La prise de Jérusalem - Les armées cheminent

Date 03-02-2013 18:30:00 | Catégorie : Poèmes confirmés


Après avoir quitté la ville aux blanches tours
Dont les conteurs vantaient les mille et uns atours,
Les bazars turbulents où s’unissaient en ronde
Les parfums épicés venus de par le monde,
Porté célèrement vaisseaux voguant
Par delà de la mer, de l’immense Océan,
Et les conteurs vantaient en plus de ces bazars
Où l’on déambulait, porté par le hasard,
Ses terrasses fleurant quelque senteur de menthe
Qui baignant dans un pot les sens de l’homme enchante,

Ses parcs et ses jardins où fleurissaient toujours,
Lorsque venait le temps du florissant amour,
De rouges hibiscus et des palmiers sans nombre
Qui lors des jours brûlants offraient toujours leurs ombres
Aux hommes alanguis par l’astre qui tirait
De son arc contracté sur la terre ses traits
Et frappait, indistinct, les femmes et les hommes,
Les vieillards, les enfants, tous les êtres en somme,
Après avoir quitté la ville au nom de Tyr,
Ils pénétrèrent tous la plaine qui s’étire

De Sidon la farouche à la cité de Dieu,
De la mer agitée au désert capricieux.
Les armées des Chrétiens formaient quatre colonnes :
La première venait des flots de la Garonne
Et tout ces gens suivaient un blason carminé
Où dormait une croix à la teinte dorée.
Le comte de Toulouse, à la rapière habile,
Raymond le valeureux, au surnom de Saint-Gilles,
Mènerait ses guerriers vers une terre neuve
Où couleraient les jours comme coulent les fleuves.

Suivant les toulousains, suivant le premier groupe
Venaient les italiens, venait le second groupe.
Ils portaient pour fanion celui des Hauteville
Une vieille maison à la gloire fertile ;
Chevauchant devant eux leur adoré champion
Qui portait pour seul nom celui de Bohémond.
Son courage certain, montré dans tout combat,
Lui valut tout l’amour de ses braves soldats
Et le suivant toujours, toujours d’une grande aide,
Il venait son cousin portant nom de Tancrède.

Le bravoure des deux, Tancrède et Bohémond,
Etait au moins égale à celle de Raymond,
Pourtant, vils scélérats, quoique bien courageux,
Un autre sentiment se logeait en leur cœur.
Ils n’étaient point venus, ces barrons italiens,
Pour une ville sainte à libérer pour rien :
Profitant de la gloire et des cités soumises
Et de leur renommée à la bataille acquise,
Les normands d’Italie prirent comme province
La ville d’Antioche, en devinrent les princes.

Et il venait enfin, fermant ce long cortège,
Godefroy et Baudoin, serviteurs du Saint-Siège.
Leur lignage venu de la Lotharingie
Allait ici germer sur la terre rougie
Par les flots purpurins qui coulèrent sans fin
De tous les cops occis, et maures et chrétiens,
Défendre le Seigneur, servir la Sainte Croix,
Protéger la cité dont ils seront les rois.
Voilà tous les soldats venus en Terre Sainte
Sous différents fanions, sous différentes teintes,

Mais tous étaient unis par une même croix
Sur leurs torses gravée, par une même foi,
Qui vivait en leurs yeux et en leur brave cœur
Comme brasier géant d’une indomptable ardeur.
Sur le sable brûlant, ces milliers de soldats,
En un mouvement seul, marchaient d’un même pas.
L’arène s’élevait au grés de leurs goulée
Et leur chemin cachait comme un voile enroulé
Autour d’un blanc minois qu’une pudeur discrète
Réserve au seul amant, à ses amours secrètes.




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