Les seins de la Mère Gédurin
Un matin Je m’en vins Très serein Sur les chemins J’entendis le tocsin J’eus faim J’ai acheté deux pains Le caissier malin Me fit un larcin Sur deux m’en donna un Un trop payé pour un pain Je lui aurai bien passé un pain Mais enfin Je ne suis coquin Mais ce n’est pas sain De croire aux saints C’est mon destin Toutefois J’ai crié en vain Il a feint • Plus loin En chemin Je rencontre Justin martin Je lui dis serein T’as un surin C’est pour mon pain Un morceau ce matin L’autre pour demain Un morceau Léonin Avec du pâté au lapin Oui sans Boursin Tu es en train De le couper trop fin Dépêches-toi j’ai faim Un peu de vin C’est divin Merci Justin Quels beaux seins C’est malsain Toujours pour toi les câlins Laisse Albin C’est son refrain Allez à demain • Un coup de frein C’est malin Comme un pantin Je crains Ces chemins De bout en train Lui geint Quand les serins Sifflotent du matin Au lendemain Près des foins Où Albin Où j’élève mes caprins C’est certain Avec un brin De thym Un peu de cumin Mon fromage des lutins C’est surfin Dis-moi Albin Tu as mal aux reins Tu n’es pas bien J’appelle le médecin Certain T’as un point Dans ce petit coin Du bassin Je ne suis pas devin Mais tu as fait le plein De bon vin Sans fin Avec les copains Au bistrot du coin Tu te plains C’est malin Et là ce satin Ce n’est pas vilain Mais tes doux câlins Pour un menu fretin Tu payes c’est certain Ton mauvais entrain A butiner tous les essaims Bien ! Salut le rouquin • Vers le mois de juin J’ai rejoint L’abbaye des capucins Comme un saint Contrit à dessein J’ai croisé les mains Sur un parchemin Un petit nain Me dit enfantin Et m’entretins Va de bon teint Dans les jardins Cultiver ton destin Calfeutré au loin Tu en perds ton latin La prière aux saints Ne te sauvera du besoin Ne prend pas ce bouquin Il ne te rapportera rien Aussi ne soit pas mutin L’ami tu as un grain Jette là son venin Au plus loin du plus loin Si tu veux être un jour ceint D’une couronne de saint A la saint des saints De ton beau dessin Aux formes d’admirables seins Serai-ceux de la Mère Gédurin Ô petit malin Ce n’est anodin La visite à ton cousin Pour y chercher du boudin Tu ne fus crétin Mais un beau dandin Que la Mère Gédurin Accueillit dans son jardin de satin Pour un doux festin En un matin d’entrain Quel turbin Pour un joli poupin Qui ne peut effort taurin ¨ô petit gredin Je le savais mais enfin Que tu ne serais jamais saint Près des seins de la Mère Gédurin ©ƒC
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