O case créole
O case créole! Sur ce couronné haut sage
Tu te protèges fidèle dans le grand cirque
Celui de Cilaos, au détour d’un grand pic
Au kilomètre dix du centième serré virage
Stature magique et fine qui servile se hisse
Au ciel pur; Baiser ouaté du paille en queue
Qui s’envole et dessine les ronds camieux
Des Lambrequins reposant sur ta pelisse
Pure robe blanche, aux plis verts tu te déhanche
Sur tes flancs côtelés; D’orgueil sain se parent
De bardeaux ciselés de riches dentelles rares
Rangs de coulées serties en cordées étanches
☼
Tes bois de fer, squelette ténu, côtes austères
Traversent les siècles d’une jeunesse sûre
Les carias se saignent sur l’hier des blessures
Ils meurent loin de tes os, sous les réverbères
Vestale priante, vêtue de l’habit du dimanche
Quand tu te ceins de frises riches facettées
Engoncées à la cambrure de tes doux reflets
Pour nos yeux inspirés que ton éclat enchante.
Quand résonne la fête tu habilles ta salle verte
La rose, l’orchidée parfument ton grand portail
Quand tu accueilles servante au punch cocktail
Tes invités aux notes rythmées d’un séga alerte
Quand la nuit te prend au silence de ses bras
La lune lèche le calme de ta paresse endormie
Et flirte avec les ombres de ta silhouette ravie
Qui se faufilent vers l’infini et brille de ton éclat
Æ’C