Merle Adore
Date 21-05-2013 19:40:00 | Catégorie : Poèmes
| En parlant de merle, la contrepèterie du titre montrera qu'à la fin il n'est pas si vain de lever les yeux au ciel..
Le "bien-penser" n'étant pas une qualité universelle avérée, la nature créa le merle, non point pour moquer ou vitupérer, il laisse cela à la pie, mais pour, au lever du jour et au son d'une joyeuse flûte, chanter les louanges d'un jour nouveau, joyau au mille facettes scintillantes, loin de toute routine, de gris en matière et de message en noir...
MERLE ADORE Une fourmi drapée en manteau respectable Et faux-col empesé du labeur envoûtant A croisé, pieux matin, sa quête honorable. Reconnaissant son lot, culte à valeur aidant
Du nid la tradition harassait son espoir: Message souverain se psalmodiait en noir.
Les roses du chemin exhalaient coeur béant.
Attention ne prêtant au débit de son compte Dame sûre et songeuse avec foi ou raison En son for intérieur hâtait sa piété prompte. Le vent lui murmurait l'ode de frondaison.
Les bises de Judas, aux ombres de Caïn Sonnent un glas de suie à l'âtre du destin.
Un merle sifflotait ses amours de saison.
L'empreinte de ses pairs, son juste voeu d'abbesse Lui fit marquer le pas d'un arrêt teint d'aigreur: Cet oisif emplumé bruitait son allégresse A l'autel d'un instant intronisé d'ampleur.
L'outrage aux bonnes moeurs ne souffre aucun pardon! Marie a cul béni, mais Madeleine non.
Rideau du crépuscule en voila sa pudeur.
Elle invoque à grand cri le dieu du repentir Vitupérant l'aloi d'un juge démocrate. Noyant en son credo la bigote en soupir L'innocent troubadour, d'un jet, "pond", se dilate.
Le printemps en ses jours coule des pluies d'argent Qui troublent le croyant au glaive peu décent.
Poésie volatile est prière adéquate.
"Dis ce que crois, fais ce que dois."
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