Ô Toi l’accent
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Accent quand attentif je t’entends
Tu gambades sur toutes les nuances
Des gracieuses voix de Provence
Qui chantent un gai langage rutilant
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Tu chapeautes heureux le bel E rassuré
Qui se pare fier d’une inflexion en flèche
Quand sèche ne sera jamais seiche
Pour me donner la raison du son sensé
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Circonflexe tu n’es pas cet artificiel
Chapeau oriental sage qui parade
Sur le chemin d’une saine ballade
Car tu allonges le pas de ta voyelle
On mettra l’apprêt après
Aigu tu voudrais te montrer excessif
Pour piquer d’un son strident la pointe
De ce minaudé E en crise de vile peine
A ne pouvoir seul, assuré d’être intensif
A rennes je n’ai vu d’arène
Toi, le grave privilégié qui tutoies haut les voix
Ils ne peuvent se passer de ta présence
Et les noms propres s’affolent à résidence
De ton absence en leur toute bonne foi
Je suis prêt pour l’à -peu-près
O bel accent! Tu n’as point d’inquiétude
Comment te faire disparaître dans l’inconnu
Quand tu procures le sourire dans les avenues
D’un monde joyeux jouant avec ta mansuétude.
Accent éphémère tu ne peux ne pas être
ƒC