Les terroristes protecteurs chap 5 partie 2
Date 10-05-2017 12:30:46 | Catégorie : Nouvelles confirmées
| Justin le secrétaire se demandait comment faire pour renverser la situation. Pendant un temps il pensa appeler la police. Cela pouvait paraître aberrant qu’un ravisseur compte sur les forces de l’ordre. Cependant Justin bénéficia plusieurs fois indirectement du concours de la police dans des opérations criminelles. Il suffisait de répandre des fausses preuves convaincantes, et il devenait possible pour un malfaisant d’obtenir la condamnation d’un innocent. Quant à la police, sa capacité à démêler le vrai du faux, n’était pas infaillible. Surtout que son budget s’avérait dérisoire, comparé à celui de certains fabricants de preuve. Bien sûr en cas de découverte de la supercherie, la victime était sauvée, mais il fallait disposer de la possibilité de déceler l’arnaque. En effet le budget de la police subissait depuis plusieurs décennies des réajustements, qui nuisaient à l’efficacité des membres de forces de l’ordre. Le zèle et la volonté ne servaient pas à grand-chose, s’ils n’étaient pas accompagnés de moyens suffisants. Or les politiques comme le premier ministre Jérôme Chameau avaient une vision particulière de la distribution budgétaire. Ils donnaient des milliards d’euros sans contrepartie à des multinationales, mais ils rechignaient gravement à aider à la mise en place d’une justice efficace. Le simple fait qu’un commissariat dispose de quelques centaines de balles de pistolet, devenait une question épineuse. Chameau rognait sur tout et n’importe quoi, afin de faire plaisir à ses maîtres les financiers. Ainsi un commissaire qui désirait repeindre les locaux où il travaillait, devait être prêt à attendre deux à trois ans avant d’obtenir quelques pots de peinture. Quelques minutes après la fuite de Justin, les chevaliers commencèrent à s’occuper de l’écuyer retrouvé. Albert : L’écuyer enlevé est drogué, il faudra attendre quelques heures à mon avis avant qu’il ne se réveille. Ton fusil me paraît bizarre Alphonse, qu’est-ce qu’il tire comme munitions ? Alphonse : Il s’agit d’un fusil magnétique, il envoie des ondes qui détruisent de loin les machines, comme par exemple les voitures. Je m’en suis servi pour neutraliser le véhicule du preneur d’otage qui s’enfuyait. Albert : Les voitures sont généralement des machines mécaniques, et non des véhicules électroniques ou électriques vulnérables aux ondes magnétiques. Alphonse : Les anciennes voitures oui, mais les véhicules récents sont farcis d’éléments électroniques, nécessaires à leur fonctionnement. Bon il est temps d’y aller. Le transport de Boris l’écuyer tueur, ne fut pas sans événements troublants, pour ses sauveurs Alphonse, Albert et Théodore. En effet comme Boris avait des mains liées par des menottes, d’une qualité supérieure à celles utilisées par la police, et qu’Albert n’avait que du matériel pour crocheter des serrures de porte, il fallut mettre l’écuyer dans le coffre de la voiture pour éviter d’attirer l’attention. Problème il fallut affronter un contrôle de police, le cœur de Théodore s’emballa, il songea un moment à démarrer en trombe et à ignorer la police. Albert était d’avis d’endormir les membres des forces de l’ordre, et de leur faire oublier l’ensemble de leur journée en leur faisant boire du GHBZ. Finalement Alphonse temporisa l’envie de ses amis de s’adonner à des mesures osées, en disant que neuf fois sur dix les policiers se contentaient de demander les papiers du véhicule. Boris faillit en outre entrer en frénésie meurtrière, quand il émergea de son sommeil, alors qu’il se trouvait encore dans le coffre. Heureusement il fut rappelé à l’ordre par Albert avant de plonger complètement en transe. L’écuyer ne s’avérait pas pour autant tiré d’affaire, il lui restait à affronter le jugement des fondateurs. Alphonse tenait à faire un exemple de Boris, il voulait que l’écuyer soit exclu des chevaliers de Gaïa. Albert s’y opposa parce que le tueur servait ses plans. Théodore après une heure de réflexion, désapprouva l’exclusion. Finalement Boris demeura un membre des chevaliers. La sanction de l’écuyer fut un jeûne de nourriture d’une semaine. Albert : Les gars notre opération de sauvetage a été pleine de péripéties, mais l’essentiel est qu’elle se soit bien passée. Alphonse : En effet personne n’est mort, et on a récupéré l’écuyer qui servait d’otage. Théodore : Tu es un peu trop gentil à mon goût Alphonse, des sbires qui enlèvent des nôtres méritent de mourir. Albert : Je suis d’accord, de plus j’ai l’impression que ceux que nous avons affrontés aujourd’hui, seraient capables de tuer leur père ou, leur mère en échange d’une grosse somme d’argent. Alphonse : Ce n’est pas parce que des adversaires sont méprisables, et emploient des méthodes ignobles, qu’il faut se rabaisser à leur niveau. Albert : Passons à autre chose, il faudrait peut-être créer un nouvel échelon au sein des chevaliers de Gaïa. Théodore : Je suis d’accord, certains écuyers en ont marre de se contenter de récolter des informations, ils voudraient être plus actifs. Alphonse : Très bien, je propose d’ajouter le rang de guerrier dans notre organisation, les guerriers seront chargés de récolter de l’argent. Albert : De quelle manière ? Alphonse : En revendant des objets de contrefaçon par exemple. Albert : Du genre des copies non autorisées de jeu vidéo ? Alphonse : Non nous avons déjà pour ennemi de nombreux politiques et, plusieurs dirigeants de multinationales. Je ne veux pas que la liste de nos ennemis contienne aussi des caïds de la mafia. Albert : La différence entre un caïd et un patron de multinationale est parfois inexistante. Alphonse : Tu as raison, mais je penche plus pour organiser une contrebande de vêtements. Cela peut rapporter gros, et devrait limiter les conséquences négatives en matière de représailles contre nous. Albert : C’est insuffisant, je suis pour diversifier les activités des guerriers. On pourrait faire du trafic d’œuvres d’art ou d’antiquités à grande échelle, grâce à certains contacts de ma famille. Alphonse : Tu veux dire piller des musées ou des collections privées pour revendre des objets d’art à d’autres personnes ? Albert : Il y a de ça mais aussi vendre des faux ou des pièces trafiquées. La valeur d’un vase ancien peut doubler voire tripler, si l’on y ajoute des inscriptions ou des dessins. Alphonse : Ma réponse est non, la vente de vêtements de contrefaçon est une activité rémunératrice et, relativement inoffensive pour la réputation des chevaliers. Ton idée Albert peut donner un statut de personnes infâmes aux chevaliers auprès de l’opinion publique. Théodore : Je suis d’accord avec Alphonse, d’autant qu’il y a d’autres moyens de gagner de l’argent illégalement que le trafic d’œuvres d’art. On pourrait organiser des paris sportifs clandestins, et vendre des cigarettes moins chères que les buralistes. Alphonse : Les paris clandestins j’adhère, mais je n’ai pas envie de refiler du tabac très toxique aux gens. Théodore : Aucun problème, le fournisseur de tabac que je connais propose des cigarettes moins nocives que celles vendues par les buralistes. Il s’agit de tabac bio, ne contenant pratiquement aucune trace de produit chimique. Alphonse : Dans ce cas je donne mon accord pour le trafic de cigarettes. Albert : Comme autre moyen de gagner beaucoup d’argent, il y a aussi la prostitution. Alphonse : C’est vrai que cela peut être une puissante ressource financière. Mais la prostitution comporte également de gros risques pour la renommée des chevaliers de Gaïa. Albert : On prendra des précautions, en s’arrangeant pour que ce soient des hommes et des femmes qui se dévouent sexuellement, et en interdisant aux mineurs de vendre leur corps. Alphonse : Comment peut-on garantir qu’aucun mineur ne mentira sur son âge ? Albert : Chaque candidat pour se prostituer devra donner quelques cheveux, qui seront soumis à une analyse déterminant l’âge exact du donneur. Alphonse : Parfait je valide l’idée du recours à la prostitution, mais il faudra s’entourer de beaucoup de précautions. Albert : Ne t’en fais pas, je m’engage à surveiller étroitement les guerriers qui proposeront des relations sexuelles payantes. Une semaine plus tard, tandis que les chevaliers de Gaïa gagnaient de l’argent, Dominique Bollet le président de la multinationale Ovéa et, son secrétaire Justin Amma, faisaient le décompte des pertes. Dominique ne comprenait pas pourquoi les chevaliers arrivaient à lui résister, à contrarier ses projets. Pourtant le président fit l’acquisition d’une poupée porte-malheur très puissante. Il acheta pour une somme dérisoire, une poupée censée apporter une malchance phénoménale à ses ennemis. En effet il ne paya que cent mille euros, un objet aux pouvoirs extrêmement puissants d’après le voyant qu’il consulta. Il n’existait qu’une parade au monde aux effets de la poupée, et normalement seuls des experts dans le domaine de l’occulte avaient accès à la parade. Le secrétaire estimait que la poupée de son patron était une supercherie. Mais Justin se retenait de mettre en garde le président, afin d’éviter une disgrâce sociale voire une mise à mort. En effet Dominique prenait très à cœur, sa soit disant expertise dans le surnaturel. Il croyait que seuls les esprits les plus retors possédaient une chance de l’arnaquer. Le dernier subalterne qui osa sans preuve formelle mettre en doute la capacité de jugement du président pour l’occultisme, finit comme cadavre dans une colonne de béton. Or Justin tenait beaucoup à la vie, il espérait pouvoir vivre centenaire, même si parfois ses nerfs étaient mis à rude épreuve par son patron. Le raisonnable et Dominique cela faisaient souvent deux. L’intelligence du président pouvait être vive, Bollet était capable de mettre au point des plans très élaborés. Mais sa mégalomanie, et d’autres traits de caractère, l’incitaient à avoir un comportement assez particulier par moment. Pour supporter le côté fantasque et instable du président, le secrétaire méditait de longues minutes pendant ses pauses au bureau. Il craignait qu’un jour il aille en prison à cause des erreurs de Bollet. Dominique : La situation n’est pas brillante, les chevaliers de Gaïa sont devenus plus prestigieux que jamais, en neutralisant notre équipe de ravisseurs. En outre la déroute de la multinationale Seiya semble impossible à arrêter. Que faut-il faire ? Justin : Monsieur Bollet, je vous conseille de cesser de soutenir Seiya, cette entreprise ne vaudra bientôt plus rien. Dominique : Très bien je vais suivre ton conseil, autrement sache que je ne t’en veux pas pour ton échec Justin. Je n’ai pas écouté ton conseil sage, de mettre une équipe nombreuse pour surveiller l’otage par avarice. Justin : Merci de votre gentillesse monsieur Bollet, la débâcle de Seiya peut toutefois vous servir. Vous pourrez récupérer pour un prix modique une partie des ressources, équipements et du personnel de l’entreprise. Dominique : Cela en vaut il la peine ? J’ai déjà lourdement investi dans l’affaire Seiya, j’ai peur d’accroître mes pertes financières, si je dépense plus d’argent. Justin : Si vous êtes réactif pour participer au démantèlement de Seiya, les chances d’avoir de gros bénéfices sur le long terme sont fortes. Dominique : Avec des nuisances comme les chevaliers de Gaïa, mes bénéfices ont tendance à diminuer sérieusement. Rah ils m’énervent ces défenseurs de la nature, j’ai envie d’abattre des arbres pour me défouler. Bien sûr je tiens ma vengeance. Justin : Que voulez-vous dire ? Dominique : Je vais remettre en place le plan anti-écologie. Justin : A quelle échelle ? Dominique : La France entière. Le précédent plan anti-écologie fut contré par des membres du parti des Verts, ceux-ci obtinrent gain de cause devant la justice. Ils mirent à jour de nombreuses irrégularités, qui déclenchèrent un abandon des ambitions de Dominique Bollet le président. En outre Bollet fut contraint de payer une amende d’un montant de dix mille euros. Les Verts estimaient que le président s’en tirait très bien. Il voulait saccager la nature de plusieurs régions françaises, dans le seul but de gagner un peu d’argent, pourtant il s’en sortait sans peine de prison, et en payant une aumône. De plus les médias télévisuels d’état ou privés évitèrent de faire de la publicité sur les tracas de Dominique. Ils se focalisèrent sur une bande de soit disant dangereux membres de l’ultra gauche. Néanmoins en matière de dangerosité, le président était un sacré cas. Vu ses ambitions, et la manière dont il détruisait l’environnement, Bollet méritait le titre de menace majeure. Cependant comme il était très riche et influent, les autorités le laissaient faire. Ce n’était pas grave pour beaucoup de personnes puissantes que Dominique osa mettre en péril l’avenir de millions de français, qu’il sacrifia la nature sur l’autel de ses désirs de richesse. De plus le fait que les Verts eurent le culot de remettre en cause les projets du président, énerva même certains cadres politiques hauts placés. Les opposants des écologistes invoquèrent qu’en période de crise économique, tout devait être entrepris pour juguler le chômage, tant pis s’il fallait sacrifier certains espaces naturels. Les détracteurs des Verts étaient d’accord que la nature était importante, mais que l’emploi étant la première préoccupation de la majorité des français, il fallait par moment accepter quelques sacrifices. Une forêt n’apportait que quelques dizaines d’emplois, tandis qu’un aéroport pouvait permettre l’embauche de milliers de salariés. Pourtant la pollution coûtait chaque année des dizaines de milliards d’euros aux français, à cause de problèmes de santé.
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