Du côté de Cézanne
Date 09-04-2012 11:40:00 | Catégorie : Poèmes confirmés
| En un lieu nonchalant Aux courbures dociles Elle projette un élan Qui voudrait dire une île
Ni montagne ni colline Elle offre les nuances Puériles ou mutines De son adolescence
Elle n'est plus une colline Mais encore le croit-on Par la pente qu'elle dessine Et qui mouille au Bimont
Par les goûts éxités Que le maquis installe Dans le coeur de l'été dans le choeur des cigales
Par les douceurs d'automne Qui vont jusqu'au printemps Et par l'hiver qui donne Des morsures sans dents
Des montagnes surtout Elle a le caractère Inspiré plus que tout Par sa muraille claire
De face elle apparait Immense déferlente Que tiendrait aux harnais Une force bienveillante
Elle devient soirs venteux Dans son ocre incendiaire Le glacier sulfureux Des dernières lumières
Et les jours où l'air brille Elle fascine à distance Le berger des Alpilles le vendangeur de Rians
Qu'elle appelle et enchante Quand le vent qui se glisse Dans le Garagaï chante En sirènes d'Ulysse
Ils basculent la tête A mesure qu'ils avancent Pour scruter à son faîte La vigie de Provence
La Provence sauvageonne Comme ce peintre amoureux A ses pieds impressionne Des pigments résineux
D'où quelques pins hardis se hissent puis se figent Sur sa roche raidie En des lieux de vertige
Elle secoue la torpeur Du promeneur quiet Qui prendra la hauteur Pour aller débusquer
Serti dans le rocher L'ermitage où naguère Un homme s'est rapproché Du Dieu de ses prières.
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