
Lettre à mon père.
Date 30-09-2013 12:40:00 | Catégorie : Poèmes
| Quand mon père au labeur partait bien tôt matin Aimablement la nuit lui montrait le chemin Le jour trop paresseux pas encore levé Sera aussi couché, quand il devra rentrer
Quand mon père au labeur partait bien tôt matin La fatigue d’hier et celle de demain II n’en faisait pas cas, et ne s’en souciait guère Il venait du néant, il sortait de la guerre
Quand mon père au labeur partait bien tôt matin De sa vie difficile, jamais il ne s’est plaint Ses douleurs, ses chagrins, avaient tari ses larmes Il avait trop perdu d’amis, de frères d’armes
Quand mon père au labeur partait bien tôt matin Dés lors chaque journée, était comme un jour saint Nul besoin de prier pour demander faveur A ces Dieux déficients, en ces années d’horreur
Quand mon père au labeur partait bien tôt matin Il ne partait jamais, sans poser sur chacun Un doux baiser aimant, qui dans notre candeur Nous faisait protection envers tous les malheurs
Quand mon père au labeur partait bien tôt matin Notre enfance semblait nous tracer un chemin Sans peine, sans péril, ou le terme misère Avait été rayé de tous nos dictionnaires
Quand mon père au labeur partait bien tôt matin Le bonheur qui squattait chez nous, se sentait bien Un bonheur des plus simples, le plaisir délicieux De vivre en permanence, un bonheur merveilleux
Quand mon père au labeur partait bien tôt matin Au soir de sa retraite, j’ai ressenti soudain Un curieux sentiment, un manque, une carence Trop vite était passée ma tendre adolescence
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