C’était hier
Aux premiers amours
Ö quidam, que faites-vous !
Au bras de ma jeune fille
Vous salissez sa mantille
Ce n’est pas une broutille
Cela ne se fait chez nous
Vous l’enlacez au trop prés
Reculez ! Elle n’est soumise
Elle chasse votre remise
Pourquoi est-elle démise ?
Redonnez-lui son air gentillet
De fait Monsieur l’aigrefin
Elle souffre et s’agace
De vos gestes fugaces
De vos bien trop d’audace
Envers sa colère désolée
Que vous eut-elle donné
Un baiser couleur suave
Que vous eussiez brave
Le voulu volé à l’emblave
Je vous enjoins de la quitter
Mon Père, mon Père n’en faites
Il est un garçon bien tempérant
Il n’a d’aise que le tourment
De m’aimer, m’aimer assidûment
Je vous prie il est ma grande paix
Il a ! À me donner cette preuve !
Que l’amour soit une sage tentation
Je m’en accepte la saine satisfaction
Que ce ne soit une complication
Pour nous jurer : Ce ne peut être épreuve
Je me consomme à lui, corps vertu
De ces baisers qui se coulent frais
Sur nos cœurs qui se saignent livrés
A notre passion en grande générosité
Je reste à lui, écrin d’or suspendu
Je ronde à sa main dans les éclairs
De la foudre de ses yeux sensuels
Je le sers à mon âme pas rebelle
Il se clone à l’esprit de ma ritournelle
Se croise, se décroise dans ma lumière
Père, Père, je l’aime
Æ’C