Cauchemar à l'hôtel

Date 19-04-2015 19:16:43 | Catégorie : Nouvelles confirmées


Réponse au défi de la semaine :

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Après sept heures de route, nous voici arrivés devant l’hôtel situé sur la côte atlantique, dans le pays de la Loire. Notre choix s’était d’abord porté sur un autre établissement mais ce dernier était complet au moment de le réserver. L’agence de voyage nous a finalement dégoté cet établissement doté d’un spa et d’un casino, le seul de la ville. Le casino ne risque pas de m’attirer car, dans mon métier, je constate parfois les ravages que l’addiction aux jeux d’argent génère. Donc, « Vade Retro Casinos ! ». Quant au spa, il est noté sur les vouchers qu’il est réservé aux plus de seize ans. Il n’y aurait donc que notre aîné qui pourrait prétendre s’y mouiller les orteils, et plus si affinités. Je suis le parcours fléché qui nous amène à l’entrée du garage souterrain. Celle-ci est peu large et il me faut effectuer quelques manœuvres afin de ne pas prendre le muret. Non pas que je m’inquiète pour celui-ci qui, apparemment est le cauchemar des automobilistes, mais plutôt pour ma voiture qui perdrait toute sa superbe avec un pare-chocs défoncé et griffé. Et que dire de mes oreilles qui entendraient mon chéri me reprocher mon manque de prudence pendant de longues semaines. Après une longue hésitation pour choisir la place la plus sûre : pas à côté d’un poteau, pas près des chemins, ni trop à côté d’un autre véhicule (oui, c’est très compliqué avec mon cher et tendre), nous montons à la réception.

La réceptionniste est une grande jeune femme, ressemblant étrangement à ma petite cousine qui possède des origines bretonnes. Elle nous remet les cartes magnétiques de notre chambre, la 420, ainsi qu’un petit topo sur le petit déjeuner et le spa. J’apprends que si nous voulons en profiter, il faudra débourser pas moins de vingt euros ! Le spa ne me verra pas plus que le casino. Nous recevons par ailleurs deux tickets d’une valeur d’un euro cinquante chacun pour aller chatouiller les machines à sous. Pousser ainsi à la consommation, ce n’est pas très joli !

Nous montons donc au quatrième étage et découvrons la chambre avec vue sur l’océan. La pièce compte un lit double et un canapé-lit pour une personne. Or, nous sommes cinq ! La réservation faisait état d’une chambre double. Nous tentons donc d’ouvrir les portes qui mènent à des chambres adjacentes mais elles sont verrouillées. Je descends donc voir la réceptionniste qui me dit venir régler le problème dès que sa collègue reviendra de sa pause cigarette. Ah mais je l’ai vue car le fumoir est posté juste à l’entrée du garage. Dix minutes plus tard (c’était certainement une 100’s la cigarette ou alors un cigare cubain !), elle arrive, se confondant en excuses et expliquant que c’était un oubli de la femme de ménage. Nous découvrons donc une seconde pièce comportant deux lits simples, une seconde salle de bain et toilette. Il n’y aura donc pas de bagarre le matin pour être le premier sur le trône ou sous la douche !

Pendant que je commence à installer le campement en déballant mes nombreuses valises multicolores, un bruit sourd me fait sursauter et j’entends « Le plafond est tombé ! ». La phrase me paraît totalement incongrue dans un hôtel trois étoiles. Mais je ne peux que constater, incrédule, que le faux plafond du couloir de la seconde chambre git au sol, laissant la soufflerie de la climatisation (il y a tout de même la clim’ !) à nu. Le spectacle est assez déroutant. Après une crise d’un rire nerveux, je décide de téléphoner à la réception car je n’ai plus envie de descendre une seconde fois. J’expose le « problème » à mon amie la réceptionniste (oui, à force cela crée des liens) qui paraît effarée et demande si personne n’est blessé. En effet, il est judicieux de savoir s’il faut appeler l’ambulance avant la maintenance ! Je la rassure, nous sommes tous indemnes. Les belges ont la tête dure. Nous comprenons maintenant la crainte des gaulois de voir le ciel leur tomber sur la tête. Elle me dit qu’elle prévient le service technique. Je m’attends donc à voir débarquer un ou deux gars avec des barrières Nadar et nous condamner l’accès à la salle de bain et la toilette. Mais non, c’est la réceptionniste (toujours la même !) qui vient frapper à la porte. Elle ne peut que se décomposer devant l’ampleur des dégâts. Elle me remet de nouvelles cartes magnétiques en expliquant que la direction a décidé de nous surclasser pour s’excuser de cet imprévu.

Je remballe mon matériel et nous partons pour la chambre 502 qui est plus grande et est pourvue d’une jolie terrasse. Nous en faisons le tour, vérifions tous les plafonds. Il y a quelques boulons rouillés qui traînent sur le bord de la terrasse. Je me demande d’où ils peuvent bien venir et prie pour qu’ils ne soient pas essentiels à la tenue de quelque chose qui pourrait nous tomber dessus !

Nous partons nous balader au bord de l’océan pour nous remettre de nos émotions et inaugurer notre cerf-volant. Le vent est fort et la plage est pleine de personnes pratiquant des sports comme le kitesurf sur roues (je suis désolée mais je ne connais pas le terme exact) ou du char à voile. Bien sûr notre cerf-volant n’est pas le seul dans le ciel bleu de la côte atlantique.

À notre retour dans la chambre, nous découvrons une enveloppe couleur bordeaux avec ces mots :

« Madame, Monsieur,
Afin de nous excuser du désagrément survenu en chambre 420, j’ai le plaisir de vous offrir 5 menus au restaurant Le Cap grâce au bon cadeau ci-joint.
Bien cordialement
».

Et c’est signé par la chef de réception, une certaine Virginie.

Nous qui étions justement à la recherche de quelque pitance pour assouvir nos ventres affamés par l’air marin et qui envisagions de sauter dans le premier kebab du coin, nous sommes conviés à un repas gastronomique aux frais de la princesse. En repartant dans le sous-sol pour aller chercher quelques affaires manquantes, mon regard est attiré vers des panneaux attachés par du scotch et qui cachent un trou dans le plafond du couloir. Ils ont vraiment un problème ici !

À l’heure convenue, nous sommes installés à une table face à l’océan et le menu nous est remis. Les appellations des plats nous laissent assez perplexes. Nous optons donc un peu au hasard. La cuisson des viandes nous est demandée. Mon mari ne jure que par le bien cuit. Sa pièce de bœuf est pourtant rosée mais tant pis, tout est délicieux. À la caisse, on me réclame 160 euros ! Je remets mon bon cadeau et effectue un rapide calcul mental. En effet, le bon fait état d’une valeur de 120 euros. Cela signifie que les boissons coûtent 40 euros ! C’est cher payé pour une Badoit d’un litre et deux Fanta (pardon pour les marques mais je suis sponsorisée.). Après recalcul, on nous a compté deux fois le menu enfant et je m’en sors avec onze euros.

Le lendemain, nous entrons dans la salle du petit déjeuner. Ma copine réceptionniste me salue, me demande si tout s’est bien passé ensuite, avant de pouffer légèrement de rire. Je la rassure en rigolant à mon tour. Nos ventres remplis, au bord de l’explosion, nous nous mettons en route afin de visiter les environs mais la porte du garage qui est censée rester ouverte, d’après la réceptionniste, est close. Nous avons beau appuyer sur tous les boutons d’une vieille borne, rien ne se passe. Nous interpellons une femme de ménage qui passe par là (bien que cette dernière ait plus l’habitude de repasser…). Elle vient voir le problème et nous dit qu’elle revient avec du « matériel ». J’imagine qu’il doit y avoir une télécommande qui permet d’ouvrir la porte. Mais non ! Elle ramène un balai pour appuyer avec le bout du manche sur un bouton déclencheur situé sur une boîte fixée sur le plafond du garage. Quand je vous dis qu’ils ont problème avec les plafonds !

Le matin du dernier jour, le réceptionniste (tiens ma copine doit être de repos.) me demande comment s’est déroulé notre séjour. Je lui réponds que tout s’est bien passé malgré le petit problème à l’arrivée. Il est tout à fait au courant et m’assure que cela n’est nullement habituel chez eux (je l’espère !). Je m’attends à ce que l’on me réclame la fameuse taxe de séjour mais apparemment, elle n’est pas due. Dernier cadeau de la maison pour s’assurer que nous reviendrons un jour ?

Ce séjour à Saint Brévin restera dans nos mémoires et nous fera rire à chaque évocation.





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