Quand la colère des cieux
Ma demeure ornée de mille tableaux
Aux nappes brodées de dentelles soignées
M’accueillait l’esprit révolutionnaire hanté
Petit dernier cajolé comme un jouvenceau
Les ans m’ont gardé comme une peste
Dans le noir profond d’une triste cave
L’oubli a tanné ma pensée et seule ma bave
A traversé le soupirail d’un geste leste
Dans les mornes ambassades, prisons libres
Ils voulaient m’enfermer dans leurs mots
Politiques rustres usant de leurs terribles maux
Je ne voulais rien échanger qui ne me fusse vivre
Vivre de mes libertés loin d’un refuge vicié
Où l’on s’agenouille pour une prière empirique
Vers ces monstres de la démocratie despotique
J’irai brûler un cierge apaisant au temple la laicité
Je sortirai un jour vieux de mes catacombes
Pour retrouver un modeste logis à ma mesure
En écoutant les authentiques sagesses pures
Celles de la rue d’où s’envolent les colombes
Je les entends roucouler les cantiques de la paix
Ils me reconnaissent le blé au fond de ma main
L’abondance de mes mots ne les effraie pas ; O pain!
D’un quotidien sage je reviendrai au matin les rassurer
Que ne volent-ils pas, à ces pauvres oubliés
Que n’affaiblissent-ils pas, ces travailleurs exploités
Que n’abrutissent-ils pas, ce monde stressé
Dans ma demeure je suffoque de ce temps vicié
L’avenir en chemin pourra-t-il nous aider
Quand le colère des cieux trop usée
,Par nos égarements viendra nous brûler
Æ’C