
Le défenseur et le pourfendeur des réformes du français
Date 19-04-2016 14:30:00 | Catégorie : Poèmes confirmés
| Cette modeste fable est ma réponse au défi d'Athéna du 16 avril, veille de mon anniversaire :
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Il faut débattre des choses pour progresser Sans quoi il existe un risque de régresser. Un défenseur des réformes de notre langue Veut en découdre, sans aucune malveillance, Avec un pourfendeur désirant sa constance. Ils conviennent chacun de faire une harangue.
C’est au défenseur des réformes d’attaquer. Une langue vivante se doit d’évoluer Sans quoi son destin probable est de disparaître. Mon cher contradicteur, il vous faut reconnaître Que notre français a connu bien des réformes Qui ne furent pas seulement de pure forme : Celle de Meigret invitant au phonétisme, Qui au seizième fut le nouveau catéchisme. Celle du sieur Godard au dix-septième siècle Qui vit venir le circonflexe dans ce siècle. Et celle de Mille huit cent trente cinq, ma fois Où j’avois devient j’avais, au siècle bourgeois. Nous devons suivre l’évolution des usages Pour que, dans leur temps, les mots passent leurs messages. L’orthographe n’est pas une mathématique Dont le strict respect peut être pathétique. La belle orthographe ne donne pas le talent Qui peut souffrir de quelques délits insolents.
Le pourfendeur s’approche alors de la tribune Et vient défendre ses arguments sans rancune. J’entends bien qu’une langue doive évoluer Mais pour autant vers des règles elle doit confluer. Pour que toutes les conventions soient respectées Elles doivent être, dans notre présent, injectées Et, par la grâce et la beauté, être adoubées, Sans que notre grande histoire n’en soit perturbée. Il ne faut pas faire fi des étymologies, Nous éloignant de notre généalogie, Source fertile de la grandeur de nos mots. Il faut rester de notre histoire les marmots. Sur la base des usages il faut bien écrire En français, en se laissant aller au sourire. Soyons le bon compagnon qui sait élire Le beau d’avec le laid des mots que l’on désire. Respecter le présent des mots avec sa main C’est être aimé comme un écrivain, sans dédain.
A cette fable quelle serait la morale Qui créerait entre tous une entente cordiale. Ecrire ce que l’on aime au cœur des vers, des mots, Nous invite à mieux écrire sans être un manchot. Si des erreurs peuvent nous exposer au billot, Alors buvons à nouveau le texte au goulot, Et de sa pureté soyons le matelot. Ainsi on en retirera un grand magot. Raturons, supprimons, allégeons, résumons ! Essayons, alarmons, arrimons, Acclamons ! Que les mots frémissent, qu’ils chantent l’harmonie, La beauté, la douceur de la francophonie. Faire des erreurs peut être un acte lumineux Mais s’y complaire devient un acte épineux. Pour aiguillonner, de notre langue, l’aisance N’en encourageons pas s’il vous plait l’ignorance. Que chaque essence de notre jardin des mots Baigne dans les eaux des émois coulant à flots.
Jacques Hosotte
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