Ma vieille poupée
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Dans ma chambre au bleu perlé ce matin
Ma vieille poupée avait un gros chagrin
Etendu dépenaillée sur la blancheur du coussin
Elle regardait le plafond que l’on avait repeint
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Ma pauvre ballerine, corps délavé était malade
Je l’ai regardé sentimentale dans ses yeux fades
Les billes de verre transparentes, en belle de jade
Ne brillaient plus de leur luxe au soleil en ballade
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Sa robe de lin trembla fiévreusement sur son cœur
J’ai ressenti qu’elle avait une émotion de peur
Qu’à l’approche des prochaines fêtes par pudeur
Elle se laisserait jeter au rebus sans vils heurts
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Sur la commode des aïeux, ma dernière dînette
Prenait la bonne place près de la petite ambrette
Ma poupée assombrie n’était vraiment pas prête
Elle ne serait plus l’unique princesse de la fête
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Je lui pris sa main râpeuse elle était bien froide
Comme ses saines mains solitaires toujours roides
D’attendre le geste exquis qui lie pensée droite
A une amitié vraie venant d’une belle âme adroite
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Soudain Je me suis aperçue qu’elle voulait tout me dire
Que c’était pénible de devoir toujours à soi se mentir
Laissant le soleil au zénith raconter son beau sourire
Entre des volets mi-clos qui grinçaient le souvenir
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Ma robe et toujours belle, mes yeux cannelle
Brillent sur vos bonheurs en longues ribambelles
J’étais adulée, choyée, protégée à la ritournelle
Mais maintenant il n’y a que toi pour l’essentiel
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Ta main a perdu la douceur de tes tendres câlins
Ceux que chaque jour toi la petite fille de satin
Me fredonnait en me contant les joies de ta faim
Et les peines que tu m’échangeais en durs refrains
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Pardon grande Madame vais-je partir ce matin
Rejoindre comme les humains dont on a plus besoin
Le crématoire de la fin, sera t’il mon dernier recoin
Garderas-tu souvenir de nos jours de bons soins
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J’eu honte, honte de risquer de perdre ma lucidité
Je n’ai rien dit, la porte peinte pour le nouvel été
Je l’ai refermée et mes grands yeux silencieux ont pleuré
Ma poupée est restée, elle ne quittera plus mon amitié.
Notre pacte, nous soutenir quand nous serons chagrinées
©ƒC