L'attente
Date 19-11-2019 13:40:00 | Catégorie : Poèmes confirmés
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L’Attente Il est un joli coin, dans l’angle, au fond du square, Au bout un vieux platane, un banc et la rambarde. L’homme inquiet est assis, figé, perdu, hagard, S’égrènent les minutes à scruter les arcades.
La lourde porte en fer qui ne s’ouvre jamais Que pour faire entrer des paniers à salade Flanque la frontière ; dehors la liberté Dedans emprisonné ; et au milieu les gardes.
Quatre heures déjà, pas un mot, pas un signe. Le huis clôt, rien ne filtre, l’homme retient ses sanglots. Contre l’arbre du square, il s’accuse, père indigne, Incapable qu’il fût, d’endiguer ce fiasco.
L’attente n’en finit plus, l’angoisse s’accentue. Arpentant mille pas, l’homme s’en remet à Dieu. Pourra-t-Il raisonner, l’enfant rebelle, têtu Qui refuse les bras, que lui ouvre son vieux ?
Huit heures et enfin, le couinement strident Entrouvre le battant de la lourde clôture. Cent paires d’yeux se tournent, espérant qu’un enfant, Un ami, un mari, sortira de l’obscur.
Le groupe se disperse, un seul ne part pas, Cherchant d’un regard gris, un repère, un ami. Puis il lève les yeux et l’homme triste est là ! Le père attend son fils, épuisé et meurtri.
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