Tommy, le chat
Date 11-04-2015 05:02:53 | Catégorie : Poèmes confirmés
| Il s'appelait Tommy. C'était un chat tout blanc. Il restait dans son coin, en se léchant le flanc. Je l'avais recueilli dans l'eau d'une gouttière, Et lui, reconnaissant, m'offrit sa vie entière.
Il n'osait pas bouger de peur de déranger, Attendant que d'un mot, je l'invite à manger. Toujours sans faire un bruit, il partagea ma vie, Et, lorsque j'écrivais, me tenait compagnie.
J'en vins à me fâcher, en songeant à son sort, Car voilà que soudain, j'appréhendais sa mort. J'imaginais sa fin, et aussi la souffrance, Qu'il allait endurer dans son noble silence.
Et je lui en voulus de ce dérangement, Qu'il allait me causer, un jour, certainement. Qu'allais-je pouvoir faire, en le voyant mourir ? Pourrais-je le sauver ? En allais-je souffrir ?
Pourquoi tant de soucis ? J'aurais dû le laisser, Ou me casser la jambe avant de me baisser. Je n'eusse pas ainsi, eu besoin de m'en faire Au sujet ridicule de la triste affaire.
Un jour, après souper, en allant me coucher, Je vis son corps sans vie, chaud encore au toucher. Il n'avait pas voulu me causer de l'ennui Et toujours sans un mot, était mort dans la nuit.
Je le fis enterrer, et, rempli de remord, J'en vins à m'accuser d'avoir causé sa mort. Mais une libellule, posée sur ma fenêtre, Me fit alors penser qu'il s'agissait peut-être, De l'âme de Tommy qui venait pour me dire, Que, de me tourmenter, je devais m'abstenir. Pleurer serait vraiment, chose bien ridicule, Me dit en s'envolant la belle libellule.
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