Je ne veux plus écrire Je ne veux plus relire Je ne veux plus te dire Je ne veux plus médire Car écrire éclaire le mal Invoquer des rimes Encenser le rythme Parler à l’oral Sentir l’aura
Je ne rêve plus jusqu’ au bas de la page Je ne veux plus de rab sur la table Je ne veux plus la voir le soir Mais Elle est jeune le jour Je la contemple même dans le noir Elle engendre un plaisir fou
Elle apprécie quand le poids de la plume la caresse dans le sens du poil
Elle déteste l’enclume telle une oie qui s’envole vers l’espoir
Elle me pousse à mettre ce poil sur la langue de Molière
Mais ce poil est enfoui dans la poêle de ma main
J’assiste comme une toile à la scène moite Je suis borné par le manque Morne est le temps Cette voix te hante Morne est le temps Et tu la répète sans cesse Car morne est le temps Il te remplit d’allégresse Morne est le temps et tu t’en prends à ton aise
Immobile en écrivant ce poème
Le temps est morne mais je dors dans la bohème Comme toi qui boit mes problèmes
J’écris trop
Mais je n’arrive pas à m’arrêter de la sorte Donc de là , je mords les mots car tel est mon sort Je ne peux pas m’arrêter Les verres sur la table attestent Les meilleurs partent en premier Mais je n’ai pas fini de décrire mon verre d’accord ? Je recherche l’aura de la métaphore Ma personne est-elle démagogue ? Et si je joue le rôle de pédagogue Dans les deux cas je ravive les temps de Gog et Magog
Faire mon trou ? Ou me taire pour qu’on m’enterre ? Quel choix faire ? Est-ce un crime d’avoir un faible pour le vocabulaire ?
Ne cherche pas le graal dans ce texte Tu penses que c’est mon prétexte Non ! Ouvre l’œil
Personne ne peut précéder cette belle feuille Elle prépare toujours son deuil Car quand l’encre s'arrète Son cœur ferme l’œil Et toi tu la regarde, tu l’admire Tu te targue mais tu n’as rien à dire
Tu finis tôt ou tard par toucher le bas Le fond, l’État de conscience qui plombe Tel une épave Est-ce que les meilleurs partent en premier dans un état second ? La réponse ?
Ne reste pas figer lÃ
Personnellement les rimes sont plates Actuellement je me lasse comme toi
N’attends pas les secondes
Est-ce qu’écrire procure du mal ? Médite là cette phrase ! Ouvre l’œil Car elle demeure dans un état second.
Jules stephane
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