Le rat et la souris
Une souris et un rat élirent domicile
Dans l’immeuble d’une grande cité
Il se passa des jours sans autre fait :
Qu’un bruit émérite de quiétude docile
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Puis un jour le gros rat du quatrième
Interpella la petite souris blanche
Qui résidait placide sous les planches
De l’appartement vide du troisième
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- Comment se faire que vous eussiez sali
Le palier de mon accueillante résidence
Vous êtes sans scrupule ! Quelle science!
Vous a pris pour me traiter ainsi ! Pardi!
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Devant ce rat joufflu toujours belliqueux
La souris blanche répondit au triste malotru
- Comment cela ! Vous êtes bien trop bourru
Comprenez que je ne monte jamais en ce lieu
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- Je me trouve en dessous de vous c’est fou
Comment aurai-je pu commettre un tel acte
Vous n’avez donc que la terreur pour pacte
Je ne puis vous faire ce plaisir de grand loup
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Le rat ventru se prit à avoir mauvaise foi
- Ce n’est pas vous, alors le mois dernier
Quand j’ai retrouvé toutes vos saletés
Contre ma porte pour conspirer mon renvoi
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La souris blanche gentille maudit ce rat
- Mais mon cher ingrat comment se peut-il
Je n’avais emménagé en ce nouveau domicile
Le mois dernier je vivais au champ là bas
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Le rat maudit renchérit : - si ce n’est toi
Il s’agit alors de tes pairs qui m’on souillé
Va au diable! Et l’impétueux rat coléreux
Sauta sur la souris blanche tout en émoi
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Une coulée rouge perla sur sa robe blanche
Quand le vilain rat à la gorge l’eut saisie
Pour l’occire à sa tendancieuse déraison
Tel fut le sort réservé à l’innocence franche
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Eloignez vous et ne vous laissez pas prendre
Aux vils pièges de faux prétextes qui ruinent
Votre moral et votre vie qui les menant aux abîmes
D’odieux délits restés impunis sous vos cendres.
Æ’C