La vie est un manège (épilogue)
Date 03-05-2013 22:30:00 | Catégorie : Nouvelles
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Épilogue : La décision
Une semaine plus tard, le 28 octobre 2010
- Il faut que je te parle, me souffle-t-il au creux de l'oreille.
Je me retourne pour lui faire face. J'aperçois une lueur briller dans ses yeux noisette.
- Tu vois où est la mairie de Carlan ? Me demande-t-il.
- Oui.
- Rejoins-moi dans un quart d'heure, vingt minutes. J'ai encore quelques petites choses à régler.
Sur ces quelques paroles, il se retourne, parcourt une dizaine de mètres puis pénètre dans le bureau. Je reste là quelques secondes, un petit sourire idiot sur les lèvres à fixer la porte.
À la fois heureuse et inquiète, je me dirige vers les vestiaires. Je pénètre dans une pièce étroite, sans âme, froide, aux couleurs blanche et grise. Je n'ai même plus la force de me changer. Une boule à l'estomac commence à se former. Je prends mes affaires et ressors aussi vite que je suis entrée. Je prends une bonne bouffée d'oxygène et me dirige vers ma voiture avec une vive anxiété. Avant que la barrière du parking se baisse, je fais marche arrière et me dirige rapidement vers la sortie. Je n'arrive pas à me concentrer sur ma conduite. Des questions, des appréhensions me trottent dans la tête. Il avait besoin de temps pour remettre ses idées en place, pour être sûr de ses sentiments. Une semaine s'était écoulée. Je redoute ce qu'il va m'annoncer. Je commence à trembler. Mes joues s'empourprent. Mon cœur bat de plus en plus vite. Une chaleur intense s'insinue en moi. Me sentant mal, je m'arrête sur le bas côté et laisse entrer l'air dans l'habitacle resserré. Je...
Il faut que je me calme. Je suis dans un état de stress extrême. J'entre dans le village. Je ralentis pour ne pas manquer la rue. J'observe les panneaux. J'y suis déjà allée, oui, mais je ne m'en souviens plus. Mes phares éclairent des signalisations blanches. Enfin je vois ma destination. Je mets mon clignotant et tourne à gauche. Je trouve rapidement une place et coupe le moteur. Je regarde l'horloge de la voiture, il me reste cinq à dix minutes de patience. C'est trop long. Je sors du véhicule et vais m'assoir sur un banc illuminé par un lampadaire. Je me ronge les ongles. Geste que je n'ai plus fait depuis longtemps. Je m'en aperçois, je stoppe immédiatement et observe les gens qui rentrent et sortent du petit commerce de proximité. Je regarde de nouveau l'heure. J'ai l'impression que les minutes n'avancent pas, même qu'elles reculent. Stupide, mais cette attente me pèse. Je me mets debout et commence à faire les cent pas devant mon banc en pierre taillée. De fines gouttes d'eau commencent à tomber. Je vais pour me mettre à l'abri mais quelqu'un me retient par le bras. Je sursaute, mon cœur rate un battement. Je me retourne pour faire face à la personne. Ma peur s'estompe aussitôt et je me jette au cou du séduisant homme. - Tu m'as fait peur, soufflé-je. - Je suis désolé ma belle. La pluie s'accentue. Il me prend la main et me tire vers sa voiture encore résonnante. - Je t'amène chez moi, nous serons mieux pour parler. Ma réponse ne se fait pas tarder. Je m'arrête au milieu du parking. Il se retourne surpris. - Non. Je n'en peux plus. J'ai besoin de ta réponse maintenant. Une semaine dans le questionnement. Une semaine de stress. S'il te plaît, supplié-je. - Maintenant ? Tu ne veux pas au moins te mettre à l'abri. Tu vas... - Non. Gary s'il te plaît.
À ce moment précis, un éclair zébre le ciel obscur. Nous levons la tête. Un autre apparaît. Je me colle contre son torse. Il me repousse gentiment. Je plonge mon regard dans le sien. Sa flamme de vie est plus puissante que jamais et là je comprends. Je sais exactement la décision qu'il a prise. Il me confirme mes dires, en me déposant un baiser à la fois fougueux et langoureux. - Voilà ma réponse, me chuchote-t-il. Cette fois-ci, tu veux bien qu'on rentre. Je lui souris, l'attire de nouveau à moi et me love dans ses bras robustes.
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Ce soir-là , nous avons fait l'amour. Deux fois. Il a peut-être vingt ans de plus que moi mais il garde la forme.
Aujourd'hui, en 2012, nous sommes toujours ensemble et avec un bébé en route. Notre relation est passionnelle, idéale, sans problème enfin presque. Je suis très proche de son fils de douze ans mais, très loin de sa fille de seize.
J'espère que la naissance de notre fille, Elisabeth, supprimera les soucis environnants...
FIN
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