Les terroristes protecteurs chap 16 partie 2

Date 20-08-2017 19:44:18 | Catégorie : Nouvelles confirmées


Alphonse : Les gars, le socialiste Damien Farre a un nouveau projet intéressant, mais le premier ministre et surtout Bollet le président d’Ovéa s’opposent à sa réalisation.
Albert : Je n’apprécie pas les patrons qui s’en mettent plein les poches. Mais je me demande ce que cela a d’écologique de lutter pour la limitation des indemnités patronales.
Alphonse : C’est simple, moins certains patrons s’enrichiront honteusement, plus il y aura d’argent disponible pour les salariés, donc de quoi investir dans des habitations, et des voitures écologiques.
Théodore : Ton raisonnement n’est pas parfait, les gens pensent souvent sur le court terme, plus d’argent pour eux, ne signifie pas un comportement plus écologique.
Alphonse : Je sais, mais une meilleure répartition des richesses permettra à une partie de ceux qui veulent manger bio, et moins polluer, de se payer ce qu’ils désirent.
Théodore : Je suis sceptique Alphonse, je crois que tu accordes trop de foi dans monsieur tout le monde, les français pollueurs sont nombreux.
Alphonse : Seulement parce qu’ils n’ont pas le choix, beaucoup de français achètent des produits néfastes pour l’environnement, parce qu’ils sont occupés à survivre.
Théodore : C’est vrai que quelques-uns polluent par nécessité, mais je crois que la majorité ne polluera pas moins, même si ses revenus doublent ou triplent.
Alphonse : Théodore, tes parents ont changé de comportement à l’égard de la nature, quand ils ont hérité de ton grand-père, ils ont acheté des panneaux solaires, ont renoncé à enrichir les agriculteurs industriels.
Théodore : Mes parents sont l’exception à la règle.
Albert : Même si je ne cautionne pas entièrement les dires d’Alphonse, je pense que c’est une bonne opportunité pour nous d’aider Damien Farre.
Théodore : Qu’aurons-nous à y gagner exactement ?
Albert : Nous ne serons plus seulement populaires chez les écologistes, mais aussi les amateurs d’une plus grande justice sociale.
Théodore : Qu’est-ce que cela nous apporte concrètement ?
Albert : Un meilleur traitement pour les nôtres en prison, une plus grande facilité pour recruter de nouveaux membres, plus de soutiens politiques.
Théodore : Tes arguments sont sensés, mais je n’adhère toujours pas à la suggestion d’Alphonse.
Albert : Dommage car moi si.
Théodore : Très bien, je vous épaulerai toi et Alphonse.
Alphonse le modéré voulait accroître la popularité des chevaliers, pour que son organisation devienne une structure mondiale. Pour l’instant il recrutait surtout en France, or il voulait créer des groupes dans chaque pays du monde, et que chaque nation possède des centaines de cambrioleurs qui débusquaient les secrets des puissants corrompus. Il rêvait secrètement de diriger un groupe comportant des dizaines de milliers de membres. Une autre raison pour rechercher la popularité venait d’un souci au niveau des effectifs, chaque semaine la police arrêtait plusieurs chevaliers. Les forces de l’ordre mettaient les bouchées doubles pour nuire à Alphonse, même si les médias parlaient beaucoup plus de la menace des islamistes. Cela n’empêchait pas les policiers de mener une guerre acharnée contre le modéré et ses camarades. Bien qu’Alphonse tienne très fermement, à ce que ses subordonnés ne tuent qu’en cas d’extrême nécessité. Pour l’instant les chevaliers arrivaient à combler sans problèmes leurs pertes, mais d’un autre côté les membres des forces de l’ordre recevaient de plus en plus de moyens pour s’en prendre aux alliés du modéré. Si les médias télévisuels, recevaient souvent la consigne de passer sous silence les actes des chevaliers ; cela n’empêchait pas le gouvernement de charger la police de mener une guerre totale contre Alphonse et ses camarades. En outre les conditions de vie des chevaliers en prison n’étaient pas joyeuses, à cause des instructions spéciales de certains politiques. Il fallait des complicités extérieures aux subordonnés du modéré enfermés dans une cellule, pour obtenir le droit de se laver plus d’une fois par mois. Alphonse et ses compagnons partirent en voiture vers une nouvelle destination.

Albert : Qui va-t-on cambrioler cette fois ?
Alphonse : Je penche pour Tom Malroux le secrétaire de Bollet le président de la multinationale Ovéa.
Albert : Tes intuitions sont très souvent justes, il y a des voyants dans ta famille ?
Alphonse : Non je suis un cas particulier, mes pressentiments avant que je fonde les chevaliers de Gaïa, pouvaient être très trompeurs. Je me demande ce qui a changé la donne.
Albert : J’ai une théorie Gaïa, notre mère te guide Alphonse.
Alphonse : Tu crois que la planète est un organisme vivant, capable de communiquer avec certaines personnes ?
Albert : D’après ce que j’ai entendu quand un écologiste prend vraiment à cœur la défense de l’environnement, il arrive que la planète lui envoie des messages pour l’aider.
Alphonse : Tu reçois aussi de temps en temps des messages, Albert ?
Albert : Non je n’ai jamais eu de signaux de la part de Gaïa.
Alphonse : Pourtant peu de français peuvent se vanter de défendre comme tu le fais la nature.
Albert : Le respect de l’environnement ne suffit pas pour communiquer avec la planète, il faut aussi faire partie des compatibles.
Alphonse : Quels sont les critères pour être compatible ?
Albert : Cela est en partie un mystère, il y a l’état d’esprit qui compte, mais aussi d’après certains des prédispositions génétiques particulières.
Théodore : Personnellement je ne crois pas dans l’existence d’une divinité Gaïa, ou dans un dieu tout court. Pour moi les dieux sont une invention, pour supporter l’existence dans ce monde impitoyable.
Albert : Chaque animal vit pour soi ou son groupe, pourtant la nature est un modèle d’équilibre, quand l’homme ne la perturbe pas.
Théodore : Tu ne m’apportes pas de preuves formelles de l’existence de Gaïa.
Albert : Réfléchis un peu, la nature est un modèle d’harmonie, comme si une conscience supérieure dirigeait le tout.
Théodore : Tu as une belle théorie, mais elle ne s’appuie pas sur des éléments irréfutables, je reste sceptique. Bon on est arrivés.

Albert l’enthousiaste se sentait désolé qu’un ami proche tel que Théodore le prudent refusa de reconnaître l’évidence, que Gaïa était une divinité qui existait. L’enthousiaste pensait que pour le bien de Théodore, et le salut de son âme, il faudrait lui faire changer d’avis. Il espérait pouvoir y arriver par la douceur, mais il se disait que le recours à des procédés de contrôle mental serait peut-être nécessaire. Puis il se maudit d’avoir de telles idées, seule une foi sincère permettait d’être sauvé par Gaïa. Et puis Albert estimait que ne pas reconnaître l’existence de la divinité était regrettable, mais cela ne voulait pas dire que l’âme du prudent rejoindrait les rangs des damnés dans l’Enfer de la pollution. Toutefois l’enthousiaste ne renonçait pas à l’idée de convaincre son ami, il espérait ainsi diminuer le temps de séjour de Théodore dans les limbes intermédiaires, un monde où les âmes séjournaient avant de rejoindre le Paradis de la nature. Les habitants des limbes étaient des gens biens, mais comme ils commettaient l’erreur de ne pas vénérer Gaïa, il fallait que leur esprit soit purifié, avant d’avoir le droit à une éternité de délices. Albert possédait une vision manichéenne de l’au-delà, il pensait que les défenseurs de la nature qui témoignaient un zèle ardent étaient destinés à une vie paisible et riche de bienfaits après la mort, tandis que ceux qui polluaient de manière importante s’avéraient victimes pour l’éternité de punitions et de tortures terribles. L’enthousiaste avait une morale particulière, pour lui le meurtre, le viol, et le comportement sadique à l’égard d’un humain, pesaient bien moins lourd que la pollution. Pour faire simple il pardonnait beaucoup plus facilement les crimes sexuels, comparé aux attentats contre la nature.

Albert : Je vois que Malroux a des invités qui sont des stars chez les pollueurs, j’ai envie de les endormir à coup de gaz z-99.
Alphonse : Non même si je déteste les pollueurs, je ne cautionne pas le sadisme.
Albert : Le z-99 ne tuera pas les pollueurs, il leur donnera juste des nausées.
Alphonse : C’est très rare, mais le z-99 provoque parfois des effets secondaires graves pour la santé. Je n’ai pas envie de tenter le diable. On utilisera plutôt du gaz y-55.
Albert : Un jour j’ai peur que ton excès de scrupules ne cause ta perte Alphonse.
Alphonse : Ne fais plus un pas en avant, Albert.
Albert : Quoi ? Que se passe t-il ?
Alphonse : J’ai le pressentiment que tu es très près d’un piège à loup, il vaudrait mieux que tu recules.
Albert : En effet l’herbe est particulière près de moi, c’est un signe qu’un piège pourrait se trouver là.
Théodore : On va tout de suite le savoir, cette branche va me permettre de vérifier le bien-fondé de ton intuition Alphonse. Effectivement un piège se trouvait bien là.
Alphonse : On attend encore un peu avant de pénétrer à l’intérieur de la maison de Malroux, ses invités semblent sur le point de partir.

Les pollueurs qui vinrent dans la maison de Tom Malroux le secrétaire, étaient des gens qui faisaient encore plus de victimes animales que les pêcheurs, qui raclaient le fond des mers avec des filets dérivants longs de plusieurs kilomètres, ou les individus qui polluaient volontairement la mer en répandant des tonnes de litres de pétrole. Il s’agissait de vendeurs de produits agricoles, notamment d’insecticides. D’après certains propagandistes les insecticides chimiques s’avéraient une triste nécessité, dans le sens que sans eux les cultures seraient assaillies de parasites. Il s’agissait d’une demi-vérité. Les insecticides ne tuaient pas seulement les nuisibles, mais aussi les pollinisateurs comme les papillons ou les abeilles. Or sans abeilles, la production de fruits et de légumes devenait un véritable casse-tête insurmontable. Quant au vent, il n’était qu’un faible complément dans la pollinisation des cultures. Chaque fois qu’une ruche disparaissait, cela entraînait la non pollinisation de millions de fleurs, donc empêchait des centaines d’arbres de donner des fruits, et rendait totalement improductifs des champs destinés à cultiver des légumes. Il y avait un véritable laxisme en matière de production d’insecticides, les entreprises qui les fabriquaient n’avaient pas d’obligation de cibler leur impact. Pour faire simple, une multinationale qui vendait des produits tuant toutes les abeilles d’une région, n’avait aucun compte à rendre. En outre une société privée pouvait refuser de vérifier, si ses insecticides n’étaient pas trop destructeurs pour les pollinisateurs, et subir aucune sanction. Malroux comptait sur ses invités, pour mettre en place un produit qui jouerait un rôle majeur dans son projet « crise finale ». Il espérait ainsi que les abeilles deviendront rarissimes en Europe, et déclencher des heurts qui généreront des troubles sans précédent.
Alphonse et ses camarades eurent une surprise, quand ils pénétrèrent dans la maison de Tom Malroux, remplie de gaz soporifique.

Tom : Bienvenue messieurs les cambrioleurs. Ne faites pas les malins ou je vous tuerai avec mon pistolet.
Albert : Comment cela se fait-il que tu ne sois pas endormi à cause du gaz y-55 ?
Tom : J’ai acquis un haut niveau de résistance contre ce gaz.
Albert : Le y-55 est récent sur le marché, il n’est en vente en France que depuis une semaine. Je ne comprends pas comment, tu as pu développer aussi rapidement un bon niveau de résistance contre notre substance soporifique.
Tom : Les services secrets chinois vendent des comprimés qui protègent du gaz y-55.
Albert : Je croyais que le y-55 était une exclusivité de l’armée française.
Tom : Les chinois ont des yeux et des oreilles à beaucoup d’endroits. Bon alors premièrement vous allez enlever vos masques, et je vous laisserai vivre quelques minutes de plus. Le tonnerre éclata. Ah mon dieu, des éclairs. Tom se fit touché par un couteau de lancer, désarmé et ligoté.

Albert : Une chance que notre cible ait peur de la foudre, cela nous a donné une ouverture, qui nous a permis de reprendre l’avantage.
Alphonse : Fouille un ordinateur et télécharge des photos de Tom. Apparemment Malroux tu aimes les sites pédophiles, et tu gagnes de l’argent grâce à des jeunes filles mineures. On a de quoi t’envoyer longtemps en prison. Mais avant toute chose on va te déshabiller.
Tom : Pourquoi voulez-vous m’humilier ?
Alphonse : Pour que tu ne refasses pas une troisième fois le coup de l’évasion.
Tom : Si je vais en prison, monsieur Bollet me remplacera, tandis que si je reste libre je pourrai être très utile aux chevaliers de Gaïa.
Alphonse : Très bien voici une première mission, oblige le premier ministre Jérôme Chameau à laisser en paix le socialiste Damien Farre. Si tu t’acquittes de ta tâche, je te remettrai vingt photos.
Tom : Trente.
Alphonse : C’est moi qui dicte les conditions.
Tom : Entendu.
Albert : Je suis contre ce plan, je pense qu’on ne peut pas faire confiance à quelqu’un de méprisable comme Malroux.
Alphonse : Avoir un espion au sein de la multinationale Ovéa, hâtera la fin de l’entreprise.
Théodore : Malroux de par le poste, qu’il occupe pourra faire d’immenses dégâts à la multinationale, s’il lutte contre les intérêts de ses chefs.
Albert : Puisque la majorité est contre moi, je m’incline, cependant je continue de penser qu’utiliser Malroux pourra se retourner contre nous.

Tom Malroux le secrétaire n’abandonnait pas la partie, il sentait que ses maîtres-chanteurs avaient des choses à se reprocher. Il détectait l’instabilité mentale chez Théodore le prudent et Albert l’enthousiaste. Il espérait tirer profit de leurs sombres secrets, et ainsi renverser les rôles.

En effet Théodore avait des nuits agitées, parfois sa conscience se montrait insupportable avec lui, et causait des souffrances aigues. Malgré une psychothérapie, et l’ingestion de médicaments puissants, le prudent ne trouvait pas très souvent la sérénité. Son mal-être psychique connaissait par moment des pics si élevés, qu’il se retrouvait dans l’incapacité de lire, écrire ou conduire. Sa pathologie mentale pouvait le laisser tranquille pendant plusieurs semaines, puis l’attaquer sauvagement pendant des jours. Il progressait lentement vers la guérison, cependant il avait encore beaucoup de chemin à parcourir, avant de retrouver un état d’esprit paisible.


Albert ne subissait pas le remords, mais une soif de sang puissante. En effet il réprimait de plus en plus difficilement l’envie de tuer des gens innocents, voire des proches. Pour se calmer il employait des jeux vidéo violents, toutefois les simulations virtuelles de carnage perdaient progressivement de l’efficacité. En outre l’enthousiaste refusait de recourir à une psychothérapie. Pour lui les psychiatres engendraient plus de problèmes qu’ils n’en résolvaient. Albert considérait que les seuls aptes à soigner l’âme humaine s’avéraient les herboristes. Il croyait qu’une bonne décoction de plante valait mieux que tout pour guérir l’esprit. Si les végétaux pouvaient aider à supporter un mal-être psychique, ne pas consulter un psychiatre quand on souffrait d’une psychose constituait un comportement dangereux, mais l’enthousiaste s’en moquait.





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