Opium et Musc

Date 20-12-2016 09:40:00 | Catégorie : Poèmes


Opium et musc.

Ivre marée, sens déchaînés, tempête de désirs, et toi, ô femme !
Et ta peau en cette nuit, douce et recouverte d’un voile de soie.
Te désirant en silence, te déshabillant d’une caresse, sans voix.
Le long et sourd cri de ton coeur, le long et profond râle de ton âme.

Je t’observe, ainsi, dans le noir, dans la noirceur de l’épais brouillard.
Je t’observe, ainsi, sans savoir, qu’un jour il sera trop tard.
Dans sa folle course, le vent caresse ta blonde chevelure, elle danse.
Je t’observe, les traits fins et neufs de tes mains en transe.

Je t’observe, tu t’allonges, sans un bruit, une danse de parfums, de senteurs.
Un léger goût de miel, de vapeur de whisky, mes sens s’évaporent.
L’amère saveur du tabac, brûlant mes lèvres, baise chaque parcelle de ton corps.
Saisissant ta main, je la presse au contact de mes baisers, emballant mon cœur.

Tes jambes s’ouvrent, puis se referment, dans un léger tremblement.
Tes lèvres frissonnent, tes mains se crispent, tes yeux se ferment, timidement.
Je m’enivre, je me saoule à la dégustation religieuse de tes fines cuisses immaculées.
Je me perds dans la fraîcheur de tes reins, dans la liqueur de ton parfum sucré.

Mes lèvres se referment fébrilement sous l’éclosion de ton sein pâle et chétif.
Mes doigts se resserrent sur ton cou, condamnant tes soupirs furtifs.
Et le clair de lune dépose sur nos deux corps nus, la chaste blancheur de ses rayons.
En une étreinte, je te désire, je t’ôte volontiers tout le mal des Hommes, leur poison.

Les draps se froissent, tes doigts en cherchent chaque ondulation, s’y accrochant avec force.
Le froid vient apaiser la chaleur de nos corps, mes membres se tendent en un coup de rein.
Je m’abandonne au large de tes côtes, de tes hanches, esclave de tes mains.
Je me laisse glisser sur ta peau, mes lèvres parcourent la fine épaisseur de ton écorce.

Cette nuit je te désire, cette nuit je souffre agréablement.
Cette nuit tu es mienne, cette nuit mon bonheur brille au firmament.
Demain je m’en vais, dans la barque mortuaire des damnés.
En offrande aux Dieux, ton voile je leur porterai.







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