Les Picon de Ninon.
Date 26-03-2014 22:26:00 | Catégorie : Poèmes confirmés
| Le poème, très beau, d'EXEM m'a rappelé ce petit souvenir tout à fait authentique.
Qu'importe si vraiment elle s'appelait Ninon. C'était une sans-nom, mais je me souviens d'elle: C'était...je ne sais plus...Les ans, à tire d'ailes, Conservent son image en oubliant son nom.
Au bord d'un triste lac, tout au-dessus de Gap, Un sinistre décor, hors de toute saison, La neige était partout, à tous les horizons. Pour passer notre temps : beuveries et agapes. Seulement les soirées : nous travaillions le jour. L’hôtel restait ouvert ; nous le rendions prospère, Oubliant tristement que nous étions des pères, Des maris, des amants, durant ce court séjour. Ninon nous ignorait. Quand nous venions, le soir, Elle semblait rêver ,souriant à la ronde. Elle paraissait bien loin, loin, dans un autre monde. Ninon nous regardait mais sans jamais nous voir. Un énorme secret semblait peser sur elle, Tout en la consumant comme un trop lourd chagrin. Elle buvait beaucoup, Au bar dès le matin, Elle écoutait sans fin la même ritournelle. Julio Iglèsias...Il la faisait pleurer... Et le patron, toujours, lui remplissait son verre. Buvait-elle du Picon parce qu'il est amer ? Elle buvait tristement et en désespérée. Comme elle était jolie, il fut des petits cons Qui, le sourire aux dents, ont tenté sa conquête. Refusant leur champagne en secouant la tête, Elle se faisait servir un autre amer Picon.
Souvenir enterré depuis bien des années. Malgré le temps passé, je garde un souvenir : Juste avant de partir pour ne plus revenir, J'avais, discrètement, payé quelques tournées.
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