Croustillant ! Pour Couscous et autres poètes

Date 12-09-2014 08:20:00 | Catégorie : Nouvelles



Elle court, elle court, telle une gazelle à l’affût d’un beau gibier, Dieu sait s’il y en a dans ces oiseaux de métal !
Pourquoi court-elle, me direz-vous ? Pour les beaux yeux d’un bel Adonis ? Oh non ! Qui vous a mis cela dans le crâne, vous lecteurs. ?
Croyez-moi ! Cette jeune femme….pas toujours jeune et fraîche d’ailleurs, accomplit seulement sa tâche, parfois il y des contraintes et les traversées ne sont pas tous identiques, voici venu le temps des surprises.

Oui, voyager en avion peut réserver quelques surprises et causer quelques désagréments.

Connaissez-vous parfaitement les avions et leurs cabines ? Non ?
Savez-vous qu’un siège peut bouger …mais oui, .quand il est occupé par deux personnes. Dieu créa la femme pensant qu’elle serait belle en toute occasion, il ne pensait peut-être pas qu’elle se comporterait comme un animal !

Dans un avion, il y plusieurs espaces de rangement, ils ne sont pas assez suffisants aux yeux du personnel de bord, me semble-t-il ,de temps à autre, au lieu d’y trouver des bagages, on y voit deux corps compressés, ils ont l’air de sacs, mais ceux-là ne sont pas à usage de cabine, ne croyez-vous qu’il y ait d’autres endroits pour exprimer des sentiments qui n’ont rien de romantiques, en cet instant précis.

Il y a également des espaces très appréciés après le repas offert par le personnel de bord, surtout s’il est bien arrosé ! Ces endroits sont fréquentés assez souvent et pendant, à priori une courte durée ; erreur, grosse erreur ! Il n’est pas rare de patienter plusieurs dizaines de minutes devant la toilette la plus spacieuse, il n’y en a que deux ! Ah Ah ! Pourquoi ? Là aussi, non pas pour un changement d’adresse mais pour un échange de caresses, romantique, non ? Le plaisir a parfois certaines exigences !

Les avions transportent des anonymes mais également des vedettes, quelquefois des anonymes deviennent à la fin du vol des vedettes, et parfois des vedettes voyagent en anonymes.

Peut-être connaissez-vous ou avez-vous entendu parler d’un célèbre journaliste qui commentait des mariages princiers, un steward s’est entendu répondre, lorsqu’il a voulu gentiment le saluer par son nom : « Je vous interdis de me reconnaître ! » Quel cabotin !

Autrefois à la Télévision Française nous avions la chance d’avoir des speakrines pour présenter les programmes, elles étaient jolies, certaines d’entre elles ne devraient pas voyager ou alors le faire avec quelque élégance. L’une d’entre elles à ma demande de bien vouloir s’asseoir et s’attacher m’a répondu : Vous savez qui je suis ?
Non, lui répondis-je (alors que je suis une fan de télé) et vous ? m’adressant à son voisin qui nia de la même manière. J’étais très contente de ma réponse, mon complice également. Elle s’est enfin assise, l’objectif était atteint !

Il y plusieurs années, la courtoisie était de mise dans nos carlingues, elle existe encore mais tellement rarement qu’elle est fort appréciée, alors que ce devrait être normal, ne croyez-vous pas ?

« Madame, une bouteille de vin !! S’il vous plait n’existe pas, ces mots ne doivent pas avoir une jolie sonorité, pas assez fun je m’empresse d’accéder à sa requête sans sourciller, intérieurement seulement ; puis quand je lui ai demandé de me régler la somme due (à l’époque tout se payait) ce dernier tendu la somme requise en me traitant de bonniche, merveilleux, non ?

Les enfants n’ont parfois rien à envier à leurs parents, tenez : lors d’une traversée vers les Antilles françaises, plus exactement, la Guadeloupe, un charmant bambin, je le croyais, m’invective : « Coca, Madame,…. » Point de réponse de ma part. L’enfant reprend : Je vous ai parlé, Madame ! Je lève la tête vers lui et lui dit : « Lorsque tu es devant ton ordinateur pour terminer ta transaction, tu appuies sur une touche entrée ou une autre touche, eh bien avec moi c’est pareil, pour que le message passe intelligiblement, il me faut une phrase qui le valide, comprends-tu ? L’enfant me regarde, interloqué et me dit : « S’il vous plait, Madame, j’aimerais avoir un coca ! » La demande fut avec un grand sourire, honorée. Il est vrai que je n’étais pas là pour faire l’éducation des enfants mais tout de même !

Voulez-vous une histoire quelque peu croustillante, allez courage ! Lors d’une autre traversée vers nos Antilles Françaises, cette fois la Martinique, après avoir essuyé quelques turbulences bien sévères, un membre d’équipage revient au galley (office) quelque peu livide, il n’y avait rien d’étonnant à cela, vous l’avez compris le climat de la cabine était très houleux. Je m’inquiète de sa santé, qui pour l’heure n’avait rien d’alarmant, son état facial concernait une de nos passagères antillaises. Madame avait eu la bonne idée de s’épancher dans un joli petit sac blanc (il ne l’était plus après quelques secondes). Mais le souci de s’arrêtait pas à ce détail, malheureusement. Son fils, garçon d’un commerce très agréable au demeurant, au demeurant seulement d’ailleurs nous annonce la bonne nouvelle : « Mère a perdu son dentier en……. » Que croyez –vous que nous dûmes faire ? Vous l’avez deviné : récupérer le dentier. Ah Ah ! Quel beau métier que le métier d’hôtesse de l’air, un métier de contact, bien sûr ! Je n’ai pas eu le cœur de laisser ma collègue accomplir sa tâche en solitaire, nous nous dirigeâmes vers le siège n° X et après des recherches teintées de suspense et agrémentées d’effluves que l’on voulait à tout prix éviter de respirer, Oh Miracle, le Graal fut découvert.

De tels moments légèrement cocasses parsèment « agréablement » la vie mouvementée d’une hôtesse de l’air. Une fois l'évènement passé, il nous arrive fréquemment d’en rire à gorge déployée.

Lors d’une traversée nocturne, après avoir très honorablement exécuté mon service, une jolie petite fille entre dans mon galley, vous savez à présent ce que c’est, galley qui se trouve à l’arrière de la cabine d’un 747, Boeing de son prénom, cette petite fille me demande fort gentiment de lui servir un thé bien chaud. Quelle ne fut ma surprise, un thé, à son âge ?

- « Un thé ? Cela va t’énerver ? Que vont dire tes parents ?
- « Vous savez, mes parents n’ont rien à dire, je pense, j’ai 35 ans ! »

La honte m’envahit aussitôt, si ce n’avait été la nuit, toute personne aurait pu admirer la rougeur de mon visage : c’est ce que l’on appelle simplement : une belle gaffe.

La demoiselle ne m’en a pas tenu rigueur et m’a avoué assumer complètement son nanisme.

Et c’est ainsi qu’au fil des allées et des années les heures de vol aussi cocasses qu’émouvantes se sont égrenées.

Fille légère ? Une dame de l’air ? Elle s’envoie en l’air, bien sûr ! C’est son métier mais...ne croyez pas qu’elle drague….toujours …elle bosse aussi !






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