
Complicité Discète
Date 15-11-2018 23:12:02 | Catégorie : Poèmes confirmés
| Complicité discrète
L'eau est nouvelle, Le ciel pleure sur les lys majorés D'un rideau de lune.
Cris et silence , cire d'une ambre révélée, Coulent le long de candélabres surprenant.
Au fil d 'un fleuve que des oiseleurs en errance descendent, Le soleil engendre ce mystère. Là , Des raies de solitude adhérent au rideaux des anges.
Le fruit miniature des miracles Que convoite le sud N'est encore qu'un signe abandonné Sur les plages d'un monde en retard.
Les tribus sortent de l'ombre . Le rouge est encore à inventer. Ses nuances dispersées Coulent dans l'onde ancestrale Que cultivent les étoiles , Tu sais , Ces machines bleutées de fils de brume Dont s'enroulent les caravaniers . Quand le soir s'ourle d'instants divinatoires .
Inspiré par le chant rocailleux des criquets , Le roman des plaines se joue Au devant des scènes mélancoliques Qui t'ont vu naitre!
Les couleurs deviennent des coutures de ramures Se déchirant parfois Quand des songes trop précis Décrètent que le givre est nécessaire Pour saupoudrer le murmure du vent De prédictions sacrées , Celles que préfèrent l'aube Quand elle se couvre de galops Et d'astres mourants.
Un silex retient mon attention : L'ouverture du ciel est proche, L'oiseau bleu descend en spirale Sur la berge où tu prends ce fiacre sombre Te menant vers les terres floues Que tes ancêtres suppliaient de leur donner un fils.
Au matin Lorsque les magiciens s'inclinent , Le roulement devient si fort Qu'il emporte le zèphir vers des logiques d'argonautes Ornées de rubans transparents.
Les papyrus somnolent au gré des accents toniques Que chuchote l'océan.
Encore un relent de solitude dans la marge , Et les signes qu'envoient les sternes et les phaétons S'estompent sur l'encolure des anciens chevaux .
Le pouvoir des odes romantiques esquissent le long des marais Des bassins de fièvre charmant le courant de ton sang hyalin.
Les algues dérivent en écharpes vierges. Les peines des premiers animaux Se sédimentent En couches d'existence tendres et veinées d'un espoir princier,
Les pas se font légers Car le soleil crée des rides de jasmin sur le lac de tes souvenirs.
Un être de feuille ou peut-être de sel Dessine le premier volet d'une saga inouïe Et te confie ses doutes
Au bord du temps, Un diadème vacille déjà , Et son reflet se fait houle venimeuse Plongeant dans la vague gelée d'une mer fatiguée .
La roue intérieure imprime ses regrets de lave Entre les lignes de ces hymnes enfin détournés .
Une fiancée perdue dans les landes Te fit comprendre que le domaine de l'étrange N'est en rien réservé au lointain.
Les senteurs musquées de l'âme Se déroulent comme des langues Auxquelles tes larmes auraient donné Le don de parcourir l'hiver des troubadours En retraite, quelque part , Vers l' Est des pyramides, Ces instruments monumentaux Dont seuls savent jouer Les ibis d'un Nil peuplé de tes chères légendes.
Le 15 Novembre 2018
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