J’ai ouï le sifflotement, du petit moineau
Perché là haut, sur le mince arbrisseau
Il nidifiait sage, près du limpide ruisseau
Il m’a interpellé d’un hochement de tête
Pour me témoigner son instant de fête
Ses yeux luisants me dirent sans peine
- Toi l’ami tu me semble assez honnête
Écoute ! Je fuis tous les fracas de ma peur
De cette mort donnée par vos chasseurs
Puis je vivre heureux dans cette frayeur ?
- Vois-tu ! Avant que ne se pose votre hiver
Je migre, car je n’ai pas de pull-over
Avec vous les humains, ma vie est un enfer
Votre charité a toujours son revers
- Pourtant ! Au printemps pour vous les hommes
Je sème au beau jour en mes belles rondes
Les semences qui fleuriront vos belles pommes
Serviable, Je lui ai lancé à la volée des friands
- Pourquoi ta bonté je ne suis un mendiant
- Je ne fais pas parti de tous ces fainéants
- Je gagne ma pitance en nettoyant vos champs
- Pour vous je suis image du bonheur ; Un symbole
- De cela je ne vous demande jamais une obole
- Car je compte sur l’altruiste bénéfice de vos paroles
- Mais dois-je prendre cela comme véritable parabole
- Vas ! Dis leurs que je ne souhaite que leur candeur
- Je piaillerai d’éternité pour eux une mélodie d’honneur
- Et de ma fuite soudaine je les préviendrai des malheurs
- Qu’ils épient mon envol, il les guidera vers le bonheur
Mon petit moineau est parti loin, très loin
De son repaire malsain vers un nouveau recoin
Emportant amical avec lui, mon grand besoin :
Son affection naturelle, médication pour mon soin
Laissez-vous rêver sur l’envol d’un moineau
Il vous mènera folâtrer avec le bonheur de sitôt
Quand le rêve vous bercera dans son château
☼₣€