Crève !
Date 05-06-2014 03:10:00 | Catégorie : Poèmes confirmés
| Je me meurs aujourd'hui de n'avoir pas Osé saucer le sang de cette plaie Qui donnait à sa peau l'or d'une aura Et à mes yeux, le goût d'une baie.
Là -bas, entre les vieux toits du passé Le soleil de ses dents encore brille Et si (Mais si !) mon cœur gros s'est cassé C'est que bien fragile est une coquille.
La morsure du tolet sur sa peau A fait éclater ses rameaux en lambeaux. - Ô mon amour ! Comme je t'ai aimée ! Que l'on me rende tes chairs déchirées !
Sa guérison, raison de la saison, Fit mûrir les fruits et fleurir les arbres, Tout était calme et chaud dans sa maison Quand son rire fit de mon front du marbre.
J'aurais dû dans cet affront entomber Cette forme devant moi pâlissante, Mais la peur de réveiller l'épouvante, Mon front marmoréen, fit se briser.
Immobile, les jambes entrouvertes, Elle me laissait voir sous sa couverte, La blessure cicatrisée, caveau De ma vie qui rien à présent ne vaut.
Suis-je mort, ou suis-je faux ? Invisible, Je vais dans la vie devant moi qui pleut, Sans elle ! Ma douleur est indicible. Son souvenir est devenu mon dieu.
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