Le vol intergalactique délirant
Date 11-10-2015 20:00:00 | Catégorie : Nouvelles confirmées
| Cette nouvelle est ma réponse au défi sophistiqué d'Athéna du 10 octobre :
http://www.loree-des-reves.com/module ... hp?topic_id=4119&forum=21
Aussi ai-je pensé à une réponse supersonique et intergalactique. Je repars ailleurs!
Nous sommes en 3572, la terre va être percutée par les restes de la lune qui a été détournée de son orbite. Une comète de plusieurs milliers de tonnes s’est écrasée sur notre satellite et l’a faite explosé en menus morceaux, vraiment menus, qui vont pleuvoir sur notre terre. Il ne reste plus aucun espoir pour notre terre. Depuis plusieurs générations, les femmes et les hommes s’étaient préparés à une telle destruction massive de notre planète. La compagnie aérienne « Decampe And Ouzt » avait mis au point, au cours du siècle précédent, un avion supersonique intergalactique. Aujourd’hui, la terre détient une flotte importante de plusieurs milliers de ces avions supersoniques, véritables arches de Noé capables, chacun, de transporter 1000 personnes.
En ce premier jour du printemps, notre gouvernement supraterrestre prend la décision de faire partir tous les avions, le 1er avril 3572, - et ce n’était pas un poisson d’avril-, avec comme destination la 124ème planète de la huitième galaxie, la première à droite après la galaxie du Sombréro, à moins que cela ne soit après celle du Tounesol. Toujours est-il, le gouvernement n’est pas très regardant. Il faut décamper au plus vite, ont validé tous les ministres, adhérant ainsi à la devise de la compagnie : « décampons au plus vite, on y verra plus clair par la suite ».
Je m’appelle Jacques François Le Ménestrel. Comme ne le laisse vraiment pas supposer mon nom, je suis pilote d’un avion supersonique intergalactique. Un ordre de mission m’a été confié de faire embarquer dans mon grand oiseau volant, pour un tiers des être vivants, pour un autre tiers des cyberhumains, femmes et hommes, et pour le dernier tiers quelques représentants des espèces animales les plus rares : le moucherolle royal d’Amazonie, la fourmi-panda, le nasique, le crabe de cocotier, le saïga, le casoar, la grenouille arlequin, et une trentaine d’autres espèces aux noms tout aussi mystérieux. Mais pourquoi m’ont-ils choisi pour piloter cet avion qui allait faire voyager des êtres humains qui n’en étaient pas tout à fait et des animaux qui ressemblaient si peu aux autres animaux qui nous sont plus familiers ?
J’appréhendais vraiment ce voyage intergalactique. Je mis dix jours pour rassembler tout le petit monde qui devait intégrer mon aéronef. Le grand jour arriva. L’équipage qui me fut attribué était un équipage seulement composé de cyberhumains tirés à quatre épingles, tous des vénus et des apollons.
Alors que je commence les vérifications dans le cockpit de l’appareil, je vois arriver le responsable technique au sol qui me dit :
- J’ai besoin de changer quasiment les pneus antérieurs gauches et droits de l’appareil ! - Quasiment ou totalement ?
Je m’étonne intérieurement de ce discours hésitant, pas courant avec un responsable technique au sol. Mais lui aussi était un cyberhumain. Décidément, ils m’avaient tous été confiés.
- Totalement. On me fait signe qu’ils sont changés… Pour libérer un peu d’espace pour vos passagers, on a l’intention de soulager votre appareil de votre système de pilotage automatique. - Pardon, mais vous rêvez mon ami. Allez voir si, à la suite de votre intention, il y a eu un passage à l’acte !
Le responsable technique descend de l’appareil puis, après quelques minutes, repasse la porte du cockpit :
- Soyez rassuré, vous aurez bien un pilote automatique. - Je serai plus rassuré quand vous aurez terminé vos vérifications et quand j’aurai l’accord pour décoller. Dites voir, c’est quoi ce bruit qui nous vient de l’arrière de nos quatre moteurs supersoniques. On dirait des coups de marteau frappés sur le fuselage.
Le responsable technique prend son téléphone, donne quelques consignes inaudibles à mon oreille, raccroche et me dit alors avec le sourire :
- Nous avons confisqué le marteau du cyberhumain qui tapait à l’arrière des moteurs 3 et 4, sans que nous lui ayons donné la consigne de le faire. - Ils mériteraient quelques réglages, vos cyberhumains. Dites moi, seulement pour me rassurer, vous avez des vrais humains au sol pour … - Vous permettre de décoller. Oh oui, rassurez vous… Ca y est, c’est bon, vous allez pouvoir partir !
Pendant le temps des contrôles, l’équipage avait fait monté les femmes et les hommes, les cyberhumains dans la cabine, et tous les animaux surprenants dans le compartiment aménagé pour eux dans la soute de l’appareil.
La chef de cabine, cyberfemme très élégante, se met alors à donner les consignes de sécurité, avec originalité :
Mesdames, Messieurs, chères concitoyennes, chers concitoyens, je ne vais vous faire un discours politique mais seulement, avec mes copines, vous expliquer les règles de sécurité de la compagnie aérienne « Décampe et Ouzt ». Tout d’abord, regardez bien mes copines. Les issus de secours signalés par un panneau exit sont situés à l’avant, au centre et à l’arrière de l’appareil. Un marquage lumineux au sol vous indiquera le cheminement vers ces issus. On ne vous conseille pas de les suivre tout de suite, vous pourriez vous faire mal. Attachez vos ceintures les petits loups. Ne câlinez pas vos voisines les coquins ! Les ceintures s’attachent et se détachent de cette façon. Serrez-les bien autour de vos hanches comme une couche culotte. En cas de dépressurisation de la cabine, des masques à oxygène tomberont automatiquement devant vous. Et faites vite, les filles et les garçons, car, quand un problème arrivera, vous n’aurez que quinze secondes, c’est moi qui vous le dit. Et surtout, ne vous inquiétez pas, on en a vu d’autres ! Allez, pour vous rassurer, quelques petits conseils : tirez sur un masque pour libérer l’oxygène. Placez le masque sur votre visage et respirez normalement. N’insistez pas si vous n’y arrivez pas. A la grâce de Dieu ou du reste ! En cas de nécessité, prenez le gilet de sauvetage sous votre siège ou sous l’accoudoir de votre siège, passez la tête dans l’encolure. Attachez et serrez les sangles. Gonflez votre gilet à l’extérieur de l’avion en tirant sur les poignées rouges. Et ne le faites pas comme des dératés. Et n’en profitez pas pour tripoter vos voisines et vos voisins. ! La notice que nous vous présentons contient les consignes de sécurités, veuillez consultez l’exemplaire placez devant vous. En vu du décollage, veuillez redressez votre siège et rangez votre tablette. Et parce que vous n’avez pas été sages, nous allons recommencer les consignes de sécurité. Non, je plaisante ! Ah au fait, le pilote m’informe que de très nombreuses turbulences sont prévues pendant la traversée de la voie lactée, avant que d’atteindre la seconde galaxie. Nous vous invitons vous-mêmes à ne pas être turbulents, care cela n’arrangerait pas nos affaires, bien sûr ! Merci pour votre attention.
Je m’étonne auprès de la chef de cabine de ces consignes un peu loufoques mais la suite du voyage allait m’étonner davantage encore. Pour le moment je m’attelle avec mon copilote au décollage de notre grand oiseau. Malgré un vent de travers qui donne un peu d’inertie à l’avion, nous décollons sans faille. Dans un esprit seulement de prudence, juste après le décollage, je quitte mon siège, je laisse le copilote aux commandes de l’appareil, et je me précipite dans la cabine des passagers. Et là , j’ai la surprise de voir le groupe des cyberhôtesses de l’air en train de finir de préparer une scène de théâtre, après avoir débarrassé les premiers rangs de passagers.
A peine après avoir interpellé la chef de cabine, ne voilà -t-il pas qu’un cyberjazzman Richard Elliot et son orchestre hologramme s’installe sur la scène.
Et une hôtesse de l’air s’écrie :
- Allez c’est la fête, laissez vous aller pendant notre voyage intergalactique, fumez, fumez, fumez vos pipes et qu’elles soient chaudes. Et soyez sages les coquines et les coquins. Richard et son orchestre vont vous interpréter « Hot Pipes", le quatrième mouvement du jazz concerto pour orgue et orchestre. Whouais !
Il est trop tard pour que j’intervienne. L’orchestre commence à jouer. Je m’assois et je décide de les écouter, en me disant en moi-même qu’une première petite pause ne me fera pas de mal.
https://youtu.be/jMgWV_86VFc
A peine après la fin de l’interprétation de l’orchestre de Richard Elliot, un autre cyberhumain, ressemblant à s’y méprendre à Rod Stewart, commence la chanson « Da ya think I’m sexy ». Tout cela devient ennuyeux car de nombreux passagers se mettent à danser dans les allées de l’appareil, ajoutant des turbulences latérales aux turbulences déjà nombreuses. Alors que je demande à Rod Stewart de cesser son interprétation, et que je me dirige vers l’avant pour rejoindre la chef de cabine, Je vois venir à moi les Bee Gees qui me proposent de calmer les passagers en interprétant « Night fever ». Les lumières de l’appareil s’éteignent et nos amis attaquent leur morceau. Et ne voilà -t-il pas qu’à nouveau des passagers se lèvent et se mettent à danser!
Je prends alors le micro de la chef de cabine et m’écrie :
- Que cela cesse immédiatement. Je demande le silence.
La chef de cabine me prend le micro et dit au passager :
- Nous approchons de la galaxie du Tournesol, que celles et ceux qui veulent en cueillir nous le disent afin que nous nous arrêtions si besoin. Nous en profiterons pour vous laisser faire vos petits besoins physiologiques, car, aux dernières nouvelles, les toilettes de l’appareil ne fonctionnent plus. Et que les petits malins n’en profitent pas pour y aller fumer ou y aller faire des petites gâteries à leurs femmes ou ….
Je saisis violemment le micro et dit ses mots :
- Pour faire face à la fatigue de quelques unes de nos hôtesses, n’y aurait-il parmi les passagers présents une ancienne chef de cabine ou une hôtesse de l’air qui pourrait venir nous aider pour animer l’équipe des cyberhôtesses et des cyberstewarts.
Une femme me rejoint depuis la 63ème rangée et se présente à moi :
- Bonjour, - Bonjour, vous avez exercé comme hôtesse? - J’ai exercé longtemps comme hôtesse de l’air puis comme chef de cabine, - Pourriez vous nous aider, pendant la fin de notre voyage, pour animer le cyber personnel. La technologie des cyberhumains n’est vraiment pas au point. J’ai toujours pensé qu’un être sans âme et sans conscience pouvait avoir des comportements décalés. Je crois que nous en avons eu un petit aperçu! Pouvez vous nous aider ? - Avec plaisir. - Soyez en vraiment remerciée. - Vous pouvez compter sur moi.
Avec ma nouvelle chef de cabine, nous avons demandé aux Bee Gees de nous interpréter une chanson douce pour calmer tous les passagers de l’appareil supersonique : « how deep is your love ! ».
Le calme s’est alors installé parmi les passagers jusqu’à la fin de notre voyage.
Au moment de l’atterrissage, à la fin de son annonce, Madame Josselin se permet une petite touche d’humour qui m’enchante :
- Je vous souhaite un séjour très chaud sur la 124ème planète. Je parle de température, pour le reste je vous laisse toute votre liberté.
Quant à moi, je pense vraiment que l’uranium de cette planète allait peut être améliorer le fonctionnement des cyberhumains. Décidément rien ne remplace l’âme, la conscience humaine et l'intelligence pour conduire toutes nos actions!
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