Rama Toi le roi, Tu es parti. Si tu entendais les cris, Les pleurs, qui la noient. Les cascades de douleurs, Les affres, le dur désarroi Les piques de son cœur. Rama, sais-tu bien le poids Connais-tu le prix de ta vie ? Toi, aujourd'hui Tu galopes, comme un fou, Libre dans le ciel paradis, Aux plaines du grand Manitou. Ta crinière au vent joli Mais crois-tu qu'elle oublie ?
Elle a les mains vides. Elle veut sa tête sur ta tête, Ton odeur, tes bisous, Elle cherche tes yeux doux. Elle attend d'autres fêtes. Elle sent ton souffle chaud, Là derrière elle, sur ses reins. Le bruit de tes sabots Posés dans ses pas, un à un. Et toi tu galopes là-haut Dans l'herbe fleurie et grasse, Au sein d'invisible troupeau Habitant de l'espace. Toi le roi Rama, Couronne de ses joies, Tu étais, De son enfance la promesse, Devenu, De la femme la richesse, Elle regarde le béant vide, Le quotidien acide, Et, la dure route du deuil Chaque matin sur son seuil.
Elle est pour toujours Ta Cavalière, Ton guide, ta mère. Tu seras pour toujours Son bébé, son amour. Quand devant l'obstacle, Tu disais "pourquoi" ? Tu disais "tu es sûre de toi" ? Son corps te disait crois moi, Vas-y n'hésite pas. Alors ensemble, vous voliez, Tendus sur l'obstacle, Ruer, lutter et gagner, Vos cœurs à l'unisson Pour une victoire, un miracle, Une si belle union.
En galopant près des étoiles Rama, ne l'oublie pas. Vois son regard se voile. L'eau de ses yeux Ne vois-tu pas Refuse l'ignoble adieu ? Sa main ne veut pas Lâcher les rênes de son Dieu. Toi Rama le roi Te voici dans le divin lieu, Ouvre le chemin De ta sœur, de ton frère De la touffe de crins Qui demain lui sera chère. Qui sera autre, Qui sera toi, Une histoire comme la vôtre, Une histoire de joie. Offre le lui, je t'en conjure Surnaturel, avec foi, Décideur de son futur, Te voici le Dieu Rama.
Lydia Maleville
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