A une âme voyageuse
Date 08-09-2016 00:50:00 | Catégorie : Poèmes confirmés
| A une âme voyageuse Tu partais de très loin, Du frisson d'une épave, Ombre irisée d'instants musicaux, D'un refus Parvenu aux oreilles d'une musaraigne, Qui, du fond de son miroir, Décide d'une trajectoire singulière, Celle de ton regard.
Oh, tu partais de très loin, D'un horizon diapré de brume T'invitant à ses impossibles régates Au clair de lune.
Tu partais d'un port Taillé dans l'ambre des ressacs Que tu files en étoffes soignées. Leurs fibres, harpes improvisées, Accueillent le vent Dont les mots aigus Composent l'ironie des étoiles.
Tu partais d'une plage vermillon Pleurant ses végétaux de silex Sur l'écaille des espaces rampants.
Tu soustrais aux dogmes Le refrain sacré des matins royaux. Tu les vois se déployer en runes discrètes Dont les enluminures décorent ton avenir Dans la marge des minéraux précieux, Dans la nervure des algues, Et sur l'aile dentelée des lézards précurseurs.
Il y a tant à faire tu sais! Depuis le belvédère de tes peurs, Tu contemples l'or disponible Qui scintille sur le lac fauve Où les prouesses enfantines Glissent, infatigables.
Des ondes maternelles Perdues, mais avides de rencontres, Sculptent au creux des louanges De modestes statues Dont l'argile transmet Jusqu'en tes intuitions Des berceaux d'aventure Coulant vers l'azur.
Tu les vois Bordés de rayons de lune Féconder tes silhouettes d'avant-garde.
Le burin de tes rêves Grave l'incisive d'un loup Dans la falaise de la pluie. , Lors, un papillon de nacre Cisèle le regard doré des récoltes. Ce soir un accord fragile, Que fredonnent les bourdons de Juin, Bavarde avec les rumeurs du soleil Et te dédie le corail mystérieux Des mers chaudes disparues.
Tes pas devinent la nature du relief Et s'emboîtent en milliers d'élans Donnant à ton espoir L'intensité des nuits sacrées.
Rien n'était décidé, Pas même la destination ni le véhicule, Et te voilà passager d'une oraison Qui tend dans le ciel d'un matin rocailleux Son arc Dont la flèche fend l' émeraude du Nord.
Rendue la dote encombrante Aux elfes enchaînés, Masqué le murmure des sources fébriles, Et surfeur d'argent Tu déclares enfin le jeu ouvert...
Ton carrosse rustique Te mène au château Où tu découvres Que tes mémoires innombrables Sentent bon le foin et le feu des villages.
Tu naquis dans le feuillage fébrile des haies, Tu es un nain, Un moucheron, Un géocroiseur intelligent.
Ton cocktail est rafraîchissant Les pelures du vent Décorent tes festins: Le dessert ici Est une écorce de savane Pliée dans l'encolure des antilopes.
Mais qu'importe! Tu connais la légende Des siècles composés de lavis subtiles Décorant tes façades De baies de verre. Celles-là donnent A la jeune étoile centrale L'occasion de se diviser En corolles de soie, Tu sais, Celles qui habillent les demoiselles des marais de leurs livrées de pastel.
Elles rendent pareilles A des licornes étourdies Tes ombres parties A la recherche de cèdres savants.
Tu distribues aux passants La beauté des gestes nocturnes. Surveille tes arrières: Il y a encore tant d'énigmes à ta poursuite... La tentation du vide Est un luxe à éviter.
L'étincelle des lampyres Saura guider ta danse hésitante Vers la broderie d'un givre nourrissant, Ton double, là , t'y attend...
4/5 et 7 Septembre 2016
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