Réflexion sur la mondialisation et le nouveau courant de l'abolition des nationalités

Date 17-12-2012 15:10:00 | Catégorie : Essais confirmés


Réflexion sur la mondialisation et le nouveau courant de l'abolition des nationalités


Nous voyons aujourd'hui, notamment dans les pays occidentaux, c'est à dire dans les pays industrialisés, structurés sur une forte organisation d'échanges commerciaux, une mondialisation galopante, qui tout, comme une vague rampante, détruit sans état d'âme l'organisation mondiale des siècles écoulés, infiltre les frontières, les nationalités, les cultures, les use et impose l'hétérogénéité de la population humaine.
Cette mondialisation, bouleverse nos sociétés, et nous impose un modèle nouveau, un métissage contraint présenté comme la richesse de notre espèce. Pour se faire, cette doctrine, a l'instar de toute doctrine, est diffusée, portée par tous moyens possibles : éducation, médias, politiques, réglementations, lois ... assortie d'une forte culpabilisation, car en même temps, elle jette l'anathème sur les résistants qui par leur opposition freineraient cette construction de la "grande unité".
Où allons nous ? Pourquoi,? Que cache cette impulsion puissante ? Qui est derrière ?
Et surtout quels en sont les avantages et quels sont les inconvénients ? Qui sera en définitive gagnant de cette mutation soudaine ?

Tout d'abord, que savons nous de notre espèce et de son évolution ?
Que savons nous de la grosse "bête humaine" qui n'agit point mais "réagit" et avance à tâtons, d'expérimentations en expérimentations, souvent désastreuses, notre espèce qui évolue sans vision ni réflexion ?
Notre passé nous enseigne que les humains ont toujours fait preuve de curiosité, allant au devant de l'autre, les échanges et interactions entre chaque groupes sont anciens, la communication est de fait depuis que nous sommes sortis de la savane africaine.
Précisons que nous sommes des animaux et que le besoin de territoire est un besoin naturel impératif qu'il est naïf et dangereux de nier.
Sur ce point, rappelons que, la pyramide de Maslow établit une hiérarchie des besoins primaires humains, si on trouve en premier lieu les besoins physiologiques (manger, boire, dormir, respirer, se reproduire), on trouve immédiatement derrière les besoins de sécurité, de la propriété, du territoire, suivi immédiatement du besoin d'appartenance au groupe et à la famille, le besoin d'estime de soi et d'accomplissement personnel viennent ensuite.

Avant tout, il convient de s'inscrire en faux contre une assertion qui revêt le caractère d'une "religion" dans notre société, à savoir la condamnation absolue du patriotisme devenu le mal absolu. Soulignons que contrairement à l'idée en vogue, propagée aujourd'hui par les détenteurs, défendeurs de la mondialisation, l'amour de son pays ou le sentiment d'appartenance à une famille humaine, faire communauté, n'implique absolument pas le rejet des autres pays ou des autres familles humaines.
Nous voyons aujourd'hui ce besoin de patriotisme, dans le sens d'appartenance à un groupe humain, perdurer dans les compétitions sportives, dans les matchs de foot notamment, ces succédanés de nos anciennes guerres, expriment bien ce besoin animal irrépressible de se mesurer à l'autre, sans toutefois laisser des milliers de morts sur le terrain,
Le soupçon de "raciste" est partout, le mot est employé à tort et à travers. Cette insulte suprême est brandie partout comme une arme mentale, elle est proférée pour tout, sans justification.et il serait bon que certains se tournent simplement vers le dictionnaire afin de parler juste.
Définition du Larousse sur le racisme : "Idéologie fondée sur la croyance qu'il existe une hiérarchie entre les groupes humains, les « races » ; comportement inspiré par cette idéologie."
On voit donc que, être soi-même, être fidèle à sa culture n'implique pas d'emblée un sentiment de supériorité, pas plus qu'un désir de rejet.
Il y a derrière ces procès d’intention, nombre d'accusations et de pensées malsaines qui sont assénées à tort avec un mauvais esprit dommageable à tous mais cependant toujours dans un but de manipuler les esprits et de formater une société conforme aux préceptes d'un nouvel ordre mondial, dont les intérêts réels restent ignorés, indéchiffrables pour le commun.; Nous entrons dans le dogme de la mondialisation comme nous le fîmes pour l’adhésion aux religions, c'est à dire sans conscience, sans réflexion ni analyse critique

Pour développer une culture originale, pour qu'elle existe et qu'elle perdure nous avons besoin d'un territoire commun où nous pouvons nous exprimer librement, où nous pouvons construire une pensée, une philosophie, une route, des règles de vies, des us et coutumes originales, et un passé commun.
Sans pays, comme le prônent des courants de pensées nouveaux qui se veulent humanistes, la planète se transformera inévitablement en une grande fourmilière dont les cultures seront éliminées pour être remplacées par un melting pot uniforme.
La pensée universelle n'est pas la culture universelle, la simplicité ne convient pas à la nature humaine si complexe, nous sommes une multitude plurielle et infiniment disparate, hétérogène.
Or, sur ce sujet les états-unis nous offrent une expérience récente et nous avons vu que cette expérimentation aboutit en un temps très court à la résurgence des différences culturelles d'un état à l'autre, d'une ethnie à l'autre, accompagnées de violences sans frein, dommageables à la paix sociale. Nous ne perdons jamais notre temps à tenir compte de notre nature profonde et à admettre que l'acculturation forcée engendre souvent la déculturation qui nous entraîne inévitablement dans le chaos, cette négation de nos richesses culturelles propres, cette dépossession est en cours et nous observons un désordre général dangereux.
En fait le melting-pot si souvent évoqué fut plus rêvé que réel.
Celui-ci fut un projet géopolitique qui échoua et qui se transforma en son contraire, c'est à dire au droit à la différence, puis au multiculturalisme, qui laissent clairement place à une surenchère ethnique.
Les États-Unis, avec leur traitement différentiel, ont contribué à la " racialisation" des rapports sociaux et le côte à côte est devenu un furieux face à face, une relation frontale, un délitement social dont chacun peut observer les effets...
L'absence de frontière est donc une utopie très dangereuse.
Et il y a lieu de se méfier de cette utopie née d'une idée fausse, qui voudrait que tous rassemblés sous le même drapeaux, les mêmes lois, les mêmes croyances ... nous allons nous aimer plus et cesser les guerres.
Conscients d'appartenir à la même famille nous nous aimerions plus ? Cette conscience de la famille humaine serait une condition, sine qua non d'une paix internationale ?
Quelle naïveté !
Quid des guerres fratricides et tueries familiales ? Nous ne pouvons ignorer, ni nier, que la famille est le premier lieu de déchirement violent et de haine.
Cette idéologie qui pense ainsi éliminer le racisme en nous mélangeant, peut paraître généreuse et pourtant, elle est fondée elle-même sur le racisme le plus profond et le plus inconscient.
En effet ce mouvement idéaliste est motivée par la certitude que la différence ne peut qu'engendrer la haine, ce concept est en fait le refus des différences et ne voit de solutions que dans l'homogénéité culturelle.
Peut-on prétendre que deux frères élevés dans le même giron, dans le même creuset n'éprouveront plus de haine, de rivalité mortelle ?
Revoyons la légende de Abel et Caïn. Que nous accordions ou non du crédit aux écrits bibliques, croyant ou non-croyant, nous devons reconnaître l'exactitude de de ce que nous dit cet enseignement et considérer ce qu'il comporte de réalité.
Méfions nous de l'idéalisme, des utopies, car il est dangereux de nier gravement la nature humaine.
Et d'autre part, notons que cette option du mélange promulgué comme la thérapie à notre désamour de l'autre est à court terme l'appauvrissement inévitable de la richesse humaine de la planète et c'est là, le renforcement de la thèse qui, en filigrane, affirme que''être différent c'est être obligatoirement en état de rejet, voir de haine, voir de guerres.
Ce raisonnement erroné a déjà été fait par les premières féministes qui ne voyaient d'égalité que dans le clonage homme-femme. Confondant égalité et similarité. L'égalité implique une notion de valeur.
Elles pensaient, elles aussi, qu'il fallait effacer, nier les différences pour se rapprocher et aller vers la paix, admettant ainsi que la vraie valeur est d'être un homme.
Nous avons vu que c'est faux, que ce raisonnement spécieux est trompeur alors que l'égalité admet les différences.
Les différences n'impliquent aucunement l'inégalité, mais elles sont aussi et surtout des sources d'amour, du désir de découvrir, d'attirance.
La différence est la source première de l'amour humain, on ne s'unit bien qu'avec l'autre, jamais avec soi-même.

Pour illustrer, bien éclairer le propos, disons que la planète est à l'image d'un d' immeuble d'habitations constitué de nombreux appartements, lieux de vie indépendants et singuliers dans lesquels chaque famille organise sa vie librement autour de ses croyances, ses coutumes, ses valeurs morales, ses goûts artistiques, son histoire passée, etc...
Nous voyons que chez le voisin, c'est bien sûr différent, or c'est justement ces différences qui nous rapprochent, car c'est parce que c'est différent que nous aimons aller dîner chez ces voisins, sachant que nous allons y trouver une autre façon de se meubler, de s'éclairer, de manger, de vivre et sentir ... et a contrario ces mêmes raisons font notre plaisir à inviter nos proches afin de leur offrir notre "territoire" et leur faire découvrir notre vision de notre environnement quotidien, c'est en fait parce que ses choix nous illustrent dans notre réalité, nous intriguent, nous distraient, nous permettent d'échapper à notre routine sclérosante, que l'autre devient alors une évasion, une source de stimulation, un fabuleux enrichissement.
C'est bien parce que le Japon ne ressemble pas à la Colombie que nous nous y rendons, c'est parce que l'Islande est différente du canada, c'est parce que les odeurs, la vision de la vie est particulière que nous voulons nous y rendre avec le plaisir pour moteur.
J'ai vécu et travaillé très longtemps hors de France, je m'y trouve encore, j'ai dégusté les différences avec bonheur, je me suis "régalée d'ailleurs", pour moi je clame définitivement : "vive les différences", conservons les.
Nous ne ferons une humanité unie que lorsque nous accepterons, respecterons et aimerons nos différences.
La richesse de la bio-diversité que nous vantons et tentons de préserver, comme la grande richesse qu'elle est effectivement, ne peut s'appliquer exclusivement qu'à la faune et à la flore, elle se doit de garantir également l'espèce humaine, cette autre espèce animale terrienne qui ne peut continuer à se scléroser jusqu'à son extinction.


En conclusion nous pouvons poser cette question : si la paix mondiale et la richesse culturelle ne sont pas garanties par ce brassage forcé et la destruction des territoires spécifiques à chaque groupe humain, qui sont alors les gagnants de cette néo-humanité ?
Qui voit son intérêt garanti par cette monstrueuse fourmilière ?
Qui en tirera de notables bénéfices ?
A cela je n'ai qu'une réponse, qu'une image toute simple :
lorsque de Singapour à Ushuaïa, que d'Oslo à Pretoria, quand de Sydney Vladivostok et de Pékin à Paris, en passant par chaque bourgs ou villages nous verrons de gentils humains, manger devant les mêmes ordinateurs et smartphones, les même yaourts, assis sur le même sofas, entourés des mêmes gadgets et coussins, regarder les mêmes programmes de séries télés avec bien évident, sommet du bon goût, mode oblige, le même tableau sur toile sorti de chez... Ikéa ... ou de chez quelques confrères, du même acabit,
Lorsque tous acheteurs nous consommerons par milliards et milliards les mêmes articles, diminuant ainsi de façon drastique les frais de production, nous auront alors contribué sagement au nouveau monde et à l’épanouissement sans bornes, illimité des multinationales, assurances, banques, commerces, d'un seul genre,
Rien ne me surprend vraiment dans le fait que cette idéologie ait pris racine dans l'univers étasunien, monde d'immigrés dépouillés de leur culture originelle, où comme l'affirme Andy Warhol :
"Acheter est plus américain que penser "
Bientôt la grande termitière, dans sa toile d'araignée financière, pensons avant !

Loriane Maleville





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