La riche case créole à la blanche robe sertie De bardeaux répandus, en rangs serrés blottis Comme armée protectrice dépourvue de trouées Elle s’embellit le poitrail d’une dentelle en frise Pour jouer de tout son charme malgré la crise
L’homme créole s’émerveille de ses beautés S’investit dans l’ouvrage au doux style bigarré Lui donne la raison sûre d’un cœur à s’appauvrir Pour garder intact son trésor, celui de son bien être Il le veillera jusqu’à sa nuit pour jamais s’en démettre
Elle attend noble le barbare cyclone De ses blessures alors se pansera d’aumônes Dans le doux silence du repli outrageux Elle Gardera confiance en ces mains fidèles Pour brosser sa parure et s’exhiber plus belle
En hiver elle gémit des cris de l’enfant plaintif Dont les bois demandent un recours instinctif De fer certes sont-ils mais le Caria gourmand gît Dans l’attente de l’envol laissant empreinte Celles de ses meurtrissures dont elle garde crainte
Quand demain l’héritier n’aura plus prix de ce trésor Et que se souilleront au parterre d’un sol du remord Tous ses plus beaux atouts à notre vue attristée De sa rage elle devra se méfier de ces messieurs lucre Qui perfides trahiront indifférents cette âme créole En criant fort comme menteurs outragés le symbole - Nou gard’ a li dan nout kèr Krèol! CF
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