Réflexion littéraire intermédiaire

Date 11-02-2015 14:01:01 | Catégorie : Essais confirmés


Après la rédaction de ce petit texte, je me mets à écrire la suite de ce récit de préadolescent, d'adolescent et de jeune adulte évoquant le parcours qui m'a conduit à devenir écrivain. C'est la première fois que j'aborde avec tant de détails cette période riche en émotions, en joies et en malheurs, qui m'a conduit là où je suis actuellement professionnellement. C'est un texte très long, je l'avoue. Au moment où j'effleure les touches de mon clavier d'ordinateur, j'en ai déjà six pages, et je devrais en rédiger autant aujourd'hui. Mais il y a tant de choses, tant d'événements disparates qui entrent en ligne de compte que je me dois de les relater avec le maximum d'exactitude ; même s'il doit y avoir quelques lacunes dans leur chronologie, elles sont minimes. Quant aux événements importants qui ont fait, au fil des années, l'homme que je suis actuellement, je vais essayer de tous les relater.
Ce qui m'ennuie, ce qui m'attriste le plus pourtant, c'est que je sais qu'il y a que peu de personnes qui vont lire en entier ce texte lorsque je l'aurai terminé. Une fois encore, la paresse intellectuelle qu'Internet induit chez la grande majorité de ses utilisateurs aura frappé ; comme je l'ai expliqué dans mon texte précédent. Je mets, comme beaucoup de mes confrères ou consœurs, beaucoup d'énergie, d'enthousiasme, de travail, dans chacun de mes récits ; qu'il soit court ou long. Et quand je me rends compte à quel point ce travail est négligé par ceux et celles qui se concentrent - par facilité, par paresse intellectuelle - uniquement sur les deux ou trois premières lignes de ceux-ci, ainsi que sur l'image qui l'accompagne, je suis désabusé. Je me sens profondément meurtri, humilié même parfois. Alors que, en plus du plaisir que je prends à écrire des textes qui me semblent intéressants, enrichissants, pleins de partage, j'essaye d'apporter du plaisir aux utilisateurs de ce site, je m'aperçois qu'il n'y en a que peu de retour.
Bien sur, ce n'est pas ce qui va m’empêcher de poursuivre mon œuvre littéraire. Que mes textes soient très longs ou courts, peu importe. Je trouve seulement que cette attitude est un manque de respect total envers l'écrivain. Il se donne du mal, il prend du temps, de l'énergie, pour offrir à d'autres des parcelles de soi même. Et ceux et celles qui parcourent ce site s'en moquent, sont incapables de prendre quelques minutes afin de lire ce qu'il désire partager avec eux. C'est dans ce genre de circonstances qu'on s’aperçoit que la chose écrite n'a plus la même valeur que jadis, que le plus important est l'immédiat, l'instantané, et que l'effort intellectuel, la concentration nécessaire au plaisir de la lecture sont de plus en plus négligés et négligeables. C'est aussi grave que terrifiant dans une société telle que la notre. C'est par ce genre de détail - à première vue insignifiant - que l'on se rend compte à quel point notre civilisation est en plein déclin...



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