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Re: Défi thème d'écriture du 9 septembre
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Bonjour Loriane
Toujours plus loin ! tu nous fais partager tes voyages avec succès.
J'aimerais voir évoluer ces beavers. Les ours, beaucoup moins.
Merci pour ton texte dépaysant
Bacchus

Posté le : 16/09/2013 09:09
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Re: Défi thème d'écriture du 16 septembre
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Tes déménageurs étaient soignés aux petits oignons. Tes dons pour tout réparer t'ont apparemment beaucoup servi sinon chaque déménagement aurait nécessité d'achat de nouveau mobilier.

Merci pour cette tranche de vie très drôle.

Posté le : 16/09/2013 06:38
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Re: Défi thème d'écriture du 9 septembre
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Tu nous emmenés en balade avec toi Loriane dans cette magnifique forêt. Que de belles descriptions et toujours ce côté didactique qui te caractérise ...

Merci aussi pour ta participation.

Posté le : 16/09/2013 06:31
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Re: Défi thème d'écriture du 9 septembre
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Belle inspiration avec ce jolie poème Bacchus.
Texte dépaysant et surprenant Loriane.
Quand à toi, Melle Arielle, je me suis régalée, encore meilleure cette version.
Merci à tous pour ces petits bouts de bonheur

Posté le : 15/09/2013 23:11
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Re: Défi thème d'écriture du 16 septembre
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Merci Bacchus pour ta lecture et surtout, surtout, merci pour ton texte, j'ai beaucoup ri en le lisant, je pense d'ailleurs que mes voisins s'ils avaient pu m'entendre, m'auraient fait interner de m'esclaffer ainsi toute seule!!!

Posté le : 15/09/2013 22:21
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Re: Défi thème d'écriture du 16 septembre
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Violette ,
Ce sont des souvenirs doux-amers dont tu te souviens. Le choc des événements graves et celui d'une nouvelle vie aux contours douteux sont bien lourds à assumer pour une toute jeune enfant.
L'image de ta jolie maman est l'image, qu'à coup sure, tu garderas toujours d'elle.Une famille nombreuse devait être une charge terrible, pour qu'elle la porte seule.
Merci pour ton bien joli texte plein de souvenirs pesants, heureux et nostalgiques
Amitiés Bacchus

Posté le : 15/09/2013 19:55
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Re: Défi thème d'écriture du 16 septembre
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Partant du principe, qui reste à prouver, que c'est toujours mieux ailleurs, j'ai toujours mis beaucoup de vitalité et d'entêtement à aller voir si c'était vrai.
j'ai donc, fréquemment, été voir ailleurs comment je m'y trouverais.

Etant bien entendu que la petite intendance ne me concernait pas, j'ai toujours ignoré, dans la plus grande indifférence, les mises en cartons des menues petites bricoles encombrant une maison, c'est à dire la vaisselle, le linge, les bibelots, les ustensiles, les albums, ect....., me réservant l'exclusivité du reste, c'est à dire...heu...du reste, quoi !
A partir du moment où toutes les démarches de changement de domicile sont faites, ma rituelle idée fixe réapparaît. Il est hors de question que je me fasse arnaquer par tel déménageur, puisqu'il en existe, forcément, un autre moins gourmand. Je le trouve toujours : C'est celui après lequel je me jure bien de ne jamais plus avoir recours à des amateurs qui, après m'avoir déménagé le lundi, iront débroussailler le lendemain.
De toutes façons, s'il est une chose dont je suis sur, c'est que tous ceux qui sont venus saccager mes meubles doivent avoir gardé un excellent souvenir de moi, et c'est bien normal.
Le manuel que je suis a toujours eu des emplois à responsabilités, c'est à dire que j'ai assumé le suivi et la qualité du travail de ceux que je dirigeais. Mais ma conscience professionnelle n'a jamais su trouver les limites de ces responsabilités.
Voilà pourquoi, toute ma vie, je me suis obligé à assumer la plus grosse part du boulot des autres, en appliquant une expression que je formulais fréquemment,et je le regrette amèrement aujourd'hui, " il faut être capable de faire toi-même ce que tu demandes à autrui " Au besoin, si j'oubliais, celui que j'envoyais bosser me rappelait ma petite phrase, d'une façon ou d'une autre .
Vous dire si les deux ou trois laborieux occasionnels que je trouvais pour déplacer mes meubles pouvaient en tirer profit.
A peine descendus de leur camion, ils trouvaient la plupart de mes meubles sur le palier ou la terrasse. C'est tout juste s'ils ne devaient pas insister pour les mettre eux-mêmes dans leur camion...
Mon insistance pour qu'ils boivent mes bières, entre chaque meuble, devait leur sembler suspecte.Ainsi que l'arrêt casse-croûte que je décrétais, avec des sandwiches raffinés et des bouteilles pour communions.
Ce qui faisait que ma main-d'oeuvre occasionnelle arrivait pompette avec des sourires béats en mettant pied à terre, devant mon nouveau logement.
Mais le futur maître de céans avait pensé à tout ! pas question qu'ils négligent l'heure du déjeuner ( bien que je mange rarement le midi )
Très fier de moi, je leur offrais mon petit panier-repas surprise. Je suis bien conscient d'avoir toujours prévu bien au-delà d'un appétit d'ogre normal, mais c'était un petit plaisir que je me faisais.
Ils ne pouvaient jamais manger tout et mettaient ce qui restait dans leur camion
C'était toujours l'après-midi que mes meubles souffraient le plus. Au milieu des gloussements et ricanements de déménageurs supportant mal le bordeaux, j'entendais parfois un sinistre craquement, un coup de gong, une longue vibration, selon ce qui était en cours de transport.
Après un coup d'oeil de vérification, j'ajoutais mentalement sur ma liste le petit matériel que je devrais acheter, dans les jours à venir, pour remédier aux dégâts.
Il m'est même arrivé de constater la disparition de quelques cartons, probablement oubliés sur un coin de trottoir. Non ! Quand on n'est pas sur, on n'accuse pas !

Mon dernier déménagement, il y a moins d'un an, s'est passé conformément à tout ce que je viens de décrire.
J'imagine que le tout jeune marié, de Bastia, qui m'a déménagé, devait en être à sa première expérience. Rien qu'à voir cette manie qu'il avait , dès qu'il avait placé un meuble dans son camion, d'en prendre une photo qu'il envoyait illico à sa jeune épouse.
Lui et le Portugais, dont il avait fait connaissance la veille, ont terminé l' emménagement vers 10h du soir, pratiquement en rampant. Normal; le monte-meubles prévu dans le devis avait eu la malchance d'être accidenté la veille. même le Portugais me l'a confirmé.
Cette fois-ci, ma liste de matériel pour réparations a été sensiblement plus longue qu'à l'ordinaire..

Non. Je ne suis pas naïf. J'ai bien remarqué que les deux petits gars s'étaient défoncés pour gagner leur journée. Leur prix était raisonnable et les dégats involontaires.

ah oui...
Deux jours plus tard, j'ai reçu un SMS du jeune marié.
Il me remerciait beaucoup : dans le reliquat du casse-croûte qu'il avait emporté avec lui, il avait découvert une boite de foie gras et il m'en était reconnaissant. Il la conserverait pour la noël toute proche.



Posté le : 15/09/2013 19:46
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Les bons mots de Grenouille
Plume d'Or
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Les bons mots de Alphonse Allais :

- " La femme est le chef d'oeuvre de Dieu surtout quand elle a le diable au corps ... "

- " Même 'les voleurs de grand chemin ont disparu, les uns, habitués au grand air excercent la profession de pickpockets sur les champs de course et les autres se sont adonnés à la haute banque.... "

-" Plus on a avance dans la vie plus on est obligé d'admettre que le sel de l'existence est essentiellement dans le poivre que l'on y met ! "

- " Un cocu est un entier qui partage sa moitiè avec un tiers ..."

- " Il fait prend re l'argent chez les pauvres, d'accord ils n'en ont pas beaucoup, mais ils sont si nombreux !! "

- " Les jambes permettent aux hommes de marcher et aux femmes de faire leur chemin ... "


N' hésitez pas à ajouter les bons mots que vous aimez de cet auteur, et bonne semaine...

Posté le : 15/09/2013 16:30

Edité par Loriane sur 22-09-2013 14:46:24
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Re: Défi thème d'écriture du 16 septembre
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Accroupie dans le jardin, jouant avec une poupée de chiffon, j'entends au loin le solex de maman arriver. Je me précipite, essuie la terre de mes genoux et m'approche du grillage afin de la regarder . Quelle est belle ma maman, sur son solex jaune, sa robe fluide sous le vent. Maman est vraiment la plus jolie de toutes les mamans de notre village, elle a le teint d'une porcelaine, des jambes aussi longues et fines que mes poupées, des cheveux comme Blanche-Neige, des yeux noirs et brillants comme du charbon mouillé.Je la vois ouvrir la barrière, poser son solex sur le tronc du pommier et se diriger vers moi, presque sans me voir.

Elle a juste perdu son grand sourire depuis la mort de papa il y a quelques mois. Il était gentil avec nous papa, mais maman grondait souvent car il ne rapportait pas assez d'argent et parce qu'il ne finissait jamais ce qu'il avait commencé.

Nous, on trouvait ça bien amusant de dormir, tous les cinq dans le grenier parce que papa avait décidé de refaire le mur de notre chambre. Maman, n'était pas contente, parce que le mur était tombé au printemps et que maintenant en septembre, nous risquions d'être tous trempés car il manquait aussi des ardoises. Alors papa nous demanda de monter avec lui sur le toit pour remettre des ardoises, c'etait rigolo et je serais bien remontée le lendemain, mais papa était parti au café avec des copains. Alors maman lisait.

On déménage la semaine prochaine Nathalie, me dit-elle. Elle m'explique que Roger, qui a un bon travail et une grande maison, veut bien de nous.
Je l'ai rencontré Roger, il y a quelques semaines, je ne l'aime pas trop, il me dit trop souvent que je suis très jolie et bien formée pour mon âge, ça veut dire quoi, bien formée, j'ai des bras, des jambes comme tout le monde, je suis jolie, oui, mais bien moins que maman.

Et ce que je n'aime pas non plus, c'est comment il nous dit bonjour à mes soeurs et à moi, il n'est pas pareil avec Stephane et Arnaud.

Quand papa disait," allez demain, on déménage le garage", ça voulait dire tout sortir dans le jardin et tout re-ranger mais pas à la même place. Papa organisait souvent ça l'été, quand tonton Didier venait pour le w-end et on finissait ce dur labeur par un barbecue en famille. J'aimais bien déménager alors.

Là, je n'ai pas envie, maman nous explique que nous avons juste à mettre nos affaires dans des cartons parce que Roger ne veut pas de nos meubles. Ce n'est pas comme ça un déménagement, on doit emmener toutes nos affaires.

Comme le jour où ma copine Patricia est partie parce que son papa avait trouvé un travail loin, un camion était venu, et tout l'intérieur de sa maison était parti. C'etait tout vide quand je suis venue en pleurs faire un bisou à ma copine. Les meubles, les affaires, les décorations, les lumières, tout avait disparu, même Camomille, leur chien. Il ne restait que quelques fils pendouillant, des papiers et des sacs plastiques par terre et des traces jaunes sur les murs.

On va donc tous déménager et tout laisser! Mais elle va devenir quoi notre maison, oui elle est toute petite, oui elle fuit et on doit mettre des gamelles pour récupérer l'eau, oui il manque un mur, oui l'hiver le froid trouve toujours une porte pour venir, mais c'est notre maison.

Je ne veux pas déménager.

Posté le : 15/09/2013 16:26
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Re: Défi thème d'écriture du 9 septembre
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Nous étions partis sous un ciel vert, puis, insensiblement sans s'être vraiment retirée pour laisser place à la nuit sombre, la lumière avait repris force et avait réchauffé chacune des petites molécules de l'air de ce mois d’Août finissant.
Nos gros véhicules terriens laissaient les traces de leurs énormes roues dans un sol encore souple.
Les moteurs enfin faisaient silence, ils avaient fini leur mission mécanique, et dès cette limite, nos jambes et nos dos d'humains termineraient la route jusqu'à la maison de pèche, qui allait s'endormir pour l'hiver.
Les enfants secoués par les derniers cahots, baillaient et ouvraient les yeux sur une forêt que l'automne, déjà, incendiait
Omni et Oynut sortirent les sacs du véhicule, chacun prit sa charge, pendant que les hommes préparaient les munitions, puis leurs fusils soigneusement chargés et accrochés sur le dos, ils s'engagèrent dans le sentier entre les cimes des mélèzes, des peupliers, des épicéas et des sapins de Douglas dont le vert bleuté soulignait la beauté étrange des orangés et des rouges lumineux des érables, des faux-trembles et des bouleaux.
Les vermillons, les pourprés, les amarantes, les roux, les ardents, les safranés, les carminés, les pourprés, tous dansaient, tous hurlaient sans pudeur, un sublime chant d'amour à la beauté.
Une bourrasque soudaine et brutale fit s'agiter les arbres alentour, les branches souples des grandes pruches se balancèrent avec grâce, comme pour un salut accueillant.
Chacun marchait en silence écoutant la brise d'hiver qui annonçait au feuillage flamboyant la venue prochaine des premiers froids.
Une vive lueur bleue, traversa soudain le feuillage avec célérité, le léger cri d'un geai de Steller fut porté par le souffle de vent, les regards s'étaient tous élevés vers cette apparition fugace, vers ce bijou volant.
La marche était aisée, enchantée même dans cet univers végétal vibrant, puis, au détour de la simple trace que nous suivions, après avoir contourné un haut rocher, le ciel s'ouvrit et la chanson de l'eau nous parvint.
Les cascades nombreuses descendaient bruyamment sur le plateau de Spatsizi, elles recommenceraient sous peu, à s'endormir, à se pétrifier sous leur peau de glace.
Les lacs, durant les deux mois d'été, avaient été nourris des eaux libérées par la fonte des grands glaciers qui trônaient comme une coiffe de lumière majestueuse sur les hauts plateaux du Yukon.
Bientôt, nous arrivâmes au bord du petit cours d'eau qui contournait la maison du lac.
Il chantait sa joie de vivre, pour quelques petites semaines encore, il était libre, courant, clair de transparence entre les rochers, il allait entouré des arbres en feu de couleurs, il enlaçait les troncs blancs des bouleaux, les troncs sombres des épicéas de Sitka , et ceux des érables aussi éblouissants qu'une palette de peintre, son tendre grondement abritait les sauvagines, les bécassines et les éclairs roses et rouges des saumons.
Les caribous et les grands orignaux, mangeurs de mousses et de lichens, craintifs et semblant encombrés de leurs grands corps, nous fuyaient. Parfois un bruit de branches rompues signalait leurs fuites, mais leur présence n'était qu'une ombre furtive bien vite évanouie.
Les écureuils pressés, faisaient leurs emplettes pour la proche diète hivernale, ils s'activaient sans éprouver le besoin de se dissimuler, leurs longues queues s'enroulaient autour des troncs dans une ascension d'une enviable agilité, ils volaient sur les troncs et les branches, indifférents à nos présences.
Avant même que les sacs ne deviennent lourds, les cris des enfants nous disaient que nous étions arrivés, en effet le toit de la maison du lac et les pilotis qui la portaient apparaissaient entre les arbres, en dessous entre les gros piliers qui portaient l'ensemble, la barque attendait sagement.
Nous devrons la mettre au sec, tout fermer, tout protéger, enfermer les provisions ou les jeter, dans quelques jours les premières glaces envahiraient les sols, les plantes disparaîtrons et ...
un arrêt brusque de Nootka qui marchait devant stoppa toute la petite troupe.
Les enfants immédiatement se rangèrent derrière les adultes, accroupis et silencieux, Oka nagan qui était le meilleur tireur se plaça en retrait du groupe, le fusil en garde, il pointait son arme devant lui, immobile comme soudain statufié, il visait la grosse masse blanc-crème d'un énorme ours "esprit" qui tentait de forcer la porte de la remise où nous enfermions les poubelles.
Un long silence inquiet pesa plusieurs minutes, quand soudain le vent tourna et, sans préavis, l'ours se dressa sur ses pattes, face à nous, nous étions sous le vent et il avait senti notre présence.
Oka nagan tira au dessus de la tête de l’impressionnant animal, la détonation sèche explosa et partit au fond du vallon, faisant des ronds dans l'air, mais le grand bipède, debout, ne s'affola guère, il sembla hésiter, puis s'enfuit sans vraiment de précipitation.
A voir son absence de peur, on pouvait en déduire qu'il n'avait pas dû croiser beaucoup d'humains.
Ce devait être un mâle, il était haut et bien gras comme le sont en cette saison tous les ours du pays Yukon jusqu'au montagnes de Colombie. Il était plus grand encore que les ours noirs ou les grizzlis qui vivaient dans cette région.
A cette époque, tous les animaux, humains ou non, se préparaient à l'hiver.
Les ours, eux, commençaient déjà à choisir et à préparer leurs tanières.
Les mamans ourses qui sont en gestation, freineront le processus le temps qu'il est nécessaire pour que les petits naissent à la fin de l'hibernation. Pour l'heure tous s'engraissaient et la pèche au saumon allait bon train, ce qui les amenaient irrésistiblement tous, au plus près des rivières nourricières.
L'Ours parti nous arrivions sur la maison.
Les enfants, rassurés, couraient dans le sentier en criant, heureux d'être arrivés, lorsque soudain amusés ils se dirigèrent vers une nouvelle construction qui avait surgi soudainement de la rivière. L'ingénieur-constructeur de cet édifice, né en une petite semaine, et d'au moins trois mètres de hauteur, était encore à l'oeuvre, on le voyait nager en traînant dans l'eau une branche avec ses feuilles. Nous avions visiblement une famille de beaver pour voisins. La hutte était large et haute, la famille devait avoir un bon nombre d'enfants qui vivront dans les tunnels sous la surface.
Pour les autochtones, "'les petits frères qui parlent" étaient des amis que l'on ne combattaient jamais et dont les petits cris et le babillage bruyant mais expressif était à l'origine de ce charmant surnom.

Les premières feuilles volaient et allaient tranquilles, en un train long et lent, glisser à la découverte, à l'aventure, portées par l'eau glacée qui s'enroulera plus loin, autour de la multitude d'îles qui se baignent dans le pacifique à l'ombre des premières glaces de l’Arctique, d'où descendra, d'aubes en aubes, le dur hiver qui endort toutes les vies.


Lydia Maleville


Posté le : 15/09/2013 16:13

Edité par Loriane sur 16-09-2013 09:00:53
Edité par Loriane sur 16-09-2013 18:55:11
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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