Amour abyssal

Date 21-09-2014 19:40:00 | Catégorie : Poèmes confirmés


Amour Abyssal :

Tu es belle à mourir, je suis laid à vomir. Je te désire comme jamais, tu me fuis comme le dernier des pestiférés. Je sollicite quelques minutes, quelques heures, de ton temps, afin de t'offrir ce que j'ai de plus précieux : mon cœur, mon âme, mon honneur, et tout ce que recèle - si complexe soit-elle - ma personnalité. Tu joues avec ma vie, tu me blesse à l'envi, tu te ris de ce corps difforme et sans attraits. Chaque jour, je t'admire, je t’idolâtre, je me plie à la moindre de tes exigences, dans le but de percer les mystères de ta féminité. Chaque nuit, tu te jette dans les bras d'hommes au physique avenant, qui, tels des Demi-Dieux d'antan, t'ensorcellent, t'attirent dans leur lit, s’enivrent de tes charmes, et en abusent à leur gré avant de t'en éjecter.
Je suis un monstre, j'en suis conscient. Si toutes celles qui m'ont séduites par ce qu'elles étaient, bien au-delà des apparences que laissaient supposer le poison de leur beauté, ne m'ont jamais laissé l'opportunité de les approcher, de les vénérer, telles des reines pour lesquelles je me serai damné, c'est pour une simple raison en vérité. C'est parce que mon existence est un blasphème aux yeux du Créateur et de sa plus fidèle alliée. Celle qui jouis de me voir ramper à ses pieds, de me voir la supplier, de m'entendre hurler son nom, de m'éteindre progressivement, sans qu'elle daigne me regarder. Elle apprécie de me voir souffrir, d'observer les milliers de cicatrices sanglantes dont mon corps est constellé. Elle prend plaisir à m'ignorer, à me jeter aux fins fonds des oubliettes de sa conscience figée. Elle murmure des mots tendres, son désir d’être possédée par des individus lâches et sans avenir, dont la seule ambition est de contribuer à la destruction programmée ; de ce monde en pleine décomposition dont je me suis depuis si longtemps éloigné. Elle préfère appartenir à cet univers gris, sans espoir, où être esclave ou nanti est la seule voie possible ; mais où il est certain que ces soi-disant Seigneurs, après avoir usé et abusé des attraits de sa féminité exacerbée, l'abandonneront sans états d'âme sur le bas-coté d'un monde soi-disant civilisé.
Je suis l'observateur impuissant de ta déchéance programmée. J'en ai vu tant d'autres avant toi prendre ce chemin maintes fois, par celles que j'ai aimé sans retour, arpenté. Je t'aime, je t'adore, sois en assurée. Je vendrai mon âme au Diable, juste pour avoir l'honneur et le privilège de dédier mon existence à ton bonheur pour jamais. Mais non, tu préfère te vautrer dans la fange auprès d'individus cupides et sans pitié qui n'ont nullement l'intention de, dignement, t'honorer. Et, de fait, parce que mes sentiments pour toi sont intenses, passionnés, fervents, et sans retenue, tu m’entraîne irrémédiablement avec toi au sein d'une abysse de laquelle personne ne s'est jamais échappé...




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