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Nouvelles confirmées : La maison en coquillages 17
Publié par Loriane le 10-02-2012 19:50:00 ( 1315 lectures ) Articles du même auteur








La maison en coquillages 17

La porte soudain poussée avec violence frôla Linette de peu, sa mère dans l'encadrement hurlait et attrapa l'enfant brutalement par sa queue de cheval et en lui tirant fort les cheveux elle la traina dans la salle à manger. 
"si tu avais obéi, j'aurais pas été emmerdée par cette vieille folle"
Elle était hors d'elle, et elle ajouta en hurlant :
"va chercher le martinet".
Linette s'y attendait, rien de tout cela ne la surpris.
Elle se dirigea vers la cuisine où le martinet était suspendu à son clou.
"plus vite que ça ! ah! ma petite fille, tu crois pouvoir en faire à ta tête, donne ça "
Elle tendait la main vers le martinet et trop pressée, incapable de se contrôler, elle l'arracha des mains de Linette, puis sans attendre elle se mit à la fouetter avec force et rage.
La brûlure sur les cuisses et le ventre faisait sursauter la petite malgré elle, mais aucun son, ne sortit de sa bouche. 
Elle serrait les dents et se répétait silencieusement "je ne pleurerais pas, j'm'en fout, je ne pleurerais pas, j'm'en fout, je ne pleurerais pas, j'm'en fout, je ne pleurerais pas ..."
Ce silence et cette résistance à la douleur déchainait toujours sa mère.
Linette ne voulait à aucun prix plier, elle ne voulait pas faire plaisir à maman en pleurant, elle ne pensait pas qu'une reddition aurait pu calmer sa mère.
Linette avait déjà choisi, elle serait forte et indestructible comme papa.
Elle n'émettrait pas de plainte, pas de cris, pas de pleurs.
Dans le petit logement, à côté de la petite sœur assise sur une chaise, on n' entendait que le fouet qui ne se calmait pas et qui faisait entendre un sifflement régulier et cadencé.
" Je finirais par la tuer, cette petite me rend folle"
dit, maman, avant de jeter brutalement le fouet sur la table comme on jette l'éponge devant un obstacle trop grand.
"ramasse" hurla maman 
"et va le remettre à sa place"
Linette repris le fouet sur la table, quelques lanières étaient rouges de son sang.
La petite le suspendit à son clou et partit dans la chambre en boitillant légèrement, pour aller soulever sa jupe et regarder où elle saignait.
Maman aperçut la goutte de sang qui descendait lentement sur la jambe, et arrivait doucement vers la chaussette de l'enfant.
"Va te laver avec du vinaigre"
"ça va piquer"
Une gifle bien sonore atterrit sur la joue de Linette
"tu réponds en plus, ça ne te suffit pas ? j'peux continuer si tu veux ! "
Sans répondre Linette pris un morceau de coton sous l'évier de la cuisine et le vinaigre dans le placard et partit dans la chambre.
Ses cuisses avaient déjà commencé à enfler, les zébrures étaient très nombreuses. Elle savait qu'elle garderait ses marques plusieurs jours.
La petite se mit à nettoyer les traces de coups avec le vinaigre qui brûlaient plus encore que les coups de fouet. Elle était soulagée d'être seule dans la chambre car ainsi elle ne redoutait pas un regard ravi ou moqueur sur ses grimaces de douleurs.
Elle vidait sa tête, elle avait su ce qui allait lui arriver, et c'était arrivé comme d'habitude. 
Mais elle savait que tout était sa faute. 
C'est elle qui avait choisi de ne pas ouvrir la porte, elle avait choisi de ne pas pleurer, elle avait choisi de ne pas supplier, elle avait choisi de ne pas se plaindre.
Elle pensait juste qu'elle avait choisi et c'était comme ça.
Elle savait juste que maman, elle, ne pouvait pas se retenir, la pauvre !
Dans la pièce à côté, elle entendait maman, dire des choses méchantes sur elle, elle parlait toute seule en tournant en rond dans le petit logement, et disait qu'elle était trop malheureuse d'avoir une fille aussi mauvaise et dure.
"mais qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu pour avoir une gosse aussi mauvaise, aussi dure ?...mais pourquoi ?..."
Elle ne s'arrêtait pas et son énervement était tel que Linette cru un instant qu'elle allait décrocher le fouet et recommencer.
" mets la table et vite, et va chercher ton père chez Dizerbaux et ferme la, tu n'as pas vu Mademoiselle Rose, t' as compris ?
"oui maman"
Linette sentit qu'il fallait faire vite. 
Elle mit la table, tout en se demandant ce que l'on allait manger, car hormis la soupe de papa il n'y avait rien d'autre.
A la radio, elle entendait que commençait l'émission de chaque soir "la famille Duraton".
Elle aurait aimé écouté cette émission qui racontait les aventures quotidiennes d'une famille de gens "riches et gentils" selon Linette. Mais il fallait aller chercher papa. 
A cette idée, Linette ressentit une peur au creux de son ventre.
Il allait falloir entrer dans ce café, et elle se demandait comment était papa.
Etait-il saoul ou non ?
Elle le saurait dés qu'elle le verrait, quand il avait bu sa figure était tellement différente.
Pour se donner du courage Linette alla dans le coin derrière la table, et elle caressa Diane.
La grosse chienne de chasse blanche et marron, perdait ses poils, elle était allongée sur sa couverture, immobile, l'œil triste, ses grosse tétines enflées perdaient du sang et du pue.
Depuis plusieurs mois une grosse tumeur avait grossi sous son ventre.
La pauvre était très malade, Linette lui parla doucement en la caressant :
"t'as mal, ça te brûle, pourquoi tu as ça ? c'est pas de ta faute, hein ? tu es belle ma Dianou, je t'aime fort"
"Tu veux que j' taide" hurla maman en s'approchant soudain et tout près, dans son dos.
"touches pas son abcès, manquerait plus que tu sois malade, tu crois qu'on a de l'argent à foutre en l'air !"
"j'croyais t'avoir dit quelque chose, vas chercher ton père et vite !"
Linette prit son manteau et trouva sur le palier Daniel qui rentrait.
Si Daniel ne jouait plus et rentrait c'est que Serge et donc Anita était à table. 
Elle descendit l'escalier en sentait sa peau qui tirait sur ses jambes et surtout sur ses cuisses.
Elle avait mal.

Lydia Maleville

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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