Le lièvre et le moineau
Aux doux reflets crépusculaires
L’aigle royal fendit l’air
Tournoya au dessus d’une clairière
Veillant solitaire de sa proie le faire
Un lièvre imprudent et candide
Ne se souciait guère du rapace
Sortit d’un terrier, quand ventre le tracasse
De mousse fraîche, se sustenta trop avide
L’aigle s’engouffra dans l’air descendant
Se fendit, ailes parallèles dans le silence
Sur le lièvre occupé, à ronger sa pitance
Geignit mortellement, aux griffes de l’oppressant
Tout prés du carnage, un moineau gouailleur
Témoin de la scène, interpella le lièvre
- ne m’avais-tu point dit, que tes pattes d’orfèvre
Étaient plus vives que l’habile éclair cursif et coureur
Ta légende fut-elle perdue, que tu ne puisses te bouger
Bien dommage pour toi, mais je n’en ferai grand cas
Se maldisant béat, du pauvre lièvre, le moineau n’eut tracas
D’un épervier aux ailes courtes déployées qui planait
L’épervier, iris jaune pointé sur sa proie alogique
Fondit comme une ogive, sur la cible immobile
Le moineau comprit soudain, la marque indélébile
De sa carence et piailla des ‘’tchip-tchip’’ métallique
Le lièvre encore conscient, le toisa et lui dit vengé :
Tu riais calme de moi, à l’instant de ma bêtise mortelle
Te voilà maintenant à te plaindre, de ta faute carentielle
Cela me soulage et je puis donc te laisser à ta destinée
Méfiez vous de vous gausser, du malheur de votre voisin
Un malheur peut vous guetter, veillez à vous en éloigner
Avant qu’il ne vous emporte, à l’oubli de l’avoir repéré
Appliquez- vous à l’anticiper, avant de toucher l’inopportun.
Æ’C