A mon ami sous marinier
Date 23-11-2017 13:40:00 | Catégorie : Poèmes
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On s’était rencontré, un soir d’été Dans un bar, du Chicago toulonnais Entre deux filles, le litron au poignet Pour oublier notre solitude parfumée Encens vietnamien, des libres fumées
Nous aimions sillonner, toutes les mers Laissant derrière nous, nos bonnes mères Pour l’aventure, des contrées balnéaires Entré sous marinier, tu en étais très fier Médaille sur le cœur ton abécédaire
Nous avions les vingt ans, de cet avenir Pas soucieux et nous laissant entretenir Sans souci de prendre, de bons plaisirs Dans nos campagnes, de bons rires Quand nous nous racontions, nos satires
Les filles nous demandaient de conter Nos voyages, vers ces belles contrées Ces ports où nous jouions, les juans aisés Dakar, Malaga, Naples, Alger, Tanger, Lomé Nous gardions, tant de souvenirs, à raconter
C’était un soir, de soixante huit, en janvier Après un dernier, bock de bière, bien levé Et avoir laissé, nos poches vides d’amitié Nous avons regagné, heureux nos quais Dernier demain, nous devions appareiller
Sous marins du destin, prés du cap Sicié Couvert, de ton manteau de mer, silence d’acier Tu échangeais tes derniers mots, avec l’alizé Laissant là , les dernières, manœuvres répétées Minerve, on t’attendait sur ton quai, à Toulon l’aimée
J’ai entendu, au matin, ce trop grand silence Où était tu? Où te cachais-tu ? Oh méfiance ! Tu ne répondais plus à nos échos d’ambiance Chacun à la passerelle, surveillait avec confiance Notre sonar qui couinait malheureux, sans délivrance
Tous, nous sommes restés, sur cette mer déchaînée Ratissant chaque secteur, pour tous vous retrouver Le silence pesant, de ces instants étouffants, gênait Notre conscience, notre confiance, qui s’effondrait Mais l’espoir, l’espoir toujours nous laissait affirmer
Cinq jours passèrent avant de comprendre Que demain ne serait plus, ne pas se méprendre Cinquante deux hommes, dans le fond sombre De cette mer, compagne aimée dans la tombe Oh pensée amère! Tu criais toute ta fronde
Je ne serai plus l’Enjoué, vers les quais seul je rentre Au fond de ma bannette, première fois où je pleure Pourquoi toi, si gentil, si aimable, c’est insensé Agrippé à toi l’ami, à notre dernier souvenir daté De Ton sourire à cette belle vie quand tu m’as quitté
Déjà trente six ans, je n’ai jamais oublié Au fond de mon cœur, caché au grand secret Remonte souvent, dans ma conscience, ce passé Je promène ton image, sur mes yeux fermés Où est tu mon ami ? Toi que je n’ai jamais oublié
Tu resteras pour l’éternité, enfant de cette mer Qu’elle puisse te bercer, dans ton berceau d’acier Récompense du mal qu’elle t’a fait, un jour d’absurdité Quand elle à jouer trop sévère, avec vous à la vipère. ƒC
Ps : Souvenir de la disparition du sous marin minerve En janvier 1968, de la marine nationale Française Que me rappelle le silence du sous marin Argentin
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