Nécessaire Migration
Date 26-12-2014 23:30:00 | Catégorie : Poèmes confirmés
| Des raccourcis d'icônes marines Décorent le couloir des abandons Où pleurent des refrains Anonymes et lourds.
Ces litanies lentes, Que murmurent les troupeaux anciens, Descendent du Nord En quête de visions bleues Et pressantes.
Sombres silhouettes Happées par l'hiver, Ces animaux sacrés Rassemblés en étoile Souvent communiquent avec toi.
Leurs pulsations chamaniques Que tu graves sur tes rêves rupestres, S'enluminent d'un métal précieux Provenant de pupilles sauvages Dont l' Elan te conduira Vers les mers chaudes.
Tu accompagnes l'envol d'une plainte oiselline, Ramenant dans sa voilure terreuse Le miel et l'ambre des firmaments promis.
La poussière des mondes alternatifs Forme un spectre cohérent Et, sur l'horizon de l'hiver, La promesse d'un ressac Féconde tes transes d'ombres efflanquées.
Tes pas mènent aux marais Où déjà Les parfums du soleil se devinent Parmi les corolles des brumes, Soudain attentives
Rien que pour toi, Rien que pour eux, Le meilleur guide est envoyé.
Destrier de jade, Il surgit en gueulant des tourbières crépusculaires, Accordant sa boussole Aux mouvements d'impavides chiens de chasse.
Lève maintenant ton museau: Tu es encore un loup pétri de givre. Ton pelage de diamant Luit sous les satellites Des Invités Et ton encolure frisonne Quand la magie gagne la plaine.
Elle te montre de surprenantes avenues Où se pavanent d'inquiétants descendants Dont les yeux fixes Donnent à ce monde D'âpres verticales peu amènes, Polarisant tes chères aurores En néons crus Vert pâle Ciselés dans le silence.
Tu les vois onduler A l'instar de frêles campements D'où l'immanence des ancêtres se serait retirée.
Le ciel se déroule ce soir En chapitres de météores; Leurs rails effilés Te conduisent Vers la Croix du Sud Où t'attendent de soupçonneuses muses En arrêt prolongé Devant Les pistes secrètes D'où partent Les messagers De haute altitude.
Ces colporteurs Aux allures de voiliers Ont à leur bord d'étranges passagers: Lévriers d'agate Aux yeux acides Perçant la houle Pour y installer leurs morphiniques slogans, Parenthèses gravées de runes Te faisant frémir.
L'instant est paisible encore Et le lagopède abondant; Le Vieux connaît les paroles qui apaisent...
24 et 26 Décembre 2014
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