Le squale ¤ Aux grandes ténèbres silencieuses Couchée sur un ventre pernicieux Se dort éveillé la merveilleuse Puissance du squale ingénieux • Il file très léger entre deux eaux Aileron pointé sur les hauts flots Pour retrouver l’étoile du taureau Admirant placides les beaux îlots • La solitaire ombre plane observatrice Veille les alentours qui aboutissent Aux vastes contrées consolatrices D’une faim embusquée sous sa pelisse • Les effluves légers d’une bonne rapine Dévoile au requin son chemin de matines Emoustillé par sa proie en rond se dandine Prêt l’instant, ô redoutable dents surfines • Un filet rouge de rage fuit sur un bleu océan Les îles se déchirent laides, pantins funestes Les cocotiers mélangent leur sève au dément L’ourlet de la mer calme se découd dans l’inceste • Ô mon esprit que t’a-t-on fait ! Pour un squale Chavirent ta vie au trouble du grand calme Qui a volé fugace ta sincérité dans un tel régal Quand ses dents croquent les saveurs de tes palmes • Ce squale on le prendra un jour dans nos filets Ses aphrodisiaques ailerons nous les avalerons Pour assurer notre soif de trop bonne fécondité D’êtres sages refoulant les requins de la malédiction ©ƒC
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