Les fougères
Date 14-11-2012 13:49:31 | Catégorie : Poèmes confirmés
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Dans cette forêt normande comme au fin fond des temps Chargée de tes marmots, hérités de tes proches Un gamin à chaque main, des bonbons dans les poches Nous partions en renfort apercevoir l’osmonde Sortir de terre de septembre à printemps
A l’automne, rousse chlorose, elle était décatie Et tu disais tendre à l’enfant le petit « Il est normal qu’elle meure, Qu’elle aille au paradis ! » Ainsi allait le monde
Au sortir de l’hiver nous voilà repartis Elles nous attendaient, crosses de mille roulades Tu faisais une gerbe de plantes en balades « Quelques monnaies du papes et nous serons bénis » Tu partais d’un grand rire qui te secouait les membres
Nous riions tous ensemble Je riais de plus belle (Je n’ai jamais compris)
Sur ce parterre d’humus, de mousses éponges, De putrescence d’ocre, de champignons oranges Tu nous disais : « regarde ! » (A l’enfant le plus proche) « Regarde les sporanges éclore de la fronde Quand elle a trop chanté »
Je n’ai jamais rien vu, à dire la vérité Mais j’ai toujours su boire, su pouvoir m’abreuver D’un baliveau de balivernes qui font croitre, Rire, pleurer, aimer, grandir et rêver A l’instar des fleurs
Qu’il est injuste de ne pas t’appeler grand-mère ! Pour moi, tu es seule à l’office C’était le temps où les fougères Dans leur beauté sans artifice Suffisaient seules à mon bonheur
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