus les têtes de turc du duo. Pour calmer le jeu, Les Hauts de page sont arrêtés dans le no 2269. Alain De Kuyssche met en avant une nouvelle animation L'Élan de Frank Pé (no 2266), qui fera le lien avec le lecteur pendant plusieurs années192. À la même époque sont publiés sous le titre Spirou-Festival puis Album +193 des hors-séries destinés à écouler les nombreuses planches payés par l'éditeur mais difficilement publiables dans Spirou à cause de leur qualité inégale.
La vague réaliste
Estimant qu'il a réussi à renouveler l'esprit du journal en y intégrant une nouvelle génération d'auteur au style nouveau, Alain De Kuyssche cède en 1982 son poste de rédacteur en chef à Philippe Vandooren qui vient des éditions Marabout194. Celui-ci va suivre le chemin tracé par son prédécesseur, tout en renforçant les auteurs réalistes au sein du journal. C'est ainsi qu'apparaissent le temps d'une histoire ou deux des séries déjà installées comme Jeremiah (no 2376), Blueberry (no 2380) ou encore XIII (no 2408), ainsi que de nouvelles séries réalistes comme Jérôme K. Jérôme Bloche du trio Alain Dodier, Makyo et Serge Le Tendre (Album + no 4), Kogaratsu de Marc Michetz et Bosse (no 2338), Le Privé d'Hollywood de François Rivière, José-Louis Bocquet et Philippe Berthet (no 2372), Jimmy Boy de Dominique David (no 2394), Théodore Poussin de Frank Le Gall (no 2428) ou encore Soda de Luc Warnant et Philippe Tome (no 2507).
À partir du no 2372, la formule du journal change : le logo de couverture est modifié, composé désormais d'un grand « S » surmonté du chapeau de groom. À l'intérieur, les histoires à suivre sont réduites à trois par numéros et sont publiées en quatre semainesN 5, offrant deux albums complets par mois aux lecteurs, u rythme de parution plus en accord avec l'époque où les albums supplantent les périodiques.
Le journal continue parallèlement à publier des histoires humoristiques pour enfants195. Ainsi André Geerts créé Jojo dans le no 2376 pour boucher un trou dans le journal après qu'un annonceur s'est décommandé199. Dans le même esprit, Stephen Desberg et Stéphane Colman signent Billy the cat (no 2288)200, l'histoire d'un méchant petit garçon changé en chatN 6 et le duo Alain Dodier-Makyo crée Gully (no 2372).
Les gags en une planche se multiplient pour compléter la diversité : Pierre Tombal de Marc Hardy et Raoul Cauvin (no 2372) qui permet de rire avec la mort, Les Motards de Charles Degotte (no 2386) qui, comme son nom l'indique, se moque de la passion de la moto avec une galerie de personnages hauts en couleur, ou encore Aristote et ses Potes de Gerrit de Jager (no 2466) auparavant dans Robbedoes et qui narre les aventures d'une bande d'animaux tenant un restaurant végétarien.
Luc Cromheecke et Laurent Letzer créent enfin la série absurde Tom Carbone dans le no 2461. L'aventure n'est pas oubliée avec Jeannette Pointu de Marc Wasterlain (no 2292) dont les histoires suivent l'actualité réelle, un peu comme Tintin205, ni l'heroic fantasy avec notamment Arkel de Marc Hardy et Stephen Desberg (no 2343). Dans le no 2560, est offert le supplément de vingt-quatre pages intitulée Le Journal de Gaston centré sur l'univers de la série Gaston.
L'ère de l'humour (1987-2004)
Un journal à rajeunir
En 1987, Philippe Vandooren quitte le poste de rédacteur en chef de Spirou. Il passe le relais à Patrick Pinchart jusque la animateur radio sur la RTBF. Il hérite d'un journal extrêmement déficitaire alors que la famille Dupuis vient de vendre le groupe familiale à d'autres investisseurs. Pour le sauver, Philippe Vandooren, devenu directeur éditorial chez Dupuis, propose un mode de financement différent qui consiste à prélever un petit pourcentage sur chaque vente d'album Dupuis pour éponger le déficit de Spirou. De plus, de grandes campagnes d'abonnement sont lancés alors que jusqu'ici la famille Dupuis s'y refusait préférant la vente en kiosque. Il va aussi mettre en place une nouveau politique de publication album, qui va permettre aux éditions Dupuis de publier des séries et auteurs différents. Ce nouveau mode de financement et de fonctionnement, va influencer fortement le contenu du journal qui au va perdre un peu son statu de banc d'essai. Philippe Vandooren, qui décide désormais les séries à publier en album et celle dans Spirou, va imposer à Patrick Pinchart de publier en priorité des séries jeunesses. Les séries plus adultes, notamment les réalistes, vont disparaitre du sommaire pour être publiées directement en album.
Contenu du journal

Séries et rubriques
Article détaillé : Liste des séries parues dans Spirou.
Historiquement, les séries fondatrices sont L'Épervier bleu, Timour, Jerry Spring, Jean Valhardi, Lucky Luke, Buck Danny , Johan et Pirlouit (rejoints plus tard par les Schtroumpfs), Marc Dacier, Gil Jourdan, Bobo, Hultrasson, Tif et Tondu, Vieux Nick et, Les Belles Histoires de l'oncle Paul qui témoignaient d'un intérêt réel à cultiver la jeunesse et fournirent à la génération des baby boomers leurs toutes premières références culturelles : Spartacus, Choiseul, Georges Guynemer, Crépin et Crépinien, Bernard Palissy, Louis Pasteur, Abd El-Kader, Nicolas Copernic, Paul de Tarse, Jean-François Champollion, Galilée, Surcouf, Jack London, Androclès, Régulus, Charles Dickens, Roald Amundsen, Raoul Follereau, Ésope, Robert Peary, Alfred Nobel, Louis Blériot, Samuel Morse, Clément Ader, Andrew Carnegie, Charles Nungesser, Thomas Edison, Heinrich Schliemann, etc.
Parallèlement, une rubrique comme Le Fureteur et des concours aux épreuves parfois complètement déjantées suscitent l'imagination et l'inventivité de son lectorat. La créativité fut d'ailleurs longtemps à l'honneur dans le magazine, matérialisée au début par des héros comme Fantasio, puis plus tard par Gaston Lagaffe deuxième manière.
Certaines séries ont connu leur heure de gloire, même si elles n'ont été publiées longtemps, comme la rubrique 33, rue Carambole ou Le Figurant, mettant en scène un teckel la plupart du temps dessiné par Thiriet. Un « numéro spécial » rebaptisé Le Figurant Magazine lui rend hommage. D'autres rubriques ont dû leur réputation à leur qualité et leur précision comme Starter (ou Spirou-automobile) animé par Franquin puis repris par Jidéhem et Spirou-aviation animé de longues années par Jean-Luc Béghin.
Parmi les séries emblématiques aujourd'hui disparues, on peut citer :
Le Fureteur, qui partait à la recherche du pourquoi des choses. Le Fureteur coordonnait une organisation informelle de lecteurs, les ASBC (Agents secrets du bien clandestin), inspirée du scoutisme ;
Le saviez-vous dessiné chaque semaine, très inspiré du Ripley's Believe it or not ;
Les Belles Histoires de l'oncle Paul, racontant chaque semaine une histoire édifiante et qui manifestait l'ambition d'ouvrir le lectorat au goût de la culture et parfois de l'actualité.
les Mini-récits, à plier et découper, d'abord sous forme de feuille jointe au journal et tirée en offset, puis directement dans les pages centrales du journal. Un essai de mini-livre de 8 pages joint au fascicule 418 en 1946 (On a volé les plans de la V2) était resté sans suite. Deux suppléments au Spirou no 1 000 qui permettaient de fabriquer deux mini-livres annonçaient les prémisses des mini-récits. Le premier mini-récit fut édité à titre expérimental dans le Spirou 1 107 Les Schtroumpfs noirs, de Peyo. Il fut suivi par dix mini-récits hors-série insérés comme feuilles volantes dans les fascicules et non repris dans les recueils dont la première apparition de Boule et Bill ; Boule et Bill contre les mini-requins. Les mini-récits de pages centrales seront inaugurés par « Polo et les satellites » et rendront populaires les Mysterns de Devos. Plus de 550 mini-récits seront publiés et contribueront au développement du journal dans les années 1960-1970.
Parmi les auteurs de mini-récits, nous citerons : De Gieter (Pony), Deliège (Cabanon, Superdingue, Bobo), Bissot (Le baron et Juju), Turk (Archimède), Lagas (Sam et l'ours), Degotte (Le Flagada), Salvérius (Petit Cactus), Denis (Les Frères Clips) et bien d'autres. Ces mini-récits sont de retour le 21 mai 2008 avec Lewis Trondheim.
le maxi-récit Le Métier des armes (Du casse-têtes au missile) : quatre pages en offset dans chaque numéro qui, reliées, constituaient une monographie sur l'histoire des armes et armées de la haute antiquité jusqu'à nos jours, et terminait par une prospective inquiétante ;
le supplément interne Le Trombone illustré en 1977 pendant 30 numéros ;
Ces couvertures que vous ne deviez pas voir qui montrait des parodies de la couverture réelle de chaque numéro, dessinées par E411 ;
le Sommaire illustré sur une demi-page. Plusieurs dessinateurs ont fait leurs premières armes sur cette rubrique ;
Parmi les séries diffusées actuellement dans le journal, on peut citer Spirou et Fantasio, Le Petit Spirou, Cédric, Kid Paddle, Game Over, Mélusine, Parker et Badger, Zapping Génération (anciennement Les Zappeurs), Nelson, Oscar, Ludo, Violine, Tamara, Les Nombrils, Adostars (anciennement Génération égo), Jacques, le petit lézard géant, Billy the Cat, Les Démons d'Alexia, Seuls…
Depuis 2006, le patrimoine du journal est mis à l'honneur avec la publication d'anciennes histoires de Boule et Bill, Gaston, Lucky Luke et Les Schtroumpfs.

Divers
Au nombre d'exemples de l'inventivité du journal :
les Transblagues, posters dont le sens changeait du tout au tout dès qu'on les éclairait par derrière ;
un « dessin animé à rayures » dessiné par Morris (effet d'animation sur une bande par une grille en celluloïd à rayures parallèles) ;
un labyrinthe en quatre dimensions (en fait, deux fois deux, sur une feuille comportant des trous permettant de passer d'un côté à l'autre).
ses numéros de premier avril ;
ses concours dont les épreuves, voisines des « courses au trésor» de rallyes touristiques, exigeaient « du flair, du flair et encore du flair » ; en 1953, le journal crée, avec le partenariat entre autres des entreprises Apollinaris (eau minérale) et Torck (voitures pour enfants) , les animations de plage Les Rois du volant qui seront organisés jusqu'en 1970 sur la côte belge ;
l'irruption sporadique de personnages en plein milieu du journal ;
un exemplaire entièrement dessiné par Bercovici ;
un poster réunissant nombre de couvertures de bandes dessinées Dupuis, représentant au final une gigantesque tête de Spirou ;
l'illusion d'un journal « croqué » (traces de dents et bouts de page de la forme d'une mâchoire) pour illustrer un Spirou spécial sur Les Crannibales ;
un numéro spécial strips « découpable » en quatre morceaux pour obtenir une revue adaptée à ce format ;
un poster grandeur nature de Gaston, en quatre parties ;
pour les 70 ans du journal, un supplément comportant 70 Spirou dessinés par 70 dessinateurs. Le numéro est tiré avec quatre couvertures différentes distribuées de façon aléatoire ;
l'utilisation d'une page 12 bis au lieu de 13, suite à une grande saga basée sur une hypothétique malédiction ;
huit numéros « Spécial voyage », à l'été 2006, avec à l'intérieur un cahier de bandes dessinées d'un pays en particulier.
Titres et logos successifs

21 avril 1938 : Le Journal de Spirou
1er mai 1947 : Spirou
17 octobre 1957 : Gaston Lagaffe tente un « putsch » en voulant rebaptiser le journal Gaston
5 octobre 1988 : Spirou Magaziiiine (avec 4 « i »)
12 janvier 1994 : Spirou
25 janvier 2006 : Spirou HeBDo
16 avril 2008 : Spirou




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Posté le : 21/04/2013 15:38
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Phinéas Taylor Barnum
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Hors Ligne
Le 7 Avril 1891 meurt Phineas Taylor Barnum roi du cirque moderne

Entrepreneur de spectacles américain.

Phineas Taylor Barnum, connu comme PT Barnum est un important adepte "Universalist", le plus influent montreur américain du dix-neuvième siècle, il fut le fondateur du premier important musée ouvert au public et le créateur du cirque moderne à trois pistes.

Nouveau Monde

Phineas Taylor Barnum est né le 5 juillet 1810 dans la petite communauté de Bethel, près de Danbury, dans le Connecticut. Il est l'aîné de modestes fermiers, dans une famille de cinq enfants et à ce titre doit fréquemment quitter l'école pour s'occuper des bestiaux et des quelques terres que possèdent son père. Ce dernier, fermier de son état, est aussi tailleur, voire cabaretier à l'occasion. Dans la petite bourgade de Bethel, il fonde en 1822 un établissement de commerce, une épicerie, quincaillerie, poissonnerie, banque… Aussi son fils délaisse rapidement ses études pour venir l'épauler à la boutique. Le jeune Phineas se révèle particulièrement doué pour le commerce, prenant lui-même à sa charge le rayon sucres d'orge et pâtisseries, des produits le plus souvent de sa fabrication. Après la mort de son père, au mois de septembre 1825, il doit cependant s'expatrier vers la grande ville, New-York et le quartier de Brooklyn. Là, Barnum trouve à s'employer chez un épicier, devenant ensuite brasseur, avant d'entrer comme commis dans une grande taverne de la ville. L'adolescent s'occupe aussi en fréquentant les spectacles populaires. Les montreurs d'animaux, le théâtre surtout l'intéressent.

Epicier à Benthel


En 1828, son grand-père lui propose de revenir à Bethel afin d'y ouvrir un magasin. L'entreprise est un succès, dû notamment à la diversité des activités que Barnum a ajouté à celles d'origine. D'épicerie, celle-ci s'est faite également poissonnerie, ainsi que maroquinerie, puis loterie en partenariat avec son oncle Alanson Taylor. Cette dernière s'avère particulièrement lucrative, a t-elle point que son propriétaire décide d'ouvrir une nouvelle succursale dans la ville voisine de Danbury, le 12 décembre 1829. La même année, le 8 novembre précédent, il se marie à Charity Hallet, une jeune fille des environs de Bethel. Ayant fait construire son habitation – dont il loue d'ailleurs les deux étages, se réservant le rez-de-chaussée, - Barnum décide de se lancer dans la politique. Il écrit plusieurs articles pour l'hebdomadaire de Danbury, qui sont refusés. Le 19 octobre 1831, il puble le premier numéro de son propre journal, "The Herald of Freedom" . La violence de son discours, le peu de scrupule qui anime ses rédacteurs plaisent au public et les ventes du quotidien augmentent. Cependant, Phineas Taylor Barnum est bientôt poursuivi pour diffamation et condamné à deux mois de prison. Peu de temps après avoir purgé sa peine, il se décide à quitter définitivement sa ville natale et à s'installer de nouveau à New-York en 1834.

Imprésario et Entrepreneur de spectacle


Avec sa famille, l'affairiste réside dans une maison bourgeoise, qu'il transforme en pension. Ces loyers lui procurent un capital, de quoi ouvrir une nouvelle épicerie, une de plus. C'est dans son commerce qu'un beau jour de juillet, toujours en 1834, Barnum voit entrer un visiteur, venu de Reading, qui lui conte son histoire. Il se nomme Bertram et est l'associé d'un certain Reading. Ensemble, ils présentent aux foules une vieille femme, Noire, ancienne esclave, plus que centenaire et passablement édentée, qui dit être l'ancienne nourrice du général Washington. Cette dernière, qui se prénomme Joice Heth, raconte alors à l'assistance des anecdotes tirées de son passé, le tout contre le versement d'une certaine somme d'argent bien entendu. Barnum se rend aussitôt à Philadelphie auprès de celle-ci, qu'il rachète à son propriétaire, en 1835. De retour à New-York, il s'entend avec William Niblo, propriétaire d'un établissement de plein air afin de montrer le phénomène. Des prospectus sont alors distribués en ville, la nouvelle étant relayée par les journaux locaux, le tout faisant de Joice Heth la nouvelle attraction à la mode. Commence ainsi pour Phineas Tayor Barnum une nouvelle carrière, celle d'impresario et d'homme de spectacle.

Avec Levy Lyman, un ancien avocat devenu bonimenteur sous son patronage, ils gagnent alors Albany puis Philadelphie, étoffant leur animation grâce à l'engagement d'autres artistes, un comique nommé Hadaway et un jongleur rebaptisé Vivalla notamment. La mort de la nourrice du glorieux général, le 19 février 1836, n'entame en rien la confiance des deux hommes qui en font un événement, en organisant l'autopsie de la défunte. La supercherie est alors démasquée lorsque le docteur affirme que celle-ci n'est âgée en fait que de quatre-vingt ans. Barnum proteste de sa bonne foi devant l'assemblée. L'affaire fait grand bruit, mais n'entame guère le crédit de son spectacle, le Grand Théâtre scientifique et musical.

Musée Américain à New York City


En 1841, bien que sans un dollar, il achète le Scudder's American Museum, qu'il renomme Barnum's Museum, celui-ci s'installe bientôt au coin de Ann Street et de Broadway dans un immeuble acheté opportunément.

Pendant vingt-quatre ans, vont voisiner à l'intérieur de ses murs les curiosités de toutes sortes: "Feejee Mermaid" ( une sirène factice mi-singe, mi-poisson), des images des obsèques de l'Empereur Napoléon à Paris, une reconstitution animée des chutes de Niagara, des combats de puces, ainsi que à partir de 1842, Charles Stratton, qui mesurait à peine soixante-dix centimètres, à l'âge de cinq ans et devint rapidement l'attraction principale du spectacle de Barnum, sous le nom de "general Tom Thumb" (Tom Pouce). Au retour d'une tournée en Europe, ce dernier doit d'ailleurs partager ses recettes avec le plus célèbre des New-Yorkais, qui venait d'être présenté à la reine Victoria et au roi Louis-Philippe en 1844. Mais le Museum a parfois également un but éducatif lorsqu'il met en scène des ménageries, aquarium, pièces de taxidermie; peinture, personnages en cire; scènettes de théatre. Il s'agissait cependant surtout de combiner divertissement sensationnel et promotion tapageuse avec instruction et morale exaltante.

En 1850, Phineas Taylor Barnum organise ensuite la tournée en Amérique d'une cantatrice venue de Suède, Jenny Lind. Celle-ci est un triomphe pour l'artiste comme pour l'homme d'affaires qui réalise d'énormes bénéfices dans la vente d'objet à l'effigie du "Rossignol suédois". Leur association prend fin au mois de juin 1851, après quatre-vingt quinze concerts donnés à travers le continent.

Retiré à Bridgeport

En 1855, après avoir fait de gros bénéfices il se retire dans une maison de type orientale qu'il avait fait construire à Bridgeport

Ayant cédé son Musée, délaissant les spectacles, Barnum se consacre à présent à la construction d'une nouvelle cité à East Bridgeport, il y trace des miles de rues, plante des milliers d'arbres. En 1856-1857 il verse un million de dollars pour encourager l'industrie locale dont le fleuron est une fabrique de réveille-matin, la manufacture "Jerome Clock Company". Celle-ci fait rapidement faillite, ce qui l'oblige à reprendre ses anciennes activités. P.T. Barnum est anéanti, mais une partie de sa fortune est au nom de sa femme.

Tournée en Europe

De nouveau avec Tom Pouce, qui entre temps n'avait pas grandit d'un centimètre, Phineas Tayor Barnum s'embarque au mois de janvier 1857 à destination de l'Angleterre et de l'Europe. L'illustre entrepreneur américain triomphe de nouveau. Cette fois-ci, il se donne lui-même en spectacle dans le cadre de conférences ayant pour thème "Comment gagner de l'argent".

Retour au Museum et Incendies

Aux États-Unis d'ailleurs, où il est de retour en 1860, il reprend en charge le vieux museum, promptement remonté, à l'angle de Broadway et de Ann Street et le dirige encore avec succès jusqu'au 13 juillet 1865 date d'un incendie spectaculaire qui détruisit l' "American Museum". Il s'installe à un autre emplacement mais brûle à nouveau en 1868.

Cirque ambulant

Au printemps 1871, à la suite des deux incendies, Barnum accepte de commanditer et d'investir dans un spectacle ambulant, The Greatest Show on Earth, suivant l'initiative de son directeur William C. Coup. Barnum se lance ensuite dans le spectacle du cirque. Après avoir racheté la Ménagerie californienne qui périclitait, il installe le tout au milieu de New-York sous un immense chapiteau entouré de gradins. Et l'on refuse bientôt du monde, tant le battage médiatique – la gigantesque parade qui précède chaque représentation notamment – fait forte impression. Barnum montre ainsi aux New-Yorkais médusés un énorme lion de mer, puis un hippopotame, puis, après avoir fait installé un aquarium en prévision de l'événement, fait venir directement du Saint-Laurent un couple de baleines!

Le spectacle commença donc à Brooklyn dans l'Etat de New York. Puis celui-ci voyage de ville en ville par le rail, grâce à soixante-et-un wagons, et accueille les spectateurs dans un chapiteau de plus de dix-mille places. Ceux-ci assistent alors à la représentation, les numéros leur étant proposés sur trois pistes différentes et simultanément. On pouvait y assister à des numéros equestres, de ménagerie, de performances athlètiques, courses Romaines, le grand éléphant Jumbo et autres nouveautés.

C'est un nouveau succès et Barnum se décide alors à construire en 1873 l'Hippodrome de Madison Sandra Garden pour accueillir ce Greatest Show. Devant la réussite de l'entreprise, l'idée lui vient de céder les droits liés à son nom et à son image à d'autres patrons de cirque. Une initiative qui aura des fins plus ou moins heureuses suivant le savoir-faire de leur initiateur.

Carrière politique

En 1875, Barnum devient maire de Bridgeport. Il fut élu quatre fois membre de l'Assemblée du Connecticut Sa courte carrière politique s'arrête en 1880, alors qu'il achève la troisième année de son mandat de délégué à l'assemblée du Connecticut.

New Barnum & Bailey Circus

En 1881 il fusionne avec son plus grand rival James Bailey, et sous le nom de New Barnum and Bailey Circus, le cirque continua ses tournées pendant une génération après la mort de Barnum. La principale attraction en était l'éléphant africain Jumbo, de six tonnes et demie que Barnum avait acheté au Zoo de Londres en 1882. Deux années plus tard, celui qui dans les décennies précédentes a révolutionné l'art du spectacle effectue un dernier voyage au delà de l'Atlantique, toujours en compagnie de son cher Tom Pouce.

La révolution Barnum

P. T. Barnum a eu un impact non négligeable sur le cirque américain à différents niveaux.
Les 3 pistes
Barnum instaure le dispositif des 3 pistes qui vient bouleverser le concept traditionnel de la scène circassienne. Jusqu’alors, il s’agissait d’une piste unique (issue du dressage de chevaux) qui offrait une certaine intimité au spectateur. Barnum, associé à Bailey, ajoute deux autres pistes à celle déjà existante afin de présenter un spectacle jamais vu. Avec cette révolution, le cirque devient un spectacle d’envergure et propose un show hors du commun. Ce changement scénique radical entraîne des modifications sur les numéros proposés. Ainsi, le clown par exemple, personnage comique qui avait pour habitude d’interagir avec le public, fait place au clown muet en raison du grand bruit et de l’absence d’intimité des trois scènes.


Barnum et la démesure: le gigantisme américain

Des spectacles extraordinaires
La démesure de Barnum se trouve d’abord dans ses spectacles. C’est en premier lieu sur la scène qu’il souhaite surprendre le public en proposant des ménageries immenses d’une part et des animaux rares d’autre part. En effet, ses spectacles trouvent leur essence dans l’étrangeté et la rareté des phénomènes exhibés ainsi que dans l’accumulation des curiosités. Il présente, par exemple, un spectacle avec une centaine d’éléphants, animaux encore rares en Europe ou aux USA à l’époque, ou organise une tournée de Lilliputiens. L’agrandissement des pistes accroît ces possibilités et l’on parle de gigantisme américain.
Le train et l'arrivée en ville
Cette multitude d’animaux et autres curiosités à déplacer de ville en ville implique des moyens de transport à la hauteur de l'évènement. Le déplacement du cirque de Barnum devient un phénomène à lui tout seul avec ses 80 wagons et ses trois locomotives. L’arrivée de The Barnum & Bailey’s Greatest Show on Earth fait toujours une entrée fracassante dans les villes.
Génie de la publicité
La grande spécialité de Barnum, souvent traité de charlatan, c’est avant tout son talent publicitaire. On lui accorde même l’invention de la publicité. Conscient que le public se laisse facilement manipuler, il n’hésite pas à exhiber des canulars et des impostures, comme la fameuse Sirène des Fidji ou Joyce Heth. C’est son don pour la formule, The Greatest Show On Earth par exemple, et pour créer l’évènement, qui le place au rang de businessman. Il emploie également des méthodes relativement novatrices pour promouvoir ses spectacles. Michèle Barbier le décrit en ces termes : « roi du bluff, promoteur de la publicité, créateur du star system, symbole du self made man et du businessman » dans son livre Ces merveilleux fous du cirque.


Les légendes du cirque Barnum

Avec le cirque de Barnum, le public américain fait la découverte de nombreuses vedettes qui assurent la célébrité de l’institution Barnum.

Joice Heth (1835)
Joice Heth est le premier phénomène de Barnum. La vieille femme supposée âgée de 160 ans, se présente comme étant l’ancienne nourrice de Georges Washington. Les américains sont avides de ses souvenirs d’un passé qu’ils n’ont pas connu. Sa mort en 1836 annonce la fin d’un succès et d’une affaire prospère.

Tom Pouce (1842)

Tom Pouce (General Tom Thumb), Charles Sherwood Stratton de son vrai nom, rencontre Barnum à l’âge de 5 ans. Barnum, intrigué par la taille de l’enfant affirme qu’il s’agit d’un nain et l’emmène, accompagné de sa mère à New York où le jeune garçon apparaît comme le Général Tom Pouce, nain de 11 ans récemment venu d’Angleterre. Il mesure un peu plus de 60 cm et pèse près de 7 kilos. Il fait partie d’une exposition de liliputiens. Face à un immense succès, l’entrepreneur décide de présenter le phénomène en Europe et notamment à la cour d’Angleterre chez la Reine Victoria, puis à Paris.
La sirène des îles Fidji (1842)
Il s’agit d’une sirène embaumée achetée près de Calcutta. L’étrange créature est dotée d’une queue de poisson, d’un buste et d’une tête d’orang-outan.

Jenny Lind (1850)
Jenny Lind est une cantatrice surnommée le "rossignol suédois". Sa réputation traverse l’Atlantique et arrive jusqu’aux oreilles de Barnum qui la fait venir en Amérique et la présente comme un ange, faisant d’elle l’objet d’un véritable culte. Sa voix céleste bouleverse les foules. Avec Barnum, elle assurera plus de 90 représentations au succès retentissant.

Jumbo (1882)
Jumbo l'éléphant est l’une des grandes vedettes du cirque Barnum. L’éléphant géant mesurait près de 4 mètres de haut. En 1882, Barnum achète l’animal au zoo de Londres pour 10 000 dollars. Il le présente à New York devant des spectateurs qui, impressionnés par sa taille gigantesque, l’accueillent comme un héros national. Il sera exhibé lors d’expositions itinérantes à travers les États-Unis et le Canada. Jumbo l'éléphant meurt en 1885 percuté par une locomotive. Sa dépouille empaillée sera exposée au musée de Barnum.


L'effet Barnum

Dans les années 1850, Barnum connaît une période difficile, liée entre autres à des investissements hasardeux. Durant cette décennie se recentre sur des spectacles plus modestes au cours lesquels il se focalise sur la personnalité des spectateurs, et sur leur répondant.
Il développe alors, tout comme d'autres personnalités à la même époque, une "lecture à froid", qui consiste à débiter des généralités sur les personnes, mais qui ont l'apparence de ne s'appliquer qu'à un spectateur cible. On donnera le nom d' "effet Barnum" à cette technique.

Barnum dans le langage courant

Le mot barnum désigne une tente carrée pliante. C’est un nom qui évoque le chapiteau, le cirque et le spectacle de foire.
Dans le milieu de la vente itinérante, le "Barnum" est la structure métallique sous laquelle les commerçants s'installent. Dans le langage courant, voire argotique, un barnum signifie un désordre, un trouble, une absence d’organisation.

Mort

Phineas Taylor Barnum est décèdé à Bridgeport, le 7 avril 1891.
Il est enterré au Moutain Grove Cimetery à Bridgeport.


Barnum Aujourd'hui

À la mort de Barnum le 7 avril 1891, Bailey continue à assurer la direction de The Greatest Show on Earth jusqu’à sa propre mort en 1906. Le cirque passe alors entre les mains des frères Ringling sous le nom Ringling Bros. and Barnum et Bailey Circus et est encore à l’heure actuelle le plus grand cirque du monde.

Le Musée Barnum existe toujours dans cette ville.


Films
1932 : La Monstrueuse Parade (film), drame américain de Tod Browning.
1941 : Dumbo (film, 1941), dessin animé des Studio Walt Disney
2003 : Big Fish (film), film fantastique américain de Tim Burton avec Ewan McGregor et Albert Finney.


Liens a regarder

http://youtu.be/7z0uWWVYVSQ faits saillants à la Barnum
http://www.dailymotion.com/video/x5pi ... d_shortfilms#.UVxrPLQxq0w
http://www.dailymotion.com/video/x5vt ... a_shortfilms#.UVxq4rQxq0w
http://youtu.be/BeRTEiGRbw8 1
http://youtu.be/0Nn_t_RfYS8 2
http://youtu.be/nIhrGSxslzQ 3
http://youtu.be/nIhrGSxslzQ 4
http://youtu.be/7qPmEvrv3HQ 5
http://youtu.be/vykvU-52g6w 7
http://youtu.be/K9ITp_xSaxE 8
http://youtu.be/0Nn_t_RfYS8 9
http://youtu.be/nIhrGSxslzQ
The Greatest Show on Earth)

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Posté le : 07/04/2013 16:30
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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