Le Cid : La bataille contre les Maures ( remaniée)
Date 08-06-2012 18:00:00 | Catégorie : Poèmes confirmés
| (Ã lire avec l'original ) DU RIFIFI CHEZ LES ARBIS.
Tout' un' meut' de lardus, qui m'a collé aux miches ! L'air de dir', en louc'dé :" c'est choucard ! " ou " ça biche ! " On était un pacsif, quand on s'est éjecté, Plus des mecs en pagaille, arrivés sur la j'tée. Mais faut dire qu'en arquant, avec un air vachard Ceux qu'avaient les chocottes se sont mis en pétard.
J'en planquouze un' tapée, aussi sec dans l'coinc'teau, Dans les barlus, laga, ça, c'était un coup d'pot ! Pis les gus qui s'pointaient ( sans charre, ça déboulait ! ), Fonçant au rébecca, à ma pomme, y's'collaient. Couchés dans la luzerne, y z'en crachaient pas une Et sont restés peinards, tout en matant la lune. J'ai jacté aux biffins : pour eux, c'était du kif, En restant planquouzés, y z'épaulaient mon rif. J'y ai été au bidon, disant qu'c'était d'vos pommes Tout ça que j'bonnissais pour driver les bonhommes
On biglait pas bézef, la noye était blakouze, Pis on a vu s'pointer les barlus des félouzes ! La baille les a craché, tous en un seul pacson, Les arbis et la flotte, jusqu'à not' paillasson. Nous, on a pas moufté. Y s'voyaient tous peinards. Nib de gniards dans l'coinc'teau, nib de gus aux remparts. On s'les a bien blousés, en n'en crachant pas une, Ils se sont dit: " Choucards ! y sont tous dans la lune ! " Y z'ont pas les chocottes : y s'installent, y déboulent. Là , y s'fourrent dans nos pognes', comme un' band' de maboules, Et nozigues sur nos patt', aussi sec, tout d'un blot, On s'est mis à gueuler d'un seul coup, comme des veaux ! Nos potes, nous escourdant des barlus, font kif kif, Y s'pointent avec leurs feux, pas un bronzé qui r'biffe ! Là , y z'ont tous mouillé, un' patt' encore en l'air, En s'disant : " La bigorne, pour c'coup-ci, c'est la der . " Y fonçaient pour s'sucrer, y tombent sur des mandales ! Y dérouillent sur la flotte, en posant leurs sandales, Et ils se sont paumé un pacson d'raisiné Avant qu'un seul mecton ait pu nous bassiner.
Mais on y'a pu que dalle : leurs cadors les rameutent. Comme y z'ont plus les j'tons,aussi sec, c'est l'émeute, Et leur trouille de clamser sans avoir bigorné Les a rendus vachards comme un' band' d'encornés. Fonçant au rébecca, ils ont sorti l'eustache Et nos deux raisinés ont fait de nouvelles taches. Là , dans tous les coinc'teaux où on pouvait bigler, C'était que d'la viand' froid' et des sal'tés d'giclées.
On peut dire qu'y a des gus qu'ont fait d'la chouett' dérouille; Même en voyant que dalle, au milieu d'cet' embrouille Où chaqu' mecton, seulabre, en allongeant ses gnons, Devait, et sans ses potes, s'occuper d'ses oignons. J'fonçais, en frappadingue, pour donner la paluche, Pousser au fion les uns, regonfler les baudruches, Pis les ceuss' qui s'pointaient, les mett' dans la branlée. Mézigue, j'ai rien pigé, quand l'jour s'est affalé.
On pouvait pas s'gourrer : on était les balèzes ! L'arbi l'a entravé, y s'sentait plus à l'aise. En biglant nos poteaux s'pointant au rébecca, Ils se sont dit: " les mecs, on est tous dans l'caca..." Fonçant dans leurs barlus, en scraffant les ficelles, Y s'sont mis à couiner comm' un' band' de pucelles, S'embrêlant les pédales et pis mêm', sans zieuter Si leurs cadors, itou, arrivent à s'en tirer. Y z'ont pas eu l'info leur trouille était fortiche. La flott' qui les largua, maint'nant, ils l'ont aux miches, Pendant que leurs drivers, pouvant pas s'décoincer, Et pis les r'tardataires, un peu trop défoncés Y s'bigornaient encore pour sauver leur pelure. J'leur ai bonni moi-même : " Les mecs ! faut pas qu'ça dure ! " Y z'entravaient que nib, en secouant leurs couteaux. Mais, pouvant plus arquer, sur la viand' des poteaux, S'essoufflant pour que dalle, de plus en plus seulabres, Y m'ont d'mandé mon blase et m'ont r'filé leurs sabres.
Aussi sec, des deux mecs, j'vous fais un seul pacson, Plus d'mandales dans la gueule. LÃ , y'avait plus d'raison..
|
|