Bonne nuit à toi, ma somnolente aimée. Moi, dans les pas fourbus du poète Müller, Je m’en vais quitter l’âtre, et sa douce fumée, De ton tendre logis; mon amour le plus cher. Sur les chemins d’exil aux havres clairsemés, J’entreprends, sans espoir, mon voyage d’hiver.
J’ai franchi le fleuve, vif à l’accoutumée, Que la glace retient de rejoindre la mer. En suivant les corbeaux et leur trop sombre armée, Au long des prés tous blancs, chargés de fleurs hier, Je m’en vais au hasard, moi, pauvre désaimé, Jusqu’à pousser, ailleurs, les portes de l’enfer.
On a souvent associé le prélude pour piano de Debussy « Des pas sur la neige » au tableau de Sisley « La neige à Louveciennes ». La notation de Debussy « triste et lent » m’a fait plutôt penser au « voyage d’hiver » de Wilhelm Müller mis en musique par Schubert sous forme du cycle de lieder « Wintereisse »
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