Élégie onirique
Date 07-08-2018 20:30:00 | Catégorie : Poèmes
| Dans les beaux prés verts de cette Hollande chérie L'enfant enfin se trouve un peu seul, un peu gris Le temps passe, et partout l'image de la fée revient La douceur de ses yeux et le contour de son sein Qu'as-tu fait misérable et comment as-tu pu le faire Un jour l'on t'a aimé mais toi tu n'en voulais guère Je le voulais, je le fantasmais, j'ai détruit mon rêve Mes mains puent le sang et le crime, j'ai occis mon Ève Ma plume en devint pourpre et la bonne stance se plaisait À me voir, avachi, essayer toujours et toujours la rater Je ne sais rien de ce que je sais et j'en sais des choses Je sais son sourire, ses peurs, son émoi et sa lèvre rose Un instant seulement l'on m'offrit la splendeur nitescente L'éclat d'un paradis trop vrai, l'odeur des lilas, la lente Mort, tous étaient là et me criaient que c'est elle, elle Enfin chenapan, va, cours donc, elle s'est faite toute belle Pour toi, rien que toi, montre lui les fleurs et les étoiles Vois comme tu souris, comme tu vis, comme ton coeur cavale Qu'as-tu fait, qu'as-tu dit, pourquoi l'as-tu laissée te haïr Tu sais ce qu'elle croit, tu connais sa douleur, tu es le pire Et que fais-tu là tout tremblant, tout triste, cadavre animé Tu grattes en son nom des vers, sous-entends toujours l'aimer Mais ton rêve s'est enfui dèslors qu'un matin au lever du soleil Réveillé puisque jamais endormi, tu avais un regard vermeil Tu as pleuré seul toute la nuit, tu continuas la semaine Le sang et les larmes coulaient, la tentative est vaine Se soigner, revenir, vivre à nouveau auprès de ces mortels Comment faire et quoi dire, je ne sais, sauve moi ô Éternel Alors tu ne fis rien, tu ne dis rien, tu attendais, priais Pour que quelqu'un pour une fois première essaye de te sauver Abruti par le démon marasme j'en voulais à elle et à tous Où êtes-vous et pourquoi pas près de moi, venez à ma rescousse Et je criais tout cela dans une chambre vide, oú étais-tu L'unique fois oú je ne fis rien, l'unique fois oú j'ai attendu Tu étais loin, chassée par moi-même, la fée s'éloignait Tout est de ma faute, je le sais, ne me pardonne jamais Je t'ai vu, je te vois, tu me hantes, toujours là , je t'aime La mèche brune, et ta voix, l'ange à frange tout blême Tu rayonnes, tu chatoies, tout en toi franchement émerveille Pourquoi m'as-tu haï pour ce mot que j'ai dit cette veille Pourquoi ne m'as-tu jamais demandé pourquoi, pourquoi M'as-tu laissé seul à chanter aux oiseaux mes arias à toi Je voulais plus, mais je voulais plus avec toi, pourquoi Toi comme tous les autres, baisser les bras quand c'est moi Ainsi résonne l'écho infini des montagnes, je te pleure Je t'envie, comme tu es belle madame Rêves et le malheur, Qui me vient en pensant à toi, est plus doux que la joie J'ai meutri une licorne, Beelzebuth ayez pitié, j'ai la foi Prenez tout, tuez moi, emmenez moi avec vous, Styx me voilà Que la fée virevolte à nouveau, Dieux je vous prie, punnissez-moi Soyez inventifs, ma peine est atroce, votre sentence sera pire Brûlez-moi, encastrez-moi dans vos cheminées, le feu m'attire Et vous madame Rêves soyez tranquille, vous êtes immortelle Vous brûlez déjà et vos flammes sont bleues, vertes, sans pareilles Je suis triste et désolé, cet émoi est le plus tendre de ma vie Madame, à jamais, à toujours, vous êtes mon grand amour, ma meilleure amie.
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