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Re: Pourquoi l'individu a besoin d'autrui?
Plume d'Argent
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Dans ce monde de la dualité, nous avons la nécessité de quelqu'une Ou de quelqu'un pour recouvrer Sa Connaissance ontologique voire Primordiale!

Rien de plus, le reste n'est que stériles bavardages!

ANTEROS.

Posté le : 20/01/2013 18:33
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ANTEROS.
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Le père Lachaise
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LE 20 JANVIER 1709 DÉCÈDE LE PÈRE LACHAISE


Le 2 Janvier 1604, le père Cotton, est placé auprès de Henri IV, il fut le premier qui changea ce titre pour celui de confesseur du roi. Après l'assassinat du roi par Ravaillac, la compagnie de Jésus est indirectement mise en cause, le père Cotton reste en place mais sont influence décline et il est écarté de la cour en 1617, le père Ferrier un autre Jésuite lui succédera et depuis cette époque la conscience de nos souverains sembla dévolue à la compagnie de Jésus. Le père La Chaise, petit-neveu du père Cotton, à la mort du père Ferrier prendra la suite, en 1675 il est appelé et il reçoit tous les suffrages ; il vivait à cent lieues de la cour et se distinguait dans l’enseignement.
Le 20 Janvier 1709 décède le père Lachaise.
.


Selon la retranscription de son acte de baptême, François de LA CHAIZE est né le 18 août 1624 à "9 heures du soir" à Saint Martin la Sauveté (42) il décède à Paris le 20 janvier 1709

Il est le fils de Georges d'Aix, seigneur de La ChaiZe, et de Renée de Rochefort, il était, par son ascendance maternelle, petit-neveu du Père Coton, confesseur d'Henri IV. Il enseigna au Collège de la Trinité.
Son père George d'Aix, seigneur de La Chaize, porte le titre de seigneur de la Chaize, et il est chevalier de l'ordre de St Michel suite à de grands faits d'armes. Sa mère Renée de Rochefort fut très pieuse.
Il est issu de la noblesse, il est le deuxième fils d’une lignée de douze enfants, et comme le veut la coutume de cette époque, il devra laisser l'héritage à son aîné et rentrer dans les ordres.
Il est éduqué par les jésuites dès son plus jeune âge. A l'âge de dix ans ans on l’envoie au collège de Roanne fondé par ses grands-oncles maternels. en 1649 il est accepté comme novice dans la Compagnie de Jésus, il est envoyé à Lyon pour y étudier les lettres, la philosophie et les mathématiques.
Après ses études de théologie, il fut en envoyé à Rhodez pendant un an pour préparer ses derniers voeux
Ensuite, il devient professeur de théologie dans ce même collège de la Trinité tenu par des Jésuites, l'actuel lycée Ampère, il est envoyé en mission à Grenoble.
Il commença à enseigner la théologie et fut rapidement nommé recteur de la maison des Jésuites de Grenoble.
Il deviendra à ce moment directeur de sa congrégation. La Chaize s'y révèle excellent gestionnaire, il développe la bibliothèque et resserre la discipline.
Il a aussi la passion du collectionneur et sera un numismate réputé, spécialiste des monnaies antiques, il fonde à ce propos le médaillier du collège de Lyon tout en enrichissant sa collection personnelle qu’il lègue plus tard à la Maison Professe des Jésuites à Paris.
De retour à Lyon après ses épreuves de noviciat il étudiera les belles-lettres auprès de son oncle, le Père d'Aix et y enseignera la philosophie. Sa méthode d'enseignement fut tellement appréciée, qu'il commença à avoir du succès.
Il dirigera la congrégation de Grenoble avant de revenir à Lyon où l’Archevêque Camille de Villeroy le prend sous sa protection, il est rappelé à la demande de l'archevêque de Lyon qui en fait son conseiller et pousse à sa nomination comme recteur du Collège.
En effet son protecteur, Camille de Villeroy qui ne supportait pas son départ, obtint son retour auprès du père d' Aix en écrivant au Général de la Compagnie et François d'Aix de La Chaize fut aussitôt nommé Père Provincial.
L'archevêque de Lyon, Camille de Villeroy qui avait été nommé par Louis XIV pour administrer le diocèse et le gouvernement du Lyonnais était une personnalité très influente et donc avec l'appui de son frère le maréchal de Villeroy, il n'hésita pas à la mort du Père Ferrier, confesseur du roi, à nommer, François De la Chaize devenu à sa demande Père Provincial, successeur du confesseur disparu.
Un des frères du Père de La Chaize était l'écuyer de l'archevêque de Lyon. Plus tard, grâce à son frère François d'Aix de La Chaize, il devint également capitaine de la Porte du Roi.
Louis XIV apprécia le Père de La Chaize dès leur première entrevue.
En 1675 le voici confesseur du roi et Louis XIV le chargea aussitôt de la feuille des bénéfices comme le fut son prédécesseur, le Père Ferrier.

En 1675, il a cinquante et un an et le voilà confesseur et conseiller spirituel du roi Soleil, Louis XIV – tâche aussi prestigieuse que redoutable
En 1677, Le Père de La Chaize fut chargé par Louis XIV de la haute direction des missions dans les provinces pour convertir les hérétiques.
François d'Aix de La Chaize accompagna souvent le Roi dans ses expéditions militaires, allant même dans les tranchées avec lui.
Il occupe cette fonction, aussi prestigieuse que délicate, pendant 34 ans jusqu’à son décès en 1709.
La domination du nouveau directeur dura trente-quatre ans.

C’est un grand honneur pour le Père La Chaise mais aussi une redoutable responsabilité que de confesser ce souverain qui fait la guerre au pape et en prend à son aise avec les lois sacrées de la morale.

Sa distinction naturelle, tempérée par de la modestie et son extrême politesse sans apprêt, produisent à la Cour du roi, une excellente impression et son visage ouvert plaît à Louis XIV.
Au lit de mort il disait à Louis XIV. Ne prenez jamais de confesseur jésuite ; ne me faites pas de question, je n’y répondrais pas. De nos jours, tout le monde y répondrait pour lui. Malheureusement le roi ne suivit pas ce conseil salutaire ; il prit le père Letellier.
Autant celui-ci fut impitoyable et cruel, autant le père La Chaise fut souple, adroit, insinuant.
On lui reconnaît en effet, une influence modératrice sur le souverain dans sa lutte contre le jansénisme et il se fait aussi l’intermédiaire des nombreux seigneurs qui souhaitent approcher le roi.
Il eut à gérer des situation complexes et des relations humaines délicates, telles celles qui opposent madame de Montespan la maîtresse en titre très aimée et madame de Maintenon l'amie qui élève ces enfants et à qui il voue une grande admiration, et une grande confiance.
Il arbitre les oppositions entre le jansénisme et le molinisme, entre Fénelon et Bossuet, dans vingt autres situations non moins embarrassantes, le père La Chaise ne songea qu’à garder sa place, et la feuille des bénéfices, qui en dépendait ; ménageant tous les partis, il déplut à tous, et cependant ne fut renversé par aucun.
Le Père de La Chaise tempère également l’action de Louis XIV mais il ne pourra pas empêcher la "Révocation de l’Edit de Nantes" en octobre 1685. Il est même accusé, à tort, d'avoir conseillé cette révocation de l'édit de Nantes, et de recommander des mesures très dures contre les protestants (une fausse lettre de lui au Père Petre, le confesseur de Jacques II d'Angleterre, circulait abondamment)
C’est aussi le Père La Chaise qui aurait célébrait le mariage entre Louis XIV et madame de Maintenon.
Cependant il voit que sa tâche fut rude, dans un temps où le Monarque est envoûté par les charmes de Madame de Montespan.
Il est souvent accusé d'avoir fermé les yeux sur la relation du roi avec Madame de Montespan.
En réalité, il semble qu'il ait utilisé toute son influence pour au contraire convaincre le roi de mettre un terme à sa relation avec la Montespan.

Au moment où le Père de La Chaize fut nommé confesseur du Roi, la favorite de Louis XIV, la marquise de Montespan était à son apogée. Il prit son parti de ne pas offusquer le roi en le sermonnant mais en gardant un habile silence tout en glissant opportunément son désaccord. Ce qui eut plus d'impacts que les blâmes de son prédécesseur. Madame de Montespan comprit très vite la tactique du confesseur.
Elle le méprisa aussitôt mais ne réussit pas à le discréditer.
Il va donc tout d'abord cohabité avec la Montespan, puis entre le père Lachaize et la Montespan, la relation se tend.
"La Chaize de commodité" ! (synonyme de WC) Tel est le surnom explicite sinon élégant, que la fameuse marquise de Montespan donne au père de La Chaize (ou de La Chaise, on a le choix), confesseur de son royal amant... le roi Louis XIV.
Il est vrai que l'habile père jésuite a trouvé la combine pour éviter les incidents qui déplaisent : la liaison est officielle et, pour ne pas avoir à refuser l'absolution à son royal pénitent quand ce dernier fait ses Pâques, La Chaize est, chaque année, sujet à ce que cette mauvaise langue de Saint-Simon appelle dans ses Mémoires des "maladies de politique"
Ainsi donc, le jésuite François de La Chaise s’est opposé de façon souterraine à la liaison de Louis XIV avec la marquise de Montespan, et il parvint finalement, avec l'aide de Madame de Maintenon, à briser la relation entre elle et le souverain.
Il eut de bons alliés dont Bossuet et Madame de Maintenon, la gouvernante des enfants du Roi et de la marquise de Montespan. Ensemble, ils se liguèrent contre Madame de Montespan tout en essayant de réorienter le Roi vers la Reine, Marie-Thérèse d'Autriche.
En 1683, la reine tomba malade à son retour d'Alsace et de Bourgogne. Mourante, elle reçut la dernière communion du Père de La Chaize.
Après la mort de la reine Marie-Thérèse (1683), il conseilla au roi de se marier avec Madame de Maintenon,
celle-ci était très pieuse et le Père de La Chaize l'appréciait entre autre pour cette qualité et ne l'assimilait pas à une favorite comme Madame de Montespan. Elle était, pour lui, digne d'être au côté du Roi. Pour légitimer le nouveau couple, il aurait adhéré rapidement à l'idée d'un mariage morganatique qui resterait secret.
Vers la fin de l'année 1685, le mariage secret de Louis XIV et de Madame de Maintenon fut célébré par l'archevêque de Paris dans un oratoire particulier du château de Versailles, en présence du Père de La Chaize qui fit la messe.
A dater de ce moment le roi et toute la Cour de Versailles ont subi un grand changement, dû à l'influence de madame de Maintenon.
Cependant, le monarque accepte la franchise de son confesseur qui a l'art de traverser le siècle sans entrer en disgrâce. Un jour que le roi lui reproche d’être trop bon, le père jésuite répond :
"Ce n’est pas moi qui suis trop bon, c’est vous qui êtes trop dur !"

Si le père Lachaise rencontra des difficultés infinies à bien gérer les affaires spirituelles du souverain, en revanche il réussit très bien à régler les affaires pécuniaires de sa famille.
En effet, grâce à sa puissante influence, et à sa situation financière confortable, la famille de La Chaise prospère considérablement dans la seconde moitié du 17e siècle.
Ainsi en 1677, celle-ci achète la Seigneurie de Souternon et la châtellenie de Saint-Germain-Laval.
Mais ces fortunes rapidement acquises ne dureront guère car au début du 18e siècle, les biens de la famille La Chaise sont adjugés par un arrêt de la Sénéchaussée de Roanne.

Le père La Chaise n’habite pas Versailles mais il s’y rend chaque semaine en carrosse. Il réside dans la maison des Jésuites près de l’église Saint Paul à Paris, conformément à la règle des jésuites ayant une fonction officielle. Une des règles de l’ordre des Jésuites interdit strictement l’accès du domaine à quiconque après minuit sonné.
Louis XIV désirant son confesseur disponible nuit et jour, le fait installer dans une propriété distincte de la maison des Jésuites
Une nuit, Louis XIV torturé par un terrible cas de conscience, envoie un courrier pour amener en urgence son confesseur auprès de lui. Mais le messager royal dépêché à la maison des Jésuites frappe en vain à la porte et doit repartir sans le confesseur.
Pour éviter que ne se reproduise un aussi cuisant dépit, le souverain fait installer le Père La Chaise sur un terrain à part de la propriété de campagne des Jésuites.
En 1626, les Jésuites de la rue St-Antoine acquièrent la propriété d'un riche négociant. Celle-ci était alors un lieu planté de vignes, située sur l'une des sept collines de Paris.
Cette colline était autrefois appelée Champ-l'Évêque car elle appartenait au Moyen Âge à l'évêque de Paris, prit au XIIe siècle le nom de Mont-aux-Vignes, pour les cultures que l'on y réalisait alors. En 1430, un riche commerçant du nom de Régnault de Wandonne acheta le domaine afin d'y faire construire une maison cossue : une folie. C'est l'origine du nom de l'actuelle rue de la Folie-Regnault dans le 11e arrondissement.
Deux siècles plus tard, les Jésuites acquièrent le terrain pour en faire un lieu de repos et de convalescence. La maison accueille quelques heures le jeune roi Louis XIV venu assister sur ces hauteurs à des combats lors de la Fronde. Cet événement donnera au lieu le nom de Mont-Louis.
C'est là qu'en 1652, Louis XIV assiste aux combats de la Fronde. Louis XIV vient s'y reposer et contribue, grâce aux libéralités duroi, à l'embellissement et à l'agrandissement du domaine auquel son nom reste attaché. Plus tard, le père François d'Aix de la Chaise y fait bâtir une maison très confortable agrémentée d’un magnifique jardin avec arbres exotiques et pièces d’eau.
Cet endroit devient le rendez-vous des courtisans du roi et le Comte de La Chaise, frère de François, y donne souvent des fêtes qui contribuent à embellir le domaine.
Ainsi, malgré lui, la résidence du Père La Chaise devient un haut lieu où se trament et se dénouent les intrigues de la Cour royale
Bien qu'il fut aussi suspecté d'être à l'origine des violences exercées contre l’évêque de Pamiers, Saint-Simon et les philosophes du XVIIIe siècle ne traitent pas le père La Chaise avec trop de rigueur.
Le chancelier d’Aguesseau dans ses œuvres dit de lui : "Le père La Chaise, dont le règne a été le plus long, était un bon gentilhomme qui aimait à vivre en paix et à y laisser vivre les autres ; capable d’amitié, de reconnaissance, et bienfaisant même autant que les préjuges de son corps pouvaient le lui permettre."
Il apparaît fréquemment dans les mémoires des grands adversaires des jésuites, comme chez Saint-Simon (Mémoires, IV), Voltaire (Siècle de Louis XIV), qui soulignent pourtant sa grande humanité. Il était en correspondance avec Edward Coleman au sujet des moyens d'améliorer la condition des catholiques en Angleterre.
Saint-Simon dit de lui : il était un homme d’un bon caractère, juste, droit, sensé, sage, doux et modéré, fort ennemi de la délation, de la violence et de ses éclats.
S'il sert le monarque dans ses relations tumultueuses avec la papauté et avec les Jésuites, le bon père n'oublie pas pour autant sa famille. Frères, neveux, nièces, bénéficient des faveurs royales... ce qui lui vaut les critiques du théologien Fénelon, lequel écrit à Louis XIV :
"Vous êtes seul en France, Sire, à ignorer qu'il ne sait rien, que son esprit est court et grossier... c'est un aveugle qui en conduit un autre". N'empêche, le monarque s'est habitué et le garde près de lui jusqu'à sa mort, en janvier 1709. Même quand il est à l'extrême fin, il se fait "apporter le cadavre"...selon l'inévitable Saint-Simon.

En 1686, le roi tomba gravement malade. Son confesseur fit parti des intimes qui eurent connaissance de sa maladie.
Le 18 novembre 1686, le Père de La Chaize confessa le Roi juste avant la douloureuse et éprouvante opération de sa fistule. L'opération n'eut pas le succès escompté.
Louis XIV dut subir trois nouvelles opérations. Pendant la lente convalescence du Roi, son confesseur resta auprès de lui, le rassurant. Il fut touché de sa bienveillance et lui donna sa totale confiance.
Il obtint juste après, la charge entière de la direction des affaires ecclésiastiques. Auparavant, il la partageait avec l'archevêque de Paris.
Durant son ministère et sa montée en pouvoir, il s'attira la haine et la jalousie.
De nombreux pamphlets et couplets satyriques furent écrits. Il réussit de nombreuses fois à déjouer de puissantes cabales qui avaient pour but de le destituer.
A cette époque madame de Maintenon créa la fondation de Saint Cyr.
Le Père de La Chaize, Jean Racine et Nicolas Boileau (les meilleurs amis du confesseur) apportèrent leurs corrections aux constitutions de la communauté.
En 1692, lors de la campagne de Belgique, le père accompagna Louis XIV. Il fut à ses côtés pendant la prise de Namur. Là, il fut endeuillé par le décès de l'un de ses petits neveux qui fut tué durant la bataille.
À partir de 1695, le Père de La Chaize reçu la charge de présenter au Roi les nominations pour l'admission à Saint Cyr.
Suite à des divergences d'opinions sur la dévotion, le jansénisme, entre le Père de La Chaize et Madame de Maintenon, un éloignement se fit entre eux.
Elle souhaitait que le Roi pratique la piété comme elle et influait pour que le Père de La Chaize amène le Roi sur cette voie. Le confesseur du Roi s'y refusa. Et elle devint alors une opposante latente.
En plus contrairement, elle se rapprocha du cardinal de Noailles.
En 1695, à la mort de l'archevêque de Paris, M. de Harlay, elle fit nommer Louis-Antoine de Noailles, évêque de Châlons, à sa place sans prévenir le Père de la Chaize qui était en charge de présenter au Roi les nominations.
À partir de cette époque, il dut partager avec Louis-Antoine de Noailles sa charge de présenter au Roi la feuille pour la distribution des bénéfices ainsi que les nominations des prélats.
Vers 1704, il songea à la retraite, mais le Roi refusa.
Devenu âgé, le père Jésuite demande plusieurs fois à son pénitent Louis XIV la permission de se retirer. Mais le souverain n’y consent qu’en 1709, très peu de temps avant la mort de son confesseur qui est remplacé par un autre jésuite le père Le Tellier.
Le 20 janvier 1709, François d'Aix de La Chaize mourut à cinq heures et demie du matin dans la maison-professe de Saint Louis des Jésuites de la rue Saint-Antoine, à l'âge de 85 ans. Il fut inhumé dans les caveaux de la chapelle de la rue Saint-Antoine, aujourd'hui l'église Saint-Paul-Saint-Louis.

Plus tard, après l’expulsion des Jésuites, le domaine dédié au Père La Chaise passa entre les mains de plusieurs propriétaires. Le frère du Père La Chaise fit par la suite agrandir le domaine, avant de devoir le céder afin de payer une dette. D’abord abandonnés, les jardins furent ensuite achetés par le Préfet de la Seine au XVIIIe siècle.






CRÉATION DU CIMETIÈRE DU PÈRE LACHAISE



"Le cimetière du Père Lachaise... ou la poudre aux yeux des morts. Comme dit Balzac,"c’est une infâme comédie ! C’est encore tout Paris avec ses rues, ses enseignes, ses industries, ses hôtels ; mais vu par le verre dégrossissant de la lorgnette, un Paris microscopique, réduit aux petites dimensions des ombres, des larves, des morts, un genre humain qui n’a plus de grand que sa vanité".
Nicolas Will (Le Père Lachaise,Petit Guide de la mort suave)





Près de 100 ans après la mort du confesseur ce lieu devient un merveilleux éden romantique où sont inhumées de nombreuses célébrités.
Puis, après avoir été revendu, le domaine est cédé en 1803 à la Ville de Paris qui la transformera en une superbe nécropole.
Au XIXe siècle, sous l’impulsion du Consul Napoléon Bonaparte, plusieurs nouveaux cimetières furent créés afin de palier le manque de sépultures intra-muros . En 1803, c’est le Préfet qui en est propriétaire jusqu’à ce que la Ville de Paris l’achète en 1804.
Plusieurs cimetières sont crées dans ce qui était alors l'extérieur de Paris, hors des limites des murs de l'époque : au nord, le cimetière de Montmartre, au centre le cimetière de Passy, celui de Montparnasse, au sud, le cimetière de l'Est que les parisiens nommeront le cimetière du père Lachaise.
Le cimetière du Père-Lachaise est le plus grand cimetière dans Paris intra-muros, c'est un lieu célébre dans le monde. Il se situe dans le XXe arrondissement.
Il fallut attendre le début de l'empire pour que le premier Préfet de la Seine, Frochot, parvienne à mettre en place une nouvelle politique d'inhumation. Le décret du 12 Juin 1804 institue la création des grands cimetières alors extra-muros :

Le cimetière du Père Lachaise est la nécropole la plus prestigieuse et la plus visitée de Paris. D'une surface de 44 hectares, elle totalise 70 000 concessions environ. C'est aujourd'hui le plus grand des espaces verts paysagers de la capitale.

Sa conception est confiée, en 1803, à Alexandre Théodore Brongniart architecte néo-classique. Celui-ci est inspecteur général en chef de la deuxième section des travaux publics du département de la Seine et de la ville de Paris. Brongniart dessinera le plan initial : Il conçoit alors un nouveau type de cimetière mêlant parc à l'anglaise et lieu de recueillement.
Tous les styles de l'art funéraire sont représentés : tombe gothique, caveau haussmannien, mausolée à l'antique ou simple pierre tombale.
Brongniart définira les grands axes, les sections et proposera l'édification de divers monuments funéraires dont en fait, aucun ne sera réalisé. Malgré tout son projet de la sépulture de la famille Greffuhle, au style néo-gothique épuré sera édifiée. La chapelle et le portail principal sont, eux, l'oeuvre de l'architecte néoclassique Etienne-Hippolyte Godde.
Après son ouverture, le Père-Lachaise sera réaménagé à plusieurs reprises, il va connaître des agrandissements, il a connu cinq agrandissements : en 1824, 1829, 1832, 1842 et 1850.
Sa superficie passera ainsi de 17 hectares 58 ares à 43 hectares 93 ares pour 70 000 tombes, 5 300 arbres, une centaine de matous sauvages et nourris par de bonnes âmes qui hantent silencieusement les allées de ce grand parc secret et mystérieux, on y trouve aussi une très grande quantité d'oiseaux qui souligne l'ambiance de paix du lieu.
Le cimetière de l'est recevra rapidement le nom de cimetière du père Lachaise, en hommage à son ancien propriétaire.

Le 21 mai 1804, le cimetière fut officiellement ouvert par une première inhumation ; Le premier "occupant" de ce nouveau lieu fut une petite fille de cinq ans.
Pourtant, le succès ne fut pas immédiat, lorsque le cimetière ouvre ses portes les Parisiens se montrent réticents à se faire enterrer loin de leur paroisse, hors de Paris et sur une hauteur de surcroît, dans un cimetière qui n'appartient pas à une église et qui n'est donc pas sanctifié..
En effet, onze ans plus tard, en 1815, on ne compta même pas 2 000 tombes sur 17 hectares, au point que les responsables imaginent une opération publicitaire d'envergure.
Le transfert de quelques honorables morts de l'élite parisienne incita enfin les habitants à y choisir leur dernière demeure : En 1817, les corps supposés être ceux de La Fontaine et de Molière sont rapatriés au Père-Lachaise , ainsi que ceux d'Héloïse et d'Abélard, afin d'inciter les parisiens à venir reposer auprès d'eux. Le succès fut immédiat !
Dès lors, les chiffres s'envolent. En 1830, 33 000 tombes sont dénombrées. Il faut songer à accroître le terrain. Entre 1824 et 1850, six agrandissements successifs permettent au Père-Lachaise d'atteindre sa surface actuelle, soit 44 hectares. Aujourd'hui le cimetière totalise 70 000 concessions environ.

Un million de personnes y ont été inhumées à ce jour et plus de deux millions de visiteurs s'y rendent chaque année.
Aujourd'hui Un véhicule aménagé pour transporter les personnes à mobilité réduite assure des navettes. Pour pouvoir utiliser ce service, l'usager doit se signaler auprès de l'agent d'accueil de permanence, à l'entrée principale du cimetière.



Le père Lachaise champs de guerre.

La Commune :


Lors de la Commune de Paris, en mai 1871, le Père-Lachaise fut le théâtre d'une véritable guerre civile, en raison de sa localisation stratégique sur la colline. Les Fédérés installèrent leur artillerie en plein cœur du cimetière, mais furent rapidement encerclés par les Versaillais de Thiers d'un côté et les prussiens de l'autre. Les 147 survivants furent fusillés le 28 mai 1871 devant le mur qui prit ensuite le nom de mur des Fédérés, au sud du cimetière.



Personnages célèbres enterrés au Père Lachaise :


Le cimetière du Père Lachaise est le quatrième lieu le plus visité de Paris. Il faut dire qu’il y a du beau monde : du Maréchal Ney à Oscar Wilde, en passant par Colette, Frédéric Chopin, Edith Piaf, Marcel Proust, Georges Haussmann, Ludovico Visconti, J.Dominique Ingres, Victor Hugo, Sarah Bernhardt, Delacroix, Balzac, Amedeo Modigliani… Excusez du peu. Vous pourrez même circuler entre les tombes…
Mais la pierre tombale qui attire de loin le plus de visiteurs est celle de Jim Morrison, le leader des Doors. Décédé à Paris le 3 juillet 1971, il fut enterré à la va vite 4 jours plus tard. Sa famille, fâchée depuis plusieurs années avec le chanteur, ne voulut pas payer les frais de rapatriements. Un défilé incessant de fans perturbe la tranquillité des lieux.
Au fil des chemins verdoyants, vous croiserez les sépultures d’hommes et femmes célèbres reposant au sein du cimetière.

En voici quelques noms parmi beaucoup d'autres :
Honoré de Balzac,
Guillaume Apollinaire,
Colette,
Jean-François Champollion,
Jean de La Fontaine,
Molière,
Yves Montand,
Simone Signoret,
Jim Morrison,
Alfred de Musset,
Edith Piaf,
Camille Pissarro,
Oscar Wilde.
Allan Kardec
Adolphe Thiers
Maréchal Ney -
Louis Blanc
Alphonse Daudet
Gérard de Nerval -
Proust -
Frédéric Chopin -
Bizet
Héloise et Abélard -
Haussmann -
Ferdinand de Lesseps
Richard Wallace -
Nadar -
Sarah Bernardt -
Gilbert Bécaud

Styles architecturaux :
Empire, Gothique, 1900, Neo classique, Second empire, Neo byzantin, Eclectique, Monumental, Napoléon III, Neo baroque



Le cimetière du père Lachaise dans la culture :


Tombe de Balzac
Au cinéma


1980 : Au Bon Beurre (téléfilm) d’Édouard Molinaro (cimetière dans lequel les Poissonard, profiteurs de guerre, acquièrent pour un million de francs, un prestigieux caveau)
1986 : Au Père-Lachaise, court métrage, réalisé par Pierre-Marie Goulet et Jean-Daniel Pollet
1991 : The Doors, de Oliver Stone (Tombe de Jim Morrison)
2002 : Les Tombales, court-métrage de Christophe Barratier
2006 : Paris, je t'aime, segment 20e arrondissement
2008 : Syndrome, court-métrage de Yannick Delhaye
2012 : Holy motors, de Leos Carax

Dans la littérature


1833 : Honoré de Balzac, Ferragus : description du cimetière
1834 : Honoré de Balzac, Le Père Goriot : cimetière où le Père Goriot est enterré
1862 : Victor Hugo, Les Misérables : cimetière où Jean Valjean est enterré
1869 : Gustave Flaubert, L'Éducation sentimentale : description du cimetière
1955 : Antoine Blondin, L'Humeur vagabonde : un jeune provincial, perdu dans ce " labyrinthe ", dialogue avec un gardien du cimetière
1994 : Bernard Werber, Les Thanatonautes : le cimetière est le principal lieu de rendez-vous des deux protagonistes, Michael Pinson et Raoul Razorbak, au début de l'histoire.
Dans les jeux vidéo
2009 : The Saboteur, jeu vidéo de Pandemic Studios pour Electronic Arts.



Le columbarium-crématorium et les personnalités incinérées au père Lachaise :

Ce n'est qu'à la fin du siècle, en 1894, que débutèrent les travaux du columbarium et du crématorium, conçus en 1886 par Jean Camille Formigé.
L'ensemble crématorium-columbarium se compose d'une chapelle de style néo-byzantin et de quatre ailes.
Le toit est composé d'un vaste dôme de briques et de grès, de trois petites demi-coupoles et de deux cheminées. Dans les années 1920, le dôme principal est décoré de vitraux de Carl Mauméjean.
Le columbarium définitif se compose de quatre niveaux : deux en sous-sols et deux à l'extérieur et peut contenir 40 800 cases.
Le crématorium est le premier construit en France.
La première crémation a lieu le 30 janvier 1889, un peu plus d'un an après la loi du 15 novembre 1887 qui proclame la liberté des funérailles et autorise la crémation.
Le recours à la crémation demeure peu répandu jusqu'à la fin du xxe siècle.
Essentiellement le fait de francs-maçons, anticléricaux et libre-penseurs (Charles Ange Laisant, André Lorulot), le recours à la crémation progressa suite à la levée de l'interdiction par l'église catholique en 1963.
À partir des années 1980, les malades du sida privilégient la crémation (Jean-Paul Aron, Guy Hocquenghem, Cyril Collard, Pascal de Duve, Cleews Vellay, Jean-Luc Lagarce).
De 49 crémations en 1889, le crématorium réalise environ 5000 crémations au début du XXIe siècle.
En 2012, la crémation représente 45% des obsèques à Paris.
Dans le columbarium se trouvent de nombreuses célébrités dont le metteur en scène Max Ophüls, l'humoriste Pierre Dac et le cénotaphe de Maria Callas



Père Lachaise patrimoine


Conservation du patrimoine


La "partie romantique" du cimetière, soit environ la moitié de la superficie totale, constitue un site classé par arrêté du 17 décembre 196220.
Le site classé regroupe les divisions 4 à 34, 36 à 39, 47 à 58, 65 à 71, 73 à 75 et une partie de la division 761.
Plusieurs éléments du patrimoine funéraire du cimetière ont été inscrits ou classés aux monuments historiques entre 1983 et 2008 :
Les monuments construits avant 1900 qui se trouvent dans les divisions 1 à 58, 65 à 71 et 91 sont inscrits par arrêté du 21 mars 1983.
Le nombre de monuments funéraires inscrits aux monuments historiques est estimé à 30 000.
Le portail d'entrée, la chapelle, le Mur des Fédérés, le monument aux morts de Bartolomé, le monument funéraire d'Héloïse et Abélard, le monument funéraire de Molière, le monument funéraire de La Fontaine, le monument de Montanier dit Dellile, et le monument funéraire de Landry sont classés par arrêté du 14 novembre 1983.
Le monument funéraire de Cartellier-Heim est classé par arrêté du 25 janvier 1990.
Le colombarium et le crématorium sont inscrits par arrêté du 17 janvier 1995.
Le monument funéraire d'Oscar Wilde est classé par arrêté du 10 mars 199525, après avoir été inscrit par arrêté du 27 septembre 1991.
Le monument funéraire de Georges Guët est classé par arrêté du 18 septembre 1995, après avoir été inscrit par arrêté du 9 septembre 1994.
Le monument funéraire de Frédéric Chopin est classé par arrêté du 1er avril 2008.

D'illustres sculpteurs et architectes feront de ce lieu un véritable musée dès le XIXe siècle : parmi eux, Guimard, Garnier, Visconti, Paillard ou Barris. La chapelle ainsi que le portail principal d'alors (boulevard de Ménilmontant) furent conçus par l'architecte néoclassique Étienne-Hippolyte Godde en 1823 et 1825. David d'Angers créa la plupart des monuments du "Quartier des Maréchaux d'Empire"



Les sépultures incontournables


Certaines tombes sont recouvertes de graffitis, de fleurs ou autres objets plus ou moins étranges.
En général, les touristes se pressent autour de ces lieux de mémoires à la gloire de leur occupant.
L'une des tombes les plus frappantes est celle du poète Oscar Wilde.
Bien qu'homosexuel, le dandy avait du succès auprès des femmes et il semble toujours en avoir.
Des milliers de marques de rouge à lèvre le prouvent. Embrasser cette tombe est devenu une tradition.
A ne pas manquer non plus, la tombe d'Edith Piaf et celle de Jim Morrison. Le chanteur des Doors, mort en 1971 est toujours l'objet d'un véritable culte.
Les gardiens du Père Lachaise ont été obligés d'installer des barrières de sécurité autour de la tombe. Ils avaient trouvé à plusieurs reprises des jeunes couples se livrant à des activités bien peu catholiques sur la tombe.
Le Sud-Ouest du cimetière est dédié à des grands évènements historiques.
Se succèdent les tombes de résistants dont Jean Baptiste Clément, l'auteur de la chanson Le Temps des Cerises et de figures communistes comme Marcel Thorez.
Enfin, dans le même secteur, on trouve de nombreux monuments à la mémoire des morts des camps de concentration.
Enfin, saviez vous que tous les habitants du cimetière ne sont pas morts ? On croise des chats un peu partout en train de courir ou de dormir entre les tombes. Et, oh surprise... Ils sont tous noirs... Un frisson parcourt le bas du dos, un chat noir porte malheur, l'effet est-il décuplé dans un cimetière
Il fait partie des sites touristiques réputés de la capitale.



Le père Lachaise historique :


Mur des fédérés
En 1899 le Monument aux morts d'Albert Bartholomé acheté par la Ville de Paris au salon du Petit-Champ-de-Mars en 1895 est installé au Cimetière du Père-Lachaise.
Outre les tombes, le cimetière abrite des monuments dédiés à une personnalité ou à un groupe de personnes.
Monuments aux combattants étrangers morts pour la France durant la Grande Guerre :
Monument aux arméniens morts pour la France ;
Monument aux belges morts pour la France ;
Monument aux grecs morts pour la France ;
Monument aux italiens morts pour la France ;
Monument aux soviétiques morts pour la France ;
Monument aux tchécoslovaques morts pour la France.
Monuments à la mémoire des déportés victimes des camps de concentration et d'extermination :
Auschwitz-Birkenau (1949) ;
Neuengamme (1949) ;
Ravensbrück (1955) ;
Mauthausen (1958) ;
Buchenwald-Dora (1964) ;
Oranienburg-Sachsenhausen (1970) ;
Dachau (1985) ;
Flossenbürg (1988) ;
Buna-Monowitz (1993) ;
Bergen-Belsen (1994) ;
Natzwiller-Struthof (2004) ;
Convoi 73 (2006) ;
Monument aux Espagnols morts pour la liberté (1969).
Monuments en hommage aux victimes de catastrophes aériennes :
une stèle en hommage aux 170 victimes du DC10 d'UTA ;
mémorial à la mémoire des 148 victimes du vol 604 Flash Airlines inauguré le 3 janvier 2007 ;
une stèle érigée le 1er juin 2010 en hommage aux 228 victimes du vol 447 Air France (division 88).
Monument aux personnels des Hôpitaux de Paris victimes du devoir ;
Monument aux victimes de juin 1848 (division 6) ;
Monument à la mémoire des Gardes Nationaux de la Seine tués au combat de Buzenval le 19 janvier 1871 (division 72) ;
Monument à la mémoire des soldats morts pendant le siège de Paris de 1870-1871 (division 64) ;
Monument à la mémoire des défenseurs de Belfort (division 54) ;
Monument aux victimes non reconnues de l'incendie du Bazar de la Charité (division 92, 1899)
Monument funéraire aux victimes non identifiées de l'incendie de l'Opéra Comique
Monument aux travailleurs municipaux de la Ville de Paris (1906) ;
Plaque apposée sur le mur des fédérés en 1907 (division 76) ;
Imre Nagy, premier secrétaire du Parti communiste de Hongrie en 1956 ; monument érigé par la Ligue hongroise des Droits de l'Homme en 1988, à l'occasion du 30e anniversaire de son exécution ;
Stèle en hommage aux victimes de l'OAS (division 88)



Manifestations


Du fait des nombreuses personnalités enterrées là et de la charge symbolique du lieu, le cimetière du Père-Lachaise a été et est encore le lieu de manifestations et de commémorations, concernant en particulier la Commune de Paris.
Ces commémorations sont principalement le fait des partis socialistes et communistes et des francs-maçons du Grand Orient de France.
Après la Seconde Guerre mondiale, s'y ajoutent les commémorations des victimes du nazisme, les monuments aux morts des camps de concentration et d'extermination se trouvant à proximité du mur des Fédérés



Le père Lachaise et la religion :



Religion


Le décret du 23 prairial de l'an XII (1804) de Napoléon Ier fixe les questions relatives à l'organisation des cimetières et des funérailles.
Les communes ont l'obligation de créer un cimetière spécialement affecté à chaque culte ou d'affecter à chaque culte une partie du cimetière. La loi du 14 novembre 1881 abroge cet article 15 du décret du 23 prairial de l'an XII, ce qui conduit à l'interdiction des carrés confessionnels.
Au Père-Lachaise, des carrés confessionnels dédiés aux juifs et musulmans ont existés.
La loi de séparation de l'Église et de l'État du 9 décembre 1905 n'a pas d'impact sur le cimetière du Père-Lachaise puisque les emblèmes religieux demeurent autorisés sur les monuments funéraires.
Chapelle
À l'emplacement de la maison du Père La Chaise, Brongniart a prévu une immense pyramide dédiée aux cérémonies de tous les cultes chrétiens. Ce monument n'a finalement pas été retenu et la construction de la chapelle est confiée à l'architecte de la ville de Paris Étienne-Hippolyte Godde.
La construction débute en 1820, financée par la ville et un lègue de 40 000 Francs de la veuve du docteur Bosquillon.
La chapelle dédiée au culte catholique est consacrée en 1834 et dépend de la paroisse Saint-Germain de Charonne.


Enclos juif


Paris comptait sept carrés juifs.
Le carré juif du Père-Lachaise ouvre le 18 février 1810 dans la division 7. Clôturé par un mur, le cimetière israélite comportait une salle de purification et un pavillon pour le gardien10. L'enclos était fermé à clef.
De 1865 à 1882, la division 87 servira également d'enclos juif. Après l'interdiction des carrés confessionnels en 1881, les murs des enclos juifs sont détruits et les juifs sont enterrés dans la 96e division.
Parmi les nombreuses personnes enterrées au XIXe siècle, les guides de l'époque signalent Rachel Félix, tragédienne, David Sintzheim, premier grand rabbin de France, la famille Rothschild, Roblès, Singer, Fould.


Enclos musulman


Enterrement dans l'enclos musulman de Séliman-ben-Saïd, lieutenant indigène au 2e régiment de tirailleurs algériens en garnison à Paris.
La création d'un enclos musulman est autorisée par une délibération du conseil municipal du 17 juin 1853 et d'un arrêté préfectoral du 29 novembre 1856 qui prévoit "un enclos spécial pratiqué dans les dépendances du cimetière de l’Est pour l’inhumation des personnes décédées à Paris professant la religion mahométane".
La 85e division est assignée au culte musulman.
Cette partie plate et rectiligne fait partie des terrains acquis lors de la dernière extension du cimetière en 1850.
Délimité par une clôture en planches, l'enclos mesure 3 260 m2.
En mai 1855 débutent les travaux de construction de la mosquée d'après les plans dressés par Marie-Gabriel Jolivet, architecte de la troisième section des travaux de la Ville de Paris.
Le monument est composé d'une salle d'attente, d'un lavatorium, destiné à la purification des musulmans, et d'un dépôt pour les accessoires du culte. L'appareil polychrome est constitué de pierres de taille blanches et de grès rouge des Vosges disposées successivement en bandes horizontales.
L'enclos musulman ouvre le 1er janvier 1857, ce qui en fait le premier cimetière musulman en France.
Entre 1856 et 1870, l'enclos ne comptera que 44 inhumations : 6 concessions à perpétuités, 7 temporaires, 31 fosses gratuites. L'enclos est rétréci à plusieurs reprises.
Le 1er mars 1871, une partie inutilisée de l'enclos est affecté au culte israélite qui était à l'étroit dans la division 87 qui était dédiée aux juifs de 1865 à 1882.
La loi du 14 novembre 1881 interdit les carrés confessionnels. La clôture de l'enclos musulman est retirée, contrairement à la haie végétale plantée en 1873 qui est conservée.
L'enclos est à nouveau rétréci en 1883.
En dépit de la loi de 1881, la mosquée est conservée. Mais la Turquie, à qui incombent les travaux, ne l'entretient pas. Une reconstruction est envisagée avant que la Première Guerre mondiale annule le projet. Alliée de l'Allemagne, la Turquie est dorénavant un pays ennemi de la France. La mosquée est détruite en 1914. Le projet de la reconstruire est définitivement abandonné en 1923 en raison d'un projet de construction de ce qui deviendra la Grande Mosquée de Paris.



La mort inspire


"Érotomanes, obsédés, courtisanes, couples légitimes ou non... on trouve de tout au Père-Lachaise !" Bertrand Beyern, voix de stentor et veste de lin crème, se tient au seuil du cimetière, devant une trentaine de paires d'yeux brillants et d'oreilles attentives. Ce lundi après-midi, celui qui se définit comme un nécrosophe, un spécialiste des cimetières, organise l'une des visites guidées dont il a le secret. Un parcours original, dont les commentaires "ne se hurlent pas dans la rue", et pour cause... il s'agit d'un safari érotique à travers tombes.

À première vue, l'idée choque. À la seconde, aussi. Pourtant, on aurait tort de s'arrêter à l'incongruité du thème, les visites de Bertrand Beyern étant l'objet de recherches très poussées. Établir un itinéraire et recueillir des informations lui prend généralement plus d'un an. "J'en ai tellement en préparation que certaines visites seront programmées à titre posthume", s'amuse ce grand gaillard aux yeux clairs. Tirant de son attaché-case noir un peu rétro un recueil de poèmes, il se lance dans les premières "nécropolissoneries" avec le texte osé d'un poète grec décédé il y a tout juste neuf ans. "C'est la France qui se lèche tôt", conclut-il devant son public hilare.
Mais ce ne sont là que des préliminaires.

Amants pour l'éternité


Entraînant ses visiteurs dans les allées pavées du Père-Lachaise, Bertrand Beyern s'arrête entre les pierres tombales, égrenant dans sa marche les anecdotes croustillantes et les précisions de rigueur. Partant de la statue d'une danseuse étoile des ballets de Monte-Carlo, il arrive sur la sépulture de Marie Laurencin. Celle qui peignait les jeunes filles sages se montrait bien plus délurée avec son amant, Guillaume Apollinaire, enterré dans une autre section sous une stèle aux allures phalliques, menhir dressé sous le soleil.

Ils ne sont pas les seuls à s'être retrouvés ensemble dans ce cimetière après avoir partagé le même lit. À l'ombre d'un bouleau, on retrouve Simone Signoret et Yves Montant, unis jusque sous leur dalle. Dans la section romantique du cimetière, Marcel Mouloudji repose non loin de sa femme Lola, enterrée quelques mètres plus loin avec... son jeune amant. Il faut dire que son chanteur de mari, qui avait signé des textes licencieux avant d'enflammer les hit-parades en 1952 avec Comme un p'tit coquelicot, collectionnait les maîtresses et avait fini par l'abandonner.

Du cimetière au théâtre


Il est bien là, l'érotisme du Père-Lachaise : dans les relations qu'entretenaient ces morts du temps de leur vivant, dans les notices biographiques des défunts, que Bertrand Beyern a étudiées en détail. "Les cimetières ont un potentiel romanesque énorme", explique-t-il en conseillant de s'attarder sur les tombes des personnalités peu connues. Ainsi, celle de Gaston Habrekorn, directeur du Bataclan et du Divan japonais à la Belle Époque. Chansonnier à ses heures perdues, il avait l'art du titre percutant (J'ai bu de ta salive, Ta croupe) et fut le premier à faire danser les filles avec des collants chair, lorsque la nudité sur scène était encore proscrite. "L'illusion, paraît-il, était presque parfaite." Quelques décennies plus tard, alors que la capitale s'adonne à toutes les folies au lendemain de la Première Guerre mondiale, c'est Oscar Dufresne qui affole le Tout-Paris. Le directeur du music-hall Le Palace préférait, en effet, la compagnie des matelots à celle des danseuses, ce qui lui valut le délicat surnom de "Pomplemousse".

Bertrand Beyern a une attention pour chacun, photographie introuvable sur Internet ou enregistrement d'une chanson grivoise à écouter sur un lecteur de cassette grésillant.
Le Père-Lachaise, le nécrosophe y a passé toute son enfance, apprenant à compter sur les tombes et révisant l'histoire grâce aux épitaphes. C'est après plusieurs passages dans des jeux télévisés que les gens, impressionnés par ses connaissances, lui suggèrent d'organiser des visites. Conscient que sa passion peut choquer, Bertrand Beyern regrette que les cimetières soient vus comme des lieux morbides dans l'imaginaire collectif. "Le cimetière, c'est comme du théâtre. Pour peu que l'endroit soit beau et que l'on ne soit pas en deuil, tout est mis en scène." Et son public, composé de quelques touristes mais aussi d'habitués, se prend au jeu, prêt à "tout voir et tout entendre". Même les dames d'un certain âge n'hésitent pas à poser des questions sur les positions préférées d'Alice Ozi, "l'une des grandes horizontales du Paris romantique", qui avait jeté son dévolu sur le fils de Victor Hugo, non sans avoir d'abord essayé (et réussi) avec le père.

Fétichisme funéraire


Érotisme des sculptures également. C'est ainsi que Victor Noir, illustre inconnu de son vivant, a acquis une célébrité posthume avec l'érection de sa statue funéraire. Mort tragiquement dans un duel, le jeune homme est représenté fort bien pourvu par Dame Nature sur son caveau, ce qui a entraîné une vague de fétichisme sans précédent. Pour lutter contre la stérilité ou ranimer sa virilité, visiteuses et visiteurs procèdent à de savants attouchements dont le bronze garde la trace, faisant de Victor Noir la braguette la plus lustrée du vingtième arrondissement.

La sulfureuse réputation du Père-Lachaise n'est, en effet, pas imputable seulement à ses éternels résidents, mais aussi à ses visiteurs. Outre la statue de Victor Noir, celle d'une certaine Suzy Latron, chaussée d'escarpins, reçoit la visite d' habitués, fétichistes des talons hauts". Et, bien entendu, "ils viennent sans leur femme". Certaines allées sont connues pour être des lieux de rencontres homosexuelles, quelque part entre la sépulture de Cambacérès, qui a dépénalisé la sodomie, et Guillaume Cullerier, inventeur du préservatif moderne.
Des rencontres qui se soldent parfois par plus d'affinités dans les petites chapelles aux portes rouillées.

Plus de trois heures pour exhumer des histoires exaltées, et il resterait encore beaucoup de choses à dire. Bertrand Beyern ne s'en lasse pas. Le lendemain, il embarquera un autre groupe de curieux sur une nouvelle thématique beaucoup moins subversive : les tombes célèbres. Puis ce sera un parcours autour de l'humour noir. "On n'en a jamais fini avec Le Père-Lachaise !"



Le père Lachaise pratique :


Le cimetière se visite, il est facilement accessible par le métro.
Le cimetière est géré par le service des cimetières de la Ville de Paris, rattaché depuis 1986 à la direction des parcs, jardins et espaces verts . Le service des cimetières assure les missions d'accueil, renseignements des usagers et de surveillance, de fossoyage et d'inhumation, ainsi que de la valorisation du patrimoine architectural et végétal.
La durée de concession est de 10, 30 ou 50 ans ainsi que perpétuelle. Les tarifs sont les mêmes dans tous les cimetières parisiens intra muros. En 2012, une concession perpétuelle de 2 mètres carrés coûte 13 430 €, pour une cinquantenaire, 4 004 € euros, pour une trentenaire, 2 560 €, pour une décennale, 755 €. Pour une case au columbarium, il faut compter 1 725 € pour 50 ans et 1 105 € pour 30 ans et 365 € pour une concession temporaire de 10 ans.
Pour être enterré au cimetière du Père-Lachaise, il faut être domicilié à Paris, être décédé à Paris ou être placé dans un caveau existant. Cependant le cimetière est plein depuis les années 1950. Les reprises des concessions anciennes abandonnées permettent de récupérer plusieurs centaines de concessions par an dans les cimetières intra muros.



Particularités du site :


Corneilles noires posées sur une croix
Avec ses 44 hectares, la première nécropole intra muros de Paris est aussi l'un des plus importants espaces verts. On y dénombre 5 300 arbres, soit un arbre pour treize sépultures. On y trouve essentiellement des érables, des frênes, des marronniers, des thuyas ainsi que des acacias, hêtres, noyers, platanes, robiniers, sophoras, tilleuls29. Au total, 400 espèces végétales ont été recensées.
Le cimetière contient deux arbres remarquables situés dans la 77e division. Le premier est un érable de Montpellier (Acer monspessulanum L.) remarquable en raison de son âge. Planté en 1883, il mesure 12 mètres de haut et 2,25 mètres de circonférence. Le second est un marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum L.) remarquable en raison de son âge et de sa circonférence. Planté en 1880, il mesure 22 mètres de haut et 3,45 mètres de circonférence.
Le développement parfois excessif et non contrôlé de la végétation est critiqué. Le monument aux morts de Bartholomé est masqué partiellement par les arbres et l'humidité accélère la détérioration du monument.
La faune du Père-Lachaise est composée d'une quarantaine d'espèces d'oiseaux, dont des corneilles, des chouettes hulottes, des faucons crécerelles, des éperviers, des mésanges, des grimpereaux, des sittelles, des moineaux, des gobe-mouche gris et des rouge-queue à front blanc. On observe également des chats, des lézards, des chauve-souris, des pipistrelles communes, des fouines, des hérissons et des écureuils roux. Un essaim d'abeilles avait même trouvé refuge dans la tête en bronze de la statue de Casimir Perier. 264 espèces de coléoptères et une centaine de papillons ont été recensés.



Quelques records :


La première personne inhumée Selon les registres du cimetière, une fillette de cinq ans, Adélaïde Paillard de Villeneuve, inhumée en 1804 dans l’actuelle 42ème division, serait la première personne inhumée au cimetière.
La tombe la plus ancienne Dans l’actuelle 60ème division, on peut voir la plus ancienne pierre tombale : celle de Reine Févez.
Les défunts les plus anciens Contemporains du XIIème siècle, Héloïse et Abélard sont à l’évidence les défunts les plus anciens du cimetière. Ils y furent transférés en 1817 dans le but de promouvoir la notoriété du Père-Lachaise. Citons également Molière et La Fontaine dont les restes (hypothétiques) furent amenés à la même époque.
La première chapelle La chapelle de la famille Greffulhe édifiée en 1815 dans l’actuelle 43ème division.
La première sculpture La stèle cénotaphe du dragon Antoine de Guillaume-Lagrange (1782-1807), dans l’actuelle 29ème division.
La première statue La pleureuse en marbre de la sépulture du négociant Pierre Gareau (+1815), dans la 10ème division.
la plus haute sépulture Le « phare » de Félix de Beaujour, qui culmine à 20m de hauteur, dans la 43ème division, est à l’évidence le plus haut monument du cimetière. On peut l’apercevoir du haut de la Tour Eiffel.
la plus monumentale Le mausolée de la famille Demidoff-Strogonoff, dans la 19ème division, suivi de près par la tombe d’Adolphe Thiers, dans la 55ème division.
La plus fleurie En dehors de la Toussaint, la tombe la plus fleurie est sans doute celle d’Allan Kardec, dans la 44ème division.
La plus visitée Difficile à dire. Cela se joue entre Allan Kardec, Jim Morrison, Edith Piaf et Frédéric Chopin.




A regarder :

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http://www.dailymotion.com/video/xuhz ... ta2-only#from=playrelon-1
http://www.dailymotion.com/video/x507 ... haise_people#.UPsgtrRmK0w
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Posté le : 20/01/2013 15:35
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La reine Anne d'autriche
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Le 20 Janvier 1666 meurt Anne d'Autriche épouse de Louis XIII, et mère de Louis XIV.

Dona Anna Maria Mauricia arrière-petite-fille de Charles Quint, est la fille aînée du roi d'Espagne Philippe III et de l'archiduchesse Marguerite d’Autriche, elle porte les titres d'infante d’Espagne,d'infante de Portugal, archiduchesse d’Autriche, princesse de Bourgogne et princesse des Pays-Bas.
Le 22 septembre 1601 elle voit le jour à Valladolid en Espagne et elle décèdera à Paris le 20 janvier 1666 d’un cancer du sein.
Elle deviendra reine de France et de Navarre de 1615 à 1643 en tant qu’épouse de Louis XIII, puis elle sera régente de ces deux royaumes pendant la minorité de Louis XIV(de 1643 à 1651).
Elle donnera naissance à deux fils dont le roi Louis XIV," roi Soleil" , et son frère Philippe, duc d’Orléans.


La jeune princesse Anne d'Autriche est la fille aînée du roi et de la reine d'Espagne. Elle aura la chance de bénéficier d'une petite enfance inhabituelle à l'époque dans les familles princières. En effet elle ne sera pas séparée de ses parents pour être confiée à des nourrices. Elle grandira entourée de sa famille et en concevra une grande affection pour les siens mais aussi une solidité mentale qui lui sera très utile pour affronter sa vie de femme et de reine.
Elle va mener dans son enfance une vie calme, ordonnée, et très pieuse. Ses loisirs seront souvent réservés à l'observance de rites religieux, de visites de couvents parmi des reliques . Elle va grandir dans le palais royal de l’Alcázar à Madrid où ses parents sont présents et très pieux.
Elle vit dans une famille unie entourée de ses frères et sœurs qui lui sont chers. Elle sera très proche plus particulièrement de Philippe, le futur roi d'Espagne et de Marie-Anne.
Cependant cette famille royale espagnole unie sera secouée par un drame lorsqu'en 1611, la reine Marguerite meurt subitement à l’âge de 27 ans en mettant au monde son huitième enfant. La jeune infante est bouleversée mais malgré cela elle va s'occuper de ses frères et soeurs, elle sera un soutien efficace si bien que ceux-ci l'appelleront "maman" . Malgré ses charges le roi, restera pour ses enfants un soutien indéfectible.
Sur ce point nous voyons d'un côté une future reine de France qui se développe dans un environnement chaleureux et équilibré, alors que a contrario, son futur époux, Louis XIII connait auprès de Marie de Médicis une mère distante affectivement et qui entretient avec son fils des relations conflictuelles.



Mariage Politique


La jeune princesse Anne d'Autriche peut prétendre, un jour porter la couronne espagnole en vertu de sa qualité d’aînée et de la non-application de la loi salique, l’Infante, connue sous le vocable d’Anne d’Autriche, allait connaître un tout autre dessein de l’autre côté des Pyrénées et devenir, en conséquence, l’une des plus grandes reines et régentes du royaume de France de l’époque moderne.
Son enfance nous est peu ou prou connue contrairement à celui qui allait devenir, au nom de la raison d’Etat, son époux, Louis XIII.
Aînée d’une fratrie de huit enfants, Anne éblouit par son charme, sa beauté et ses qualités d’esprit. Son éducation fut confiée à Don Diego de Guzman, mari de sa gouvernante. Sa mère, Marguerite d’Autriche, se réserve le soin d’inculquer à sa fille les principes fondamentaux de la foi chrétienne pour l’élévation de son âme. Ainsi est-elle préparée à son futur emploi qui est celui de devenir la reine d’un grand royaume européen.
En effet, dès 1602, la cour d’Espagne projette de marier l’Infante Anne avec le Dauphin de France, Louis, afin de rétablir la paix entre ces deux grandes nations. Les contemporains de ce projet s’accordent à montrer que la Providence désire cette union.
Citons quelques signes pouvant faire penser ou plutôt confirmer cette théorie : le même mois et la même année de naissance, les quatorze lettres composant les noms de Louis de Bourbon et d’Anne d’Autriche et leur anagramme ( Ho, bon lien sacré du très bon Dieu ).
Le 30 avril 1611, la France et l’Espagne parviennent à signer un accord secret ne prévoyant pas un mariage mais deux, celui de Louis de France avec Anne d’Autriche et celui de Philippe IV, prince des Asturies, avec Elisabeth de France.
La jeune Anne est fiancée à l'âge de dix ans, en gage de l'alliance franco-espagnole voulue par Marie de Médicis, elle épouse, le 18 octobre 1615 à Burgos, Anne épouse par procuration du duc de Lerme, Louis XIII, fils de Henri IV, roi de France et roi de Navarre, et de Marie de Médicis.
C'est la Cour espagnole qui a pris l'initiative de proposer le double mariage franco-espagnol.
Pourtant Henri IV qui considère les Habsbourg comme ennemi héréditaire, tergiverse et songe plutôt à marier son héritier à Nicole de Lorraine, héritière des Duchés de Lorraine et de Bar, ce qui donnerait naturellement pour frontières à la France le massif vosgien sans parler de la riche production de sel.
Mais à sa mort, sa veuve, Marie de Médicis, soutenue par le parti dévot, assume un retournement de politique, faisant de l'alliance espagnole un gage de paix entre les deux grandes puissances catholiques.
De son côté Philippe III espère que la présence de sa fille à la Cour de France sera un atout pour soutenir les intérêts de l'Espagne et donne à sa fille des instructions secrètes.
Ce 18 octobre 1615, Louis XIII n'est pas physiquement présent à son mariage, mais représenté par le duc d'Uceda.
Le même jour, à Bordeaux, Elisabeth, sœur de Louis XIII épouse l'infant Philippe, frère d'Anne, futur philippe IV d'Espagne.
Les princesses ont ensuite été "échangées" sur l'île des Faisans, située dans la Bidassoa, près d'Hendaye.
Le véritable mariage en France, d'Anne d'Autriche et Louis XIII, est célébré à Bordeaux le 21 novembre suivant.



Un mauvais départ.

Bien que les jeunes mariés n'aient que quatorze ans, le mariage est immédiatement consommé, pour des raisons politiques. Marie de Médicis, alors régente, ne veut pas qu'on puisse remettre en question cette union. Cependant, du fait de l'inexpérience des mariés, la nuit de noce semble s'être assez mal passée. Le petit roi la vit comme une véritable humiliation. Il en garde rancune contre sa mère, mais surtout, il ne s'approchera plus de son épouse pendant les trois années suivantes.
Ses années de mariage avec Louis XIII ne furent pas heureuses, à l’instar de tous les mariages ayant pour objet l’accomplissement de la raison d’Etat.
Leurs différences de caractères ne sont pas la seule raison : Louis XIII ne montre que peu d’égard et de délicatesse envers elle ; notamment lors de l’annonce du décès de l’un de ses proches.
Installée dans les appartements du Louvre avec sa suite, Anne d'Autriche reçoit tous les égards dûs à son rang mais est délaissée.
D'une part, Marie de Médicis continue à porter avec hauteur le titre de reine de France, sans la moindre déférence à l'égard de sa belle-fille. D'autre part, Louis XIII continue à se désintéresser d'elle. Il est vrai que le roi a une nature complexe et sa timidité l'empêche de s'accorder avec elle.
En outre, Anne d'Autriche n'est à ses yeux qu'une espagnole, c’est-à-dire une ennemie. Entourée par une petite cour peuplée d'une centaine de dames espagnoles, elle continue à vivre à la mode espagnole et son français est encore très hésitant.
Anne éprouve ainsi des difficultés à communiquer avec sa nouvelle famille. Enfin, Anne d'Autriche partage avec son époux une timidité et une inexpérience qui n'arrange pas la situation.
Il faut attendre le coup d'état de Louis XIII contre sa mère en 1617 pour voir les choses évoluer.
Conscient du problème diplomatique et dynastique que cause l'indifférence du roi à l'égard de la reine, le duc de Luynes tente par tous les moyens d'y remédier.
Tout d'abord, il fait chasser la cour espagnole d'Anne d'Autriche et fait remplacer les dames d'atours espagnoles par des françaises.
Parmi elles, on trouve notamment la princesse de Conti, ou encore Marie de Rohan, la propre femme du duc de Luynes la futur duchesse de Chevreuse.
Le duc organise des rendez-vous intimes entre Anne et le roi.
Sous l'influence de Mme de Luynes, la reine commence à s'habiller et à se comporter comme une française. On lui fait porter des décolletés.
Au printemps 1619, Luynes finit par forcer le roi à coucher avec la reine.
A partir de ce moment, les relations entre Anne et Louis XIII ne cesseront de s'améliorer.
L'amour que porte le roi pour Anne s'intensifie au point qu'il est au bord du désespoir lorsque Anne tombe gravement malade.
Toutefois cette idylle n'ira pas jusqu'à faire admettre Anne au Conseil, alors que la reine-mère y siège.
Anne d'Autriche n'eut donc aucune possibilité de jouer le rôle politique qu'en attendait son père.



La lune de miel dure peu.

La mésentente s'installe à nouveau entre les souverains. Tout d'abord, Anne fait plusieurs fausses couches qui mécontentent le roi.
Le 14 mars 1622, alors qu'elle joue avec ses dames d'atours dans les galeries du Louvre mal éclairées, Anne bute contre une estrade et fait une fausse couche.
Louis XIII est furieux contre elle, mais plus encore contre Mme de Luynes impardonnable à ses yeux d'avoir entraîné la reine enceinte dans une telle imprudence.
À partir de cette époque, le roi supporte de plus en plus mal l'influence déplorable que Mme de Luynes exerce sur sa femme.
L'antipathie de la duchesse pour le roi est réciproque et lourde de conséquences pour le couple royal.
La situation se détériore d'autant plus que le duc de Luynes, responsable de l'entente conjugale, est mort l'année précédente et que le roi est accaparé par la guerre contre les protestants.
Le roi écarte pour un temps Marie de Rohan en lui retirant les fonctions de surintendante auprès de la reine.
Mais son remariage avec le duc de Chevreuse la rend intouchable. Anne continuera de fréquenter la duchesse ou à correspondre avec elle lorsqu'elle en sera réduite à l'exil.
La duchesse qui n'aime pas le roi aura une influence pernicieuse sur Anne.



L'affaire Buckingham

En 1625, une alliance matrimoniale est conclue entre la France et l'Angleterre.
Le 11 mai Henriette, sœur de Louis XIII, épouse par procuration le nouveau roi d'Angleterre Charles Ier.
Le duc de Buckingham, favori du feu roi, est chargé d'escorter la princesse. Selon l'usage, la Cour de France accompagne Henriette jusqu'à la frontière. Anne d'Autriche est du voyage ainsi que la reine-mère (Louis XIII est resté à Paris). C'est au cours de ce voyage que Buckingham fait une cour pressante à Anne.
A l'étape d'Amiens, la duchesse de Chevreuse s'arrange pour isoler Anne et Buckingham du reste de la Cour. Ce dernier se montre entreprenant, Anne pousse un cri... La suite royale accourt alors que Buckingham s'éclipse.
Rien de fâcheux ne s'est passé. Mais l'incident fait le tour des Cours européennes et touche fatalement l'amour propre de Louis XIII, alors que les relations conjugales du couple sont déjà tendues.
Buckingham se voit interdire le sol français. Plus tard La Rochefoucauld inventera dans ses mémoires cette histoire de ferrets offerts au duc, laquelle sera reprise par Alexandre Dumas dans Les Trois Mousquetaires.



L'échec du couple.

Comment peut-on avoir la libido d'un poisson rouge quand on est le fils du Vert-Galant (Henri IV) et le père de Louis XIV ? C'est pourtant le cas de ce pauvre Louis XIII, qui préfère nettement la chasse au renard à la chasse à la marquise... Vingt-deux ans après son mariage avec Anne d'Autriche, Louis XIII, 36 ans, n'a toujours pas d'enfant. La France est inquiète. Il faut un héritier. Par trois ou quatre fois, Anne d'Autriche, 36 ans, a fait des fausses couches Depuis quelques années, elle a beau se traîner dans toutes les églises de Paris pour implorer le seigneur d'accoucher d'un fils en bonne santé, celui-ci fait la sourde oreille.
Elle a d'autant peu de chances de tomber grosse que le roi la bat froid depuis 13 ans. Il préfère courir le cerf dans ses forêts plutôt que de sonner l'hallali dans le lit de la reine. Il faudrait donc un miracle pour qu'Anne d'Autriche enfante. Or ce miracle survient le 5 décembre 1637 à la surprise de toute la cour, bien que le roi préfère son relais de chasse de Versailles ou une halte au monastère de la Visitation, rue Saint-Antoine, pour saluer Louise Angélique Motier de La Fayette, 19 ans. C'est le petit rayon de soleil de Louis, celle qu'il aime d'un amour tendre et chaste. Ils se sont rencontrés deux ans auparavant lorsqu'elle était de sa présentation à la cour. Elle était douce, timide et ravissante.
La mésentente perdure entre les souverains, pour deux raisons.
- La première est que Anne reste du fait du roi stérile pendant seize ans.
- La seconde raison est la présence, au plus près du roi, de son ministre Richelieu, avec qui la reine ne s'entend pas car celui-ci mène la lutte contre la Maison d'Autriche dont elle est issue, mais surtout contre les Grands du royaume avec qui la reine s'entend.

-Toujours sous l'influence néfaste de la duchesse de Chevreuse, la reine se laissa entraîner dans l'opposition, défiant la politique absolutiste du cardinal de Richelieu, nouveau premier ministre du roi à partir de 1624.
La Chevreuse la compromet dans plusieurs complots contre celui-ci.
Plusieurs rumeurs de trahison ont été portées à l'encontre de la reine, mais sans réel élément à charge, notamment concernant sa participation aux conspirations de Chalais puis de Cinq-Mars.

-En 1635, la France déclare la guerre à l'Espagne, plaçant Anne d'Autriche dans une position encore plus délicate. En effet, la correspondance secrète qu'elle entretient avec le roi d'Espagne Philippe IV, son frère, va au-delà des nécessités de la simple affection fraternelle.
Deux ans plus tard, en août 1637, Anne est suspectée. Richelieu l'oblige à signer des aveux concernant cette correspondance, et son courrier est désormais ouvert. Son entourage est épuré, la trop remuante duchesse de Chevreuse est exilée et ses sorties sont surveillées!



Anne d'Autriche et son fils Louis XIV.

Malgré ce climat de méfiance, la reine est enceinte peu après. La rumeur attribue ce rapprochement inespéré des deux époux à un orage providentiel qui, empêchant Louis XIII de rejoindre Saint-Maur, l'aurait forcé à passer la nuit chez la reine, au Louvre mais la chronologie dément cette rumeur puisqu'elle indique que le couple royal séjournait à St Germain lors de la semaine du 23 au 30 novembre 1637, semaine présumée de la conception de Louis XIV. Après 2 (ou 4) fausses couches, Louis Dieudonné qui porte bien son nom naît le 5 septembre 1638, à Saint-Germain-en-Laye :



La naissance royale

Le 30 janvier 1638, la gazette de Théophraste Renaudot annonce "l'espérance conçue d'une très heureuse nouvelle". La reine est enfin grosse, du futur Louis XIV ! La France soupire de soulagement. Et quand la délivrance s'annonce, fin août, les prières publiques se multiplient dans la capitale pour soutenir la parturiente royale de 37 ans, plus en âge d'être grand-mère que mère à l'époque.
Le dimanche 5 septembre 1638, Anne d'Autriche met au monde un fils, au château de Saint-Germain-en-Laye. Il est baptisé Louis comme papa, et Dieudonné pour remercier Dieu. Le peuple est ravi de voir ses voeux exaucés. Fou de joie, le nouveau papa fait chanter un Te Deum à Saint-Germain à 13 heures le jour même de la naissance, et un deuxième dès le lendemain matin à Notre-Dame de Paris en présence du clergé de la capitale, du corps de la ville et de tous les magistrats. Le soir même, il fait tirer le canon à Paris, les échevins font allumer de multiples feux de joie, les cloches des églises sonnent à toute volée. Le vin coule à flots dans les fontaines publiques. Le lundi est jour chômé avec processions, prières publiques, exposition du Saint-Sacrement. La municipalité offre un feu d'artifice. Le mardi, bis repetita, et le mercredi, ter repetita. "Jamais aucun peuple, dans aucune occasion, n'a montré plus d'allégresse", note Hugo Grotius, un juriste hollandais de passage à Paris.



Louis Dieudonné,

Le futur Louis XIV, on ne l'a pas assez dit, est un enfant surdoué puisqu'à l'âge de deux jours il donne ses premières audiences. Plusieurs délégations viennent le complimenter. Le roi est le plus fier des papas, lui qui doutait de ses capacités. À l'ambassadeur de Venise à qui il présente son fiston, il déclare : "Voici un effet miraculeux de la grâce du Seigneur Dieu, car c'est bien ainsi qu'il faut appeler un si bel enfant après mes 22 années de mariage et les 4 malheureux avortements de mon épouse." Il écrit également un billet plein d'enthousiasme à sa tendre amie Louise Angélique.

Anne d'Autriche, désireuse de tout connaître de son rejeton, consulte plusieurs astronomes-astrologues et autres savants. Le dominicain philosophe Thomas Campanella note le 1er janvier 1639 : "Le dauphin, comme le soleil, par sa chaleur et sa lumière, fera le bonheur de la France et des amis de la France. Déjà, il terrifie sa neuvième nourrice : elles le fuient toutes, parce qu'il maltraite leurs mamelles." D'autres fouillent parmi les ancêtres du nourrisson pour y trouver des visages exemplaires. C'est ainsi qu'apparaissent Rurik le Viking, Frédéric Barberousse, Charles Quint, Jean de Médicis, Charles le Téméraire, et même le Cid, dont il descendrait "1 575 fois" !
Au petit jeu de passer en revue tous les ancêtres de Louis XIV, on s'aperçoit que dans les veines du plus grand roi français coule surtout du sang étranger. Ô horreur ! Un généalogiste a recensé les 512 ancêtres du roi à la dixième génération. Il y a 43 Allemands, 13 Autrichiens, 36 Slaves, 35 Anglais, 8 Lorrains, 5 Savoyards, 133 Espagnols, 50 Portugais, 41 Italiens et seulement 145 Français.

Mais cette naissance, suivie d'une deuxième, ne suffit pas à rétablir la confiance et l'affection entre les deux époux. Mais après la naissance de Louis XIV, en 1638, après 23 ans de mariage, elle se voit malgré tout pleinement réhabilitée sur le plan politique.
Seuls deux enfants mâles sont issus de cette union :
- Louis XIV (1638-1715), roi de France (1643-1715).
- Philippe de France (1640-1701), duc d'Orléans (1660-1701)



La régence

Lorsque Richelieu meurt en 1642, suivi par Louis XIII le 14 mai 1643, Anne d'Autriche est nommée Régente du royaume (1643-1651). Pourtant, Louis XIII, qui n'avait aucune confiance en la reine et en son frère, avait préalablement organisé auprès d'elle un Conseil de régence comprenant outre "Monsieur Gaston d'Orléans", et Henri de Condé en tant que premier prince de sang, les ministres de Richelieu : Mazarin, Le Bouthiller, Chavigny et le chancelier Séguier.
Les décisions doivent être prises à la pluralité des votes.
Cinq jours après la mort de son mari, et avec l'aide du chancelier, Anne convoque le parlement de Paris en lit de justice et avec l'aide du chancelier Pierre Séguier, elle fait casser, par le Parlement de Paris, le testament de Louis XIII, qui limitait ses prérogatives.
Ces Messieurs du Parlement en profitent pour stigmatiser l'absolutisme du règne précédent, augurant des révoltes futures de l'Institution.
La régente quitte alors les appartements incommodes du Louvre et s'installe au Palais-Cardinal, légué par Richelieu à Louis XIII, pour profiter du jardin où peuvent jouer le jeune Louis XIV et son frère. Le Palais-Cardinal devient le Palais-Royal.
À la stupéfaction générale, elle nomme le cardinal Mazarin, déjà présent dans le Conseil de régence, comme son principal ministre. On la soupçonne d'ailleurs d'avoir ultérieurement contracté un mariage secret avec lui sans qu'aucun élément probant fût jamais apporté, mais avec des indices.
A la mort de Louis XIII, la reine doit surmonter deux épreuves : la guerre avec l'Espagne et la Fronde, révolte des nobles qui entendent bien profiter de la régence pour imposer leurs vues.
Anne marque aussi une distance vis-à-vis de ses amies la duchesse de Chevreuse, et Marie de Hautefort rentrées d'exil.
Une première cabale menée par le duc de Beaufort est matée par Mazarin. Beaufort est envoyé en prison et ses comparses sont réduits à l'exil.
Inexpérimentée, la Régente a l'intelligence de s'appuyer sur les avis de son ministre et de le soutenir. Prenant conscience qu'elle se doit de laisser à son fils un royaume fort, elle adhère à la politique d'abaissement de la Maison d'Autriche que Mazarin poursuit sur les traces de Richelieu.
Mazarin prend également en charge l'éducation politique et militaire du jeune roi, Anne se réservant l'éducation religieuse et morale.
Mais de difficultés vont naître en 1648, Anne d'Autriche, régente verra sa popularité décroître.
Bientôt les évènements qui allaient suivre n’ont fait que conforter cette idée : l’accroissement du poids de l’impôt, les mauvaises récoltes des années 1646-1647 et le mécontentement de la caste nobiliaire face à la recrudescence des offices entraînent une montée des passions qui se solde par l’éclatement, en 1648, d’une grave crise intérieure, la Fronde.
Cet épisode, historiographiquement scindé en deux périodes distinctes – Fronde parlementaire et Fronde des princes – débute le 13 mai 1648 par l’arrêt d’union des Parlements en la chambre Saint Louis du Parlement de Paris et se termine par l’entrée du roi à Paris, le 21 octobre 1652, tandis qu’en Province l’épisode se clôt par la paix de Bordeaux, l’année suivante.
C’est le renforcement de la monarchie et des ses prérogatives face aux princes et aux parlementaires qui, à partir de 1673, n’ont plus qu’un rôle sporadique voire inexistant dans les rouages institutionnels de ce régime.
Face à la révolte du Parlement, Anne d'Autriche est tentée d'employer la force, mais Mazarin lui conseille la modération.
En janvier 1649, la reine-mère et son fils quittent Paris pour Saint-Germain et laissent Condé investir la capitale. L'apaisement obtenu par le traité de Saint-Germain est fragile et n'évitera pas la révolte des princes, puis l'alliance des deux Frondes instaurant une guerre civile qui va durer jusqu'en 1652.
Durant ce long conflit, Anne d'Autriche accompagne son fils dans une vie itinérante aux hasards des campagnes. Elle s'appuie sur Mazarin qu'elle soutient, y compris pendant les deux exils volontaires de ce dernier, et ceci malgré les humiliations et les pamphlets perfides qui l'atteignent personnellement.




La fin de la régence

Le 5 septembre 1651, Louis XIV atteint la majorité fixée à treize ans. Deux jours plus tard devant le Parlement, Anne d'Autriche transmet officiellement les pouvoirs régaliens à son fils qui lui répond :

"Madame, je vous remercie du soin qu'il vous a plu de prendre de mon éducation et de l'administration de mon royaume. Je vous prie de continuer à me donner vos bons avis, et je désire qu'après moi vous soyez le chef de mon Conseil"
Anne continuera à siéger auprès du roi jusqu'à la mort de Mazarin en 1661.
Malgré les attaques portées contre son intégrité et la guerre contre l’Espagne, Anne d’Autriche, avec l’appui de son cardinal-ministre, a su préserver la couronne de France pour son fils, à présent, majeur. De cet épisode, elle retient des principes qu'elle enseigne à son fils : elle incite ainsi Louis XIV à domestiquer la noblesse et à donner une grande majesté à son règne.
L’agitation terminée, les caisses vides, l’épuisement militaire, on songe, dès lors, à conclure un traité de paix avec le royaume ibérique. Cependant, les négociations traînent en longueur.
Il fallut un coup de dupe de Mazarin – faire croire à Philippe IV, roi d’Espagne, que Louis XIV allait se marier avec Marguerite de Savoie –, pour en hâter le déroulement.
Ainsi est conclu le traité des Pyrénées, le 7 novembre 1659. Ce traité prévoit, pour les grandes lignes, la fin des hostilités entre les deux royaumes et le mariage entre Louis XIV et l’Infante Marie-Thérèse contre le versement d’une dot de 500 000 écus. Presque un an après ce mariage, s’étant déroulé le 9 juin 1660, Mazarin meurt.
Cet évènement marque le point de départ du gouvernement personnel de Louis XIV et la mise à l’écart d’Anne d’Autriche des affaires du royaume. C’est ainsi qu’après avoir supporté les affres de la condition de reine et de régente,
son rôle politique ne s'arrêta pas à la majorité légale de Louis XIV en 1651, à 13 ans, mais dura tout le reste de la vie du cardinal Mazarin, après la mort duquel le roi s'empara réellement du pouvoir.



La mère

En 1661, après le décès de Mazarin, elle devient le principal soutien de la Compagnie du Saint-Sacrement, et se retire de plus en plus souvent au Val-de-Grâce, bien que toujours tenue en grande vénération par son fils.
D'ailleurs ce qui fait l'originalité de cette famille royale, c'est l'amour et l'adoration (excessifs pour des princes de cette époque) qu'ils se portent entre eux, adoration renforcée par l'épreuve de la Fronde. Si Louis garde son trône, c'est grâce à sa mère et Mazarin, il en est parfaitement conscient. Par conséquent, il leur voue une dévotion éternelle. De plus Anne, contrairement à sa belle-mère envers Louis XIII, n'accapare pas le pouvoir.
Lorsque son fils devient un homme, elle lui laisse l'entière responsabilité des affaires, avec l'aide de Mazarin. Elle n'avait pas le goût de la politique, et Louis XIV la remercia pour avoir su se retirer au bon moment.
Pourtant, elle continue à se préoccuper des mœurs de son fils aîné, et de la rapidité avec laquelle il délaisse son épouse. Il s'ensuit de grandes querelles entre Anne et Louis. Parfois, elle souffre d'être peu écoutée par le roi, qui ne vient plus prendre conseil auprès d'elle. Cet éloignement est plus du fait d'un fossé des générations , que d'un manque d'amour. Louis XIV dans la force de sa jeunesse, et en dehors des affaires, ne pense qu'aux fêtes, aux plaisirs de toutes sortes, charnels, danse, théâtre... Tandis qu'Anne sentant sa fin arriver devient très pieuse. Mais elle n'est pas que cela : elle aime aussi s'amuser, écouter la musique, apprécie la comédie quand celle-ci n'entre pas en conflit avec la religion et protège les arts. Malgré les brouilles, les liens entre Anne et ses deux fils ne cessent d'être fusionnels.
Anne, qui a toujours joui d'une bonne santé, contracte un cancer du sein à 64 ans et s'éteint le 20 janvier 1666. Le roi, qui attendait dans l'antichambre pendant l'agonie de sa mère, s'évanouit en l'apprenant.
Alors qu'un conseiller tente de réconforter Louis XIV : Ce fut une Grande Reine ! Louis répond solennellement : Non monsieur, plus qu'une Grande Reine, elle fut un Grand Roi .
Ultime et émouvant hommage d'un fils qui doit tant à sa mère.
Les contemporains expriment également leur admiration, comme Mlle de Scudéry, auteur des vers suivants :
Elle a su mépriser les caprices du sort
Regardrer sans horreur les horreurs de la mort
Affermir un grand trône et le quitter sans peine
Et pour tout dire enfin, vivre et mourir en reine


La femme.

Anne d'Autriche, est grande, belle, telle que l'ont peinte Rubens (musée du Prado) et Mignard (musée du Louvre), héroïne enfin d'Alexandre Dumas, la reine a suscité amitiés fidèles et animosités redoutables.
Louis XIII ne l'aime guère, Richelieu s'en méfie, le duc de Buckingham l'idolâtre, Mazarin, comme en témoigne sa correspondance, a toujours compté sur son indéfectible soutien, même s'il n'y eut jamais de mariage secret.
Paresseuse, peu instruite c'est un trait qu'elle partage avec nombre de membres des familles régnantes de l'époque, aussi entêtée qu'autoritaire, elle n'a plus, après la mort de son mari, qu'un souci : celui de léguer à son fils un royaume intact. Pour simplifier, disons qu'elle a eu deux carrières politiques successives. Jusqu'en 1643, elle chaperonne l'opposition, participe peu ou prou à tous les complots, comme ceux de Chalais ou de Cinq-Mars, entretient avec son frère Philippe IV une correspondance secrète qui témoigne de plus d'inconscience que de réelle trahison. Tout change avec Mazarin. Elle se laisse aveuglément guider par l'"Italien", par celui qui fut peut-être l'un des plus brillants hommes d'État du XVIIe siècle, au plus grand bénéfice de la monarchie française.
De nombreux opuscules, provenant le plus souvent des Hollandais, alors fortement hostiles à la France, affublent la Reine d'une liste impressionnante d'amants. La principale source de ces marottes est un petit livre attribué à un certain Pierre Le Noble, assez rare, imprimé à Cologne en 1692, sous ce titre: Les amours d'Anne d'Autriche, épouse de Louis XIII, avec M. le C. D. R., le véritable père de Louis XIV, roi de France; où l'on voit au long comment on s'y prit pour donner un héritier à la couronne, les ressorts qu'on fit jouer pour cela, et enfin le dénouement de cette comédie. Aucun historien sérieux ne donne crédit à ces accusations fantaisistes.
Au sujet de ces calomnies impossibles à démonter à l'époque, la science récente nous donne une réponse indiscutable : une analyse ADN vient d'être effectuée sur le crâne de Henri IV et sur le sang de Louis XVI prélevé lors de la décapitation. Les deux hommes sont bien de la même lignée. Louis XIV est donc bien le fils de Louis XIII.
On lui a prêté une intrigue amoureuse avec George Villiers de Buckingham, intrigue qui constitue une partie de la trame des Trois Mousquetaires, roman-feuilleton (1844) d'Alexandre Dumas. Mais là encore, rien ne fut jamais prouvé, en dehors des visibles assiduités de Buckingham à son égard et la grande piété de la Reine plaide plutôt pour une relation amicale ou un amour platonique. Son génie politique en tant que régente est traité dans le film de Roger Planchon, Louis, enfant roi (1992).
Dans le film de Randall Wallace, L'Homme au Masque de fer (The Man in the Iron Mask) réalisé en 1998, le réalisateur prête à Anne d'Autriche une relation plus qu'intime avec le Mousquetaire D'Artagnan sans aucune référence historique.
Dans le téléfilm La Reine et le Cardinal, diffusé en février 2009 sur France 2, Marc Rivière en fait la maîtresse du Cardinal Mazarin



La fin

En 1661, elle se retire de la scène politique et meurt cinq ans plus tard dans ce Val-de-Grâce qu'elle avait fait construire.
Anne d’Autriche s’éteint le 20 janvier 1666 à soixante-cinq ans, elle meurt au Val de Grâce.



Les dates de la vie de Anne d'Autriche
:


1615
28 novembre

Mariage de Louis XIII avec Anne d'Autriche
Conformément aux accords du traité de Fontainebleau (22 août 1612), le jeune roi de France Louis XIII épouse la fille du roi d'Espagne, Anne d'Autriche. La messe est célébrée à Bordeaux alors que les deux époux ont à peine 14 ans. 23 ans plus tard, la reine donnera naissance au premier héritier de Louis XIII, Louis XIV.

1634
18 mars

Naissance de l'écrivain français Madame de La Fayette
Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de La Fayette, est née le 18 mars 1634 à Paris. Dame d'honneur de la reine Anne d'Autriche, elle acquiert une éducation littéraire raffinée et est introduite dans les salons de Paris tels ceux de Madame de Rambouillet ou de la marquise de Plessis-Bellière. Elle écrira un premier roman anonymement, "La Princesse de Montpensier", en 1662, mais son oeuvre la plus célèbre sera "La Princesse de Clèves" publiée en 1678. On lui doit également la biographie d'Henriette d'Angleterre. Elle mourra à Paris le 25 mai 1693.


1648
13 mai

Le parlement veut réformer l’État
Le parlement de Paris, la Cour des aides et la Chambre des comptes décident de se réunir en assemblée afin de statuer sur les affaires de l’État. Chacun d’eux réagit ainsi à la politique du cardinal de Mazarin consistant à augmenter les impôts. Le mois suivant, rassemblés à la chambre Saint-Louis du Palais de justice, les représentants mettront au point une charte de vingt-sept articles afin de réformer l’État. Parmi eux, il sera question de supprimer les intendants, d’interdire l’emprisonnement d’un individu pendant plus de 24h sans être jugé et surtout, de ne lever aucun impôt qui n’ait été auparavant validé par le parlement. La régente Anne d’Autriche finira par accepter la charte sans y apposer sa signature. Elle fera plutôt arrêter le conseiller Broussel, déclenchant la Fronde parlementaire.


1648
26 août

Début de la Fronde
La régente Anne d'Autriche et Mazarin, pour réaffirmer l'autorité royale et réduire l'opposition parlementaire, font arrêter le conseiller Broussel. Ils profitent de la célébration de la victoire du prince de Condé sur l’Espagne à Lens pour agir, convaincus du soutien sans faille du général. Mais, sitôt averti, le peuple se révolte et dresse des barricades dans les rues de Paris. Mazarin fera alors libérer Broussel et la Cour ira se réfugier quelques mois à Saint-Germain-en-Laye. La Fronde parlementaire sera suivie par la Fronde des princes, toutes deux mouvements d'opposition à l'autorité royale. Les troubles dureront jusqu'en 1652.


1649
8 février

Condé assiège Paris.
Condé, de son vrai nom de Louis II de Bourbon, était un général français durant la célèbre Guerre de Trente Ans et il était un des quelques meneurs de la Fronde des Princes.
Dans un premier temps, il défend les intérêts de la cour royale, puis, il change d'attitude et se range du côté des Princes à cause d'une dispute avec le cardinal Mazarin.
C'est à partir du 8 février 1649 jusqu'en avril de la même année que Condé assiège la ville de Paris avec la Fronde des Princes, se révoltant ainsi contre les idées de Mazarin, Louis XIV et Anne D'Autriche.


1649
11 mars

Les frondeurs signent la paix de Rueil
La Fronde parlementaire s’achève avec la paix de Rueil. Les parlementaires préfèrent en effet accepter la paix plutôt que de s’opposer plus longtemps à l’armée royale, d’autant plus que la population devient quasiment incontrôlable. Par cet accord, ils obtiennent quelques bénéfices mais le peuple et les bourgeois sont mécontents. Ils espéraient en effet le départ de Mazarin qui est maintenu dans ses fonctions. La reine mère et Louis XIV ne tarderont pas à retrouver la capitale.


1649
18 août

Entrée triomphale du roi à Paris.
Alors qu'une période de tensions entre le roi Louis XIV (ainsi que ses conseillers) et les princes de France (Conti, la duchesse de Longueville, Turenne, La Rochefoucauld, la duchesse de Chevreuse, Anne de Gonzague, le duc de Beaufort, Gaston d'Orléans, la duchesse de Montpensier, le duc de Bouillon, le duc d'Elbeuf, le maréchal de la Mothe-Houdancourt etc) fait rage au milieu des années 1600, Condé (qui se ligue à l'organisation représentant les princes), envahit le Palais Royal. Ainsi, Mazarin prend la fuite, Louis XIV et Anne d'Autriche sont emprisonnés.
Toutefois, le 18 août 1649, le roi reprend sa place, et Condé se forge alors une place importante dans la Fronde.
C'est ainsi que la cour regagne le Palais Royal.


1650
18 janvier

Début de la Fronde des princes
Le prince de Condé, qui ne supporte pas le maintien de Mazarin dans ses fonctions, s’est allié aux frondeurs. Mais il est arrêté par Mazarin et la régente du royaume, Anne d'Autriche. Le frère du prisonnier, Conti, et son beau-frère, Longueville, l’accompagnent dans son infortune et sont conduits au château de Vincennes. Dans les provinces, les partisans des princes, parmi lesquels le vicomte de Turenne, se soulèvent. La seconde Fronde commence : on lui donnera le nom de "Fronde des princes". La Bourgogne, la Normandie, le Limousin, le Poitou et l'Aquitaine rallument la guerre civile. L'armée royale y mettra un terme au mois d'octobre 1652.


1651
7 septembre

Louis XIV est majeur
Au coeur de la Fronde, les tensions restent vives dans le royaume. Depuis que le prince frondeur, Condé, a été libéré, il ne songe qu'à se venger de la régente, Anne d'Autriche. Le ministre Mazarin est en Rhénanie et cette dernière tente tant bien que mal de conserver son autorité. C’est pourquoi elle attend la majorité du roi avec impatience. Ainsi, le 7 septembre, il a 13 ans et peut désormais régner. L’une des ses premières actions sera de lever une armée contre le prince de Condé, qui, de son côté, veut marcher sur Paris avec ses troupes, après avoir demandé le soutien de l’Espagne. Le roi et sa mère seront rejoints par Mazarin à Poitiers et confieront la direction des troupes royales à Turenne.


1660
2 février

Mort de Gaston de France
Gaston de France, duc d'Orléans, frère de Louis XIII et deuxième dans l'ordre de succession jusqu'à la naissance du futur Louis XIV en 1638, meurt à Blois le 2 février 1660. Cet éternel comploteur, né le 24 avril 1608, passa sa vie à tenter de renverser son frère, Richelieu ou encore Mazarin. Chef des conseils sous la régence d'Anne d'Autriche durant la minorité de son neveu, il participa même à la Fronde.


1660
5 avril

Turenne est nommé maréchal général
Le 5 avril 1660, Turenne, né le 11 septembre 1611, est nommé maréchal général par le roi de France, Louis XIV. Le vicomte, qui s'est illustré dans de très nombreuses batailles, avaient déjà été nommé maréchal de France par Anne d'Autriche en 1643. Après avoir combattu un temps aux côtés des Frondeurs, il retrouve l'armée du Roi-Soleil, et meurt frappé par un boulet de canon le 27 juillet 1675.


1666
20 janvier

Mort d'Anne d'Autriche
La reine mère, atteinte d'un cancer du sein, s'éteint au Louvre à l'âge de 65 ans. Epouse de Louis XIII et sœur de Philippe III d'Espagne, Anne d'Autriche a assuré la régence aux côtés de Mazarin pendant la minorité de son fils Louis XIV. Lorsque ce dernier monte sur le trône de France, elle se retire vivre au Val-de-Grâce. Anne d'Autriche sera inhumée à la basilique Saint-Denis.




1615 : Anne d'Autriche introduit le CHOCOLAT en France


Il faut pourtant attendre 1615 pour que le chocolat fasse une entrée remarquée en France avec l'arrivée d'Anne d'Autriche. Anne d'Autriche arrive à la cour avec une cohorte de servantes qui savent parfaitement préparer le chocolat, de quoi séduire de nombreux adeptes, d'autant qu'ils voient en lui une excentricité rare, réservée à quelques uns.
Ce n'est cependant qu'après la mort de Louis XIII en 1643, que la reine devenue régente impose son goût pour le chocolat. Son ami, allié, le Cardinal de Mazarin emploie lui même un chocolatier personnel recruté en Italie.
En 1660, est l'année où le cacao est introduit en Martinique, par une autre princesse espagnole, Marie-Thérèse d'Autriche épouse Louis XIV et belle-fille de Anne d'Autriche. On murmure que Marie-Thérése a 2 passions : le roi et... le chocolat.
Le roi pour sa part, le considère comme " un aliment qui trompe la faim mais ne remplit pas l'estomac " et tente de communiquer son aversion à la reine... en vain.
A Versailles, le chocolat devient la grande mode : on en sert tous les lundis, mercredis et jeudis dans les salons de la Cour.
Louis XIV permet au sieur David Chaillou d'ouvrir sa première boutique à Paris, où il pourra vendre une composition nommée "chocolat".
Plus tard madame de Maintenon, nouvelle épouse du roi imposera à son mari que le chocolat soit servi aux somptueuses fêtes de Marly et de Versailles. Le roi acceptera un temps puis retirera le chocolat des tables de réceptions, pour des raisons d'économie.
Pourtant, cette passion de la reine s'étend de la cour au cercle des salons aristocratiques. Il devient d'usage d'offrir des chocolatières.
On prête au chocolat de nombreuses vertus
Le chocolat est-il un plaisir ou un reconstituant ? Une gourmandise ou un médicament ? Face à la nature non encore définie de ce nouveau produit qui suscite tant d'enthousiasme et de questionnements, les opinions concernant le chocolat fluctuent grandement aux XVIIème et XVIIIème siècles, parfois même selon la mode.
La cour de France s'éprend à son tour de cette boisson : Il y a ceux qui aiment, les "chocolatphiles" et ceux qui détestent, les "chocolatphobes".
Les premiers disent qu'il soigne les maladies, les autres le redoutent.
Madame de Sévigné accuse même un jour le chocolat d'avoir rendu tout noir le nouveau né de l'une de ses amies, qui en avait beaucoup mangé lorsqu'elle était enceinte.
La correspondance fournie entre Madame de Sévigné et sa fille témoigne de l'ignorance et la passion qui l'entourent :
Extrait d'une lettre du 11 février 1671 : " Mais vous ne vous portez point bien, vous n'avez point dormi : le chocolat vous remettra. "
2 mois plus tard, le 15 avril 1671 : " Le chocolat (...) vous flatte pour un temps et puis vous allume tout d'un coup une fièvre continue qui vous conduit à la mort. "
Dans le milieu ecclésiastique, où on le consomme pendant le jeûne, il convient de définir sa nature exacte : s'il est nourriture, il est bannir ; s'il est boisson, alors le jeûne n'est pas rompu.
En 1662, le Cardinal Bracaccio apporte une réponse : " Qu'il nourrisse on ne peut le nier mais il ne s'en suit pas qu'il soit un aliment ".
Dans le milieu scientifique où la médecine balbutie encore, on se demande s'il est " chaud " ou " froid ". Cependant, un consensus apparaît peu à peu en sa faveur : la plupart des botanistes et médecins reconnaissent au chocolat des vertus digestives et des propriétés dynamisantes.
Un certain docteur Bligny en vient même à le prescrire en 1717 pour guérir le rhume, la flexion de poitrine, la diarrhée, la dysenterie et... le choléra.
En 1735, Linné nomme le cacaoyer " met des dieux"
En 1655, les Anglais prennent la Jamaïque, ce qui leur laisse de grandes plantations de cacao.
C'est en 1657 qu'ouvre à Londres la première chocolaterie. Son propriétaire, un pionnier français anonyme lance la mode, non pas comme en France, depuis les salons aristocratiques mais de façon démocratique, à l'homme de la rue. Les chocolate houses rivalisent désormais avec les cofee houses.
Les hommes politiques vont au Cocoa Tree, on va au White's siroter un chocolat et acheter ses billets de théâtre.
Les Anglais innovent : ils remplacent l'eau par de l'oeuf, du vin et parfois du lait. Ils y ajoutent parfois de la fécule pour alléger les graisses.
En 1674, ils inventent l'ancêtre du chocolat à croquer sous forme de " chocolat en boudin à l'espagnole ".
L'Allemagne, ruinée par la guerre de trente ans, reste fermée à la pénétration de produits exotiques dont le chocolat.
Au cours du 17ème siècle, les hollandais, habiles navigateurs, s'emparent du monopole commercial des espagnols sur le cacao et contrôlent le marché mondial. Rappelons qu'en 1585, au cours de la guerre entre l'Espagne et les Pays-Bas, un navire hollandais ayant pris d'assaut un navire espagnol, jeta sa cargaison de fèves de cacao par dessus bord croyant qu'il s'agissait de " crottes de biques " !
En France, ce n'est que lorsque le commerce du chocolat commence à s'intensifier et qu'il se vend à bon prix, à partir de 1681 que le fisc s'adjuge un monopole sur son négoce.
En 1693, Louis XIV crée la corporation des limonadiers. La concurrence entre ceux-ci est telle que le roi vient à en limiter le nombre.



Copie de courriers royaux de Anne d'Autriche reine de France



A messires les presidens et tresoriers generaulx de France en la generallite de Lyon (27 septembre 1624)

Original. Collection du Cte Suchtelen. Dossier 4, № 64

Verso :
A messires les presidens et tresoriers generaulx de France en la generallite de Lyon.
Mention d’une main anonyme du XVIIe s. : De la Royne du XXVIIе septembre 1624

Recto :
Messires, le Roy Monseigneur vous envoyant son edict du mois de Mars dernier portant attribution de quatre deniers a chacun des conseilleurs et receveurs generaulx provinciaux des gabelles de ce Royaume avec sa commission pour procedder a la veriffication dicelluy et m’ayant accorde les deniers qui proviendront dudit edict pour emploier au paiement de partie de plusieurs despences extxaordinaires de ma maison. J’ay bien voulu vous faire celle cy pour vous prier d’y apporter la facilite par dilligence necessaire au bien de mes affaires, vous asseurant que je recevray a plaisir par service bien agreable de vous le tesmoignage que je me promects que me donnerez en ce rencontre de votre affection, et sur ce je prie Dieu, Messires, qu’il vous tienne en sa sainte et digne garde. Escrit a Saint Germain en Laye,
le XXVIIе jour de Septembre 1624.

Signature-autographe : Anne
Secrétaire : Le Gras



A Monsieur de Cesi conseiller du Roy Monseigneur en son conseil d’Estat et son ambassadeur en Levant (13 mai 1626)

Verso
A Monsieur de Cesi conseiller du Roy Monseigneur en son conseil d’Estat et son ambassadeur en Levant
Mention d’une main anonyme du XVIIe s. : De la Royne du 13e de May 1626. Reçue ce 12e de juillet.

Recto
Monsieur de Cesi, je recois a service et plaisir si agreable de vous le soing que me serviez (?) avoir pris de la liberte du chevallier de la Fayette que je vous ay bien voulu faire celle cy pour vous dire que vous ne pouviez accroistre le contentement que j’en recois que par la continuation des dilligences dont vous avez jusques a maintenant use en cet affaire, et qu’ ainsi que vous me tesmoignez le respect que portez a ce que vous connoissez estre affectionne par moy. Je ne seray moins contente de vous faire recevoir aux occasions qui se pourront offrir pour vous par le vostres des effects de ma bonne volonte en vostre endroict, et sur ce je prie Dieu, Monsieur de Cesi, qu’il vous tienne en sa sainte et digne garde, escrit a Fontaynebleau le treizeme jour de may 1624.

Signature-autographe : Anne
Secrétaire : Le Gras
Mention d’une main anonyme du XVIIe s. :
13 may 1626, de la Reine




A mon cousin le duc de Saxe de Veymar (15 avril 1639)

Autographe. Collection des autographes étrangères. F.991. № 29

Verso
A mon cousin le duc de Saxe de Veymar.
Mention d’une main anonyme du XVIIe s. : La Reyne Anne

Recto
Моп cousin, j’ay receu la lettre que le Sr general major d’Erlach ma encores rendu de vostre part pour portant si particuliere de vostre affection que celle que je vous porte ne seroit bien satisfaicte sans 1’asseurance que je vous prie de prendre par celle cy qu’ainsi que vous participes sur tous autres aux contentements que le Roy Monseigneur et moy avons receu de la naissance de mon fils le daufin que vous me recognoistres aussy en touttes occasions plus que personne du monde et autant que vous le pouves desirer.
Votre bonne cousine,

Anne

A St. Germain en Laye ce XVе avril 1639



A
Notre tressainte Pere le Pape (10 mai 1647)

Autographe. Collection de Pierre Dubrovskiy. Aut. 35. № 29.

Verso
A Notre tressainte Pere le Pape

Recto
Tressaint pere, le Roy Monsieur mon fils envoyant a Rome le Sr marquis de Fontenay-Mareuil en qualite de son ambassadeur extraordinaire. Je n’ay pas voulu manquer de renouveler a Votre Saintete les asseurances de ma devotion inviolable envers le St. Siege, et de la passion que j’ay aussy de veoir les choses en estat que je puisse luy tesmoigner plainement combien j’honore sa personne, et ayme toute sa maison. J’espere de la prudence et bonte paternelle de Votre Saintete et mesme de la justice des instances que luy seront reinterees de la part du Roy mondit sieur et fils que je ne seray pas daventage privee de ce contentement. Votre Saintete agreera s’il luy plaist d’entendre favorablement ce que le dit Sr. ambassadeur aura l’honneur de luy dire de plus particulier la dessus, et de luy donner entiere creance, aincy que je l’en supplie de tout mon coeur, et qu’il plaise a Dieu, Tressaint pere, conserver longuement et heureusement Votre Saintete pour le gouvemement de son eglise, escril a Paris le dix.me may 1647.
Votre devote fille,

Anne.



A Monsieur Seguyer chevalier chancellier de France (20 mai 1649)

Autographe. Collection de Pierre Dubrovskiy. Aut. 35. № 30.

Verso
A Monsieur Seguyer chevalier chancellier de France
Mention d’une main anonyme du XVIIe s. : La Reine du 20е may 1649.

Recto
Monsieur le chancelier, les religieuses de l’assomption m’ayant faict representer que 1’arrest sur lequel est fonde leur translation, fut rendu au conseil d’en hault en presence du feu Roy Monseigneur, je servis bien aise d’estre aussy presente a celuy que doit intervenir sur le proces qu’elles ont au conseil pour le mesme faict, c’est pourquoy vous en surseeoirez le jugement, jusqu’a ce que je sois de retour a Paris, si cela neanmoins se peult faire sans blesser 1’interest de leur parties, cependant je prie Dieu, qu’il vous ayt, Monsieur le chancelier, en sa sainte garde, escrit a Compiegne,
le vingtieme jour de may 1649,

Anne



De la main de Denis Godefroy : Original. 20 may 1649. La Reine mande au Chancelier de surseoir jusques a son retour le jugement du proces des religieuses de l’assomption desirant de s’y trouver. Nota pour la forme d’escrire.

A Monsieur Seguyer chevalier chancelier de France (5 juin 1649)

Autographe. Collection de Pierre Dubrovskiy. Aut. 35. № 31.

Verso
A Monsieur Seguyer chevalier chancelier de France.
Mention d’une main anonyme du XVIIe s. : La Reyne du 5e juin 1649.

Recto
Monsieur le chancelier, le prevost de l’Isle qui a faict paroistre dans ces derniers mouvemens le fermete de son zele au service du Roy Monsieur mon fils, et souffert pour cette consideration la, les mauvais traittemens que vous avez seeu, m’a represente les sujects qu’il a, de desirer que ses
affaires soient tirees hors du parlement de Paris qui luy est suspect apres l’emprisonnement faict de sa personne par son ordre, et les violences qu’il a permis qu’on ayt contre luy. Je seray bien aise qu’il se trouve quelque voye du luy donner cette satisfaction, qui me semble juste, et que vous voyez quels moyens il у peut avoir d’acommoder ce qu’il demande avec l’observation de la derniere declaration du Roy, cependant je prie Dieu qu’il vous ait, Monsieur le chancelier, en sa sainte garde. Escrit a Compiegne,

le cinquieme juin 1649,
Anne



De la main de Denis Godefroy :
Original. 5 juin 1649.
La Reine mande ou Chancelier quil trouve moien de tirer du parlement de Paris les affaires du Prevost de I’lsle acause de son emprisonnement, et mauvais traitemens faits a I’autorite dudit parlement.

A Monsieur le chancelier de France (11 septembre 1659)

Original. Collection de Pierre Dubrovskiy. Aut. 35. № 32.

Verso
A Monsieur le chancelier de France.
Mention d’une main anonyme du XVIIe s. : De la Reine du XIme septembre 1659.

Recto
Monsieur le chancelier, je vous dis a mon depart de Fontenbleau. L’intention que le Roy Monsieur mon fils et moy avions que l’aumosnier de la prevoste de l’hostel qui est un augustin soit rembourse de sa charge et qu’il rentre dans son convent pour les considerations dont je vous fis part. Je vous fais encores celle cy pour vous dire la mesme chose et que vous me ferez plaisir d’en haster les expeditions et d’executer tout ce que vous m’avez promis sur cette affaire ce qu’atendant de vostre affection envers moy et de mon entremise je seray tousjours.
Votre bonne amie,

Signature autographe : Anne
A Bordeaux се ХIme septembre 1659


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Posté le : 20/01/2013 15:25
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Re: particularités des mots Français
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Exact Terra, je rajoute cette particularité . Il faut dire que vélocité qui signifie rapide est un peu long aussi.

Posté le : 18/01/2013 09:43
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Posté le : 18/01/2013 09:20
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Re: particularités des mots Français
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Le mot "court" est plus long que le mot "long"

Posté le : 18/01/2013 01:05
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"Combien d'années des gens peuvent-ils exister avant d'avoir le droit d'être libre ?"
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Re: particularités des mots Français
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C'est vraiment sympa, cette rubrique ! quelle langue compliquée que le Français !

Posté le : 17/01/2013 15:44
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Re: Création du Mont de Piété
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Islamistes, catholiques, hébreux ... même combat, les plus grands banquiers sont ou protestants ou juifs. il faut croire que le paradis céleste après la vie ne les convainc pas tellement et puis faire la guerre et tuer ceux qui pensent autrement ça coûte cher, faut des armes !!!! Les salopards se cachent souvent derrière des apparences de bon aloi. Ils se mêlent aux vraies belles personnes pour faire leur saloperies.
Il vaut mieux ne pas être trop manichéen, surtout lorsque l'on voit que c'est ce malheureux louis XVI qui a définitivement restauré le mont de piété.

Posté le : 17/01/2013 09:28
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Re: Création du Mont de Piété
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article intéressant à plus d'un titre, surtout que les mêmes lois qui régissent le monde de l'argent continuent plus au moins de la même façon, un peu partout dans le monde.
ici en Tunisie, les banquiers sont de vrais rapaces, et l'usure fleurit avant et après ce qu'on a convenu d'appeler révolution et l'accès au pouvoir des islamistes, vrais hypocrites qui prétendent que le taux d'intérêts est un péché en islam mais qui le camouflent en une foule de subterfuges contenus dans le leur système bancaire qui commence à s'instaurer!

Posté le : 17/01/2013 08:51
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rien n'est sûr; c'est pour cela que nous nous attachons à la vie
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Particularités des mots Français
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Pour les lettrés


1. Le plus long palindrome de la langue française est "ressasser"

On peut donc le dire dans les deux sens.


2. "Squelette" est le seul mot masculin qui se finit en "ette"

3. "Institutionnalisation" est le plus long lipogramme en "e"

C'est-à-dire qu'il ne comporte aucun "e".

4. L'anagramme de "guérison" est "soigneur"

5. "Où" est le seul mot contenant un "u" avec un accent grave

Il a aussi une touche de clavier à lui tout seul !


6. Le mot "simple" ne rime avec aucun autre mot.

Tout comme "triomphe", "quatorze" , "quinze", "pauvre", "meurtre", "monstre", "belge", "goinfre", "larve".

7. "Endolori" est l'anagramme de son antonyme "indolore", ce qui est paradoxal.

8. "Délice", " amour" et "orgue" ont la particularité d'être de genre masculin et deviennent féminin à la forme plurielle

Toutefois, peu sont ceux qui acceptent l'amour au pluriel. C'est ainsi!

9. "Oiseaux" est, avec 7 lettres, le plus long mot dont on ne prononce aucune des lettres : (o), (i), (s), (e), (a), (u), (x).

"Oiseau" est aussi le plus petit mot de langue française contenant toutes les voyelles. Eh oui !

10 Le mot "court" est plus long que le mot "long"


Posté le : 16/01/2013 21:37

Edité par Loriane sur 18-01-2013 09:51:54
Edité par Loriane sur 01-05-2015 10:01:29
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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