Un soir de grand noir
Un soir de grand noir dans ma bastide J’ai retrouvé abandonné triste à son sort Mon petit frère, homme tracassé par le tord De vouloir survivre à un grand mal insipide
Depuis de longs mois déjà son esprit Pataugeait dans la fange du chômage Le travail le fuyait au vu de son age De feintes paroles il se sevrait meurtri
Trop affable il s’en était remis confiant A l’absolutisme d’un patron vindicatif Qui l’avait floué, abusé, usé démonstratif Il languissait d’un jugement rassurant
Au noir quotidien il s’éclairait bafoué Vivant la rue au fond d’un luxe affadi D’huissiers rapaces au regard maudit Dévorant quelques miettes écrouées
Sa volonté éclairée à nouveau le servit Il s’en fut retourné au champ possible D’une formation FIMO ; Métier miscible De chauffeur routier ; Roulant destin infini
Sa pensée lui sourit, docile fièvre réjouie Il me parla sage de ses projets pressés D’en découdre sur les routes constellées De ces bonheurs riches de bons amis
De sa verve franche il me conta Fernand Qui le rassurait, l’aidait du mieux du mieux Il me dit ne pas s’acoquiner au fesse-mathieu D’écouter mes bons conseils le préservant
Il rêvait de ces cascades d’or déversées Au chant de petites boules de la chance Qu’un jour il sablerait de sa suffisance Un bock de bière a la main argentée
Je sais qu’il m’invitera à sa postérité Qu’il m’enfumera de sa Camel futée Pour se procurer un gai plaisir ouaté Celui du temps où il était désespéré. ƒC
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