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Alain-Fournier
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Le 22 Septembre 1914 la guerre tue Alain-Fournier

Le poète, l'écrivain

La vie d'Alain-Fournier est marquée par la retenue et la fulgurance.
Retenue : l'enfance modeste en Sologne auprès de parents instituteurs et d'une sœur aimée, Isabelle ; les études qui le conduiront à l'École normale supérieure ; l'amitié avec Jacques Rivière, devenu son beau-frère, qu'une volumineuse Correspondance a fixée pour toujours ; l'intérêt pour l'art de son temps : le symbolisme, Maeterlinck et Debussy, Péguy et Claudel.
Fulgurance : l'aventure capitale, la rencontre, en 1905, le jour de l'Ascension, d'Yvonne de Quiévrecourt.
Il l'aime aussitôt et absolument, la revoit le jour de la Pentecôte et lui parle. Il note ce qu'il a gardé de leur conversation.
Il la reverra des années plus tard, mariée et mère de famille. La guerre éclate.
Le 22 septembre 1914, le lieutenant Fournier est porté disparu. Destinée romanesque, amour impossible chez un homme qui avait tout pour lui : charme et intelligence, goût de l'absolu et jeunesse, talent enfin.
Paru en 1913, son unique roman, "le Grand Meaulnes", avait aussitôt connu le succès. Le livre évoque la rencontre du jeune Augustin Meaulnes, arrivé dans une petite école de Sologne, et de François Seurel, le narrateur. La vie de ce dernier en sera bouleversée. Le roman, plein de "ferveur, de tristesse et d'extase"J. Rivière, égrène les rêves d'une adolescence hantée par les paradis perdus de l'enfance dont Alain-Fournier fit son credo artistique, entremêlant le merveilleux poétique et l'humble réalité quotidienne.
La finesse de l'écriture rend avec art l'amertume du souvenir, les vaines espérances et une douce nostalgie.
Alain-Fournier quêta le bonheur refusé auprès d'autres femmes, les unes obscures "la petite Jeanne" ou "Loulette" la dernière célèbre, puisqu'il s'agissait de Mme Simone, actrice connue, épouse de Claude Casimir-Perier, dont Alain-Fournier était le secrétaire en 1912.
C'est auprès de Simone qu'il ébaucha une pièce de théâtre, "la Maison dans la forêt", et un autre roman, "Colombe Blanchet", publié en 1924. La même année paraît Miracles, "récits poétiques" en vers et en prose, très proches du Grand Meaulnes par leur thématique.

"Quelque chose désespérément me réclame et toutes les routes de la terre m'en séparent."
Alain-Fournier et Augustin Meaulnes, le héros du Grand Meaulnes 1913, se rejoignent dans cette phrase.
Les analogies entre la vie de celui qui prit, en 1907, juste après la khâgne, le pseudonyme d'Alain-Fournier et son roman sont manifestes : La Chapelle-d'Angillon et les paysages du Cher, les parents instituteurs, la rencontre avec Yvonne de Galais, une liaison avec Jeanne, modiste comme Valentine est couturière, la deuxième rencontre, huit ans plus tard, avec Yvonne... Ce sont les traces de ce que son ami, beau-frère et correspondant Jacques Rivière nomme "une conception littéraire" :
"Je sais bien", lui dit-il, évoquant Claudel qui, avec Gide et Laforgue, forma Alain-Fournier, "que tu penses toujours à :
“Nous ne séparerons pas la vie d'avec l'art ”.
C'est qu'Alain-Fournier "n'est pas d'ici" ; il est de l'attente, attente-souvenir du bonheur ou de l'amour, attente de lui-même :
"Je ne sais si je dois l'appeler mon amour ou moi-même", alors qu'ici "on se résigne à l'amour comme on se résigne à la vie".
Il n'est donc sans doute pas davantage d'un là-bas chrétien, même après sa nuit pascalienne du 5 janvier 1907, étant "trop psychologue" pour être catholique.
Mais cette plénitude pieuse qu'il nomme joie, et qui ne trouverait pas Dieu ailleurs que partout, finit peut-être par s'accomplir dans l'ici d'une vie pourtant encore traversée par l'absence, grâce à Simone, le cœur pur de l'épigraphe de Colombe Blanchet.

"J'ai l'intention d'écrire "sur mon visage" quelque chose de central et de très beau. Ce sera plus simple et plus doux qu'une main de femme, la nuit, qui suit avec grand'pitié la ligne douloureuse de la figure humaine. Et cependant ceux qui le liront s'étonneront d'une odeur de pourriture et de scandale.
Pour décrire les différents visages de mon âme, il faudra que Celle qui parle de mon visage, ose imaginer les masques de mon agonie à venir, il lui faudra penser à ce hoquet sanglant qui marque enfin la délivrance et le départ de l'âme : alors seulement seront évoqués les étranges paradis perdus dont je suis l'habitant".
Correspondance Jacques Rivière-Alain-Fournier, 18 juin 1909.


Enfance

Henri Alban Fournier est né le 3 octobre 1886 à La Chapelle d'Angillon dans le département du Cher, dans la maison de ses grands-parents maternels Barthe.
Il porte en deuxième prénom, à la suite de sa mère, un nom qui rappelle l'origine de son grand-père, né à Alban en Albigeois.
Dernier descendant de la famille des Marquis de Pujol de Saint-André de la Tapie, Matthieu Barthe, "ancien berger, ancien soldat, ancien gendarme" raconte Isabelle, a conservé son accent du midi et sa bonhommie du sud.

Veuf, et beaucoup plus âgé qu'elle, il a épousé Adeline Blondeau, "la plus jolie fille du pays", berrichonne née à Sury les Bois à quelques kilomètres de La Chapelle d'une famille de paysans. Ils n'eurent qu'une fille, Albanie, la mère d'Henri.
Augustin Fournier, père d'Henri, est, quant à lui, né à Nançay, village de Sologne situé à une vingtaine de kilomètres de La Chapelle. Aîné de six enfants, Augustin, qu'on appelle Auguste, est instituteur et c'est au cours de son premier poste au Gué de la Pierre, hameau voisin de La Chapelle, qu'il rencontre sa future femme Albanie, elle aussi institutrice. La mère d'Augustin s'appelle Charpentier de son nom de jeune fille et c'est le nom que choisira Henri pour les grands-parents de François Seurel dans Le Grand Meaulnes, même si le modèle en est ses grands-parents Barthe.
Sur cette toute petite-enfance d'Henri, sa soeur Isabelle a écrit un livre qui s'intitule "Images d'Alain-Fournier" (Fayard).

Trois ans après la naissance d'Henri, naît sa soeur Isabelle.
Souffrant d'une malformation de la hanche, elle avait eu les hanches déboitées à la naissance, elle restera très handicapée toute sa vie, et ce, malgré plusieurs opérations douloureuses subies alors qu'elle n'était pas encore adolescente.
François Seurel, dans Le Grand Meaulnes, est dit souffrir de coxalgie, une maladie des hanches, caractère très certainement inspiré par la situation physique de sa soeur.
Les deux enfants sont en effet très proches l'un de l'autre depuis leur plus tendre enfance : "je puis bien dire que pendant mon enfance entière, et jusqu'au jour même où Jacques surgit à son côté, il fut le seul être présent pour moi au monde", dit Isabelle dans Les Images d'Alain-Fournier.
Elle épousera son meilleur ami, Jacques Rivière, en 1910 et restera toute la vie d'Alain-Fournier sa plus grande confidente. Elle consacra le reste de sa propre vie à la mise en valeur de l'oeuvre de son frère, malgré les nombreuses critiques et oppositions auxquelles elle dut faire face.
A la naissance d'Henri, les Fournier sont nommés à Marçais dans le sud du département puis cinq ans plus tard à Epineuil le Fleuriel.
Le village et la maison d'Epineuil serviront de décor et de cadre à la majeure partie de l'histoire du Grand Meaulnes.
A l'entrée de l'école, "une longue maison rouge aux cinq portes vitrées", il est écrit aujourd'hui:
"C'est dans cette école où Alain-Fournier fut élève de 1891 à 1898 que naquit le personnage d'Augustin Meaulnes". Monsieur Lullier, qui fut instituteur depuis les années soixante dans cette école, avait consacré tout son temps libre à repérer les lieux décrits dans le roman, à retrouver les habitants du village encore vivants.
Henri et sa soeur firent leurs études primaires dans cette école, dans la classe de leur père.

Etudes

Le 3 octobre 1898, Henri, qui a douze ans, entre au lycée Voltaire à Paris pour y faire sa classe de sixième. "Il s'arrachait au doux jardin lumineux de notre enfance", dit Isabelle dans Les Images.
Durant ces deux premières années à Paris, Henri est pensionnaire chez Mme Bijard, une ancienne ajointe de Mr Fournier à Epineuil et qui dirige un pensionnat de jeunes filles. "Mornes matinées des dimanches matins au fond de la cour du 196 rue de la Roquette" (1903), "Paris que j'ai commencé par haïr d'une haine de paysan" (1905), écrira-t-il plus tard avant de partir à la découverte des trésors de Paris. Il est tout de même choyé par Mme Bijard et il collectionne tous les premiers prix. En 1901, Mme Bijard ayant quitté ses cours, Henri est pensionnaire à Voltaire où il restera jusqu'à la fin de la quatrième. Se sentant isolé, il rêve de devenir marin, influencé par les histoires d'aventures de son père.
Au terme de cette quatrième, Henri quitte alors le lycée Voltaire. A son arrivée à Brest, son avance est telle qu'il tente de passer directement de la quatrième à la seconde marine.
Il prépare l'Ecole Navale et son admission au Borda, navire école.
Mais la vie y est bien plus dure qu'à Voltaire et à cause de l'éloignement, il ne peut rentrer chez ses parents que pour les vacances de Pâques. Brest le marquera néanmoins et Le Grand Meaulnes doit à cette période d'être rempli d'images et d'allusions marines, alors même que Frantz de Galais est supposé aspirant de marine.

Au premier trimestre de la rentrée 1902, Henri obtient du lycée de passer un baccalauréat anticipé qu'il réussit.
A Noël, il rentre chez ses parents à La Chapelle d'Angillon et leur annonce qu'il ne retournera plus à Brest.
Il va terminer ses études à Paris. Il entre début janvier au lycée Henri IV comme pensionnaire pour y faire sa philo puis à la fin du mois, quitte Paris pour Bourges où il entre comme pensionnaire au lycée qui porte aujourd'hui son nom.
Il écrit: "quand je dis lycée, je pense à Bourges où les draps étaient aussi puants que les plus puants de la caserne".
Mais il est plus proche de sa famille, ses parents ayant demandé leur nomination à La Chapelle d'Angillon pour se rapprocher de Maman Barthe qui vient de perdre son mari.
C'est à Bourges qu'Henri situera le personnage de Valentine dans Le Grand Meaulnes et au jardin de l'archevêché, les rendez-vous de la petite couturière avec Frantz.
Et la mairie-école de La Chapelle d'Angillon, logement de fonction de ses parents, est décrite comme la maison d'Augustin Meaulnes.

Lakanal

Au troisième trimestre 1903, Henri réussit de justesse son baccalauréat de philosophie.
En octobre 1903, Henri entre au lycée Lakanal pour y préparer l'entrée à l'Ecole Normale Supérieure.
Le Lycée Lakanal est le lycée parisien qui accueille beaucoup de jeunes hommes de province dont les dossiers scolaires leurs permettent de prétendre à passer le Concours.
Jacques Rivière qui vient de Bordeaux, est dans la classe d'Henri. Ils ne s'entendent pas du tout.
Mais un jour tout change à l'occasion de la lecture par leur professeur d'un poème d'Henri de Régnier, "Tel qu'en songe..." ils perçoivent:
"cette voix comme à l'avance dirigée vers notre coeur que tout à coup Henri de Régnier nous fit entendre". (...) Nous fûmes bouleversés d'un enthousiasme si pareil que notre amitié en fut brusquement portée à son comble".
Jacques restera à Lakanal jusqu'à la fin de l'année scolaire 1904-1905 et échouera au concours.
Henri y demeurera un an de plus.
Il ne se présente pas en 1905 ne se jugeant pas prêt. Il ne sera pas plus chanceux l'année suivante même s'il réussit l'écrit.
Après leur rencontre si forte, plus que le programme de l'Ecole, c'est l'art et la littérature qui les intéressent et qui les poussent chaque dimanche à courir dans Paris à tous les concerts, toutes les expositions et à fouiller les libraires et les revendeurs des quais pour y trouver des livres. Lorsqu'ils seront séparés après le retour de Jacques à Bordeaux en 1906, ils échangeront une immense correspondance qui est un monument pour la connaissance de leur temps et qui permet de suivre pas à pas leur évolution en tant qu'écrivains.
Cette correspondance qui sera publiée tout de suite après la mort de Jacques Rivière en 1925, par son épouse et soeur d'Henri, Isabelle, a marqué plusieurs générations d'écrivains et de lecteurs jusqu'à ce jour.

Rencontre avec Yvonne de Quiévrecourt

Le 1er juin 1905, survient un évènement qui marque toute la vie ainsi que l'oeuvre d'Alain-Fournier.
Ce jour-là, Henri rencontre une jeune fille à la sortie du Salon de la Nationale au Grand Palais. Frappé par sa grande beauté, il la suit le long du Cours la reine, puis sur un bateau mouche jusque devant sa maison, boulevard Saint-Germain.
Sur le bateau, il écrit fiévreusement sur un carnet les premières lignes qu'il transposera textuellement dans son récit de la rencontre avec Yvonne de Galais.
Les jours suivants, "je suis revenu guetter, attendre sous ses fenêtres", raconte-t-il à sa soeur. "... le samedi soir, veille de la Pentecôte, par une averse éclatante, habillée de noir, un livre à la main, elle a soulevé le rideau, et elle a souri de me retrouver-là. ... Le lendemain matin, dimanche de la Pentecôte, je me suis mis en uniforme. Je ne veux pas lui mentir; elle doit savoir que je ne suis encore qu'un collégien".
Lorsque la jeune fille sort de chez elle le lendemain, pour aller à la messe de Pentecôte, Henri lui murmure au passage: "Vous êtes belle !" comme dans Pelléas et Mélisande de Debussy et il murmure en lui-même : "Ma destinée ! Toute ma destinée !".
Il la suit dans l'église de Saint-Germain des Prés où elle assiste à la messe.
Il la découvre dans une chapelle écartée : "le grand chapeau de roses est incliné sur deux mains jointes". A la sortie, il l'aborde et lui demande de lui pardonner. Elle répond. Il lui demande alors son nom... "Yvonne de Quiévrecourt"..., il lui répond :
"le nom que je vous donnais était plus beau... - Un nom? Quel nom?" C'est Mélisande que je voulais dire".
Une conversation s'engage et tous deux descendent lentement le boulevard jusqu'à la Seine qu'ils longent jusqu'au pont des Invalides.
C'est là qu'ils se séparent, Henri reste profondément bouleversé par cette rencontre dont il note tous les détails et qu'il transposera littéralement huit ans plus tard dans Le Grand Meaulnes.

Premiers emplois

Le 2 juillet 1905, Henri part pour l'Angleterre où il a trouvé à s'engager pour la durée des vacances comme secrétaire de la manufacture de papiers peints Sanderson and Son à Chiswick, dans la banlieue ouest de Londres.
Il loge chez le secrétaire de l'usine, Mr Nightingale. Il est embauché pour traduire des lettres commerciales

Mais pendant ses soirées et ses congés, il écrit des vers, dont le poème "A travers les étés", puis "Chant de route", édités dans Miracles ainsi que des lettres très longues à Jacques et à ses parents, sans parler des cartes postales.
Il se promène aussi dans les parks et visite les musées de Londres où il découvre les Préraphaélites tout à fait ignorés en France à l'époque et se prend d'une grande passion pour cette peinture.
Un tableau le frappe particulièrement : La Beata Beatrix de Dante Gabriele Rossetti qu'il assimile au visage de la jeune fille du Cours la Reine.
Le 16 juillet 1907, Henri est admissible à l'écrit du Concours mais le 24, il est refusé à l'oral.
Très déçu, il apprend le même jour le mariage d'Yvonne de Quiévrecourt :
"A présent, le suis seul avec la dure vie basse. Tu ne savais pas ce que c'était. C'était comme une âme éternellement avec moi. Avec son amour, je méprisais tout, et j'aimais tout. Il y avait sa hauteur et mon amour, sa grâce et ma force. Nous étions seuls au milieu du monde. Il me semblait hier que, sans elle, rien que traverser la cour aride de la maison me faisait mal. Elle n'était plus là. Je suis seul", écrit-il à Jacques.
Quelques mois plus tard, le 25 décembre, il publie Le Corps de la femme dans La Grande Revue.
Il espère toujours que "la Demoiselle" aura lu ces pages chastes et délicates qu'il lui dédie en secret.
C'est son premier écrit publié, le premier signé de son demi-pseudonyme Alain-Fournier, écrit avec un trait d'union, pour ne pas être confondu avec le coureur automobile, vainqueur du Paris-Berlin qui porte le nom d'Henry Fournier.

Service militaire

Le 2 octobre, il avait cependant commencé son service militaire au 23ème Régiment de Dragons, cantonné à Vincennes.
Isabelle raconte: "Quelques mots écrits à la hâte laissent entrevoir une détresse morale que l'on n'attendait que trop, mais aussi un écrasement physique qu'il n'avait pas un instant prévu, espérant au contraire de ces deux ans de vie dure et saine - croyait-il ! - comme un allègement, une sorte de restauration de l'âme épuisée de tristesse". Avec maman Barthe, elle lui rend visite : "il nous regarde avec une espèce de stupéfaction, comme s'il n'arrivait pas à se rappeler qui nous sommes".
Il ne supporte pas la rigueur de cette vie de cavaliers et obtient alors, grâce à des appuis, d'être versé dans l'infanterie. Il passe dans le 104ème Régiment d'Infanterie, à Latour-Maubourg.
Très vite, il est inscrit comme élève-officier de réserve et fera son stage à Laval du 15 octobre 1908 au 3 mars 1909.
Promu sous-lieutenant, Henri est affecté en avril 1909 au 88ème Régiment d'Infanterie, cantonné à Mirande dans le Gers.
Il y passe les six derniers mois de sa vie militaire et y reviendra trois fois : deux fois pour une période militaire de vingt-huit jours en 1911 et en 1913, enfin, pour y rejoindre son corps à la mobilisation de 1914.
Dès le début de sa vie de fantassin, Henri connaît les longues marches et les manoeuvres épuisantes, tout au long de l'année 1908, puis en 1909, jusqu'en septembre où il est libéré.
Ses itinéraires sont jalonnés de précieuses cartes postales qu'il ne manque pas d'envoyer à ses parents et à Jacques de tous les lieux où il cantonne.

Mariage de sa soeur

En février 1908, Isabelle, sa soeur et Jacques, son meilleur ami, se fiancent. Malgré l'échec de Jacques à l'agrégation de Philosophie, malgré l'opposition du père de Jacques, les parents Fournier décident que "leurs enfants" se marieront et qu'ils commenceront à habiter avec eux.
Lorsque la date du mariage est fixée au 24 août, Henri demande une permission du dimanche 22 au vendredi 27 août 1909. Le mariage a lieu à Paris, en l'église Saint-Germain des Prés, le 24 août.

"Les beaux enfants que vous aurez (...) regarderont sans comprendre, mais avec des yeux doux et passionnés, le pays de leur oncle (Alain-Fournier à Jacques et Isabelle Rivière, 4 juin 1908. Il y a chez Isabelle une confiance, une joie et une force cachées, qu'il faut découvrir, comme une source entre les feuilles.... Henreuse celle qui donne confiance, heureuse celle en qui l'amour peut se reposer. Heureux les mariés de septembre!" Alain-Fournier à Jacques Rivière, 7 juillet 1909.

Au début de l'année 1910, la famille Fournier s'installe 2 rue Cassini à Paris, près des jardins de l'Observatoire.
Après divers essais de collaboration journalistique, Henri obtient alors d'être chargé d'un courrier littéraire quotidien à Paris-Journal.
Il commence pour la première fois le 9 mai. Il s'agit d'une production alimentaire et Fournier ne la considère pas "comme quelque chose d'écrit par moi".
Il réussira néanmoins à se faire remarquer par ce billet quotidien, tant à cause de sa pertinence que par le tour doucement ironique et souvent même caustique et toujours très indépendant qu'il sait lui donner.


Rencontre avec Jeanne Bruneau

Cette même année 1910, Henri rencontre une petite modiste qui habite avec sa soeur rue Chanoinesse, derrière le chevet de Notre-Dame.
L'aventure qu'il débute avec elle sera transposée dans celle d'Augustin Meaulnes avec Valentine dans Le Grand Meaulnes. Il rencontre Jeanne Bruneau avec sa soeur à la mi-février "sur le quai" à Paris, un samedi après-midi et il invite les deux soeurs au théâtre.
Le roman donne la date du 13 février le 12 en réalité.
La pièce à laquelle ils assistent au théâtre Sarah Bernard est La Dame aux Camélias, jouée par Sarah Bernard elle-même.
C'est le début d'une liaison de deux ans, traversée de brouilles et de réconciliations jusqu'à la rupture définitive à la fin de 1912. Isabelle l'évoque rapidement dans Les Images, la correspondance entre André Lhote et Alain-Fournier rend compte de ces disputes violentes.
En effet, du 22 au 28 juin 1910, Henri rend visite au ménage Lhote à Orgeville à la Villa Médicis libre où André et Marguerite sont admis par le mécène Bonjean.
Henri vient accompagné de "Valentine".
Il gardera de ces quelques jours passés à Orgeville un souvenir mêlé d'amertume qu'il transposera dans le chapitre écarté du Grand Meaulnes, publié en 1924 par Jacques dans Miracles, sous le titre "La dispute et la nuit dans la cellule".
Il en restera dans le roman l'épisode épuré qu'il rapporte au chapitre Le Secret de la troisième partie, qui est le récit d'une rupture.

Charles Péguy

Le 28 septembre 1910, Henri écrit sa première lettre à Charles Péguy. Une grande amitié naît alors entre les deux écrivains qui se confient mutuellement leurs peines et leurs travaux. Péguy lui envoie un billet, alors qu'il vient de lire dans La NRF de septembre 1911, sa nouvelle intitulée Portrait :
"Vous irez loin Fournier, vous vous souviendrez que c'est moi qui vous l'ai dit".
Ils se voient souvent aux Cahiers et en avril 1912, Péguy s'entremet même auprès de Claude Casimir-Perier qui cherche un secrétaire pour l'aider à finir son livre, alors qu'Henri a perdu son travail à Paris-Journal à cause du changement de directeur.
Henri sera marqué par cette influence, par cet esprit proche du sien.
C'est Péguy qui l'aidera, comme dit Jacques, "à saisir son rêve par les ailes pour l'obliger à cette terre et le faire circuler parmi nous".
De son côté, Fournier écrit : "je dis, sachant ce que je dis, qu'il n'y a pas eu sans doute depuis Dostoievski, un homme qui soit aussi clairement "Homme de Dieu" lire dans Correspondance Jacques Rivière- Alain-Fournier.
Le Ier juillet 1911, Alain-Fournier écrit à Marguerite Audoux, l'auteur de Marie-Claire avec laquelle il a lié une amitié profonde depuis déjà une année.
Le livre de l'ancienne bergère - qui a eu le prix Femina en 1910 - a fait date pour lui, et c'est là qu'il comprend qu'on puisse "écrire des contes qui ne soient pas des poèmes".

Marguerite Audoux

"Tel est l'art de Marguerite Audoux : l'âme dans son livre est un personnage toujours présent mais qui demande le silence.
Ce n'est plus l'âme de la poésie symboliste, princesse mystérieuse, savante et métaphysicienne.
Mais, simplement, voici sur la route deux paysans qui parlent en marchant: leurs gestes sont rares et jamais ils ne disent un mot de trop; parfois, au contraire, la parole que l'on attendait n'est pas dite et c'est à la faveur d'un silence imprévu, plein d'émotion, que l'âme parle et se révèle".
Alain-Fournier, Chroniques et critiques
C'est avec son admiration pour Péguy, l'un des éléments décisifs qui ont contribué à lui faire trouver son "chemin de Damas", en septembre 1910.
Depuis cette époque, les relations d'Alain-Fournier avec les deux écrivains seront de plus en plus amicales. Il écrit donc pour raconter à Marguerite Audoux la visite qu'il a faite aux lieux décrits par elle dans Marie-Claire : le village de Sainte-Montaine et la ferme des Berrué située en pleine Sologne non loin de La Chapelle d'Angillon. Longue description accompagnée d'un dessin au crayon. Berrichon comme elle, Henri se plaît dans ce pays de Marie-Claire.
Il envoie la même carte postale de l'église de Sainte-Montaine à Léon-Paul Fargue, le protecteur de Marguerite Audoux, à son père et à Jacques.
L'échange de lettres avec Marguerite Audoux se poursuivra jusqu'à la guerre.
En 1913, Fournier racontera à cette correspondante privilégiée ses retrouvailles avec Yvonne de Quiévrecourt à Rochefort, mais la priera ensuite de détruire ses lettres avant son départ pour le front, ce qui sera fait, malheureusement.
En effet, en décembre 1912, le frère de Jacques, Marc Rivière, qui fait ses études de médecine navale à Rochefort, apprend à Henri qu'il a rencontré dans cette ville la famille de Quiévrecourt et qu'il joue au tennis avec la soeur d'Yvonne.

Retrouvailles avec Yvonne De Quiévremont

Le 11 avril 1913, il écrit à Henri pour lui conseiller de passer à Rochefort en revenant d'une période militaire à Mirande. Il lui promet de le présenter.
Henri s'y rend le 2 mai et rencontre effectivement Jeanne de Quiévrecourt, la soeur d'Yvonne. Celle-ci, qui réside à Rochefort avec son père, haut responsable dans la Marine Nationale, sa mère et son jeune frère, se propose d'avertir sa soeur qui, elle, habite à Toulon, du passage de Fournier et de son souhait de la revoir.
Quelques mois plus tard - selon toute probabilité du 1er au 4 août 1913, un faisceau d'éléments convergents nous permettant aujourd'hui de retenir ces dates - Fournier, appelé par Marc, retourne à Rochefort.
Pendant quatre jours, il revoit la jeune femme, cause longuement, amicalement avec elle. Yvonne est mariée et mère de deux enfants qu'Henri fait sauter sur ses genoux. Le dernier jour, il lui fait lire la lettre qu'il avait écrite dix mois auparavant.
La jeune femme très troublée, lui rend la lettre sans rien dire. Il ne nous en reste que le brouillon. C'est Henri lui-même qui a noté ces événements dans un petit carnet noir conservé pieusement après sa mort. Malheureusement, aucune lettre ni aucun document ne précisent exactement la date de ce deuxième voyage. Après avoir quitté Rochefort, Henri ne reverra jamais la jeune femme mais il lui écrira encore des lettres dont plusieurs ne seront pas envoyées.
Lorsque paraît Le Grand Meaulnes, Fournier le lui envoie à Toulon, dédicacé. Le mari d'Yvonne lira plus tard le roman à ses deux enfants et leur révèlera que leur mère en est l'héroïne.

Madame Simone, Simone Casimir-perrier

Ce qu'ignore Yvonne de Quiévrecourt lors de la rencontre de Rochefort, c'est que la vie sentimentale de son admirateur est depuis plus d'un mois fortement bouleversée. Fournier, qui a été engagé comme secrétaire de Claude Casimir-Perier, a partagé la vie du couple jusqu'à en devenir peu à peu l'intime.
Simone, sensible à son charme qui la change de l'atmosphère artificielle dans laquelle elle vit, en fait progressivement son compagnon et son homme de confiance.
Simone rend ainsi compte de la parfaite courtoisie du "secrétaire" et dès la première rencontre affirme :
"j'ai tout de suite vu que j'avais affaire à un gentilhomme".
L'actrice adulée joue les pièces à la mode et y invite Henri dans sa loge. Cela devient une habitude.
Elle l'emmène également dans sa propriété de Trie la Ville où il lui apporte le manuscrit du Grand Meaulnes achevé et le lui fait lire.
Simone souhaite connaître sa famille. A la première visite, sa mère Albanie est éblouie et séduite.
Le 29 mai 1913, lors de la première du Sacre du Printemps qui est un fameux charivari, Simone l'emmène chez elle à la sortie de la pièce qu'elle a joué ce soir-là, Le Secret, et le garde jusqu'à l'aube.
Chaste nuit encore cependant. Le 8 juin, le jeune homme se découvre enfin et adresse à celle qui occupe ses pensées une longue déclaration d'amour :
"Sachez que je vous aime, belle jeune femme... La nuit du Sacre, en rentrant, j'ai vu qu'une chose était finie dans ma vie et qu'une autre commençait, une chose admirable, plus belle que tout, mais terrible et peut-être mortelle".
Le 18 juin, il devient l'amant de Simone.

l
Achévement du grand Meaulnes

Le Grand Meaulnes est achevé au début de l'année 1913. La publication du roman est alors l'occasion d'un grave différend entre Jacques et Henri.
Depuis six mois, Henri Massis avait retenu le roman pour sa revue L'Opinion et l'ouvrage devait tout normalement être édité en volume aux éditions de La Nouvelle Revue Française.
Simone, la maîtresse d'Alain-Fournier, va bouleverser ce plan et s'entremettre auprès d'Emile-Paul.
Le 21 avril, elle écrit à Henri :
"Emile-Paul ne veut éditer qu'un très petit nombre d'auteurs et votre roman l'intéresserait dans la mesure où vous seriez candidat - candidat désigné - au Prix Goncourt.
Cela vous va-t-il ? Si oui, laissez faire".
Et Fournier laisse faire. En compensation, Fournier dont le manuscrit a finalement été refusé par L'Opinion, le donnera à paraître en revue dans La NRF, de juillet à novembre 1913, mais le volume sera édité chez Emile-Paul.
Rivière qui est secrétaire à La NRF et qui travaille beaucoup avec Gaston Gallimard à la promotion du comptoir d'édition de la revue, prend très mal ces manoeuvres et il lui écrit une lettre si violente que Fournier la déchirera.
Toutefois ce différend ne ternira pas longtemps l'amitié entre les deux beaux-frères, mais dès ce moment, la vie de Fournier est tournée ailleurs.
Il commence à écrire un nouveau roman : Colombe Blanchet, et, sous l'influence de Simone, esquisse une pièce de théâtre : La Maison dans la forêt.
Aucun des deux ouvrages ne sera achevé.

Publié donc chez Emile-Paul, "Le Grand Meaulnes" est donné par la presse comme le prix Goncourt 1913.
Le Président du Jury, Lucien Descaves, qui en est le grand défenseur, se heurte à une farouche opposition sans doute aggravée par la campagne menée par madame Simone.
Après onze tours de scrutin qui n'arrivent pas à dégager une majorité, l'académie Goncourt se rabat finalement sur Marc Elder pour "Le Peuple de la mer".
Henri avait écrit à Jacques quelques mois plus tôt :
"je ne demande ni prix, ni argent, mais je voudrais que Le Grand Meaulnes fût lu", Correspondance Rivière-Fournier, le 2 mai 1913.
La presse fut unanime à stigmatiser le choix du jury Goncourt et "la question des Prix littéraires" fut un sujet de débat en cette fin d'année 1913.

La Guerre


Le 1er août 1914, Henri est mobilisé comme Jacques. Il écrit à sa soeur : "je pars content". Jacques est dans le même corps d'armée que lui le 17ème.
Il se rend à Marmande pour rejoindre son unité tandis qu'Henri part en auto de Cambo où il était avec Simone, pour Mirande.
Ils y parviennent le 2 août à minuit. Henri est promu lieutenant.
Le 9 août, le 288ème R.I. part à pied pour Auch d'où le régiment s'embarque en train le 12 août à 9 heures du soir.
Le 24 août, Jacques est fait prisonnier et Isabelle n'aura plus de nouvelles de lui pendant trois mois.
Le 1er septembre, le 288ème entre dans la bataille.
Péguy est tué le 7 septembre 1914 à Villeroy.
Pendant ce temps, Isabelle s'installe à Bordeaux dans la famille de Jacques où Simone, suivie d'Albanie Fournier la rejoint, espérant agir auprès du gouvernement et spécialement d'Aristide Briand, pour faire retirer Henri du front, mais c'est sans résultat, naturellement.
Le 11 septembre, Henri écrit sa dernière carte à Isabelle, carte qu'elle recevra le 21 seulement.

Le 22 septembre, Henri est tué sur les Hauts de Meuse.
Son corps ne sera retrouvé que soixante-dix-sept ans plus tard dans la fosse commune où l'avaient enterré les Allemands avec vingt de ses compagnons d'arme.

Le 10 novembre 1992, tous ont été ré-inhumés dans une tombe individuelle dans le cimetière militaire du secteur de Saint-Rémy la Calonne.

Une poignée de terre d'Epineuil a été déposée sur sa tombe.


Chronologie des publications

1913 : le Grand Meaulnes (publié de juillet à novembre dans La Nouvelle Revue Française, puis chez Émile-Paul la même année) ; très nombreuses rééditions, dont sept éditions de poche parues à partir de 1971, puis en 2008, 2009 et 2010, ainsi qu'une édition savante de Marie-Hélène Boblet, chez Honoré Champion en 2009.
1924 : Miracles (poèmes et nouvelles, rassemblés par Jacques Rivière), Gallimard ; réédités et complétés en 1986 chez Fayard par Alain Rivière.
1926 : Correspondance avec Jacques Rivière, publiée par Isabelle Rivière chez Gallimard en 4 volumes de 1926 à 1928 (deux rééditions d'abord en 2 volumes en 1947, puis complétée et entièrement refondue en 2 volumes par Alain Rivière et Pierre de Gaulmyn en 1991).
1929 : Lettres à sa famille (1905-1914); réédition complétée sous le titre Lettres à sa famille et à quelques autres' par Alain Rivière en 1991 chez Fayard.
1930 : Lettres au petit B. (Le « petit B. » est René Bichet, poète, ancien camarade du lycée Lakanal, ami d'Alain-Fournier et de Jacques Rivière) ; réédition complétée par Alain Rivière en 1986 chez Fayard.
1973 : Charles Péguy - Alain-Fournier, Correspondance, Paysages d'une amitié, présentée par Yves Rey-Herme, rééditée et complétée en 1990 chez Fayard.
1986 : La peinture, le cœur et l'esprit. Correspondance inédite (1907-1924). André Lhote, Alain-Fournier, Jacques Rivière (William Blake & Co).
1990 : Colombe Blanchet - Esquisses d'un second roman inédit. Transcription d'un manuscrit de 133 pages éparses (esquisses et brouillons, notes préparatoires), Le Cherche Midi, 1990.
1992 : Alain-Fournier, Madame Simone, Correspondance 1912-1914, présentée et annotée par Claude Sicard, Fayard, 04/11/1992, (ISBN 978-2-213-02998-6)


Liens

http://www.ina.fr/video/2511570001 Une amitié d'autrefois Ina
http://www.ina.fr/video/I04211526 Suzanne Flon lit Alain Fournier Ina
http://youtu.be/bSQRTkFwToc Une maison un écrivain Alain fournier lu par Patrick Poivre d'Arvor

Le grand Meaulnes

http://youtu.be/6S6oi0NKja4 1
http://youtu.be/kpFAaeWD5RI 2
http://youtu.be/eHnN_Kh-PJ8 3
http://youtu.be/TAA25syPt_k 4
http://youtu.be/M4le9CIeOl8 5
http://youtu.be/LdtMrZ5mz1o 6
http://youtu.be/6rM9PgkNNS0 7
http://youtu.be/p9qiouOQKi4 8
http://youtu.be/MQYnVGRBSV0 9
http://youtu.be/EqZm84KXcsM 10
http://youtu.be/ro18Dvmok8U fin

http://youtu.be/AHG7vluPnxE Le grand Meaulnes chanté par Richard Anthony



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Posté le : 21/09/2013 20:18
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Erich Von Stroheim
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Le 22 Septembre 1885 à Vienne en Autriche naît Eric Oswald Stroheim, dit Erich von Stroheim, acteur, scénariste, réalisateur écrivain américain d'origine austro-hongroise,


Il fut un des réalisateurs les plus ambitieux de l'époque du cinéma muet. Jugés extravagants et souvent mutilés par les producteurs, ses films ont depuis été reconsidérés par la critique.
Partageant sa carrière entre les États-Unis et la France, c'est cependant en tant qu'acteur qu'il demeure dans les mémoires notamment pour ses interprétations d'un officier allemand dans La Grande Illusion de Jean Renoir (1937) ou d'un metteur en scène déchu dans Boulevard du crépuscule de Billy Wilder en 1950.

Stroheim est un des grands réalisateurs de l'époque du muet, doublé d'une personnalité fascinante et ambiguë. Ses films conservent une valeur intrinsèque en même temps qu'ils ont exercé une influence profonde, durable et salutaire sur l'évolution du cinéma.
Après l'avènement du parlant, le réalisateur s'est effacé derrière l' acteur prestigieux.
Stroheim s'est fait connaître simultanément comme scénariste, metteur en scène et vedette en reconstituant à Hollywood l'Europe du début du siècle avec un souci exacerbé du réalisme dans le détail.
Il prête des aventures de feuilleton à un aristocrate cynique, abusant du prestige de l'uniforme, avec lequel le public n'hésite pas à l'identifier.
Son chef-d'œuvre reste Les Rapaces, dont l'action se déroule en Californie, dans un milieu d'émigrés pauvres, et qui décrit avec une brutalité sans concessions l'avarice, la haine et le sadisme d'êtres frustes.
Toujours en conflit avec les producteurs – presque tous ses films sont mutilés ou ont été interrompus en cours de tournage –, pour vivre il se résigne, à partir de 1928, à exploiter son talent et sa célébrité de comédien.
Il affecte de ne pas en faire grand cas et ne s'en assure pas moins, avant et après la guerre, une longue carrière en France.

Un réalisateur maudit


Né à Vienne le 22 Septembre 1885, Eric Oswald Stroheim est le fils de Benno Stroheim et de Johanna Bondy, juifs pratiquants, il se déclare comte Eric Oswald Marc Hans Carl Maria von Stroheim und Nordenwall, mais il se déclare fils d'un notable autrichien catholique.
il semble avoir travaillé quelque temps dans l'atelier de chapeaux de paille de son père, sa carrière militaireprend rapidement fin, lorsqu'il déserte après six mois de service militaire.
A 24 ans, il émigre aux États-Unis en 1909 sans but précis, grâce au financement d'un oncle.
Après avoir exercé divers métiers, il arrive à Hollywood en 1914, où très vite il entame une carrière d'assistant-réalisateur, notamment auprès de D. W. Griffith sur le tournage d'Intolérance.
En 1917, des films de propagande lui donnent l'occasion d'incarner des junkers prussiens, odieux à souhait.
Son succès, que consacre la formule publicitaire "L'homme que vous aimerez haïr", l'engage à prétendre qu'il s'appelle von Stroheim, qu'il est fils d'aristocrates autrichiens, qu'il a servi comme lieutenant de dragons sous les Habsbourg : une légende qu'il maintiendra jusqu'à ses derniers jours et qui sera universellement adoptée.
Ce sera un personnage de cette caste qu'il incarnera dans "La Loi des montagnes", "Blind Husbands" en 1918, puis "Folies de femmes" "Foolish Wives" en 1921, "La Symphonie nuptiale", "The Wedding March" en 1927 et qu'il confiera à un autre acteur dans Merry Go Round, La Veuve joyeuse,"The Merry Widow" en 1925, Queen Kelly en 1928.
La fin du conflit met un terme provisoire à sa carrière d'acteur.
Il se lance alors dans la réalisation, se révélant un metteur en scène ambitieux et visionnaire, sur un mode pessimiste et cynique.
Dès son premier film, "La Loi des montagnes" en 1919, ses obsessions sont manifestes : l'argent, le sexe et l'infirmité.
Avec Folies de femmes en 1921, il brosse un portrait au vitriol d'une société corrompue par l'argent et le sexe. Perfectionniste, il exige que les armoires et les commodes, qui ne sont pas une seule fois ouvertes, soient remplies de vêtements. Avec La Veuve joyeuse en 1925, il détourne une opérette pour en faire un film sur les orgies dans une cour royale avec infirmes, obsédés sexuels et monarques dégénérés.

C'est avec l'adaptation d'un roman de Frank Norris qu'il donne toutefois sa véritable mesure. Les Rapaces "Greed"en 1923 sont tournés, intérieurs et extérieurs, dans des décors naturels : technique sans précédent pour une œuvre de fiction.
Ce n'est qu'un des procédés auxquels recourt Stroheim pour échapper aux poncifs hollywoodiens et donner une force convaincante aux passions sordides que le public n'est pas alors habitué à voir évoquées à l'écran.
À la fois par la mimique des acteurs, dirigés avec une exceptionnelle maîtrise, et par un jeu de symboles, Stroheim fait comprendre que la cupidité des trois êtres qui les fait se déchirer entre eux n'est qu'une forme de sexualité refoulée.

La projection devait demander trois heures, la pellicule en aurait permis douze.
Stroheim a toujours pensé que cette durée était nécessaire pour évoquer des conflits complexes, et un programme deux fois plus long aurait permis d'amortir le coût élevé de neuf mois de prises de vues.
Devant les kilomètres de pellicule impressionnée, il lui faut plus d'un an pour réduire le montage à cette limite.
La copie lui est alors arrachée et confiée à un professionnel qui la réduit de près de la moitié.
Le supplice que subit ainsi l'auteur, en voyant mutiler son œuvre, lui est infligé en pure perte. L'exploitation n'en est pas moins un désastre financier.
La vision cruelle d'une humanité réduite à des instincts féroces n'est plus masquée, comme dans les œuvres précédentes, par un décor dépaysant et une intrigue mélodramatique.
Située dans un cadre familier où règne en apparence un conformisme petit-bourgeois, elle paraît insoutenable à un public habitué à ne chercher au cinéma qu'un divertissement.
Deux dernières tentatives malheureuses mettent fin à la carrière du réalisateur ; il ne cessera pourtant pas de chercher l'occasion de revenir derrière la caméra. À chaque rôle qu'on lui propose comme acteur, il harcèle de ses suggestions le metteur en scène.
Il publie comme romans les scénarios qui lui sont refusés, mais ils n'ont pas plus de succès auprès des lecteurs qu'auprès des producteurs.

Un double fascinant

La fascination que Stroheim exerça de son vivant procédait en partie de celle que possédait dans ses films son personnage de prédilection, en dépit de travers et de vices étalés sans vergogne : confusion que l'intéressé fit tout pour entretenir.
Cette mythomanie suggère deux interprétations.
Stroheim a pu vouloir compenser les humiliations de sa jeunesse : juif, il s'invente une famille noble ; déserteur, il s'affirme spécialiste des questions militaires ; réduit pendant dix ans à des métiers misérables, il joue les riches oisifs.
Mais il a pu aussi donner libre cours aux instincts qu'il réprimait dans la vie courante et projeter sur un double fictif, qu'il traîne dans la boue avec autant de complaisance qu'il met à l'incarner, ce qu'il aurait rêvé être.

L'incompétence et la mauvaise foi des producteurs qui restaient fermés à son idéal artistique ne sont pas les seules causes qui l'ont fait choisir comme bouc émissaire par Hollywood, chargé des péchés de prodigalité et d'érotisme.
Prodigue pour lui-même, après avoir gagné beaucoup d'argent pendant quarante ans, il est mort pauvre, il eût été surprenant qu'il ne le fût pas avec les deniers d'autrui.
Son insouciance à l'égard des devis et des plans de travail trouve sa source dans son perfectionnisme, mais aussi dans son incapacité à juger si un plan est bon et si une séquence est utile avant de les avoir tournés, et dans la jouissance qu'il éprouve à régner en despote sur le plateau d'un studio.
D'autre part, à une époque où domine encore une morale puritaine, il est un des premiers à en violer les interdits.
Ses scénarios constituent un catalogue des perversités sexuelles.
Leur représentation allusive paraît aujourd'hui anodine, mais, au moment même, elle ne trompa pas les esprits perspicaces qui en admirèrent l'audace, ni les censeurs qui la condamnèrent.

Cet auteur né, qui n'a été surpassé par personne, a fait ses débuts à trente ans, sans formation préalable, avec une maîtrise qui est restée intacte jusqu'à sa mort.
Sa tombe se trouve à Maurepas, dans les Yvelines.
De plus, il tint la gageure de devenir célèbre en incarnant des figures antipathiques et de le rester en jouant des rôles secondaires dans des bandes médiocres : "Un figurant à mille dollars par jour", ainsi qu'il se définissait lui-même. Outre l'emploi qu'il s'est taillé sur mesure, on n'oubliera pas sa composition du commandant de La Grande Illusion en 1937 ni son interprétation du majordome de Sunset Boulevard en 1952.
Mais c'est dans la vie qu'il a joué son meilleur rôle.

La France

Il émigre en France où il est considéré comme une des plus grands cinéastes de son temps avec Charlie Chaplin[réf. nécessaire], et trouve des rôles à la hauteur de son talent, donc celui du commandant à la minerve dans La Grande Illusion, réalisé par Jean Renoir en 1937. Aux côtés de Pierre Fresnay, Jean Gabin et Marcel Dalio.
La même année, Pierre Chenal lui offre un face-à-face avec Louis Jouvet dans L'Alibi. En 1938, il joue avec Michel Simon dans Les Disparus de Saint-Agil de Christian-Jaque. Il devient aussi un spectateur assidu du théâtre du Grand-Guignol au temps de l'administration de José de Bérys.
Alors qu'il s'apprête à réaliser et jouer dans La Dame blanche, un film dont il a écrit le scénario avec Jean Renoir, aux côtés de Louis Jouvet et Jean-Louis Barrault, la Seconde Guerre mondiale éclate.
Von Stroheim retourne alors aux États-Unis.
Après avoir remplacé Boris Karloff dans la pièce de Joseph Kesselring, Arsenic et vieilles dentelles en 1942-1943 à Broadway, il retrouve le chemin des studios incarnant entre autres le maréchal Erwin Rommel dans Les Cinq Secrets du désert de Billy Wilder.
Ce dernier lui offre en 1950 un de ses plus grands rôles dans "Boulevard du crépuscule", critique au vitriol de l'industrie hollywoodienne où réalité et fiction se confondent.
Buster Keaton et Cecil B. DeMille y jouent leurs propres personnages aux côtés de Gloria Swanson dans le rôle de Norma Desmond, une ancienne star du muet, en grande partie inspirée de sa propre expérience.
Quant à Stroheim, il y incarne Max, le majordome et ancien réalisateur des films de Norma, tout comme Stroheim avait dirigé Swanson dans Queen Kelly 20 ans plus tôt.
Sa prestation lui vaut une nomination à l'Oscar du meilleur second rôle masculin lors de la 23e cérémonie des Oscars.

Il est de retour en France au début des années 1950, où il se consacre principalement à l'écriture.
Il publie en 1951 le premier tome des Feux de la Saint-Jean, Véronica, suivi trois ans plus tard du second, Constanzia.
En 1956 paraît Poto Poto, son dernier roman inspiré d'un scénario écrit pour Marlene Dietrich en 1933.
Dans la préface, Blaise Cendrars écrit : "Au-delà de l'histoire, à force de démesure et de cris, d'épouvante et de sang, les personnages imposent l'inexplicable et souvent l'insoutenable présence de leur créateur".
L'un de ses derniers rôles au cinéma est celui de Ludwig van Beethoven dans Napoléon de Sacha Guitry en 1954.


Mariages et enfants

Erich von Stroheim a été marié trois fois :
avec Margaret Knox le 19 février 1913, séparé en novembre 1915,
puis Mae Jones mariage 1916 séparé en juillet 1919 et
Valerie Germonprez qu'il épousa le 16 octobre 1920 et dont il se sépara en 1936 à son départ des États-Unis mais ne divorça jamais.
Il a eu deux fils : Erich Jr. qui vécut de 1916 à 1968 avec Mae Jones, et Josef né en 1922, mort en 2002, marié avec Valerie Germonprez.

Fin de vie

Il finit sa vie à Maurepas Yvelines, près de Paris, avec sa compagne, l'actrice Denise Vernac rencontrée en 1939.
Il est fait chevalier dans l'Ordre de la Légion d'honneur en 1957 peu de temps avant sa mort, à 72 ans, d'un cancer de la moelle épinière.
IL meurt le 12 mai 1957 à Maurepas France où se trouve sa tombe.

Filmographie

En tant que réalisateur

1919 : La Loi des montagnes ou Maris aveugles (Blind Husbands) - également scénariste, décorateur et monteur
1920 : Les Passe-partout du diable (The Devil's Passkey) - également scénariste et décorateur (film perdu)
1921 : Folies de femmes (Foolish Wives) - également scénariste, décorateur et monteur
1923 : Les Chevaux de bois (Merry-Go-Round) - également scénariste et costumier
1924 : Les Rapaces (Greed) - également scénariste, décorateur et monteur
1925 : La Veuve joyeuse (The Merry Widow) - également scénariste et costumier
1926 : La Symphonie nuptiale (The Wedding March) - également scénariste, décorateur, costumier et monteur
1926 : Mariage de prince (The Honneymoon) - également scénariste, décorateur, costumier et monteur (film perdu)
1928 : Queen Kelly ou La Reine Kelly - également scénariste, décorateur et monteur
1933 : Hello, Sister! - également scénariste et dialoguiste.

En tant qu'acteur

1915 : Naissance d'une nation de D. W. Griffith (figuration)
1915 : Captain Macklin de Jack Conway
1915 : Ghosts de George Nichols - également assistant metteur en scène et créateur des costumes
1915 : The Country Boy de Frederick A. Thomson (simple apparition)
1915 : Le Vieil Heidelberg ou Le Prince étudiant de John Emerson - également assistant metteur en scène et conseiller technique
1915 : Secrétaire mondain de John Emerson - également assistant metteur en scène
1916 : Intolérance de D. W. Griffith - également assistant metteur en scène
1916 : Macbeth de John Emerson - également assistant metteur en scène
1916 : Son portrait dans les journaux de John Emerson - également assistant metteur en scène
1916 : Moins que poussière de John Emerson - également assistant metteur en scène
1916 : The Flying Torpedo de John O'Brien et Christy Cabanne : un complice
1917 : Panthea de Allan Dwan - également assistant metteur en scène
1917 : Douglas dans la lune de John Emerson
1917 : Sylvia des services secrets de George Fitzmaurice - également assistant metteur en scène et conseiller technique
1917 : Pour la France de Wesley Ruggles
1917 : Draft 258 de Christy Cabanne
1917 : Who Goes There? de William P.S Earle
1917 : Il court, il court le furet de John Emerson : le bandit borgne - également assistant metteur en scène et conseiller technique
1918 : Le Sceptique de Alan Crosland
1918 : Cœurs du monde (Hearts of the World) de D. W. Griffith - également assistant metteur en scène et conseiller technique
1918 : L'Ennemi dans les murs de Christy Cabanne
1918 : Le Cœur de l'humanité de Allen Jolubar : Eric von Eberhard - également conseiller technique et militaire
1919 : La Loi des montagnes ou Maris aveugles (Blind Husbands) : le lieutenant Eric von Steuben - également réalisateur et scénariste
1921 : Folies de femmes (Foolish Wives) : Wladislaw Sergius Karamzin - également réalisateur et scénariste
1924 : Les Rapaces (Greed) : le vendeur de ballons - également réalisateur et scénariste
1926 : La Symphonie nuptiale (The Wedding March) : Nickolas « Nikki » von Wildeliebe-Rauffenburg - également réalisateur et scénariste
1928 : La Tempête de Sam Taylor - également scénariste
1929 : Le Grand Gabbo de James Cruze
1930 : Agent Z (Three Faces East) de Roy Del Ruth
1931 : Le Sphinx a parlé de Victor Schertzinger
1932 : L'Escadrille perdue de George Archainbaud et Paul Sloane : Arthur von Furst
1932 : Comme tu me veux (As You Desire Me) de George Fitzmaurice
1934 : Crimson Romance de David Howard - également conseiller militaire
1934 : Poste frontière de Franck Strayer - également conseiller militaire
1935 : Le Crime du docteur Crespi de John H. Auer : André Crespi
1935 : Anna Karénine de Clarence Brown - également conseiller militaire
1936 : San Francisco de W.S. Van Dyke - également dialoguiste
1936 : Les Poupées du diable de Tod Browning - également scénariste
1936 : Les Candélabres de l'Empereur de George Fitzmaurice - également scénariste (non crédité)
1936 : Marthe Richard, au service de la France de Raymond Bernard
1937 : Between Two Women de George B. Seitz - également scénariste
1937 : La Grande Illusion de Jean Renoir : le captaine von Rauffenstein
1937 : Mademoiselle docteur de Edmond T. Gréville
1937 : L'Alibi de Pierre Chenal
1938 : Les Pirates du rail de Christian-Jaque
1938 : L'Affaire Lafarge de Pierre Chenal
1938 : Les Disparus de Saint-Agil de Christian-Jaque
1938 : Ultimatum (film, 1938) de Robert Wiene
1938 : Gibraltar de Fedor Ozep : Marson
1938 : Derrière la façade d'Yves Mirande et Georges Lacombe
1939 : Menaces de Edmond T. Gréville
1939 : Rappel immédiat de Léon Mathot
1939 : Pièges de Robert Siodmak
1939 : Le monde tremblera ou La Révolte des vivants de Richard Pottier
1939 : Derrière la façade de Georges Lacombe et Yves Mirande
1939 : Tempête sur Paris de Dominique Bernard-Deschamps
1939 : Macao, l'enfer du jeu de Jean Delannoy
1939 : Paris-New York de Claude Heymann et Yves Mirande
1940 : J'étais une aventurière de Gregory Ratoff
1941 : Ainsi finit notre nuit de John Cromwell
1943 : Les Cinq Secrets du désert de Billy Wilder : Feldmarschall Erwin Rommel
1943 : L'Étoile du Nord (The North Star) de Lewis Milestone : le docteur von Harden
1944 : La Femme et le Monstre (The Lady and The Monster) de George Sherman :le professeur Franz Mueller
1944 : Tempête sur Lisbonne de George Sherman
1944 : La Cible vivante ou Le Grand Flamarion d'Anthony Mann : Le Grand Flamarion
1945 : Scotland Yard Investigator de George Blair
1945 : Le Masque de Dijon de Lew Landers : Dijon
1945 : La Foire aux chimères, de Pierre Chenal
1946 : On ne meurt pas comme ça de Jean Boyer
1947 : La Danse de mort de Marcel Cravenne - également scénariste
1948 : Le Signal rouge de Ernst Neubach
1949 : Portrait d'un assassin de Bernard-Roland
1950 : Boulevard du crépuscule (Sunset Boulevard) de Billy Wilder : Maximillian « Max » von Mayerling
1951 : Minuit quai de Bercy de Christian Stengel
1952 : L'Envers du paradis de Edmond T. Gréville
1953 : Alerte au Sud de Jean Devaivre
1953 : La Mandragore d'Arthur Maria Rabenalt
1955 : Napoléon de Sacha Guitry : Ludwig van Beethoven
1955 : Série noire de Pierre Foucaud
1955 : La Madone des sleepings de Henri Diamant-Berger

En tant que scénariste

Scénarios originaux
1918 : Blind Husbands (La Loi des montagnes)
1919 : Devil's Passkey (Le Passe-partout du diable)
1920 : Foolissh Wives (Folies de femmes)
1921 : Merry-Go-Round (Chevaux de bois)
1926 : Wedding March (La Symphonie nuptiale)
1927 : Queen Kelly (La Reine Kelly)
1927 : Poto-poto - inédit
1928 : Tempest (Tempête)
1928 : East of the Setting Sun (À l'Est du soleil couchant) - inédit
1932 : Walking down Broadway (En descendant Broadway) - inédit
1951 : I'll Waiting for You! (Je t'attendrai) - inédit

Adaptations et découpages techniques

1923 : Greed (Les Rapaces)
1925 : The Merry Widow (La Veuve joyeuse)

Romans

Paprika, trad. Jacqueline Odile Verly, édition André Martel, 1950
première édition : The Macaulay Company, New York, 1935
Les Feux de la Saint-Jean, trad. Renée Nitzschke, édition


Liens

http://youtu.be/1CTvU-pzqY0 1922 Foolish Wives (Erich von Stroheim, Maude George, M
http://youtu.be/OhgYYEqnR-A The north star
http://youtu.be/E_fFC4_Ajh4 La grande illusion



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Posté le : 21/09/2013 19:59
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Re: Défi thème d'écriture du 9 septembre
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Une ode à la nature et à la diversité. J'adore cette belle approche.

Merci pour ta participation à notre défi Kjtiti.

Au plaisir ...

Couscous

Posté le : 21/09/2013 19:50
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Marcel Marceau
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Le 22 Septembre 2007 meurt le mime Marceau, le génie du silence

Les Japonais voyaient en lui un "trésor national".

Les Américains l'appelaient "le magicien du geste et du silence".
Lui-même se flattait d'être le Français le plus célèbre à l'étranger, avec le commandant Cousteau. N'a-t-il pas été applaudi, pendant plus d'un demi-siècle, sur toutes les scènes et tous les continents dans les habits de Bip, son double ?

Visage blanc, sourcils en accent circonflexe, lèvres pincées et petites larmes noires sous les yeux, il surgissait, vêtu de son éternel gilet ajusté sur un maillot rayé, pantalon blanc et ballerines aux pieds, un haut de forme défraîchi sur la tête, piqué d'une frêle petite fleur rouge tremblante. Son langage était universel. C'était celui du corps et du silence qui n'est autre, disait-il, que le "cri du cœur".
Une longue tradition
Maître incontesté du mime ou plutôt du mimodrame, Marcel Marceau a redonné ses lettres de noblesse à un art qui semblait figé dans le souvenir du boulevard du crime.
Se rattachant directement à Deburau, et avant lui au Pierrot des Italiens et de Watteau, il avait su lui insuffler une poétique et une énergie nouvelles, marqué par ses maîtres du XXe siècle : Keaton et plus encore Chaplin qu'il découvrit, à l'âge de dix ans, dans La Ruée vers l'or.


Le mime Marceau héritier de la tradition

Cherchant à créer par les gestes et par l'image ce qui ne peut se traduire par le verbe, il s'appliquait à restituer la vérité des hommes et de leur condition, un peu à la manière des impressionnistes bien plus proches, expliquait-il, de la réalité qu'ils paraissaient dissoudre sur leurs toiles que les peintres académiques prétendant copier cette même réalité.
Mais il ne se contentait pas de donner à voir un vent imaginaire soufflant sur la scène ou l'escalier tout aussi fictif dont il grimpait les marches, de faire surgir du néant toute une galerie de personnages, garçon de café, dompteur de lion, grand-mère au tricot..., pris dans le quotidien de saynètes burlesques, tragiques ou sentimentales.
Il leur donnait son âme.
Fondé sur une technique sans faille, associant à la maîtrise du corps rythme, musicalité, réflexion, émotion, chacun de ses mouvements était une tentative pour suspendre la vie.
Son art était l'aboutissement d'un long travail qui l'amenait à puiser au plus intime de lui-même et de sa mémoire.


Sa vie

Marcel Mangel enfant juif nait le 22 mars 1923 à Strasbourg, dans une famille modeste d'origine polonaise, il y passe son enfance jusqu'à l'âge de 15 ans.
Son père, Charles Mengel, boucher colombophile et militant C.G.T., lui transmet les valeurs d'une gauche en attente du Front populaire en France, prompte à s'enflammer pour la République espagnole.
Il fait ses études au lycée Fustel-de-Coulanges, à côté de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, où, selon son professeur de français, il était le meilleur élève en récitation.
Sa famille d'origine juive polonaise est évacuée comme le reste de la population strasbourgeoise au début de la seconde guerre mondiale.
Elle part pour Périgueux où il poursuit ses études au lycée Gay-Lussac de Limoges.
Le proviseur de ce lycée, Joseph Storck, un Juste parmi les Nations, protège les élèves juifs.
Marcel Mangel est moniteur de théâtre à Montintin en Haute-Vienne.
Son père Charles Mangel est né le 27 juillet 1895 à Będzin, dans le sud de la Pologne, il est boucher casher, est déporté depuis la gare de Bobigny dans le Convoi n° 69 du 7 mars 1944, il n'en reviendra pas, il sera assassiné à Auschwitz.
Sous l'influence de son cousin germain Georges Loinger, Marcel rejoint la Résistance en 1942 à Limoges.
C'est alors qu'il prend le pseudonyme de Marceau. Il raconte l'avoir pris dans la Résistance à cause du vers de Victor Hugo, dans Les Châtiments : Et Joubert sur l'Adige/ Et Marceau sur le Rhin.
J'étais né dans le Bas-Rhin et je voulais bouter les Allemands hors de France. Dans l'armée française de la Libération, grâce à son excellente maitrise de l'anglais, il devient agent de liaison avec l'armée du général Patton.


Reconnaissance, Bip.


Au lendemain de la libération de Paris, il s'engage dans la Ire armée du maréchal de Lattre de Tassigny, puis, la campagne d'Allemagne achevée, revient à Paris.
Il rejoint la compagnie Renaud-Barrault, où il reprend le rôle de Deburau dans l'adaptation scénique des Enfants du Paradis.
Mais le théâtre de textes ne l'attire pas. "La parole permet le mensonge, pas le corps", expliquera-t-il.
"J'en avais assez de mentir comme j'avais dû le faire dans la Résistance".
Après avoir fréquenté l’École nationale des arts décoratifs de Limoges, qui lui laisse le goût du dessin et de la peinture qu’il pratique régulièrement, Marcel Marceau devient l’élève de Charles Dullin, de Jean-Louis Barrault et d’Étienne Decroux, qui établit la grammaire de l’art du mime qu’il appelait la statuaire mobile.
Son art du mime ou plutôt du mimodrame consiste à donner forme à ses pensées tragiques au travers des gestes.
La parole n'est pas nécessaire pour exprimer ce qu'on a sur le cœur.
En 1947, il se lance dans l'aventure du mime.
Le 22 mars 1947 – jour de son vingt-quatrième anniversaire – il crée à Paris, au Théâtre de Poche, son premier spectacle en solitaire, à l'enseigne du personnage qui fera sa gloire : Bip, dont le nom lui a été inspiré par le Pip des Grandes Espérances de Charles Dickens.
l’artiste, sort de l’ombre des coulisses un drôle de personnage, pierrot lunaire, hurluberlu blafard à l’œil charbonneux et à la bouche déchirée d’un trait rouge, un drôle de haut-de-forme sur la tête, une fleur rouge tremblotante servant de panache à ce Don Quichotte dégingandé partant en croisade contre les moulins à vent de l’existence : Bip était né,


Musicien du silence

D'entrée, Marcel Marceau présente des séquences qui deviendront des classiques :
"Bip chasseur de papillon" ou "Bip dompteur" .
Elles peuvent paraître légères.
Les suivantes se révéleront plus graves, prenant la mesure du temps et d'une actualité ponctuée par les crises politiques et les guerres ; tant en Algérie qu'au Vietnam ou au Biafra...
Se revendiquant témoin silencieux de son époque, Marceau dénonce, à travers Bip, les guerres et les atteintes à la liberté, célèbre l'amour et l'espoir. C'est ainsi que naissent Bip dans la vie moderne et future, Bip se souvient, et qu'aux pantomimes de style, La Marche contre le vent, qui sera à l'origine du fameux moonwalk de Michael Jackson, L'Escalier, Les Tireurs de corde..., succèdent des fables comme Le Mangeur de cœur, L'Histoire du pickpocket, l'Oiseleur, Le Tribunal.
Avec La Création du monde , il se veut métaphysicien.

Il y a chez Marcel Marceau un côté Don Quichotte qui, dans son imperturbable candeur mêlée de tendresse, paraîtra, aux yeux de certains, d'un moralisme désuet. Notamment en France, où on lui reproche, au mieux, de ne pas savoir se renouveler, au pire, de s'enfermer dans de nouvelles conventions.
Il se récrie et se bat, sans désemparer pour faire reconnaître le mime comme un art à part entière.
De même, il justifie les reprises de son répertoire par le besoin de faire découvrir aux jeunes générations les bases de son travail.
Et il insiste sur la nécessité de témoigner et de transmettre. Car un art qui ne lègue pas est amené à mourir.

C'est dans cet esprit qu'il fonde dans les sous-sols du Théâtre de la porte Saint-Martin, en 1978, l'École internationale du mimodrame de Paris.
Là, il va accueillir des élèves du monde entiers avec lesquels il présentera, en 1997, Le Chapeau melon et un hommage à Chaplin.
Dans le domaine du théâtre et de la danse, son influence, bien que diffuse, est évidente, des chorégraphies de Découflé ou Joseph Nadj aux spectacles de James Thierrée.
À l'étranger, son aura ne faiblit pas.
De sa première tournée internationale en 1951, elle se déroulait en Allemagne et se voulait un geste de réconciliation à son ultime visite en Amérique latine, en 2005 – deux ans avant sa disparition –, il ne cesse de courir le monde, au rythme parfois de trois cents représentations dans l'année.Il triomphe aussi bien en Chine que dans l'ex-Union soviétique et dans les pays à l'est de l'Europe dont, certains verront s'ouvrir des écoles de mime à la suite de son passage.

Cependant, c'est des États-Unis que vient, très tôt, la consécration.
Arrivé en inconnu pour se produire à Broadway pendant quinze jours, en 1955, il y reste six mois.
Il y reviendra régulièrement. Il joue devant les présidents Johnson, Ford, Carter et Clinton.
Harpo Marx et Stan Laurel comptent parmi ses plus fidèles supporters, de même que Michael Jackson qui lui emprunte sa marche contre le vent pour en faire son fameux pas de glisse, moonwalk.

Présent par à-coups au cinéma, sa dernière apparition date de 2006, dans Tour Eiffel, le court-métrage de Sylvain Chomet, pour le film collectif Paris je t'aime), il a le privilège de se voir confier par Mel Brooks l'unique réplique de son film : ... " Charlot devant le vieil artiste, embrasse sa main. Ce dernier verse quelques larmes d'émotion. Ils n'auront pas échangé un mot.


Succès internationaux et Fin de vie

À l'étranger, qu'il n'a cessé de parcourir, à part de courts séjours à Paris, Marcel Marceau a suscité quelques vocations, notamment en Tchécoslovaquie et au Japon. D'autre part, le fils d'Étienne Decroux a repris le flambeau de son père. Dimitri Werner, dit Dimitri, élève de Decroux et de Marceau, Pierre Byland, qui renouvelle la pantomime acrobatique, Jean-Baptiste Thierrée, dit Baptiste, en compagnie de Victoria Chaplin, la fille de Charles Chaplin, essaient avec succès de maintenir la mime dans des traditions toujours peu faciles à retrouver.

En effet éternellement vêtu d'un pantalon blanc, d'une marinière et d'un caraco gris, le mime Marceau devient au fil des années un des artistes français les plus connus dans le monde.

Ses tournées aux États-Unis, notamment, créent une vraie révolution théâtrale dans les années 1950, avec particulièrement son mouvement de la "marche contre le vent", à l'origine du moonwalk de Michael Jackson.
Il poursuit son œuvre gestuelle à travers les plus grandes scènes du monde.
En 1975, il joue dans la Cour d'honneur du Palais des papes pour le Festival d'Avignon. Il crée en 1978 une école internationale de mimodrame à Paris, où il enseigne afin d'assurer la relève. Sise dans les sous-sols de du Théâtre de la Porte-Saint-Martin au 17 de la rue René-Boulanger à Paris.
Alors que cette école devait initialement voir le jour à New York, le maire de Paris Jacques Chirac et son conseiller culturel Marcel Landowski permettent l'ouverture de l'école le 15 novembre 1978.

Des cours de mime, de danse classique, d'acrobatie et d'art dramatique était dispensés par une douzaine de professeurs à des élèves de 18 à 25 ans venus de tous les pays :
"Il ne suffit pas d’utiliser une technique, de sortir d’une école pour devenir artiste. Il faut créer un esprit et une méthode dramatique qui fassent évoluer l’élève.". De 3 ans, le cursus est passé en 1999 à 2 ans en raison des économies demandées par la Mairie de Paris, annonçant la fermeture de l'école au cours de l'année 2005.

Marié trois fois et père de quatre enfants, Marcel Marceau meurt le 22 septembre 2007 à Cahors. Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise.

À sa mort, les quotidiens n'ont pas hésité à le qualifier de "Français le plus célèbre du monde "


En le 26 et 27 mai 2009, une vente aux enchères a été organisée à l’Hôtel Drouot sur décision de justice pour éponger les dettes laissées par le mime Marceau. Souhaitant que les objets lui ayant appartenu soient rassemblées dans un musée en France en un lieu unique dédié à l’art du Mime, de nombreuses personnalités et institutions culturelles se sont mobilisées.
La prise de position a conduit le ministère de la Culture et de la Communication a préempter de nombreuses pièces désormais détenues par la Bibliothèque nationale de France : des archives, des dessins, des maquettes et des photographies, notamment un Bip sur scène.

Reconnaissance

Président d'honneur de l'Association France-Tchécoslovaquie pendant plusieurs années jusqu'à la dissolution de l'association quand la Tchécoslovaquie s'est dissoute. Il n'est décédé que deux semaines après son collègue et collaborateur dans cette œuvre, l'ancien vice-président d'honneur de l'association, Guy Erismann.
Membre de l'Académie des beaux-arts (section des membres libres) le 27 février 1991.
Molière d'honneur en 1990
Peintre, une grande exposition lui a été consacrée en octobre 2003 à Strasbourg, à l'occasion de ses 80 ans15. Sa collection fut éparpillée le mardi 26 mai 2009 à la Salle Drouot.
Officier de la Légion d'honneur
Grand Officier de l'Ordre national du Mérite
Commandeur des Arts et des Lettres
Lauréat en 2006 du prix du Grand Théâtre de La Havane

Filmographie

1959 : La Belle et l'Empereur (Die Schöne Lügnerin) d'Axel von Ambesser
1968 : Barbarella de Roger Vadim : professeur Ping (C’est la première fois que l’on entend sa voix)
1974 : Shanks de William Castle : Malcolm Shanks ; avec Tsilla Chelton, Philippe Clay, Cindy Eilbacher, Larry Bishop, Don Calfa
1976 : La Dernière Folie de Mel Brooks (Silent movie) de Mel Brooks : lui-même (Dans ce film muet, il ne prononce qu'un mot, « non », qui est le seul mot prononcé et audible de tout le film)
1979 : Les Îles d'Iradj Azimi : le directeur de l'IGN

Théâtre

1946 : Baptiste de Jacques Prévert & Joseph Kosma, mise en scène Jean-Louis Barrault, Théâtre Marigny
1947 : Baptiste de Jacques Prévert & Joseph Kosma, mise en scène Jean-Louis Barrault, Théâtre des Célestins
1947 : La Fontaine de jouvence de Boris Kochno, mise en scène Jean-Louis Barrault, Théâtre Marigny
1947 : Le Procès d'après Franz Kafka, mise en scène Jean-Louis Barrault, Théâtre Marigny
1947 : Spectacle Marcel Marceau, Théâtre de Poche Montparnasse
1948 : L'État de siège d'Albert Camus, mise en scène Jean-Louis Barrault, Théâtre Marigny
1949 : Nouvelles Pantomimes burlesques et Un mimodrame de Marcel Marceau, mise en scène Marcel Marceau, Théâtre de Poche Montparnasse
1950 : Les Pantomimes de Bip et Mort avant l'aube, Studio des Champs-Élysées
1951 : Le Manteau - Moriana et Galvan de Nicolas Vassiliévitch Gogol et Alexandre Arnoux, mise en scène Marcel Marceau, Studio des Champs-Élysées
1952 : Le Pierrot de Montmartre de Marcel Marceau, mise en scène de l'auteur, Théâtre Sarah Bernhardt
1953 : Les Trois Perruques - Un soir aux Funambules de Marcel Marceau, mise en scène de l'auteur, Comédie des Champs-Élysées
1956 : Loup de Tsu Ku Mi - Mont de Piété - 14 Juillet de Marcel Marceau, mise en scène de l'auteur, Théâtre de l'Ambigu
1958 : Le Petit Cirque et Les Matadors de Marcel Marceau, mise en scène de l'auteur, Théâtre de l'Ambigu
1964 : Don Juan de Marcel Marceau, mise en scène de l'auteur, Théâtre de l'Ambigu
1972 : Le Vagabond des étoiles de Marcel Marceau, mise en scène de l'auteur, Théâtre des Champs-Élysées
1974 : Pantomimes de Marcel Marceau, mise en scène de l'auteur, Tournée États-Unis
1978 : Mimodrame de Marcel Marceau, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
1997 : Le Chapeau Melon de Marcel Marceau, mise en scène de l'auteur, Espace Cardin
2003 : Contes fantastiques de Marcel Marceau, mise en scène de l'auteur, Théâtre Antoine

Émission de radio

Le 23 novembre 1982, il passe dans l'émission radiophonique Le Tribunal des flagrants délires diffusée sur France Inter. Le réquisitoire prononcé par Pierre Desproges est disponible sur le disque Les réquisitoires du tribunal des flagrants délires (volume 3) du coffret intégral aux éditions Tôt ou Tard paru en 2001.

Prix et récompenses

1963 : Prix du Brigadier pour son spectacle, Théâtre de la Renaissance

Œuvre littéraire

Les Sept Péchés capitaux, Atelier Pons, 1965
La Ballade de Paris et du Monde, Aline Elmayan Éditeur, 1968
L'Histoire de Bip, l'École des loisirs, 1976
Le Troisième Œil, Lithoprint Delcourt, 1981
Pimporello, Belfond, 1987
Bip piégé dans un livre, La Martinière, 2002

Hommages

Sa statue de cire est visible au musée Grévin, à Pari


La Pantomime.



La pantomime, la mime sont des formes d'expression par gestes sans recours à la parole ; par extension, au théâtre, la pantomime elle-même constitue l'argument interprété par l'acteur – le pantomime ou, par contraction, le mime –, en fonction d'une histoire dramatique de composition le mimodrame ou d'un ensemble de situations comiques, sans intrigue et sans dénouement, animées par la verve de l'interprète, la pantomime sautante ou acrobatique, l'arlequinade.
Si haut que cette forme remonte dans les lointains de l'humanité, elle n'a pris identité que dans la Grèce du Ve siècle avant J.-C., d'où elle gagna Rome pour s'épanouir en Occident, non qu'elle se limite à ce continent, comme en témoignent les études consacrées au théâtre d'Afrique et d'Asie.

Origines antiques

Au cours des siècles, l'art de la pantomime ne s'est pas figé ; il a changé de contenu selon les époques et les circonstances. Bien qu'on attribue l'invention de cette forme théâtrale au poète grec Sophron de Syracuse au Ve s., on peut soutenir qu'elle existait bien avant lui.
De tout temps, l'acteur placé dans un cadre de grande dimension doit multiplier ses gestes pour être compris ; il recourait parfois à un masque accusant ses traits, à un costume traditionnel caractérisant son personnage.
Les mimes grecs, dans des scènes réduites à quelques types sociaux, animaient des parodies, ridiculisaient les travers de leurs contemporains.
Ces imitations, servies par des mimes de plus en plus nombreux mais de moins en moins capables, passèrent de la caricature plaisante à la parodie si grossière que les auteurs de pantomimes comprirent la nécessité d'en relever l'esprit par la comédie de mœurs et de situations, ainsi que par des sujets touchant à la tragédie et à la religion. On y parlait peu, mais on y parlait encore.
À Rome, sous la République, la parodie des personnages appartenant à la classe dominante s'étendit à l'expression des sentiments sous les traits du niais, de l'amoureux, de l'avare, et à la raillerie de types populaires : belluaire, athlète, gladiateur, guerrier, poète.
Mais sous l'Empire, les mimes, soumis aux autorités constamment en éveil, furent contraints d'abandonner totalement la parole et s'abstinrent de tout commentaire pour échapper aux sanctions et, en cas de récidive, aux mesures de bannissement promises aux acteurs devenus les agents publicitaires des factions populaires rivales.
Tous les Césars, d'Auguste à Trajan, sévirent.
Le mime Hylas fut fouetté, Pylade fut banni. Pour finir, Domitien interdit la scène aux mimes.


Un langage européen

Avec la colonisation romaine, la pantomime se répand dans les pays méditerranéens et d'Europe centrale. Les représentations, organisées pour des spectateurs de langues différentes, favorisent le renouvellement et le développement d'un théâtre de gestes compris par le plus grand nombre des habitants des peuples asservis.
Après l'effondrement de l'Empire, au sein de structures sociales disparates et dispersées, les mimes peu soucieux de se soumettre au pouvoir en place reprennent leur liberté d'expression.
Ils courent les fêtes populaires, paraissent et disparaissent sur les foires et, les siècles suivants, se mêlent aux pèlerinages, échappant aux entraves des autorités religieuses et poursuivant difficilement l'exercice régulier de leur profession.
Aussi la mime ne put survivre que par tradition et ne trouva plus d'auteurs capables de lui fournir des thèmes d'inspiration. Charlemagne chassa de ses États les mimes accusés d'obscénité, les conciles les interdirent.
Plusieurs siècles durant, l'art du geste reparut sporadiquement chez les trouvères et les troubadours en des scènes chantées, de leur invention, allusives ou allégoriques.
La pantomime retrouva sa vogue à la fin du XVIe siècle avec l'arrivée des comiques espagnols et italiens à la cour d'Henri III.
La tradition castillane de représenter en intermèdes des farces à deux ou trois personnages était passée d'Espagne en Italie, excitant la verve bouffonne des plaisantins locaux de la péninsule qui parodiaient déjà les types singuliers de leur province et poussèrent la caricature jusqu'à créer des personnages particuliers ayant leur psychologie propre et leurs réactions personnelles.
Venus en France et incapables, par ignorance des finesses de la langue, de donner au pouvoir des mots toute son intensité, ces comédiens utilisèrent d'abord le comique de gestes et d'attitudes pour s'exprimer et les personnages qu'ils animaient devinrent les héros de l'action théâtrale.
Arlequin, Polichinelle, Cassandre, Matamore, le Docteur, Colombine furent les noms génériques d'une spécialité, d'un emploi, d'un rôle ; Arlequin, le premier connu, donna même son nom à une forme de pantomime dite arlequinade sautante ou italienne, plus simplement comédie italienne ou commedia dell'arte.
Leurs successeurs établis en France utilisèrent la parole pour exprimer des sentiments, définir des situations, appuyer leurs sauts à terre ou leurs équilibres sur la corde, et inventèrent des canevas.
Ils obtinrent des pouvoirs publics le privilège, limité à leur technique des sauts et des empoignades et avec obligation de s'en tenir au genre, d'ouvrir des loges sur les foires parisiennes et des théâtres d'acrobaties.
Les spectacles d'acrobates, tels les Grands Danseurs du Roi, l'Ambigu-Comique, les Variétés-Amusantes, subsistèrent jusqu'à la Révolution. Arlequin reste le premier rôle, tandis que Pierrot est celui des pantomimes-féeries à machines, aux décors et accessoires truqués, introduites sur les tréteaux de foire, importées et mises au point sur les scènes londoniennes et dites pantomimes anglaises. Parmi les artistes qui s'illustrèrent alors, il faut citer Bordier, l'arlequin des Variétés-Amusantes, Ange Lazzari celui de son théâtre, Moreau celui de son spectacle du Palais-Royal.

La pantomime romantique

Vers 1800, on appelle mimes tous les imitateurs quels qu'ils soient. Un danseur simulant une action sur une musique donnée est un mime.
Les spectacles et les scènes à figuration nombreuse que donne le Cirque-Olympique et dans lesquels l'équitation constitue le principal intérêt prennent le nom de pantomimes équestres.
Un décret napoléonien de 1807 réglementa l'activité et l'exploitation des théâtres et les réduisit à huit.
Tous les théâtres d'acrobaties disparurent ; seuls les spectacles forains de la place publique et les spectacles à demeure, dits de curiosité – danses de corde, illusionnisme, marionnettes –, subsistèrent. En 1810, le Café d'Apollon obtint la permission de représenter des scènes à deux personnages par des pantomimes arlequinades, à condition qu'elles soient interprétées par les artistes d'agilité eux-mêmes.
Le spectacle de Mme Saqui, une danseuse de corde, obtint peu après la même permission.
Les artistes d'agilité, n'ayant pas de répertoire où puiser, utilisèrent les scènes et les traditions que les arlequins avaient mises à l'épreuve des publics.
Bientôt la mode est aux pierrots, dans les trois spectacles parisiens de pantomime ; Jean-Baptiste Gaspard Deburau et Philippe Laurent, un arlequin qui vient d'Angleterre, sont aux Funambules, Félix Chiarini est au spectacle des Acrobates et Blanchard, dit le Corniche pour son gigantesque chapeau de laine, passe à Bobino. Tous se disent artistes pantomimes, quels que soient leur répertoire et son contenu.
Sur les scènes des théâtres, les polichinelles disputent leur place aux pierrots venus des spectacles d'acrobatie. En 1825, Mazurier, un Français, triomphe à la Porte-Saint-Martin. On voit Pitrot au Vaudeville et au théâtre royal de l'Opéra-Comique ; il finira maître de ballet à l'Opéra de Vienne. William Falkenston, un Anglais, paraît au Gymnase-Dramatique. Spinaletti, un Italien, est aux Variétés. Au Cirque-Olympique, Gaertner, un Allemand, s'inspire de Mazurier. Mais ce sont des acrobates plus que des mimes et des polichinelles.
Pendant vingt ans, Deburau, pierrot en titre des Funambules, sera, grâce à Jules Janin qui lui consacre un livre, le plus connu des mimes des théâtricules du boulevard du Temple. Deburau tire parti au maximum des pièces écrites pour lui, excellant dans la parodie du mitron, du pâtissier, du maçon et des personnages qu'il observe au cours de ses flâneries de quartier.
Mais les mimes des Funambules sont toujours réduits au mutisme absolu, la censure ministérielle n'autorisant la représentation que des pièces qui justifient leur titre de pantomime arlequinade.
C'est avant 1830 que la pantomime connaît son apogée. Après cette date, Pierrot éclipsera peu à peu tous les types de la commedia dell'arte et donnera son nom, à cause de son grimage et de son costume, à une forme particulière et limitée, dite pantomime blanche.
Philippe Laurent, l'arlequin rival de Deburau, passe sous Louis-Philippe au Cirque-Olympique. Son imagination fertile en inventions mécaniques y trouve à résoudre des problèmes de mises en scène truquées plus compliquées qu'aux Funambules, dernier refuge de l'arlequinade sautante dite italienne et de la pantomime à matériel dite anglaise. Le cirque a épuisé, en effet, tous les fonds de tiroir du mélodrame et de la pantomime équestre.
Il présente des pantomimes-féeries avec un luxe de décors et de tableaux à surprises, comme Les Pilules du Diable et Le Mirliton enchanté.

Un spectacle musical

Philippe Laurent a été remplacé par Cossard. Deburau a pour concurrent John, le cadet de Philippe, et Charles Legrand, dit Paul, qui le double à l'occasion. La pantomime, pleine des exagérations romantiques, est à son déclin.
Des littérateurs tels Charles Nodier, Le Songe d'or, Théophile Gautier, Le Tricorne enchanté et d'autres essaient de la sortir de son esprit comique et suranné. Charles Bridault, Mort et remords et Champfleury, Pierrot valet de la Mort et Pierrot pendu l'entraînent momentanément sur la voie du réalisme. Deburau, que son état de santé éloigne de la scène, et son fils Charles qui lui succède laissent aux arlequins le premier rôle des pantomimes.
Des compositeurs de musique commencent à s'y intéresser : Offenbach met en musique Arlequin barbier et Pierrot clown ; Hervé compose Pierrot au château, Jean Gilles, Pierrot cosaque, Pierrot quaker, La Sœur de Pierrot, Pierrot indélicat ; Maurice Sand, Nadar, Dantan jeune, Théodore de Banville écrivent des pantomimes.
Acrobatique, puis bouffonne, la pantomime devient musicale. Derudder et Vautier, des polichinelles, Négrier, un arlequin, Laplace, un cassandre, Kalpestri et Guyon, des pierrots, se partagent les emplois dans les spectacles de pantomime jusqu'à la fermeture des Bouffes-Parisiens et des Funambules chassés du boulevard du Temple par les travaux de voirie.
En 1864, un décret instituant la liberté des théâtres, les affranchissant de toute exclusive et supprimant les privilèges, permet à toutes les entreprises de représenter le genre dramatique qui leur convient.
Les mimes se dispersent. L'usage de la parole leur étant désormais permis, beaucoup entrent au cirque comme clowns. Les autres deviennent acteurs ou parcourent la province. Bordeaux où la pantomime est toujours en faveur accueille Deburau fils.
À Marseille, qui rivalise avec Bordeaux, Louis Rouffe ouvre une école de mime qui assure à la pantomime dite marseillaise, avec Séverin et Thalès, une primauté qui s'imposera difficilement quand le Cercle funambulesque, fondé en 1888 par Raoul de Najac, les frères Larcher et Paul Margueritte, essaiera de rendre à la pantomime traditionnelle le rayonnement qu'elle a définitivement perdu.
Jacques Normand, Félicien Champsaur, Camille de Saint-Croix, Paul Hugounet, Catulle Mendès, Armand Sylvestre, René Maizeroy collaboreront avec Francis Thomé, Edmond Audran, Gabriel Pierné, Raoul Pugno, André Wormser pour transformer en apothéose cette renaissance où Félicia Mallet, les frères Coquelin, Mévisto aîné, Courtès et des danseuses célèbres assureront leur renommée dans des rôles de pierrots, de pierrettes et de colombines. Mais faute de mimes qualifiés, le Cercle funambulesque cessera ses représentations déjà fort espacées.
Aussi, dès qu'il se consacrera à la pantomime blanche, Georges Wague verra croître son autorité de mime. Sous le nom de cantomimes, Wague interprète par le geste les Chansons de Pierrot composées par Xavier Privas et mises en musique par Gaston Perducet

Les temps modernes

Wague, jouant d'instinct et d'inspiration, s'oppose systématiquement à Séverin et à Thalès, représentants de la pantomime d'école. Après quelques années de recherches, il abandonne la pantomime blanche et les pierrots qu'il incarne avec Christiane Mendélys, la dernière des colombines, pour en revenir au mimodrame, plus accessible aux spectateurs.
Interprète de la pantomime dramatique, Georges Wague a pour partenaires Colette, qui l'a dépeint jusqu'à le rendre inoubliable, Caroline Otéro, Christine Kerf, Régina Badet, Sonia Pavloff, Polaire, Napierkowska, qui toutes ont fait leur carrière au théâtre ou au music-hall et non dans l'art muet. Wague, mime, sera l'interprète principal du premier film muet de long métrage, Christophe Colomb, tourné pendant la Première Guerre mondiale.
Nommé professeur au conservatoire de musique, Wague continuera à l'Opéra sa carrière de mime aux côtés d'Ida Rubinstein, La Tragédie de Salomé, Antoine et Cléopâtre, musique de Florent Schmitt, Natacha Trouhanova, La Danse macabre de Saint-Saëns, Argentina, L'Amour sorcier de Manuel de Falla, Triana d'Isaac Albéniz.
La pantomime blanche n'a plus pour représentants que Séverin, un vétéran, et Farina, un jeune.
Cependant, entre les deux guerres mondiales, Étienne Decroux réhabilite par la parodie les sources émotionnelles de la pantomime antique et professe, dans l'école qu'il ouvre, la technique du mime corporel.
Par les mouvements du corps, il suggère la machine, la marche, une course à bicyclette ou les sentiments collectifs de citadins animés par la joie ou hantés par la peur.

Marcel Marceau roi du mime

Marcel Marceau, le plus doué de ses élèves, se libère de la servitude trop apparente du dynamisme contemporain.
Il crée le personnage de Bip, un frère de Pierrot, un bouffon à figure enfarinée vêtu d'un collant noir d'acrobate, et, sans rien devoir aux techniques traditionnelles du mime, invente avec le monomime et ses pantomimes de style un langage gestuel qui lui a apporté un renom incontesté.
Il a été amené à se produire sur les scènes des pays du monde entier, a suscité partout l'enthousiasme et a fait école.
En France, Marceau trouve en Gilles Ségall et ses pantomimes d'un sou un continuateur, que Jean-Louis Barrault n'hésite pas à appeler dans sa troupe, et en Pierre Véry un présentateur de ses pantomimes de style, dans une forme statique comparable à ce qu'on appelle les tableaux vivants.
Créateur de sa propre compagnie en 1947, Marcel Marceau se consacre dès cette période au mime soliste en inventant le personnage de Bip, sorte de clown lunaire inspiré de Chaplin et de Keaton.
Par sa pantomine imitative et parodique, il retranscrit avec poésie les diverses situations de la vie quotidienne.
Marcel Marceau, qui a tenté plusieurs fois d'organiser des compagnies de mimes interprétant des spectacles collectifs, n'est pas parvenu à obtenir l'homogénéité durable et suffisante, à défaut de salle de théâtre spécialisée, pour persévérer dans la pantomime.
C'est dans la parodie et le monomime, avec son personnage de Bip, qu'il a atteint à la maîtrise du geste et de soi "Le Fabricant de masques".

Liens

http://youtu.be/VJpBUPlMNU4 Avec Michael Jackson
http://youtu.be/VJpBUPlMNU4
http://www.youtube.com/watch?v=FtAD5F ... e&list=PL5DF73905BF2FCB27 27 vidéos
http://youtu.be/zNqskkKMkFQ
http://youtu.be/4-1raOEfP4o


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Posté le : 21/09/2013 19:47
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Anne de Clèves
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Le 22 Septembre 1515 naît Anne de clèves.

Pendant que François premier de France guerroyait à Marignan, en Allemagne, à Dusseldorf dans le duché de Berg, naissait une princesse allemande, Anne de Clèves, connue en allemand sous le nom d'Anna von Jülich-Kleve-Berg, elle sera grâce à un portrait très flatteur la quatrième épouse du roi Henri VIII d'Angleterre durant 6 mois et 3 jours.
Reine d'Angleterre grâce à cette union royale, son mariage se révèlera éphémère quand le roi le fait dissoudre après quelques mois.

Néanmoins, l'ancienne reine entretient par la suite une relation proche avec Henri, qui l'appelle sa "chère sœur".
Quatrième épouse d’Henri VIII, Anne de Clèves réussit le tour de force de survivre à son union avec le roi et de conserver son respect sans lui avoir donné d’héritier.

Jeunesse

Née près de la ville de Düsseldorf en 1515, Anne était la deuxième fille de Jean III, duc de Clèves et comte de la Marck et de Ravensberg et de son épouse, la duchesse Marie de Juliers-Berg. Issue d'une famille divisée sur la question de la religion car le duc et son fils se convertirent au luthéranisme pendant la Réformation, mais la duchesse resta une catholique et de stricte observance.
Quand Anne avait 12 ans elle fut fiancée à François, le futur duc de Lorraine.
Les fiançailles s'achevèrent en 1535 à cause du jeune âge de François, qui n'avait que 10 ans quand sa famille arrangea le mariage.

Projets de mariage

Quand l'union politique entre Clèves et Lorraine n'arrive pas à se matérialiser, Anne devient l'objet de spéculation sur un mariage éventuel avec Henri, roi d'Angleterre. Ce serait une union réciproquement profitable ; le duc de Clèves contesta la revendication du duché de Gueldre par Charles Quint, l'empereur du Saint Empire germanique, alors que les Anglais s'inquiétèrent à propos de la Paix de Nice, qui créa une alliance entre l'Empire et la France.

En 1537, la troisième femme de Henry VIII d'Angleterre, Jane Seymour, meurt de maladie. Elle laisse au roi un bambin, un héritier, enfin... Chose qu'il n'avait pas réussi à obtenir de ses 2 premières femmes.
Seulement, le roi est encore relativement jeune... et son héritier est de petite santé. Il lui en faut un autre.
Il décide de se remarier. Une fois de plus, il cherche une compagne. Cette fois-ci, il agit avant tout pour des raisons politiques. Il envoie une armée de peintres sur le continent, afin de tracer les portraits des jeunes filles des personnages importants d'Europe.
Parmi eux, Hans Holbein.
Le peintre Hans Holbein est envoyé à la cour du Duc de Clèves pour faire un portrait réaliste de la duchesse.
Ces peintres rentrent au pays au bout d'un certain temps, ramenant avec eux les portraits des potentielles futures épouses du roi. Celui-ci choisit alors la plus belle son goût, se fiant aux portraits qu'on lui présente.
Il tombe amoureux de celui d'Anne de Clèves. Ce chef-d'œuvre est celui de Hans Holbein.
Henri Charmé par le portrait et par la réputation de vertu de la jeune femme, accepta le mariage, et Les deux fiancés devaient se retrouver au palais de Greenwich.
Ayant considéré les portraits d'Amalia de Clèves et d'Anne de Clèves, peints par Hans Holbein le Jeune, Henri choisit Anne pour devenir sa quatrième épouse. Ainsi les négociations entre la cour royale anglaise et le duché s'intensifient au printemps de 1539 sous la supervision de Cromwell, menant à un traité de mariage signé le 4 octobre.

Le portrait

Evidemment, le roi voulait juste la femme la plus belle et la plus importante possible. Ayant fait son choix, il convoque la susdite Anne de Clèves à la cour, et lui demande sa main dans la même lettre. Courrier retour : elle accepte.
Quelques mois plus tard, elle arrive à la cour. Le roi attend avec une impatience fébrile sa future si belle femme.
Mais Henri, impatient de faire la connaissance de sa nouvelle épouse, décide de la surprendre à Rochester alors qu’elle regarde un combat de taureaux.
Vêtu d’un long manteau et d’un masque, il l’embrasse. Incapable de reconnaître le roi qu’elle n’avait jamais vu, Anne le repousse en jurant en allemand.
Vexé, Henri déclare dès lors à qui veut l’entendre qu’Anne est repoussante, Quand vient se présenter le modèle vivant du portrait peint par Holbein, le roi n'en croit pas ses yeux : Anne de Clèves est défigurée par la variole qui la ronge depuis plusieurs années. Ses traits sont tirés, son visage est pâle mais tacheté de plaques rouges, et elle a du mal à tenir debout.

Reine d'Angleterre et désenchantement

Le roi la qualifia ouvertement de laide et déclare qu'il a été trompé par ses courtisans et par Cromwell, mais le peintre Holbein n’est jamais inquiété.
En outre, Anne ne parle que l'allemand, une langue que le roi n'a jamais maîtrisée. Néanmoins, respectant son engagement, et pour ne pas compromettre l’alliance entre l’Angleterre et les princes allemands, et malgré les craintes profondes du roi, le couple se marie au palais de Placentia à Londres le 6 janvier 1540 après qu'Anne s'est convertie à l'église anglicane conformément aux attentes de son mari. L'union reste non consommée.

Le roi souffre d'un ennui mortel avec elle. Il ne peut concevoir de faire un héritier avec celle qu'il a surnommé " La jument des Flandres ".
Il divorce donc, la même année. Le mariage n'aura duré en tout et pour tout que 6 mois.

Le 24 juin la reine est sommée de quitter la cour royale. Moins d'un mois plus tard, on l'informe de la décision du roi de faire annuler le mariage. Anne y consent, et l'annulation entre en vigueur le 9 juillet 1540, officiellement pour fait de non-consommation et de ses fiançailles antérieures avec François Ier de Lorraine.

Mais qu'advint-il donc de Holbein?
Eh bien, on ne sait pas comment il réussit à échapper à la colère royale suite à ce portrait mensonger. Ce qu'on sait, par contre, c'est qu'il avait réussi ce qu'on appellerait plus tard un magnifique coup de pub.
En effet, tout le monde à la cour d'Angleterre voulut faire peindre son portrait par cet homme qui avait réussi à rendre Anne de Clèves belle.
Et Hans Holbein est de nos jours connu pour la considérable série de portraits de la cour d'Angleterre de l'époque.

Après l’annulation

Après l’annulation du mariage, Anne de Clèves reçoit de généreuses gratifications, incluant Richmond Palace et le Château d'Hever, la résidence de la famille de l’ancienne épouse d’Henri, Anne Boleyn.
La maison Anne de Clèves, dans le Sussex, n’est qu’une des nombreuses propriétés qu’elle possédait, elle n’y a d’ailleurs jamais habité. Henri et Anne deviennent bons amis – elle est membre honoraire de la famille royale et reçoit le titre de "Sœur aimée du Roi".
Le roi épouse sa cinquième femme, Catherine Howard, le 28 juillet 1540.
Anne de Clèves est souvent conviée à la Cour, et Henri qui lui est très reconnaissant de ne pas avoir contesté l’annulation, décrète qu’elle aura la préséance sur toutes les femmes d’Angleterre, à l’exception de sa propre épouse et de ses filles.
Après la décapitation de Catherine Howard, Anne et son frère, le Duc de Clèves, envisagent une nouvelle union d’Anne et d’Henri.
Cependant Henri refuse.
En mars 1547, le Conseil Privé d’Édouard VI lui demande de quitter le château de Bletchingley, sa résidence habituelle pour celui de Penshurst, afin de céder la place à Thomas Cawarden, le Maître de Cérémonies du Roi.
Le Conseil souligne que Penshurst est plus proche de Hever, et que ce changement était une des volontés du roi Henri VIII.
En 1553, alors que les filles d’Henri, la nouvelle reine Marie première et Élisabeth font leur entrée dans Londres, Anne est présente pour les accueillir.
Elle est également présente au couronnement de Marie à Westminster.
C’est sa dernière apparition publique. La reine étant une fervente catholique, Anne se convertit de nouveau pour devenir catholique romaine.
Quelques mois plus tard, Anne écrit à Marie pour la féliciter de son union à Philippe d’Espagne.
Néanmoins, Anne est assez peu présente à la Cour sous le règne de Marie : elle préfère diriger ses propres possessions. Depuis son arrivée en Angleterre, Anne n’a jamais quitté l’Angleterre.
Ses deux parents sont morts, et son frère, un luthérien strict, désapprouve ses conversions à l’anglicanisme puis au catholicisme.

Décès

Quand la santé d’Anne commence à décliner, Marie première l’autorise à emménager à Chelsea Manor, où la dernière épouse d’Henri, Catherine Parr avait vécu après son remariage. C’est là, au cours de juillet 1557, qu’Anne dicte ses dernières volontés.
Elle y fait mention de son frère, de sa sœur et de sa belle-sœur, ainsi que de la future reine Élisabeth, de la duchesse de Norforlk et de la comtesse d’Arundel. Elle laisse de l’argent à ses serviteurs et demande à Marie et à Élisabeth de les employer dans leurs maisons.

Anne meurt à Chelsea Manor le 16 juillet 1557, quelques semaines avant son quarante-deuxième anniversaire, probablement d’un cancer.

Elle est enterrée à l’Abbaye de Westminster, le 3 août, dans ce qui a été décrit comme une tombe difficile à trouver à l’opposé du tombeau d’Édouard le Confesseur et un peu au-dessous du niveau de l’œil d’une personne de taille moyenne. C’est la seule épouse d’Henri VIII à être enterrée à l’Abbaye.
Elle est aussi la dernière des six épouses d’Henri à mourir, elle a survécu à la dernière épouse d’Henri, Catherine Parr, de 9 ans. Ce n’est pas la plus âgée à mourir, cependant, car Catherine d’Aragon est morte à 50 ans.
On remarque que vivre loin d'Henry VIII est un gage de longévitité.




Barbe bleue

Henry VIII et ses six femmes

En 1509, Henri VIII avait dix-huit ans et était le deuxième Tudor à monter sur le trône. Il était à cette époque très beau, athlète et fort populaire. Cependant, en plus d'être rusé et intelligent, il s'est s'avéré très cruel et jaloux.
De plus, il aura l'occasion au cours de son long règne de 38 ans de contracter six épouses, ce qui caractérisa ce roi. Comment et pourquoi ces femmes ont-elles accédé au titre de reine? Comment ont-elles marqué le règne du "lion d'Angleterre", et qui étaient-elles?

La première femme d'Henry VIII est Catherine D'Aragon, avec qui il vécut vingt ans; Anne Boleyn, qui précipita le schisme; Jeanne Seymour, qui lui donna enfin un fils; Anne de Clèves, la laide "jument des Flandres"; Catherine Howard, sa "rose sans épine"; puis Catherine Parr, avec qui il termina ses jours.

Catherine d'Aragon

-Catherine D'Aragon a d'abord été la femme du frère d'Henri, le prince Arthur.
Puis, Henri VII, sur le point d'expirer, conseilla à son fils Henri d'épouser sa belle-soeur devenue veuve afin de préserver l'alliance espagnole. Henri y consentit volontairement, malgré le fait que Catherine était de cinq ans son aînée.
Toutefois, avant que les fiançailles puissent être tenu, on devait annuler le mariage précédent en s'assurant que ce mariage n'avait pas été consommé.
Or, la virginité de Catherine étant mise en doute, sa mère, Isabelle de Castille, s'empressa d'obtenir une dispense pour régler cette affaire. Ainsi, les fiançailles eurent lieu en 1503.
Cependant, le mariage tardait, car la dot de Catherine posait encore un problème.
Pendant ce temps, Catherine vivait dans l'humiliation et rêvait de reprendre sa place comme princesse royale d'Angleterre.
Son père, Ferdinand D'Aragon, menaçait d'attaquer l'Angleterre si Henri tardait encore à épouser Catherine.
Henri suivit alors le conseil de son père, et l'épousa sans tarder.
Ce mariage forcé et stratégique eut finalement lieu, en 1509, en même temps que leur couronnement.
Les premières années de leur mariage furent heureuses.
Physiquement, Catherine était petite, "mignonne et gracieuse, avec de beaux yeux". Munie d'une bonne dose de fierté et de dignité, elle était également bien éduquée.
En plus, étant donné le jeune âge d'Henri, celui-ci en tomba probablement amoureux.
Néanmoins, des différences importantes les séparaient. Catherine étant espagnole, avait été élevée en dévote.
Elle se levait aux quatre heures pendant la nuit afin de s'agenouiller en prières. Henri, quant à lui, occupait ses loisirs à chasser, à discuter de médecine, de musique et d'armoiries.
Cependant, elle était pleine d'attention pour le roi et lui était totalement dévouée. Lorsque la menace d'un divorce se concrétisa, elle fit preuve d'un courage exemplaire afin de préserver son honneur et les droits de sa fille.
En effet, la cause du divorce fut relié au fait qu'après vingt années de vie commune et de nombreuse grossesses, Catherine n'avait réussi qu'à sauvegarder un seul enfant, une fille qu'ils appelèrent Marie.
Le roi constata que la reine ne pouvait plus enfanter, et son désir d'avoir un héritier mâle pour perpétuer la fraîche dynastie des Tudor se fit impérieux.
Il se mit donc à chercher un moyen de se débarrasser de sa vieille reine.
Mais Catherine n'était pas n'importe qui: fille d'Isabelle de Castille et de Ferdinand D'Aragon, elle était également la tante de Charles Quint, ce qui rendait la tâche des plus délicate. De plus, le pape Clément VII était devenu une marionnette dans les mains de Charles Quint, qui refusait qu'on rejette sa tante ainsi.
Le divorce prit alors des proportions inestimables.
Henri invoqua l'inceste pour cause de divorce: Il avait couché avec la femme de son frère. Toutefois cet argument n'était pas valable, car une bulle papale avait été obtenue pour autoriser le mariage.
Devant l'impossibilité d'un divorce et les pressions de sa maîtresse, Henri décida de procéder à un mariage secret, sans demander la permission du pape, provoquant ainsi le schisme.


Anne Boleyn

Mais qui était cette maîtresse si exigeante? Nul autre qu'Anne Boleyn. En effet, le roi s'était amouraché de cette jeune femme qui pensait-il pourrait enfin lui donner un héritier mâle.
Anne Boleyn était une femme déterminée et futée, et ne voulait aucunement se contenter d'un rôle de second ordre. Elle avait été élevée à la cour de France et bien éduquée dans les moeurs françaises.
Elle avait ensorcelé le roi avec ses yeux en amende et sa coquetterie, et l'avait talonné de crise de jalousie, plaçant le roi dans une position insoutenable.
Pourtant, elle n'était qu'une simple fille de gentilhomme, et était loin de scintiller comme Bessie Blount, une ancienne maîtresse du roi qui lui avait donné un fils malheureusement illégitime.
Malgré le fait qu'elle possédait une voix chaude et enchanteresse, elle avait le corps et la poitrine menus, une verrue dans le cou, et paraîtrait-il, un sixième doigt. Comment le roi pût-il en tomber amoureux?
Et surtout, pourquoi allait-il mettre en péril son allégeance à la religion catholique, sa couronne, ainsi que son alliance espagnole?
Tout simplement parce que cette femme osait lui tenir tête en se refusant obstinément à lui, et que le besoin d'un héritier mâle se faisait pressant.
Malheureusement, Anne Boleyn le déçut amèrement.
Elle le taxa de crise de jalousie dont le roi n'était pas habitué, puis, tout comme Catherine, enfanta d'une fille, puis d'un fils mort-né. Le roi crut qu'il était victime de sorcellerie, et chercha un moyen de se débarrasser de cette porteuse de malheurs.
Pendant ce temps, Catherine D'Aragon avait été relégué aux manoirs d'Ampthill et de Kimbolton, où elle y menait une existence modeste.
En 1536, elle expira, et Henri donna un bal pour célébrer cette occasion.
Anne fêta ce moment, mais réalisa que son tour viendrait inévitablement.
D'ailleurs le roi ne tarda guère à trouver la solution à ce problème. Il l'accusa d'inceste et d'adultère, lui fit un bref procès, et son oncle, le Duc de Norfolk, la déclara coupable. Elle fut décapitée par un bourreau spécialement venu de France pour lui trancher le cou avec une épée. Elle fit preuve d'un courage inégalé, qui témoignait de la préparation morale à cette époque devant la mort.

Jeanne Seymour

Une semaine plus tard, Henri prenait Jeanne Seymour comme épouse.
Le roi avait bien préparé son coup, car depuis plus de six mois, Jeanne avait été assuré des intentions du roi.
Cette jeune demoiselle d'honneur de la maison d'Anne Boleyn était modeste et de sang royal. Elle avait pour mission de calmer les esprits du roi qui était fatigué des intrigues d'Anne, et bien sûr de lui donner un fils.
En fait, c'est elle qui lui donna la sérénité d'une vie de couple paisible, bien que son règne fût plutôt court.
On la disait "belle, de taille moyenne, le visage plutôt pâle" et un peu gauche.
Il faut dire que le roi se sentait attendrit devant cette jeune femme de vingt-cinq ans apeurée -on peut facilement la comprendre car le roi avait pris 42 centimètres de tour de taille en 5 ans- et qui rougissait au moindre compliment.
Tout de même, Jeanne avait plus de personnalité qu'on aurait pu le penser, et elle était digne.
Elle servit de pacificatrice entre Henri et sa fille catholique Marie.
Elle prit pour devise "Tenue d'obéir et de servir", et c'est d'ailleurs ce qu'elle fit, car en 1537, elle mit au monde le fils tant espéré qu'on appela Edouard VI. Malheureusement, elle dû le payer de sa vie, puisque douze jours plus tard elle succomba d'une fièvre puerpérale que la médecine du 16è siècle ne pouvait pas guérir. Henri fit construire un monastère bénédictin en son honneur, et il la fit enterrer à la chapelle St-Georges de Windsor, où il la rejoignait dix ans plus tard.


Anne de Clèves

Henri ne tarda guère, malgré son chagrin, à trouver une autre épouse. Cette fois-ci, son choix fut avant tout pour des raisons politiques et de succession, car son fils était de nature fragile.
Son choix s'arrêta sur Anne de Clèves, qu'il épousa en janvier 1540. En effet, Henri cherchait pendant cette période pacificatrice à s'allier aux États protestants. Lorsque son conseiller Cromwell fut revenu de sa visite chez cette dernière, et qu'il avait assuré le roi de sa grande beauté, Henri se senti à nouveau amoureux.
Malgré le fait que ce mariage fut a priori politique, Henri avait des exigences physiques auxquelles sa nouvelle épouse ne correspondait pas. Holbein en avait fait un portrait élogieux qui était sûrement irréaliste, car lorsque le roi vit sa future épouse, il la qualifia de "laide".
En effet, cette princesse allemande avait le visage couperosé, était grande et maigre. De plus, elle portait d'horribles toilettes germaniques, ne savait pas jouer aux cartes, ne parlait que l'allemand, et ne savait pas apprécier la musique.
Le roi la surnomma "la jument des Flandres", ce qui ne devait guère la flatter.
Le roi s'ennuyant mortellement à ses côtés, il chercha à nouveau un moyen de se débarrasser de cette femme indésirable.
Il l'envoya séjourner seule quelques semaines à Richmond, prétextant une épidémie, puis lui fit parvenir une lettre qui lui expliquait ses intentions de rupture.
Afin de ne point blesser cette famille princière, il fit tout simplement d'Anne la "soeur du roi", lui donna Richmond, une dot importante, et le tour était joué. Leur mariage n'aura duré que six malheureux mois.


Catherine Howard

Cette fois-ci, le roi ne tarda pas une minute à reprendre une femme. En juillet 1540, il prenait pour épouse Catherine Howard, nièce du duc de Norfolk, tout comme Anne Boleyn. La jeune femme était tout le contraste d'Anne de Clèves.
"Orpheline de père et de mère", elle fut élevée par la duchesse douairière de Norfolk.
Elle n'avait que dix-huit ans, était candide et fraîche, ce qui plaisait évidemment au roi vieillissant.
On la qualifia de femme-enfant, et le roi qui se plaisait à donner des diminutifs à ses proches la surnommait "Catrin" ou sa "rose sans épine".
Catherine était toutefois écervelée, insouciante, et de moeurs un peu trop légères. Cachée sous des allures vives, elle était presque illettrée.
Le mariage fut de courte durée, puisque cette jeune femme de peu de vertu continua ses aventures adultérines, et le roi ne tarda pas à connaître toute la vérité sur elle. En fait, on demanda à "Catrin" de dire la vérité sur ses moeurs de catin en lui faisant miroiter la clémence du roi, ce qui fonctionna.
Après ces aveux, le roi bouillant de rage de s'être fait duper encore une fois, ordonna qu'on la décapite. Sa tête tomba en février 1542.


Catherine Parr

L'année suivante, le roi pensa à trouver une nouvelle épouse qui pourrait prendre soin de lui, lui tenir compagnie, et qui saurait "créer un foyer pour sa famille". Son choix s'arrêta sur Catherine Parr, veuve pour la deuxième fois, et qui était maintenant âgée de trente-trois ans.
Cette femme exauça ces désirs, et Henri fut heureux en sa compagnie jusqu'à sa mort en 1547.
On la décrivait comme une femme "sans grand charme", de taille courte et épaisse, mais très cultivée, intelligente et passionnée de théologie.
Elle provenait d'une famille de la noblesse qui était très discrète et modeste, c'est pourquoi elle fut si étonnée du choix du roi. Après la mort de son dernier mari, Thomas Seymour prévoyait la marier, mais le roi, à qui on ne peut rien refuser, retarda le projet.
A leur mariage en 1543, elle avait juré d'"être bonne, obéissante au lit et à la table, jusqu'à la mort". Elle combla les désirs du roi en étant une belle-mère attentionnée, et en prenant soin de son mari malade.
Après la mort du roi, elle convola en juste noce avec Thomas Seymour, mais elle "mourra en couches l'année suivante".



En conclusion, on constate que si Henri VIII à contracter six épouses pendant son règne, c'est que les circonstances le poussaient à agir de la sorte.
Il avait désespérément besoin d'un fils, croyait-il pour assurer la pérennité de la dynastie Tudor. Certaines de ses épouses telles Jeanne Seymour et Catherine Parr, l'avaient compris et ont été honoré d'avoir accompli leur vocation.
Certaines ont failli à la tâche, telles Catherine D'Aragon et Anne Boleyn.
Tandis qu'Anne de Clèves ne se révéla point à la hauteur, et que Catherine Howard paya de sa vie son innocence.
Bien entendu, ces femmes provenaient toutes de milieux fort différents, et les circonstances qui les ont portées au trône diffèrent toutes.
Certaines ont toutefois marqué davantage le règne d'Henri VIII; telle Anne Boleyn, à qui l'ont doit une Angleterre protestante et Elisabeth 1ère, Catherine D'Aragon, qui mit au monde Marie La Sanglante, puis Jeanne Seymour, qui enfanta d'Edouard VI. En terminant, on peut se demander qui, à cette époque, marqua davantage l'histoire: Henri ou ces femmes?

Liens

http://youtu.be/oe5cKybb2Ns henry VIII et ses femmes
http://youtu.be/OdkdYI9DuqA Henry VIII 3
http://youtu.be/NdKN21vi43Y la mode sous les tudors
http://youtu.be/11-Y6yibu2E naissance de l'église Anglicane


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Posté le : 21/09/2013 19:23
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page du 15 Septembre Jean Renoir, Agatha Christie, A. LeNôtre, James Cooper, An Webern, R.P Warren
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Le 15  Septembre 1894  naît Jean RENOIR

Le 15 Septembre 1890  naît Agatha Christie
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Le 15 Septembre 1945  est tué Anton WEBERN

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André LE NÔTRE

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Le 15 Septembre 1789 naît James Fenimor COOPER
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Le 15 Septembre 1989 meurt Robert PENN WARREN
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Emma vous propose :

Je voudrais proposer un recueil de texte collectif d’environ une centaine de pages à partir des textes publiés sur ce site en 2012. Recueil sous forme d’un fichier PDF (et même en version imprimée, si ce projet en intéresse certains ?)
Pour donner votre choix de texte c'est ICI

            ---*ATELIER CONCOURS
*--

        *Cliquez ici pour rejoindre Couscous
          dans son nouveau défi 

         Lucinda vous pose deux questions :                                                           
       
*Pourquoi le mensonge  ?          
       
*Pourquoi avons nous besoin des autres ? 


      
     




Posté le : 21/09/2013 17:58
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Re: Défi thème d'écriture du 9 septembre
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Lorsque dame nature met ses habits de fêtes
L’arc en ciel en bon prince lui prête ses couleurs
La forêt automnale très bientôt recouverte
De neige immaculée, se met à la hauteur

Un érable perdu lui avait dit un jour
« Dans ma forêt natale, là bas au canada,
on croirait que les arbres et tous les alentours
sont, dés l’été indien, l’œuvre de Delacroix »

Ajoutant sans vergogne pour créer un effet
Que les caméléons devant ces coloris
Tombaient tous fous à lié et devenez cinglés
Puis par crainte de la honte, attentaient à leurs vies

Notre forêt raciste et légèrement chauvine
Se mit, dés lors en quête de moucher cet érable
Qui étranger chez nous, nous critique, nous débine
Au risque d’être expulsé, nous sommes bien capables

Le bon Dieu acceptant de revoir sa copie
Fit appel aux enfants du monde en leurs disant
Coloriez la nature couleur de votre peau
Pour rendre celui-ci plus beau et plus aimant

Posté le : 21/09/2013 16:41
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Le bonheur est une chose qui se double,..…..si on le partage …

Titi
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Re: Chansons révolutionnaires
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Vive la commune, (1871)

http://youtu.be/ATojHuBAJhI

Chants de la commune
http://youtu.be/pWcl91b1Hpw

Nini peau de chien Patachou
http://youtu.be/B5jS-b_C_co

La ravachole
http://youtu.be/9yJ7OmjZp4I

Le chiffon rouge

http://youtu.be/LsnChesqs4s
http://youtu.be/Q34N4CQZXP8 Michel Fugain



La complainte du partisan
http://youtu.be/yTFXNZFA3Ck
COMPAGNONS DE LA CHANSON.
La Complainte du partisan est une chanson écrite à Londres en 1943 par Emmanuel d'Astier de La Vigerie surnommé « Bernard » dans l'armée des ombre et Anna Marly pour la musique.
Elle passe pour la première fois à la BBC à destination de la France occupée et un des disques est même détruit par la DCA allemande lors d'un parachutage de résistants .
Elle devient une chanson populaire dans les années 1950.

Elle est désormais moins connue que le Chant des Partisans, également composé par Anna Marly mais écrit par Joseph Kessel et Maurice Druon, devenu l'hymne officiel de la Résistance française.

Par la suite, La Complainte du Partisan est interprétée par de nombreux artistes comme les Compagnons de la Chanson, Leni Escudero, Mouloudji, Marc Ogeret, Anna Prucnal, Joan Baez, etc..
Ce chant connaît finalement une deuxième jeunesse quand il est repris dans sa version anglaise, Song of the French Partisan, sous le titre The Partisan, en 1969 par Leonard Cohen dans son deuxième album Songs from a Room.
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Posté le : 21/09/2013 14:43
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Re: Hi hi hi hi (Société)
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Cela me fait penser au film "De l'autre côté du lit"

voici la bande annonce :

https://www.youtube.com/watch?v=gCj17oGerck

Posté le : 21/09/2013 14:13
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Re: Vieilles chansons du patrimoine français
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http://www.chambre-claire.com/PAROLES/chanson-de-margaret.htm

La chanson de Margaret


C'est rue de la Crique que j'ai fait mes classes
Au Havre dans un star tenu par Chloé
C'est à Tampico au fond d'une impasse
J'ai trouvé un sens à ma destinée
On dit que l'argent c'est bien inodore
Le Pétrole est là pour vous démentir
Car à Tampico quand ça s'évapore
Le passé revient qui vous fait vomir
Oui j'ai laissé là mes joues innocentes
Oui à Tampico je me suis défleurie
Je n'étais alors qu'une adolescente
Beaucoup trop sensible à des tas d'profits
Les combinaisons ne sont pas toujours bonnes
Comme une vraie souris j'ai fait des dollars
Dans ce sale pays où l'air empoisonne
La marijuana vous fout le cafard.

On m'encourageait j'en voyais de drôles
Je vidais mon verre en fermant les yeux
Quand j'avais fait le plein j'voyais le pactole
Et les connaisseurs trouvaient ça curieux
Une fille de vingt ans, c'est pour la romance
Et mes agréments semblaient éternels
Mais par-ci par-là quelques dissonances
M'en ont mis un coup dans mon arc-en-ciel
C'est là que j'ai laissé derrière les bouteilles
Le très petit lot de mes petites vertus
Un damné matelot qui n'aimait que l'oseille
M'en a tant fait voir que je me reconnais plus
Oui, il m'a fait voir le ciel du Mexique
Et m'a balancée par un beau printemps
Parmi les cactus, dans le décor classique
Où le soleil vous tue comme à bout portant.

Un cock shangaïé, un soir de folie
A pris mon avenir comme un beau cadeau
Il m'a dit "petite, il faut qu'on se marie
Tu seras la fleur d'un joli bistrot
De tels boniments démolissent une femme
Je vivais déjà derrière mon comptoir
Les flics de couleur me disaient "Madame"
Bref, je gambergeais du matin au soir
Mon Dieu ramenez moi dans ma belle enfance
Quartier Saint François, au bassin du roi.
Mon Dieu rendez-moi un peu d'innocence
Et l'odeur des quais quand il faisait froid
Faites moi revoir les neiges exquises
La pluie sur Sanvic qui luit sur les toits
La ronde des gosses autour de l'église
Mon premier baiser sur les chevaux de bois.

1957 Mac-Orlan Germaine Montéro


Posté le : 21/09/2013 14:08
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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