Les rites de Beltane
Date 16-11-2014 19:10:00 | Catégorie : Poèmes confirmés
| (Je remercie par avance le lecteur qui aura la patience de me lire... Hum...)
Par les mégalithes Par les mégapoles Par l’esprit qui plane Par l’esprit qui vole Trace à toi le cercle Du pentagramme Et fait vivre en toi Le Beltane
Foule la fougère de ton pas altier Jusqu’à la clairière de lune éclairée Où sautent les pierres où dansent les fées Et franchis le feu geignant de paresse Car si elle t’exhausse Exhalera le souffle de la Déesse Par-dessus les flammes
C’est ainsi le rite de Beltane
XXX
Par les mégalithes Par les mégapoles Par l’esprit qui plane Par l’esprit qui vole
Lentement le matin Comme l’enfant dans ses langes Le Soleil éveillait Et les djinns et les anges Parcourant les pâtures Et le pâtre et le piètre Bénissaient sa voussure En ouvrant les fenêtres
Mais poursuivant sa course Déjà inéluctable L’ancien enfant modeste Dévorait, fils du diable, L’ombre de bienveillance Des grands ormes et des charmes En plat de résistance Il y aurait nos âmes
D’un fer surchauffé Les pierres et les ruisseaux Suppliaient le despote De quelque rémission Mais lui n’avait que faire De la Terre outragée Qui regrettait l’instant Qui l’avait enfanté
« C’est ainsi, tout ce qui A de la toute puissance Devient pour le commun Tyran aveugle et sourd Confondant ses méfaits Et des gestes d’amour »
Ainsi chantait la Lune A la nuit revenue Au travers des flaques brunes D’une rangée de nues
XXX
Par les mégalithes Par les mégapoles Par l’esprit qui plane Par l’esprit qui vole
Sur le Tor solitaire où fleurie l’aubépine Là où l’aurore nait des soins de Proserpine Le temps s’est arrêté à la tombe d’Arthur
Un air de paix comble les vals du Somerset Les légendes sont terrées, chacun va à sa quête Et la tour Saint-Michel éloigne les Saxons
Rien ne délie le lieu des tendres pastorales Ni les rires des elfes au son clair du cristal Ni les voix ancestrales embuées par la brume
Imagine : l’horizon flotte en un drap d’écume ! Que les éclairs zézaient d’éclats d’Excalibur Tirant des lacs ternes le cycle des légendes
« A moi ! Mes chevaliers ! » Tonne le suzerain Le cliquetis des armes en fait trembler l’étain L’imaginaire nait des souvenirs éteints Mais l’antique cité n’est que limbes lointains La table ronde un rêve que les mirages nimbent Et les nymphes des flots se rient de Camelot
Quand le vieux roi dupé par le fier Lancelot S’en alla mourir seul, au plus loin des félons Se tendirent les bras glabres de Fée Morgane
« Tu te rends à la terre et ton âme est à l’onde Elle va à la source ondulant dans la londe » Pria l’enchanteresse en un souffle diaphane
Où es-tu Avalon, mon royaume interdit ? Existe-t-elle, celle-qui-jamais-ne-mentit ? Le monde où nous sommes est le domaine de Goor
Saurait-on si l’on peut aimer comme Tristan Aime Yseult, d’un amour qui méprise le temps A l’instar des rêves qui n’ont jamais trahi ?
Te verra-t-on Merlin au bois de Brocéliande ? Peut-être te caches-tu dans le Northomberlande ? Où sont les doux valons du pays d’Arcadie ? Nul ne sait où gît le graal, si on le clame encore Nul ne sera l’égal de Perceval ou de Bohort La justice n’est plus l’épée de Salomon
Les rites de Beltane : légende nouvelle
Par les mégalithes Par les mégapoles Par l’esprit qui plane Par l’esprit qui vole
Le lac artificiel N’avait jamais vibré Ni aux rites anciens Ni aux rondes des Fées C’était juste un plan d’eau Compassé et placide Pour la villégiature Des bons bourgeois des villes
Tout le jour, l’estivant Ecrasé de chaleur Sirotait son cocktail Sous le climatiseur D’un mignon restaurant Les pieds au bord de l’eau On mangeait tous à table Des frites, du steak de veau Qu’un personnel affable Servait comm’ si de rien
Et bien que factice Le lac d’à peine seize ans Etait presque poétique Lorsque nonchalamment On lisait à l’oblique D’un vieux saule tordu « Une saison en enfer » Ou « la ballade des pendus » …
Mais aux nuits de blondes lunes Sur le marre bleu pétrole Se reflétait sans fin Telle une fourche de Troll L’ombre d’un tronc coulé Au lit de l’eau mauvaise
Et sur les coups d’une heure Vers le mois de septembre Remontait de la vase Comme naissant des décombres Vers le vieux saule pleureur Que tant de peine écrase Des vapeurs irréelles Qui, lorsque l’on se penche Font croire à un visage A l’ombre d’une manche…
C’est une dame blanche !
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